Air Canada enRoute — December / decembre 2011

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HE GRUNTS FROM THE NEARBY TENNIS courts and backbeat from the neighbouring cardio class are only a murmur over the sound of my own breathing. Lying in a pool of warm water, my thoughts wander to some crazy stuff: Why didn’t I become a vet like I wanted to at 12? Do I tell my mom I love her enough? I’m relaxed in a way I haven’t been in ages, which is weird considering I’m being cradled like a baby by a total stranger. I’m in the middle of a Watsu session with Dave Towe, a 6-foot-4 tattooed dude with a shaved head who’d look more at home in a biker bar than in this swanky camp for adults just across the Californian border near Tecate, Mexico. As I focus on simply floating, he’s using his brawn to bend, stretch, massage and, yes, occasionally fold me into a fetal position and hold me like my mamma did. (No wonder she’s on my mind.) This is just one of the many experiences I’ve signed up for at the Rancho La Puerta fitness resort and spa during a week of wellness whose sole goal is to change my life forever. Rancho La Puerta is the world HQ for life makeovers. Founded in 1940 by Deborah Szekely and her husband Edmond as a way to avoid deportation back to Europe during the war, it was arguably the first ever fitness resort. From moment one, Rancho was motored by what Szekely, still a fixture here at age 89, calls “incidental fitness.” Regular but pleasant activity – morning hikes on the ranch’s 2,000-acre nature preserve and, in the early days, chopping wood for the stove and milking goats for tomorrow’s breakfast (now replaced with swimming, tennis, dance and yoga) – is supplemented with a focus on inner well-being and self-improvement. In addition to guided meditations and lectures on organic gardening, there’s a roster of evening programs by visiting specialists every week – a habit that started when early guests included scholars and entertainers like Aldous Huxley, Kim Novak and Burt Lancaster. By the first lunch hour, I know I’ve found my kind of camp. As the dining-room bell tolls I make my way from a guided meditation at the woods-enshrouded Oak Tree Pavilion, past the rosemary bushes, the iris fields and the towering age-old oaks that pepper the grounds. I chance upon a couple of ladies I’d met in that morning’s Nia class – a demented kind of dance that mixes improv techniques (“Okay, now pretend you’re a bird!”), aerobics and world music into a ridiculously freeing experience. While dinners here are sit-down, best-clothes affairs, lunches are grubby, sweaty buffet chowdowns that involve lots of chatter about which instructor has the biggest biceps. (Kevin, hands down.) As we walk in, I spot the spread and the angels start singing. It’s Mediterranean salad day: bushels of greens picked that morning, home-marinated olives, roasted baby turnips, sugar-sweet beets, chickpeas in a cumin vinaigrette, fresh-baked wholemeal garlic bread and hard-boiled eggs just hatched by free-roaming chickens that I can guarantee were smiling at the time.

1 2 . 2 0 1 1 EN R O U T E . A I R C A N A DA . C O M

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ES GROGNEMENTS VENANT DU COURT DE tennis et les « boum boum » qui rythment le cours d’aérobie ne sont que des murmures à côté de ma respiration. Étendue dans une piscine d’eau tiède, mon esprit vagabonde : Pourquoi ne suis-je pas devenue vétérinaire comme je le voulais à 12 ans ? Estce que je dis assez souvent à ma mère que je l’aime ? Je suis détendue comme jamais. Étrange, si l’on tient compte qu’en ce moment je me fais bercer comme un bébé par un illustre inconnu. Je suis en pleine séance de watsu avec David Towe (tatoué, 1,95 m, crâne rasé), qu’on imagine plus aisément dans un bar de motards que dans cette chic retraite face à la frontière californienne, près de Tecate, au Mexique. Je m’efforce de flotter pendant que lui, de tous ses muscles, me plie, m’étire, me masse, me place en position fœtale et me berce, comme jadis ma maman. (Pas étonnant que je pense à elle !) C’est là l’une des nombreuses activités du Rancho La Puerta, un centre de ressourcement doublé d’un spa où je passe une semaine afin de changer ma vie à jamais. Rien de moins. Pour revenir aux sources, le Rancho est le Q.G. par excellence. Deborah et Edmond Szekely l’ont fondé en 1940 pour éviter d’être expulsés en Europe. C’est vraisemblablement le plus ancien centre de conditionnement physique au monde. Dès sa fondation, l’établissement a été animé par ce que Mme Szekely, toujours dans le décor malgré ses 89 ans, appelle « le conditionnement imprévu ». Une activité régulière mais agréable : promenades matinales sur les 810 ha de réserve naturelle du domaine ou, à une autre époque, coupe du bois pour le poêle et traite des chèvres pour le déjeuner. (Ces activités sont aujourd’hui remplacées par la natation, le tennis, la danse et le yoga.) Sans oublier, en prime, le bienêtre intérieur et la croissance personnelle. Outre les méditations dirigées et les conférences sur la culture bio, le Rancho propose une foule de séances animées par des spécialistes invités, une tradition qui remonte à l’époque où Aldous Huxley, Kim Novak et Burt Lancaster étaient des habitués. Je me sens à ma place dès mon premier dîner. La cloche du repas retentit, tandis que je sors de ma méditation au pavillon Oak Tree, niché en forêt. Je hume au passage le romarin et les iris et j’admire les vieux chênes qui parsèment le domaine. Je tombe sur deux dames rencontrées ce matin-là dans un cours de nia, une sorte de danse folle mêlant techniques d’improvisation (« Imaginez que vous êtes un oiseau »), aérobique et musique du monde et procurant une expérience drôlement libératrice. Si décorum et tenue de soirée sont de rigueur au souper, au dîner, c’est pas mal plus relax : on y arrive en sueur, en placotant bruyamment au sujet du moniteur qui aurait les plus beaux biceps. (Kevin, sans hésitation.) En apercevant le buffet, je suis aux anges. Au menu : salade méditerranéenne composée d’une montagne de légumes frais (olives marinées maison, mininavets rôtis, betteraves sucrées, pois chiches) et nappée d’une vinaigrette au cumin ; pain complet à l’ail et œufs durs pondus le matin même par des poules en liberté qui sourient. (Je vous le jure.)

CLOCKWISE FROM TOP The Rancho’s many gyms have classes in everything from cardio drumming to Pilates (guests even get a fitness concierge); martial arts and Tai Chi instructor Jim Buhisan makes a move; cacti and Yucca are just two of the roughly 200 plant species growing on the grounds; hiking the Pilgrim Trail’s 700-foot elevation gain offers breathtaking views. OPENING PAGE Designed in celebration of the Rancho’s 65th anniversary, the Spirit of Shaman statue keeps watch over the retreat. DANS LE SENS HOR AIRE Dans ses nombreux gyms, le Rancho offre des cours de percussion cardio, de Pilates et même les services d’un concierge à la remise en forme ; le moniteur Jim Buhisan (arts martiaux et taï-chi) vous tend la main ; 200 espèces végétales poussent dans le domaine, dont des cactus et des yuccas ; avec son dénivelé de 215 m, le sentier Pilgrim est à couper le souffle. PAGE D’OUVERTURE Érigée à l’occasion des 65 ans du Rancho, la statue Spirit of Shaman monte la garde sur le Rancho.


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