Activmag Décembre 2021

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D É C A L A G E

I M M É D I A T

L E S S AV O I E & G E N È V E

SUPPLÉMENT DU MAGAZINE

DÉCEMBRE

2021

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QUOI MA GUEULE ?

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ALLO MAMAN BOBO

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BON SANG DE BON SENS !

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COIN G

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ESSAIE ENCORE

En mode color block

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Et si on taillait le bout de gras… Fer à tout faire

Trop de choix dans la « date » Pour qui sonne le gong ?

LES

STATIONS en action

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MODE SUR LES PISTES

3 tendances

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GLOBE SKIEUR

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BLANC D'ESSAI

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SORTIES DE NEIGE

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OPEN BAR

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PISTE NOIRE

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POINT D'EAU

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DÉMONTÉES MÉCANIQUES

A ski mieux mieux

Vacances aux sports divers

HITS DU EAT 186 LLesESexplorateurs

Y’a plus de saisons ! Forfait annuel

! 190 ÀPlatTAAAABLE ET dessert !

La montagne sans retenue

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La table de Maxence Baruffaldi

Pente trop glissante ?

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Radio de stations

140

! 193 ABONNEZ-VOUS

Pylônes à la benne

MEC PLUS ULTRA 68

ANTOINE DE CAUNES

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DIDIER DESCHAMPS

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PASCAL OBISPO

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ANDRÉ DUSSOLLIER

I-Caunes du petit écran

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We are Deschamp(ion)s ! Sa liberté de chanter D’André de jeu

STARCK 106 PHILIPPE Starck System

64

JUAN ARBELAEZ 118 Le faim mot de l'histoire STÉPHANE DIAGANA 128 Haie d’honneurs BILAL 140 ENKI Recours vers le futur

LIZARAZU 150 BIXENTE Le Roi de la Jongle

PHILIPPE CONTICINI 160 Éclair de génie

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170 IAM Vagues à l'(I)AM

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O

MÂLE ET DICTION

Loulou ab(l)onde dans le bon sens

A M’ENERVE 194 ÇTête d’ampoule

JURIDIQUE

178 La SCI, en pratique

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IRE & OFFRIR 180 LPour adultes et enfants HOW DEVANT 182 SCarole, la fantaisie rurale...

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/LARAPORTEUSE/

Joyeux!

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Lara Kette rer Rédactric e en chef

bordel o

ah dis donc, tu viens plus aux soirées, là ?! T'as tout loupé... Papillote et mamie hot au taquet, bolducs et moldus emballés, y a que JeanLuc qui s'en est allé : les cheminées à ramoner étaient dattées… Mais quelle veillée ! Le St Nicolas coulait à flot. On avait mis le paquet ! Et moi, comme une dinde, je t'ai attendu. Allez, tu ne peux pas télétravailler indéfiniment. Tu vas te faire enguirlander à force. Et puis la barbe, cette déco vide chez toi ! Tu ne trouves pas que ça fait un peu trop moderna santon sapin au milieu foutue pénurie - ? Et pour couronner le tout, l’étable passée au Myrrhe, rien qu'étrennes par terre, c’est sûr, tu fais des merveilles dans ta crèche ! Viens à la maison, tu verrais le Balthazar chez moi…

Si au pas’sage, tu pouvais jeter un œil sur les missives de ma puce, l'autre bien ouvert sur les missiles russes - on n'est jamais assez prudent -, surtout si tu traînes haut ton char, qu’il n’y ait pas d’en bûche. Et vas-y mollo, je sais qu’ils en ont sous le sabot, tes caribous, mais pense un peu aux gaz à effets de cerfs… En t’attendant, je fais un vœu : que ton renne vienne, que ta volonté soit fête ! Et à messe basse de minuit, tu nous raconteras décembre éternelles histoires de lutins et de mère Noël...

Bon, il se fouettard, j'entends sonner le tocsin, l'heure du vaccin.

Si tes rois mages se rapportent à ton grand âge, avec tes 3 doses, bien cantique, tu peux sortir à présent ! Alors oui, je sais que c'était mieux avent ! Mais la situation sa Melchior, non ? Chapon ? Tu viens, houx bien ? Oui ! Hallelujah !

EN COUVERTURE : © Vikas ACTIVMAG (supplément mensuel d’Eco Savoie Mont Blanc) 7 route de Nanfray - Cran Gevrier - 74960 Annecy - 04 50 05 64 30 I Directrice de la publication, rédactrice en chef : Lara Ketterer - l.ketterer@activmag.fr Secrétaire de Rédaction : Victoire Barrucand - v.barrucand@activmag.fr I Design, maquette, montage PAO : Pauline Lebeau, Clément Sirieys Commerciales Haute-Savoie : Laetitia Bécret : 06 28 96 83 42 - Blandine Mathieu 06 60 60 24 94 Savoie : Agnès Desplantes 06 51 01 20 58 - Nathalie Attinault 06 47 84 79 86 Coordinatrice commerciale : Elisa Raddaz 04 50 33 35 34 DEVENEZ DIFFUSEUR ACTIVMAG : Direction diffusion et abonnement : Pamela Damaggio 07 82 95 14 81 Rédaction : Victoire Barrucand - Frédérique Bangué - Cécile Boujet De Francesco - Magali Buy - Frédéric Charpentier - Clémentine Delafontaine - Delphine Guilloux - Mélanie Marullaz - Béatrice Meynier - Christine Mouez-Gojon - Gaëlle Tagliabue - Fleur Tari-Flon - Marie Vaudage Impression Rotimpress I Distribution : Supplément de l’hebdomadaire Eco Savoie Mont Blanc. Marchands de journaux ACTIVES SAS filiale de SOPREDA 2 SA Edition, rédaction, publicité - CS 62019 – 74010 Annecy cedex

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S AVO I E

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ecran gourmand

CAP AU

ontjoie Skating aux Contamines-M

skieurs, le ski norAvec plus de 500 000 journées -21 - voilà au 2020 dique a passé un très bel hiver boosté ! -. aura émie pand la moins UN secteur que haut-saaines dom 37 les sur ts quan prati L’afflux de i mis auss mais ntiel, voyards a donc valorisé leur pote la liorer “amé Pour finer. en lumière ses points à peau , ques prati s rente diffé les orter qualité de l’offre, conf et accomtale men onne envir e llenc l’exce rechercher départemental 74 pagner les collectivités”, le conseil plan nordique », « son , a donc dévoilé, en novembre os pour, entre d’eur ns millio 50 de soit une enveloppe age, aider à balis le et rité sécu la rcer autres : renfo erne ou à l’acquil’achat de matériel de damage mod sification des diver la sition de navettes, accompagner de snownsion l’exte ou place en activités et la mise développer , nnée raiso re cultu de e neig de farming ou urants)…Objectif : de nouveaux services (bars, resta er rtement nordique dépa faire de la Haute-Savoie le 1 ns ! bâto les sur se pous de France, alors on

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Erudits des bons produits, adeptes de la fourchette ou papilles curieuses : à vos écrans ! Depuis le mois d’octobre, exquistv.fr, émanation du magazine digital du même nom, basé en Rhône-Alpes, propose de vous régaler. Au menu de cette web TV dédiée au «ªbien manger et au bien boireª» : des documentaires, des reportages, des longs-métrages, des formats courts, des recettes et des «ªliveª» depuis les grands événements «ªfood et culinairesª». Le tout pour mettre à l’honneur les producteurs, les artisans des métiers de bouche, les chefs et les restaurateurs… Bref, tous ceux qui titillent nos sens et font battre le cœur de la gastronomie française. Une bonne excuse pour avoir les yeux plus gros que le ventre !

Andilly EN MODE hiver

Eloignez les petites oreilles, mais au cas où cette information capitale vous aurait échappé jusqu’ici, Activmag vous le dit : le Père Noël crèche à Andilly. Et il a installé toute sa tribu à deux pas, dans le Grand Parc (celui des Médiévales) : son jumeau maléfique le Père Fouettard ; le Père Gourmand, pâtissier attitré de la famille, qui vient d’ouvrir son tout nouvel atelier ; le Marchand de Sable, qui propose 2 spectacles de magie par jour ; et les Casse-Noisettes qui veillent sur l’esprit de Noël. Bref, tout le monde est là ! Mais avant de prendre la navette pour aller jusqu’à son Hameau, saluer, en chair et en barbe, l’homme en rouge lui-même, pourquoi ne pas faire un minigolf en famille, mettre au défi votre sens de l’équilibre sur la patinoire ou celui de l'orientation dans le plus grand labyrinthe dans les arbres d’Europe ? Et oui, c'est ça aussi, Noël...

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/ O N LY G I R L S Q U O I M A G U E U L E ? /

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afficher monochrome, c’est savoir utiliser une seule couleur pour atteindre harmonie et cohésion en créant un jeu de camaïeux subtils sur tes yeux, tes lèvres et tes joues. On attribue la montée actuelle de sa popularité à l’augmentation de la demande pour des produits polyvalents. Dans les années 50, il était de bon ton d’assortir son maquillage monochrome à sa tenue vestimentaire. Un raffinement chromatique qui laisse pantois ! Hé bien, imagine-toi, que tu risques bien de le voir à nouveau « copié-colPAR CHRISTINE MOUEZ-GOJON lé » imposé aujourd’hui par un dresscode « monochrome » absolument élégant… Flash back sur les 70ties, et le maquillage disco d’un « Saturday night fever », avant de le voir resurgir dans les années 90 aux nuances profondes de marron riche à l’effet charbonneux, spectaculaire et sulfureux. Un maquillage au raffinement original, très perso, à géométrie variable, opérationnel de jour comme de nuit. Et quel gain de temps pour ta routine make-up ! © Valua Vitaly

Le maquillage monochrome est de retour et il s’annonce comme la tendance dominante en 2022. Une technique inspirée du « draping », mais tout en couleur. Juste paradoxal.

EN MODE

COLOR BLOCK

INNOVER DANS LA GESTUELLE Pour réaliser un maquillage monochrome, nul besoin d’être une experte. Il est facile à créer avec quelques techniques basiques. Tu optes pour une couleur et en fais une inspiration centrale pour ton look du jour. Tu choisis les produits, chacun dans la gamme de nuances identiques, ou presque, que tu souhaites. Tu définis ton thème de prédilection et fardes, deux, voire trois des zones ciblées, pour un total look monochrome qui devient par magie uniforme. Le secret : tu commences par le rouge à lèvres, que tu vas pouvoir utiliser sur les paupières et même en guise de blush. Et inversement, tu peux appliquer le blush comme ombre à paupière. Cela implique de détourner l’un ou l’autre de ces produits sachant qu’il est plus facile de détourner son rouge à lèvres sur les paupières car on n’aime pas trop porter des textures bizarres sur la bouche ! Résultat : ton visage en fondu enchaîné.

DE L’AUDACE Les teintes les plus utilisées : le rose et ses déclinaisons, pour un look doux, féminin et romantique. Cuivré pour les yeux, rosé neutre sur les lèvres, éclatant sur les pommettes. Le marron et le bordeaux donne un style ténébreux. Bonne mine et teint frais avec des tonalités audacieuses d’orange vitaminé et fruité, tandis que le rouge, très tendance, se la joue provoc et sexy, sans excentricité comme le violet intense, glossy et iridescent. Si tu es d’humeur aventureuse, lâche-toi sur le black and white résolument artistique, fantastique, mystérieux. Mais évite le genre « clownesque », en laissant les tons de vert et bleu de côté.

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Et si on taillait

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a guerre du gras est terminée ! Pour bien faire, 35% des calories fournies par notre alimentation devraient provenir des matières grasses. Elles sont le carburant cérébral et musculaire qui sert à la fabrication de la plupart de nos hormones et de plusieurs cellules de défense de l’organisme. Elles constituent une réserve d’énergie indispensable et elles véhiculent nombre de vitamines. Le gras est incontournable. Evidemment, pas celui dans lequel PAR CHRISTINE MOUEZ-GOJON baignent les frites, ou qui s’insinue dans les hamburgers et la junk food. Certaines graisses, les oméga 6 notamment, apaisent les processus inflammatoires. Une supplémentation en oméga 3, ces fameux acides gras essentiels facilitent même la fonte des graisses corporelles et freinent leur stockage. Si ils sont bénéfiques pour ta silhouette, ils ont aussi le mérite de faire baisser le taux de triglycérides et de fabriquer du bon cholestérol. Bref, sans les oméga, t’es raplapla, car les graisses se faufilent partout, mais sans elles, pas de vie. © master1305

LE BOUT DE GRAS ?

Après avoir accusé les lipides de tous les maux, les voilà réhabilités. Non, ils ne font pas toujours grossir et ils ne rendent pas forcément malades. Alors, prends du gras, mais choisis le bien. Et tu ne vas pas en faire tout un plat !

VEILLE « AU GRAS » Ne pas manger assez gras est préjudiciable à ton équilibre métabolique : peau sèche, rides précoces, vue défaillante, tendance au stress, à la neurasthénie. Encore faut-il faire le bon choix en éliminant les mauvaises graisses qui ne te font pas du bien. Mets la pédale douce sur les acides gras saturés (beurre, charcuterie, fromage…). Ils vont avoir tendance à se stocker dans le tissu adipeux, à favoriser le surpoids, le dépôt de cholestérol dans les artères et les maladies cardio-vasculaires. Limite également le gras « trans » manufacturé dont sont gorgés les plats cuisinés, les viennoiseries…

DU PIRE AU MEILLEUR Le gras ne fait pas forcément grossir. Tandis qu’un seul gramme de lipides représente 9Kca, à poids égal, un aliment riche en protéines sera deux fois moins calorique qu’un aliment riche en lipides. Le bon plan : mange du bon gras, tu ne grossis pas, en étant vigilante à la qualité, mais aussi à la quantité de gras contenue dans ton assiette. Consomme du gras insaturé (amandes, huile d’olive…), polyinsaturés (maquereaux, sardines…), adopte le régime cétogène (avocat, graines, œufs…). On a cru judicieux de différencier les graisses animales et végétales. Mais ce n’est pas si simple, car certaines graisses animales sont tout à fait recommandables, tels les poissons gras, tandis que d’autres d’origine végétale : huile de palme, tournesol, coprah (provenant de la noix de coco …) sont sur la sellette, car ils favoriseraient la montée du taux de mauvais cholestérol. L’huile d’arachide riche en acide oléique est bénéfique, mais elle contient également des acides gras saturés dont l’acide laurique. Tu n’en abuseras donc pas…

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e fer est avant tout indispensable à la fabrication d’hémoglobines, protéine qui permet aux globules rouges de transporter l’oxygène des poumons vers toutes nos cellules. Sans fer, les globules sont plus petits, moins colorés et fournissent difficilement de l’oxygène aux organes. Cet oligoélément est aussi impliqué dans la production d’énergie (au niveau de la thyroïde), dans le fonctionnement du système immunitaire, du foie (où il est en grande partie stocké), ainsi que dans la croissance des tissus. Le Selon l’OMS, 30% fer est particulièrement important lors de la grossesse pour favoriser la croissance de la population de l’embryon.

mondiale serait en carence de fer. Ce métal à la couleur grise qui rouille est pourtant indispensable à notre bon fonctionnement. Si beaucoup de femmes perdent trop de fer avec des règles abondantes et sont anémiées, des problèmes digestifs peuvent être aussi la cause de cette carence. Comment y remédier ? Et d’abord, à quoi sertil au juste ?

LA CARENCE EN FER, UN ENFER ? Fatigue physique et intellectuelle, pâleur extrême, essoufflement au moindre effort, faiblesse musculaire, extrémités froides, vertiges, palpitations, maux de tête, chute de cheveux… tous ces signes doivent vous alerter, et mieux vaut faire un bilan pour en avoir le cœur net. L’assimilation du fer dépend de l’efficacité de nos sucs digestifs, particulièrement ceux de l’estomac.

QUELS ALIMENTS PRIVILÉGIER ?

La viande rouge, les abats comme le foie, les moules, crevettes ou fruits de mer sont connus pour leur teneur en fer. Mais attention à ne pas trop en consommer à cause de leur forte teneur en acide urique également. A éviter absolument en cas de problèmes articulaires. Vous trouverez du fer plus assimilable dans des aliments végétaux comme les lentilles, les noisettes, le soja ou la spiruline. La vitamine C aide à son assimilation, PAR DELPHINE GUILLOUX, notamment en augmentant les sécrétions NATUROPATHE ET IRIDOLOGUE digestives de l’estomac. Certains compléments alimentaires proposent du fer à haute assimilation présentant l’avantage de ne pas provoquer de complications digestives, comme la constipation, les nausées ou les remontées gastriques. © natalliajolliet1

fer A TOUT faire /

La Lune

DU FER, OUI, MAIS PAS TROP… L’hémochromatose est une maladie génétique qui augmente la quantité de fer dans le sang, mais une surcharge hépatique due à une mauvaise alimentation (trop riche en protéines animales ou en sucres), ou une insuffisance rénale peuvent également déclencher un taux de ferritine trop important. Trop de fer peut s’avérer véritablement dangereux pour l’organisme et entraîner une oxydation, donc un vieillissement cellulaire prématuré, déclenchant des maladies articulaires, une cirrhose, un diabète et des dérèglements de la thyroïde. Pour palier à cet excès de fer, il est parfois proposé des saignées pour favoriser son élimination via les globules rouges, mais on peut également le combattre avec un apport en zinc, du thé noir et des plantes qui protègent et aident à l’élimination du fer stocké dans le foie, comme le desmodium ou le chardon-marie.

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côté des gros sites généralistes - Tinder, Meetic, Adopt’, and Co -, des applications ultra spécialisées se sont en effet développées. Utilisant les ficelles bien connues du marketing, elles segmentent le marché de la gaudriole pour coller au plus près des préférences amoureuses, même les plus farfelues.

L’APPLI NE FAIT PAS LE MOINE

Finalement, si le hasard n’a plus guère de place dans un crush, le choix, lui, devient très vaste. Aucune raison de se morfondre en tête à tête avec la veuve Poignet. Croyants, athées, gros, grands, vieux, moches, végans, riches, pauvres, de gauche, de droite, chasseurs, cyclistes, il y PAR MARIE VAUDAGE en a pour tous les goûts et toutes les couleurs. Un véritable supermarché de la drague, dans lequel il suffit de piocher le produit convoité. En tête de gondole catho, un produit phare, plébiscité depuis 2006 par les apôtres du missionnaire, Theotokos, pour sortir son bâton de pèlerin et amener Jésus dans la crèche. Au rayon amoureux des bêtes, Animoflirt, pour discuter levrette et donner sa langue au chat. Et dans l’allée principale, des palettes entières de produits bio, en plein essor, comme AmourBio, Green Lovers ou Vegaia. Servez-vous, si l’effet de serre et la cani-cul vous obsèdent. Pratique, et moins cher que les rencontres IRL. Plus besoin de Pommard son temps dans des soirées dégustation dans l’espoir d’harponner une œnologue, de chafouiner à la prochaine manif antivax pour lever une complotiste, ou de jouer du tamtam en forêt pour pécho de la chamane. Il suffit de fricoter sur une de ces nouvelles applis de niche pour trouver le bonheur.

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Trop de choix DANS L A « DATE »

Aujourd’hui près de 9000 applications de rencontre pullulent sur le Net, avec de plus en plus de produits de niche misant sur un dating très ciblé. Mais estce la garantie de trouver chaussure à son pied ?

Magic E

RENDEZ-VOUS DANS DES REINS CONNUS Un moulinage d’algorithmes, et hop, on matche avec quelqu’un qui a les mêmes idées, goûts, ou loisirs. Plus besoin de trier, le risque de croiser sa mère ou son patron est nul, et on a au moins un sujet de conversation lors du premier rencard. Rassurant. Presque trop. En fait, comme le déplore le sociologue Jean-Claude Kaufmann, cette quête de l’alter ego est une impasse. “On recherche un profil hypersécurisant, alors que les couples les plus solides sont ceux qui réussissent à confronter leurs différences et à les surmonter”. Certes, l’homogamie a toujours existé, les riches avec les riches, les intellos avec les intellos, les Tuche avec les Tuche, mais ces plateformes spécialisées accentuent la tendance. En optant pour la drague de niche, on choisit de s’enfermer dans une zone de confort sécurisante, mais pas très fun. Le Mike Horn de la gringue, capable d’affronter les 40es Rugissants, laisse place à un séducteur en charentaises installé devant Thalassa. Calme plat. Et déception garantie. Car, en refusant tout risque, par peur de la différence, peu de chance de nouer une relation durable. Ainsi, l’écolo qui choisit un site écolo pour rencontrer une écolo risque de finir en vert solitaire. Une perspective qui devrait inciter à sortir de son cocon et de l’entre-soie, non ?

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V e n n o s i u Pour q ? LE

ous l’aurez compris ou expérimenté, il est un âge où il vaut mieux jouer l’alternance des plaisirs. Autrement dit, la fiesta tous les week-ends, les apéros milieu de semaine, le boulot taquet et la descendance pied au plancher… il y a un moment, abuser ou périr, il faut choisir.

GONG

PURE CONSCIENCE Perso, la coupe est pleine, j’ai bouffé mon capital sommeil des trois hivers et autres confinements derniers. Va falloir penser à se requinquer. Etant entendu que les cachetons de vitamine C, compléments gelée royale, cures de spiruline et saupoudrages de graines de chia n’y suffiront pas, aux grands maux… J’ai appelé à la rescousse ! “Le Qi Gong, c’est pile pour toi”, m’a-t-on dit. Très bien, les yeux fermés, mais ça consiste en quoi ? Le Qi Gong est une gym traditionnelle chinoise qui permet de retendre le lien qui unit santé physique, énergie vitale et esprit. C’est sûr que chez moi, les 3 entités vivent dans une coloc assez borderline ! Ça tombe bien, c’est l’hiver et l’heure du bilan. Grand nettoyage enclenché. Vous n’avez pas peur que ça se frite un peu là-dedans ? Tout devrait bien se passer : mouvements lents, exercices respiratoires et travail sur la conscience, tout en douceur. Soit, ça se tente.

CIRCULATION DES FLUIDES

© Monika Wisniewska

Ce soir-là, autour de Graziella, praticienne de médecine traditionnelle chinoise, nous sommes une poignée en présentiel et une autre en visio, car si elle officie dans différents lieux des Aravis et jusqu’aux rives du lac, Graziella propose aussi ses cours à distance. Viennent les premiers mouvements : une posture, simple en apparence, puis la répétition pendant de longues minutes d’un seul et même mouvement qui semble tourner en boucle. Les bras tendus à l’équerre de chaque côté du corps, je fais des ronds avec mes mains sans engager les avant-bras. Essayez, vous m’en direz des nouvelles ! Surprenant d’exigence et d’intensité. J’enchaîne en jouant des castagnettes, puis en dessinant des 8 à l’infini avec mes omoplates, jamais cette partie de mon corps n’aura été autant sollicitée. Des ailes me poussent ! Je déroule chaque vertèbre une à une, déverrouille les articulations, ça craque… Est-ce à dire que j’ai l’allure d’un Oscar poussiéreux sorti du grenier ? Clap de fin sur un Pas loin. été bien meurtrier Puis les jambes légèrement fléchies en forme de pour mon intégrité losange, les mains et les bras formant la même géométrie au-dessus du nombril, je reste. Puis physique (combo commence, la cuisse tremblante, à tétaniser avant trop d’apéro de comprendre que je dois tenir sans résister, les défaut dodo). Même pieds bien dans la terre, la tête élevée vers le ciel. Oscar a la mâchoire qui claque. l’indien n’aura pas Au final, l’énergie du Qi me traverse les méridiens été assez revigorant comme un grand courant. Les fluides limpides, j’en pour rattraper le prends tout mon soûl, étant entendu que niveau déficit programmé. hygiène de vie va falloir revoir les basiques. Une infusion de baies de Goji dans le thermos, à Souffle court, j’ai défaut d’avoir retrouvé la fougue de la jeunesse, trouvé ce qu’il me j’ai comme l’impression d’avoir regagné quelques fallait : le Qi Gong. points sur mon permis santé. PAR GAËLLE TAGLIABUE

+ d’infos : gsolari.fr Facebook Graziella Pourroy-Solari «¡Tuina des Aravis »

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Pistes à damer, skis à farter, terrasses à dresser… dès l’arrivée des premiers flocons, l’agitation gagne les sommets, c’est l’effervescence dans les stations. Mais chaque année, la même question : La neige bientôt de la science-fiction ? En pleine réflexion sur la transition, on envisage toutes les options, on parle quatre saisons, diversification… La pente est raide, le défi coton, © Scalp Les Arcs

pour un virage serré, à négocier avec ambition.

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/ GLOBE SKIEUR /

RADIO Pro

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PROPOS RECUEILLIS PAR BÉATRICE MEYNIER

Activmag : Quels sont les atouts majeurs des stations françaises ? Luc Reversade : Il y a, en France, une réelle diversité de l'offre, ce qui est moins flagrant dans d'autres pays. Ici, les stations ont des identités marquées. Il est d'ailleurs important que chacune définisse son ADN et affirme sa spécificité pour se positionner au mieux dans l'avenir. L'implantation des stations françaises à des altitudes en moyenne plus élevées qu'en Autriche ou en Italie par exemple,

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Endossant la tenue du client ordinaire, Luc Reversade teste, chaque hiver, une douzaine de stations de ski européennes. Depuis une quarantaine d'années, le visionnaire fondateur des restaurants d'altitude La Folie Douce capte ainsi la montagne d'aujourd'hui et imagine celle de demain.

s n o i t de sta

est également un point fort. La qualité d'accueil, l'architecture, le soin apporté à la décoration sont aussi des atouts français. Et avec la proximité d'un aéroport et la desserte ferroviaire, certaines stations, comme Chamonix et Megève, ont l'avantage de l'accessibilité.

luge ou le ski nocturne. Le système de réservation en ligne français n'est pas homogène, ni centralisé. Contrairement à beaucoup de stations autrichiennes ou comme Laax en Suisse qui permettent avec une seule application de réserver son type de forfait, la remontée mécanique, et même le restaurant.

Et leurs points à améliorer ? L'acheminement fait défaut pour la plupart des stations françaises situées loin des aéroports et des grandes gares. Tout comme le stationnement. On fait encore des parkings dans leur centre alors qu'on sait très bien que dans 10 ans, il n'y aura plus de voiture ! D'ailleurs, les gens veulent des stations piétonnes. En France, les pistes de ski sont en moyenne deux fois plus étroites qu'ailleurs en Europe, ce qui est moins sécurisant. Nous accusons aussi un retard en termes de remontées mécaniques et d'aménagements pour y accéder (chemins piétons balisés par exemple). Il y a également un manque d'activités ludiques comme la

Quelles sont leurs principales concurrentes et pourquoi ? En Autriche, au Tyrol : St. Anton, Lech, Warth, St. Christoph... ont des remontées mécaniques extraordinaires et offrent un excellent rapport qualité-prix. En Italie, celles des Dolomites : Arabba, Kronplatz, Val Gardena.... On peut aussi citer Madonna di Campiglio qui est devenue piétonne et connaît depuis un succès fulgurant. Avec l'implantation de remontées mécaniques directement au départ des gares ferroviaires, la Suisse s'affirme aussi de plus en plus comme une concurrente redoutable (avec Zermatt, Verbier, Andermatt, Grindelwald...). Il y a

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Le Plan Montagne est fait par des politiques qui ne prennent pas le temps de bien connaître les stations étrangères et leurs atouts. Station suisse Flims-Laax

là-bas des stations qui ont des identités fortes et ont parfaitement ciblé leur clientèle. Laax qui est jeune et très branchée a le plus grand snowpark du monde. Flims, plus bourgeoise, a notamment mis en place un télésiège à bulle, chauffant, qui pivote à 180° pour la vue !

Vous constatez le retard pris par les stations françaises. À quoi l'attribuez-vous majoritairement et comment lutter contre ? Le Plan Montagne est fait par des politiques qui ne prennent pas le temps de bien connaître les stations étrangères et leurs atouts. En Autriche ou en Italie, les stations sont la propriété de familles qui ont tout intérêt à investir pour maintenir une qualité qui n'est pas toujours garantie en France ! Les remontées mécaniques devraient appartenir aux villages au moins à 50%. C'est capital : tant qu'on ne changera pas fondamentalement ce mode de gouvernance, on n'arrivera pas à revenir au niveau des Autrichiens, des Suisses et des Italiens ! En matière d'hébergement, la politique française génère aussi beaucoup de lits froids. Pour éviter cela, il faut absolument arrêter le système qui permet de vendre des bâtiments à la découpe à des promoteurs ! La loi qui autorise ça aujourd'hui ne protège pas la montagne. D'autant que ce n'est pas le cas ailleurs, comme en Suisse, avec la loi Lex Weber qui limite les constructions de résidences secondaires et de fait le bétonnage des stations.

Que faudrait-il aussi mettre en place pour répondre aux attentes clients ?

paraissent compatibles avec les réalités économiques ?

Il faut proposer, sur les pistes, des services qui vont au-delà d'une agréable pratique du ski. Ce peut être, par exemple, de pouvoir s'acheter une paire de gants, si on les perd dans les remontées, sans avoir besoin de redescendre en station, une crème solaire ; d'essayer une paire de skis, un vêtement ; ou de disposer d'un espace connecté pour pouvoir gérer un problème professionnel urgent en haut des pistes. En restauration d'altitude, il est important d'avoir une offre diversifiée et d'élargir la prestation (garder les skis des clients, les farter pendant leur déjeuner...).

Quand je suis arrivé à Val d'Isère dans les années 80, on fermait le restaurant au minimum 2 semaines par an en raison des problèmes d'accessibilité liés à l'enneigement et aux tempêtes. Depuis une dizaine d'années, c'est réduit à un jour à peine. Il peut y avoir autant de neige qu'avant, mais désormais il pleut même en haute altitude. Pour diminuer l'empreinte carbone, on pourrait planter des arbres sur les montagnes, ce que je voudrais d'ailleurs faire à Val d'Isère. On peut envisager des chauffages collectifs au bois y compris à l'échelle d'une station, comme c'est le cas à Lech en Autriche, la récupération de l'eau de la fonte des neiges, l'amélioration du traitement des déchets qui sont triés par les restaurants d'altitude, mais finalement collectés en bloc pour être amenés à la déchetterie, etc... On peut aussi miser sur le photovoltaïque qui fonctionne bien en altitude, la géothermie, et pourquoi pas avoir des ratracks électriques...

On parle aujourd'hui beaucoup de la station « quatre saisons ». Pensezvous que ce soit l'avenir ? Ce type de positionnement dépend de ce qu'on peut proposer aux clients comme hébergements ou activités en dehors de la saison d'hiver. C'est lié à la localisation, à la culture locale, aux infrastructures. Ouvrir l'été serait par exemple adapté dans les Aravis, à Samoëns, à Châtel. Mais faire venir des clients à Val Thorens ou à Val d'Isère en intersaison serait beaucoup plus compliqué !

Le dérèglement climatique impacte particulièrement l'environnement montagnard. Pour l'avenir, quelles solutions écologiques vous

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L'application de mesures environnementales est donc la solution ? L'écologie - bien pensée et non pas punitive - est indispensable. Il y a plein de choses à faire, on peut toujours s'adapter et il faut trouver des solutions au cas par cas. Mais arrêter l'enneigement artificiel et les remontées mécaniques serait vraiment contre-productif pour les stations à ce jour...

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Les stations françaises ont toujours une sorte de complexe, mais elles ne s’en sortent pas si mal !”, rassure Laurent Vanat, consultant suisse spécialisé en tourisme de neige et de montagne. Leurs forces et leurs faiblesses découlent, pour la plupart, d’une spécificité historique de la montagne française : le fondateur Plan Neige. Initié par le Général de Gaulle, il aboutit, entre 1964 et 1977, à la construction de 150 000 lits dans plus de 20 stations nouvelles créées sur le modèle de la Plagne (Tignes, les Arcs, Avoriaz, Flaine…) et 23 stations anciennes. “Son objectif était la démocratisation du ski”, rappelle Jean-Marc Silva, directeur de France Montagnes. “Mais à l’époque, on parlait de sports d’hiver, pas de tourisme de montagne - sauf pour quelques stations visionnaires

Comment - à part sur une carte - se situent les domaines français dans le paysage du ski alpin ? Quel est leur potentiel, leur marge de progression ? Nos voisins se posent-ils les mêmes questions que nous ? Avis d’experts. PAR MÉLANIE MARULLAZ

comme les Arcs ou Avoriaz qui ont pensé aussi à l’été -. On pensait « vacances dehors », donc petits appartements. Chez nos voisins (Autriche, Suisse, Italie), le modèle des stationsvillages est plus courant, avec un accès au ski en altitude par les remontées mécaniques, et un cœur de vie à l’année, en bas, ce qui permet plus facilement un développement dans la durée.”

DES CREUX ET DES BOSSES Cette volonté politique a fait de la France une référence mondiale en matière de ski, avec une grande diversité

géographique et les plus hauts domaines skiables d’Europe. “L’altitude assure une bonne sécurité de l’enneigement”, remarque Laurent Vanat. “La taille des domaines est également une de ses principales forces : si elle est aujourd’hui rattrapée par l’Autriche, elle a longtemps été le seul pays dont les grandes stations (La Plagne, les Arc, Val Thorens…) pouvaient comptabiliser plus d’un million de journées skieurs en une saison. Et côté tarifs, les Domaines Skiables de France (DSF) se targuent de proposer les forfaits les moins chers, même s’ils sont souvent noyés dans des packages.” Avec

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une moyenne de 30€, le pass journalier français serait en effet 11% moins cher que l’autrichien, 17% moins cher que le suisse* et trois fois moins cher que l’américain ! En ce qui concerne l’hébergement, par contre, si les « cages à lapins » des grandes résidences de tourisme construites dans les années 70 ont permis à de petits investisseurs d’accéder à la propriété et font encore le bonheur des petits budgets, “un grand nombre d’entre eux sortent du parc marchand parce qu’ils ne sont plus aux standards”, explique Laurent Vanat. “Dans l’hôtellerie, le rapport qualité-prix reste très favorable à l’Autriche, et si la restauration sur les pistes s’améliore, le niveau de la fameuse assiette skieur est assez faible.” Autre gros point noir : l’accès aux stations. “S’y rendre en transports publics est une vraie galère ! Alors que la Suisse est mieux équipée : là-bas, une quinzaine de stations sont connectées au train, soit directement, soit par une télécabine.”

ALLER PLUS HAUT “Vu la vive concurrence internationale, il est important de voir les pratiques de tous les pays du monde et s’en inspirer”, commente Jean-Marc Silva. “Au Canada et aux Etats-Unis, même dans les stations créées de toutes pièces, les choses sont très structurées, très aménagées, très diversifiées. Whistler, par exemple, avec son activité vélo très forte, a la même fréquentation l’été que l’hiver ! En France, il y a donc aujourd’hui un développement important du vélo, avec l’arrivée de l’assistance électrique notamment, ou encore le Fat Bike, sur la neige. Les pistes thématiques, aussi, suscitent un intérêt grandissant des familles, avec des chasses au trésor, des pistes sur les animaux, la nature, la gastronomie (comme la Piste du Reblochon à La Clusaz) ; ou encore les Tyroliennes, évidemment, en cascades ou à virage. Quant à l’après-ski, qui a longtemps été notre talon d’Achille - en Autriche, c’est presque l’inverse : le ski est quasiment

un prétexte à l’après-ski -, à l’instar de la Folie Douce, qui a décomplexé la montagne française là-dessus, on a développé un concept moderne, qui plaît énormément.”

