04_FutureMountain_Thesen_27_10_25 (002) de-CH_fr-CH

Page 1


Future Mountain International: thèses sur l’évolution des sports d’hiver alpins dans la région

D-A-CH-IT 2025

Équipe de rédaction:

Ralf Roth | German Sport University;

Thomas Bieger | Université de Saint-Gall; Berno Stoffel | Remontées Mécaniques Suisses; Hubert Siller | Management Center Innsbruck (MCI)

Prologue

Les sports d’hiver restent un facteur économique essentiel dans de nombreuses régions alpines et sont profondément ancrés dans leur identité culturelle. Durant la saison d’hiver 2024/25, les hôtels ont enregistré environ 72,25 millions de nuitées en Autriche, 18,5 millions en Suisse (hors parahôtellerie). Pendant cette période, les remontées mécaniques ont réalisé plus de 50 millions de journées-skieurs en Autriche, soit un chiffre d’affaires de 1,9 milliard d’euros. En Suisse, 26,1 millions de journées-skieurs ont été comptabilisés, représentant un revenu de 902 millions de francs suisses. L’Italie a atteint 33 millions de journées-skieurs et un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros.

Mais les sports d’hiver représentent bien plus qu’un simple facteur économique. Ce sport populaire, très bénéfique pour la santé et apprécié par toutes les générations, favorise la participation sociale et renforce la cohésion sociale. Les sports d’hiver rassemblent les générations et les groupes sociaux sur un plan social et émotionnel à travers une activité physique commune. Ils créent des espaces propices à une vie saine, à des rencontres en toute sécurité et à des expériences intenses dans la nature, dans un environnement unique. Il faut renforcer ce potentiel et le rendre viable pour l’avenir.

Les remontées mécaniques, généralement gérées par le secteur privé, sont des acteurs clés des sports d’hiver alpins, notamment dans les pays alpins germanophones fédéraux.

En Autriche et en Suisse, plus de 5000 remontées mécaniques permettent à une large partie de la population d’accéder à une offre variée de sports d’hiver, allant des sports classiques sur piste à l’escalade, à la randonnée d’hiver et à la luge. Dans de nombreuses vallées alpines, ce sont des entrepreneurs précurseurs qui ont créé ces offres afin d’assurer la subsistance de la population locale. Aujourd’hui, une partie de ces pionniers sont devenus des entreprises de loisirs intégrées, voire des groupes internationaux.

Les infrastructures mises en place, comme le transport en montagne, la restauration, les liaisons avec les transports publics, les parkings et les solutions de gestion des déchets et des eaux usées, forment la base d’une gestion responsable du nombre élevé de touristes. Ces structures contribuent fortement à maintenir un équilibre entre l’aspiration de la société à vivre des expériences dans la nature et les répercussions écologiques de ces dernières.

Les conditions globales des sports d’hiver alpins ont sensiblement changé ces dernières années. Cette évolution est marquée par de nouvelles attentes des utilisateurs et utilisatrices, des changements sociaux, des défis écologiques et des pressions économiques. Cela offre aujourd’hui une opportunité d’autant plus grande de repenser les sports d’hiver: accessibles, connectés, durables et tournés vers l’avenir.

Il faut tenir compte du fait que les saisons traditionnelles tendent à disparaître en raison du changement climatique et de la flexibilisation des besoins en matière de loisirs. Les offres de randonnées dans les montagnes ensoleillées en hiver ou le prolongement de la saison automnale en sont des illustrations. L’objectif doit être d’utiliser au maximum les infrastructures et les aménagements réalisés dans la nature pour répondre aux besoins en matière de sport et de loisirs, tout en visant un fonctionnement 300 jours par an.

Les 10 thèses suivantes sur les tendances, les contextes et les défis sont le résultat d’une collaboration entre la recherche et la pratique, tenant compte des différents milieux environnementaux et groupes d’intérêt. Il s’agit de la première édition d’un document qui fera l’objet d’une révision régulièr.

