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Marathon de ski de l’Engadine
LE SKI DE FOND EST PLUS COOL QU’IL Y A 30 ANS
Le prestigieux Tour de Ski, qui fait partie de la Coupe du monde de ski de fond, s’est terminé fin janvier au nord de l’Italie à Val di Fiemme. Au niveau national, la série Swiss Loppet, qui se terminera le 8 mars avec le Marathon de ski de l’Engadine, bat encore son plein. Nous avons demandé à Jürg Capol de nous parler de l’état général du ski de fond. Le directeur du marketing de la FIS et promoteur du Tour de Ski est intarissable, donne des conseils utiles aux profanes comme aux professionnels et nous révèle quelles pistes sont uniques à ses yeux.
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Après neuf journées et sept étapes disputées sur trois sites, le 14 e Tour de Ski s’est terminé le 5 janvier à Val di Fiemme dans le Trentin. Le Tour a été créé par Jürg Capol et l’idée est née il y a 15 ans pendant une séance de sauna avec la légende norvégienne du ski de fond Vegard Ulvang. «Nous voulions proposer des courses avec différents défis dans le but d’intégrer les différentes techniques de ski de fond dans la compétition», explique Capol, qui ajoute que «les vrais rois du Tour de Ski sont les skieurs polyvalents.» Dario Cologna a remporté quatre fois le Tour depuis 2008/2009 et est monté à trois autres reprises sur le podium. Cette année, il a terminé à la 7 e place du classement général. «Le Tour de Ski est un événement qui se déroule sur plusieurs jours et son objectif est de maintenir le suspense et l’intérêt pour le ski de fond à un niveau élevé», ajoute Capol, «à l’exemple des différents chapitres d’un livre.»
Sprint fou sur l’Alpe Cermis Jürg Capol a été un fondeur actif il y a plus de 25 ans et a notamment participé aux Championnats du monde à Oberstorf, Lahti et Falun, de même qu’aux Jeux olympiques d’hiver de Calgary et de Lillehammer en 1988 et 1994. Âgé de 64 ans, il est né à Coire et a ensuite travaillé longtemps dans le domaine du tourisme en Haute-Engadine avant d’entrer en 2003 à la Fédération internationale de ski (FIS) où il a été directeur des courses de ski de fond pendant neuf ans. Depuis trois ans et demi, il est directeur du marketing de la FIS et vit actuellement à Sargans avec sa femme et ses deux enfants. «Ici, il y a une bonne offre de pistes et je chausse les skis au minimum une fois par semaine.» Il
38 SNOWACTIVE FÉVRIER 2020 se lance aussi volontiers dans des randonnées à ski et «si possible, je participe à l’étape finale du Tour de Ski sur l’Alpe Cermis». Cette étape particulièrement raide qui doit être effectuée sans peaux, avait provoqué des réactions pour le moins vigoureuses dans le milieu du ski de fond avant le début du premier Tour de Ski. «Mais aujourd’hui, il est à chaque fois impressionnant de voir à quelle vitesse les stars du ski de fond effectuent le parcours», remarque Capol en souriant.
Bon pour le corps et l’esprit «La particularité du ski de fond est que tout le corps travaille, de la tête aux jambes en passant par les bras et les poumons», constate Jürg Capol. Le ski de fond est bon pour tout le monde et c’est le mélange entre force, technique et travail mental qui rend ce sport intéressant. «Toutes les personnes qui pratiquent le ski de fond trouvent leurs points forts, que ce soit dans l’utilisation du poids ou l’équilibre, et le sport pousse aussi tout un chacun à améliorer ses points faibles», ajoute-t-il avec philosophie. Il insiste sur le fait que le ski de fond est également une expérience que l’on vit dans la nature permettant de se retrouver dans des paysages magnifiques sans faire la queue aux remontées mécaniques et en étant son propre moteur.
ENCORE QUATRE COURSES POPULAIRES AVANT LE MARATHON DE L’ENGADINE

La série Swiss Loppet comprend les onze courses populaires les plus importantes de Suisse et a débuté cette saison le 29 décembre 2019 par l’Attraverso Campra au sud du col du Lukmanier, la seule course populaire disputée au Tessin. Cinq courses figurent encore à l’agenda: le dimanche 9 février 2020 se disputera le 52 e Marathon de ski d’Einsiedeln, un semi-marathon de 25 km. La veille se dispute le «Schafbock-Loppet», un événement populaire très apprécié. La Franches Nordique est réputée pour son «ambiance romande» et aura lieu le 16 février. Le parcours part des Breuleux en style skating avec des distances allant jusqu’à 30 km en fonction de la catégorie et traverse les forêts des Franches-Montagnes. La 48 e course internationale «Gommerlauf» se déroulera le 23 février. C’est la principale course du week-end de ski de fond en Valais. Son départ et son arrivée sont donnés à Ulrichen en technique libre et elle emmène les participants à travers la vallée de Conches. La Mara, disputée dans le Jura vaudois, fêtera le 1 er mars sa 50 e édition et est une des deux courses de la série disputée en style classique. La veille, le parcours principal est aussi à disposition pour le skating. Et la série de courses de la Swiss Loppet de cette année se terminera le 8 mars par le mythique Marathon de ski de l’Engadine, dont le parcours traverse les lacs gelés de Maloja à S-chanf. femmes représentent presque la moitié des personnes sur les pistes, mais lors des compétitions, seul un quart des participants sont des femmes.»