TOUS DANS LA MÊME PENTE Mais quels que soient le pays et les différents atouts de chaque domaine, la plupart des stations alpines sont confrontées aux mêmes problématiques climatiques et économiques. “Elles ont fait de gros efforts pour augmenter leur capacité d’enneigement et assurer notamment les périodes de Noël”, explique Laurent Vanat. “Pour moi, il y a donc peu d’inquiétude à avoir pour les 20 ans à venir, et comme les modèles actuels ne nous permettent pas vraiment de savoir où on sera à ce momentlà, autant investir”. D’autant que le taux de couverture en neige artificielle des domaines français n’est encore que de 37% contre 48% en Suisse, 70% en Autriche et 90% en Italie du Nord*. La sécurisation de l’enneigement

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* Source Domaines Skiables de France - Indicateurs et analyses 2020.

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QUELLES PISTES ? Dernier écueil : le coût des infrastructures. “Ce qu’on n’imagine pas, c’est que 30% des coûts sont en fait liés à la descente. Avant, on enneigeait peu et on damait peu. Aujourd’hui, pour satisfaire les clients, on enneige mécaniquement

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est d’ailleurs l’un des quatre axes prioritaires du Plan Montagne régional, dévoilé en septembre dernier, qui prévoit d’y consacrer 30 millions d’euros. Autre enjeu : attirer des jeunes générations qui se sont éloignées de la montagne. “Mais on essaie avec des méthodes qui datent de 30 ou 40 ans en arrière, comme les classes de neige (ndlr : en mai dernier, le Plan « Avenir Montagnes », présenté par Jean Castex, a acté pour la reconduction dans les massifs de la mesure « colos apprenantes », qui dispose d'une enveloppe de 5 millions d'euros) ou les cours de ski. Dans les années 70, celui qui venait en station de ski n’avait que ça à faire : apprendre à skier. Aujourd’hui, il le fait pendant 2h et s’il n’y arrive pas, il laisse tomber. Même s’il adhère à d’autres activités, on a surtout besoin de gens qui viennent skier, c’est ça qui les accroche une semaine.” En 2021, l’agence Savoie-Mont-Blanc a donc engagé une stratégie de re-conquête de la clientèle jeune, ces « futurs adultes fidèles », en accompagnant la tournée du Festival International des Sports Extrêmes (FISE) et le High Five Festival ou en communiquant sur les réseaux Snapchat et TikTok. Sur son site internet, une rubrique « Bons plans ski », qui

et on dame quotidiennement. Le coût du ski a donc augmenté par rapport au coût nominal du forfait, ce qui met les petites stations dans des situations délicates et pousse les autres à être imaginatives pour rester ouvertes le plus longtemps possible.” En chasse-neige prudent ou tout schuss, pas d’autres options, les stations se lancent donc toutes sur les pistes de la diversification ou des quatre saisons…

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SPORTS DIVERS Enneigement incertain, stagnation, voire légère érosion de la fréquentation, pour s’adapter au changement climatique et à l’attente de la clientèle, les stations sont encouragées à se réinventer hors des pistes, pour proposer un tourisme de montagne plutôt que des vacances aux sports d’hiver.

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a saison de ski 2018-2019, dernier hiver avant-covid, est l’une des plus belles depuis le début du millénaire : 52 millions de journées skieurs vendues pour 35% de clientèle étrangère1. Dans le top des destinations championnes, la France finit toujours, avec l’Autriche et les Etats-Unis, sur une des trois premières marches du podium. De quoi faire oublier les recommandations de

PAR MÉLANIE MARULLAZ

la Cour des Comptes publiées un an plus tôt : “La pratique du ski tend à se réduire pour les nouvelles générations, et les touristes hivernaux mettent en concurrence la montagne avec des destinations moins onéreuses et climatiquement moins aléatoires. Dans ce contexte, les stations doivent à la fois rechercher une diversification mesurée de leur offre d’activités, voire une reconversion, et mieux accueillir les touristes2” .

TU SKIES OU TU SKIES PAS ? Diversification ? Pour Jean-Marc Silva, Directeur de France Montagnes, l’organisme de promotion de la montagne française, elle a été initiée il y a longtemps. “En 1989, après une année sans neige, c’était déjà l’objet de la campagne « La montagne, ça vous gagne ». Depuis cette période, les données sont les mêmes : un skieur utilise une dizaine de remontées au cours de sa journée de ski. Sauf qu’il y a

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30 ans, pour le faire, il fallait démarrer à 9h et finir à 17h. Aujourd’hui, grâce aux performances de damages, au confort des remontées mécaniques, aux skis qui tournent tout seul, les 10 remontées, on les prend en une grosse demi-journée. On a donc créé du temps pour faire autre chose.” Partager, par exemple, des moments ou activités avec un décisionnaire-clé dans le choix de la destination hiver : “avant, on s’intéressait plutôt au skieur expert. Aujourd’hui, la personne importante, c’est celle qui ne skie pas ou peu. C’est elle qu’il faut convaincre si on ne veut pas perdre toute la tribu.”

PROPOSITIONS DESCENTES Depuis plusieurs années déjà, les stations rivalisent donc de propositions

en dehors du ski, pour des expériences sportives ou contemplatives, gourmandes, créatives, de jour comme de nuit : faire du golf sur neige ou du snowbike électrique, se promener sur un sentier de land’Art, prendre l’apéro dans une télécabine ou dormir dans une dameuse… Boostée par le report des skieurs alpins privés de remontées mécaniques durant l’hiver 2020-2021, la pratique nordique apparaît, elle aussi, comme une alternative séduisante (+78% de journées skieurs vendues sur l’ensemble des domaines nordiques de Haute-Savoie - Chiffres Haute-Savoie Nordic), comme le sont les raquettes ou le ski de randonnée. En visant toujours plus « d’expériences », dans le Grand Massif, c’est carrément un plan triennal de diversification en 10 étapes

qui a été lancé en juin dernier, à l’issue duquel l’offre du domaine devrait se voir étoffer d’un Mountain Kart, de la plus longue tyrolienne d’Europe et d’un cinéma immersif d’art contemporain.

SUIVRE LA BONNE PISTE Diversifier, les stations sont donc d’accord, mais pas au détriment de ce qui est encore leur cœur de métier et fait leur identité. “On ne peut pas opposer les activités”, s’emporte Alexis Bongard, directeur de Les Gets Tourisme. “Aujourd’hui, il y a des gens peu réalistes sur l’économie qui inventent certaines choses, pas vraiment viables, reprises par les médias pour faire de l’audimat : « le modèle des stations d’hier est fini, vive les stations de demain !

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ÉTÉ

Département de la Haute-Savoie. Photo © SavoieMontBlanc - Guillermin

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HIVER

Je choisis mes expériences hiver Je me géolocalise et je visualise mon itinéraire rando ou raquettes sur carte IGN Je programme mes sorties nature, culture ou sportives grâce à l’agenda Je partage mes avis, mes photos et mes bons plans #hautesavoiExperience

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/ SORTIES DE NEIGE /

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On va vivre avec de nouvelles activités, on va pouvoir diversifier, d’un claquement de doigts ». Mais le modèle ski alpin/remontées mécaniques représente encore, aux Gets, 70% de notre économie ; il ne faut donc pas oublier d’investir et de travailler dans ce sens-là. On ne peut pas dire, du jour au lendemain, on va changer. Ce sont des effets d’annonce qui ne correspondent pas à la réalité. Les modèles ne s’opposent pas, ils se transforment. On ne vivra pas en ne faisant que de la raquette à neige et du ski de rando, c’est impossible. Pour être une destination touristique complète et intéressante, il faut avoir le ski PLUS le reste. Le modèle de base nous porte encore, on le transforme progressivement, mais il n’est pas terminé.” 1. Rapport international sur le tourisme de neige et la saison de ski 2018-19 - Laurent Vanat - Avril 2020 2. « Les stations de ski des Alpes du nord face au réchauffement climatique : une vulnérabilité croissante, le besoin d’un nouveau modèle de développement » - Rapport public annuel 2018 – février 2018

millions d’investissement plus tard, elle commence officiellement sa nouvelle vie : plus aucune remontée mécanique, mais un tapis roulant pour débutants et amateurs de luge ; des anciennes pistes, damées et balisées pour le ski de rando, la raquette ou le ski de fond ; un restaurant communal et une retenue collinaire

pour la neige de culture. “Nous rendons la montagne naturelle aux utilisateurs”, se félicite Henri-Victor Tournier, maire du Biot, “il n’y a plus de câble de téléphérique au-dessus de leur tête ! Nous allons ensuite étendre le concept de montagne douce à toute la commune, faire des jeux pour enfants et une pumptrack (piste de VTT) dans le bas du village, des travaux d’aménagement pour la pratique du biathlon et proposer également des hébergements insolites, dans les arbres. » Question fréquentation, les débuts sont encourageants, même si “les chiffres sont faussés”, reconnaît-il, “pendant les deux hivers « covid », les moniteurs des stations voisines des Portes du Soleil, dont les domaines étaient fermés, sont venus avec leurs clients sur le tapis (seule installation payante, donc outil de mesure)”. 2021 sera donc la première année d’exploitation en conditions réelles de la petite station. Sa renaissance devrait être ensuite définitivement actée par la récupération de son nom d’origine : « Le Col du Corbier ».

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n 2012, quand la société propriétaire des remontées mécaniques se désengage de la station de Drouzin-le-Mont, la commune du Biot (74) décide de transformer le domaine skiable en un espace ludique intégrant, été comme hiver, des activités dites de « montagne douce ». 7 ans et 2

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CORBIER DROUZIN-LE-MONT - COL DU Une vie après le tout-ski

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LUMINEUX ET ÉPURÉ, ÉCLATANT OU GIVRÉ, LE BLANC EST LA GRANDE TENDANCE DE L’HIVER 20212022 AUX GETS ! MAIS VOUS, VOUS L’AIMEZ COMMENT ?

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lanc poudreuse, celui qui fait frétiller les spatules et crisser les carres, qui devient vert, bleu, rouge ou noir, et qui mène, de virage en virage, aux confins du domaine des Portes du Soleil et de ses 600 km de glisse franco-suisse ? Blanc éternel, de la chaîne du Mont-Blanc évidemment, altier et permanent, qui se la joue panoramique depuis les hauteurs du Mont Chéry ou du Ranfoilly ? Ou blanc flocon, qui virevolte sur le terrain de jeux des petits skis, entre bisons, pumas et tipis, dans le territoire indien du Grand Cry ?

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AUX GETS, L’HIVER AUX CINQUANTE NUANCES DE BLANC

Vous n’êtes pas trop « glisse » ? Découvrez le blanc vivifiant d’un trail sportif sur les sentiers enneigés, pour adapter votre technique de course, garder le rythme, progresser… Le blanc oxygène d’une sortie rando dynamique, avec entraînement type bootcamp, encadré par une ancienne championne de ski ; ou le blanc zen, dépaysant et apaisant, d’une balade « raquettes et yoga » sur les pentes préservées de Mont Caly. Quant à sa version arty, c’est à la galerie Art’n Chery que le blanc l’expose, avec tous ses invités, Jeff Koons, Ced Vernay, Emmanuel Monnet ou Orlinsky.

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Et pour les plus petits ? Le blanc tout doux, mâtiné de gris, pour une balade façon Grand Nord avec musher et husky. Le blanc crème de la barbotine, pour un atelier poterie à la bergerie ou le blanc glacé, sur les pâtisseries du salon de thé, à la fin d’une après-midi peinture sur céramique, pour un goûter gourmand bien mérité. Mais pour terminer en beauté, rien ne vaut le blanc feutré des sapins poudrés, acteurs et spectateurs de la fantastique histoire contée, en son et lumière à la nuit tombée, au cœur d’Alta Lumina et sa forêt enchantée. Quelle que soit sa nuance, pour une journée, un weekend ou plus si affinités, c’est ici que le blanc se pose, en toute Les Gets-reté !

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e d s u l p Ya

SAISONS!

Vue sur le Grand Bec

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n conclusion de son rapport de 2018*, la Cour des Comptes préconise une transition des stations vers un tourisme « mieux réparti entre les saisons ». Mais depuis quelques années déjà, le concept de « quatre saisons » et l’idée d’attirer une clientèle à l’année imprègnent les communications officielles. Dans le cadre du Plan Montagne, présenté en septembre par la région Rhône-Alpes-Auvergne, une enveloppe de 15 millions d’euros y est d’ailleurs consacrée. “C’est une volonté politique. Mais l’or blanc est un marché de masse, et on ne va pas trouver quatre marchés de masse, quatre vaches à lait sur quatre saisons”, constate François Gauthier, Président pour Rhône-Alpes de la commission hôtels du Groupement National des Indépendants HôtellerieRestauration, lui-même basé en HauteSavoie. “Pour les stations qui vivent à l’année, il y a déjà l’embryon de quelque chose, comme à Megève, St Gervais, Chamonix. Mais quid de la Savoie et de ses stations d’altitude ?”

TENDANCES PRINTEMPS-ÉTÉAUTOMNE-HIVER Avec ses destinations haut perchées, comme Val Thorens (2300 m), les Ménuires (1850) ou Méribel (1500), le domaine savoyard des Trois Vallées, justement, est gonflé à bloc. La communication « terrain de jeu à l’année » sur le dossier de presse hiver 2020-21, ou la nouvelle mouture du site internet, qui promeut la cueillette de champignons, le brame du cerf ou la descente des alpages, ne laissent aucune place au doute. “Depuis maintenant un an, c’est notre ambition, une volonté stratégique forte”, confirme Olivier Desaulty, directeur général de l’association des Trois Vallées. “Nous n’avons jamais été très bons dans la manière de communiquer sur l’été, mais maintenant nous allons aussi parler du printemps et de l’automne, parce qu’il y a tellement de choses à faire en dehors de la saison de ski qu’on ne va plus se cantonner à l’ouverture et la fermeture des remontées mécaniques. Il y a des professionnels qui sont prêts à jouer le jeu, il faut qu’on

Pour anticiper sur un avenir compliqué, en plus de la diversification de leurs activités, les stations sont incitées à imaginer une offre à l’année. Mais les quatre saisons, si c’est bien sur une pizza ou en musique classique, dans un cadre touristique, est-ce que ça s’applique ?

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PAR MÉLANIE MARULLAZ

arrive à ouvrir - mais on y arrivera - le nombre de services qui convient pour nos clients : supermarché, boulangerie, pharmacie… On a la volonté d’avancer dans ce sens-là.”

OUVERTURE FACILE ? Pourtant, même les stations dites « villages », qui ont une vie à l’année, reconnaissent qu’avant de penser quatre saisons, il faut se concentrer sur deux. Elles essaient, pour commencer, de motiver leurs socio-professionnels à allonger l’été, à rester ouverts de la fin du printemps au début de l’automne. “Les locaux font du vélo ou du trail, ils sont donc à l’initiative d’événements qui font vivre le village, avec des résidents secondaires très présents sur ces périodes, en week-end de 2-3 jours ou petits ponts”, constate Guy Magand, directeur

*« Les stations de ski des Alpes du Nord face au réchauffement climatique : une vulnérabilité croissante, le besoin d’un nouveau modèle de développement » Rapport public annuel 2018 – février 2018

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Première neige au lac de Tueda, Méribel

de l’Office de Tourisme des ContaminesMontjoie. “Cette année, nous avons également organisé un petit événement pour booster le village sur la deuxième semaine des vacances de Toussaint, on a eu des demandes de toute la France, mais en arrivant, les gens ont été surpris de ne trouver que quelques commerces ouverts. Il y a encore une grosse inertie des professionnels. Ils sont prêts à faire un peu plus l’été, mais ne se projettent pas à l’année.”

CHANGEMENT DE RYTHME Parce qu’en plus des questions de rentabilité qu’implique, pour les commerçants ou restaurateurs, une ouverture sur des

périodes moins fréquentées, le rythme saisonnier est profondément ancré dans la vie des stations. “Nous sommes ouverts jusqu’à mi-avril l’hiver”, explique Alexis Bongard, directeur de Les Gets Tourisme. “Mais nous avons besoin de couper au mois de mai (ndlr : pour l’entretien des domaines et des établissements, les congés...). Par contre, dans l’avenir, nous avons l’objectif d’aller jusqu’à fin septembre, voire fin octobre, après les vacances de Toussaint, parce qu’on a de magnifiques forêts et de beaux étés indiens, propices à l’outdoor. Ce serait même assez vertueux, parce que plutôt que d’aller rechercher des clients pour des

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Slack That Festival, les Contamines

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vacances d’hiver, où on a une forme de saturation et des prix élevés, on pourrait proposer un étalement des clientèles, donc un service de meilleure qualité, moins de monde, moins de stress et de meilleurs tarifs. L’autre vertu de ce fonctionnement, c’est qu’on fidélise notre staff, avec des contrats annualisés au lieu de saisonniers. Ça re-crée de la vie locale sur les sites touristiques. Si on arrive à faire ça, on a bouclé la boucle.”

CHOIX DE VIE Au-delà d’un fonctionnement touristique, il s’agit donc bien d’enclencher un cercle vertueux, en ramenant des habitants dans des endroits où la population fond comme la neige à chaque fin d’hiver. “Je crois qu’en Haute-Savoie par exemple, le CEVA est une réelle épine dorsale, qui, avec les transports valléens, le développement du télétravail et la recherche d’une certaine qualité de vie, peut attirer une nouvelle population, développer une vie à l’année dans les stations”, conclut François Gauthier. “C’est le cas, à Cran-Montana par exemple, où vivent beaucoup de gens qui travaillent à Genève. On est capable d’attirer les gens sur un choix de vie. Dans les années 70, quand nous nous sommes installés ici, mon père était le seul gastro-entérologue du département, aujourd’hui, ils sont plus de 250. Un effort colossal a été fait à l’époque, et nous aurons le même à faire dans les années à venir.”

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Se présentant comme un futur incontournable pour beaucoup de stations de sports d'hiver, le tourisme quatre saisons est un positionnement déjà clairement ciblé par les Arcs, en Savoie. PAR BÉATRICE MEYNIER

ntégrée à Paradiski, l'un des plus grands domaines skiables français, la station joue sur 4 altitudes : 1600, 1800, 1950 et 2000. Grâce à un funiculaire aérien créé en 1989 et refait depuis, le domaine est accessible en 7 minutes depuis la gare de Bourg-SaintMaurice, terminus des trains grandes lignes. Ça aide aussi… Façonnés par des visionnaires dès la fin des années 60, les anciens alpages sont ainsi devenus un haut lieu du tourisme d'hiver, qui concentre aujourd'hui 75% de l'activité de la station. Mais pour s'extraire de cette dépendance saisonnière et s’inscrire dans « une démarche de développement responsable et de tourisme durable », Bourg-Saint-Maurice - Les Arcs vise à se positionner comme « LA destination Outdoor 4 saisons ». Les prétentions sont ainsi clairement affichées.

ATOUT(E)S SAISONS

VERS LE VERT

Président de l'OT et adjoint au maire, Laurent Chelle s’explique : “Cette orientation forte voulue par la municipalité actuelle est facilitée par les choix d'élus qui, depuis des années, nous ont mieux préparés à faire cette transition. L'étendue et la diversité naturelle du territoire nous permettront aussi, plus vite que d'autres, de passer à cette économie du toutes saisons et de nous inscrire comme la toute première station européenne offrant une expérience d'outdoor à l'année. En plus des historiques festivals de cinéma et de musique, nous créons des temps forts attractifs à différentes périodes : l'Xplore Alpes Festival en automne, le nouvel événement We are Outdoor au printemps prochain, une offre Outdoor multi-saisons à Bourg-Saint-Maurice sur le modèle de Hero Les Arcs, etc...”

La démarche s'accompagne d'une attention accrue au développement durable. Pour éviter la course aux nouveaux lits, qui augmenterait la capacité d’accueil en hiver, la commune a ainsi décidé d’un moratoire sur les nouvelles constructions. Elle entend également « aider tous les projets qui visent à rénover le patrimoine dans un cadre environnemental » et prend notamment pour référence Zéro Artificialisation Nette qui demande aux territoires de baisser de 50%, d'ici à la fin de la décennie, le rythme d'artificialisation et de consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers. “Et la station des Arcs est la première à avoir obtenu le label Flocon Vert, garantissant son engagement durable”, souligne Laurent Chelle. Le tourisme de neige aux Arcs reprendrait-il peu à peu la couleur de ses anciens alpages ?

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Skieurs à Valloire

e t n e P TROP GLISSANTE ?

Si le modèle économique des années 60 a permis un essor phénoménal, une réussite fantastique, il arrive en bout de piste”, constate Guillaume Desmurs, journaliste et co-fondateur de Lama Project, un laboratoire d’idées qui entend contribuer à la transition économique de la montagne. “Mais les questions d’énergie, de renouvellement des générations, de crise climatique, de pollution, ne sont pas ou très peu traitées, parce que le modèle est encore rentable.” Pourtant, assises, états généraux du tourisme, ateliers collaboratifs… Les énergies ont l’air de se mobiliser pour réfléchir à l’avenir du territoire, dans le contexte du changement climatique et de ses impacts sur l’économie locale. “Jusqu’en 2014, il y a eu une période de déni, une partie des acteurs n’y croyaient pas”, rappelle Vincent Vlès, professeur émérite à l’université

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/ PISTE NOIRE /

A ski, pour pouvoir modifier sa trajectoire en fonction d’un obstacle, il faut une excellente vision de loin ou des carres bien affûtées… D’autant meilleures que la piste est raide et la vitesse élevée. Sur la pente de la transition, les stations, elles, sont-elles bien équipées ? PAR MÉLANIE MARULLAZ

de Toulouse - Jean Jaurès, spécialisé dans l’architecture et l’urbanisme des stations touristiques. “Mais avec les preuves apportées par le GIEC, les modèles affinés, les mesures du niveau d’enneigement et la remontée de la limite pluie-neige, ça s’est estompé. Aujourd’hui, les gens admettent que le changement est en cours et que ça va être dur, mais ils pensent qu’ils ont encore 20 ans devant eux et vont au bout du cul-de-sac. La plupart des élus locaux ont l’œil fixé sur l’économie et l’électorat, ils ne voient pas encore assez la cata.”

S’ÉLOIGNER DU TERRAIN Alors quelle piste suivre ? Diversification ? Quatre saisons ? Est-ce que ça va suffire ? “Les quatre saisons ne sont que la nouvelle appellation d’un nom barbare : la dé-saisonnalisation du tourisme”, continue Vincent Vlès. “Il y a eu beaucoup de travaux de recherches et d’étude sur le sujet depuis 40 ans et les faits sont têtus, même si on peut étaler un peu la saison, c’est une option impossible d’un point de vue économique et technique, à cause, notamment, des vacances scolaires (convergence des flux touristiques aux

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Mont-Blanc depuis le versant du Chritomet à Megève

mêmes périodes). Et contrairement à ce qu’on pense, les saisons ont tendance à se concentrer.” Quant à la diversification ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes : “Quand un skieur dépense 120 ou 150€/jour, le randonneur en dépense 20… On parle de 200 000 personnes qui vivent du ski sur l’ensemble des massifs, ils ne vivront pas tous de la diversification. ” “De toute façon, il n’existe pas qu’un seul modèle, il faudrait réfléchir localement, par station ou par domaine. Que chacun ait un pôle spécialisé, financé par une collectivité de rang supérieur, état ou région - les maires ou les départements sont trop près du terrain pour prendre des décisions désagréables –, qui ne peut pas être viré par un vote. Des gens très formés, avec une expérience et de l’autorité, pour dire : « ça ne sert à rien, ça va coûter de l’argent sans pour autant avoir de l’effet ».”

NE PAS FONCIER TÊTE BAISSÉE “Au cœur de tout ça, il y a surtout l’immobilier et la hausse du prix du foncier”, complète Guillaume Desmurs.

Cette question est pourtant évacuée des discussions, rencontres ou ateliers consacrés à la transition, regrette-til. “Pour bien accueillir les touristes, il faut une vie à l’année. Et pour l’avoir, il faut créer des conditions qui attirent les habitants : de très bonnes écoles, les meilleures activités du monde, la plus belle piscine, la fibre... Mais au prix du m2, les locaux ne peuvent plus se loger. La Clusaz ou Morzine, par exemple, sont des villes qui perdent des habitants. Les gens qui achètent sont souvent des étrangers qui viennent pour les vacances et sont exigeants : ils veulent notamment la neige au pied de leur résidence. Les promoteurs posent donc leurs conditions pour construire et on installe des canons à neige, avec une réserve collinaire pour les alimenter… Mais aujourd’hui, les habitants disent : « on n’a pas besoin de ça, stop ! » Je pense que l’exemple de La Clusaz (cf article p. 56) va servir de test, de catalyseur de toutes les tensions qu’on va trouver dans les stations dans les 10 ans à venir.” Une décennie que Vincent Vlès

regarde bien en face : “quand le marin voit se lever la tempête, l’optimiste dit : « ça va aller », le pessimiste : « je suis mort », le réaliste : « j’adapte mes voiles ». Je suis réaliste : il sera difficile de trouver d’autres formes de tourisme, vertueuses, aussi productrices de rentrées que le ski alpin. Par contre, c’est maintenant qu’on peut dire aux gens : vous pouvez rester et vous battre, mais quand il n’y aura plus de neige, ce sera difficile d’être perchman, de tenir un commerce ou un hébergement.” “C’est peut-être la fin d’une parenthèse dorée”, conclut Guillaume Desmurs, “mais est-ce que c’est catastrophique ?” + d’infos : « Touche pas au Grisbi – Turbulences dans les stations de ski françaises » – Guillaume Desmurs – Editions Inverse – 2021 « Anticiper le changement climatique dans les stations de ski : la science, le déni, l’autorité », préface du numéro spécial de SUDOUEST EUROPEEN, « Sports d’hiver, territorialité et environnement », Hagimont S., Minovez J.M., Vlès V. (Ed), à paraître 2021.

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SANS RETENUE

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lors que les stations sont appelées à penser à d'autres activités hivernales que le ski alpin, la municipalité de La Clusaz - qui n'a pas répondu à nos sollicitations d'interview - a choisi de créer une « retenue d’altitude » de 148 000 m3 d'eau au bois de La Colombière, dans le massif de Beauregard. Petite explication lexicale : une retenue d'altitude ou collinaire est une réserve artificielle d'eau, alimentée par le ruissellement des eaux et/ou un cours d'eau, dixit l'Association nationale des maires de stations de montagne. « L'indispensable » retenue qui est envisagée à La Clusaz a plusieurs vocations : permettre « l'indépendance hydraulique du village », « contribuer à conforter

Mais que se passe-t-il à La Clusaz ? Pétition, rassemblements, occupation de site… même Le Monde et Radio France sont intrigués ! Réponse ? L'aménagement d'une retenue collinaire pour des canons à neige ! En pleine crise climatique ? Eh oui, m'sieurs dames ! PAR CÉCILE BOUJET DE FRANCESCO

l’activité ski » car “cette continuité des activités ski sera motrice du financement

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des nouvelles orientations touristiques, basées sur ses valeurs intrinsèques : respect de ses montagnes et des personnes qui la peuplent”, car il faut “penser à l'avenir économique du territoire, mais aussi anticiper les évolutions nécessaires pour s'adapter aux conséquences du changement climatique”, entre autres arguments. Précision : sur les 148 000 m3 d'eau, un tiers est destiné à l'alimentation en eau potable, le reste ira à la production de neige de culture, le tout pour un budget de 10 195 000 € HT.

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De quoi faire quelque peu bondir les habitants, mais pas que : une pétition a réuni plus de 51 000 signatures (la population de La Clusaz est de 1 714 habitants selon l'Insee…), plus de 70 % d'avis

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occupe le site depuis le 15 novembre, pour elle : “Le conseil municipal s’assied sciemment sur la démocratie.”

RECOURS ET RÉFÉRÉ À l'heure où nous mettons le magazine sous presse, la préfecture n'a pas encore délivré la Déclaration d'utilité publique (DUP) qui permet le lancement des travaux. Travaux dont la première étape est le défrichage d'un site qui, au passage, est reconnu par la mairie comme comportant des « enjeux environnementaux forts (espèces protégées, situé à proximité de

VIEUX BOIS BOIS VIEUX OSSATURE BOIS © Pierre Tardivel

contre le projet ont été donnés lors de la procédure de concertation (400 observations) et 76 % lors de l'enquête publique (1 800 commentaires). Sans compter les Cluses qui ne s'expriment pas ou anonymement puisque, selon Sauvons Beauregard, certains subiraient des pressions. Pour ce collectif d'associations et de citoyens, cette retenue collinaire est celle de trop. “Quatre retenues existent pour l'enneigement”, rappelle Valérie, qui se souvient qu'à l'hiver 2020-21, alors que les remontées mécaniques étaient fermées, la station était « pleine »… “Ce projet est contreproductif sur le long terme”, ajoute Jean Millhouet, président de La nouvelle montagne, pour qui, “financer un projet de transition – qu'on ne connait pas ! - par le ski est une hérésie. On prend le problème du mauvais côté. L'économie passe devant l'intérêt général, c'est inexplicable”. “On demande aux élus d'être raisonnables”, explique Valérie en dénonçant une certaine “addiction à l'or blanc. On n'est pas contre les gens, on est contre le projet”. Jean Millhouet est sur la même ligne : “Malgré la pétition et les avis « contre », la mairie continue et refuse tout dialogue. On souhaite définir ensemble un projet, pas l'affrontement”. Quant à Extinction rebellion Annecy qui

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OSSATURE BOIS MADRIERS la zone Natura 2000 et de la tourbière) ». MADRIERS Pour mémoire, c'est une forêt de cinq hectares… CetteVIEUX opération ne BOIS pouvant avoir lieu qu'avant le 30 novembre, les VIEUX BOIS RÉNOVATION opposants, soutenus par France nature RÉNOVATION RÉNOVATION environnement, croisent les doigts pour RÉNOVATION que le préfet n'accorde pas la DUP d'ici EXTENSION

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là, pas du tout serait le graal. Ou que le Gouvernement et/ou Emmanuel Marcon auxquels ils ont écrit, viennent mettre le nez dans le dossier. Si DUP il y a, un recours sera déposé (financé par une cagnotte en ligne), ainsi qu'un référé si les travaux démarrent malgré le recours.

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PYLÔNES

a la benne

Tout usager respectueux de la montagne le sait : que l’on randonne, que l’on vole ou que l’on glisse, on repart avec ses déchets, on ne laisse rien derrière soi. Mais un vieux pylône ou une gare de téléski, ça ne se glisse pas facilement dans un sac à dos… PAR MÉLANIE MARULLAZ

S

eptembre 2021 - Presque 60 ans après sa mise en service, le téléski du Crêt, à St-Jean-de-Sixt, range ses cinq pylônes. Manque de neige, obsolescence de l’installation, niveau de difficulté trop élevé pour les débutants qui venaient s’essayer là… il avait définitivement fermé en 2017. Avec le fil neige - qui lui survit - et les trois hébergements touristiques du lieu-dit, l’équipement constituait toute l’offre ski de la commune, sans qu’elle ne devienne jamais une station pour autant. Mais les pentes du Crêt permettait à tous les enfants du coin de venir se faire les spatules avant d’aller glisser plus loin. Il aurait pu rester là, vestige d’une époque devenu

© Emilien Maulave

/ DÉMONTÉES MÉCANIQUES /

élément du paysage, ses poulies s’oxydant tranquillement avec le temps. Mais le démontage des installations à l’abandon fait maintenant partie des 16 éco-engagements dévoilés en novembre 2020 par Domaines Skiables de France (DSF), la chambre professionnelle des remontées mécaniques.

DÉMONTAGNÉE Des installations obsolètes, DSF en démonte plusieurs dizaines par an, “mais personne n’en parle”, précise Laurent Reynaud, délégué général du syndicat, “parce qu’en gestionnaire avisé, nous remplaçons simplement d’anciens appareils par d’autres plus performants. Et si nous démontons 70 remontées

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mécaniques chaque année, nous en reconstruisons une cinquantaine. En France, leur nombre total baisse donc régulièrement, mais la capacité de transport, elle, ne baisse pas. Ce qui est nouveau ici, c’est que nous venons donner un coup de main sur un appareil qui n’est pas le nôtre, un domaine que nous n’exploitons pas.” Si les collectivités exploitantes, souvent des petites communes comme St-Jeande-Sixt, n’ont pas les moyens techniques de mener ces opérations, elles ne sont pas complexes. “On démonte les boulons et on enlève les pylônes”, résume Laurent Reynaud, “le plus compliqué, c’est d’obtenir les autorisations : que la commune accepte que l’installation ne soit plus jamais remise en service, que le propriétaire du terrain donne son accord pour que des engins de chantier puissent intervenir et qu’on arrive à organiser un tour de table financier, ou avec des mises à disposition de personnel, pour que ce démontage puisse réellement se faire, car il coûte toujours un peu d’argent.” 30 000€ dans le cas du Crêt, financés par les trois sociétés de remontées

mécaniques du massif des Aravis (la SATELC de La Clusaz, Labellemontagne Manigod et la SAEM du Grand Bornand), qui ont associé leurs moyens à ceux de Poma, pour l’équipement de découpage, et Excoffier Recyclage pour l’évacuation des déchets. Toutes les pièces de l’ancien téléski seront recyclées, certaines parties des pylônes, par exemple, seront utilisées pour des travaux de drainage.

CHASSE AUX FANTÔMES Pour préparer ces opérations, ce sont les membres de l’association des anciens exploitants des domaines skiables (AMITEL) qui sillonnent les massifs et repèrent les fantômes, ces appareils délaissés. Il y en aurait actuellement une cinquantaine en France. DSF s’engage, pour 2023, à en démonter trois par an, sous l’œil vigilant de Moutain Wilderness. “C’est vraiment une très bonne nouvelle”, commente Fiona Mille, présidente de l’association, “ça fait 20 ans qu’on a lancé notre campagne « installations obsolètes » (ndlr : depuis 2001, les bénévoles de

Mountain Wilderness ont mené 68 chantiers de démantèlement d’installations liées au ski, mais aussi au sport ou installations militaires), notre objectif, c’est évidemment de les démanteler, mais aussi de sensibiliser les acteurs à penser l’avenir de leur aménagement une fois qu’il n’est plus utilisé.” Une exigence traduite depuis 2016 dans la loi Montagne II, qui conditionne la délivrance d’une autorisation de travaux à l’obligation de démontage et de remise en état, dans un délai de trois ans à compter de l’arrêt définitif des remontées mécaniques. Mais cette condition ne s’applique qu’aux nouvelles remontées, installées depuis la promulgation de la loi. Elle ne concerne donc ni les remontées existantes, ni celles déjà abandonnées. “Compte tenu de la durée de vie normale d’une remontée mécanique” (30 ans), précise Moutain Wilderness dans son décryptage, “pour voir les démontages découlant de l’application de cet article, il faudrait attendre 2047…”.

