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Détendu dans le bunker de green

Chaque golfeur l’a déjà connue et vécue des dizaines de fois: la peur qui nous étreint lorsque l’on doit jouer une balle depuis le bunker. Mais cette frayeur est infondée, car, avec la bonne technique et des exercices appropriés, la sortie de bunker est un coup relativement facile, plus aisé notamment qu’une sortie d’un rough profond une chose que les joueurs de pointe ont compris depuis longtemps et démontrent régulièrement.

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Voilà une remarque que l’on entend souvent sur la terrasse du club-house à l’issue de la compétition: «j’étais trois fois dans un bunker de green et j’ai marqué une croix sur ces trous-là…» le commentaire de Mario Caligari dans cette suite de la rubrique «My Game» le pousse à consacrer un chapitre au bunker. Pour bien s’en sortir, il faut comprendre le mécanisme du sandwedge et l’importance du bounce, le principe d’enfoncer ses pieds dans le sable avant le coup, l’importance de la position à l’adresse et la vitesse du clubhead pour la longueur des coups et du relâchement pour sortir avec succès d’un bunker en montée ou en descente. La condition première pour développer des sorties de bunker efficaces est de frapper chaque coup en accélérant le club à travers la balle. On doit donc traverser jusqu’au finish, sans hésitation, car la simple envie de «soulever» la balle on dit aussi faire une «cuillère» mène à l’échec et donc à cette croix sur la carte de score, que l’on redoute tant.

Le bounce

La semelle d’un club n’est ni droite ni plate, mais arrondie, selon le principe du bounce ou rebond. C’est extrêmement

Dans un bunker de green, la surface de frappe du club ne touche pas la balle, mais elle passe en dessous de celle-ci et c’est le sable qui éjecte la balle. Afin que le sandwedge ne s’enfonce pas trop, mais qu’il glisse sur le sable, la tête du club dispose d’un rebond (bounce) prononcé pour les wedges, au niveau de l’angle et de la largeur de ce biseau. Ce principe veut que le club pénètre beaucoup moins vite dans le sol et qu’au contraire, il rebondisse et glisse dans le sable. Si le sol est très dur, comme c’est le cas pour les links ou lors d’un été particulièrement sec chez nous, il faut d’ailleurs s’en méfier, car le bounce peut provoquer un top si l’attaque de la balle n’est pas assez verticale. Les professionnels n’hésitent d’ailleurs pas à changer leur sandwedge lorsqu’ils jouent sur de tels parcours, adoptant un modèle avec très peu de bounce. Mais ce rebond a, bien entendu, ses avantages et notamment dans le sable, car il permet de passer sous la balle, sans laisser la tête du club s’enfoncer et de maîtriser la quantité de sable «explosée», qui détermine la qualité d’un coup de bunker. Mario Caligari utilise l’image du couteau qui produit un rouleau de beurre: le couteau roule le beurre devant lui sans jamais s’enfoncer complètement dans la plaque.

S’enterrer

Le fait d’enfoncer ses pieds dans le sable se justifie pour deux raisons: premièrement parce que l’on ne veut pas frapper la balle elle-même, mais que l’on cherche à éjecter le sa-

Un bon coup de bunker ne peut se faire qu’avec une accélération de la tête du club dans la zone d’impact. Cela est possible avec un bon transfert du poids du corps jusqu’au finish. Les hanches, qui tournent après l’impact, donnent le tempo.

Mario Caligari est une institution pour le golf à Bad Ragaz. Il était déjà caddie sur le parcours dans sa jeunesse et il y enseigne le golf depuis 35 ans. L’ASG profite aussi de son engagement, puisqu’il est coach régional. Il a appartenu 17 ans au comité de la Swiss PGA.

Plus le stance est ouvert, plus le vol est court (violet)

La ligne d’objectif: la tête de club et la ligne des épaules sont parallèles (rouge) neutralisé par le bounce. Le club va s’enfoncer plus profondément dans le sable et produire une plus grande résistance. Il va en revanche être difficile de contrôler la longueur du coup, qui aura tendance à passablement rouler, car la balle n’a aucun spin. Mais l’essentiel est atteint: la balle sort de l’obstacle!