Future Mountain International: thèses sur l’évolution des sports d’hiver alpins dans la région

D-A-CH-IT 2025

#1

#2

#3

#4

#5

#6

#7

#8

#9

#10

Le sport d’hiver unit les générations au-delà des frontières et des sociétés

Adaptation climatique et protection du climat: agir de manière proactive

Développement de la qualité: transversal et collaboratif

Assurer la pertinence, renforcer la résilience

Émotions et produit lifestyle, un facteur de réussite

Nouveaux modèles de financement et d’exploitation

Recrutement et fidélisation du personnel

Médias et communication transparente

Plus fort pour l’hiver avec des prestataires

Sécuriser les sports d’hiver pour les générations et les marchés à venir

#1 : Le sport d’hiver unit les générations au-delà des frontières

et des sociétés

À une époque marquée par des tensions sociales et une fragmentation croissante, les sports d’hiver jouent un rôle spécial. Ce sport populaire profondément enraciné dans la culture alpine favorise les rencontres, renforce le sentiment d’appartenance et promeut l’identité régionale. Il rassemble les générations, les différentes situations de vie et les origines, tant sur les pistes qu’en dehors. Afin de préserver et de développer ce potentiel, il est nécessaire de s’engager clairement en faveur de sports d’hiver inclusifs, diversifiés et restant abordables, qui contribuent à la cohésion sociale.

Contexte:

La fracture de la société occidentale s’accentue à plusieurs niveaux, sous l’effet des réseaux sociaux, des tensions géopolitiques, de la migration et des contraintes budgétaires croissantes des pouvoirs publics. Les différences de plus en plus marquées entre les populations urbaines et rurales ont un impact significatif sur les sports d’hiver. On peut supposer que la population urbaine internationale, en pleine croissance et culturellement diversifiée, a tendance à être moins attirée par les sports d’hiver. Néanmoins, les sports d’hiver permettent à de nombreuses personnes de découvrir la culture régionale, l’identité locale et la nature à la montagne. Ils offrent aux sportifs de haut niveau, aux jeunes talents, aux sportifs amateurs, aux touristes et aux habitants, quels que soient leur âge et leur condition physique, une plateforme commune pour le sport et l’activité physique.

Défi:

Le public est de plus en plus critique vis-à-vis des sports d’hiver. Les médias soulignent souvent de manière partiale les impacts environnementaux, les questions liées au trafic et les coûts des sports d’hiver, ce qui rend difficile toute discussion objective sur les évolutions nécessaires en matière d’infrastructures et de produits. Par ailleurs, le fait que les sports d’hiver soient perçus comme coûteux et exclusifs crée des obstacles financiers pour de nombreux groupes de population et entraîne une diminution de leur acceptation sociale à long terme.

Les initiatives prises par les associations, les organisations et les écoles pour faciliter leur accès offrent toutefois des opportunités importantes pour promouvoir ces sports auprès du grand public et des jeunes.

#2 : Adaptation climatique et protection du climat: agir de manière proactive

De plus en plus de régions de sports d’hiver adaptent leurs offres au changement climatique. Elles recourent à des méthodes d’enneigement plus efficaces, développent l’offre de pistes de ski alpin et de ski de fond en altitude, améliorent les liaisons avec les transports publics et mettent en place des offres de loisirs qui ne dépendent pas de l’enneigement. Cette transformation offre l’opportunité de se positionner comme une infrastructure de loisirs résiliente et polyvalente pour l’été et l’hiver, qui présente une valeur particulière pour les centres urbains en pleine croissance dans les Préalpes et en accord avec les besoins régionaux.

Le développement durable de l’espace alpin nécessite des stratégies cohérentes d’adaptation au changement climatique et des mesures efficaces de protection du climat. Ces deux éléments ne sont pas des options, mais des conditions cruciales pour l’avenir de la région. Les solutions intelligentes en matière d’énergie et de mobilité ainsi que les investissements dans des offres durables qui vont au-delà de la garantie de l’enneigement constituent des domaines d’action importants à cet égard. Pour cela, il est indispensable de gérer les ressources naturelles de manière respectueuse, tout en intégrant de façon pragmatique l’adaptation au changement climatique et la protection du climat.

