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L’apprentissage de l’US PGA Tour
et il avait de la peine à s’adapter aux parcours américains, même s’il a beaucoup appris et récolté assez d’argent pour bien vivre.
Nous l’avons rencontré au «Sporting», le club-house-restaurant du Golf Club Crans-sur-Sierre, derrière un capuccino, dans le plus pur style australien! Car, étonnamment, à Perth, la ville où Brett a grandi, on a développé une culture mondiale du capuccino. Fremantle, le port bien connu des marins, qui se trouve à une distance raisonnable de Perth est plus ou moins une enclave italienne; la rue où l’on flâne s’appelle d’ailleurs «Capuccino Strip».
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épuisant. Et quand on y parvient, on est encore loin du compte pour être en position de se battre pour la victoire». Il a aussi eu de la peine à accepter le fait d’être un second couteau, un «nobody», alors que depuis quelques saisons en Europe, son statut de favori était établi et sa place garantie sur le circuit.
Il y a une année, il devenait un vainqueur plutôt inattendu de l’Omega European Masters personne n’attendait en effet l’Australien Brett Rumford sur la plus haute marche du podium. Mais il n’avait laissé aucune chance à l’Anglais Philip Archer dans le premier trou du play-off, en rentrant directement un chip pour birdie sur le 18. Mais «Rummy» n’en restait pas là: il terminait ensuite second des qualifications pour l’US Tour 2008 et démarrait sa saison en février à Palm Springs, en arrachant la 8ème place du Bob Hope Chrysler Classic. Mais qu’est-il arrivé depuis?
Brett Rumford avait toujours déclaré qu’il ferait son possible pour venir défendre le titre acquis sur le Haut Plateau valaisan en 2007. Après avoir manqué la qualification pour le playoff de la FedEx Cup, il a tenu parole. Lors d’une conversation avant le départ de l’Omega European Masters, il avait été honnête sur l’état de son jeu: son driving était perfectible
Brett venait de terminer le Credit Suisse Gold Pro-Am, qu’il avait disputé par hasard avec le rédacteur romand de Golf Suisse, Jacques Houriet. Pour l’anecdote, Houriet, handicap 1, avait mieux joué que le champion de l’Open de Suisse, qui pouvait invoquer comme excuse le décalage horaire, puisqu’il avait débarqué à Genève de son vol de Dallas deux jours plus tôt. La question concernant la qualité de son jeu et sa situation aux Etats-Unis devenait encore plus logique.
«Au début, tout s’est bien passé, avec un premier Top 10, mais j’ai ensuite manqué quelques cuts. J’ai dû m’habituer au remue-ménage qui entoure les joueurs sur les tournois. Une situation que l’on imagine mal ici en Europe. Car si à Crans il y a une douzaine de spectateurs autour du putting green, ils sont des centaines sur le PGA Tour, à faire des commentaires, à demander des autographes!» Il a aussi rapidement remarqué que son jeu n’était pas particulièrement adapté aux spécificités du circuit américain: il faut absolument parvenir à frapper de longs drives, pour ensuite atteindre des greens plutôt grands. Et c’est justement le drive qui constitue le principal handicap de Brett. Il a donc disputé plusieurs tournois en se battant littéralement avec son driving et en manquant plusieurs cuts. «C’est extrêmement frustrant de se battre uniquement pour passer le cut. C’est

La vie sur la liste d’attente Son statut de qualifié par le biais de la Qualifying School fait qu’il était toujours prévenu à la dernière minute de son entrée ou non dans le tournoi. «En Europe, je pouvais planifier ma saison depuis le 1er janvier, comme je le voulais. Mais je peux oublier cela désormais. Je dois me tenir prêt à partir, dans une insupportable attente; c’est quelque chose qui est très pénible à la longue». Au mieux, c’est le week-end précédant la compétition qu’il peut avoir la confirmation qu’il va jouer.
Vraisemblablement, le plus grand problème est le coaching. Il travaille en étroite collaboration avec un coach londonien depuis plusieurs saisons là où Brett s’était installé à l’époque où il se consacrait au circuit européen. «Depuis janvier, je l’ai vu exactement trois fois, ce qui est très peu. Mon swing se modifie constamment et j’ai besoin de mon coach fréquemment. Cela ne va pas pouvoir continuer ainsi». Et si le coaching est un souci, l’entraînement en est un autre, puisqu’il semble qu’il soit difficile de trouver un coin tranquille pour se concentrer sur le travail à réaliser. «J’ai besoin en général de beaucoup de temps pour m’entraîner et pour atteindre mon meilleur niveau. Aux Etats-Unis, il faudrait que je trouve un autre parcours à proximité du golf qui accueille le tournoi, afin de pouvoir m’entraîner sans que l’on me reconnaisse!»
Il y a donc une accumulation de petits problèmes qui rend difficile le chemin vers le succès. La question qui en résulte est de savoir si cette aventure américaine a apporté quelques satisfactions à notre champion aus- tralien? «Naturellement! L’ensemble est très positif! C’est une occasion unique que de pouvoir jouer sur l’US PGA Tour. Surtout que je ne connaissais les champions américains que par la télévision et soudain je me trouve sur le parcours avec eux. J’ai beaucoup appris et j’ai quand même réussi huit cuts, ce qui correspond à un gain de 400'000 dollars. J’ai encore sept tournois devant moi…» En avril 2008, Brett Rumford est revenu à Perth pour se marier. Sa femme, Sally, voyage désormais avec lui. Ils ont loué une maison à Dallas, au Texas; un endroit stratégique pour atteindre les tournois, même si les trajets aux Etats-Unis sont plus compliqués qu’à l’époque où Brett voyageait en Europe, au départ de Londres. Sally a profité de cette année pour faire du tourisme aux EtatsUnis. Car l’US PGA Tour propose sur chaque tournoi des programmes d’animation pour les épouses des joueurs, ce qui a constitué une excellente occasion pour Madame Rumford de découvrir une bonne partie des USA.
Après l’Omega European Masters, les Rumford s’apprêtaient à rentrer directement aux Etats-Unis. J’ai remercié Brett pour l’interview et je lui ai souhaité un bon premier tour à Crans, puisque nous étions à ce moment-là à la veille de démarrer l’édition 2008 de l’Open de Suisse. Je ne savais pas comment la défense de son titre allait se dérouler. Eh bien, pendant deux jours, on a vraiment pensé qu’il réaliserait la passe de deux!
Quelque chose que les tournois de l’US PGATour ne peuvent pas offrir - le point de vue du «First Tee» à Crans-Montana!

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