Le stance définit la longueur du coup: plus il est ouvert (pieds et épaules), plus la tête de club va couper la balle. De cette manière la balle sera moins accélérée vers l’avant. La ligne d’objectif, après le coup et la rotation des épaules, reste la même.

La recette pour des sorties de bunker efficaces est donc relativement simple, mais sans s’entraîner, la théorie n’a que peu d’intérêt . Et avant d’entrer dans un bunker sans aucune crainte et en scandant «je suis mieux dans le bunker que dans un haut rough», il va falloir consacrer quelques séances d’entraînement et ne pas avoir peur de «manger du sable»!

Le plan de swing est parallèle au stance (le swing se fait sans la rotation du corps) (jaune) ble qui se trouve autour d’elle, ce qui est beaucoup plus facile à réaliser si nos pieds sont en dessous de la balle. Deuxièmement, au moment d’enfoncer les pieds, on peut évaluer la densité du sable. Si le sable est fin, il ne faut pas que le club pénètre trop profondément. Il faut aussi avoir plus de vitesse de swing avec un tel sable. S’il n’y a que peu de sable dans le bunker ou qu’il est particulièrement dur ou humide, il faut swinguer plus lentement. Mais il faut toujours qu’il y ait une traversée, car sinon le risque de toper la balle est très élevé, car le club va rebondir sur la surface dure.

Le stance

La façon dont on prend son stance va déterminer la direction et la distance du coup. Fondamentalement, la ligne des épaules et la tête du club son alignées vers l’objectif. En fonction de la distance du coup, les pieds et la ligne des hanches sont square ou plus ou moins ouverts. Le swing va être parallèle au stance, sans rotation du corps, mais avec un transfert du poids du corps. Ce qui signifie que l’on ne va pas swinguer vers l’extérieur, mais parallèlement au stance. Cela a pour conséquence que plus le stance est ouvert, plus la balle sera coupée et volera sur une courte distance. Si bien que la longueur du coup est déterminée par le stance: on effectue les longs coups avec un stance qui est parallèle à la ligne de l’objectif, alors que plus le stance est ouvert et moins la balle volera. S’il y a de la pente, la ligne du corps (épaules et hanches) doit suivre cette pente. A la montée, cela signifie que le poids du corps sera plus sur la jambe avant. Les coups les plus difficiles sont ceux joués en descente. Ils impliquent un plan de swing plus vertical, afin que la tête du club ne touche pas le bord du bunker. Au contraire, avec un coup en montée, le sable derrière la balle est plus bas. Et dans cette position, il y a un danger de ne pas swinguer, mais de faire une «cuillère». Mais quelle que soit la position, il faut toujours se rappeler du principe de base: traverser!

L’œuf au plat

Si la balle est enfoncée dans le sable, dans cette position que l’on appelle «œuf au plat», la panique s’empare souvent du joueur. L’image que Mario Caligari utilise dans ce cas de figure est simple: agrandissez le trou et notamment sous la balle! Cela peut se faire avec un stance légèrement ouvert, avec la balle qui se trouve plus en arrière dans le stance et le poids qui se place davantage sur la jambe avant (gauche pour les droitiers). Le swing est alors plus vertical, mais

Des sorties de bunker dans une pente en montée:le corp est parallèle à la pente et le coup correspond à celui effectué dans un bunker plat (photo de gauche) Dans cette position, la probabilité de faire une «cuillère» est grande (à droite).

Sortie de bunker dans une pente en descente: le corp estparallèle à la pente. Le swing doit être plus vertical dans cette position, sinon le club risque de toucher l’arête du bunker (photo de gauche).

Si l’on ne se met pas parallèlement à la pente, il est impossible d’effectuer un coup correct et les conséquences peuvent être douloureuses pour le score (à droite).

Dans l’académie de golf de Thierry Moser

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