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Hans Flatscher
ACTIF
NOTRE CREDO: REMPORTER DES MÉDAILLES
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Dans un mois, les Championnats du monde de ski alpin juniors auront lieu à Narvik (Norvège). Après des résultats particulièrement réjouissants obtenus par l’équipe suisse ces deux dernières années, les attentes sont élevées. Dans l'interview, le chef de la relève Hans Flatscher évalue les chances de l’équipe, explique pourquoi il est si important de poursuivre un entraînement normal et quelle peut être l’influence des CM juniors sur la suite d’une carrière.

Hans Flatscher, dans un peu plus d’un mois, les Championnats du monde juniors commenceront à Narvik. Comment prépares-tu tes athlètes à la lutte pour les titres qui commencera dans quatre semaines? Hans Flatscher: Nous suivons le programme habituel et ne faisons pas de préparation spécifique. Il s’agit plutôt pour les athlètes de tirer profit au maximum des entraînements et des compétitions pour poursuivre leur évolution. En outre, certains athlètes seront sélectionnés juste avant les CM. C’est pourquoi une préparation spécifique le mois précédent n’est souvent pas possible.
Combien de fois les athlètes te demandent s’ils sont sélectionnés? Naturellement, la sélection est un sujet majeur. Mais il y a peu de questions: les athlètes savent s'ils ont de bonnes chances d'être qualifiés. Chacun a accès au classement FIS et peut voir le nombre de points FIS des autres. Nous avons 16 places de départ; chacun sait parfaitement s'il fait partie des 8 meilleurs de chaque sexe. Quelles sont les questions les plus fréquentes des athlètes qui, en raison de leurs résultats, peuvent déjà compter sur une place de départ fixe? De manière générale, nous essayons de traiter le sujet des CM juniors avec retenue. Ce sujet ne doit pas être présent trop tôt dans les esprits afin qu’il ne soit pas au centre de l’attention déjà à la moitié de la saison de compétition.
Pour la plupart des juniors, les CM sont le premier grand événement. Quelles sont les plus grandes préoccupations des athlètes? Leur plus grande préoccupation est de savoir s’ils participent ou non aux CM. Les athlètes ne veulent pas simplement participer, mais lutter pour décrocher des médailles. Ainsi, ils se soucient également de livrer leur meilleure performance le jour J.
Que conseilles-tu aux athlètes pour vaincre leur nervosité? Ils doivent aborder les CM de manière normale et décontractée, comme n'importe quelle autre course. Il est dangereux d’essayer d’améHans Flatscher (51 ans) est responsable de la relève de l’équipe suisse de ski alpin de Swiss-Ski depuis 2018. Auparavant, il a été chef entraîneur des femmes de 2012 à 2018 et a remporté de grands succès. Lors de la saison 2015/2016, il a conduit Lara Gut à la tête du classement général de Coupe du monde. L’Autrichien a commencé sa carrière d’entraîneur à la fédération autrichienne de ski, puis a entraîné l’équipe masculine allemande de descente ainsi que les spécialistes suisses de vitesse de 2004 à 2012. Flatscher est marié avec l’ancienne championne du monde de slalom géant Sonja Nef et a trois enfants. La famille habite à Mörschwil (SG).
liorer certains points ou de les faire totalement différemment. Il y a plus de chance de tirer le maximum de soi-même lorsque tout le ramdam est abordé normalement et avec confiance.
Quels sont tes objectifs pour les CM? Remporter des médailles.
Cette fois, ce n’est pas si facile: de l’ancienne équipe, certains sont désormais passés en Coupe du monde et d’autres ne peuvent plus prendre le départ. Malgré tout, nous voulons réaliser les meilleures performances possible.
Le clou des Championnats du monde reste les médailles. Combien tes athlètes devraient-ils en décrocher? Donner un chiffre au préalable est toujours difficile, et cela n’est pas réaliste. On espère naturellement ramener de nombreuses médailles, mais de nombreux facteurs jouent un rôle pour cela, la concurrence est grande. Pour nous, la priorité est de préparer les athlètes le mieux possible pour qu’ils puissent livrer leur meilleure performance, et s’il y a une médaille à la clé, c’est encore mieux.
Quelle signification ont les CM juniors pour la carrière d’un athlète? Chaque athlète a comme objectif de rejoindre l’élite mondiale. Les CM juniors sont une grande manifestation et sont donc une expérience supplémentaire que l’on doit utiliser pour réaliser ce but, ni plus ni moins.
Est-ce qu’une médaille aux CM juniors assure un futur succès en Coupe du monde? En aucun cas. C’est une bonne base de remporter une médaille, mais cela ne signifie pas que tu réussiras à intégrer l’élite. Une médaille aux CM juniors ne donne aucune garantie. C’est donc important que les athlètes et leur entourage le gardent à l’esprit. Naturellement, on peut se réjouir du succès, mais il convient de garder les pieds sur terre et d’aborder les prochaines étapes.
Marco Odermatt a réussi à s’établir en Coupe du monde, après avoir remporté cinq médailles d’or aux CM juniors 2018 à Davos. Estimes-tu que cette pluie de médailles n’a aucune influence sur ce parcours vers le sommet aussi rapide? En ce qui concerne Marco Odermatt, nous parlons d’une exception, à tous les niveaux et à tous les âges, du Grand Prix Migros à la Coupe d’Europe en passant par les courses FIS, jusqu’en Coupe du monde. Naturellement, chaque succès accroît la motivation et la confiance en soi, peu importe qu’il s’agisse de CM juniors ou d’une course de Coupe d’Europe. Ce sont des éléments qui sont importants afin d’avancer.