Contexte:

Les effets du réchauffement climatique mondial se font de plus en plus sentir, non seulement à travers la diminution de l’enneigement, mais également à travers de nouvelles formes et intensités de risques naturels. Les grandes stations de sports d’hiver font souvent face à ces changements en investissant dans des mesures de protection ou en tirant parti de leur situation géographique en altitude. Elles parviennent ainsi à conserver une superficie suffisante et une saison assez longue et sûre. En revanche, les petits domaines skiables, généralement situés à plus basse altitude, doivent davantage développer des offres alternatives.

Parallèlement à l’augmentation de la température, la structure des précipitations ainsi que la stabilité et la durée de certaines conditions météorologiques spécifiques changent. Ce qui a des conséquences directes sur la sécurité de la planification et la gestion de l’exploitation dans l’espace alpin. La transformation nécessaire offre l’opportunité d’élargir l’offre hivernale existante avec des activités indépendantes de la neige, de développer une infrastructure de loisirs durable tout au long de l’année et de sécuriser le modèle à plusieurs saisons sur le long terme. C’est notamment dans les zones préalpines, qui sont sous l’influence de centres de population en pleine expansion, que la valeur de ces offres augmente et que les perspectives d’un soutien public accru s’améliorent.

Défi:

Les petites stations de sports d’hiver situées à basse altitude mais proches des zones urbaines, qui revêtent une importance capitale pour la population régionale ainsi que pour les activités sportives et de loisirs et qui servent de sites de formation et d’entraînement importants, voient leur existence menacée. La perte de ces installations affaiblirait le développement et la pérennité de l’ensemble des sports d’hiver

#3

: Développement

de la qualité: transversal et collaboratif

Le développement continu de la qualité du service technique, numérique et personnel est un facteur de réussite essentiel pour les sports d’hiver alpins. Des installations modernes offrant une grande sécurité de fonctionnement, un accès aux personnes à mobilité réduite, des pistes sûres et préparées de manière variée ainsi que des expériences locales attractives créent un environnement de qualité, inclusif et sûr pour les clients de tous âges et de tous niveaux. Il est nécessaire d’adopter une orientation systématique vers les besoins réels du groupe cible dans le contexte de l’augmentation des coûts liés à la qualité. À l’avenir, ce ne sera plus seulement le ski classique sur les pistes qui occupera le devant de la scène, mais aussi les excursions accompagnées d’offres culinaires en hiver, en particulier pour les destinations à forte orientation internationale. Les coopérations entre petits et grands domaines gagnent en importance, car elles favorisent l’échange de connaissances, permettent des synergies opérationnelles et contribuent à la stabilité économique à long terme des régions concernées.

Contexte:

La qualité et la sécurité opérationnelle des remontées mécaniques modernes augmentent la satisfaction de la clientèle tant dans le domaine des services personnalisés (assistance au niveau des installations, expériences de loisirs supplémentaires) que dans la qualité de service numérique (information et billetterie). Parallèlement, d’importants investissements ont été réalisés afin de garantir l’accessibilité pour tous. La préparation moderne des pistes permet des descentes sûres pour différents matériels de sports d’hiver et permet de proposer des randonnées d’hiver pour tous les niveaux. Les remontées mécaniques sont de plus en plus reconnues comme des moyens de transport public alternatifs attrayants, notamment dans les régions alpines, et leur disponibilité opérationnelle est conçue en conséquence. Dans les domaines skiables, les anciennes installations sont remplacées par de nouveaux systèmes modernes. Au total, le nombre d’installations, de domaines skiables et de surfaces de pistes stagne, voire diminue. Outre les exigences sans cesse croissantes en matière de sécurité de fonctionnement, les attentes en matière de facilité d’utilisation d’une installation augmentent considérablement. Les systèmes assistés par IA facilitent la montée et la descente des passagers, qu’ils soient équipés de skis ou d’autres matériels. L’accessibilité est également garantie pour les clients à mobilité réduite (fauteuils roulants, déambulateurs). Parallèlement, les exigences envers le personnel augmentent également, ce qui nécessite de nouveaux modèles de formation et de carrière ainsi que, compte tenu de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, d’autres schémas de compensation. Le développement de la qualité est nécessaire, mais il a un coût. Il est nécessaire de s’orienter vers les attentes spécifiques de chaque groupe cible, ce qui permet une offre diversifiée.

