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Clichés sur les rôles

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Gian Paolo Donghi

Gian Paolo Donghi

IDÉE DE SORTIE

Clichés sur les rôles et autres stéréotypes

Manuela Schär a visité l’exposition «Genre et sexe» au Stapferhaus de Lenzbourg et a été impressionnée

Gabi Bucher

Depuis que le Stapferhaus a quitté l’ancien arsenal pour s’installer dans le nouveau bâtiment de la gare de Lenzbourg fin 2018, les personnes en fauteuil roulant peuvent elles aussi profiter d’expositions passionnantes. L’édifice est entièrement accessible en fauteuil roulant et il existe des solutions pour les petites barrières structurelles de l’exposition ellemême. Une opératrice a emmené Manuela Schär faire une courte visite explicative dès son arrivée. «Tout est impec’», en a conclu cette dernière.

Avec son exposition «Genre et sexe», le Stapferhaus s’attaque à un sujet d’actualité brûlant. Des préjugés sexistes bien ancrés sont repris et il est question de la répartition des rôles et du travail, de pouvoir et d’ordre, d’idéaux de beauté et de sexualité. On s’étonne, on s’amuse, mais on est aussi confronté à ses propres préjugés et les conversations s’engagent.

Un paradis rose

Une brève introduction haute en couleur explique comment le genre est né. On peut ensuite décider de continuer la visite en passant par la porte des femmes ou par celle des hommes. Manuela choisit la porte des femmes et se retrouve plongée dans un paradis rose. «Cela m’a fait un choc», ditelle en riant. Des centaines de rêves roses de jeunes filles, ou de ce que l’on considère comme tels, sont accrochés aux murs. «Ce n’est pas ainsi que j’ai été élevée, le rose n’a jamais été mon truc. Je portais même les vêtements de mon frère.» Et dès lors, une première discussion s’engage sur ce qui influence réellement notre perception du genre.

La guerre des sexes

Dans la salle suivante, soit la pièce principale, se trouve un «mur d’histoire» qui retrace plus de 30 000 années d’histoire du genre. De là, des portes colorées mènent à des chambres aux thèmes les plus variés. Des gens racontent comment ils vivent leur genre, on obtient par téléphone des réponses aux questions qu’on s’est souvent posées. Une salle est consacrée aux poses spécifiques au genre. «Ils prennent vraiment cela au sérieux», s’étonne Manuela après avoir regardé la vidéo YouTube d’un influenceur sur le sujet «comment poser de la manière la plus masculine possible». Dans la pièce verte, des pourcentages sont représentés de manière à créer une toute nouvelle dimension. La domination des hommes, l’absence des femmes dans certains domaines, les inégalités et les discriminations sont mises en évidence, à travers le quotidien et toute l’existence.

Plus d’empathie, svp!

«Un sujet vraiment passionnant et très bien réalisé», estime Manuela qui peut établir certains parallèles avec sa situation de personne en fauteuil roulant. Là aussi, il est question de discrimination, d’idées préconçues. «C’est incroyable et souvent triste ce qui se passe dans nos têtes, y compris la mienne d’ailleurs», reconnaîtelle en souhaitant que les gens fassent preuve de plus d’empathie et de sensibilité les uns envers les autres, et qu’ils se laissent vivre comme ils l’entendent. «Il faudra sûrement beaucoup de temps avant que tous ces préjugés et discriminations soient rayés du monde.» Or l’exposition pourrait bien y contribuer. «Je ne peux que vous en conseiller la visite», conclutelle. «Les thèmes abordés sont si variés que chacun peut en retirer quelque chose. Et plus nous nous informerons sur ces sujets, plus il sera facile de vivre les uns avec les autres, plus les choses seront simples. Après tout, nous sommes tous des êtres humains.»

Informations/Réservation www.stapferhaus.ch

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