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Je manque sans doute de constance
damien Brunner
Au cours de la dernière saison, il était consacré meilleur marqueur et le plus estimé parmi les joueurs de la ligue suisse de hockey sur glace. Suite au lock-out prononcé dans la ligue américaine NHL, le joueur de 26 ans retrouve la glace du club EV Zoug et se remet à inscrire des buts. Mais sur les parcours de golf, il n’a pas encore la même régularité.
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Entr Eti E n: St Efan waldvogE l
Damien Brunner, après votre meilleure saison en Suisse, vous avez débuté en septembre au Detroit Red Wing, vainqueur à onze reprises de la coupe Stanley. Quelques semaines plus tard, vous êtes déjà de retour en Suisse. Comment supportez-vous ce lock-out?
Tout le monde me pose cette question. Mon objectif reste bien la NHL, mais que je l’atteigne un peu plus tôt ou un peu plus tard, ce n’est pas dramatique pour moi. Le lock-out était prévisible et les joueurs n’ont qu’à s’y résigner, puisqu’ils ne peuvent rien y changer. Je suis très heureux de jouer à nouveau à Zoug. Je n’ai pas eu de mal à me réhabituer, j’ai conservé mon appartement, j’aime bien jouer ici et je connais tout le monde.
Même si elle a été courte, quelle a été votre première impression de Détroit?
Bien sûr, à Détroit, tout est bien plus grand, plus professionnel et le club a beaucoup plus de personnel. Quand, chez nous, il y a un responsable du matériel, là-bas il y en a trois. On est constamment aux petits soins pour vous. Aux entraînements, on n’a même pas à sortir ses affaires de son sac de sport.
Mais à cause du lock-out, vous ne pouvez pas y jouer et, à présent, vous gagnez sans doute nettement moins qu’à Détroit. Est-ce que cela vous dérange, qu’à cause de la limite maximale des salaires, tout le monde sache maintenant que vous aviez à Détroit un revenu de base de 925 000 dollars?
Non, c’est normal et c’est comme ça dans la NHL. En fait, je serais favorable à la même transparence sur les salaires chez nous. On saurait ainsi si quelqu’un gagne trop ou non. Je dirais qu’à présent et chez nous, les Suisses jouent aussi bien que la plupart des étrangers, mais ils gagnent moins. Au fait, nous voulions parler de golf et pas d’argent…
Exact. Qu’est ce qui vous fascine tant dans le golf?
C’est surtout cette formidable sensation que j’ai quand je frappe la balle juste comme il faut. Cette impression et cette sonorité si particulière. Et comme tous les golfeurs, j’ai envie de la revivre constamment. J’arrive souvent à réussir un bon trou, mais les parcours vraiment bons sont encore rares. Je manque sans doute de constance. Mais je ne joue que depuis deux ans. Je cherche simplement à prendre du plaisir en jouant au golf et à me détendre des entraînements de hockey.
Qui vous a amené à jouer au golf?
Mes collègues du club EVZ. J’étais presque le dernier à ne pas encore jouer.
Et pourquoi avez-vous tardé à vous y mettre? Longtemps, je n’avais pas vraiment envie et je ne pensais pas que le golf pouvait être aussi passionnant. C’est quand j’ai touché les premières balles qu’est venue la motivation de m’améliorer. Ensuite, j’ai avancé très vite. J’ai pris une leçon de golf avec un pro, j’ai suivi les cours et en l’espace de deux semaines, j’avais mon autorisation de parcours.
Sur la glace, vous avez la réputation d’être un excellent technicien, est-ce que cela vous aide à jouer au golf?
Je n’ai pas vraiment de frappe de hockey en jouant au golf. Plutôt que la force, j’essaie d’utiliser l’effet de levier et de profiter de la longueur de mes bras. La longueur des coups n’est pas mon problème, c’est plutôt la dispersion. C’est l’une des raisons pour laquelle je me déplace autant en voiturette de golf sur les parcours. Elle m’aide à retrouver les balles! Et ma priorité dans le golf, c’est aussi de me détendre. Je fais déjà assez de sport et j’apprécie de pouvoir bavarder tranquillement avec mes collègues et d’expérimenter des coups sur le parcours.
Jouez-vous pour de l’argent?
Non, pas pour l’instant. En général, nous jouons en match play, pour une bière ou le repas du soir. Nous jouons très décontracté et surtout pour le plaisir.
Avec qui jouez-vous le plus souvent?
Avec Fabian Schnyder d’EVZ. Il a un handicap autour de 15 et me lance des défis amusants.
Quel est le plus beau parcours sur lequel vous avez joué?
Je n’en connais pas encore beaucoup, je dirais que Lucerne Dietschiberg me plaît vraiment bien.
Connaissez-vous des clubs américains?
A Détroit, je n’en ai joué qu’un seul. Mais c’était super pour s’initier. En arrivant, j’ai eu la possibilité d’habiter chez la superstar suédoise Henrik Zetterberg et il m’a emmené jouer au golf. Là-bas ils sont tous très cool et, bien sûr, c’est sympathique d’apprendre à connaître des partenaires de son équipe en dehors des patinoires. Sinon, je me serais peut-être ennuyé, seul dans ma chambre d’hôtel. Pour moi, le golf, c’est avant tout une affaire de relations humaines et je dois dire que je me sens mieux quand les questions de code, vestimentaire ou autre, ne sont pas trop dominantes. Dans ce domaine, en Suisse, il y a matière à s’inspirer des Américains.
Décollage tar Dif
Damien Brunner a 26 ans et a commencé sa carrière de hockeyeur chez les juniors des Kloten Flyers. Il a joué, entre autres, pour le HC de Thurgovie, avant de rejoindre, en 2007, les Flyers en National League. A partir de 2008, l’ailier droit de 1,80 m et de 80 kilos jouait pour le club EV Zoug. Ce n’est que relativement tard, en 2010, que Brunner a été sélectionné pour la première fois en équipe nationale suisse pour un Championnat du Monde. Deux ans plus tard, aux Championnats du Monde, il était déjà désigné meilleur joueur suisse. Son titre de premier meilleur marqueur helvétique de la ligue, depuis 30 ans, ainsi que l’ensemble de ses performances ont permis à Damien Brunner de signer en juillet un contrat avec le prestigieux club NHL de Détroit, les Red Wings. Pour la durée du lock-out de la NHL pour la saison 2012/13, il a cependant retrouvé Zoug.
Damien Brunner est célibataire. Il consacre ses loisirs au golf, mais aussi au beach-volley et au jass.