Défi:

Les petites stations de ski, plus faibles financièrement, peuvent de moins en moins se permettre les investissements nécessaires. En conséquence, elles sont contraintes de cesser leur activité, de rechercher de nouveaux propriétaires, de demander des aides publiques, de se spécialiser dans des marchés de niche ou de conclure des accords de coopération avec de grands domaines afin de tirer parti des synergies et de sécuriser leur base économique.

#4 : Assurer la pertinence, renforcer la résilience

Le développement structurel du secteur (par le biais de fusions, de coopérations et de la création d’entreprises modernes) est un levier central pour augmenter la résilience du tourisme alpin. De telles structures génèrent des gains d’efficacité, garantissent des marchés sources stratégiquement importants, encouragent l’innovation et facilitent l’accès aux compétences clés. En même temps, elles augmentent la capacité d’investissement et la résistance aux crises de certains sites. Afin de rester compétitif, flexible et stable à long terme, il est nécessaire de développer de manière ciblée et professionnelle les approches de coopération existantes. Pour cela, il faudra donc continuer à encourager l’esprit d’entreprise à l’avenir.

Contexte:

Le secteur est actuellement en phase de consolidation. Les remontées mécaniques fusionnent, intègrent des groupes d’entreprises ou concluent des accords de coopération. Les organisations touristiques jouent un rôle de soutien au sein de la destination de voyage, axé sur les besoins des touristes et de l’espace de vie. Toutefois, le développement touristique en lui-même est le résultat de processus complexes et systémiques qui impliquent de nombreux acteurs. Pour garantir la pratique des sports d’hiver, il est nécessaire d’investir de plus en plus, et pas uniquement dans la gestion de la neige et des pistes ou dans le stockage des ressources en eau. En effet, les dépenses liées à de nouvelles attractions et offres, à l’accès aux transports publics et à des infrastructures de transport modernes et coûteuses augmentent elles aussi. Les technologies intelligentes nécessitent du personnel spécialisé, et le travail sur les remontées mécaniques est de moins en moins une activité saisonnière secondaire.

Les investissements nécessaires et la mise à disposition d’une main-d’œuvre spécialisée et professionnelle représentent des défis importants pour les petites entreprises, ce qui accélère encore les processus de consolidation dans le secteur. La taille offre également un potentiel de diversification et augmente la résilience en période de crise. Les forfaits saisonniers combinés pour plusieurs domaines skiables renforcent l’attractivité et favorisent la fidélisation de la clientèle. Cette consolidation donne lieu à une concurrence en matière d’innovation, qui engendre de nouveaux concepts comme la tarification dynamique. Là encore, un esprit d’entreprise ancré au niveau local sera nécessaire à l’avenir.

Défi:

Les grands groupes d’entreprises sont souvent perçus par la population comme étant moins ancrés dans la région. Cet enracinement local perçu comme étant plus faible peut conduire à ce que leurs intérêts et décisions soient moins acceptés dans les processus de planification et de participation ou soient considérés comme moins orientés vers l’intérêt général.

#5 : Émotions et produit lifestyle, un facteur de réussite

Aujourd’hui, le potentiel des sports d’hiver va bien au-delà de l’offre sportive: il réside dans l’expérience émotionnelle globale. La nature, l’activité physique, le calme et la communauté répondent à des besoins humains fondamentaux et font des sports d’hiver un produit lifestyle porteur de sens. En mettant systématiquement l’accent sur cette valeur ajoutée, on crée une identification, on atteint de nouveaux groupes cibles et on renforce la demande à long terme.

