Le talent du Léman

Il a un peu plus de 18 ans, une grande silhouette élancée et une tête blonde sur laquelle les filles du club-house et de son école se retournent, pour capter ses yeux bleus. Il est actuellement le meilleur golfeur amateur de Suisse. Mac Dobias, Golf Club de Lausanne. Les victoires au Championnat du Tessin et au Championnat du Léman sont déjà impressionnantes, mais Marc Dobias est également devenu champion suisse en 2007. Lorsqu’il est au départ d’un tournoi, les autres joueurs se battent pour la deuxième place…

Il est évident qu’un tel golfeur dispose d’un handicap positif, qui se trouvait à +1,6 lors du Championnat du Léman. Et il est encore plus évident que l’on s’intéresse à la manière dont ce jeune homme swingue le club et joue sur le parcours. Il pratique le golf depuis huit ans, tout en ayant de l’intérêt pour d’autres disciplines comme le football, le hockey sur glace et le tennis. Il affirme que son swing a toujours bien fonctionné qu’il n’a jamais dû vraiment s’en préoccuper! Lorsque le rythme est là, la balle tombe au milieu du fairway.

Marc Dobias dispose donc d’un swing très rythmé, extrêmement répétitif, mais n’est pas à proprement parler un longhitter. Il n’est pas non plus un golfeur intoxiqué qui ne peut se passer de golf pendant un jour. En dehors du jeu, il a d’autres intérêts et en tant que gymnasien, il a bien l’intention d’obtenir sa maturité pour rejoindre ensuite une université aux Etats-Unis, pendant quatre ans.

Son nom de famille s’explique facilement: ses parents sont venus de l’ancienne Tchecoslovaquie pour s’installer en Suisse. Marc est né à Lausanne et dispose de la double nationalité; ses parents et sa sœur vivent en Suisse, mais le reste de sa grande famille – «l’une de mes grand-mère a 12 frères et sœurs» – se trouve toujours en Tchéquie, à l’exception de ceux qui se sont installés aux Etats-Unis. Marc est donc un talent exceptionnel, avec toutes les caractéristiques habituelles de ce type de sportif. Il a une facilité déconcertante et tout semble extrêmement simple pour lui, au point que l’on se demande s’il a vraiment besoin de s’entraîner. «Je sais que je devrais m’entraîner davantage. Mais ce qui est difficile pour moi, c’est que je suis toujours seul. Au club, il n’y a pas de joueur avec lequel je puisse me mesurer. C’est pourquoi je me réjouis particulièrement d’aller au collège aux Etats-Unis et de passer quatre ans avec l’équipe de golf à m’entraîner et à jouer».

Mais là-bas, il faut quand même suivre les cours et passer les examens; la vie peut y être difficile. «Je sais. Mais en même temps c’est un véritable challenge!»

Long jeu, chip, putt

Lorsqu’il veut scorer, il doit atteindre les greens en régulation. «Mon long jeu est bon. Lorsque le rythme est là, je touche les fairways. Je suis fort dans les bunkers et mes statistiques de «sand save» sont au-dessus de 50%. Mais lorsque je dois chiper, c’est moins brillant. Travailler les départs, les approches et le putting ne me pose aucun problème. En revanche, les chips…». Il semble pourtant que cela s’entraîne sans difficulté et que c’est simplement une question d’assiduité. «C’est ce que me dit le coach national Graham Kaye. Cela montre que j’ai encore des réserves – au chipping, il est sûr que je peux progresser!»

Ces faiblesses ne l’ont pas empêché de renvoyer aux vestiaires tous ses adversaires du Championnat Suisse de match-play qui se disputait sur le parcours du GC Genève. Des victoires sur Arthur de Rivoire, Steven Rojas et Sandro Viglino – qui résista jusqu’au play-off – l’ont propulsé en finale face à Andy Chris Orsinger. Ce très jeune talent du GC Domat/Ems manquait encore trop d’expérience pour espérer freiner Dobias, qui s’est imposé 10&8 sur 36 trous.

«Avec mon titre lors de l’International de Suisse 2006, c’est ma plus belle victoire». Et dire que Marc Dobias n’aura que 19 ans en décembre prochain!

Le swing typique d’un golfeur jeune et athlétique. Pour obtenir une grande précision, on voit qu’il est important d’avoir le club dans le plan de swing. A l’impact, on remarque que le bras gauche et le club forment une ligne parfaitement droite. La grande extension dans la traversée et un finish équilibré démontrent que ce swing fonctionne parfaitement sur le plan mécanique et dynamique.