Garder le plaisir sur la piste Dans tous les cas, Jürg Capol recommande aux personnes qui souhaitent commencer le ski de
Informations sur www.swiss-ski.ch/events/swiss-loppet/
Dans le dernier numéro de «Snowactive», Barbara Steinbacher, une participante de la Swiss Loppet, déclarait que le ski de fond était devenu sa discipline préférée. «Je trouve aussi qu’en fonction de l’âge, du sexe et de l’expérience, le mélange des gens ainsi que l’équipement sont devenus plus variés», ajoute Capol. «Les choses ont énormément évolué, en partie avec l’introduction de la technique du skating en 1985. Aujourd’hui, il est beaucoup plus cool de faire du ski de fond qu’il y a encore 30 ans.» La popularité du ski de fond dépend par ailleurs aussi de la quantité de neige dans les plaines, de la durée pendant laquelle la neige persiste ou de l’offre de pistes en plaine. Capol a aussi fait une observation intéressante: «J’estime que les fond de se faire conseiller dans un magasin spécialisé. «C’est aussi bien si quelqu’un peut montrer l’exemple et donner des conseils, car s’il l’on commence seul, on apprend faux.» Les enfants sont beaucoup plus intuitifs alors que les adultes sont cérébraux et ont besoin de plus de conseils. «On devrait procéder de façon systématique pour garder du plaisir sur le long terme», conseille Capol. En ce qui concerne les domaines skiables ou les courses populaires de la série Swiss Loppet, Jürg Capol n’a pas vraiment de préférences. «Du point de vue du paysage, je trouve les courses dans le Jura uniques», affirme Capol. Les grands événements tels que le marathon d’Engadine sont certes très impressionnants, mais pas tout le monde souhaite disputer des courses populaires «et il existe beaucoup de beaux domaines de ski de fond. C’est aussi beau de découvrir toujours de nouvelles offres.» STEFAN KAISER
ACCÉDER DIRECTEMENT À LA PISTE EN TRAIN
Le Marathon de ski de l’Engadine est la plus grande manifestation de ski de fond en Suisse et la deuxième au niveau mondial. Quelque 13 000 fondeuses et fondeurs y participent en moyenne, de sorte qu’elle est devenue une gigantesque fête populaire se déroulant sur quatre jours. Im Rahmen des Skimarathons, der heuer zum 52. Mal ausgetragen wird, wurden im Lauf der Jahre weitere Läufe etabliert: Cette année a lieu la 21 e course féminine de l’Engadine, le 13 e semi-marathon de l’Engadine ainsi que la 4 e course nocturne de l’Engadine. Les fondateurs de la course n’auraient jamais imaginé un tel développement. Dans les années 60, au moment où le ski de fond a connu un boom, l’idée d’une course de ski de fond populaire avait déjà été discutée. Le commerçant d’articles de sport de StMoritz et ancien skieur Albert Scheuing est considéré comme le père spirituel du Marathon de ski de l’Engadine, disputé pour la première fois en 1969. Ils étaient alors 945 coureurs au départ et dix ans après, le nombre de participants avait déjà grimpé à plus de 10 000. Le Marathon de ski n’a pas pu être disputé à une seule occasion, en 1991, en raison d’une vague de chaleur. Aujourd’hui, la plupart des participants skient en style libre, seuls 6% des participants disputent le marathon en style classique. Une nouveauté importante a par exemple été le transfert de l’arrivée de Zuoz à S-chanf, effectué en 1998, ce qui a permis d’utiliser les installations militaires de façon optimale pour l’événement. Par la même occasion, les Chemins de fer rhétiques ont introduit le légendaire arrêt «S-chanf Marathon», de sorte que la course dispose de sa propre gare directement sur le parcours. Depuis 2000, le billet de train des Chemins de fer rhétiques est compris dans l’inscription, raison pour laquelle beaucoup de participants viennent en train. 13 personnes ont participé à tous les Marathons de ski, 100 autres l’ont disputé au moins 40 fois. Ces personnes sont distinguées comme «Giubiliers» et portent une couronne de lauriers dorée sur leur dossard.