©Alternative Media

Démontage à St Jean-de-Sixt

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Notre refuge, l’Espoir », sit à 7 km d’Anne 13 km de la R accueille tout en abandon 7 en abandon 7j et de 14h à 18 un service d’

"Ai-je bien entendu mon loulou ? tu m’as traitée de blonde ? " Toutes épines dehors, madame ressemble a une porc-épique prête à attaquer ! Monsieur vient de se rendre compte de sa Votre soutien indispensable Vtre soutien estest indispensable ! ! on dirait «et le l’affection dont ils ont b conn bévue, Pour les soins Pour les soins et l’affection dont ils ont be désespéré », l’auto-portrait www.dons.animaux-secours.fr de Gustave Courbet en Bulletin d’adhésion 1841 ! (oui lectrice, je J E S O U HBulletin A Ite T E A D H É R d’adhésion ER À ANIMAUX-SECOURS, VEUILLEZ M’ENVOYER UNE CARTE D’ADHÉSION culturise !) Ambiance…

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PAR FRÉDÉRIC CHARPENTIER

Comme l’épée de Dame-oclès au-dessus de sa tête… Si la Blonde en question avait été québécoise, sur un malentendu, ça aurait pu passer pour un petit joke amoureux, mais pour la Savoyarde descendue de Thônes, elle n’est p’Aravis, oh, que non ! D’accord, 10 000 ans de patriarcat, c’est lourd à porter - génétiquement parlant -, mais elle fulmine : “Tu te rends compte, Canard, de tout le sexisme que tu as encore en toi ? Oui, je sais que tu y travailles, mais pourquoi ça ressort toujours ? Et ne me fais pas le coup du : « où est ton fameux sens de l’humour ? Ce n’est pas méchant, tu me connais », pour ensuite ajouter le sempiternel : « c’est quoi ton problème ? »”. Elle s’empourpre : “Eh bien oui, il y a problème !” Loulou a baigné dans le jus des Bigard et Dubosc où l’humour vache était gratiné, mais l'époque actuelle est pire ! Madame est lancée : “Sur tous les réseaux sociaux, on morfle

encore plus qu'avant ! Comme si dénigrer les femmes était le Email : ............................................................................................. seul moyen de ............................................................................................................ faire rire…T’as qu’à voir Cyprien, Norman ou Année de naissance : ...................................................................... Rémi Gaillard !”Email : ...............................................................................................

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a journée avait pourtant bien commencé, à la cool, tartines beurre salé accompagnées de fruits au petitdéjeuner, et une conversation enjouée façon “qu’est-ce qu’on est bien ensemble”, suivi d’un peu de bricolage et puis, PAF, Madame qui lui ramène une E27 au lieu de la E14 demandée - ben oui, vous voyez de quoi je parle, une ampoule… allô quoi ! Et en plus, il lui avait bien précisé “comme toi, avec un p’tit cul” -, là, il était déjà limite carton jaune - et quand elle est arrivée avec sa E27, il avait laissé fuser un sarcastique : “et bing ! Voilà ma blonde !”.

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Petits, quand Didier et Bixente tapaient dans un ballon, Antoine arpentait les plateaux de télévision, André voulait quitter la maison, Enki taillait ses crayons, Et Stéphane traçait sa route, personne sur les talons. Les deux Philippe, le gourmand et le visionnaire, rêvaient de création, Juan de jouer les marmitons, Pascal de faire la 1re partie de Céline Dion… Pendant ce temps-là, Chill et Eric, eux, s’imaginaient-ils déjà en pharaons ?

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/ ANTOINE DE CAUNES /

I-Caunes petit

écran

PROPOS RECUEILLIS PAR MÉLANIE MARULLAZ

I

l a toujours quelque chose sur le feu. En ce moment, entre deux « Popopop » - rendezvous radio quotidien consacré à la pop culture sur France Inter -, ce qui l’occupe, c’est un livre, « Perso », paru cet automne, et dans lequel il mélange “souvenirs, impressions, emballements”. Pas des mémoires, parce qu’il ne veut “infliger ça à personne”, mais une série de petites histoires qui lui sont arrivées, à commencer par une attaque de chiens en Grèce, et qui, de marabout en bout de ficelle, dessinent pudiquement les contours de

cet enfant de la télé. Car il en est littéralement un. Fils de deux monstres sacrés de la télévision des années 60, Jacqueline Joubert et Georges de Caunes, le sang qui coule dans ses veines pulse au rythme des ondes hertziennes. Pas de voie tracée, ni d’injonctions, encore moins de calculs ou d’ambitions, mais de manière naturelle, il finit lui aussi par travailler à la chaîne - à l’époque, il n’y en d’ailleurs que trois. De « Chorus », où il présente, cheveux longs et clope à la main, les vinyles de la semaine, à « Profession », émission dans laquelle il laisse des

musiciens, pâtissiers, cavaliers ou danseurs s’exprimer sur leur métier, en passant par ses mythiques duos avec José Garcia dans « Nulle Part Ailleurs », le déjanté franco-britannique « Eurotrash », ou la pittoresque « Gaule d’Antoine », de Caunes balade sa verve et son dandysme sur nos écrans depuis plus de 40 ans… Ses tempes grisonnent, sa barbe discrète aussi, mais son regard reste facétieux et son plaisir évident. Comme un grand enfant - de 67 ans, mais il faut voir sa date de naissance pour le croire -, il s’amuse, il joue… un double-jeu ? Activmag : En préparant cette interview, et parce qu’on aime les jeux de mots, on s’est demandé s’il n’y avait pas en vous “deux Caunes”… Antoine de Caunes : Je crois que ça se manifeste jusque dans l’illustration qu’a faite Jamie Hewlett sur la couverture du livre, qui est en fait une peinture sur une photo et qui donne déjà ce sentiment d’un masque. C’est moi, mais pas

© La Gaule en Suisse© Elodie Jardel / CANAL+

Le débit TGV - ou Eurostar, car l’homme a souvent traversé la Manche - , le sourire en coin et l’humour en guise de paravent, Antoine de Caunes fait partie de ces figures familières qui animent nos écrans depuis des décennies. Des décennies ?! Pas sûr pour autant qu’il ait vieilli…

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© Elodie Jardel / CANAL+

© Jemal Countess / Getty Images

La Gaule en Suisse

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/ ANTOINE DE CAUNES /

tout à fait moi non plus, il y a quelque chose qui reste un peu caché derrière. Donc oui, schizophrénie dans le meilleur des cas, duplicité dans le pire…

© Xavier Lahache / CANAL+

Un côté Dr Jekyll et M. Hyde ? Tout le temps ! On passe notre vie à jouer des rôles. Vous-même, quand vous êtes en train de me poser ces questions, vous avez préparé votre truc, ce n’est pas le vrai vous qui me parle, c’est une journaliste qui pose des questions à quelqu’un qu’elle interviewe, et peut-être que si on était tous les deux en tête-à-tête, vous l’aborderiez tout à fait autrement, donc on est toujours derrière soit une posture, soit un masque, soit un rôle… La difficulté de l’exercice, c’est de réussir à relier tous ces rôles, à trouver une logique et une intégrité là-dedans.

Nulle Part Ailleurs

Garcia en Cindy Trop Forte, Claudia Chiffon ou Elizabeth Taylor bourrée, c’était absolument irrésistible… Vous remarquerez, c’est à chaque fois qu’il s’habillait en femme !

© Xavier Lahache / CANAL+

Nulle Part Ailleurs

Comme la thèse du Double-Vous se confirme, nous avons essayé d’imaginer des choses qui pourraient vous tirailler… Commençons par le commencement : quand vous étiez petit, vous vous rêviez plus en Zorro ou en Fantasio ? Les deux mon Général ! Fantasio parce que c’est Franquin et que je suis un inconditionnel de son travail, aussi bien pour Spirou que le Marsupilami ou Gaston… et Zorro évidemment, parce que c’était ma série préférée, qu’on regardait à l’époque comme Thierry la Fronde. Mais Zorro l’emportait quand même. Vous parlez de masque et de double, Zorro, c’est l’évidence, ce personnage polissé, mondain, urbain et ce redresseur de torts dans l’ombre, j’adore ! En parlant de Zorro, qui porte le mieux la moustache : le Sergent Garcia ou José Garcia ? Ça dépend du volume, sachant que José Garcia est génétiquement destiné à devenir un Sergent Garcia, et que le combat de sa vie, c’est de faire du sport à outrance pour aller contre ce destin tragique. Mais pour ce qui est de la moustache, ça reste le Sergent quand même, j’ai tellement l’habitude de voir José sans la moustache…

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/ ANTOINE DE CAUNES /

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La Gaule en Suisse

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La Gaule en Suisse© Elodie Jardel / CANAL+

Quelle est sa transformation, qui vous a le plus amusé ou le plus surpris d’ailleurs, durant vos années de duo à Nulle Part Ailleurs ? Il y en a beaucoup, mais les plus spectaculaires, ça reste Cindy Trop Forte, Claudia Chiffon ou Elizabeth Taylor bourrée, c’était absolument irrésistible… Vous remarquerez, c’est à chaque fois qu’il s’habillait en femme ! Il ne cherchait pas à dissimuler sa masculinité et en même temps, il chopait des trucs féminins, parce que c’est un excellent comédien. Mais surtout, et ça, c’est un scoop pour vous : ça l’a tellement marqué qu’il continue aujourd’hui, mais à titre privé, à s’habiller en femme le soir et à mener une double vie. Je ne révèlerai ça qu’à Activmag. Vous lui tendez des pièges en permanence, en fait… Tout le temps, oui. C’est votre côté Gérard Languedepute… Parmi vos personnages, vous vous sentez plus proche de lui ou de Didier L’Embrouille ? Didier, c’est un double karmique, il y a quelque chose en moi de Didier que je contrôle, sinon ça m’exposerait à de

Gildas aussi, qui savait très bien. J’avais un plaisir absolument pervers à torturer ces malheureux. J’en vois tellement des Languedepute aujourd’hui, des gens qui viennent dire, mais sans le dire, tout en le disant quand même…

de Bertrand Usclat (Broute), parce qu’il arrive à mettre le doigt là où ça fait mal, sans insister. Je trouve que le type est gracieux, qu’il a du talent, c’est super bien écrit. Je suis très très fan, je n’en rate pas un.

Parmi toutes les pastilles de Canal, lesquelles vous ont fait le plus rire, les Deschiens ou le Service Après Vente des Emissions ? Ce n’est pas la même époque. Pour mon époque, je dirais les Deschiens, parce que je suis personnellement responsable, avec Philippe, de leur arrivée sur Canal. On était tombés dessus en allant voir une des pièces de Jérôme Deschamps et Macha Makaïeff, et à l’issue du spectacle, dans le hall, ils diffusaient de petites vidéos, des essais auxquels ils se livraient entre comédiens de l’équipe, qui étaient en fait l’embryon des Deschiens. On avait trouvé ça tellement extraordinaire, tellement drôle, tellement neuf, et en même temps dans une simplicité, un dépouillement absolu, un cadre fixe… Je me suis vraiment battu pour que Canal les prenne, parce que De Greef n’était pas chaud du tout. A force d’insister, il avait dit : “allez, on y va !”, et il s’était pris une volée de bois vert de

Qu’est-ce qui, d’après vous, manque le plus à la télévision, un De Greef ou un Gildas ? C’est difficile parce que ce n’est plus la même télé, la même époque, le même contexte, le même paysage ni les mêmes offres… Mais ce qui manque sur le fond, ce sont des directeurs de programme imaginatifs, qui prennent des risques et essaient d’inventer de nouveaux formats. Les fameux talk-shows qui ont été inventés, ou en tous cas mis en place, parce que c’était un format qui existait depuis longtemps dans les pays anglosaxons, mais qui ont été mis en place en France, à l’heure du fameux access prime time, dans lesquels on mélange du talk (de la parole) et du show (du divertissement), ça, c’est un De Greef, c’est personne d’autre. Et Gildas manque pour cette espèce de bienveillance forcenée, pas du tout dans le jugement ou l’ironie. Il s’intéressait vraiment sincèrement aux gens qu’il avait en face de lui.

Aujourd’hui, je n’ai plus du tout envie de faire d’émissions de plateau, même avec un fusil... En revanche, j’adore repartir sur les routes faire mon petit Tintin, avec « la Gaule », m’amuser à aller rencontrer des doux-dingues. graves problèmes dans la vie réelle. Mais je l’adore, j’adore son impulsivité, son absence totale de langue de bois, tellement agressif et frontal, mais sans les moyens de sa violence évidemment, puisqu’à chaque fois, il se fait dérouiller… Et Languedepute, je l’adore aussi. Ce qu’il y avait de particulier avec lui, c’est que je ne disais que la vérité, tout ce qui était écrit avait été dit, c’est la raison pour laquelle ça provoquait un tel malaise sur le plateau avec les invités, et

la presse qui pense bien, au prétexte qu’on se moquait des pauvres. Jusqu’au jour où, brusque revirement, quelqu’un a décidé que non, finalement, c’était assez génial et les Deschiens sont devenus le must absolu. Et en 2021, qu’est-ce qui vous fait autant rire que les Deschiens ? Différemment, parce que c’est très difficile de comparer les natures de rire, mais je suis absolument raide dingue

Et à vous, lequel des deux manque le plus ? Philippe. Alain, c’est quelqu’un avec qui j’ai beaucoup bossé, mais Philippe, c’était comme un grand frère dans le travail. On a eu une complicité incroyable, on s’est vraiment amusés, il s’est laissé surprendre autant que je le voulais, il était très client de tout ce qu’on pouvait lui amener comme connerie. Et humainement, on s’entendait super bien, c’est la base…

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/ ANTOINE DE CAUNES /

Si je vous ai parlé de speaker et de grand reporter, c’est évidemment parce qu’il s’agissait des métiers de vos parents, Jacqueline Joubert et Georges de Caunes. Comment on se

Profession

construit à côté de deux fortes personnalités comme ça, comment on devient Antoine de Caunes ? Lisez le livre... Je savais que vous alliez dire ça… C’est une des questions à laquelle j’essaie de répondre… Quand j’étais môme, dans les années 50 début 60, mes deux parents, non seulement faisaient de la télévision, mais en plus étaient les têtes de gondoles de l’époque, parce que la télévision démarrait, que tout était en train de s’inventer, qu’eux-mêmes étaient multifonctions… Mon père faisait aussi bien du sport que le 20h ou des variétés ; ma mère a d’abord présenté les programmes, ensuite elle s’est mise à réaliser, à en produire. Ils ont grandi avec le bébé, mais tout en gardant la tête froide, sans jamais se laisser étourdir par la notoriété, le succès, les projos. Ils n’étaient absolument pas dupes de ça, ils n’étaient dupes de rien. J’ai grandi là-dedans, et ça a complètement dé-glamourisé la télé. J’ai pu croiser des gens que peu de gens ont croisés de manière aussi intime, des Bourvil,

des Salvador, des Johnny, qui préparaient les émissions de ma mère, mais ça faisait partie de la vie quotidienne. Et mes parents m’ont laissé libre de mes choix. Je voulais faire de la photo, de la musique, mais comme j’étais mauvais musicien et pas très bon photographe, j’ai bifurqué vers l’écriture, mon troisième cheval. J’ai commencé à faire des piges dans les journaux, et comme je baignais dans ce milieu-là, j’ai re-croisé un réalisateur de télé avec qui je m’entendais très bien, j’ai été assistant et on a déposé un truc… Ça s’est presque fait « à l’insu de mon plein gré » comme disait Virenque, je n’avais pas un but, un plan de carrière, c’est une époque où on pouvait se laisser porter. Vous êtes plutôt du genre à regretter le monde d’avant ou espérer beaucoup du monde d’après ? Je regrette le monde d’avant Internet, ou les choses se méritaient, si on voulait appeler quelqu’un il fallait qu’il soit là, si on voulait aller trouver des disques en avant-première, il fallait aller à Londres, il fallait aller voir

clin d'oe

©Rudy Waks / Canal+

A la télé, vous avez été speaker/animateur de talk-show, et reporter - vous l’êtes toujours -, lequel de ces terrains vous convient le mieux ? Aujourd’hui, je n’ai plus du tout envie de faire d’émissions de plateau, même avec un fusil. J’ai pris en détestation les plateaux bruyants, avec un public qui applaudit sans très bien savoir ce qu’il applaudit, avec cette mécanique de jingles, de magnétos… Je déteste ça. Ce que j’aime, c’est pouvoir alterner une émission comme « Profession » où on est à la fois dans un truc intimiste, presque radiophonique, interrompu par personne, sans promo, on parle juste d’un métier. J’adore faire ça, et j’adore, par ailleurs, repartir sur les routes faire mon petit Tintin, avec « la Gaule », m’amuser à aller rencontrer des doux-dingues. L’équilibre des deux me convient tout à fait.

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/ ANTOINE DE CAUNES /

itz/ bramow tophe A © Chris

ance Radio Fr

les concerts, se parler dans la rue… Je regrette ce monde-là et je suis désesdéses péré par le monde des tablettes, des portables, de cette espèce d’hypnose générale, de diversion de la réalité, ça, ça m’affole. En même temps, je me dis que c’est une période transitoire et que l’homme ayant suffisamment de génie, bienveillant ou malveillant, s’il arrive à détourner l’inertie générale, on peut déboucher sur un monde un peu plus humain et un peu plus vivable… Je res resterai optimiste… + d’infos : Perso - Editions Sonatine Octobre 2021

FAN de...

Le dernier morceau qui vous a fait danser ?

Le dernier auteur que vous avez dévoré ?

C’est un groupe de l’Arizona qui s’appelle Xixa (prononcer Tchi-Tcha), il y a un morceau dans le dernier album, « Eclipse », un mélange de rock psychédélique et de cumbia, sur lequel j’ai guinché tout l’été. Ecoutez ça, c’est très joyeux, si vous restez assise c’est que vous avez un problème lombaire.

Rosa Montero, qui vient de publier un nouveau roman, chez Métailier. Je l’avais découverte grâce à Mona Cholet, qui m’avait fait lire « le Roi Transparent », un des plus beaux livres que j’ai lus ces dernières années. Et son nouveau roman, « La Bonne Chance », est absolument remarquable.

Celui que vous chantez sous la douche ?

L’acteur ou l’actrice qui vous touche le plus ?

J’évite de chanter de manière générale, encore plus sous la douche, mais je peux

Récemment, c’est Timothée Chalamet dans « Dune ». Il a une grâce absolue,

Timothée Chalamet

J’aime beaucoup la photo, j’aimerais bien un portrait de Richard Avedon, une peinture du Titien ou un original de Jean Giraud (le dessinateur de Blueberry)…

Le super-héros dont vous auriez aimé avoir les pouvoirs ? J’aime pas les super-héros… Ils me fatiguent un peu avec leurs mouleburnes et leurs super-pouvoirs. Ou alors ce serait Superdupont, de Gotlib.

© DR

© DR

Xixa

Quel est l’artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ?

ce que les Anglo-saxons appellent la “star-quality”, il est à l’image et hop ! il prend toute la lumière. C’est un magnifique acteur, j’avais adoré ce qu’il avait fait dans « Call me by your name » ou « Le Roi ». Et en allant voir Dune, évidemment, je suis aussi tombé amoureux de Rebecca Ferguson.

Superdupont

Aucune. Les émissions que j’avais envie de faire, je les ai faites, les émissions de musique, Chorus, Rapido, les émissions en Angleterre tout ça… C’est vraiment des choses que j’avais en tête et que j’ai pu faire parce que j’ai croisé la route de gens qui avaient les mêmes intentions au bon moment.

fredonner du Bruce… notamment une chanson que j’adore : « Thunder Road ».

Richard Avedon

Quelle émission de télé auriezvous rêver d’animer ?

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Les vignerons qui vous veulent du bien !

Les Domaines Adrien Berlioz Le Viviers, cidex 4000 73800 CHIGNIN ■ Gilles Berlioz Le Viviers, cidex 4000 73800 CHIGNIN ■ Giachino et Prieuré Saint Christophe La Palud 38530 CHAPAREILLAN ■ Orchis 705 Route de l’Ecole d’Agriculture 74330 POISY ■ Louis Magnin 90 chemin des Buis 73800 ARBIN ■ Marie et Florian Curtet Chateaufort, 36 Rue du Lavoir 73310 MOTZ ■ La Gerbelle Le Villard 73800 CHIGNIN ■ St Germain Route du Col du Frêne 73250 ST PIERRE D’ALBIGNY ■ Pascal et Annick Quenard Le Villard 73800 CHIGNIN ■ Côtes Rousses 546 Route de Villard Marin 73290 LA MOTTE SERVOLEX ■ Chevillard 433 Rue des Chevillard 73250 ST-PIERRE D’ALBIGNY ■ Les 13 Lunes 499 Chemin des Abymes 38530 CHAPAREILLAN ■ Rutissons 3 Grande Rue 38660 LE TOUVET ■ Paul Gadenne 102 Chemin du Mollard de la Tour, Le Viviers 73800 CHIGNIN

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/ DIDIER DESCHAMPS/

We are

Deschamp(ion)s ! 78

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Au « Château », c’est Didier Deschamps qui donne le La, pour un (à la) Clairefontaine au diapason et une chorale de bleus à l’unisson, prête à s’égosiller sur une Marseillaise endiablée. Dédé nous fait chanter depuis 30 ans et personne ne s’en plaint. Pire, on en redemande. Chaussez vos crampons, we are the champions…

A Clairefontaine, à la veille d’une indécente déculottée kazakhstanaise – un 8-0 qui nous envoie, non pas au paradis, mais au Qatar, c’est sur la route ! –, Didier Deschamps est tout sourire pour répondre à mes questions… Retour sur le parcours d’un homme d’une simplicité aussi désarmante que redoutable.

Activmag : Quel genre d’enfant étiezvous ? PROPOS RECUEILLIS PAR LARA KETTERER - PHOTOS : ARCHIVES FFF Didier Deschamps : Le genre plutôt calme et studieux, mais avec le besoin millions de Français, et presqu’aude se dépenser, tout le temps. tant de sélectionneurs revendiqués quand un mondial pointe le bout Le foot, ce n’était pas une évidence pour vous, il y a eu la natation, le cross country, le demi-fond… de son ballon. Au final, un seul élu Oui je pratiquais, enfant, tous les sports. L’athlétisme beaupatenté, mais c’était bien tenté, coup, le hand aussi, la pelote basque et le rugby bien sûr – à quoiqu’un tantinet audacieux de se mesurer à un champion du Bayonne, c’était normal –, j’aimais quand même un peu plus le monde en la matière, non ?! foot, mais pour moi, c’était juste du sport pour m’amuser ! Didier Deschamps a tout gagné ou presque, comme joueur, entraîneur ou sélectionneur. En athlé, d’ailleurs, vous n’étiez pas mauvais… A 53 ans, le Bayonnais est le deuxième joueur de l’histoire, Ouais ! Sur le 1000 mètres, je me défendais plutôt bien (en 5e, après Franz Beckenbauer, à avoir gagné en tant que capitaine il est tout de même sacré champion de France scolaires, catéle Championnat d'Europe des Nations, la Ligue des Champions gorie Minimes !). J’avais des capacités, je ne les ai pas déveet bien sûr le graal, la fameuse Coupe du monde. Comme l’Allemand – et le Brésilien Mario Zagallo – ils ne sont que 3 au loppées, elles étaient en moi. Mais ça m’a bien servi, je dois monde à avoir soulevé le trophée en tant que joueur, puis sélecreconnaître… Une endurance de bonne qualité, cette capacité à tionneur. Ça vous pose un homme, hein ? Je dirais même plus : répéter les efforts sur la durée, c’est pas complètement inutile chapeau basque ! pour le rôle que j’allais occuper sur le terrain par la suite.

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Qu’est-ce qui a fait le déclic foot ? Les potes ! Quand j’avais 11-12 ans, mon meilleur ami et quelques copains étaient licenciés à l’Aviron Bayonnais, et c’était un peu pour les suivre, sans idée derrière la tête. On s’entrainaît ensemble les mardis et jeudis après le collège, sans ambition particulière. Mais le déclic s’est fait au final rapidement, j’ai eu des sollicitations de plusieurs clubs professionnels pour intégrer leurs centres de formations. Parmi eux, St-Etienne, Bordeaux, Auxerre, et j’ai choisi Nantes pour commencer. Vous auriez-pu faire un autre métier ? Certainement. Mais pour tout vous dire, je ne considère pas, aujourd’hui, que ce que je fais est un métier ! OK, alors quand vous serez grand, vous ferez quoi ? Quand je serai plus grand, promis, j’y réfléchirai. J’ai beau avoir la cinquantaine, je crois que je n’ai jamais travaillé. J’ai eu le privilège de vivre de ma passion, avec exigence et implication quand même, mais le travail, c’est autre chose ! Un jour, il faudra peut-être que je m’y mette, mais ne me demandez pas dans quoi, j’en ai aucune idée ! 1987, premier contrat pro et déjà capitaine. A 19 ans, c’est l’année de la lancée, c’est aussi celle de la perte de votre frère (dans un crash d’avion), comment l’avez-vous surmontée ? Ce genre de tragédie, ce sont des moments extrêmement douloureux… On doit vivre avec, ou vivre sans, puisqu’il n’est plus là. J’ai la chance d’avoir un esprit famille très marqué, mais ça n’atténue pas le chagrin et la souffrance et même avec les années qui passent, on reste marqué à vie. Mais on se construit aussi avec ces épreuves et ces drames, comme beaucoup.

Depuis le début, notamment en Equipe de France, vous avez souvent été capitaine. A quoi c’est dû ? C’est vrai, déjà dans les équipes de jeunes, je l’étais… Mais ce n’est pas moi qui l’ai décidé ! Je devais certainement avoir le bon profil pour avoir cette fonction, cette responsabilité-là. Et c’est lequel, le bon profil ? Faudra demander à mes entraîneurs, je crois que vous connaissez Aimé, posez-lui la question… Il y a, j’imagine, une question de caractère. Même gamin, je passais beaucoup de temps pour les autres. Après, faut être un leader. D’autres sont neutres ou suiveurs. J’étais plutôt dans la première catégorie, à penser toujours groupe, équipe... Vous avez travaillé… Travailler ? Pardon, vous vous êtes « amusé » avec de sacrées personnalités qui ont marqué votre carrière… parmi eux, Marcel Desailly, votre pote de toujours ? On était 2 gamins au centre de formation, avec la même envie, la même détermination à passer professionnel, pour jouer au FC Nantes et faire la plus belle carrière possible. On est très liés depuis. Et, coéquipiers en bleu, à Marseille ou à Chelsea, ou adversaires sur le terrain, on est toujours restés proches, aujourd’hui encore, avec des trajectoires différentes... Michel Platini ? Oui, forcément, c’est lui qui m’a sélectionné pour la première fois en équipe de France. Ça reste un moment charnière dans une carrière. Par la suite, j’ai eu d’autres formes

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Ma tête et mon corps ont besoin de cette adrénaline si spéciale qu’on ne trouve qu’à travers le sport. Jusqu’à quand ? Je ne sais pas. Mais je ne vis que de ça.

d’échanges avec lui, notamment quand il était président de l’UEFA. Et encore maintenant, j’ai beaucoup de plaisir à parler foot et autres avec Michel. Bernard Tapie ? Oui, quand il était président de l’OM, je l’ai côtoyé pendant plusieurs saisons. C’est un personnage, avec son caractère, ses habitudes, sa vision de la vie, propre à lui… On aime, on n’aime pas, mais il ne laisse personne indifférent. Sans rentrer dans le détail, j’ai retenu certaines choses instructives de nos discutions. Mais reste qu’on a partagé de grands moments sur le plan sportif. Et humain aussi. Et Aimé Jacquet, naturellement… Une évidence… Une belle relation de confiance joueur/sélectionneur, qui s’est intensifiée quand il m’a fait son capitaine à la veille de l’Euro 96. J’ai bien sûr un immense respect pour lui et une reconnaissance éternelle par rapport à ce qu’il a fait avec nous. Vous avez rencontré de grands hommes dans votre carrière, et une vieille dame avec qui vous avez partagez une belle idylle… Votre femme est au courant ? Pour la Juve… Aaaaah… La juve ! Je commençais à m’inquiéter avec votre question (et il explose de rire). En même temps, ma femme était là… On faisait ménage à 3 !! Disons, qu’on était les 2 avec la vieille dame… C’est une période qui m’a vraiment marqué. J’ai retrouvé là-bas tout ce à quoi j’aspirais : une exigence au quotidien, cette culture de la gagne et un vrai esprit de famille, tout le monde se sentait bien. J’ai passé, enfin, « nous » avons

passé de merveilleuses années en Italie et en plus nous avons eu notre fils là-bas, en 96… Le tableau était parfait. Il y a eu le joueur à Nantes, Marseille, Turin ou Chelsea. Dès 89, il y a l’équipe de France. Comme joueur, vous avez tout gagné : la Ligue des Champions en 93 et 96, la coupe intercontinentale et la Supercoupe de l’UEFA en 97, la coupe du monde en 98, le Championnat d’Europe 2 ans plus tard, qu’est-ce qu’il manque à votre palmarès ? Un regret ? Si moi, j’ai des regrets, ce serait déplacé de ma part ! J’ai eu l’opportunité de gagner beaucoup de titres, mais pas tous. J’ai aussi perdu des finales importantes. Mais je n’ai pas à me plaindre. Alors certains diront que je me suis retrouvé au bon endroit au bon moment. Y a de ça aussi, car de très grands joueurs n’ont pas eu, questions de circonstances, l’opportunité d’en remporter autant. Mais partout où j’ai été, que ce soit dans ma première vie en tant que joueur ou maintenant comme sélectionneur, je donne tout pour atteindre mes objectifs, car après une carrière de footballeur, ce qu’il reste, c’est des titres. Je ne le fais pas pour la gloire ou pour flatter mon égo, mais quand on est compétiteur dans l’âme, on joue pour gagner. 98, de l’intérieur, vous l’avez vécu comment, car pour moi, ça a été hallucinant… Pour moi aussi, je vous assure ! (rires) Vous êtes passé du statut de joueur admiré à héros national… Il y a un avant et après pour vous ? Carrément. Ça a été fou aussi parce que c’était en France,

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PROXIMITÉ Mettre l’être humain au cœur de l’économie, avoir un engagement coopératif et territorial fort, être solidaire de ce qui se passe sur notre territoire : ces valeurs mutualistes sont inscrites dans l’ADN du Crédit Agricole des Savoie.

Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel des Savoie, société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de crédit, dont le siège social est situé à Annecy - PAE Les Glaisins - 4 avenue du Pré Félin - Annecy le Vieux - 74985 Annecy cedex 9 - 302 958 491 RCS Annecy - code APE 6419 Z. Garantie financière et assurance de responsabilité civile professionnelle conformes aux articles L 512-6 et L 512-7 du Code des Assurances. Société de courtage d’assurance immatriculée au Registre des Intermédiaires en Assurance sous le n° 07 022 417. Document non contractuel à caractère publicitaire - Conception réalisation : Crédit Agricole des Savoie - Crédit photo : iStock - 11/2021.

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parce que c’était une première. Ce sport étant le plus populaire, on a connu un déferlement partout dans le pays, une communion de toute la population sans précédent. D’ailleurs les années passent, mais chacun se souvient où il était le jour de la finale et avec qui. Alors oui, ça a marqué un virage pour nous. Mis à part peut-être Michel Platini, qui avait déjà eu un peu de médiatisation hors foot dans les années 80 à travers des sponsors, là, avec 98, le footballeur est devenu une sorte de people. Bon, certains de mes partenaires ont fait aussi ce qu’il fallait pour entrer dans cet univers-là ! Mais 98 a contribué à cette bascule. 20 ans après, vous récidivez… en tant que sélectionneur cette fois. L’émotion est identique ? C’est difficile de comparer. Elle est aussi belle. Maintenant, ceux de ma génération ont plus été marqués par 98, mais pour les plus jeunes, 2018 est LA référence. Pour moi, c’est un succès supplémentaire. J’étais acteur sur le terrain à la première, pour cette fois, la réussite passait par mes joueurs, mais l’émotion reste aussi forte. Et y’a quoi après ? Quel est votre graal ? Je n’en ai pas. Mon objectif est le même : aller chercher tous les titres qui se présentent. Tant que mon envie et ma détermination sont intactes, ma tête et mon corps ont besoin de cette adrénaline si spéciale qu’on ne trouve qu’à travers le sport, même s’il en existe d’autres sortes dans le milieu professionnel. Cette adrénaline-là, j’en ai besoin, jusqu’à quand ? Je ne sais pas. Mais je ne vis que de ça. Vos joueurs, ce sont tous des stars dans leurs clubs respectifs, comment fait-on pour gérer autant d’égos ? C’est plus difficile de gérer des joueurs qui n’ont pas le niveau

de ceux que j’ai à gérer au final. Le grand joueur a toujours des prédispositions naturelles par rapport à l’esprit d’équipe et au collectif. Mais quand vous devez gérer des joueurs qui sont moyens-bons, voire moyens et qui pensent être très bons, là ça devient compliqué. Alors oui, ils ont tous envie d’être importants, décisifs, ce sont des compétiteurs construits pour ça. Mais il y a aussi une gestion humaine complexe et enrichissante à mener, un groupe à créer. Je n’ai pas cette capacité à ne faire que des heureux. Sans dire que je peux aussi faire des malheureux, ça reste des êtres humains, avec leur sensibilité, leurs points faibles. Et quand il y a une exposition médiatique qui s’y ajoute, forcément, les émotions sont amplifiées. La tâche n’est pas facile. J’ai envie de dire, qu’heureusement, dans cette tâche, vous êtes largement aidé par quelque 67 millions de sélectionneurs français, quelle chance !! Ah oui, je ne l’avais pas vraiment vu sous cet angle-là, vous faites bien de me le rappeler !!(rires). Ils ont un avis aussi, c’est vrai, pas forcément le même que le mien, mais ça ne me pose aucun problème... Et il y a les journalistes… Au final, qui sont les plus durs à gérer : les joueurs ou les médias ? Heureusement, je ne gère pas les journalistes. Vous avez en tout cas des échanges avec eux… Pas toujours simples, comme en son temps Aimé Jacquet… Ah oui, et ça m’a servi d’expérience ! Mais aujourd’hui, l’environnement médiatique est à des années lumières de ce qu’a pu connaître Aimé. La multiplication des médias, des talk-shows, ça fait partie du « monde extérieur ». Et en toute sincérité,

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ça n’a aucun impact sur moi et ça ne peut en aucun cas me conditionner. La seule chose que je remarque, depuis quelques années, c’est cette montée en agressivité, verbale ou écrite, qui n’est pas le bon chemin. Mais quel que soit le propos, à partir du moment où il y a une analyse, argumentée ou pas, tant que ça concerne le sport, le choix de tel ou tel joueur, la pertinence d’une stratégie en 4-4-2 ou autre, j’accepte les règles, il n’y a pas de problème, mais si ça touche l’humain, le personnel, si la ligne est franchie, ça ne peut plus jouer ! Et malheureusement, elle est quelques fois franchie… On tente péniblement de sortir de la crise sanitaire. Y aura-t-il un « monde d’après » pour vous ? Oui, forcément, elle laissera des traces. Le monde a évolué, le Covid a modifié nos habitudes, parfois pour du bien aussi.

On gagne en efficacité, on se réinvente, on prend conscience de la fragilité de notre planète. On se mobilise, se responsabilise. A chaque citoyen, peu importe le pays ou le continent, de prendre aussi les choses en mains pour qu’elle ne se dégrade pas davantage. Pour la jouer collectif ? Oui, alors forcément ce n’est pas toujours simple de réunir les intérêts de chacun sous la bannière collective, je sais de quoi je parle, ça ne passe pas forcément tout de suite par de grandes actions spectaculaires, mais des petites, qui mises bout à bout et multipliées par des centaines de millions, peuvent faire la différence sur le terrain…

FAN de...

Quel est votre acteur ou actrice préféré(e) ? Oh mince, je vais encore blesser des égos… J’en aime tellement. Mais je dirais, pour l’avoir rencontré plusieurs fois - il vient malheureusement de disparaître -, Belmondo.

Quel est l'humoriste qui vous fait mourir de rire ? Il n’y en a pas un qui ressort particulièrement. J’aime rire, mais je dois vous avouer qu’on rit plus facilement quand c’est sur les autres… quand c’est sur soi-même, on a bizarrement moins d’humour. En fait, on a le droit de rigoler, mais pas de se moquer…

celle-là ! (rires)

Quel homme de l’Histoire admirezvous ? Nelson Mandela !

Quel est votre héros fictif ou réel préféré ? J’ai pas vraiment de héros… A part peut-être Goldorak !

