Mécaniquement plutôt que chimiquement

L’entretien durable des terrains devient capital et pose un défi aux équipes de greenkeeping. Dans chacune des éditions de cette année, nous donnerons la parole à un head greenkeeper. Nous commençons avec Michael Burren du Golfclub Wylihof.

«La protection phytosanitaire intégrée prend de plus en plus d’importance», explique Michael Burren, head greenkeeper au Golfclub Wylihof. Il planche sur le sujet depuis longtemps et sait qu’à plus ou moins long terme, tous les parcours de golf devront passer à la protection phytosanitaire intégrée: «La liste des produits phytosanitaires chimiques autorisés et disponibles devient de plus en plus courte.»

«La protection phytosanitaire intégrée commence par la prévention. Des graminées de gazon saines sont plus résistantes aux maladies et nécessitent donc moins de produits phytosanitaires.» Les greenkeepers ont recours à de nombreuses mesures préventives (mécaniques). Michael Burren donne un exemple: l’aération (ou aérification) des greens. «Pour moi, il s’agit d’une mesure essentielle dans l’entretien durable des parcours. Les greens sont soumis toute l’année à de fortes sollicitations – aussi bien par les activités de jeu que par les mesures d’entretien.»

L’une des conséquences est le compactage du sol. «Le volume des pores du sol diminue, ce qui fait que moins d’oxygène pénètre dans le sol et qu’en même temps, le CO2 ne peut plus s’en échapper.» Là encore, les conséquences sont importantes. Si le CO2 produit par les racines de l’herbe et les micro-organismes du sol reste dans ce dernier, cela provoque des conditions d’anaérobie qui nuisent à la croissance des racines et à l’activité des micro-organismes.

PETITE INTERVENTION, GRAND EFFET

«Un équilibre air-eau sain et un échange gazeux fonctionnel sont des conditions indispensables pour des greens sains», poursuit Michael Burren. L’aération mécanique augmente le volume des pores du sol à proximité des racines, ce qui permet d’absorber plus d’oxygène et d’évacuer plus facilement l’excédent d’eau. L’activité microbienne est améliorée et les nutriments sont mieux absorbés. «En résumé, les graminées sont renforcées depuis les racines et sont ainsi plus résistantes.» Deux fois par an – au printemps et en automne – des interventions plus importantes sont nécessaires. «Lors de l’utilisation de louchets creux, des trous allant jusqu’à 30 millimètres de diamètre sont percés dans le sol et ensuite remplis de sable.» Le remplacement de la terre garantit une composition optimale et durable du sol. L’intervention au moyen de micropointes, effectuée quatre ou cinq fois en haute saison, est nettement moins importante: «Ces outils creusent des trous de 5 à 8 millimètres de diamètre, qui ne sont plus visibles après 24 heures.» •

Mesure préventive: deux fois par an, les greens devraient être travaillés avec des louchets creux (jusqu’à 30 millimètres de diamètre) et les trous devraient être remplis de sable. Ce traitement favorise l’équilibre air-eau dans le sol.

Rapide et indolore: une aération des greens avec des micropointes (5 à 8 millimètres de diamètre) n’influence guère le jeu, mais aide les greens à rester sains.