Les offres intelligentes et axées sur la douceur, qui mettent l’accent sur la santé et sur la qualité de l’expérience, rencontrent un écho particulièrement favorable auprès des groupes cibles urbains, des jeunes adultes et des femmes. Les tendances comme la pleine conscience et l’individualisation ouvrent de nouveaux potentiels. Les prévisions basées sur l’IA, l’automatisation et les services basés sur les données permettent de gérer plus efficacement la demande volatile et de repenser les sports d’hiver comme une expérience moderne et flexible. Il est maintenant temps de se concentrer de moins en moins sur les besoins des baby-boomers et de s’orienter plus clairement vers les attentes et les valeurs de la génération Z. Cette transformation nécessite une compréhension approfondie de leurs motivations, de leurs modes de communication et de leurs priorités afin de rester pertinent et compétitif à long terme.

Contexte:

Pour les jeunes générations, l’émotion et le sens social revêtent une grande importance dans la pratique régulière des sports d’hiver. Outre le fait que le ski rassemble, l’un des principaux objectifs est l’intégration de la santé physique et mentale dans un environnement naturel intact. Avec ce nouveau groupe de clients, l’utilisation des appareils mobiles entraîne un nouveau comportement de réservation encore plus à court terme, ce qui augmente la volatilité de la demande pour les entreprises. Le ski doit conserver son lien avec l’aspect lifestyle pour rester pertinent pour les jeunes générations.

Défi:

Le ski, en tant que forme d’activité technique axée sur la rapidité et l’exclusivité, est de plus en plus sous pression. On constate de plus en plus que le ski se pratique uniquement dans des conditions optimales et à certaines périodes. Ainsi, l’image traditionnelle des sports d’hiver façonnée principalement par les baby-boomers et la génération X perd de son importance.

#6 : Nouveaux modèles de financement et d’exploitation

Dans de nombreuses régions, le développement des sports d’hiver alpins nécessite d’élargir le regard sur les rapports de propriété, les structures d’exploitation et les modèles d’investissement. La participation croissante d’acteurs externes (des hôtes fidèles engagés aux groupes internationaux de sports d’hiver en passant par des investisseurs extérieurs au secteur) peut ouvrir des opportunités d’innovation, de professionnalisation et d’accès supplémentaire aux capitaux. Pour exploiter ce potentiel de manière ciblée, il faut être ouvert à de nouveaux modèles d’exploitation et d’affaires: les concepts de location et de leasing, les participations modulaires ou les modèles de financement hybrides peuvent devenir la base d’infrastructures résistantes et orientées vers l’avenir. Il s’agit à présent d’exploiter la marge de manœuvre réglementaire, de promouvoir des projets pilotes et d’encourager activement les partenariats intersectoriels.

Contexte:

Les investissements dans le domaine des sports d’hiver sont de plus en plus considérés comme présentant des risques. Les nouveaux investisseurs sont souvent des investisseurs «legacy» ou «lifestyle», qui acquièrent des stations de ski à des fins personnelles. De plus, des investisseurs issus d’autres secteurs du tourisme ainsi que de grandes entreprises s’engagent dans le cadre d’opérations de fusion-acquisition. L’esprit d’entreprise reste toutefois un facteur de réussite essentiel: dans de nombreuses régions, les structures familiales continuent de jouer un rôle important.

Défi:

Les petits domaines qui ne présentent pas d’avantages spécifiques ou de potentiel de fidélisation ont du mal à utiliser des sources de financement traditionnelles en dehors des aides publiques.

#7 : Recrutement et fidélisation du personnel

Les progrès technologiques et la professionnalisation croissante dans les grandes structures d’entreprise génèrent de nouveaux champs professionnels attractifs dans le tourisme alpin. De nombreuses opportunités de carrière se présentent, en particulier pour les jeunes professionnels: spécialisation technique, rôles axés sur la durabilité, activités numériques et orientées vers les services. Le développement du personnel représente un facteur de compétitivité décisif: les entreprises qui investissent de manière ciblée dans la formation initiale et continue ainsi que dans une communication adaptée à la génération Z assurent leur performance opérationnelle à long terme. Les coopérations et les regroupements structurés peuvent aider à mettre en commun le savoir-faire, à utiliser les ressources plus efficacement et à améliorer les perspectives de carrière.