Quel est l’auteur que vous dévorez ? Je ne suis pas un dévoreur… J’aime néanmoins les bouquins sur la gestion humaine ou les philosophies de vie, histoire de voir la vie du bon côté, de cultiver le positivisme.

Votre chanteur préféré que vous doublez sous la douche ?

Votre champion ?

Là aussi, il y en a plusieurs, mais il y en a

Mon fils ! Ah, vous ne l’attendiez pas

Goldorak

Belmondo

un avec qui j’ai une belle relation, même une amitié, c’est Vianney.

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/ PAS C A L O B I S P O /

Sa l i b erté chanter

de

I

l y a des signes du destin qu’il faut saisir à deux mains. Un train au départ de Lyon, mon homme dedans, et un rang derrière, reconnaissable au premier regard, derrière ses lunettes noires, Pascal Obispo, celui dont les titres te prennent aux tripes, dont la voix te dresse les poils sur les bras, et dont le cœur, derrière ses airs de rocker, déborde de pudeur. Bref, mon homme avait 2 heures de trajet (et la promesse que je saurais me montrer très, très gentille) pour le convaincre de m’appeler. Je ne sais pas si c’est la perspective de me voir si reconnaissante, mais résultat des courses, le lendemain, Pascal m’appelait (oui, maintenant, il fait un peu partie de la famille !). Une vingtaine d’albums « physiques » en 30 ans, des tubes comme s’il en neigeait, et une autre vingtaine d’albums « numériques » (disponibles sur son appli) livrés en seulement 9 mois ! L’artiste est prolifique et engagé, l’homme magnifique, un rien écorché. Il a écrit ou composé pour les plus grands, mis le feu pour Johnny, fait « chanter » Florent Pagny, rendu zen Zazie… Garou, Marc Lavoine, Patricia Kaas et livré tout un album pour France Gall qu’elle ne chantera pas. La déception digérée, c’est lui qui le fera, 24 ans plus tard, avec « France » sorti il

Quand un artiste sort un album tous les 2 ans, lui en livre 20 en 9 mois ! Et toujours avec la même intensité. Et s’il en a vendu des millions dans sa carrière, Pascal Obispo n’est jamais plus heureux qu’en écrivant pour les autres, de Johnny à Pagny, de Patricia Kaas à France Gall… Musique ! PROPOS RECUEILLIS PAR LARA KETTERER - PHOTOS : DOMINIQUE GAU

y a tout juste quelques semaines. Au bout du fil, sa voix grave, conversation en chansons…

premiers concerts, c’était aux Trans Musicales de Rennes. J’y allais pour prendre ma dose de rock.

Activmag : Ado, vous avez été bercé à quoi, c’était qui votre « Chanteur idéal » ? Pascal Obispo : Dès 13 ans, quand je suis arrivé à Rennes, ça a été Philippe Pascal de « Marquis de Sade » qui a ensuite fondé « Marc Seberg ». Alors que j’étais bassiste dans un petit groupe au Lycée, on a même fait leur première partie.

Comment avez-vous su que vous en feriez votre métier, que « Chanter, vous ne savez que chanter » ? Sans doute quand j’ai signé mon premier contrat, en 91, avec une maison de disque. J’allais pouvoir sortir du RMI, j’étais en fin de droit au chômage après avoir bossé à la Fnac à Paris… Donc, là, oui, avec cette signature, j’ai commencé à y croire.

Le premier album acheté, celui dont vous avez dit : « Il est celui que je voulais » ? L’album de Police « Regatta De Blanc », après avoir entendu « Message in a Bottle ». J’avais 15 ans. Le 1er concert, le groupe dont vous êtes « Fan » ? Marc Seberg ! Mais plus largement, mes

Un père footballeur, ça ne vous a pas tenté une carrière à la « Zinedine » ? Le problème, c’est qu’on n’hérite pas des gènes de nos parents ! Ça se saurait ! On hérite plutôt d’un environnement et d’un contexte social. Et mon père est parti quand j’avais 8 ans. Fin de l’histoire. Du coup, je n’ai même pas essayé.

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Au final, vous avez bien fait. Le succès arrive très vite, en 92 dès votre 2e album, c’est ce que vous attendiez « Plus que tout au monde » ? Comment vous l’avez vécu ? Je n’y ai pas vraiment prêté attention. Avec mes valises un peu trop lourdes, je me devais juste d’avancer dans mon rêve et ma passion, sans réfléchir, sans m’arrêter pour apprécier le moment. Juste vivre intensément les bons et les mauvais moments. Je ne me regarde pas, je trace. « Et un jour une femme », Céline Dion, dont vous faites la 1re partie de sa tournée en 96, rencontre dingue ? C’était super. Mes premiers grands moments sur scène, j’ai découvert le plaisir que ça pouvait engendrer. Un moment très étonnant. J’étais parti pour 3 ou 4 dates, et au final, ils en ont ajouté une dizaine. Après ça, c’est l’explosion, vous « Allumer le feu », celui des autres aussi : Pagny, Hallyday… c’est un autre cap ? J’ai le sentiment que ça a toujours été l’unique cap, à vrai dire. Ecrire pour les autres. Et encore aujourd’hui. Et c’est

pour ça que je suis assez désinhibé quand je me présente sur scène, ce n’est pas mon cœur de métier, je suis sans pression, sans trac du coup. En fait, je ne me sens pas chanteur. Je suis un musicien. Mon truc, c’est d’être au service de la musique, d’en faire pour les autres. Pour bien écrire pour les autres, c’est un peu « La moitié de moi » qui devient l’autre, faut savoir changer de peau ? Faut surtout être très curieux, aimer la musique de l’autre, la comprendre, savoir la décomposer, pour en saisir l’essence. Après, ce sont des ingrédients à réinterpréter, à composer comme une recette de cuisine, jusqu’à être en phase. Vous n’allez pas proposer un « Allumer le feu » à Etienne Daho, ou « Une chanson douce » à Johnny, quoi que… On « profile » ! J’ai pas fait d’études dans ma vie, je n’ai ni diplôme, ni bagage intellectuel, en revanche, je suis un féru de musique que j’apprends en autodidacte. J’écoute la musique des autres que je dissèque, et comme j’ai des goûts très éclectiques, je me nourris de tout. Et puis, j’ai conservé une âme d’enfant, cette spontanéité,

© Pascal Obispo-France (pochette album)

J’ai besoin de chanter. De chanter les gens que j’aime... Il n’y a que la musique qui puisse me faire supporter la vie.

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cette simplicité qui me sont essentielles pour créer. Trop de questions tuent la création. Faut rester simple, une fois que vous avez compris la technique, la musique de l’autre, quand vous aimez l’artiste, vous avez déjà tout à votre disposition, vous faites alors comme si vous étiez l’autre. Comme si vous lui faisiez un costume sur mesure. J’essaie de faire de la haute couture, parfois les coutures craquent, le sur mesure n’était pas parfait, et puis quelques fois, ça a bien fonctionné ! « D’un piano à l’autre », quelle est la chanson que vous avez écrite pour un autre dont vous êtes le plus fier ? C’est compliqué. Peut-être que les plus nobles à mes yeux sont celles qui ne m’appartiennent plus, à tous les niveaux. Quand une chanson devient un succès, elle ne vous appartient déjà plus, et elle vous échappe totalement quand vous ne percevez aucun droit dessus. Là, elle devient noble. J’ai donné pour « Ensemble contre le sida » (devenu depuis Sidaction, ndlr) des titres, dont un qui a pris une dimension extraordinaire, presque un hymne, c’est « sa raison d’être ».

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Et dans votre propre répertoire quel est votre meilleur « Millésime », le titre le plus personnel ? « So many men » que je chante en duo avec Youssou N’Dour. Une chanson sur la liberté, le métissage, la fraternité…

Pagny. Il fallait lever des fonds pour les hôpitaux. Il y avait urgence. Il y a toujours d’ailleurs. Confinement oblige, on a dû enregistrer nos voix chacun de notre côté, Marc en Normandie, Florent à Miami et moi à Paris.

Vous êtes « Un chercheur d’or » du quotidien : vous pouvez écrire sur tous les sujets, même sur le Covid ? Oui, on a écrit une chanson « Pour les gens du Secours », en hommage aux soignants avec Marc Lavoine et Florent

Même dans ces situations de crise, vous restez « Zen » ? On ne peut pas rester zen dans le monde dans lequel on vit, hyper violent. Faut faire attention à ce qu’on dit, ce qu’on fait, à protéger les siens. C’est

un moment difficile, encore davantage pour les jeunes, qui démarrent dans leur vie dans des conditions folles. Zen… oui, il faudrait l’être… mais en gardant les yeux bien ouverts. Et puis il y a des causes, les restos du cœur, le sidaction, vous êtes toujours mobilisé contre « L’injustice », « L’inacceptable » ? Ça me semble un minimum ! Ma vie, c’est de me mettre au service des autres, de la musique, des artistes… Mais la santé, c’est quand même autrement plus important. C’est une priorité. Chacun fait avec ce qu’il a. Je ne me verrais pas fermer les yeux. Au final, vous êtes un boulimique de musique. Vous êtes vraiment « Tombé pour elle » ? Oui, il y a comme une forme de stakhanovisme généré sans doute par la peur de ne pas avoir suffisamment créé ce que j’avais envie de faire. Aujourd’hui, j’en profite tant que j’ai l’énergie et la voix pour ça. Je travaille beaucoup sur mon application pour générer le plus d’albums possible. J’ai besoin de chanter. De chanter les gens que j’aime. D’explorer d’autres genres musicaux, du jazz, du flamenco, du classique… Il n’y a que la musique qui puisse me faire supporter la vie. C’est mon moyen à moi de reste en vie.

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Tellement boulimique, que le rythme d’un album tous les 2 ans, c’est plus possible. Vous vous dites alors : « Je ne sais plus, je ne veux plus » être enfermé dans un système formaté. Et vous créez votre propre espace de liberté artistique, cette appli « Obispo All Access », un journal intime de rencontres, de découvertes, d’invités, de créativité, de lâcher prise en somme ? C’est en tout cas une façon de vivre à mon propre rythme, d’appréhender la musique dans mon tempo. Celui qu’on me propose ne me va pas. C’est comme si j’avais une formule 1 et qu’on me demandait de rouler à 30 à l’heure ! C’est pas possible. Ma formule 1, ce sont tous mes amis musiciens, des centaines d’idées, de chansons qu’on a envie de faire. Dans mes studios, on fait de la musique non stop. C’est impossible pour moi de faire un album tous

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les 2 ou 3 ans. Je deviendrais fou ! Et cette application est le moyen que j’ai trouvé pour faire toute la musique que j’ai envie de créer, sans restriction. Qui m’aime me suive ! Pour autant, je ne délaisse pas la musique « physique », je viens de sortir l’album « France ». J’ai été disquaire, la musique qu’on va chercher en magasin, ça a du sens pour moi. L’appli, c’est pas pour signer la fin du physique, mais pour avoir un espace pour pouvoir m’exprimer entre deux. Et c’est comme ça qu’en 9 mois, on sort 20 albums. Dans le circuit « officiel », on ne nous le permet pas. J’ai acheté ma liberté. Elle a un coût, le salaire des musiciens, techniciens, des arrangeurs… Et les bénéfices de mes concerts, de mes tournées vont directement alimenter cette espace de création, que je partage chaque semaine, avec mes abonnés. La semaine dernière, c’était un album au piano, la semaine prochaine, je reprends toutes les chansons que j’ai écrites pour Florent Pagny, avec mes arrangements, et au fil des semaines, on va découvrir des ballades entre amis… Je travaille sans cesse sur des chansons que j’ai composées ou celles d’artistes que j’aime et dieu sait qu’il y en a ! Christophe, Chamfort, Aznavour, Jonasz, Cabrel… et tant d’autres.

C’est en alimentant cette appli, que vous êtes retombé sur les morceaux écrits pour France Gall qu’elle ne chantera jamais, ayant décidé alors de mettre un terme à sa carrière. C’est pour ne pas connaître « La valse des regrets » que vous en avez fait un album ? Exactement, c’est en voulant l’alimenter que je suis retombé sur « Ma génération », et puis, en fouillant davantage, j’ai retrouvé des inédits que j’avais complètement oubliés, qui n’avaient pas été redonnés à d’autres, comme « A qui dire qu’on est seul »… Et j’ai voulu les sortir, en m’amusant, en créant un son à la Berger… Je voulais être solaire comme lui.

avec d’autres artistes, documentaires, coulisses…), avec les abonnés, les férus de musique comme moi, tous les vendredis sur l’appli. La scène, votre « Raison d’être », ou en tout cas celle qui vous permet d’exercer votre passion, c’est pour quand ? Pas avant 2023, sauf surprise.

Dans vos « cartons », y a d’autres « Secret perdu » ? Oui, j’ai encore un gros gros dossier qui va arriver d’ici peu. Et plein de pépites qui devraient suivre… Ce sont des choses qui seraient, en temps « normal » (le lent), sorties post mortem. Pour Prince, on aurait retrouvé 6000 titres… Moi, je n’en ai qu’un millier. Alors autant que je travaille dessus tant que je suis là. Au moins, ils seront livrés comme je l’entends ! Et partagés, comme tant d’autres choses (entretiens

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Votre humoriste ?

Marlon Brando

Louis de Funès.

Votre chanteur préféré que vous doublez sous la douche ?

L'auteur que vous dévorez ?

Quel est votre acteur ou actrice préféré(e) ? J’ai toujours adoré Marlon Brando et Meryl Streep.

Votre champion ? Zinedine Zidane.

Si vous me l'offrez, une peinture de Klimt !

ACDC

Sous la douche, ce serait ACDC !

Là, je lis plusieurs choses en même temps. David Byrne « Qu’est-ce que la musique », j’aime les romans de Stefan Zweig : la confusion des sentiments, 24 heures de la vie d’une femme, Amok, Lettre d’une inconnue… Ou la poésie.

Quel est l'artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ?

FAN de...

Quel homme de l'Histoire admirezvous ? Nelson Mandela.

La personnalité politique qui vous fascine le plus ?

Quel est votre héros ?

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D’André

Novecento

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Il y a des visages tellement familiers qu’on a l’impression de les avoir déjà croisés… Et c’est vrai, sauf qu’un écran nous séparait. André Dussollier est de ces acteurs qui font quasiment partie de la famille, qu’on imagine facilement à la table du dimanche midi. D’autant qu’il est d’ici ! PROPOS RECUEILLIS PAR MÉLANIE MARULLAZ

© Christian GANET.

D

u stewart impeccable, mais noceur, dont la coloc’ est chamboulée par l’arrivée d’un bébé (Trois Hommes et un Couffin), au mari complice d’une détective fouineuse et loufoque (Mon Petit Doigt m’a dit), en passant par l’agent immobilier transi, mais éconduit qui entonne Gilbert Bécaud ou Alain Bashung (On connaît la Chanson), André Dussollier promène son élégance discrète, son sourcil circonflexe et sa voix de conteur sur les plateaux de théâtre et de cinéma depuis cinq

décennies. François Truffaut, qui lui offrit son premier grand rôle (Une Belle Fille comme Toi), disait de lui qu’il était « le seul acteur qui répétait les scènes, même après les avoir jouées ». Perfectionniste donc, exigeant évidemment, mais toujours parfaitement juste, il déploie sa palette de jeu du film d’auteur au thriller, de la comédie à la biographie, et prend toujours autant de plaisir à incarner des vies différentes. Et la pandémie n’a pas freiné son appétit ! En cette fin 2021, il accompagne la sortie de trois films : « Boîte Noire » avec Pierre Niney, « Attention à la marche » avec Jérôme Commandeur

et « Tout s’est bien passé », de François Ozon avec Sophie Marceau et Géraldine Pailhas. C’est lors de la projection de ce dernier à Annecy, que nous l’avons rencontré : de titre de film en titre de film, il nous raconte « Toute une Vie » (1974). Activmag : Cet automne, vous avez trois films qui sont sortis coup sur coup, parce qu’ils avaient été retardés à cause du Covid. Comment avez-vous vécu la pandémie, comme une « Cellule de Crise » (2021) ? André Dussollier : Non, pas trop mal finalement. J’ai compté, j’ai réussi à tourner sept films depuis qu’a commencé le Covid. Donc, les films continuaient à se faire, la différence, c’est que leur existence est très courte maintenant : il y en a beaucoup qui sortent, mais il y a une concurrence tellement énorme qu’ils ne restent pas longtemps à l’écran, ils n’ont pas le temps d’exister, de trouver leur public. Ça pose pas mal de questions sur l’avenir du cinéma… Les films d’auteurs, qui étaient toujours prisés et intéressants en France, parce qu’ils pouvaient donner lieu à des choses inattendues, ont du mal à faire leur place.

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Est-ce qu’il y a des petits bonheurs que vous tenez de votre enfance ? Pouvezvous nous livrer « Trois souvenirs de ma Jeunesse » (2015) ? Enfin… de la vôtre ? C’est bien de prendre tous les titres comme ça, parce qu’avec le cinéma, j’ai l’impression d’avoir des vies supplémentaires ! Trois souvenirs de ma jeunesse ? Fatalement, il y en a qui sont liés à Cruseilles, le petit village où j’ai vécu pendant 14 ans, où il y avait 1000 habitants, et où j’ai des souvenirs de jeunesse importants, à la fois le sport, la nature, la montagne… Le foot aussi était très important pour moi, parce qu’outre le plaisir de pratiquer, c’était la possibilité de se réunir. Dans un village, il y a des gens qui appartiennent à des milieux très différents, des fils de paysans, d’épiciers, de fonctionnaires, dont j’étais… Le foot nous permettait de nous rassembler le dimanche, on avait l’impression de faire une Coupe

Le César, ça ressemble bien au métier, c’est doré, mais il y a des creux et des bosses !

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Quels sont « les Petits Bonheurs » (1994) qui vous ont fait tenir pendant cette période ? Déjà, c’était un grand bonheur de pouvoir travailler. Ce n’était pas donné à tout le monde… Mais nous, on n’a pas arrêté de tourner, on a été très surveillés, des médecins nous prenaient la température tous les jours, faisaient des contrôles fréquents… Et les petits bonheurs, c’était de voir mes enfants, de passer des moments avec eux.

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d’Europe à chaque fois, même si on se déplaçait dans le village à 3 km ! Le 3e souvenir important, capital pour moi, c’est quand j’avais 10-11 ans, en 6e au collège de St Julien-en-Genevois, et que j’ai découvert le théâtre grâce à une professeure qui nous a emmenés voir une pièce, elle en montait aussi. Ça a été un vrai déclic, l’ouverture sur un monde très riche, très intense, très vivant. J’ai ensuite continué le théâtre parallèlement à mes études. Quand on parle de ces premières années, de « l’Enfance de l’Art » (1988),

Attention au départ avec Jérôme Commandeur

on pense souvent à quelque chose de léger, mais au début, vos choix n’ont pas été faciles à imposer… Ici, à Annecy, c’était inimaginable, pas seulement pour la famille, mais aussi pour l’entourage, de se dire : “je tente l’aventure”. Mais j’ai fait des études, les diplômes comptaient beaucoup dans les années 70, ça rassurait… On m’a ensuite proposé un poste d’assistant de philologie à la fac d’Oran en Algérie, et j’ai dit : “non, je suis incapable d’enseigner” et là, je suis allé à Paris faire du théâtre. C’était un grand saut, mais je n’avais rien à perdre !

C’était le moment, à 23 ans, où on a envie de donner toute son énergie et si ça ne marche pas, ça ne marche pas, j’ai les diplômes, je ferai autre chose. J’avais l’impression de m’accorder enfin la possibilité de vivre ma vie, de faire ce que j’aimais le plus. Ce n’était pas facile, mais l’obstacle ne m’a pas freiné. Je me suis engouffré dans cette possibilité-là, cours, conservatoire, Comédie Française, j’y suis allé à fond et j’étais content. Il y a toujours des situations dans la vie où on n’est pas assez courageux, mais du coup, je me dis tout le temps que quand on a envie et qu’on va au bout de ses intentions, de ses rêves, on a une chance d’y accéder ou d’avancer. C’est un « Chemin Solitaire » (1990), cette carrière d’acteur ? Oui, c’est vrai, telle que je l’ai imaginée, c’est un chemin solitaire. Ça correspond peut-être à mes origines de fils unique, je me suis accommodé de la solitude très vite. C’est aussi excitant, parce que vous ne devez rien à personne, et c’était un peu la manière dont nous, les apprentis acteurs, on «¢consommait » le métier. Mais c’est un chemin d’autant plus solitaire que c’est totalement imprévisible, on dépend tellement des rôles qu’on nous propose, des films, de leur succès… Tout cela est très aléatoire, c’est les montagnes russes ! Il faut bien s’accrocher à sa passion pour pouvoir tenir le coup face aux aléas professionnels.

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Et avec « les Acteurs » (2000) ou actrices ? Oui, avec les actrices, Sophie Marceau ou Géraldine Pailhas, Charlotte Rampling, ce sont de belles rencontres… Je parle beaucoup de femmes, là, mais Niels Arestrup aussi… Evidemment, quand on a une belle partition, c’est encore plus excitant ! Sabine Azema, Pierre Arditi, je ne peux pas les oublier, Fanny Ardant… Mais ce qui est beau, c’est qu’à tous les âges, vous pouvez avoir des rôles qui vous correspondent et vous permettent de vous confronter à des jeunes générations, il y a une sorte de brassage, de rencontres multiples, avec des gens de tous les univers, de tous les âges, qui est vraiment enrichissant. On dit souvent que le cinéma est « Une Affaire de Famille » (2008), votre fils est comédien, est-ce qu’un jour vous tournerez avec lui ? Ma fille aussi, elle est plutôt dans le théâtre… J’ai tourné avec lui récemment dans un film avec Jérôme Commandeur, qui s’appelle « Attention au Départ ». J’étais très étonné la première fois que je l’ai vu, parce qu’il était le dernier, Léo, à manifester l’envie d’être comédien. Il ne voulait pas faire comme son père… Donc il a fait du droit, il a été journaliste sportif et puis tout d’un coup, le voilà comédien ! Il ne m’a rien dit, il a suivi un cours, fait ses démarches tout seul. Je l’ai découvert dans une pièce à Avignon il y a 3 ans, et il était vraiment très bien, j’ai eu l’impression de voir un comédien que je ne connaissais pas. J’espère

qu’on tournera ensemble, mais il essaie vraiment de faire son chemin sans avoir à se mettre dans mon sillage… C’est peut-être moi qui vais me mettre dans le sien. On parle souvent des différentes voies qu’ouvre le cinéma, dans le couffin de « Trois Hommes… » (1985), vous n’avez pas trouvé qu’un bébé, mais aussi une nouvelle voie, la comédie. Est-ce que c’est un registre dans lequel vous êtes plus à l’aise, est-ce que c’est votre terrain de jeux favori ? Oui, vraiment ! Quand j’étais au conservatoire, avec Nathalie Baye, on passait beaucoup de scènes de comédie, et quand je suis sorti, j’ai tourné avec des auteurs comme Truffaut, j’étais sur des rôles plutôt graves. « Trois Hommes et un Couffin », c’était une surprise agréable, qui correspondait à mes rêves de toujours. Je sortais de « l’Amour à Mort » et les producteurs, les distributeurs ne voulaient pas de moi. Mais Coline Serreau connaissait les acteurs, elle savait que c’est selon la partition qu’on est drôle ou pas. J’étais vraiment ravi quand on me l’a proposé, parce que j’adore le dynamisme de la comédie, la légèreté, la surprise. Et avec « Amélie Poulain » (2001), c’était un peu le fabuleux destin d’une voix, avec un X… Ça me surprend toujours. Je suis sensible à certaines voix, celles de JeanLouis Trintignant, Delphine Seyrig, Gérard Philippe… Il y a des voix comme ça qui me reste en mémoire et que j’adore entendre, qui sont si particulières, qui racontent une personnalité. Mais sa propre voix, c’est difficile à définir… © Création : Caroline@kissima.com - Photo : shutterstock - 11/2021

Malgré tout, ce sont aussi beaucoup de rencontres. Sur quelles collaborations, vous êtes-vous dit : « Ah, le Beau Mariage » (1982) ! Avec Alain Resnais, je le dis tout de suite, sur « Mélo ». J’avais déjà travaillé avant avec lui, mais Mélo, c’était vraiment l’idéal de ce que j’imaginais dans le rapport avec le metteur en scène, avec une très grande écoute de sa part, la possibilité de jouer toutes les nuances que je désirais exprimer, la séduction, l’émotion… C’était vraiment un très beau rôle, quel que soit le destin du film - il a été apprécié par la critique -, j’avais l’impression de rencontrer quelqu’un avec qui je pouvais faire le métier comme j’en rêvais.

Pour quel rôle avez-vous eu l’impression de sortir « Le grand Jeu » (2015) ? Probablement quand il y a les plus grands écarts à faire, que ce soit Staline ou ce rôle dans « Tout s’est bien passé ». Mais, vous parliez de comédie, j’étais ravi de tourner « Tanguy » avec Etienne Chatilliez, de jouer avec JeanPierre Jeunet dans « Mic-Macs à TireLarigot », ou dans les comédies de Pascal Thomas avec Catherine Frot. A chaque fois, il y a un endroit où on peut se dire : “tiens, je peux faire des

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lieu, ça, ça me rassurera toujours. J’ai connu des metteurs en scène qui pensaient qu’ils allaient mourir avec la télévision, le cinéma tout ça, mais non pas du tout, ça reste toujours une envie pour les spectateurs de voir des acteurs leur raconter une histoire. Qu’est-ce que vous aimeriez laisser de vous, dans votre « Boîte Noire » (2021) ? J’aimerais encore faire plein de choses ! J’aimerais bien des rôles surprenants, dans cette boîte noire, des entreprises dans lesquelles je serais partie prenante du début jusqu’à la fin, j’aimerais que la vie dure longtemps…

Boîte noire avec Pierre Niney

Le dernier film qui vous a fait vibrer ? Je pense à ce film allemand, «

la Vie des Autres

» ou «

Fury Road

», avec Charlize Théron, que j’ai vu à la télévision récemment, parce que c’est un déploiement d’originalité, de spectaculaire… Je peux passer d’un extrême à l’autre.

L’acteur ou actrice qui vous touche ? Je suis toujours touché par Catherine Deneuve, parce que j’ai tourné avec elle et j’aime bien aller voir ses films.

Le morceau que vous chantez sous la douche ? « Résiste » de France Gall.

Et jusqu’à présent « Tout s’est bien passé » (2021) ? Oui, même si, encore une fois, comme le disait Odette Laure, montée sur la scène des César une année où elle n’en avait pas eu : “le César, ça ressemble bien au métier, c’est doré, mais il y a des creux et des bosses !”

FAN de... Quel est l’artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ?

Un personnage historique que vous admirez ?

Magritte.

Philippe Semmelweis, un médecin hongrois, qui a découvert le microbe 50 ans avant Pasteur et qui s’est battu jusqu’à la mort pour convaincre ses contemporains de sa découverte.

Le dernier auteur que vous avez dévoré ? En ce moment, c’est Jean Meckert, « Les Coups » c’est très beau.

James Bond

dans Fury Road

Charlize Theron

Est-ce que cette passion du jeu, c’est « l’Amour à Mort » (1984), ce sera jusqu’au bout ? Ah oui, ça c’est sûr ! Et si le cinéma doit

s’arrêter pour une raison ou pour une autre, le théâtre sera toujours là. Parce qu’on n’a pas besoin de beaucoup de choses, ce sont des textes, de la lumière, une salle, des spectateurs… Le cinéma, c’est plus technique, il y a du matériel, des équipes, de l’argent… Mais au théâtre, la magie peut avoir

René Magritte

choses que je n’avais pas faites avant, exprimer ce que je n’ai pas encore eu l’occasion d’exprimer”.

Un personnage politique avec lequel vous aimeriez débattre ?

Un super-héros dont vous auriez aimé avoir les pouvoirs ?

Débattre… Ils sont tous plus forts que moi, je ne pourrais pas tenir le coup.

James Bond, mais on ne me le proposera jamais…

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StarckSystem Il y a ceux qui entretiennent leur corps, l’alimente, le challenge, le font monter dans les tours. Depuis plus de 40 ans, Philippe Starck, lui, nourrit son imagination, défie son potentiel de projection, fait tourner sa force d’invention à plein régime. Mais quand certains pratiquent le sport à hautniveau, sa discipline, son addiction, c’est la création. PROPOS RECUEILLIS PAR MÉLANIE MARULLAZ

© James Bort

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© James Bort

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ar où commencer ? Par le tabouret Bubu 1er, le presseagrumes Juicy Salif, le fauteuil Louis Ghost ou la flamme olympique des JO d’Alberville ? Par la déco des mythiques Bains Douches ou des appartements privés de l’Elysée - sous Mitterand 1er -, la rénovation du Meurice ou du Royal Monceau, le lancement des hôtels Mama Shelter ou du Café Costes ? Par le bateau de Steve Jobs ou le plus long voilier du monde, le premier bâtiment privé gonflable d’Europe ou les logements de l’équipage du module d’habitation de la Station

Spatiale Internationale (ISS) ? On en oubliera forcément… Car il y a plus d’idées dans la tête de Philippe Starck que de bulles dans une bouteille de champagne. Chaque centimètre carré de son cerveau, chacun de ses neurones, est mobilisé par un besoin de créer, permanent, urgent, dévorant… Une effervescence tourmentée là-dedans, mue par une obsession : améliorer la vie des gens. Dans la droite lignée de ce design démocratique qu’il revendique, il imagine d’ailleurs aujourd’hui des maisons qui ne doivent pas “coûter plus cher qu’une voiture”, écologiques et esthétiques. La sienne de maison ? Un havre reculé au milieu des dunes, de l’eau, de la forêt ou

une cabane perchée au sommet d’une montagne portugaise. Loin mais proche, sage mais enfantin, rêveur mais bûcheur, le plus populaire des designers français assume ses paradoxes avec lucidité, entre légèreté et gravité. Activmag : En ce moment, vous travaillez plutôt sur des projets d’architecture, comme la Villa M à Paris ou la Maison Heler à Metz, est-ce que c’est un temps de récré par rapport à la création d’objets ? Philippe Starck : Non, pas du tout, parce que l’architecture est encore un métier totalement archaïque. C’est une somme incroyable d’ennuis, on ne

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J'ai vendu mon âme au diable pour la créativité, je n’ai aucune vie réelle sur le moment. Certains vivent chaque instant de leur vie. Moi, je mourrai en ayant jamais rien vécu de l’immédiat...

je peux dessiner une chaise en quatre minutes, ou que j’ai dessiné le bateau de Steve Jobs en 2h30, c’est vrai. Je travaille en manipulant mes rêves et mon inconscient, tout est prêt dans ma tête : j’ai un hologramme dans mon crâne. Je ne suis que l’imprimante de ma maladie mentale qui s’appelle la créativité. Vous avez imaginé plus de 10

000 objets, est-ce qu’on met autant de soi dans la conception d’une brosse à dent, d’une chaise, d’une maison, du plus grand voilier du monde ou de l’habitacle d’une station spatiale ? Strictement. Je ne peux pas faire autre chose parce que c’est ma nature. Ma nature est d’un genre passionné, - pas irresponsable, mais pas très loin - : je ne mesure rien. Quand je fais, je fais. C’est un fonctionnement, un devoir et un honneur pour moi de donner la même valeur à un cure-dent, à un méga-yacht ou une station spatiale. La qualité de créativité, la rigueur que j’y mets, morale, éthique, politique, économique, écologique, est strictement identique. Après, ce sont les paramètres qui changent, qui en font toute l’aventure et la diversité.

© Sophie Delaporte

crée pas un projet, on résout une multitude sans fin de surprises extraordinairement inventives. Alors pour moi qui suis l’empereur des maniaques, des « control freaks », ça devient extrêmement laborieux. Nous, en plus, nous ne faisons pas de l’architecture répétitive ou commerciale, tout est un prototype, c’est un service de haute-couture. Chaque projet a son propre style, ses propres meubles, ses propres accessoires, sa propre solution architecturale. Chaque projet est une aventure, c’est ça qui m’amuse. Parce que s’il fallait répéter, je me serais endormi depuis longtemps ! Je m’ennuie extrêmement facilement. Ces aventures m’amusent au moment de la création et me détruisent le cerveau pendant les années qui suivent pour les construire. En architecture, il est très difficile de dépasser 60% - et c’est extraordinaire d’avoir 60% ! - de cohérence avec le rêve, le projet. Alors qu’en design, on peut très facilement atteindre 99,9%, avec beaucoup moins de travail et le grand plaisir d’avoir un objet parfait. Le design reste donc un grand plaisir, parce qu’on a l’idée et en quelques minutes, on la dessine, on l’imprime. Quand je dis que

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- Crédits photo : © VERSMISSEN

© Sophie Delaporte

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Vous avez travaillé auprès de très fortes personnalités, de Pierre Cardin à Steve Jobs, en passant par François Mitterand ou Serge Trigano, quelles ont été les rencontres les plus déterminantes dans votre parcours ? Aucune rencontre n’est déterminante dans mon parcours, parce que je suis totalement autiste, légèrement Asperger. Je vis dans mon monde, totalement étanche, totalement autarcique, et je ne rencontre jamais les gens. Je fais ce que j’ai à faire avec eux. Certains sont pourtant des amis. Parce que je suis un sentimental, quand je travaille avec quelqu’un, ma récompense, c’est de voir son sourire au moment où je révèle le projet. La deuxième récompense, c’est quand les clients de mes clients ont le même sourire, que pour eux aussi, c’est un cadeau de Noël. En fait, j’adore faire plaisir.

Logements de l’équipage de la Station Spatiale Internationale

© Sophie Delaporte

La galerie Pompadour

Vous vous dites un peu autiste, vous vivez de manière très isolée, avec votre femme et votre fille. Ces périodes de pandémie, d’isolement forcé, vous les avez donc bien traversées ? Qu’en avez-vous tiré ? Ça n’a strictement rien changé… Ça fait plus de 40 ans que je suis totalement enfermé. Chaque jour, je me lève tôt, je rêvasse dans mon lit pour reprendre bien tout ce que j’ai dans la tête, et je me mets à ma table jusqu’à temps que le projet soit dessiné. Le télétravail même si j’ai horreur de ce mot - n’est pas une nouveauté : je gère ma compagnie depuis toujours par téléphone et par mails, et tout le monde en est très content. Comme je suis assez pénible à cause de mon souci de perfection, qui frôle l’hystérisme, qui tend tout le monde autour de moi, ils sont très contents de me voir une fois par mois ou moins. Parfois, on se rencontre à Tokyo, à Los Angeles, à Milan, mais le bureau, je souffre affreusement d’y aller. Ce qui est paradoxal, parce que j’ai une équipe formidable, que j’aime d’amour ! Ils sont tous jeunes, beaux, brillants, charmants, bien élevés, rigolos… Ce sont des gens que j’adorerais voir dans le privé, mais on a des relations professionnelles, et je ne vois jamais les personnes avec qui j’ai des relations de travail.

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© Sophie Delaporte

Philippe Starck devant le projet P.A.T.H.

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Lustre Joe Tzar

d’ailleurs, parce que je me suis ennuyé tellement étant jeune, que pour ne pas sauter par la fenêtre - ce que j’ai failli faire plusieurs fois -, je me suis occupé, puis sur-occupé.

