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En attendant la superstar

Actuellement, le sport suisse se résume à Roger Federer et à l’équipe nationale de football. A côté, nous avons quelques athlètes qui s’expriment dans des disciplines que l’on peut définir comme «marginales» je pense notamment à des sports que peu de pays pratiquent à un haut niveau de compétition à l’exemple du mountain bike, de la course d’orientation, du ski de piste, du saut à ski ou du bob.

Mais cette année, nous avons connu des déceptions dans des sports «de base», qui nous interpellent. Championnat du monde de natation à Rome, Championnat du monde d’athlétisme à Berlin; des petites équipes suisses, soigneusement sélectionnées se sont plus ou moins «plantées» dans la plus grande insignifiance, alors que d’autres petits pays ont amené leurs athlètes au sommet de la gloire.

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La question se pose donc de savoir si nous sommes une nation sportive?

Mais poser cette question implique de reprendre les choses depuis le début. Qu’est-ce donc que le sport?

Courir, sauter, lancer voilà les gestes quotidiens des hommes préhistoriques dans la nature. Courir plus vite signifiait avoir un avantage dans la survie. En comparaison de la course, le golf est une discipline extrêmement intellectuelle, une activité abstraite qui n’a plus aucun rapport avec la volonté originelle de «mieux bouger». Frapper une petite balle, à l’utilité douteuse, pour la faire tomber dans un trou situé dans un environnement soigné est un véritable luxe. Mais d’où provient alors cette envie parfois impérieuse de vouloir toujours s’améliorer?

Je vois deux possibilités: d’abord on peut véritablement devenir fanatique («boulimique»), ensuite on peut considérer cela comme notre seule chance de gagner notre vie. Ces deux arguments peuvent donner à l’homme l’enthousiasme, la résistance et la puissance pour atteindre l’élite mondiale.

Mais les arguments contraires, typiquement suisses, se font également entendre. Nous vivons dans une société «surorganisée» et dans un niveau de confort relativement haut. Il est rare qu’un jeune Suisse pratique le golf en pensant que c’est son unique possibilité de se réaliser dans la vie. Mais il reste le fanatisme; le coach national, mais aussi d’autres entraîneurs rapportent régulièrement que cette fièvre manque chez les principaux joueurs talentueux. Se consacrer totalement à son activité, s’entraîner comme un fou, se fixer des buts élevés, ne plus avoir de temps pour quoi que ce soit d’autre, jusqu’à en négliger ses études et ne pas avoir de véritable métier après l’école obligatoire, pour mieux s’immerger dans le golf (comme Ken Benz l’a fait) est «helvétiquement» totalement incorrect!

Peut-être que notre meilleure chance d’avoir enfin un joueur performant sur le circuit serait de convaincre Roger Federer comme des dizaines de milliers d’autres joueurs de tennis de se consacrer désormais au golf…?

■ Urs Bretscher, rédacteur en chef

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