Contexte:

Travailler dans une station de sports d’hiver permet un style de vie particulier, mais exige des qualifications de plus en plus élevées et spécifiques. De plus, la demande d’activités dans les régions périphériques augmente en raison de tendances de société comme les nouvelles formes de famille. L’évolution technique et l’automatisation croissante rendent les emplois dans les remontées mécaniques, les entreprises touristiques et les OGD de manière générale de plus en plus spécialisés et qualifiés. Les ressources humaines (RH) ainsi que le recrutement, la fidélisation et le dévelopement du personnel deviennent de plus en plus importants.

Défi:

Les petites entreprises situées dans les régions périphériques ont de plus en plus de mal à recruter les collaborateurs nécessaires. Des coopérations avec d’autres entreprises ou l’achat de prestations professionnelles auprès de tiers sont des perspectives potentielles.

#8 : Médias et communication transparente

Les sports d’hiver suscitent l’enthousiasme depuis des générations. Leur présence toujours aussi importante dans les médias en fait un thème de communication et d’identification fort sur les principaux marchés. De nouveaux formats comme le freeride, le freestyle, le ski de randonnée ou le biathlon s’adressent à une communauté croissante, créent de la proximité et invitent de nouveaux groupes cibles sur le plan émotionnel.

Cette portée et cette fidélisation des fans offrent un énorme potentiel. Il s’agit maintenant d’utiliser le marketing et la communication de manière stratégique afin de façonner une image moderne des sports d’hiver, basée sur des valeurs – proximité, variété et orientation vers l’avenir. Rendre la fascination des sports de neige palpable et faire des fans des ambassadeurs, c’est renforcer non seulement leur demande et leur pertinence, mais aussi leur acceptation au sein de la société.

Contexte:

Près de la moitié de l’ensemble des journées-skieurs du monde se déroulent dans les Alpes. La demande est encore élevée, mais enregistre une baisse structurelle. Cela est dû au départ progressif des baby-boomers, qui sont importants pour le ski, et à l’augmentation de la diversité culturelle de la population. Dans la concurrence croissante pour attirer l’attention ou même les votes, l’équation «valeur informative/intérêt public» par rapport à l’effort de recherche est le facteur déterminant. De ce point de vue, les sports de neige obtiennent de mauvais résultats. Les grands groupes cibles sans lien avec les sports de neige réagissent rapidement aux images ou aux actualités négatives. Les sports de neige peuvent ainsi se retrouver sur la défensive, surtout si la croissance démographique et la croissance économique remettent en question la valeur du tourisme en général. Ces évolutions, associées à une tendance croissante des autorités à privilégier la sécurité, conduisent à une augmentation constante des réglementations.

Défi:

La perte de légitimité sociale rend difficile la mise en œuvre de projets qui dépendent du soutien public. La stratégie de communication traditionnelle doit donc être adaptée aux attentes et aux habitudes de communication des générations suivantes en termes de contenu, de forme et d’approche.

#9 : Plus fort pour l’hiver avec des prestataires

Le développement des sports d’hiver nécessite un réseau de partenaires performant et tourné vers l’avenir. Les tendances actuelles, de l’Alpine Living aux nouvelles solutions de mobilité en passant par les chaînes de services numérisées, ouvrent de multiples potentiels d’innovation tout au long de la chaîne de création de valeur. Il s’agit par exemple de nouveaux modèles dans le commerce des articles de sport, de concepts d’hébergement hybrides, d’offres d’écoles de ski modernes et de formats d’activités flexibles. En tant qu’acteurs centraux des sports d’hiver alpins, les remontées mécaniques ont une responsabilité particulière: elles doivent jouer un rôle d’impulsion, de coordination et de mise en réseau. C’est le moment de développer activement le réseau de l’hiver, base de la viabilité et de la création de valeur dans les régions.