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Vous avez parlé tout à l’heure d’ennui, vous avez aussi raconté l’ennui viscé viscéral de votre enfance. Est-ce qu’il vous arrive encore de vous ennuyer ? Est-ce que tout ce que vous imaginez occupe votre cerveau totalement ? Hélas, ce n’est pas que ça occupe 100% de ma tête, ça en occupe 1000%! Il y a tellement de projets que ça déborde… Donc, je n’ai pas le temps de m’ennuyer, ce qui est très ennuyeux… Parce que l’ennui est un extraordinaire fédérateur de créativité, de calme, de réflexion. C’est comme ça que j’ai commencé

Vous avez aussi comparé le foisonnefoisonne ment de votre cerveau à une maladie mentale. Une maladie, on en souffre… Malgré tout le plaisir que vous prenez à imaginer, à créer, est-ce que ça vous fait souffrir aussi ? C’est à peu près le même équilibre que pour un drogué. Je ne sais faire que ça et je ne peux pas m’en passer. Quand je le fais, je suis très content, parce que je suis ailleurs. Mais c’est très désagréable pour les gens qui m’entourent, parce que je suis une sorte de fantôme, bien que je sois poli, gentil, aimable, amoureux, même plutôt rigolo, tout le monde sait bien que je suis absent. Donc même s’il ne s’agit pas de souffrance physique, la souffrance est un peu faustienne : j’ai vendu mon âme au diable pour la créativité, je n’ai aucune vie réelle sur le moment. Certains vivent chaque instant de leur vie. Moi, je mourrai en ayant jamais rien vécu de l’immédiat, car je suis un homme de projets, j’en ai plusieurs dans la tête, dans l’avenir, qui sont toujours plus passionnants que le présent. Je suis ailleurs. Malgré le fait que tout ça soit une vie passionnante, formidable, dans des lieux sublimes, avec des gens

extraordinaires, ça ne me touche pas… Je mourrai sans avoir vécu. Vous avez dit : “quand on naît, on signe un contrat avec sa communauté”, quel était le vôtre et pensez-vous l’avoir rempli ? Mon contrat, je ne sais pas s’il est inné, s’il est vraiment à moi, ou s’il est acquis par le fait de ma courte, mais lourde éducation religieuse. J’étais dans un collège catholique, après la guerre. Ils avaient des véhicules tout terrain, des véhicules militaires cachés, ce sont des gens qui avaient sûrement dû évacuer des Nazis… C’était suffisamment lourd pour me faire accepter que tout ça était inacceptable, et en particulier la croyance. Mais malgré tout, j’ai entendu des choses : qu’il fallait partager et qu’il fallait servir. J’ai eu l’impression que mon destin était d’aider ma communauté à avoir une meilleure vie, d’essayer de partager le maximum de mon savoir-faire, du peu de talent que j’avais. J’ai fait tout ça avec la plus grande foi et la plus grande rigueur. Estce que j’ai l’impression d’avoir réussi ? Non. Pour la bonne raison que la chose la plus belle, c’est de créer la vie… J’en suis incapable. L’autre plus belle, c’est de sauver la vie… J’en suis incapable. J’ai été capable, peut-être, de donner un peu de rêve, c’est très faible, surtout à une période vitale où il n’est

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plus question d’améliorer la vie, mais de la sauver, avec une violence et une urgence extrême. Donc, je me sens incapable, impuissant, et je regrette énormément mon manque de confiance en moi, ma solitude, qui m’ont coupé entièrement de la société étant jeune.

Fauteuil Louis Ghost

Comment ça ? Si j’avais été un peu plus à l’école, j’aurais pu faire des choses plus intéressantes que des brosses à dents, qui auraient peut-être pu sauver des vies. Quand je travaille sur un sujet, même des sujets très sophistiqués comme les navires ou les stations spatiales, je suis très bon, je comprends tout. Donc, si j’avais eu plus de formation, j’aurais pu faire mieux. Ce qui aurait été dans la continuation… Mon père, à 17 ans, fabriquait de ses mains ses propres avions, avec lesquels il volait. Il les a construits, il avait une usine d’avions. Donc j’avais un héritage mental clair. Et moi aussi j’ai créé, mais je suis reparti en faisant des balais pour les toilettes ou des brosses à dents… Il y a donc une rupture de charge dans la créativité de la famille,

que j’essaie de récupérer en travaillant dans l’espace, ou pour des projets écologiques, des choses très techniques, mais malgré tout, je n’en suis pas l’auteur, je suis autour… Ce qui est déjà énorme, tout le monde n’est pas « autour » non plus… Oui, mais si je n’ai pas d’ambition du tout, j’ai une exigence absolue. Donc, à l’intérieur de ma bulle, ce que j’ai créé, je l’ai fait super bien, sauf que ma bulle est inutile. Ça ne servait à rien de faire aussi bien une bulle. Vous vous définissez plus comme un explorateur que comme un designer ou un architecte. L’explorateur part en terres inconnues, il y en a certainement que vous n’avez pas encore explorées, en dehors de cette bulle ? Sûrement, mais j’en ai quand même bien fait le tour. Les sujets que je voulais voir, je les ai vus. Maintenant, ce ne sont plus des défis scientifiques qui sont devant moi, mais un défi sentimental, peut-être le principal : être gentil avec ma femme, être présent pour mes

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© Mattia Aquila

enfants, être empathique, être humain au lieu de « sur-humain », comme dit ma femme, mais je pense que ça veut aussi dire « inhumain ». Donc, c’est vers l’humanité qu’il faudrait que j’explore plus. Je suis une bonne personne, une très bonne personne, mais je suis un théoricien… Vous êtes dur avec vous-même… Oui ! Il faut l’être. Ce n’est pas de la dureté, c’est de la lucidité. Si on n’est pas lucide avec soi-même comment va-t-on s’améliorer, comment va-t-on changer ? On existe simplement en tant qu’animal ayant pour but d’améliorer notre espèce. Basta cosi ! Les gens à la recherche du bonheur me consternent, ceux qui cherchent la richesse me font honte. La seule beauté, c’est de recevoir un acquis de ses parents et de la sociésocié té, de travailler toute sa vie pour faire mieux et de le transmettre aux enfants et à la société future. Le reste n’a pas d’importance. Il y a devoir d’évolution permanente. Moi, j’évolue en permaperma nence. Chaque seconde, j’évolue.

FAN de...

Quel est le morceau qui vous fait vibrer en ce moment ? Oh la ! J’ai une sélection tellement formidable… Comme je travaille 20h sur 24, pour me concentrer, le mieux, c’est Brian Eno. Ou le très bon Alva Noto, l’excellent Jóhan Jóhannsson, ou encore le très joli Max Richter… Mais un des meilleurs chanteurs du monde, bien qu’il chante faux et pratiquement à voix basse, s’appelle Owen Ashworth, c’est magnifique. J’ai une grande affection pour lui, parce que si la 1ere partie de ce que je vous ai dit est une musique totalement théorique, l’autre est une musique absolument sentimentale, totalement humble.

En peinture, j’aime bien mon « frère », Gérard Garouste, et j’aimais beaucoup son beau-frère, David Rochline. Et en tant qu’artiste étranger à ma tribu, j’aime Néo Rauch, mais c’est introuvable hélas.

Gérard Garouste

Brian Eno

Un artiste dont vous aimeriez avoir une création chez vous ?

Un auteur que vous dévorez ? Je suis amoureux de Victor Hugo, non pas pour ses livres, mais pour son rôle de grand professeur. S’il a été enterré au Panthéon, ce n’est pas pour la qualité de ses livres, mais parce que tout le monde sait ce qu’il a appris aux gens.

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Un personnage historique que vous admirez ? Platon, P laton, Ptolémée, Eratosthène, qui meme sure la terre avec un chameau, un puit et un bâton de 30 cm. Je suis aussi impressionné par Napoléon, le génie absolu mais évidemment dans la 1ere partie de sa vie - quand il prépare sa campagne d’Egypte. C’est d’une intelligence extraordinaire ! Il est au-delà de l’ultra-modernité : il ne sait pas faire une invasion sans remplir ses bateaux de scientifiques de haut niveau. C’est le génie absolu, mais hélas, le pouvoir corrompt, rend fou, et après ça s’inverse totalement.

Un super-héros dont vous aimeriez avoir les pouvoirs ? Etre invisible, ça doit être rigolo, mais assez rapidement, ça doit tourner mal, on doit faire des choses pas bien. Lire dans les pensées des autres ? Mais c’est aussi dangereux, on peut en abuser. Un pouvoir qui doit être sympathique, c’est de voler… Nous sommes la seule espèce animale terrienne qui a voulu détacher son ombre du sol, depuis toujours, il y a une pulsion de vouloir voler qui est extraordinaire.

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/ JUAN ARBELAEZ /

A 33 ans, Juan Arbelaez est un chef cuisinier décomplexé, entrepreneur compulsif, star des réseaux sociaux, chroniqueur TV. On ne l’arrête pas ! Ou juste quelques minutes pendant Toquicimes à Megève...

de

PROPOS RECUEILLIS PAR LARA KETTERER

J

uan Arbelaez a le feu en lui, le feu sacré de la cuisine, certes, mais pas seulement. La bouillonnante Colombie coule dans ses veines, et s’il est venu s’installer à Paris, ce n’est surtout pas pour se poser, mais bien pour explorer. Ses terrains de jeu ? Le monde culinaire bien sûr, celui des médias et des réseaux sociaux ou encore celui de l’entreprise. Déjà à la tête de 13 restaurants et 300 employés, le jeune chef n’est jamais rassasié. Il y a quelques semaines, il venait à Megève présenter sa nouvelle collaboration avec Cocorico N’Co, l’après-ski ultra festif et gourmand de Tignes et Val d’Isère. Une aventure qu’il partage avec l’étoilé de Megève Emmanuel Renaud, le Lyonnais désormais parisien et finaliste de Top chef 2014 Thibault Sombardier et le pâtissier chocolatier de la Croix Rousse Sébastien Bouillet. Un casting 4 étoiles - imaginé par l’agence « Oui chef-fe » -, une fine équipe intenable à Megève ! Activmag : Tu viens de prêter ta voix à un personnage d’Encanto, le dernier Disney dont l’action se déroule dans ton pays natal, plutôt inattendu comme aventure ? Juan Arbelaez : Oui, ça a été une expérience de dingue. Tu rentres dans le panthéon des enfants, un vrai rêve de gosse… Bon, je joue le père de l’héroïne, c’est un petit rôle, mais hyper touchant, je me suis régalé à le faire ! C’était un moment magique. Mais comment c’est arrivé ? J’ai ouvert mon resto colombien il y a 4 mois. Et il s’avère que Boualem Lamhene, un des dirigeants de Disney est venu y manger. J’ai fait un peu le saltimbanque en racontant l’histoire des plats, et à la fin du dîner, il me dit, “toi, tu vas faire une voix pour notre film. Ce serait bien qu’on travaille ensemble !” Moi, j’ai pris ça pour des paroles de fin de soirée… Mais le

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faimde mot

l'histoire

lendemain, 7 heures, j’avais un coup de fil m’invitant à faire des tests. Et ça s’est enchainé ! J’ai donc prêté ma voix à Agustin, un Colombien dont l’épouse a le don de guérir les autres grâce aux plats qu’elle prépare… Pas si loin de la réalité… Ça m’a replongé dans ma famille, à Bogota… Pour moi, à travers leur cuisine, mes grands-parents avaient le superpouvoir de réunir les gens, de leur faire oublier leurs soucis ! Je rêvais d’avoir le même don qu’eux, petit… Et au final, je l’ai peut-être. De cette Colombie, tu gardes quoi ? J’ai la chance de venir d’un pays avec un peuple d’une générosité exceptionnelle. C’est un pays assez modeste, mal connu ou connu pour les mauvaises raisons, mais qui a une vraie joie de vivre, qui vit en couleurs, en musique, qui ne se plaint pas et qui va de l’avant. Forcément cette culture m’a marqué et me donne toujours la force de continuer, jamais lâcher. C’est un pays dont tu tombes forcément amoureux. Quel gamin étais-tu ? Un gamin débordant d’énergie, curieux, insouciant, un chien fou ! Bon, en fait, t’as pas grandi ? C’est vrai, et j’espère ne jamais grandir ! Je m’émerveille de tout… Dans cette insouciance, cette naïveté, il y a une sorte de beauté presque poétique, ce serait dommage de la perdre. Tu aurais pu faire un autre métier ? J’aurais pu être comédien… j’aurais adoré changer de masques, vivre un éventail d’émotions, jouer une multitude de rôles. Mais jeune, j’avais imaginé devenir publicitaire, pour la créativité, les brainstormings, l’inventivité… Mais au

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final, au cours d’un stage, je me suis révélé piètre publicitaire et j’ai découvert que je pouvais trouver tous ces aspects dans la cuisine. Et depuis, ce terrain de jeu me passionne. Alors, du coup, comment passe-t-on d’un jeune de 18 ans quittant sa Colombie natale à un chef à la tête de 13 restaurants parisiens, 15 ans plus tard ? Il y a bien sûr beaucoup d’envie, il y a aussi le fait de ne pas redouter l’échec. Se ramasser et se relever, ça fait partie de l’apprentissage. Et mon côté tête brulée a contribué à accélérer le mouvement. Je suis probablement un peu kamikaze, à foncer tête baissée sans trop réfléchir aux risques. Ça m’a parfois desservi, mais bien souvent fait avancer, en mode turbo. Et puis je me suis bien entouré. J’ai la chance d’avoir créé un groupe de restauration avec mes 2 meilleurs amis, qui sont aussi mes associés. Grégory et Pierre-Julien Chantzios. Ensemble, on pilote quelque 300 employés… Mais pour en arriver là, c’est avant tout de la passion, être fou amoureux de ce métier et ne pas trop compter les heures… Et puis je ne me suis jamais réveillé en me disant que j’allais « taffer », mais toujours que j’allais faire ce que j’aimais, ça aide… Tes premiers pas en cuisine ? J’ai toujours regardé ma mère et mon grand-père cuisiner. Et à 15 ans, j’ai travaillé dans un burger en Colombie, même si ce n’était pas de la grande cuisine, j’ai adoré l’expérience. Et dès que je suis arrivé en France, j’ai intégré l’école de cuisine du Cordon Bleu. J’ai travaillé ensuite chez Gagnaire, au George V et au Bristol, un passage à Top Chef, bref le passage, et j’ai ouvert mon premier resto ! C’était il y a 8 ans. Aujourd’hui, on en a effectivement 13.

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De Bogota à Paris, quelle cuisine te porte ? C’est difficile de donner une seule cuisine. J’adore découvrir de nouveaux produits, de nouvelles techniques, je suis dans une cuisine de découverte. Et ce sont ces découvertes qui deviennent opportunités. J’ai commencé à faire mon huile d’olive bio en Grèce, auprès de Greg et Pierre-Julien. Et ça m’a donné envie de créer Yaya (aujourd’hui 5 restaurants grecs festifs sur Paris, avec chacun une région à l’honneur), pour mettre en avant cette cuisine grecque généreuse. On vient d’ouvrir Bazurto, un restaurant colombien, je m’éclate

à réfléchir la carte de Ma Cocotte, où l’on va manger des cuisses de grenouilles, des escargots, l’œuf mayo… de la cuisine plus classique. Ce que j’aime, c’est ne pas avoir de routine, sauter d’une cuisine à une autre, apprivoiser toutes les techniques, explorer tous les produits. Dans ton parcours, de quoi es-tu le plus fier ? Peut-être d’avoir réussi tout ça dans une démarche respectueuse, des autres, comme de l’environnement. Pourvoir me retourner en me disant qu’on a avancé sans tout broyer sur notre passage. On a le premier resto qui n’utilise plus de plastique à usage unique. C’est un état d’esprit, vivre cette passion pleinement et pouvoir en être fier. Ta femme, Laury (Thilleman, Miss France 2011, ndlr), quel rôle joue-t-elle dans ta vie ? C’est un guide, ma source d’inspiration. Elle a cette capacité à accepter l’autre avec ses bons et ses mauvais côtés, ses forces et ses faiblesses. Elle m’impressionne. Pour la première fois de ma vie, j’ai l’impression non pas de regarder quelqu’un, mais de regarder dans le même sens. On grandit ensemble. Ces 2 dernières années ont été particulières, comment astu vécu cette crise ? On a réussi à s’adapter en passant très vite à la vente à emporter. Ce qui n’était pas rien à mettre en place sur tous nos restaurants. Mais c’était déjà dans nos plans d’évolution à moyen terme. Au final, le Covid nous a fait gagner 2 ans ! Et puis le confinement nous a permis, avec mes associés, de nous poser, de réfléchir à de nouveaux projets, de nouvelles offres. J’aime, devant chaque problème, me creuser la tête pour trouver une solution et grandir. Ce fut, en vrai, une période très enrichissante et constructive. Dans quel environnement es-tu comme un coq en pâte ? J’ai la chance d’être un bon passe-partout. Je suis comme un poisson dans l’eau en cuisine, naturellement, mais avec les clients aussi, j’adore côtoyer les gens qui font la fête, j’ai toujours aimé le contact humain, les échanges avec les médias, les réseaux sociaux… Et même dans les situations stressantes, quand je suis vraiment sous pression, j’aime ces sensations.

@sipapress

Les réseaux sociaux, ça fait maintenant partie de la vie d’un chef ? Ce n’est pas une obligation. C’est un outil comme un autre… Quand on apprend à s’en servir, ça devient intéressant. Pour moi, c’est un ingrédient de plus à mes recettes. C’est un axe de communication rapide, dynamique avec lequel tu gardes un contact direct avec ton client, c’est aussi un service aprèsvente immédiat. Moi j’aime bien cet outil, ce partage… Et la télévision ? La télé, c’est différent, ce n’est pas toi aux manettes. Ce sont des gros budgets, des chaines qui décident… Il faut déjà qu’elles s’intéressent à toi et qu’elles te proposent quelque chose qui te correspond. Ça fait beaucoup d’étapes… Mais si demain, on me propose une émission cool en accord avec mon état d’esprit et mes valeurs, pourquoi pas !

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Je suis probablement un peu kamikaze, à foncer tête baissée sans trop réfléchir aux risques. Ça m’a parfois desservi, mais bien souvent fait avancer, en mode turbo.

Du coup, tu dirais que ta vie est un cocktail de quoi ? Joie, amour, fidélité, passion, excès et équilibre !

suis un hyper actif. Me poser plus de 7 minutes sur une chaise longue, c’est pas possible !

Intéressant mariage qu’excès et équilibre ! En fait, je crois qu’il faut savoir salir pour nettoyer. Nettoyer quelque chose de tout le temps propre, ce n’est pas excitant. Tu vois, j’aime bien manger une volaille rôtie entière avec un jus bien gras, et une bonne bouteille de vin, sans oublier les desserts ! Et le lendemain matin, je vais aller courir une heure et demi ! J’aime les excès que j’équilibre. Je ne vis pas de brocolis et de laitue !

Ton paradis à toi, c’est quoi ? J’aimerais bien avoir un resto face à l’eau. Une dizaine de places assises. Dans mon paradis, l’argent n’est plus un problème, j’ai un jardin à côté pour faire pousser mes légumes. Pouvoir mettre dans l’assiette uniquement ce que je pêche, chasse et cultive… Vivre un peu en autarcie. Un jour, je le ferai !

Ta journée type ? C’est celle qui ne ressemble pas à la précédente ! Tes dernières vacances, c’était plutôt coquillages et crustacés en bord de mer ou coquillettes et reblochon à la montagne ? C’était coquillages et reblochon à la plage en montagne ! En vrai ! Cet été, on a pris le van et on a fait toute la côte de la Galice et comme le temps tournait au mauvais, on est rentré dans les terres. J’ai souvenir d’avoir mangé la meilleure côte de bœuf du monde dans un restaurant de montagne, là-bas, un repas bien chargé, comme j’aime. C’était parfait. J’aime particulièrement la montagne l’été, j’ai eu la chance de venir en séjour à Megève faire des randos à vélo absolument magnifiques. On ne profite pas assez de la montagne en cette saison selon moi et pourtant, c’est vraiment top. Tes moments de détente ressemblent à quoi ? A tout sauf de la détente ! Il faut toujours que je bouge… Je

L’aventure Cocorico N’Co, à Val d’Isère et Tignes, ça représente quoi ? C’est avant tout une histoire de souvenirs… Je ne skie pas depuis très longtemps, mais c’est à Val d’Isère que j’ai fait mes premiers pas sur des planches ! Et mes premières gamelles… J’adore cette station. Cocorico est un lieu festif totalement dans ma philosophie. On aime le partage, la bonne musique, se régaler. Tu sais, dans mes restos, on fait appel aux mêmes producteurs, aux mêmes produits que les étoilés, juste on les réfléchit différemment, on crée une ambiance de partage, on mange dans l’assiette de l’autre, on rigole, c’est notre état d’esprit. Et Cocorico N’Co est dans la lignée de ce qu’on aime faire. Apporter aux amateurs d’après-ski, qui en général vont faire la bringue ensuite, une offre gourmande différente, ah oui, ça va twister ! Et le faire avec Manu (Renaud), Thibault (Sombardier) et Seb (Bouillet), des copains que j’adore et que je respecte profondément, c’est une super aventure ! Un mot sur Emmanuel Renaud ? Manu, on est obligé de l’admirer ! C’est un passionné, dévoué corps et âme à son métier… On est allé choper

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@ Matthieu Khalaf

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des champignons à 5 heures du mat’ ensemble dans la montagne. Pour moi, c’est un mentor : il est au sommet de son art, reconnu de tous et d’une simplicité incroyable, d’une vraie gentillesse. Même avec son succès, il a su garder la tête sur les épaules et les deux pieds bien ancrés au sol.

Quant à Sébastien Bouillet ? Seb, c’est un pote de longue date. Un super pro qui maitrise son art à la perfection. C’est bien simple, goûter un chocolat de Seb, c’est comme mettre les doigts dans la prise : tu peux plus t’en détacher ! Il est simple et génial à la fois. Plus qu’un chef, c’est un mec magique !

Ton chanteur préféré que doubles sous la douche ?

tu

Johnny Depp

Carlos Vives, un chanteur colombien avec une énergie folle, il a d’ailleurs signé la BO d’Encanto.

Quel est l'humoriste qui te fait mourir de rire ?

Quel est ton acteur préféré ? J’ai toujours adoré Johnny Depp. C’est un personnage un peu taré, obscur et en même temps solaire. C’est un performer, comme Jared Leto ou Matthew McConaughey.

Quel est l’artiste dont tu adorerais avoir une œuvre chez toi ?

Un jeune que j’ai découvert il y a pas longtemps, Paul Mirabel, complètement lunaire, une autodérision de dingue, c’est exceptionnel.

Quelle est la personnalité politique qui te fascine le plus ?

Quel est l’auteur que tu dévores ?

L'homme de l’Histoire ?

En ce moment, je suis sur Cien anos de soledad (100 ans de Solitude) de Gabriel Garcia Marquez. Etudiant, j’étais un peu fainéant et je me dérobais sur les grands classiques imposés, avec les résumés que je trouvais sur Internet. Aujourd’hui, j’ai envie de retrouver mes racines.

Gandhi pour avoir prôner le pouvoir de la paix, plutôt que celle la force ou de l’arme nucléaire pour avancer.

Théo Curin

Je suis particulièrement fan de street art, de Bansky, de Toxic. Mais une toile de Pollock, ça me dirait bien !

Jackson Pollock

Curin, nageur paralympique qui se met des challenges sportifs de malade dont la récente traversée du lac Titicaca. D’ailleurs, je lui ai fait à manger pour cette traversée… Il est d’une intelligence, d’une force de caractère et d’une joie de vivre qui forcent l’admiration.

Le champion que tu admires ? En dehors de Martin Fourcade que j’adore et qui est un pote, il y a Théo

De Gaulle. Un sacré personnage.

Oskar Schindler

FAN de...

© Alban Couturier

Et Thibault Sombardier ? Thibault, c’est un copain, on est très proches, on a pas mal bringué ensemble ! Et à chaque fois que j’ai mangé chez lui, j’ai pris des claques. Il réfléchit vraiment bien sa cuisine, il a une approche géniale du produit. Je l’adore !

Quel est ton héros? Oskar Schindler, que j’ai pu découvrir au travers de La Liste de Schindler. Ça c’est un héros, un homme extrêmement touchant qui a mis sa vie en danger pour les autres. Il n’a pas des supers pouvoirs, mais ce qu’il a fait est juste hallucinant.

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PU


PUBLI REPORTAGE

Le Ricochet

ou la cuisine terroir inspirée du monde…

Restaurant du Rivage Hôtel & Spa, « Le Ricochet » est aussi le rendez-vous des Anneciens invités à venir se retrouver pour déjeuner, diner, boire un verre ou faire une pause à l’heure du thé. Dès l’entrée, l’atmosphère se veut chaleureuse et éveille les sens. La cuisine ouverte met en appétit avec son four à charbon, idéal pour procurer un gout « barbecue », sa cave de maturation pour les pièces de viandes de choix proposées au poids et son chaudron dédié à la cuisson de plats mijotés. Nicolas Cégretin, un chef ancré dans le terroir et inspiré par le voyage. De Paris à Marrakech, des Philippines au Québec, Nicolas Cégretin a travaillé auprès des plus grands, avant de rejoindre, à 35 ans, le Ricochet. À Annecy, le chef signe une cuisine ancrée dans le terroir qui privilégie les produits locaux. “ 70% de la carte provient de moins de 200 kms d’Annecy. Mise à part la viande exclusivement charolaise ou suisse, les yaourts et les fromages de Savoie, les fruits des vergers de Saint Eustache à Chambéry… ” De ses années d’expatriation, Nicolas Cégretin a conservé une technicité et un savoir-faire spécifiques, le goût pour les épices et un profond respect du produit. Une carte des desserts entre tradition et modernité. Quant à James Choplin, chef pâtissier, il revisite les classiques de notre enfance avec créativité. Le traditionnel Paris-Brest se transforme en un délicieux Paris-Annecy qui marie les produits issus des territoires situés entre les deux villes comme la noisette, le yaourt ou encore le miel, la Tarte citron se compose d’un sablé huile d’olive, confit gingembre, crémeux citron et le duo chocolat café, crumble cacao, biscuit chocolat, crémeux galaxie lait, disque craquant de chocolat noir… La cave à vin exceptionnelle composée de plus de 3000 bouteilles est un autre lieu incontournable. Laissez-vous tenter par une dégustation en suivant les conseils de notre équipe. Au Ricochet les plats et les desserts sont à partager !

Nicolas Cégretin

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© Lionel Beylot

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Haie

d’honneurs Que faites-vous en 47 secondes 37 ? Allez, on vous aide, c’est juste le temps que vous mettrez à lire la première réponse de cette interview, juste la première. Pendant ce temps, Stéphane Diagana, lui, fait un tour entier de stade, soit 400 mètres - on a vérifié -, en tenue saillante et pour corser le tout, parce que ça serait trop simple sinon, il y ajoute une dizaine de haies à sauter en passant. Et personne en Europe ne fera mieux pendant 25 ans ! Alors ? On ne fait plus les malins ? PROPOS RECUEILLIS PAR FRÉDÉRIQUE BANGUÉ ET LARA KETTERER

© Lionel Beylot

U

n palmarès à vous donner des suées sur votre canapé, de champion de France à champion du monde, Stéphane court depuis toujours, court encore et toujours, et ce n’est pas une série de haies qui va l’arrêter. Et même si son ombre - sur les rotules - a rendu son maillot, si l’athlète a rangé ses médailles dans une boîte à chaussures - grosse, la boîte -, l’homme n’a pas fini de survoler les obstacles pour porter haut et loin ses ambitions pour l’athlétisme. Plus encore, il mouille désormais un polo - plus passe-partout - pour faire du sport une

cause nationale, voire un enjeu de santé publique. Hier infatigable sur les circuits, vous ne le rattraperez toujours pas sur les routes de France et de Navarre. On a essayé, on a fini en réa ! A vos marques, prêts ? Lisez ! Activmag : Une mère instit’ et un père militaire, ça devait filer droit à la maison… Stéphane Diagana : Ah ah ah ! Belle entrée en matière !! Alors, oui militaire, mais je ne le percevais pas vraiment comme ça. Pour moi, c’était un marin, qui aimait la mer. Mais oui, il était engagé dans la Marine Nationale, basé à Dakar, puis à

Toulon où il a rencontré ma mère, institutrice. Alors est-ce que ça filait droit à la maison ? Je dirais oui, mais pas de manière autoritaire. Ils avaient donné des principes de vie et de comportements personnels très claires. Un cadre de valeurs définies et bienveillantes qui, si on les respectait correctement, pouvaient laisser pas mal de libertés dans nos choix, nos orientations, sans qu’ils ne s’immiscent dedans. D’ailleurs, on n’a pas eu d’éducation religieuse pour ça. Il a fallu qu’on se construise notre propre spiritualité. Beaucoup de liberté donc, mais aussi de responsabilités, d’autonomie et de confiance, autour de ce cadre.

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Quel gamin étais-tu ? Très actif ! La chambre, c’est sympa, mais dehors, c’est mieux ! J’étais le plus jeune d’une fratrie de 3 garçons, je ne la ramenais pas trop du coup. Pas timide, mais réservé. Je n’allais pas spontanément vers les autres. J’appréciais être en retrait, observer, écouter, je ne cherchais pas le devant de scène. Quel métier pensais-tu exercer alors ? Dans la recherche… Je me souviens d’un jeu de chimie, des expériences, m’être passionné pour les phénomènes naturels, les liens de cause à effet, puis la science… Je me voyais bien chercheur, en quoi, j’en sais rien... Pour assouvir ma curiosité. Pourquoi l’athlétisme, du coup ? Tu t’étais frotté à d’autres disciplines avant ? Très originalement, j’ai démarré par le foot. Mon père étant entraîneur dans un petit club, j’ai donc commencé par là. Mais déjà je savais que je voulais faire de l’athlé. Sauf qu’il n’y avait pas de

club dans le coin. Donc le foot était un prétexte pour courir avant tout ! Et puis j’aimais courir sous toutes ses formes, que ce soit longtemps ou vite, du sprint ou du cross, en sautant des haies ou pas… Après 3 ans de foot, ma mère a été mutée et on a déménagé dans une ville avec un club d’athlétisme. Et c’est là que tout a commencé. Mais jusqu’à 19 ans, je n’avais jamais imaginé en faire mon métier. Je courais juste pour le plaisir, mais quel plaisir !

surtout un moyen pour apprendre sur soi, explorer, pour bien s’entourer. Audelà du geste, dans la vie en générale, c’est l’attitude juste qu’il faut trouver, avec un résultat à la clé attendu, certes.

Jusqu’à ces exploits qu’on te connaît. Tu as continué tes études en parallèle, comment as-tu pu cumuler les 2 ? Euh… en acceptant de terminer mon cursus à 35 ans !! J’ai pris mon temps, fais des pauses quand il le fallait, repris le fil de mes études dès que je le pouvais. Sereinement. Sans impasse. Je gagnais bien ma vie avec mes résultats sportifs, mais pour autant, grâce à mes études, je ne jouais pas ma vie à chaque course… Ainsi, tu laisses dominer le jeu sur l’enjeu.

Et aujourd’hui, ta quête ? Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est plus le bonheur qu’un statut quelconque. J’ai, à un moment, été approché pour être Ministre des Sports. J’ai refusé et ça pouvait étonner autour de moi, mais je ne voyais pas comment ça allait contribuer à mon bonheur. Le poste, tel que je le voyais exercé, le budget ridicule alloué, qui témoigne aussi de la place qu’on donne au sport en France, c’est finalement plus de la représentation qu’autre chose. C’est en tout cas la vision, certes un peu réductrice, que j’en avais à ce moment-là. Mais ne pas voir mes enfants encore petits grandir pendant 5 ans pour aller inaugurer des gymnases et couper des rubans un peu partout en France, c’était trop cher payé !

Sur les circuits, tu étais plutôt à la recherche de l’exploit ou du geste juste ? J’ai toujours été plus intéressé par la recherche de l’excellence, que par la quête du résultat… Se fixer des objectifs, c’est

Donc la politique, très peu pour toi ? Disons que je suis plus tenté par un engagement à un niveau de communauté de communes, de ville ou d’association. J’ai le sentiment que je pourrais

Stéphane Diagana devient champion du monde du relais 4 fois 400 mètres, avec ses coéquipiers en août 2003 au Stade de France.

© Gérard Vandystadt Agence Vandystadt/ Allsport france

Ce n’était donc pas pour fuir l’autorité parentale que tu as appris à courir si vite... Eh non… (rires)

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Quand un jeune, qui pourtant n’a pas dû me voir courir, me dit que je suis pour lui une source d’inspiration, c’est ça ma fierté ! impacter plus facilement, d’être plus utile et efficace en local qu’au niveau national. Quitte à ce que la réussite locale inspire à un autre niveau ensuite et soit modélisée. Mais partir de l’Etat, pour moi, ce n’est pas le bon échelon pour le concret et le changement palpable. Quand tu regardes ta carrière, de quoi es-tu le plus fier ? De mes choix. Mais plus que de la fierté, c’est de la satisfaction, comme si j’avais réussi un TP (Travail Pratique) sur moimême. En soi, ça n’a pas de sens de passer autant de temps à courir d’un point A pour arriver à ce même point le plus vite possible, avec 10 haies au milieu !! J’ai pourtant passé des années à tourner sur les pistes. En revanche, ce que ça demande, les choix que j’ai dû faire, les valeurs que j’ai pu faire avancer

grâce à mes courses, la droiture, le travail, donner le meilleur de soi, respecter l’adversaire dans la compétition, là, ça fait sens. Quand un jeune, qui pourtant n’a pas dû me voir courir, me dit que je suis pour lui une source d’inspiration, c’est ça ma fierté ! Les victoires, les titres, l’argent, la célébrité, c’est rien à côté de l’impression que tu laisses. Les médailles, elles finissent dans une boite à chaussures ! Quels sont tes regrets ou frustrations ? Je n’en ai pas vraiment. Je me suis toujours donné le maximum de chance pour atteindre mes objectifs, alors effectivement pas toujours avec la réussite espérée au bout, comme pour les JO, parfois même par un excès d’engagement. Mais je ne peux pas dire, si je m’étais mis à bosser, si je m’étais plus investi, j’y serais arrivé. C’est difficile de

© DR

LE C

bosser plus, c’est pour ça d’ailleurs que j’ai été pas mal blessé aussi. Je n’étais pas un surdoué comme Ladji Doucouré ! Mais j’ai fait avec mes moyens et j’ai plutôt bien tiré mon épingle du jeu. Et sur ta vie d’homme ? Je suis quelqu’un de plutôt chanceux. Même quand je me casse la gueule en vélo (en 2011, il perd connaissance dans une descente du col de Vence et heurte une voiture venant à contresens, NDLR), j’ai de la chance ! J’ai juste des dégâts sur la carrosserie, mais c’est pas le sujet pour moi. Je peux avancer. Et continuer à profiter de la vie et faire ce que j’aime. De toute manière, je ne suis pas du genre à m’appesantir sur ce qui ne va pas, à me plaindre, je suis un optimiste. Ma mère m’a toujours appris à regarder ceux qui avaient moins que moi, et le sport à regarder plus haut. En fait, ma mère m’a donné un pied gauche et le sport son pendant droit. Et le choix du qui à gauche et à droite n’est pas anodin… Ah oui ? D’un point de vue politique : être capable de penser le bonheur simplement sans avoir beaucoup, ce que savent très bien faire les gens qui ont peu - en

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Champion d'Europe du 400 mètres haies, 9 août 2002 à Munich.

