METAL FORGING - LA FORGE
“STAND BACK! I’M TRAINED TO HIT THINGS WITH A HAMMER.” The metal on the anvil has glowed from lemon yellow to the flaming red of Richard Wood’s long hair and bushy sideburns. As he swings, sparks burst up around him. Despite his name, Wood is a man of steel and fire. “Wood is a complete enigma to me,” he says, the words popping out between ringing blows. “All I can do is smash it up and burn it. What drew me to steel is that it isn’t what people think. They talk like it’s an immutable part of the world – linear, unaffected – when, really, it’s elastic. The strength is in its malleability, its forgiveness. It allows you to go back and try again.” To drive his words home, he purposefully blunts his point, holding up the spear he’s shaping, then stabbing it back into the embers of the forge. It is 1,300ºC in there. Within a minute, the steel is glowing starlight hot again. My son has asked me to make him a sword, but according to Wood, that would take 30 hours. We’ve decided on a fancy-handled fire poker instead. “Back in the day,” says Wood, as I work to flatten the steel like he showed me, “the blacksmith was the heart of the community, creative and adaptable. He made the tools of building, of farming, of war, the tools to make his own tools. He was even the town dentist, with strength and tongs to pull your teeth.” I’ve come to South West England and, specifically, Devon to get my hands a little dirty – to learn about the old manual skills that shaped communities of medieval and modern Britain and that are still alive today, giving English style such a sense of place. Wood, who super vises the Wood and Metal Workshop at Plymouth University, lives in a hidden hamlet, seven kilometres from Totnes and straight out of Middle-earth; the long, winding tunnel of trees I drove through from the hills was so thick, my car lost the radio signal. He lives in the old stone cider storehouse, and his shop is in the former stables. The small round forge he made out of a car wheel allows him to take the tools of his trade to workshops and
« RECULEZ ! FRAPPER DES CHOSES AVEC UN MARTEAU, C’EST ma spécialité. » Le fer de l’enclume est passé du jaune citron au rouge vif de la tignasse et des favoris touffus de Richard Wood. À chaque coup, des étincelles s’élèvent autour de lui. Malgré son nom, Wood est un homme d’acier et de feu. « Le bois est un mystère pour moi », dit-il. Ses paroles résonnent entre deux coups sonnants. « Tout ce que je sais faire, c’est battre et brûler la matière. L’acier m’a attiré parce qu’il est étonnant. Les gens pensent que c’est un matériau immuable, inaltérable, mais il est élastique. Sa force repose sur sa malléabilité ; c’est une matière qui pardonne. On peut recommencer son ouvrage autant de fois qu’on le veut. » À preuve, il émousse délibérément la pointe de la lance qu’il façonnait et la replonge dans la braise de la forge. Il fait 1300 °C là-dedans. En moins d’une minute, l’acier ardent retrouve son éclat flamboyant. Mon fils m’a demandé de lui fabriquer une épée, un travail de 30 heures, estime Wood. Ce sera plutôt un tisonnier avec une belle poignée. « Autrefois, me dit Wood alors que j’essaie d’aplatir l’acier comme il me l’a montré, le forgeron, créatif et polyvalent, était au centre de la communauté, fabriquant les outils pour la construction, la guerre, les travaux agricoles et ceux pour faire ses propres outils. Il était même le dentiste du village, usant de ses pinces pour arracher des dents. » Quand je suis arrivé dans le sud-ouest de l’Angleterre, à Devon, j’ai fait des pieds et des mains pour m’initier aux vieux métiers manuels qui ont façonné les communautés britanniques du Moyen Âge à aujourd’hui et qui contribuent encore à forger l’identité du style anglais. Wood, qui supervise le Wood and Metal Workshop à l’Université de Plymouth, vit dans un hameau reclus, à sept kilomètres de Totnes, semblant tout droit sorti de la Terre du Milieu ; le long et tortueux chemin depuis les collines était si densément bordé d’arbres que ma voiture a perdu le signal radio. Wood habite l’ancien entrepôt de cidre en pierres ; son atelier occupe les écuries. La petite forge ronde qu’il a fabriquée avec une roue d’auto lui permet d’apporter ses outils de travail à des ateliers et
TOP Devon’s medieval villages, like Drewsteignton, showcase traditional English craftsmanship. OPPOSITE PAGE It’s hammer time for blacksmith Richard Wood. OPENING SPREAD Forging ahead at the Metal Pig Forge in Totnes. EN HAUT Les villages médiévaux du Devon, comme Drewsteignton, sont façonnés par le savoir-faire traditionnel anglais. PAGE DE DROITE Richard Wood, outils en mains, se prépare pour le martelage. EN OUVERTURE C’est le moment de battre le fer à la forge Metal Pig de Totnes.
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