Contexte:

Les sports d’hiver se caractérisent généralement par un haut degré de co-création. Le produit «sports d’hiver» à proprement parler ne se crée pas isolément par une seule entreprise, mais par l’interaction d’un réseau de différents prestataires au sein de la destination de voyage. Cela implique notamment les établissements d’hébergement, la gastronomie, les écoles de ski, les remontées mécaniques, le commerce de détail et les magasins de sport ainsi que les OGD prestataires de transport et de services. Seule la collaboration de ces partenaires permet une expérience globale harmonieuse et de qualité pour les touristes.

Avec le soutien des OGD, ce réseau est appelé à détecter, évaluer et mettre en œuvre rapidement les nouvelles tendances du marché et de la consommation à travers des offres innovantes. Seule une coordination étroite et un développement coordonné des différentes prestations permettront tant aux entreprises individuelles qu’à l’ensemble de la destination de voyage de tirer durablement profit des changements et des nouveaux besoins des clients.

Défi:

En raison d’un manque d’engagement entrepreneurial ou d’investissements insuffisants, les partenaires risquent de ne pas se renouveler ou se développer. Dans ce cas, les entreprises de remontées mécaniques sont appelées à assumer certaines prestations partielles elles-mêmes afin de maintenir la qualité de l’offre. Sinon, la destination risque de subir une érosion progressive qui ne pourra être que partiellement compensée par une réorientation stratégique, par exemple en mettant davantage l’accent sur le tourisme à la journée.

#10 : Sécuriser les sports d’hiver pour les générations

et les marchés à venir

Dans un monde de plus en plus numérique, les enfants et les adolescents manquent souvent d’activité physique, de vie en communauté et d’expériences dans la nature, surtout en hiver. Les sports d’hiver à l’école, en famille ou en club offrent ici un équilibre important: le ski, le snowboard et les jeux de neige contribuent au maintien d’une bonne santé physique, favorisent l’esprit d’équipe et les compétences sociales. Ils permettent de véritables rencontres, renforcent la convivialité et luttent contre l’isolement social.

C’est justement parce que de nombreux jeunes ne vivent plus la nature que virtuellement que les offres scolaires de sports d’hiver sont plus importantes aujourd’hui que jamais. Les cours de ski et les loisirs de sports d’hiver offrent des expériences intenses en plein air, favorisent la concentration, renforcent le système immunitaire et améliorent le bien-être psychologique. Ces offres ne sont pas un luxe, mais une contribution à l’équité dans l’éducation et au développement global.

Afin qu’aucun enfant ne soit exclu, la politique, les écoles et le secteur des sports d’hiver doivent ensemble garantir et développer l’accès à de telles offres. Par ailleurs, les effets positifs et les valeurs des sports d’hiver ouvrent également des potentiels pour conquérir de nouveaux marchés d’avenir.

Contexte:

Dans un monde de plus en plus numérique, les enfants et les adolescents passent une grande partie de leur temps libre devant les écrans. Le manque d’activité physique, l’isolement social et la perte d’expériences directes avec la nature en sont la conséquence. Ces tendances s’accentuent particulièrement pendant l’hiver et ont des répercussions négatives sur la santé, le bien-être et le développement social.

Une activité physique régulière en plein air, en particulier dans la nature, permet de lutter de manière ciblée contre ce phénomène. Cela améliore le système cardiovasculaire et le système immunitaire, augmente la capacité de concentration et favorise la stabilité émotionnelle ainsi que la résilience. Les activités collectives dans la neige, comme le ski, le snowboard ou les jeux, renforcent l’esprit d’équipe, le respect et la capacité de communication et créent de la cohésion.

Les sports d’hiver à l’école, en club ou en famille offrent aux enfants et aux adolescents de précieuses expériences. Ces activités offrent une occasion de se sentir efficace, de créer des liens et de vivre des expériences mémorables, en particulier pour les jeunes qui ne connaissent souvent la nature que de manière virtuelle.