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Afrique ou ailleurs, ils sont prêts à te donner alors qu’ils n’ont rien -. C’est ce pied gauche-là qui te retient d’une fuite en avant d’un bonheur que tu ne pourras jamais satisfaire, d’une frustration permanente, et en même temps, ce qui relève presque du bipolaire, ce pied droit qui a l’énergie pour s’affranchir des limites, pour voir plus haut, pour avancer et réussir, - et ce n’est pas un gros mot ! -. Souvent en France, dès que tu prononces le mot « ambitieux », on le connote négativement, comme si tu avais forcément le melon ! Alors oui, le sport m’a appris à être ambitieux, mais sans écraser les autres - entre rivalité et respect -, juste pour ce que ça t’apporte en termes de développement personnel. Donc, avec ces 2 pieds, ces 2 piliers, je ne suis pas dans l’eau tiède, mais dans mon équilibre. Pour autant, mon ambition n’est pas dans l’accumulation de richesse, j’en ai bien assez pour ce que je veux faire. Je ne suis pas persuadé que plus d’argent à travers une carrière dans le foot plutôt que dans l’athlé par exemple, m’aurait donné plus de satisfaction… Plus d’emmerdes, c’est certain !

© Jean Louis Paris

Tu as conservé 25 ans le record d’Europe du 400 mètres haies, ça paraît dingue… Et oui jusqu’en 2019, un quart de siècle… je ne vois qu’une explication : c’est que les jeunes ne foutaient rien pendant tout ce temps !! (il explose de rire) Ils jouaient trop aux jeux vidéo pour s’entraîner… Les obstacles à surmonter, t’en as fait une spécialité (avec ces haies), quel a été ton plus gros défi ? Celui de l’engagement dans la durée. Le plus dur, ce n’est pas d’être champion du monde, c’est tout ce qui est mis en place avant pour le devenir. Ça prend du temps, réclame des sacrifices et il faut tenir. Pareil pour mon projet de campus sport-santé que je voudrais voir sortir de terre. Beaucoup d’obstacles et de difficultés se sont dressés sur le chemin depuis 13 ans que je le porte, avec Odile, ma femme. Mais je ne lâche rien, ne serait-ce que d’enpour re-goûter à ces sensations d’en stimugagement, d’obstination qui me stimu laient athlète, et pour une finalité un

peu plus conséquente que de courir vite autour d’une piste. C’est quoi ce campus sport-santé au juste ? C’est un lieu de thérapie et de prévention par le sport. C’est mettre en place, sur un même site avec piscine olympique et piste d’athlétisme, des pratiques variées, de qualité et évaluées pour permettre à des gens d’être en meilleure santé, de lutter notamment contre des maladies chroniques grâce au sport. Les gens ont une espèce de fatalité sur le temps qui impactera forcément leur état de santé. Alors que les effets du sport sont reconnus, notamment sur les pathologies coronariennes. Je veux être là pour voir ces personnes reprendre en main leur santé, progresser, alors qu’elles pensaient ne jamais pouvoir renverser la tendance. C’est plus ce qu’on fait de l’année, que l’année qui passe qui nous fait vieillir. Le vieillissement est inéluctable, mais la vitesse du processus, non. On a la main dessus. Et c’est assez sympa de voir les personnes de 60 ans qu’on a déjà accompagnées retrouver leurs 50 ans ! C’est mon plus grand défi, voir avancer le sport-santé sur ordonnance, dans des campus, comme celui qui devrait voir le jour à Mougins, dans les Alpes Maritimes, partout sur le territoire. Des centres qui accueilleront aussi bien des patients que des triathlètes venus s’entraîner pour l’Ironman. Joli défi ! Mais il y en a tellement d’autres, comme celui de la place du sport à l’école. Quand des gamins en sport études croulent sous les devoirs qu’ils vont devoir faire à 20h30, en rentrant de l’entraînement, et qu’on leur dit que s’ils ne suivent pas le rythme, il faudra choisir entre le sport et le cursus traditionnel, que l’éducation nationale ne va pas s’adapter à eux ! Alors que l’OMS préconise au moins 1 heure d’activités physiques par jour chez les enfants, on nous les colle de 8 à 17 heures sur une chaise et en plus, on vient t’emmerder le soir en les empêchant de bouger, avec ces devoirs ! Moi je dis qu’il faudrait faire un procès à l’Education Nationale si un jour un gosse développe un diabète de type 2 à 15 ans ! Ça sert à quoi qu’ils

acquièrent autant de compétences durant leur scolarité, si c’est pour qu’à 40 ans, ils fassent leur premier infarctus, parce qu’ils n’auront pas suffisamment bouger pour être en bonne santé ? S’ils n’ont pas les moyens de mettre plus de sport au collège ou au lycée, pas de souci, mais qu’ils n’empêchent pas de le pratiquer en dehors avec une fin des cours à 16 heures pour tout le monde, et plus des trous de 3 heures dans la journée avec des emplois du temps décousus… Les gamins ne doivent pas être la variable d’ajustement dans l’élaboration des emplois du temps, pour satisfaire les desideratas des profs ! Comme une entreprise a le souci du service client, de son bien-être, l’école devrait l’avoir. Et ses clients, ce sont les élèves ! Pas les profs… La qualité de vie à l’école, faudrait enfin en parler. Et en tant que père, quel message tu fais passer à tes enfants ? Je ne suis pas orienté résultats. Je ne demande pas à mes enfants qu’ils soient majors de promo. En revanche, j’ai 2 injonctions. La première, c’est qu’ils prennent le temps de chercher ce qu’ils ont au fond d’eux, de détecter leurs envies profondes, et ce n’est pas simple, mais quand vous avez trouvé votre passion, quelque chose qui vous anime, la vie est nettement plus facile. Et après, je leur dis : choisissez une chose dans laquelle vous vous engagez fortement, non pas pour vous mesurer aux autres, mais pour aller chercher votre plus haut niveau à vous, c’est ce qui vous fera grandir. La passion et le sens du travail, mais pour toi, par pour l’autre, pour ce que la recherche de l’excellence apporte à ton développement personnel. Je me fous qu’ils fassent Sciences-Po ou une grande école d’ingénieur, ce qui m’intéresse, c’est leur bonheur. Et pour cela, il faut développer des compétences, donc des degrés de liberté dans le domaine qu’ils adorent. Et face à l’échec ? Quand il y a un problème, je dis toujours : vu de mars et dans 10 ans, ce truc sur lequel tu focalises, il ne ressemblera à rien ! C’est le système de défense que j’ai développé quand j’étais athlète pour ne pas te mettre la tête sous l’eau et te noyer. T’as essayé, t’as échoué.

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Et alors ? Ça ne doit pas basculer sur une remise en question personnelle. Et c’est là où l’éducation joue un rôle primordial : si la base est saine, l’échec sera factuel et non une remise en cause de tout ce que tu es. Rappelez-vous la phrase de Nelson Mandela : « je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends ». Ton meilleur souvenir de carrière ? Peut-être mon premier titre de champion du monde. C’est une validation de tous tes choix, du travail fourni, de tes convictions, une réponse à tes questions : peuton y arriver sans « se charger » ? Oui, la preuve. A-t-on besoin de haïr son adversaire pour le battre ? Non, ce n’est pas nécessaire… Le fait de gagner, et devant des mecs qui pouvaient être chargés, ça donne confiance en ses choix de méthode, d’entraîneur, d’éthique.

Toutes tes médailles, titres et records, ça aide pour draguer ? Ah ah ah ! Si je l’avais perçu comme ça, oui, ça aurait pu être un petit soutien motivationnel ! Mais j’étais déjà très motivé !! Et je n’ai pas pris conscience alors de l’atout que j’avais en poche… Mince… J’aurais peut-être dû maintenant que tu m’en parles !!! Bon, avoue, tu as aussi des défauts ? Ah ah ah, c’était le sujet du matin au p’tit dej ! Pour les enfants, je veux toujours avoir raison, cette confiance en moi, en mes connaissances, aurait tendance à écraser un peu leur opinion. Je serais un peu donneur de leçons. Et puis je parle trop ! Et je m’éparpille… Quel regard portes-tu sur l’athlétisme aujourd’hui ? On n’en voit quasiment plus à l’écran… Et les orientations qui sont prises en haut lieu ne vont pas arranger ça ! La situation

est très préoccupante. Ce choix du « laisser filer » technologique, juste pour le buzz et les records, c’est un moyen facile pour faire parler, mais qui ne traite pas le fond du problème, qui est l’organisation des compétitions au niveau international. On a de très bons athlètes, mais on n’est pas capable d’imaginer un circuit qui leur permette d’avoir une notoriété, comme des pilotes de Formule 1 ou de Moto Grand Prix. L’athlétisme a pourtant beaucoup d’atouts : il est esthétique, universel et mixte, il est particulièrement visuel dans toute sa diversité, donc télégénique par nature. Beaucoup d’atouts, mais mal exploités et ça me pose problème. Qu’est-ce que tu préconises ? On a tous les 4 ans des JO, tous les 2 ans des championnats du monde, et entre, on ne raconte rien ! On devrait pouvoir voir, tous les 15 jours, comme la F1, de mars à octobre, de l’athlétisme à très haut niveau avec les mêmes acteurs, les mêmes coureurs, sauteurs, lanceurs, au masculin comme au féminin, afin que le public puisse les identifier. On pourrait imaginer des circuits avec les 16 meilleurs mondiaux de chaque

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Et le pire souvenir ? A titre sportif : quand j’ai dû renoncer aux JO d’Atlanta en 96, alors que j’étais à mon meilleur niveau. Une fracture de fatigue au pied. Terminé ! Je me suis retrouvé dans les tribunes à commenter les Jeux pour RTL. Ça a été vraiment dur à encaisser... Comme une envie de revanche, un

an plus tard, je devenais champion du monde. Et à titre perso : lorsque j’ai vu ma tronche quand on a enlevé mes bandages après mon accident de vélo. Là, j’ai pris peur ! (rires)

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/ STEPHANE DIAGANA /

découvrir très jeune un coup de crayon, un univers et un usage des couleurs uniques. J’ai eu la chance de le rencontrer et sa simplicité était proportionnelle à son immense talent. © Showtime Networks Inc

Claire Danes

On sort doucement d’une longue crise sanitaire qui a tout bouleversé sur son passage, comment tu l’as vécue ? Cette interdiction de sortir lors du premier confinement, ça m’a fait drôle, moi qui suis un hyper actif, mais on s’adapte, comme tout le monde. Ce fut un temps de réflexion, un moment agréable aussi en famille, au moins au début. Après, j’ai commencé à m’ennuyer ferme ! Mais tout ça sans angoisse particulière, on attend que ça passe, même quand il a fallu se reconfiner. J’ai avancé sur mes projets, avec peut-être plus de recul, de disponibilité, plus de temps.

Ton acteur ou actrice préféré(e) ? En fait, je ne suis pas très ciné mais la performance d’actrice que j’ai adorée récemment, c’est celle de Claire Danes, alias Carrie Mathison dans Homeland. Je sais, c’est une série qui date, mais les confinements m’ont permis de la dévorer de manière compulsive…

Ton chanteur ou ta chanteuse préféré(e), que tu doubles sous la douche ? Ella Fitzgerald, Bob Marley, Sting… autant le cinéma, ce n’est pas trop mon truc, mais la musique… J’aurais tant aimé savoir bien maîtriser un instrument !

Quel est l'humoriste qui te fais mourir de rire ? Ah, Djamel !!! Je vois sa bouille et ses deux billes bien rondes et le rire n’est plus très loin…

L'artiste dont tu adorerais avoir une création chez toi ?

Quel est l'auteur que tu dévores ?

Enki Bilal, c’est l’un de mes frères aînés qui collectionnait ses BD et j’ai pu ainsi

Pas d’auteur en particulier, mais j’aime lire pour apprendre et pas forcément

Et comment vois-tu le fameux « monde d’après » ? Je pense que certaines choses resteront. Des remises en question sur les priorités de chacun, sur le besoin de sens, des questions que tu ne te poses pas quand tu as le nez dans le guidon et qui ont débouché sur des reconversions professionnelles notamment. On a une amie qui a un cabinet de bilans de compétences, depuis le Covid, elle ne désemplit pas ! C’est peut-être pas si mal, au final…

FAN de... pour me divertir. Je lis donc plus d’essais que de romans.

Quel est le champion-ne (sportif) que tu admires ? Rafael Nadal. Son palmarès associé à une personnalité hors norme : humilité, détermination, engagement, énergie, grande classe… Un très très grand champion !

Un politique qui te fascines ? Nelson Mandela qui incarne à quel point l’attitude, la constance et la cohérence de la pensée dans la durée confèrent une force phénoménale, même quand on est privé de liberté pendant près de 30 ans. Une force d’âme inaccessible au commun des mortels.

Dark Vador

discipline qui marquent des points au fil des semaines. A la fin de la saison, les 4 moins bons redescendent et les 4 meilleurs de la division du dessous montent. Tu fidélises un public et tu crées des stars. Cette notoriété permettrait aux athlètes de trouver plus facilement des sponsors pour en vivre et inciterait les jeunes générations à prendre le relais… Qui connaît aujourd’hui Van Nieker ? Le mec a pourtant fait 43s 03 et détient le record du monde du 400m. Un circuit changerait tout, raconterait une histoire. Encore faut-il vouloir révolutionner l’athlétisme… Et ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui.

Ton héros préféré ? Dark Vador. Je l’ai découvert en 1979 avec l’Empire Contre-Attaque. Il m’a permis de comprendre tout petit, bien avant que mon coach me le dise 10 ans plus tard, que la première personne dont il fallait se méfier, c’était soi-même…

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Il y a plusieurs moyens de faire réfléchir sur la société : l’ironie, la dérision, la sciencefiction… Dans un subtil mélange des trois, le dessinateur de BD Enki Bilal peint, avec un nuancier de couleurs reconnaissable entre mille et des personnages devenus mythiques, ses inquiétudes face à l’évolution du monde. PROPOS RECUEILLIS PAR MÉLANIE MARULLAZ

Recours vers

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Nikopol T2 Femme piège

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le

futur

utant vous l’avouer tout de suite : à 20 ans, je me suis fait teindre les cheveux en bleu. Comme de nombreuses filles de ma génération, je rêvais d’incarner la magnétique Jill Bioskop. Mais en ressortant du salon, après trois heures de souffrance et un cocktail de produits aussi toxiques les uns que les autres, je ressemblais plus à Desireless ratée par le schtroumpf coiffeur qu’à la Femme Piège (1986). N’a pas le charisme d’un personnage de Bilal (En)ki veut ! Des femmes élancées, déterminées, mystérieuses et sensuelles ; des hommes taillés à la serpe, aventuriers cabossés, tourmentés, mais providentiels… Les protagonistes du dessinateur né en Yougoslavie sont esquintés par des sociétés déglinguées, dans un futur proche toujours sombre, un camaïeu de grisaille électrisé par une chevelure azur ou les éclaboussures écarlates d’un coup de sang. Malmenés, mais détachés, ils posent sur le monde l’œil ironique de leur auteur. Est-ce parce qu’il a grandi dans un pays qui a volé en éclats ? Parce qu’il a dû, adolescent, adopter une nouvelle vie, une nouvelle langue, une nouvelle patrie ? Enki Bilal s’est en tous cas construit son propre monde, dans lequel il projette les travers du nôtre (dictature, obscurantisme religieux, inconsistance environnementale…), afin de mieux les dénoncer. Cette année, il a enchaîné les expos, d’Artcurial jusqu’à Landernau, sorti un livre d’entretiens avec le conférencier Adrien Rivierre, et met actuellement les dernières touches au troisième tome de la série Bug, initiée en 2017. Une saga dans laquelle l’ensemble des sources numériques disparaît, laissant la planète dans une panique totale… Activmag : Le 3e tome de Bug est prévu pour mars 2022, estce qu’il va clore la série ? Enki Bilal : Non, elle ne pourrait pas se terminer en trois volumes, j’ai prévu d’en faire cinq. Il faut quand même développer les personnages, donner des explications sur le bug. On vit dans un monde où le numérique nous rend totalement addict, donc il est toujours intéressant de se demander ce que ça

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pourrait devenir si ce bug venait à faire tout disparaître, qu’on se retrouve totalement à poil, privé de mémoire, de tout un tas de choses qu’on est en train de laisser sur le bas-côté. Le fait d’être confronté à des sujets comme ça nécessite ce développement sur la durée, avec l’actualité, l’évolution du monde qui nourrit la narration. Mais même si je connais la fin de Bug, je ne sais pas du tout ce qui va se passer dans les deux derniers volets. A part une certaine ressemblance physique et un K dans leur patronyme, qu’est-ce qu’il y a de vous dans Kameron Obb (Bug), Alcide Nikopol (la Trilogie Nikopol), Nike Hatzfeld (la Tétralogie du Monstre) ? Une ressemblance, oui et non. Par exemple, Nikopol, c’était clairement un clin d’œil à Bruno Ganz, l’acteur allemand. Il avait un côté très discret, on ne savait rien de lui, mais dès qu’il apparaissait dans un film ou même au théâtre, j’étais saisi. Je pense qu’il y a beaucoup de choses de moi, mes opinions notamment, dans le personnage de Nike Hatzfeld, peut-être aussi dans des personnages féminins. Ça peut être assez masqué, mais sur la société, mes personnages sont un peu mes porte-paroles.

Bug T1

Chez l’un, c’est un dieu égyptien qui prend possession de son corps, chez le 2e, c’est une forme de vie extra-terrestre, chez le 3e, c’est un bug… Et vous, quelle sorte de démon vous habite ? Peut-être un sentiment de liberté que j’essaie de préserver. Ne pas céder à une certaine facilité, aux modes, ça fait partie de ma personnalité. Mon investissement artistique prend énormément de place dans ma disponibilité, y compris face aux autres. Mais tout ça, au profit j’espère, d’être indépendant, de ne pas être contraint par d’autres. J’essaie d’éviter la pesanteur du système dans ma démarche. On va donc dire que je suis habité par un sentiment de liberté, c’est pas un démon...

BIZ

Nous avons été nombreuses à vouloir ressembler à Jill Bioskop, quelle place tient-elle dans votre galerie de personnages ? Lorsque j’ai fait « la Foire aux Immortels », j’avais décidé

Bug T2

On vit dans un monde où le numérique nous rend totalement addict... Et si un bug venait à faire tout disparaître, à nous priver de mémoire...

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Nikopol T2 Femme piège

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de ne pas faire de personnage féminin parce que je voulais montrer une société dont les femmes étaient exclues. Elles n’apparaissent qu’à la fin et sont dévolues à des rôles de reproductrices. Je pensais n’en faire qu’un one-shot et puis, je me suis rendu compte que je m’étais vraiment attaché à Nikopol, je le trouvais riche, intéressant, décalé, avec sa jambe en rail de métro, avec tout ce qui lui était arrivé, ce dieu égyptien… J’avais trouvé quelque chose qu’il fallait pousser plus loin, qui me donnait un espace de liberté. Il fallait un personnage féminin pour rééquilibrer, redonner un élan, et ça, c’était un vrai challenge, lui donner le premier rôle. J’ai découvert ensuite, dans les séances de dédicaces, l’apparition d’un public féminin. C’est peut-être parce que Jill n’était pas un stéréotype, qu’elles y voyaient à la fois quelqu’un de fort, d’étrange, d’inquiétant, de séduisant, qu’elle a touché les femmes. Il y avait aussi la sensualité, et tout un tas de choses qui n’apparaissaient pas dans la BD de cette époque, où les filles étaient plutôt des bimbos. Donc j’ai créé quelque chose, j’en étais conscient sans l’être, c’est le retour des lecteurs et des lectrices qui m’est revenu en boomerang. Quand on pense Jill, on pense bleu…. Vos toutes premières planches étaient en noir et blanc, vous vous êtes mis à la couleur à la fin des années 70. Mais quand avez-vous trouvé votre palette, votre nuancier ? Le dessin noir et blanc, quand c’est fait par Hergé, Joost Swarte, Yves Chaland ou Ted Benoit, qui ont le sens de la ligne claire, l’élégance, je trouve ça magnifique. Mais je n’aimais pas en faire, ce n’étais pas mon style, j’aimais bien rajouter de la hachure, donner du volume, du corps, de la chair, de la texture, et c’est quelque chose que j’ai réussi à rendre surtout par la couleur. La peinture, la gouache d’abord, puis petit à petit l’acrylique, les

pastels… L’évolution s’est faite, avec la technique, à partir des petites histoires courtes de Pilote, et surtout de « la Foire aux Immortels », « Partie de Chasse », mais la palette commence vraiment à se mettre en place avec « la Femme Piège », très importante, et définitivement avec « le Sommeil du Monstre ». Il y a aussi un changement de procédé : en 1995-96, j’arrête de faire des planches constituées de 5 ou 6 cases, le traitement de la case est fait à part, individuellement, dans un format plus grand, donc c’est plus de la peinture que du dessin, c’est la main, le corps qui travaille plus que le poignet, ça change aussi mon graphisme. C’est une méthode qui m’a permis de continuer la BD, sinon, j’aurais arrêté. Je commençais à trouver répétitif le geste d’aligner des cases ; les onomatopées, je les avais supprimées depuis longtemps ; contourner les phylactères (les bulles) en peignant, je trouvais ça insupportable… Là, je dessine, je peins, je monte sur mon ordinateur comme on monte un film, et je rajoute les textes après. « Le Sommeil du Monstre » est peut-être aussi votre album le plus personnel. Vous le situez en ex-Yougoslavie, votre pays d’origine. Vous saviez que vous alliez revenir aux sources un jour, un peu comme votre héros remonte le temps jusqu’aux premières journées de sa vie ? Je n’avais jamais pensé faire de l’auto-fiction, raconter ma vie, ce n’est pas mon truc. Ce sont les circonstances, le fait historique, l’actualité terrible de cet éclatement de la Yougoslavie… Les années 90 sont marquées par cette guerre en plein cœur de l’Europe à 2 heures de vol de Paris. J’étais extrêmement malheureux, parce que ce sont mes origines et que j’avais encore un peu de famille à Sarajevo. Ce lien est ressorti tout à coup de manière très puissante, j’étais obligé de faire le nécessaire

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pour réagir. Le Nouvel Obs m’a proposé d’aller sur les lieux, j’ai hésité et finalement renoncé en me disant qu’il fallait que je règle ce problème moi-même, que j’en fasse une fiction en décalé. Pour moi, ce compte à rebours mémoriel du personnage, c’est une implication totale dans ce qu’a été cette guerre, avec une ouverture sur le monde de demain et sur le laboratoire que je considérais être ce pays, livré aux démons avec cynisme par l’Europe et les Etats-Unis. J’ai imaginé que ça pouvait annoncer quelque chose de plus grave, plus grand sur le plan international et mondial, notamment l’obscurantisme religieux, et je ne me suis pas trompé. Ce qui est arrivé le 11 septembre 2001 m’a scotché, m’a sidéré, comme beaucoup de gens, mais c’est exactement ce que j’avais prévu. Dans vos livres, le futur est toujours plutôt inquiétant… Là, il commence à m’inquiéter sérieusement, oui ! Je pars du principe qu’on est le vivant le plus évolué sur cette planète, donc on est un peu responsable de ce qui se passe. Et on a quand même passé le XXe siècle entre deux guerres absolument atroces, plein d’autres conflits, et l’épée de Damoclès qu’était la guerre atomique. Là, on est dans un autre cas de figure, on est confronté à une prise de conscience, à une réalité qu’on traine depuis des décennies, qui est le réchauffement climatique, la fragilisation du vivant, de la planète. Ce qui n’empêche pas que je traite les choses inquiétantes avec de l’humour, il y a toujours de la dérision, même dans « Le sommeil du Monstre », le livre le plus dur que j’ai jamais fait, sinon ce serait impossible, et je pense que ça fait partie de l’esprit humain de rire du drame… Mais l’inquiétude est là. Même si je ne me sens pas lanceur

d’alerte, il y a la volonté d’attirer l’attention sur certaines choses qui me paraissent essentielles et qu’on ne voit pas forcément. Je crois beaucoup au regard des artistes qui voient ce que les autres ne voient pas. Vous avez commencé à dessiner en reproduisant un cheval que votre mère avait esquissé, vous dites y avoir trouvé un refuge, c’est toujours le cas ? Pas vraiment non. Le refuge, c’était pendant une période difficile de la pré-adolescence, de l’arrivée à Paris, d’une situation économique délicate. Maintenant, c’est un moyen de m’exprimer… qui est fragile. J’ai failli arrêter après « Froid Equateur ». Il y avait cette guerre en Yougoslavie, et je me suis dit : « qu’est-ce que je vais faire ? » L’idée de reprendre ma règle pour tracer des cases, ce n’était pas possible. C’est là que l’écriture est devenue très importante : dans « Le sommeil du Monstre », il y a beaucoup de texte, ça a désorienté pas mal de lecteurs. Je quittais la zone traditionnelle liée la nostalgie de l’enfance, à la BD, pour quelque chose de vraiment assumé et même violent. C’est un afflux de sang neuf qui m’a submergé à ce moment-là, avec un sujet qui me tenait à cœur. Après, j’ai continué sur cette lancée, mais le dessin n’est pas un refuge, c’est un moyen d’exprimer mes émotions, mes inquiétudes et de les traiter. Dans « Bug », vous imaginez un virus qui s’attaque aux réseaux sociaux, aux données. On vit aujourd’hui avec un virus qui a mis le monde sur pause pendant plusieurs mois… C’est quasiment un scénario que vous auriez pu écrire… J’avais pensé à traiter un sujet de pandémie mondiale, mais

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Nikopol T3 Froid équateur

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j’ai refusé de le faire, parce que c’est un sujet tragique, qui laisse peu de place à l’imaginaire, à la dérision. Je préfère des sujets plus ouverts permettant l’intrusion de l’humour. Le bug numérique le permet. On est dans une addiction, on est responsable, on a créé nous-mêmes ce truc extraordinaire qu’est le numérique. J’aime bien qu’on soit confronté à nos propres conneries.

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Le morceau que vous chantez sous la douche ?

Tennet, film complexe, mais justement, sa complexité m’a ébranlé, m’intrigue, donc je vais le revoir très vite.

Le Poinçonneur des Lilas. Gainsbourg, c’est bien le matin.

L'acteur/actrice qui vous touche ?

Clint Eastwood

Clint Eastwood, parce qu’il ressort un film en tant qu’acteur et réalisateur. Il a plus de 90 ans, je n’ai pas vu son film, mais je trouve ce personnage fascinant avec ses cheveux blancs de vieillard, littéralement, ce visage ravagé, mais toujours beau, je me dis : “mais quel acteur a pu traverser ce temps avec autant d’élégance ?”

Vladimir Veličković

Quel est le dernier film qui vous a fait vibrer ?

Quel est l'artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ? Un peintre, et un homme aussi, que j’aime énormément et qui a malheureusement disparu il y a deux ans : Vladimir Veličković. On est tous les deux natifs de Belgrade. Chose incroyable, on a découvert ça très tard, mais quand il retournait vivre à Belgrade, il vivait dans l’appartement où je suis né… C’est absolument incroyable.

@ Vanessa Franklin

+ d’infos : L’Homme est un Accident, avec Adrien Rivière Editions Belin - Mai 2021. Bug - Tome 1 & 2 - Editions Castermann

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Est-ce que vous restez tout de même un peu optimiste par rapport à ce qui nous attend, au monde de demain ? Est-ce que je suis optimiste sur la maitrise de l’outil numérique et des progrès qu’on va faire ? Oui, je pense qu’on va améliorer beaucoup de choses. Après, il y a quand même le réchauffement climatique, ça va avoir énormément de conséquences, sur le plan de la population mondiale : on est en surpopulation et on n’arrive pas du tout à réguler, on n’y arrivera pas. Ça c’est le côté sombre du tableau, c’est pas la COP Glasgow, c’est le « Flop Glasgow », comme l’a titré Libé très justement… On ne peut pas être totalement optimiste quand on sait qu’on a ça au-dessus de la tête. Mais je me dis que, précisément parce que tout le monde va devenir conscient du danger, on peut être un peu plus unis, parce que c’est ça qu’il faut, que l’humanité s’unisse davantage. C’est pas un vœu pieu, c’est un désir : on ne peut pas continuer à s’entre-déchirer alors que le danger qui est au-dessus de nous peut nous balayer tous d’un coup ! Alors soyons raisonnables, unissons-nous pour essayer de sauver notre monde.

FAN de... Le personnage historique que vous admirez ? L’homme-singe de 2001 l’Odyssée de l’Espace, qui en lançant l’os dans le ciel, en se disant qu'il a découvert enfin une arme pour abattre son ennemi. Il a ouvert la voie à tout, au bien comme au mal.

Le ou la politique avec qui vous aimeriez débattre ? Récemment, j’ai vu beaucoup de débats sur les chaines d’infos en continu et j’ai été absolument consterné par l’absence de nuances, par l’espèce de pavlovisme idéologique quel que soit le côté… Donc j’aimerais débattre avec quelqu’un qui sait encore ce que c’est que la nuance, mais je ne sais pas si ça existe sur le terrain politique.

Le (super)-héros dont vous auriez aimé avoir les pouvoirs ? Celui de voler tout simplement, ça, ça m’aurait plu… Alors je fais un best-of, un mélange, un melting-pot de superhéros et je vole !

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PROPOS RECUEILLIS PAR LARA KETTERER

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ixente Lizarazu a tout gagné, de la coupe du monde 98 à l’Euro 2000, en y ajoutant 2 coupes des confédérations, six Bundesliga, cinq coupes d’Allemagne et autant de coupes de la Ligue. Désigné au passage meilleur arrière-gauche du monde par l’UEFA en 2001, n’en jetez plus, ses coupes sont pleines ! S’il a raccroché ses crampons voilà 15 ans, le foot coule toujours dans ses veines. Il a juste troqué son short en Lycra contre un costume de footballiste taillé sur mesure, qu’il s’empresse de quitter à la moindre occasion… Car son dressing à lui, c’est plutôt maillot de surfer. Son terrain de jeu, il le voit toujours en bleu… Activmag : Enfant, vous étiez déjà un « kazko »… (têtu en basque) ? Bixente Lizarazu : Le fait d’en faire qu’à ma tête, ça s’est révélé avec le temps, et surtout de ne rien faire sous

la contrainte. Gamin, j’étais juste un dingue de sport. J’avais la chance d’avoir une maman qui avait le temps de m’emmener partout, des tournois de tennis à ceux de pelote basque, du foot au surf, à la voile ou la plongée en été. Je m’éclatais dans le sport. Et avec le temps, le caractère s’est affirmé, par la compétition notamment. Mais une chose est sûre, très vite, j’ai compris que j’étais particulièrement mauvais perdant ! Et ça ne s’est jamais démenti ! Mais faut dire que quand on fait de la compét’, rares sont ceux qui aiment perdre. Alors, forcément, ça arrive dans une carrière, il faut, non pas s’y habitué, mais rebondir et savoir s’en servir, y a toujours quelque chose à en tirer. Un peu tête de bois, mais avec votre nom, y’a des circonstances atténuantes… C’est vrai ! « Lizarazu », c’est un lieu rempli de frênes. Le bois est très important

© Archives FFF

Comme le loup, il a souvent besoin de solitude et de grands espaces. Comme l’ours, il est sympathique, quoiqu’un peu râleur ! Comme le requin, il faut toujours qu’il bouge. Et si vous lui mettez un ballon entre les pieds, il y a peu de chance que celui-ci ne touche beaucoup le sol… Bixente Lizarazu est décidément indomptable.

pour moi. J’aime son odeur, son contact, c’est vraiment mon élément ! Et pour cause… votre arrière-grandpère était forestier, vos 2 grand-pères menuisier-charpentier, votre père également, vous avez commencé à taper dans des ballons en bois ? Ah Ah, non ! Mais contre la porte en bois de l’atelier de mon père, ça oui ! Dès que je rentrais de l’école, j’attrapais mon ballon et je tapais pendant des heures et des heures pour m’entrainer. Cette porte a bien reçu ! Votre père était plutôt un homme bourru, gros bosseur, qui ne parlait pas trop, il avait la carrure du rugbyman… avec des mains comme des enclumes, ça incite pas trop à la rébellion ? (rires) Non, mais il était très gentil avec nous. Heureusement d’ailleurs, parce qu’il avait de sacrées paluches façonnées par son métier, trois fois plus épaisses que le commun des mortels, s’il avait dû nous donner une tarte - c’est jamais arrivé -, on aurait fait 15 tours sur nous-mêmes avant d’atérrir! Petit, le foot vous a cueilli tôt. La compétition, ça a commencé avec le curé d’Hendaye… Oui, il organisait un tournoi de quartiers, sur un terrain vague derrière l’église. Je représentais le quartier de la gare, et on jouait contre celui de la plage, de la ville… C’est là que j’ai commencé à marquer mes premiers buts et à montrer certaines qualités... Ado, vous étiez le roi de la jongle ? Ah oui… Je faisais pas mal de

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concours de jonglages, c’était des concours Adidas, et j’étais plutôt bon dans la maitrise du ballon. Ce sont des exercices qu’on utilise souvent dans la formation du jeune footballeur. Et il vous arrivait de jouer contre un certain Didier Deschamps… C’est vrai, j’avais 13 ans, et lui un an de plus que moi. Mais il avait déjà sa taille adulte à 14 ans, avec de la barbe et tout. Il faisait 1m75 quand moi j’en faisais 1m…20 ! D’ailleurs, on se plaignait à chaque fois qu’on jouait contre Bayonne, il nous est même arrivé de demander ses papiers d’identité car on avait du mal à croire son âge ! Vous avez confié avoir toujours rêvé d’être un black… ou plus précisément un All Black… Les haka dans le salon, ça se passait comment ? Fallait pousser les meubles ! Mais c’est vrai que j’ai une passion pour eux, pour leurs valeurs, la culture de cette équipe et ce haka avant les matchs qui met en transe, qui soude. Alors nous, en 98, au travers de la Marseillaise, on vivait aussi

notre moment intense de cohésion. On chantait ensemble, on se serrait… J’aime sentir, toucher les partenaires… Je suis très tactile ! Mettre de l’émotion dans le match, c’est important pour moi. Et les All Blacks, au-delà du haka, ils véhiculent des valeurs extraordinaires de solidarité, de combativité, de respect… tout ce que j’aime dans le sport collectif. Mais alors pourquoi ne pas avoir fait du rugby ? Par pur esprit de contradiction ! Ici, le pays basque est une terre de rugby, mon père en a fait, mon frère aussi. J’ai pas voulu prendre ce chemin. Avec Didier Deschamps, on est des dissidents ! Petit, mais costaud, comme le bonbon de la pie qui chante, et surtout viril dans les tacles et les duels, parfois un brin sanguin, vous n’aviez peur de rien, ni de personne, même des armoires à glace, c’est de l’inconscience ou vous aviez une super assurance ? Euh, c’est un défi… Toute mon adolescence, on m’a charrié sur ma taille - j’étais plus petit, plus frêle que les

autres -, et c’est resté comme une rage de leur montrer de quel bois j’étais fait. Et du coup, il y avait toujours un match dans le match, l’envie d’aller tamponner les mecs en face et plus ils étaient costauds et plus le challenge était sympa. Si au départ, ça a commencé comme une espèce de révolte, c’est devenu un amusement pour moi. Je savais que j’avais du répondant. J’avais bossé pour ça, pour m’étoffer physiquement, gagner en puissance. Et quel pied de prendre un ballon de la tête face à un mec qui en faisait 2 de plus que moi ! C’est de là que vient votre surnom « Playstation » ? C’est Franck Lebœuf qui m’appelait comme ça, parce que quand je taclais, je me relevais en un éclair comme dans un jeu vidéo ! Vos équipiers vous affublaient d’autres p’tits noms ? Manu Petit m’appelait « Petit bison » pour mon physique « petit mais costaud » comme vous dites. Dans le même registre, pour Didier Deschamps,

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Didier est accro à la compet’, moi, aux sports à sensations. Surf, ski hors piste... que j’ai besoin de vivre physiquement tant que mon corps le permet.

