Nano, le mot magique

Le golfeur qui soigne les détails commande un shaft sur mesure pour son driver. Mais lequel? Deux des fabricants de shafts les plus en vue – les marques Graffaloy et Aldila – ont lancé des nouveaux modèles qui ont été présentés rapidement dans la dernière édition de Golf Suisse. Dans l’intervalle, nous avons testé ces manches avec Martin Rominger, le meilleur playing pro de Suisse.

La structure du shaft est constituée d’un nouveau matériau qui s’appelle Nanofuse et qui a été développé par Grafalloy en collaboration avec le fabricant Powermetal Technologies, spécialiste du nanométal. Une collaboration qui a duré trois ans et qui a débouché sur la production d’un manche extrêmement rigide et équilibré, mais très léger. Nanofuse comprend deux composants: un substrat de composite polymère que l’on fusionne au niveau des molécules avec des trillions de molécules de métal «nano-crystalline». Une technologie extrêmement sophistiquée, qui est in- tégrée dans la production du modèle phare de Grafalloy: l’Epic. Ce shaft a un look métallique, bien sûr, qui se destine avant tout aux joueurs bien baraqués! Pour le swing compact et puissant de Martin Rominger, l’Epic (flexion stiff) s’est montré très performant.

Toujours pour les musclés, le modèle NV Proto-Pype d’Aldila, avec lequel Angel Cabrera a remporté l’US Open, avec un coup d’avance sur Tiger Woods et Jim Furyk. Cette nouvelle version du modèle vert NV bien connu a un tip renforcé et se montre extrêmement stable. Sur le parcours étroit d’Oakmont, Cabrera a réalisé quelques drives impressionnants, avec une trajectoire tendue, profitant d’un roulement généreux pour dépasser à l’occasion les 350 yards. Ce fut notamment le cas sur le dernier trou de la compétition, un par 4 de 484 yards, où le drive d’Angel fut plus long que celui de Tiger.

Présenté l’an dernier déjà, l’Evolution Nano Composite de Accuflex est également destiné aux joueurs ayant une grande vitesse de swing; Martin Rominger a produit avec ce modèle monté sur une tête au loft de 9°des trajectoires particulièrement tendues, plus basses encore que celles obtenues avec les deux shafts de Grafalloy. Un vol long et plat se caractérise par une moindre distance parcourue en l’air, mais beaucoup plus de roulement, ce qui peut être utile sur des fairways durs et dans le vent. Accuflex est l’une des marques qui se distinguent souvent dans les championnats du Longest Drive-Circuit (www.longdrivers.com) ou sur le Champion’s Tour. On trouve par exemple les manches Accuflex sur le site www.clubmategolf.com.

Les shafts pour le reste du monde

Il n’y a bien entendu pas que des champions de longest drive et Martin Rominger; plus spécifiquement conçu pour les joueurs de club, on trouve par exemple l’Axis de Grafalloy ou le VS Proto de Aldila. Les deux disposent d’un kickpoint plutôt bas et sont faciles à manœuvrer et confortables. Cela dit, Martin Rominger n’a eu aucune difficulté à réaliser d’excellents drives avec ces modèles. Mais ses trajectoires étaient évidemment plus hautes, puisque ces shafts sont destinés à des swings relativement lents.

Quel est donc le shaft qui est monté sur le driver de Martin, un Superquad de Taylor Made? «Je joue avec différents drivers. Sur le Superquad, j’ai un shaft Re.Ax de Fujikura, en flexion X. Mais je me sens également très bien avec le Pro-Launch Blue de Grafalloy, soit le prédécesseur de l’Epic!» www.aldila.com www.grafalloy.com www.accuflexgolf.com

Depuis quelques mois, le choix de shafts disponibles pour tous les niveaux de golfeurs a beaucoup augmenté. Les fabricants présentent toutes les informations nécessaires sur leurs sites web.

Comment remarque-t-on que l’on a le mauvais shaft sur le driver?

Quelques signes typiques:

• Le driver semble mou, pas assez compact.

• Le driver semble lourd et raide, si bien que l’on a de la peine lors de la descente à libérer la tête et l’on se crispe.

• La trajectoire de la balle est trop haute ou trop plate.

• Lorsque l’on frappe un bon coup, le driver ne donne pas de bonnes sensations. Même lorsque la balle est parfaitement touchée, elle ne vole pas loin ni en plein milieu du fairway. Autrement dit: le feedback du club ne convient pas.

• La feuille de contact sur la face du club présente des résultats irréguliers et ne correspond pas avec la qualité du coup.

• En tant que joueur, on a le sentiment qu’il va falloir apprendre à jouer ce driver. Ou on a le sentiment de devoir toujours faire quelque chose de particulier avec ce club pour que la balle parte dans la bonne direction ou que l’angle de décollage soit idéal.

Le nouveau NV Proto-Pype, avec lequel Angel Cabrera a gagné l’US Open. On découvre aussi la structure de l’Axis de Grafalloy.