À ton avis, Odermatt serait au même niveau aujourd’hui s’il n’avait pas remporté autant de victoires à Davos? S’il n’avait pas remporté autant de médailles, il en serait au même point aujourd’hui. Naturellement, après autant de succès, il y a une bonne
36 SNOWACTIVE FÉVRIER 2020 base, mais ce qui est décisif sur la voie du succès, c’est de travailler dur. C’est ce que l’on constate aussi chez les vainqueurs de CM juniors qui n’ont jamais pu s’établir en Coupe du monde.
Odermatt a beaucoup contribué à la première place de l’équipe suisse au tableau des médailles lors des CM juniors 2018. Nous avons aussi remporté le Marc Hodler Trophy. L’équipe a également remporté les deux classements également en 2019. Quelle est la pression sur toi et tes athlètes? Je suis d’avis que l’on se met toujours soimême la pression. Les derniers CM juniors à Val di Fassa étaient très spéciaux parce que les médailles ont été rapportées par différents athlètes. Aujourd’hui aussi, nous bénéficions d'une large assise; lorsque tout se passe comme on le souhaite, nous pouvons obtenir beaucoup de succès. Mais naturellement, en tant que nation du ski, la Suisse se doit de remporter des médailles. Mais savoir si cela se fera est une autre histoire.
Comment les attentes du public ont-elles changé suite aux succès des deux dernières années de l’équipe juniors? Les attentes étaient élevées avant ces deux années et elles le sont encore. Mais c’est normal. Nous investissons tellement dans la relève que nous devons aussi en retirer quelque chose. Autrement, nous devons tout revoir. De 2012 à 2018, en tant que chef entraîneur de l’équipe suisse féminine, tu as conduit surtout Lara Gut-Behrami vers le sommet. Dans quelle mesure ces expériences peuvent profiter aux jeunes? Il y a beaucoup d’aspects du travail avec l’élite qui m’aident aujourd’hui avec les juniors. Par exemple, pouvoir bien évaluer ce qui est important et ce qui ne l’est pas, à quels points il faut accorder la priorité et lesquels sont secondaires. Cela m’aide aussi à me concentrer sur les aspects décisifs, aujourd’hui et demain.
Quelles différences perçois-tu entre les juniors et l’élite? En Coupe du monde, la victoire est omniprésente. Ainsi, on doit aller beaucoup dans les détails, se focaliser sur des choses qui ne sont pas décisives pour la relève. Au niveau de la relève, ce sont la formation et l’évolution qui sont prioritaires.
Après les CM, que veux-tu lire et entendre sur tes athlètes? Qu’ils ont été bons.
Selon ta définition, un athlète doit pouvoir dire après la course qu’il a donné le meilleur de soi? Cela est naturellement un point central. Mais si, au final, il n'y a rien à en tirer, je ne suis quand même pas content (il rit). Malgré tout, il est évident que c'est le classement qui compte. RAMONA HIRT
CHAMPIONNATS DU MONDE JUNIORS DE SKI ALPIN À NARVIK
Les Championnats du monde juniors de ski alpin qui auront lieu pour la 39 e fois cette année se tiendront du 5 au 14 mars 2020 à Narvik (Norvège). Depuis 1982, les participants ne luttent pas uniquement pour les titres de champion du monde, mais également pour la qualification pour la finale de Coupe du monde de la saison. Prendront le départ à Narvik les athlètes nés entre 1999 et 2003. L’équipe suisse défendra ses titres en descente hommes et femmes ainsi qu'en combiné alpin des femmes. En outre, lors des Championnats du monde juniors 2019, la Suisse a remporté le tableau des médailles ainsi que le Marc Hodler Trophy. Pour ce classement, les deux meilleurs résultats du top 10 de chaque nation pour chaque course sont additionnés.

ATHLÈTE Killian Peier DISCIPLINE Saut à ski
… tremplin Bergisel et Wielka Krokiew
… plat La raclette
… lieu en Suisse La Sarraz (VD)
… chanson «Remember Me» de Danitsa
«Mon/ma ... préféré/e»
En fait, j’ai deux tremplins favoris. D’une part, j’affectionne le tremplin de Bergisel à Innsbruck où j’ai obtenu ma médaille de bronze aux Championnats du monde de ski nordique en février 2019. D’autre part, je trouve Zakopane très cool. L’ambiance y est toujours extraordinaire et c’est pourquoi il s’agit d’un de mes tremplins préférés.
Mon plat préféré est la raclette, à la maison avec mes parents, près de la cheminée et avec un grand morceau de fromage. C’est tout simplement super bon et très convivial.
Je pense que mon lieu préféré en Suisse est simplement la maison de mes parents à La Sarraz. En ce moment, je voyage beaucoup et j’apprécie d’autant plus de passer du temps libre à la maison chez mes parents. Je peux déconnecter, profiter de la nature et rencontrer mes amis.
C’est ma chanson préférée ces temps-ci. Elle me transmet beaucoup d’énergie et de confiance en moi.