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jouais beaucoup au tennis enfant et je le regardais jouer à Rolland Garros avant de filer reproduire son revers à deux mains sur les cours, ou lifter comme lui, du fond du cour comme lui, je m’habillais en Fila comme lui, il y avait que sur la longueur de cheveux que j’avais lâché l’affaire !

c’était « potiolo » , en basque, c’est un petit mot doux qui veut dire « petit gros ». Tout de suite, ça sonne pas très sympa, sauf quand ça vient de lui… Les JO, un regret ? C’est vrai. Je suis un peu comme Kylian Mbappé, c’est une compétition qui me fait rêver. Je ne connaîtrai pas ce village olympique où les athlètes du monde entier sont mélangés. On a raté les qualifications pour Barcelone… Mais vous n’aviez pas dit que vous le retenteriez en skeleton ? Si ! Mais c’est un délire ! Quand j’ai arrêté ma carrière, je suis parti aux « Etoiles du sports » à La Plagne. Et sur la piste de bobsleigh, j’ai embarqué avec moi deux rugbymen et on s’est essayé au skeleton. J’ai rigolé par qu’ils n’étaient pas fiers ! Mais ça m’a plu. Du coup, j’ai regardé sur Internet s’il y avait des champions dans cette discipline en France et il n’y avait pas grand-monde...

Et là, vous vous dites : y a un créneau !? Je me suis dit : peut-être qu’en m’entrainant, sur un malentendu, je pourrais être sélectionné… Mais j’ai vite arrêté mes conneries ! Y avait quand même des gars balaises qui ne m’avaient pas attendu… Des hommes ont marqué votre vie, pro comme perso. Parmi eux : le commandant Cousteau ? A la maison, on regardait ses documentaires. Et pour moi, ce monde sous-marin si mystérieux, c’était l’aventure ! J’avais mis du ruban jaune sur mes palmes et mon masque pour ressembler à l’équipe de la Calypso. Je plonge toujours aujourd’hui avec le masque ovale qu’ils utilisaient à l’époque. Bon, quand je revois ses reportages aujourd’hui, j’ai un peu plus de difficultés, parce que sur le plan environnemental, c’était parfois limite, mais à l’époque, c’était fascinant ! Bjorn Borg ? Mon premier modèle et le seul d’ailleurs que j’ai eu dans le sport, c’est lui ! Je

Raymond la science ? Ah Goethals… un amour d’entraîneur, fin psychologue et rigolo. A Bordeaux, il nous appelait « ses moustiques » Jesper Olsen et moi pour notre complicité parfaite sur le terrain. Aimé ? J’ai 2 entraîneurs mythiques, c’est Aimé Jacquet et Ottmar Hitzfed au Bayern. Ils sont tout en haut pour moi, tant humainement que professionnellement. On a gagné le plus beau ensemble, la ligue des Champions et plein de titre de Champions d’Allemagne avec le Bayern, et avec Aimé cette première étoile, la Coupe du Monde, en France, contre le Brésil en finale… Inoubliable. Zizou ? La rencontre s’est faite à Bordeaux, il arrivait de Cannes. On a formé ce trio magique avec Dugarry. On jouait les yeux fermés ! Ce qu’on a pu développer aussi en équipe de France. Zizou, c’est un joueur avec qui je me suis régalé. C’est facile de jouer avec lui, c’est même extraordinaire et en plus de ça, humainement, c’est un mec top ! C’est quelqu’un que j’aime énormément. Beckenbauer, votre modèle de reconversion ? Ah oui ! Quand j’étais au Bayern, il avait arrêté le foot, mais c’était la big

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star ! Il était demandé partout, écouté par tous. Il a été sélectionneur de l’équipe d’Allemagne qui deviendra championne du monde en 90 avec lui, entraîneur, puis dirigeant du Bayern, consultant dans toutes les chaînes allemandes. Il a tout fait, tout réussi, avec un charisme de fou. Sa seconde vie a vraiment de la gueule ! Clairement un modèle ! 98, année de folie ? Quelle image gardez-vous de la finale ? On était tellement coupés des médias, du monde extérieur, à Clairefontaine, que je n’ai réalisé l’ampleur du phénomène qu’en regardant mon père, en tribune présidentielle, ce qui, déjà en soi était dingue car on s’était trompé dans le nombre de places demandées pour cette finale et on n’en avait pas pour lui. Au dernier moment, il s’en est libérée une et… en tribune présidentielle, inespéré ! Et donc, quand on est monté pour soulever la coupe, je suis passé devant lui et je l’ai vu en larmes… C’était la première fois que je le voyais pleurer donc je me suis dit : là, il se passe un truc ! J’étais encore dans ma bulle de concentration extrême pour réaliser. Il a fallu 2 ou 3 jours pour que j’atterrisse et surtout que je savoure ! Il paraît qu’il y a une version off des yeux dans les bleus ? Qu’est-ce qu’on aurait pu y voir ? Hum… je ne sais pas… Croyez-moi, c’est mieux que ça reste secret ! (rires)

C’est aussi à partir de là que les joueurs sont devenus plus que des joueurs, des stars, des demi-dieux, des peoples invités sur tous les plateaux télés… Vous l’avez géré comment ? Plutôt bien. C’était marrant. On faisait la une des magazines, on était sollicités pour de la pub, on faisait des reportages sur nous, c’était rigolo. Et en même temps, je crois qu’on avait la lucidité de comprendre qu’il ne fallait pas en abuser, que ce n’était pas forcément notre place. Au bout de 6 mois, tout le monde a compris qu’il ne fallait pas trop se disperser et revenir aux fondamentaux.

Avec Lilian Thuram

Pour moi, ça n’a pas été difficile, car en revenant du mondial, le Bayern m’a offert une magnifique montre et un bouquet de fleurs pour marquer le coup, et ils m’ont dit “voilà, on est supers fiers d’avoir un champion du monde dans l’équipe mais maintenant il faut gagner tous les autres titres avec le Bayern !”. Ils m’ont bien mis la pression ! Mais au niveau de l’équipe de France, je crois qu’on ne l’a pas trop mal géré au final, car deux ans après, on décrochait le titre de champion d’Europe. Mais pour moi, le titre mondial a ouvert la porte à tous les autres derrière.

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Champions du Monde !

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SINCE 1959

Le Lana et Courchevel ont une histoire commune, ils ont grandi ensemble, évolué ensemble pour devenir l’un, un hôtel de prestige, l’autre une station mondialement connue.

La situation de notre hôtel est magique, vous partez du ski-room skis aux pieds et vous êtes en deux minutes dans le centre shopping des plus belles enseignes.

Notre coup de cœur cet hiver le Saint-Nicolas, notre restaurant Savoyard authentique.

Piano Bar Jazzy - Terrasse sur les pistes - Centre de remise en forme - 55 chambres, 28 suites et 2 appartements. Spa By Clarins, un espace novateur dédié au bien-être avec piscine, 2 saunas, 2 hammams aux différentes senteurs et douches hydrojet.

B.P. 95 - 73121 COURCHEVEL Cedex - Tél. +33 (0)4 79 08 01 10 - Fax +33 (0)33 4 79 08 36 70 - info@lelana.com - www.lelana.com

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Depuis, il y a eu un degré de plus dans la starification à outrance, ce foot 2.0, notamment avec les réseaux sociaux... ça vous inquiète ? Le foot ne tourne plus rond ? Je suis content qu’on n’ait pas eu à connaitre ce foot-là, nous… Ce qui m’inquiète, c’est qu’il n’y a plus de nuances. Quand aujourd’hui, un joueur fait un mauvais match, ou juste une erreur, il se fait défoncer sur les réseaux ! Y a un phénomène de meute qui est insupportable. C’est déjà quelque chose que je détestais à l’école, cette meute qui s’attaque au plus faible. Le phénomène est tout aussi violent sur les réseaux sociaux et ça tire tout vers le bas, y compris les médias qui leur accordent de l’importance. 12 ans aux Girondins, 9 au Bayern, 12 en équipe de France. Mai 2006, vous raccrochez les crampons avec votre club de cœur, le Bayern, devant 69 000 supporters et le saladier de champions d’Allemagne, le 5e. Une belle sortie ? C’était une très belle sortie, par la grande porte de l’un des plus grands clubs au monde. C’était la classe ! Et c’était très émouvant. Mais reste que s’arrêter, c’est douloureux. C’était sans doute le match le plus difficile de ma carrière. C’était un compte à rebours… Chaque minute qui passait me rapprochait de la fin. On est encore jeune pour tourner la page d’une carrière.

Accro au bois, on l’a dit, accro aux arbres donc, et il se dit que vous avez même créé une espèce à vous, « l’arbre à 2 branches » pour avoir toujours 2 solutions… Ou même 3 ! Oui… En fait, il me faut toujours plusieurs options, je déteste être dépendant de quoi que ce soit. C’est pour ça que j’ai poursuivi mes études en parallèle du foot. Si ma carrière avait dû s’arrêter précipitamment pour blessure ou parce que je n’étais pas assez bon, je ne voulais pas me retrouver le bec dans l’eau, dans une impasse. Aujourd’hui encore, dans votre reconversion, votre arbre à 3 branches vous met à l’abri… Oui, exactement ! En bossant pour la télé (TF1), la radio (Radio France) et la presse écrite (L'Equipe), j’ai 3 types de médias pour m’exprimer, et si l’un devait perdre un droit de diffusion, ou rencontrer une difficulté, j’ai suffisamment diversifié mes ressources pour passer le cap. Et puis intellectuellement, c’est sympa de multiplier les approches, de toucher à tout. Aux documentaires également. Je suis curieux et je ne supporte pas la routine, c’est donc le bon équilibre pour moi. Vous avez même créé votre profession sur mesure : footballiste !! Oui, parce que je déteste le terme de consultant. C’est trop moche !

Deschamps m'a dit être drogué à l'adrénaline que lui procure le foot et l'équipe de France, votre drogue à vous, c'est la même, mais vos dealers sont ailleurs ? Oui, l’adrénaline, c’est la même. Didier est accro à la compet’, moi, aux sports à sensations. Que j’ai besoin de vivre physiquement, pas par procuration, en tout cas, tant que mon corps me le permet. Vous avez d’ailleurs comparé les endorphines, que vous trouvez dans le sport, à des bains de jouvence... C’est certain. Après, il faut adapter le choix des sports à ton âge. Le vélo par exemple, tu peux le pratiquer jusqu’à tard, la natation aussi. Et c’est un bienfait indiscutable pour ton corps. A bientôt 52 ans, je m'éclate encore dans beaucoup de sports différents. J'ai besoin de ma dose. Au final, je n’ai renoncé qu’au foot ! La mer, ça toujours été votre refuge ? Un refuge mouvementé. Un refuge d’adrénaline aussi. Oui, c’est un univers dans lequel je me sens tellement bien, autant en-dessous qu’en surface. Plongée, surf, voile… Dès le contact avec l’eau, c’est l’alchimie. Je suis un dingue de mer, et le plus bel endroit au monde pour moi, c’est la Polynésie française. J’en reviens, là et j’y retourne dès que possible.

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On n’a rien compris ! On ne peut pas prendre toutes les ressources indéfiniment, on ne peut pas construire indéfiniment...

En 2003, vous lancez d’ailleurs « Liza pour une mer en bleu… », un moyen de lui rendre la pareil ? Ma fibre environnementale, je l’ai d’abord développée à travers mon rôle de parrain de la Surfrider Foundation qui milite pour la protection des littoraux et océans. Et suite au naufrage du pétrolier Prestige et de la marée noire

sur les côtes de Galice, j’ai créé la fondation « Liza pour une mer en bleu ». C’était donc en 2003, 20 ans plus tard, on en est où ? C’est pas brillant ! Je trouve qu’on n’a rien compris ! On se comporte toujours aussi mal. On est incapable de cohabiter. L’animal a aussi droit à son espace,

FAN de...

à son territoire qu’il faut respecter, la nature a besoin d’un équilibre qu’il faut là aussi respecter. On ne peut pas prendre toutes les ressources indéfiniment, on ne peut pas construire indéfiniment. On a toujours besoin de dominer, de conquérir. La notion d’équilibre est visiblement difficile à intégrer dans nos têtes !

Quel est la personnalité politique qui vous fascine le plus ?

Jean-Paul Belmondo, pour son charisme, son énergie et son attitude.

Quel est l’artiste dont vous adoreriez avoir une œuvre chez vous ?

Bjorn Borg

Barack Obama.

Quel est votre acteur ou actrice préféré(e) ?

Un guerrier massaï d’Ousmane Sow

Quel est votre héros préféré, fictif ou réel ? Je n’ai pas de héros, par contre, si vous me demandez mon aventurier préféré, je vous répondrais le Commandant Cousteau... Mais c’est juste si vous me le demandez…

Votre champion ?

Quel est l'humoriste qui vous fait mourir de rire ? J’ai un faible pour Blanche Gardin.

Votre chanteur préféré que vous doublez sous la douche ? Luis Mariano et avec l’accent ! Je tiens bien Mexicoooo…(rires) et en musicien, Ben Harper.

C. Cousteau

Ousmane Sow

Bjorn Borg, mon modèle absolu.

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Écldegénie air N

é dans les casseroles de ses parents restaurateurs, celles qu’on traine comme les gourmandes, à 58 ans, le chef pâtissier porte l’évidence d’un métier passion qu’il blottit sous son gilet de soie, les émotions avec, ça va de soi. Et ça déborde ! De bonheur pour nourriture, de rigueur dans le carburateur, depuis ses débuts en famille, avec son frère à la Table d’Anvers en 1986, il ne parle qu’à travers ses créations « câlins » et son amour du goût, un langage bien à lui, entre tracas et plaisir de la vie. D’une pâtisserie revisitée à l’innovation osée, d’une bouchée craquante à une saveur surprenante, il désarçonne ses pairs et ne s’arrête jamais en chemin, la créa sinon rien et tout ira bien. Transgresseur de techniques de cuisine

Paris 7e, Rue de Varennes, une surprise m’attend, mais je ne sais pas laquelle, à quelques pas de là je tâtonne, mais je suis le tracé… Le numéro 37 m’arrête net, je lève la tête et j’atterrie ! Le meilleur gâteau de ma vie m’attend, avé Paris Brest, Philippe Conticini ! PROPOS RECUEILLIS PAR MAGALI BUY - PHOTOS : KEVIN RAUZY FOODOGRAPHY

dans des desserts à l’assiette, inventeur de la verrine, utilisateur de produits de grande distribution dans la gastronomie d’excellence, chef de cuisine étoilé, aussi, Philippe Conticini se nourrit de tout et balaye sa bienveillance partout, le sourire de mise et le rire gouleyant. Entraineur de l’équipe de France championne du monde de pâtisserie en 2003, invité chouchou dans Le Meilleur Pâtissier, quand il ne revisite pas tarte tatin, Saint Ho ou pâte à choux, il pioche une nouvelle recette dans sa

gustatothèque, à moins qu’il ne réponde à mes questions, espérons que j’ai tout bon ! Activmag : Si je vous dis « émotion », vous répondez ? Philippe Conticini : Sensations fortes, plaisir, goût et surtout compréhension du travail derrière ce goût. La densité, dans mon métier, est quelque chose de très important. Plus il y a de densité, plus il y a de matière. Plus il y a de temps de mâche, plus il y a

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de sensations. Plus il y a de sensations, plus il y a de goût, de plaisir et finalement d’émotions. Mon travail va de la densité à l’émotion, donc si vous me dites émotion, je vous réponds : densité. C’est une forme d’hypersensibilité et d’altruisme, vous avez toujours été comme ça ? Depuis tout petit. Ma mère disait même : “toi tu donnerais ta chemise”. Ça fait partie de mon caractère. Et mon poids aidant, j’ai développé le fait de vouloir me rapprocher des autres, il y a forcément un rapport de cause à effet,

mais oui, j’ai toujours été comme ça. Et vous débordez, jusqu’à pleurer comme une madeleine ? Si ça concerne ma femme, ma fille, ma famille, là oui, sans aucun doute. Il y a 25/30 ans, quand je voyais un film, je pouvais pleurer. Aujourd’hui, je me suis formé une carapace et j’ai grandi, ce n’est plus le cas. Mais je suis touché de la même manière. Un enfant, un animal ou quelqu’un qui souffre me touche profondément. Je suis très empathique, j’ai beaucoup de compassion et je ressens les choses. C’est comme ça, je suis né avec...

Petit, d’ailleurs, on raconte que vous mangiez sur le passe-plat du restaurant de vos parents ? Oui au début, avant que mes parents achètent un appartement digne ce nom, on habitait un petit 2 pièces au-dessus du restaurant. Au bas de l’escalier, la sous-chef de ma mère me servait ce que je voulais, des noisettes d’agneau par exemple. Elle me faisait les plats de la carte, j’ai été biberonné à la nouvelle cuisine ! Un plat souvenir ? Ce n’est pas un plat, mais un dessert : l’éclair au café. Mes parents étaient restaurateurs, ma mère, cuisinière, faisait un peu de pâtisserie, mais pas beaucoup. Et avant de devenir un restaurant gastro, ils faisaient des mariages. A ces occasions, ils avaient des petits fours qu’ils achetaient chez le boulanger ou le pâtissier, comme des petits éclairs au café et au chocolat appelés Caroline. Et à l’heure où le personnel mangeait, je descendais au restaurant et j’allais au fond de la cuisine où il n’y avait personne, j’ouvrais le frigo, je prenais 7 ou 8 carolines au café et hop ! je

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montais dans ma chambre. Je les mangeais vite pour que personne ne me voit, et ma mère râlait toujours parce qu’il lui en manquait. Je lui ai avoué ça dans un livre que j’ai écrit en 1996, où j’ai raconté cette histoire et enfin avoué que c’était moi ! Ah le goût palpitant de l’interdit ! Mais cette nourriture n’a pas toujours été votre meilleure amie pourtant, votre santé a été mise en danger ? En fait ce qui n’a pas été ma meilleure amie, ce n’est pas la nourriture, ce sont les excès. Et bien sûr qui dit « excès » dit « raisons » derrière. On ne mange pas comme ça pour rien, surtout quand on est jeune, la nourriture n’est que le moyen de les mettre en scène. Je mangeais pour combler un vide affectif, c’est un schéma classique. Et comment fait-on pour transformer cette addiction en cadeau et en faire un métier ? Je crois avoir toujours eu en moi une sensibilité exacerbée et ce besoin de m’exprimer. Si mes parents avaient été médecins, j’imagine que cela aurait été différent. Mais ils étaient restaurateurs et j’ai été nourri à tout ça, ça a forcément un impact. Je me souviens, quand j’avais 13-14 ans, comme ils travaillaient tous les soirs et que j’étais tout seul, je regardais le feuilleton « la planète des singes » et je me faisais des sandwichs où je superposais plein de couches de plein de choses comme de la Savora, du jambon, du beurre et bien plus encore... Et ça, c’est quelque chose que j’ai refait à peine 20 ans plus tard, dans les verrines en superposant les couches. (Philippe Conticini est l’inventeur de la verrine en 1994 NDLR) Je crois que j’ai toujours eu ce quelque chose en moi… De Tennessee, comme disait Johnny ! Vous analysez beaucoup non ? J’intellectualise tout dans mon métier ! Si vous venez assister à un atelier, vous allez comprendre. Dans un jaune d’œuf, je sais ce que je vais faire de l’eau, du gras et des protéines du jaune. Non seulement j’intellectualise tout, mais je range ça dans ma gustatothèque ! Par contre, au moment de créer, je n’intellectualise plus, je vais simplement piocher dans cette gustatothèque et je me

Ado, quand j’étais seul le soir devant « la planète des singes », je me faisais des sandwichs où je superposais plein de couches de plein de choses comme de la Savora, du jambon, du beurre et bien plus encore... Et 20 ans plus tard, j'ai fait la même chose dans des verrines...

D’ailleurs, au côté de votre frère, vous surprenez par vos premiers desserts à l’assiette, puis vous partez suivre votre route et refusez même les sollicitations de grands chefs, comme celle de Joël Robuchon… Alain Ducasse, Joël Robuchon ou encore Pierre Gagnaire. Je me souviens d’une histoire avec Pierre que je connaissais bien. Il voulait que je vienne travailler à Londres avec lui. A l’époque, ma femme et moi avions besoin l’un de l’autre pour traverser une époque difficile. C’était compliqué. Et en plus de ça, il souhaitait que nous fassions la carte des desserts en commun. Je me souviens lui avoir dit : “Avec tout le respect que j’ai pour toi et tes 3 étoiles, je n’ai pas besoin de toi pour faire une carte de desserts. Ça a coupé court à la conversation.”

Forcément… Vous avez du tempérament ! Vous êtes un homme de challenge ? Je n’ai pas arrêté, oui ! Je me suis (Philippe Conticini est l’inventeur de la verrine en 1994) toujours mis la pression et c’est comme ça. J’aime bien me créer un cadre pour ne pas partir dans tous les sens… Par contre, j’ai sers de ce que je ressens. La vraie techtendance à écarter les bords du cadre, nique, c’est l’émotion. je les écarte beaucoup même ! Vous innovez beaucoup, cette créativité, vous allez la chercher quelque part ou ça sort comme la crème de la poche à douille ? Ça sort tout seul, c’est tout le temps comme ça ! Je n’ai pas besoin de chercher, mais je pense qu’on a tous quelque chose, un talent inné, et moi, c’est ça. Je ressens les choses. En fait, je mets ce que je suis et ce que je ressens dans ce que je fais. Ça a toujours été une évidence, ce métier ? Oui, je dirais depuis mes 8-9 ans, je me suis toujours dit que je travaillerais avec mon frère, et c’est ce qui s’est passé d’ailleurs, à la Table d’Anvers. Je ne me suis jamais posé la question : qu’estce que je vais faire plus tard ? C’était très clair.

Et cette étoile obtenue chez Petrossian en 1999 ? Tout le monde ne le sait pas, mais vous êtes cuisinier aussi ! Je suis pâtissier de métier, même si la cuisine, j’en ai fait tout le temps ! J’ai commencé par un apprentissage, je ne l’ai pas terminé, mais quand on m’a proposé de cuisiner chez Petrossian en 1999, j’ai fait de la cuisine « officiellement ». Et effectivement, en moins de 2 ans, j’ai obtenu une étoile Michelin et 17/20 au Gault et Millau, exactement comme à la Table d’Anvers quelques années auparavant avec mon frère. Vous rebondissez et innovez, inventez et réinventez sans cesse, vous mettez même de l’air à la place du beurre dans le Paris Brest, quelle est votre limite ? Il n’y en a pas. Si j’en mets une, c’est fini, je sais que la création est

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terminée. Il m’a fallu du temps, mais je me vois aujourd’hui comme un artiste.

je le sens. Autant pour eux que pour moi, c’est vraiment bien.

Et comme tout un artiste, vous avez un grigri ou une phrase fétiche ? J’en ai deux ! La première : laisser libre court à ses envies et ses émotions est peut-être le meilleur moyen de rester libre. Et la seconde : être créatif, c’est simple, mais comprendre pourquoi c’est simple, ça, ça peut prendre toute une vie.

Vous avez toujours l’air de bonne humeur et dans la bienveillance, mais qu’est-ce qui peut vous mettre en colère ? En colère, c’est vraiment très rare. Par contre, dans mon travail, je suis très directif. Le travail, c’est le travail ! Je considère qu’on peut travailler très bien, donc il n’y a aucune raison de ne pas travailler ainsi. Travailler mal, c’est impossible. Je suis rigoureux avec moi, d’abord, et avec les autres ensuite. Mais jamais je ne me mets en colère.

Aujourd’hui, vous avez vos propres boutiques, depuis 5 ans, vous animez des ateliers autour du goût, vous êtes très proches des gens, notamment sur les réseaux où vous répondez vous-même à la communauté. C’est important pour vous de maintenir l’humain et la transmission ? C’est fondamental, j’ai besoin de ça. Les gens en sont hyper heureux et

Et côté tendresse alors, vous dites que la pâtisserie est un câlin. Quel est votre câlin votre préféré ? Le millefeuille, quand il est fait comme il se doit et les éclairs au café ! Deux gros câlins !

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...l’élégance en Bour gne

Hôtel Le Rempart***, un établissement du Groupe

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/ PHILIPPE CONTICINI /

Et vous êtes un papa gâteau ? Oh oui, il faut d’ailleurs que je me calme. Maintenant, elle a 20 ans !!! Mais oui, je suis comme ça et ma fille, comme ma femme, pour moi, c’est tout. L’amour est essentiel au jour le jour, j’en ai besoin, d’en donner beaucoup comme d’en recevoir. Vous employez souvent l’expression ça craquouille, c’est craquouillant, qu’est-ce qui vous fait craquouiller ? Sincèrement : tout ! Mais quand c’est vraiment, très, très bon. Dans ce cas, tout me fait craquer… craquouiller! Vous avez des coups de cœur dans la sphère pâtissière aujourd’hui ? Il y en a plein ! On vit une période extraordinaire en pâtisserie. Maxime Frédéric, Claire Damon, Claire Heitzler ou Jessica Préalpato dont j’aime beaucoup l’état d’esprit. Comment voyez-vous demain ? Chaque jour est différent et c’est pour ça que c’est formidable, et je ne sais jamais ce qui va arriver !

Distiller

Celui que vous chantez sous la douche ? Jérusalema.

L'acteur ou l'actrice qui vous touche ?

Quel est l'artiste dont vous adoreriez avoir une création chez vous ?

Le personnage historique que vous admirez ? Léonard de Vinci et Aristote.

Le ou la politique avec qui vous aimeriez débattre ? François Hollande ou encore mieux Simone Veil.

Spiderman

Miracle en Alabama

Miracle en Alabama film de 1962.

Nomcebo Zikode

Quel est le dernier film qui vous a fait vibrer ?

Jerusalema

FAN de...

Christian Bale.

Yahnn le Toumelin (femme peintre, maman de Mathieu Ricard)

Quel est le dernier morceau qui vous a fait danser ?

Le dernier auteur que vous avez dévoré ?

Le (super)-héros dont vous auriez aimé avoir les pouvoirs ?

Jérusalema.

Je suis en train de relire tout Victor Hugo.

Spiderman

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L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.

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© Didier D. Darwin

/ IAM /

Vagues à l’(I)AM 301ACTIVMAG.indd 170

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© Didier D. Darwin

Verbe affûté et phrasé marseillais, voilà 30 ans et 10 albums que le groupe IAM fait vibrer la scène musicale française, qu’il y balance, à grands coups de rythmes percutants et de samples référencés, son « arme de création massive » : le rap. Et nous ? Nous, on danse ! PROPOS RECUEILLIS PAR MÉLANIE MARULLAZ

U

n « tu es fada » en guise de bienvenue, la ligne de basse de « Give me The night » fredonnée avec l’accent de la Canebière et une guitare à la syncope funky… C’est parti : « au début des années 80, je me souviens des soirées, où l’ambiance était chaude et les mecs rentraient… ». 1994, à l’époque du premier Sidaction, du

lancement d’Eurostar et de LCI, entre Tostaky, Youssou N’Dour et Neneh Cherry, IAM entre dans nos boîtes de nuit et dans nos vies. Jusqu’ici, le rap était réservé à des oreilles averties, mais avec ce tube et le clip mythique réalisé par Michel Gondry, les Marseillais touchent le grand public. Ils resteront huit semaines en tête des meilleures ventes de singles. Evidemment, IAM avait une vie avant le « MIA », mais armé de ce succès,

ils continuent sur leur lancée : quatre ans plus tard, « L’école du Micro d’argent » est sacré Album de l’Année aux Victoires de la Musique. Quinquas posés, mais pas assagis, s’ils se délectent aujourd’hui « des arbres qui dansent dans le vent », ces « crapauds du quartier devenus princes de la ville » continuent à l’ouvrir contre la société de consommation, les chaînes tout-info, les réseaux sociaux… En mode colo, cette « bonne famille

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Activmag : Ces Première, Deuxième, Troisième et Quatrième Vague, ce sont des lames de fond, elles viennent du large ? Akhenaton : C’est une vague de culture essentielle, de rimes essentielles. Dans une période où on parle à chaque fois de vague négative, vague de froid, vague de pluie, vague de coronavirus, à un moment donné où on était enfermés, par la force des choses, au studio, parce que nos tournées ont été annulées une fois, deux fois, trois, fois, on a voulu faire des vagues musicales… Kheops : …des vagues de bonheur. Shurik’n : C’était surtout comment rester créatifs, parce que non seulement on avait arrêté la tournée, mais on était confinés à la maison, donc on tournait en rond. Le plus dangereux, c’était, au bout d’un an et demi, d’avoir une créativité qui s’en retrouve considérablement émoussée. Kheops : On ne pouvait plus faire de scène, on ne pouvait pas tourner de clips, on s’est dit la seule chose qui est possible, c’est enregistrer des morceaux. Utiliser notre temps mort pour faire quelque chose de bien. Akhenaton : Et ça a été presque égoïste au départ, pour se faire du bien à nous. Le premier bonheur, c’était de garder le lien, de se retrouver. D’arriver le matin, faire le café, faire tourner la musique, rigoler… On ne s’est pas forcément projetés dans un avenir planifié, alors qu’on a l’habitude de tout planifier… Shurik’n : Là, c’était plutôt voyage dans l’incertain. Dans Troisième Vague, le titre « Au final » est une sorte de chanson-bilan

qui permet d’aborder pas mal d’aspects de votre carrière. Dans les premières lignes, vous dites : « la scène devient mon tatami », et votre tournée s’appelle le Warrior Tour. Le spectacle pour vous, c’est un combat ? Shurik’n : Pour moi oui, indéniablement. Chaque scène qu’on a affrontée, c’était un combat à bien des égards, parce qu’à la base, Chill comme moi, on n’est pas taillés pour être en front line, c’est pas trop dans nos caractères. On aime plutôt être tranquilles dans notre coin, plutôt discrets. C’est vrai que ça contraste avec tout ce qu’on fait depuis 30 ans, donc à chaque fois, ça a demandé un travail là-dessus. Et puis à partir du moment où il y a des gens à conquérir, pour nous, c’est un combat. Comme n’importe quel corps d’armée, après des années de préparation, on va enfin livrer bataille et conquérir, dans un esprit musical, artistique, mais le parallèle est facilement réalisable.

Akhenaton

Shurik’n

Kephren

Imhotep

Si c’est un combat, est-ce qu’il faut de la colère, de la rage pour faire du bon rap ? Shurik’n : On peut avoir des choses à dire, à revendiquer, sans que ce soit dans la colère ou la rage. Akhenaton : Moi j’ai de la colère, à cause de choses qui me sont arrivées dans la vie, mais je ne la traduis pas sur scène. Par contre, je peux avoir des textes offensifs « Des mots Crasseux », par exemple, c’est pas un morceau sympa, et puis dans un EP qui vient, il y a un autre qui s’appelle «¡Pouvoir au peuple » et c’est encore un cran au-dessus. Je pense que la colère, elle doit être canalisée quand on est artiste, on doit la structurer avec des rimes, une forme de poésie, elle ne doit pas être gratuite. Tiens, par exemple, ma colère de cette semaine : certains préfets nous obligent à rembourser un spectateur sur quatre, pour la jauge à 75%. L’équilibre des tournées, il est à 80%, donc on est en-dessous, c’est pas grave… Mais quand je vois, après, Darmanin qui dit : pour les meetings politiques, pas de pass sanitaire et pas de jauge, dans les mêmes salles où on joue, j’ai l’impression qu’on me

© Par Thesupermat - Travail personnel, CC BY-SA 3.0

imparfaite » a resserré les rangs pendant les confinements. Ils en ont sorti quatre « Vagues » d’EP – un EP contient plus de titres qu’un single, mais moins qu’un album –, qu’ils égrènent depuis juin 2021. Rencontre, juste avant qu’ils ne montent sur la scène de l’Arcadium à Annecy, en octobre dernier, avec les chanteurs Akhenaton (Philippe Fragione ou Chill) et Shurik’n (Geoffroy Mussard), et le DJ Kheops (Eric Mazel).

Kheops

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prend pour un con. Bref, quand la rage est contenue, elle va dans la création. Vous venez de citer « Des mots crasseux », dans ce texte vous dites : « l’époque est brutale, alors je fais de la chanson violente ». Est-ce qu’elle est plus brutale qu’il y a 30 ans quand vous avez commencé ? Akhenaton : Non, chaque époque a sa brutalité. Par contre, aujourd’hui, la

violence de l’individu à l’individu, elle s’exerce quand tu vas faire tes courses, que les gens te passent devant, qu’ils ne te disent même pas merci, ils sont surexcités… L’autre jour, j’ai séparé une bagarre entre deux vieux de 80 ans ! J’avais jamais vu ça de ma vie, ils se battaient à coups de poings devant la pompe à essence… Là, il est temps que ça s’arrête ! Donc oui, l’époque est brutale, mais ce qu’on voulait ex-

Pour revenir à « Au final », vous dites : « Bien plus que les annales, ce sont les cœurs qu’on a marqués ». Vous avez marqué les annales aussi, non ? Shurik’n : Oui, mais pour nous, c’est bien plus important les cœurs. Je ne nie pas, ce n’est pas de la fausse modestie, mais ce qui nous importe plus, c’est le côté humain des choses, j’aime bien me dire qu’on a gravé les cœurs avant tout.

© Par Thesupermat - Travail personnel, CC BY-SA 3.0

On dit toujours le rap est violent et engendre certaines choses dans la société. Non. Le rap n’est toujours que le reflet de la société au sein de laquelle il évolue.

brutalité est dans le quotidien. Avant les gens avaient une cause, ils se rassemblaient et ils luttaient, lutte des classes, des partis politiques, contre la guerre du Vietnam… Maintenant, la

primer aussi c’est : on dit toujours le rap est violent et engendre certaines choses dans la société. Non. Le rap n’est toujours que le reflet de la société au sein de laquelle il évolue.

Mais quand on marque les cœurs, on finit aussi par marquer les annales, et puis vous avez acquis un statut maintenant dans le monde du rap… Shurik’n (grimace) : J’aime pas ce mot...

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Toujours dans « Au final », vous dites : « On a eu des très hauts et on a eu des très bas », les très bas, c’était quoi ? Shurik’n : On a cette faculté à se focaliser et à ne retenir que le bon, mais les très bas, on en a eu, quand on a commencé. Akhenaton : C’était aussi des périodes où on ne savait pas si on allait pouvoir continuer à enregistrer des albums. On va dire les années 2000, particulièrement compliquées. Kheops : Quand la partie financière, dans les maisons de disques, a pris le dessus sur l’artistique. Akhenaton : Le financier, avant, il ne disait strictement rien : le directeur artistique lui disait “on va faire ce cliplà, le budget c’est ça”, et il signait le chèque. Dans les années 2000, les directeurs financiers sortaient des écoles de commerce, de finances ou de comptabilité et ils disaient : “non, ça, ça ne se fait pas, c’est trop cher”. Shurik’n : Parce que la musique pour eux était assimilée à des boîtes de conserve, ils la vendaient comme ils vendaient des lots au supermarché, quoi. Et les très hauts alors ? Akhenaton : Le concert au pied des pyramides (Gizeh, 2008). Shurik’n : Central Park avec Rakim (ndlr : légendaire rappeur new-yorkais des années 80-90). Akhenaton : Central Park pour plusieurs raisons, on a invité Rakim,

© Rémy Grandroques « Dans le club » Arte concertt- dec 2019

Akhenaton : Mais c’est vrai que les annales, ça marche aussi : je vais acheter des fruits et légumes, il y a 2-3 jours à Marseille, et je discute avec le gamin qui s’en occupe, qui a 22-23 ans, et qui me dit : “j’adore IAM !”, je lui dis : “mais tu as l’âge de mes enfants, comment tu connais ?” Il me répond : “j’écoutais l’Entourage et 1.9.9.5, Nekfeu, Alpha Wann et tout ça, et ils faisaient sans cesse des références à IAM, donc je suis allé dans les annales, me documenter, j’ai écouté et je me suis pris une claque : ça ressemble à la musique des jeunes que j’écoute, mais faite 20 ans plus tôt !” Du coup, il connaît tous les EP, il y est venu grâce à un outil à double tranchant : Internet.