Les offres de sports d’hiver scolaires et en club contribuent également fortement à l’équité de l’éducation. Pour de nombreux enfants issus de familles moins privilégiées, elles représentent souvent la seule possibilité de découvrir les sports d’hiver. Ces mesures sont pertinentes sur le plan pédagogique et ont un impact durable. Elles ne constituent donc pas un luxe en matière de loisirs.

C’est pourquoi la politique, les institutions éducatives et le secteur des sports d’hiver devraient travailler main dans la main pour sécuriser et développer ces accès, afin que tous les enfants puissent bénéficier de leurs effets positifs. De plus, la demande de sports d’hiver augmente dans de nombreux marchés (lointains), et leurs avantages sociaux, émotionnels et pour la santé gagnent en attractivité.

Défi:

Les enfants issus de familles à faibles revenus n’ont souvent qu’un accès limité aux offres de sports d’hiver. Les dépenses élevées liées à l’équipement, au transport et à l’hébergement les empêchent souvent de participer et contribuent à aggraver les inégalités sociales. La hausse du coût des sports d’hiver ainsi que les défis structurels dans les écoles, comme le manque de temps et la pénurie de personnel qualifié, aggravent cette problématique.

De plus, les stratégies de commercialisation de nombreux prestataires de sports d’hiver sont fortement axées sur les marchés existants. Pour attirer de futurs groupes cibles et rester compétitives à long terme, ces structures doivent procéder à une réorientation stratégique et à une consolidation.

À propos de FMI

Future Mountain International

Future Mountain est un réseau de personnes engagées issues de la pratique et de la science, d’entreprises et d’institutions qui se penchent sur l’avenir des Alpes en tant qu’espace de vie et d’économie sur la base de leur activité dans et pour cette région. Le groupe d’experts, présidé par Jakob Falkner, des remontées mécaniques de Sölden, s’intéresse à la transformation de l’expérience à la montagne depuis 1995. Il s’est consolidé en 2007 en prenant la forme de l’association Future Mountain International (FMI), dont le siège est à Innsbruck.

Les membres exclusifs réfléchissent, classent les thèmes de manière globale, élaborent des rapports sur les tendances et rédigent des prises de position pour mettre en évidence les tendances à long terme qui se dessinent. Par ailleurs, l’association Future Mountain International encourage le partage de connaissances et met en relation les acteurs clés issus des domaines de la science, de la pratique et de la politique. Les enseignements tirés sont publiés sur la plateforme www.future-mountain.org et ont leur place dans les débats publics.

L’association a pour credo:

«Des montagnes pleines de vie: stratégies pour l’avenir»

Future Mountain International (FMI) | Liste des membres

Bieger Thomas | Université de Saint-Gall (CH)

Doppelmayr Michael | Remontées mécaniques de Doppelmayr (A)

Falkner Jakob | Remontées mécaniques de Sölden (A)

Margreiter Josef | Lebensraum Tyrol (A)

Marko Peter | Silvretta Montafon (A)

Kessler Urs | (ex-) Chemin de fer de la Jungfrau (CH)

Phleps Florian | Ski Austria (A)

Pregenzer Benny | pro excellence (A)

Roth Ralf | Université allemande du sport (D)

Schwarz Oliver | Ötztal Tourismus (A)

Schwarz Stefan | (ex-) Amer Sports (D)

Siller Hubert | Management Center Innsbruck (MCI) (A)

Steharnig-Staudinger Astrid | Austria Tourism (A)

Stoffel Berno | Remontées Mécaniques Suisses (CH)

Tschiderer Franz | (ex-) TVB Serfaus-Fis-Ladis (A)

Varallo Andy | Ski Carosello (I)

Walter Richard | Association des moniteurs de ski autrichiens (A)

Contact: Future Mountain International (FMI)

c/o MCI Weiherburggasse 34 | A-6020 Innsbruck | www.futuremountain.org

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.