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LE GOLF DE VILLARS FêTE SON CENTENAIRE
from SWISS GOLF 04-22 FR
by swissgolf.ch
«Les premiers neuf trous sont assez plats», nous prévient le caddie master en nous passant la clef de la voiturette – «les moins chères d’Europe à 30 francs pour 18 trous» –, ce qui nous a quasiment «sauvé la vie» par une journée de grosse chaleur. Et nous avons vite compris que ce parcours demande à être connu si l’on tient à retrouver ses balles sur les fairways en pente, à la montée ou à la descente. Les back nine sont effectivement plus rudes, les greens généralement larges et ondulés. Un jeu précis est indispensable si l’on veut jouer à peu près son handicap. Heureux mais fatigués, nous atteignons le green du 18, parfaitement plat, qui sert de terrasse enneigée aux skieurs, juste à côté du généreux clubhouse.
Avec un parcours 9 trous situé directement devant le Villars Palace, le golf est entré dans la vie – et dans l’âme – «villardoue» en 1922. Le grandiose Palace existe toujours, mais en 1967 le parcours de golf a dû céder sa place à des projets immobiliers en plein centre de la station. Il n’empêche que pendant ces 45 premières années, la passion du golf s’est enracinée à Villars au même titre que le ski.
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Traditionnellement, les caddie masters et les pros étaient professeurs de ski en hiver, à l’image de Jean-Louis Chable, directeur de l’école de ski, pro et infatigable pionnier du golf dans les années soixante. En 1989, il a passé la main à son fils, Gustave «Gus» Chable, caddie dans sa jeunesse, devenu professeur de golf et coach d’une vingtaine de juniors (en été) et d’espoirs du ski (en hiver). Comme par hasard, il est aussi le père de la championne de ski Charlotte Chable et responsable juniors Ouest chez Swiss Golf.
PREMIER CLUBHOUSE
DANS UN CAMPING-CAR
Mais revenons à 1967 lorsque Villars s’est retrouvée orpheline de golf. Que faire? Sur l’initiative de l’Office du tourisme et de la commune d’Ollon, la Société Golf des Alpes Vaudoises a vu le jour en 1973. Les fins limiers de la station se sont mis à la recherche d’un terrain. Après des échecs sur le plateau des Ecovets (oppositions et refus des agriculteurs de céder certaines parcelles) et à Taveyanne (zone protégée), le ciel s’est éclairci quatre ans plus tard du côté du Plan du Four, sur les pistes de ski. Des terrains ont été soit achetés soit loués aux agriculteurs et à la commune. Dès 1977, un parcours 3, puis 6 et enfin 9 trous a été réalisé. Deux ans plus tard déjà, Villars a pu se doter d’un parcours 18 trous (4508 mètres, par 68 à l’époque) avec un clubhouse logeant d’abord dans un camping-car et ensuite dans un petit chalet. Certes, c’est un parcours de montagne, très sélectif et surtout très sportif pour ceux qui décident de le faire à pied. Mais l’effort est largement compensé par une nature intacte et un panorama à couper le souffle sur le massif du Grand Muvran, jusqu’aux Dents du Midi et aux Diablerets, voire le Mont Blanc par temps clair. Tout cela avec des troupeaux de vaches et le sympathique tintement des cloches, ainsi que le petit train pittoresque Bex-Villars-Bretaye, qui circule au-dessus du parcours et dépose les golfeurs qui choisissent de venir en train ...
Surface Tripl E
Mais l’histoire rocambolesque du golf de Villars ne s’arrête pas là: en 1983, une tempête détruit le chalet du clubhouse. En plus, le
Du club privé de 9 trous réservé aux clients aisés du Villars Palace aux 18 trous «alpins» qui existent aujourd’hui sur les terres du Plan du Four, l’histoire rocambolesque du golf de Villars doit tout à quelques pionniers têtus et passionnés.

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