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/ IAM /

En parlant de très hauts, vous avez dit que le « MIA » avait changé votre vie, il a aussi changé la perception du rap par le grand public, non ? Akhenaton : Ça a changé, mais nous, ça nous a fait réaliser aussi qu’il fallait faire attention de ne pas se faire déposséder de sa musique parce que le MIA a eu un tel succès qu’il nous a glissé des mains. Je pense que dans les très hauts, on peut plus facilement citer « l’Ecole du Micro d’argent ». Parce que quand on l’a fait écouter, on nous a dit : “super album, mais par contre très sombre, c’est un album pour génération FM, si on en vend 150 000, ça sera déjà génial…” Et en fait, le 1er soir, on était déjà disque d’or, 120 000 albums vendus en une demi-journée. Je me souviens toujours quand le directeur du label me l’a annoncé, y’avait mon père à côté, quelle fierté ! Kheops : A l’époque, les victoires de la musique, ça voulait dire quelque chose

© Rémy Grandroques « Dans le club » Arte concertt- dec 2019

c’était comme boucler une boucle. Je l’avais rencontré, on était gamin, c’était en 1986, je n’avais même pas osé lui demander de me signer un disque. C’est une copine qui l’avait fait et 27 ans plus tard, je lui ai fait signer le même disque. Ce concert à Central Park, il était chargé pour nous tous, aller à New York, après y avoir bien galéré dans les années 80… Kheops : A l’époque, on traînait à Brooklyn, on n’avait pas de sous, on devait tenir un mois avec rien, on calculait l’argent pour manger… La France et la famille nous manquaient un peu… Il y avait un grand parc et un dimanche après-midi, on y est allés et on s’est assis. On voyait la skyline de Manhattan au loin, avec les tours jumelles illuminées dans le coucher de soleil, et on s’est dit : “on a de la chance d’être là, on s’emmerde, mais on est bien quand même !” Maintenant, pour aller passer du temps à New York, c’est facile, mais nous. Avant, quand on partait, nos parents avaient peur… et ils avaient raison. Akhenaton : A ce titre-là, Central Park, c’était un très haut. Kheops : Jouer sur scène avec Rakim, moi qui fait DJ, vous qui rappez à côté, c’était 5 minutes d’irréel, j’avais l’impression de dormir et de faire un rêve.

encore, tu es là et on te dit : “album de l’année !” Ça a fait du mal dans la tête à beaucoup de gens, qui l’ont mal pris. On était les vilains petits canards, c’était la totale : on était rappeurs, marseillais, jeunes, pas dans le showbiz, on faisait chier tout le monde… Shurik’n : Et on avait déjà des grandes gueules ! Akhenaton : Surtout, ce qui faisait chier l’industrie du disque, c’est que les jeunes du rap, quand ils avaient du succès, ils montaient leur structure, et ça, les artistes ne le faisaient pas. Nous, on prenait les affaires en main, on avait des pourcentages beaucoup plus élevés en produisant et ça, ça plaisait moyennement… Vous dites aussi, toujours dans Au final : « On a vu tellement d’étoiles

sans LSD », quelles sont les plus belles que vous avez croisées ? Shurik’n : Beyoncé ou James Brown ! On a fait deux concerts en France avec lui. Il venait nous voir dans la loge et tout… Akhenaton : Il a kiffé le premier concert. A la suite, il a dit : “je vous emmène avec moi !”, mais dommage, c’était la fin de sa tournée… Mais il était prêt, et nous on partait, on aurait fait la 1e partie de James Brown partout ! Il y a eu aussi Manu Dibango et tous les artistes de la BO du film « Comme un Aimant » : Dennis Edwards le chanteur des Temptations, Isaac Hayes, Millie Jackson, Marlena Shaw, the Dells… Dans Au final, vous parlez de « la Team » : est-ce que Marseille n’est pas un membre à part entière de

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cette team ? Akhenaton : Marseille, c’est dans l’ADN, c’est une manière de voir les choses. Shurik’n : On pourrait dire que c’est à la création même… Akhenaton : Ouais, on a une culture, une civilisation, pour nous, c’est très important. On a grandi dans cette ville qui est une sorte de New York avortée, qui n’a pas éclos. Par contre, cette culture marseillaise, ce parler

marseillais, ces mots, cette manière d’agir, d’inter-agir avec les autres, c’est profondément ancré dans notre musique. Et, au final, « y’a toujours cette flamme qui crame à côté de vos âmes » ? Shurik’n : Plus que jamais ! Kheops : Si on avait des doutes, je peux te dire que quand on a reçu le test-pressing (ndlr : échantillon vinyle

avant reproduction) de Vague Un, on aurait dit un groupe qui démarrait, qui n’avait jamais eu de disque dans sa vie ! Akhenaton : On n’a jamais singé ou triché. Si un jour, y’a pas c’te flammelà, il faudra faire autre chose… + d’infos : Première Vague (Juin 2021), Deuxième Vague (Sept. 2021), Troisième Vague (Oct. 2021) et Quatrième Vague (Nov. 2021) chez Universal Music.

FAN de... Vous avez découvert un autre des surnoms de Kheops.

L’artiste dont vous aimeriez avoir une création chez vous ? Akhenaton : J’aimerais avoir une peinture de Caspar Friedrich, le peintre allemand. A un moment donné, il y a des gens qui sont dans leur temps, d’autres en retard et d’autres en avance. Lui, il y a 200 ans, c’était déjà un peintre moderne. Il peignait la brume alors que tout le monde peignait des paysages hyper précis, les lumières sont fantastiques. Mais ça vaut cher, c’est pas dans mes cordes…

Akhenaton et Shurik’n (d’une seule voix ou presque) : Denzel Washington.

Le dernier morceau qui vous a fait danser ?

Galactus

L’acteur ou l’actrice qui vous touche ?

Shurik’n : Mykill Miers, en ce moment, c’est ça qui tourne, ça me met la pêche, ça me réveille bien… C’est brutal.

Le morceau que vous chantez sous la douche ? Akhenaton : Keep on Keeping on de Curtis Mayfield, une chanson qui encourage à avancer. Shurik’n : Moi, ce serait plutôt Stevie Wonder… Kheops : Et tu chantes les yeux fermés ? Akhenaton : Ahah… Christian Carambar !

Le Super-héros dont vous aimeriez avoir les pouvoirs : Akhenaton : Galactus ! (ndlr : Dans la galerie de personnages de Marvel, entité cosmique aux pouvoirs inimaginables presque l’égal d’un dieu, « dévoreur de mondes ») Kheops : C’est un super vilain… Akhenaton : J’ai toujours voulu être un super vilain… D’ailleurs, je l’utilise dans les paroles.

Caspar Friedrich Shurik’n : Moi Serval, Wolverine… Pour la colère, la bestialité…

Un personnage historique que vous admirez ? Shurik’n : Miyamoto Musashi, le samouraï. Akhenaton : Moi, j’aime bien le Commandant Massoud, il est dans une lutte complexe. Sur son visage, il y a quelque chose qui se dégage. Kheops : Moi je m’aime bien, j’aime bien Kheops. Je regarde tellement de documentaires de cette périodelà, Alexandre le Grand, tout ça, c’est magnifique !

Commandant Massoud

Kheops : Plutôt série, la dernière qui m’a vraiment tenu en haleine, c’est True Detective Saison 1.

Denzel Washington

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Quel est le dernier film qui vous a fait vibrer ?

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La société civile immobilière est souvent considérée comme « LA » solution pour détenir son immobilier professionnel, voire de gérer son patrimoine immobilier, notamment locatif.

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xcellent outil de transmission, la SCI permet aussi, par exemple, de donner progressivement des parts sociales à ses enfants, voire à ses petits-enfants, de manière à faire profiter au mieux des abattements sur les droits de donation qui se renouvellent tous les 15 ans : 100 000 € entre parents et enfants, et 31 865 € entre grands-parents et petits-enfants. Mais l’économie fiscale ne s’arrête pas là, car les parents peuvent donner la nue-propriété des parts à leurs enfants, en se PAR CLÉMENTINE DELAFONTAINE réservant l’usufruit (c’est-àdire qu’ils continuent à percevoir les loyers durant leur vie), ce qui leur permet d’en récupérer la pleine propriété sans droits de succession à payer lors de la succession. D’autre part, la valeur des parts sociales transmises est différente de celle de l’immeuble, car le passif de la société est déduit. Et l’administration fiscale tolère une décote sur la valeur des parts sociales généralement à hauteur de 10 % qui doit être justifiée par l’absence de marché et les particularités des biens cédés. C’est un outil efficace à condition que les statuts aient été rédigés avec soin et que les associés respectent leurs obligations juridiques, fiscales et comptables.

OPÉRATION RÉDACTION Les statuts de la SCI peuvent être rédigés soit par acte sous seing privé, soit par acte authentique (c’est-à-dire rédigés par un notaire) notamment lorsque l’un des associés apporte

un immeuble. Un avantage intéressant lorsque vous signez les statuts chez un notaire : il n’y a pas de compte bancaire à ouvrir pour le dépôt du capital social préalablement à la signature des statuts. En effet, les associés peuvent verser le capital social directement au notaire (seul professionnel du droit et du chiffre habilité à recevoir la capital social). C’est plus simple et plus rapide. L’accompagnement d’un professionnel permet aussi d’adapter les clauses des statuts à sa situation personnelle, et d’être conseillé dans le choix fiscal de la SCI (Impôt sur le revenu ou impôt sur les sociétés). Et une fois les statuts signés, le notaire pourra procéder à toutes les formalités (insertion dans un journal d’annonces légales, dépôt au greffe du tribunal de Commerce, immatriculation au RCS ...).

OBLIGATION COMPTABLE ET SUIVI JURIDIQUE Il n’y a pas, pour les sociétés civiles, d’obligation de tenir une comptabilité (à l’exception des sociétés civiles immobilières ayant opté à l’impôt sur les sociétés, sociétés civiles qui réalisent des opérations de promotion). Mais les motivations qui justifient l’existence d’une comptabilité sont nombreuses : le gérant doit rendre compte de sa gestion, les associés doivent réaliser une déclaration de revenus foncières, et le compte courant est un élément central de la gestion fiscale de la SCI (preuve du suivi de l’évolution des comptes courants). La SCI nécessite donc une gestion comptable et un suivi juridique sérieux. Et elle doit tenir au moins une assemblée générale annuelle pour statuer sur les comptes, établir un procès-verbal qui doit être reporté sur le registre de la société. A défaut, il existe un risque que l’administration fiscale ne reconnaisse pas l’existence de cette société. La SCI peut alors être considérée comme fictive. Dans ce cas, la SCI est requalifiée en indivision. Et les intérêts de la SCI se sont alors envolés ! + d’infos : notaires.fr

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SI LOIN DE NOËL Sur une minuscule île du Pacifique, quatre amis s'activent à l'approche du 25 décembre. Chaque année, Nasique, Pélican, Crabe et Tortue espèrent que le Père Noël trouvera enfin le chemin jusqu'à chez eux. Mais chaque année leur attente est déçue... Quelle tristesse d'être oublié et de ne jamais recevoir de cadeau. Alors la surprise de Nasique est d'autant plus grande lorsqu'il aperçoit un radeau sur les flots : serait-ce enfin le Père Noël ? De G. Baum et T. Dedieu, Ed. Seuil Jeunesse, 40 pages, 16,90 €

LIRE &CONTER PARADDICT

2071. Entre chaleur équatoriale et alertes à la bombe, le monde est en proie à l'insécurité et son gouvernement semble en panne de solutions... Flic désenchanté, adepte du Paraddict, un univers virtuel où la liberté individuelle a encore une signification, Alvar Costa enquête sur un meurtre qui risque de révéler un projet politique particulièrement dérangeant. Mais il va devoir composer avec son frère Abel et leur sœur aînée, Elzé. Ces deux-là se sont fait une place dans les hautes sphères de la World Administration. Et ils entendent bien protéger à tout prix les secrets du gouvernement... De Pauline Pucciano, Ed. Gallimard Jeunesse, 460 pages, 19 €

JOURNAL D'UN CHIEN DE CAMPAGNE Gus est un chien de campagne. Dans la maison où il habite, il y a des humains qui s’occupent de lui et un jardin qui fait trois lancés de bâton de profondeur et deux de large, c’est franchement la belle vie. Un beau jour, le voilà seul pour se débrouiller, notamment pour manger. Parce qu’il se perd, commence pour lui une grande aventure… De Olivier Ka et Charles Dutertre, Ed. Rouergue, 144 pages, 11 €

L’ANTHOLOGIE ILLUSTREE DES DINOSAURES INCROYABLES

Et autres vies préhistoriques. Ce livre nous entraîne dans un voyage depuis l'apparition de la vie sur Terre, nous émerveille de plus de 90 incroyables végétaux et animaux, et nous emporte vers les dinosaures et toute la vie préhistorique. Plus de 90 espèces venues du passé accompagnées de photos de fossiles, et de magnifiques illustrations d'organismes. Un index visuel expose toutes les espèces sur une même double page. De Caroline Blattner, Ed. Philippe Auzou, 224 pages, 19,95 €

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/ O N S O R T ? S H O W D E VA N T ! /

Les revoilà ! Alexandra Carlioz, Stéphanie Doche et Pierre-Louis Lanier sont de retour avec une nouvelle création ! Bonheur ! PAR CÉCILE BOUJET DE FRANCESCO PHOTO : OLIVIER ROUSSEAU

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a dernière fois qu'on a vu Alexandra Carlioz, Stéphanie Doche et PierreLouis Lanier, c'était dans le petit hôtel caché derrière la rue Royale à Annecy, l'Hôtel central. Là, ils avaient embarqué pas moins de quarante comédiens pour « Entrez sans frapper », une création atypique qui conduisait les spectateurs de chambre en chambre à la découverte d'une quinzaine de tranches de vie.

DOUBLE EFFET KISS COOL Depuis, le trio a créé sa propre compagnie, « D'aucuns disent ». Alors qu'il s'apprêtait à démarrer une série d'entretiens pour nourrir sa nouvelle création, « La flamme et la lumière », on vous le donne en mille : Covid ! “On a beaucoup de nez quand on fait les choses !”, ironise Stéphanie. “On est hyper forts question timing ! 2019 : on monte notre compagnie et, deuxième effet kiss cool, notre premier projet est pour les Ehpad !” Une fois la mauvaise plaisanterie « digérée », les Annéciens agitent leurs méninges et Stéphanie reprend sa plume pour écrire un opus sur mesure pour ses compagnons de route. Plus de vingt ans qu'ils se connaissent et qu'ils travaillent ensemble ; ils partagent la même vision du monde (la planète bleue, et celui, plus exigu, de la culture)… Bref, le résultat ne peut qu'être jouissif, si l'on se fie aux précédentes créations : le savoureux « Entrez sans frapper » et les irrésistibles « Pleureuses », pour ne citer qu'elles.

Carole,

LA « FANTAISIE RURALE » QU'ON ATTENDAIT ! « FANTAISIE RURALE » Pour cette « fantaisie rurale », direction les montagnes des Aravis, et plus précisément chez Carole (Juliette Reydellet) qui, du haut de ses vingt ans, s'apprête à partir à Paris où elle doit passer un casting pour jouer aux côtés de Jean Dujardin ! Problèmes : non seulement ses parents (Alexandra Carlioz et Pierre-Louis Lanier) ne comprennent pas pourquoi leur fille unique veut faire du cinéma, alors qu'elle a devant elle une carrière de championne de ski ; mais la SNCF s'en mêle : son train est annulé ! Qu'importe ! Le Hautsavoyard n'est pas le rustre que les

Monchus dépeignent allègrement ! Papa et maman vont tout faire pour que sa progéniture puisse y aller, à la Capitale ! Derrière des thèmes ordinaires (les rapports familiaux, les non-dits et secrets…) ou plus « locaux » (la ruralité, la montagne…), Carole est une comédie fantaisiste et tendre comme D'aucuns disent sait les inventer et les interpréter. Parce que, ce qu'Alexandra, Pierre-Louis et Stéphanie aiment faire par-dessus tout, c'est raconter leurs contemporains, ceux qu'ils côtoient au quotidien, en glissant des petits bouts d'eux dans leurs pièces.

+ d’infos : Carole, D'aucuns disent - 15/01/2022, Annecy, théâtre des Collines, theatredescollines.annecy.fr / 29/01, Faverges, La soierie, lasoierie.com - 3/02, Le Bourget-du-Lac, La Traverse, espaceculturellatraverse.fr - daucunsdisent.wixsite.com/website 182

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© Simon Gosselin

Marin des montagnes

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© LaureN Pasche

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CE MOIS-CI

y’a aussi 28 au 30/01

1- Humour / ANNECY

Week-end du rire

C'est la der ! Et puisqu'il n'est pas question de pleurer, prenez vos billets pour aller voir, entre autres loustics : Marc Gelas, Karine Lyachenko, Cécile Giroud et Yann Stotz, Manuel Pratt, Yann Métay et Antonia De Rendinger. >> auditoriumseynod.com

2- Cinéma / GENÈVE

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23e chapitre pour le Festival international de films indépendants de Genève, dont une partie de la programmation est en ligne. À voir : des productions asiatiques, africaines, orientales et sud-américaines en présence des équipes. >> blackmovie.ch

3- Théâtre / ANNECY

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La vie de galilée / ANNECY

Philippe Torreton et les mots de Brecht reviennent à Annecy ! Cette fois, le comédien débarque avec une dizaine de co-équipiers pour une quarantaine de personnages… Quand l'histoire et le théâtre font bon ménage ! >> bonlieu-annecy.com

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Black movie

4- Théâtre / ANNEMASSE

Le conte des contes

Qui de mieux qu'Omar Porras pour revisiter ces anciennes versions de contes célèbres italiens ? Le metteur en scène et acteur colombien, fondateur du Teatro Malandro et sept comédiens-musiciens ! >>chateau-rouge.net (À voir aussi le 15/12 à la Maison des arts du Léman ; 22/03-10/04 Théâtre de Carouge)

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© Studio

TO CAP PHO

/ L E S H I T S D U E AT L A TA B L E D E M A X E N C E B A R U F FA L D I /

di aruffal B e c n e Max

Hulu MERLU

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Chez E-motion, le déjeuner laissait présager une cuisine tendance assortie à la déco, c’est une belle surprise qui m’attendait. A la Table de Maxence Baruffaldi, j’en ai perdu les mots, bouche bée par une gourmandise réconfort vraie et sans falbala, la vie quoi. PAR MAGALI BUY - PHOTO : CLÉMENT SIRIEYS

e pâté en croûte de volaille des Dombes, graines de moutarde légèrement liées avait annoncé le bonheur. Convivialité, partage et bonne franquette bien exécutée, impatiente, je guette la suite, un goût tendre de beurre de Bresse AOC encore au palais. Quand le guéridon s’avance, la gastronomie française prend ses plus beaux habits, le chef lui-même saisit l’assiette et dépose sur table, un merlu à la grenobloise siphon beurre noisette bouleversant. Réduction d’échalotes, persil et vinaigre de câpres, cuisson si juste du poisson, il a suffi d’une cuillère à la bouche pour en avoir l’eau jusqu’à la dernière miette, ramassée au pain de campagne, comme à la maison. Et c’est cette symbolique chaleureuse, qui s’inscrit dans la philosophie du chef. Une cuisine de grand-mère initiée par la sienne, admirée depuis ses pointes de pieds. “Je suis tombée dedans gamin, elle m’a appris les grands classiques français. Daube, blanquette, lentilles jarret, tartes, cakes, toutes ces choses qui font les fondamentaux. Et les dimanches en famille, entre ses origines alsaciennes et celles de mon grand-père italiennes, c’était autant un baeckeoffe, une choucroute, que des lasagnes ou des pâtes au pistou.” Recettes authentiques, plaisir du goût simple, Maxence, originaire de Toulon, rajoute à son garde-manger une pointe de sud et les bienfaits santé du régime crétois. Et à 28 ans, c’est toute une identité qu’il signe à travers ses plats émotions, la transmission d’une culture du produit brut, sourcé où il se doit, une cuisine du beau et du bon dans les règles de l’art nourricier : “La polenta grand roux par exemple, je la prends chez Jon Harlouchet au pays basque, parce qu’il est le seul à la faire, alors qu’ici en Haute-Savoie, c’est à 90% de la polenta blanche. Je prends ce que j’estime le mieux et ça rejoint la sincérité voulue dans mon travail, être limpide sur la provenance, on doit pouvoir répondre à tout.” Et quand on a fait ses armes auprès de grands chefs comme Gérald Passedat, Eric Frechon, Marc Veyrat ou Monsieur Paul, difficile de pas nourrir respect et exigence gustative. Poire de chez Didier Brunaz, tomme blanche maison et estragon, œuf bio fermier, céréales, sauce tartare, jus gras de poulet fumé ou coings à la bière rousse rafraichis au thé Earl Grey, accompagné d’un Chablis à point nommé, mon déjeuner a réveillé des souvenirs d’époque chers au palais, ceux qui ramènent à l’essentiel d’un bon plat, l’insolence d’un chef qui sans chichi, sait cuisiner la vie.

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+ d’infos : emotion-concept.fr - La Table de Maxence Baruffaldi E-motion Concept 72 avenue d’Aix-les-Bains à Seynod Menu déjeuner à partir de 24 €, à la carte à partir de 47 €.

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/ L E S H I T S D U E AT L E S E X P LO R AT E U R S /

La cuisine d'un AVENTURIER Josselin Jeanblanc est un combattant. Sa première étoile, décrochée en 2017, il l’a eue en se battant comme un lion, en pleine lutte contre le cancer, avec un mental d’acier.

PAR FLEUR TARI FLON - PHOTOS : LES EXPLORATEURS

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blanc Josselin Jean

osselin Jeanblanc a été papa la même année que sa première étoile. “Cette année 2017 est l'année de toutes les victoires, mon premier enfant, une rémission confirmée et cette étoile, la reconnaissance de mon parcours”. Un parcours pas toujours facile. Né à Dôle, dans le Jura, Josselin Jeanblanc a choisi ce métier par vocation. Il sera formé par l’un des meilleurs, Romuald Fassenet, MOF et étoilé, mais surtout coach des candidats Bocuse d’or, un entraînement de compétiteur, ça aide. Plus tard, chez Christian Constant, il complète sa connaissance de la grande gastronomie française. Josselin est séduit. Pour lui, pas d’esbrouffe, pas de pseudo cuisine moléculaire, déstructurée à souhait et… chichiteuse. Du simple, du goûteux, du bon manger. Mais Josselin a l’âme aventureuse et des fourmis dans les pattes. Plutôt que de se contenter des tables étoilées françaises, il s’ouvre au monde et embarque sur un yacht de croisière. “J'ai aimé découvrir d'autres produits, des cuisines différentes”. Il voyagera 7 ans, rencontrera le grand amour avec Chela, philippine de son état, devenue depuis sa femme, et rentrera en France, à la demande de Romuald Fassenet, consultant pour les restaurants de la famille Gorini à Val Thorens. “Ma mission (pas si impossible) : tenir les restaurants et surtout accompagner le projet du nouvel hôtel, le Pashmina. La famille Gorini voulait monter en gamme, j’ai pris beaucoup de plaisir à participer à cette ascension, à ce nouveau défi. La compétition, il y a rien de mieux”.

ON NE LÂCHE RIEN ! Josselin Jeanblanc adore les challenges. “J’aime me battre, je suis un compétiteur né”. Le destin va lui permettre de le prouver. Une vilaine maladie s'annonce. “Les Gorini ont été formidables. Ils m’ont toujours soutenu. Je suis passé trois fois sur le billard pendant la saison d’hiver. Je faisais les chimios les jours creux. C'était très dur”. À l’hôpital, personne ne veut croire qu’il travaille en pleine saison dans un hôtel complet. Mais Josselin Jeanblanc s'accroche à son piano, ne lâche rien. Avec sa brigade de choc, il assure l'ouverture. Sa cuisine de cœur et de terroir, influencée par ses voyages, raconte son histoire. “Quand j'ai appris que j'avais l'étoile, je n'y ai pas cru toute suite. Cette belle, cette merveilleuse étoile, c’est celle de mon équipe et de ma femme Chela. Ils m’ont soutenu. La famille Gorini qui m'a laissé le temps de me battre contre la maladie. Tous m’ont aidé et se sont battus avec moi. Les belles histoires, ça existe, nous avons gravi notre sommet. Cette étoile, au-delà de tout, est une belle aventure humaine, une cordée, c’est ça l’essentiel”. + d’infos : Les Explorateurs, Le Pashmina, hotelpashmina.com

Place du Slalom à Val-Thorens - 04 79 00 09 99

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/ TO C TO Q U E S À TA A A A B L E ! /

/CAILLES AU COGNAC

20 min

Préparation

40 min

• Préparez les endives. Coupez le pied, ôter le cœur et les premières feuilles. Dans une sauteuse, faites revenir les endives dans 30 gr de beurre à feu vif pendant 5 minutes en les retournant jusqu’à ce qu’elles soient bien dorées. • Lavez, zestez et pressez l’orange. • Pelez l’ail. Ciseler finement le persil. • Arrosez les endives de jus d’orange et prolongez la cuisson de 30 minutes jusqu’à ce qu’elles soient tendres et caramélisées. • Nettoyez les champignons. Dans une poêle, faites fondre le beurre restant et un filet d’huile d’olive. Ajoutez l'ail pressé et une partie du persil ciselé, les champignons et laissez chauffer pendant 10 minutes environ, jusqu'à ce qu'ils deviennent fondants. Réservez au chaud. • Epluchez et émincez finement l’échalote. • Faites-la revenir dans 30 gr de beurre jusqu’à ce qu’elle soit tendre. Versez le cognac et laissez l’alcool s’évaporer pendant quelques minutes. Faites cuire les filets de caille pendant 7 à 8 minutes jusqu’à ce qu’ils soient bien dorés. • Servez les filets de caille accompagnés des endives braisées et de la poêlée de champignons. Poivrez et parsemez de zestes d’orange juste avant de servir.

Ingrédients 4 endives 1 orange 90 g de beurre 8 filets de caille 1 échalote 250 g de girolles 250 g de pleurotes De l’ huile d’olive 1 gousse d’ ail quelques feuilles de persil 3 cl de cognac

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©AnneCé Bretin - Interfel

e ndives braisées à l'o rang e /

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/ TO C TO Q U E S À TA A A A B L E ! /

/ G ÂT E A U N A P O L É O N au praliné /

Ingrédients

40 min

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Pour la pâte 350 g de farine 250 g de beurre froid en cubes 5 g de sel 1 œuf 150 g de crème fraîche épaisse entière 1 c. à café de vinaigre de cidre Pour la crème 2 jaunes d’œuf 25 g de fécule de maïs 100 g de sucre 250 g de lait 2 feuilles de gélatine 100 g de pâte de praliné 200 g de crème liquide entière bien froide

Préparation • La veille, préparez la pâte et la crème. Mélangez le beurre, la farine et le sel pour avoir une texture de sable mouillé. Mélangez à part l’œuf avec la crème et le vinaigre, versez sur la farine et pétrissez rapidement pour avoir une pâte homogène. Etalez en forme de rectangle sur 5 mm, pliez en trois dans un sens puis dans l’autre pour obtenir un carré, étalez à nouveau, pliez et répétez encore 2 fois. Enveloppez le carré de pâte dans un film et placez au frais. • Pour la crème, mettez les feuilles de gélatine dans un bol d’eau froide. Portez le lait à ébullition dans une casserole. Fouettez les jaunes d’œuf avec le sucre et la fécule de maïs. Versez la moitié du lait bouillant sur le mélange en fouettant, reversez dans la casserole et faites cuire en fouettant jusqu'à ébullition. Hors du feu, incorporez le praliné et la gélatine essorée entre vos mains. Transvasez dans un bol, filmez au contact avec la crème et placez au frais. • Le lendemain, coupez la pâte en 4 et étalez chaque part en rectangles d’environ 15x25 cm. Piquez avec une fourchette et faites cuire au four à 180 °C pendant 30 minutes. Découpez les pâtes encore chaudes en rectangles de même taille et laissez refroidir. • Fouettez la crème liquide en chantilly ferme. Fouettez la crème au praliné pour l’assouplir puis incorporez la chantilly. Garnissez de crème chaque couche de pâte en les superposant comme un millefeuille.

Photo : Julie Mechali / Cniel Recette eet stylisme : Annelyse Chardon

35 min + 1 nuit au réfrigérateur

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Lara Ketterer

Magali Buy

Victoire Barrucand

A LA PLUME... Emmanuel Allait

Béatrice Meynier

Christine Mouez-Gojon

Frédérique Bangué

Cécile Boujet De Francesco

Delphine Guilloux

Frédéric Charpentier

Joyeux Noël ! Gaëlle Tagliabue

VOUS REPRENDREZ BIEN UN

ANNONCEURS DU MOIS Nature/Delta Evasion/Depiltech/Discover Automobiles/ Distillerie des Aravis/e-motion/Eau de Bonneval/Eden Home/Edifim/Elle Boutique/Espace Elec/European Homes/Fruitière des Hauts-Fleury/Fusalp/Garage de Mussel/Giraudet/Groupe HBI/Homme Tendance/ICode/Inside/JJ Bonnet Joaillier/L’Aquarium/La Cristallerie/La Ferme des Vonezins/La Lunetterie/Le Chalet de Loup/Le Comptoir du Pain/Le Farto/Le Lana/Le Pélican/Le Petit Pays/Le Rivage Hôtel/Les eaux d’Aix-les-Bains/Les Fromages de Pierre/Les Gets Tourisme/Les Tresoms/Les vins d’Alexis/LP Charpente/ Magic Eden/Mairie de Thônes/Maisons Optimales/ Marcille/Maurice/Parfumeur/ Mega Hair/MGM/Nathalie Van/Nature Moto Neige/Notaires des Savoie/Nude/ Opticiens Berecclo/Pache Adler/Pascal Immo/Projection intérieur/PZ distribution/SAEM Châtel Sports et tourisme/Sagets Morzine/Salon Aiguille by le 32/Satelc La Clusaz/Scène de vie/SECHM Les Contamines Montjoie/ Sibra/Stone & Wood/Vins des Domaines Petavin/Web Com/Yvette Perillat

Clémentine Delafontaine

Écrivez-nous à : presse@activmag.fr SUIVEZ-NOUS ! www.activmag.fr

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Mélanie Marullaz

AABS Point Fort Fichet/Animaux Secours/Arcad Chaussures/Artis Maisons/Bijouterie Bizouard/Bijouterie Pesenti/ Boutique Mazuir/Boutique Pomme/Bouvet Cartier Immobilier/Brasserie du Mont Blanc/Brides les Bains/Café Bichette/Cavaillé Vins/Chalet Vittupier/ Chambéry Savoie Hand-ball/Château Brachet/Cilao/ Clin d’oeil Optique/Club Med Chambery/Conseil Général 74/Crédit Agricole/Crédit Mutuel/Cryo Advance/Deep

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/ JUSTE POUR RIRE ÇA, C’EST DIT /

ÇA

M’ÉNERVE oulede p m a ’ d e t Tê eure de ma séance

Le panda, c’est la seule veilleuse qui marche et qui l’endort, vendue seulement dans ces magasins où tu fais 10 bornes au bas mot avec un sac en plastique jaune moche accrobé a n r C’est l’h ché au bras, avant de trouver ce pour quoi a B d n line, qua tu es venu et dépensé 500 balles de trucs : fitness on t n glota n a s t u que t’as déjà. Et si je ne veux pas passer mes to déboule faire s n a nuits à tuer des clowns tueurs à coup de S !! !! an dans « Mamaaa t pelle à sable, le choix est vite fait. Je prends o fo u a i joué Mbappé avec moi et direction le graal, c’est a il exprès, j’a n o ll le ba t e re samedi, c’est bien, c’est calme. b m ma cha » Session ! !! a Je me gare allée W place 72, ça présage une d n a p cassé mon bonne mise en jambe avant d’atteindre l’entrée, maligne j’ai mis ma ceinture de sudacardio. Y BU LI tion, histoire que le crime profite à tous. On A AG PAR M n’a pas fait 20 mètres qu’il râle déjà, “c’est quand qu’on arrive, il est où Panda ?” Ça va être long. L’ascenseur est en panne, c’est l’instant cuissots, j’ai le bide serré version andouillette, si je ne laisse pas ma peau, on aura du bol. Je le traine, il chougne, ça me gonfle, c’est pas comme si j’avais autre chose à faire que de me frayer un chemin entre toute la population venue se divertir entre les housses de couette et les essoreuses à salade. Mon « sac » déborde, coussins, vase, breloques en tous genres et j’en passe, j’ai bien essayé d’y fourrer un tapis, mais c’est ballot, j’ai pas de charriot ! Ils sont au 1er et là on est au deuxième. Il faut redescendre, mais par l’autre côté, après avoir fait un jeu de piste à sens unique et rajouté 2 pots d’eau, un set pour bureau et un arrosoir en plastique jaune, parce qu’a priori, c’est mode. J’ai chaud, Barnabé s’accroche à ma jambe, il s’agace, on est deux, c’est le rayon peinture, il supplie mais faut pas déconner, on est là pour un panda et puis c’est tout. On atteint finalement le 1er , charriot, mugs, rideaux, tringle et jeté de lit, les lampes s’avancent et soudain, c’est le pied ! Panda nous voilà !!! Je le prends illico, il faut l’ampoule, non fournie, je pète un câble, je pose panda, je cherche, je charge et la lumière fut. Je crois que le p’tit craque, il pleure tellement que je ne comprends rien à son baragouinage, on va à la caisse, ou plutôt la queue, je pense à sortir mon bide pour griller tout le monde, mais j’peux point, je suis godiveau. Je paye ma blinde, je ruisselle et j’en peux plus quand soudain, il hurle qu’on a laissé son panda aux ampoules !!! AAAAHHH ! Tu me fais suer Barnabé, mets-la en veilleuse...

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Articles inside

LES HITS DU EAT

7min
pages 186-189

JURIDIQUE

2min
pages 178-179

LIRE & OFFRIR

5min
pages 180-181

IAM

16min
pages 170-177

ENKI BILAL

13min
pages 140-149

PHILIPPE CONTICINI

12min
pages 160-169

BIXENTE LIZARAZU

17min
pages 150-159

JUAN ARBELAEZ

13min
pages 118-127

STÉPHANE DIAGANA

21min
pages 128-139

PHILIPPE STARCK

17min
pages 106-117

ANDRÉ DUSSOLLIER

14min
pages 96-105

PASCAL OBISPO

11min
pages 88-95

DIDIER DESCHAMPS

15min
pages 78-87

ANTOINE DE CAUNES

15min
pages 68-77

DÉMONTÉES MÉCANIQUES

3min
pages 60-63

OPEN BAR

7min
pages 46-51

PISTE NOIRE

5min
pages 52-55

SORTIES DE NEIGE

8min
pages 40-45

BLANC D'ESSAI

6min
pages 34-39

GLOBE SKIEUR

6min
pages 30-33

QUOI MA GUEULE ?

2min
pages 10-11

BON SANG DE BON SENS

2min
pages 14-15

ALLO MAMAN BOBO

2min
pages 12-13

COIN G

2min
pages 16-17

MODE SUR LES PISTES

9min
pages 20-29

ESSAIE ENCORE

2min
pages 18-19
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