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18 TELETRAVAIL
TĂ©lĂ©travailler ? Oui ! Mais oĂč et comment ? Le tĂ©lĂ©travail est devenu une pratique courante. Mais si elle permet de travailler Ă distance, ce nâest pas pour autant quâil est possible de le faire de nâimporte oĂč. Voici quelques conseils.
L
e tĂ©lĂ©travail a tellement marquĂ© les esprits que prĂšs de neuf entreprises belges sur dix (89,8%)* souhaiteraient en prolonger lâexpĂ©rience, au moins dans une forme hybride. «ââSelon un de nos sondages rĂ©alisĂ© auprĂšs de 60.000 travailleurs, 54% dâentre eux seraient dâailleurs prĂȘts Ă quitter leur emploi si lâentreprise ne remplissait pas ce critĂšre de flexibilitĂ© « explique Constantin Burasa, Manager - Employment consulting chez EY. Mais si le tĂ©lĂ©travail est en train de se gĂ©nĂ©raliser, ce nâest pas pour autant quâil est possible de travailler de nâimporte oĂč. Cela peut paraĂźtre Ă©vident, mais pour sâassurer de pouvoir tĂ©lĂ©travailler, il faut avoir un accord prĂ©alable avec son employeur. « En effet, le tĂ©lĂ©travail nâest pas un droit. Il doit ĂȘtre nĂ©gociĂ© avec lâemployeur si la fonction le permet », poursuit Constantin Burasa. En cela, il est primordial de discuter des modalitĂ©s pratico-pratiques telles que le matĂ©riel dont vous avez besoin (et qui le finance), le type de remboursement de frais Ă©ventuels, lâentretien des outils, la personne de contact en cas de problĂšmes, sans oublier bien sĂ»r les heures et lâhoraire de travail que vous ĂȘtes censĂ© respecter. Ce qui amĂšne un autre point fondamental. « Il faut arriver Ă Ă©tablir une barriĂšre entre la vie privĂ©e et la vie professionnelle »,
Le pays dâaccueil pourrait exiger que toutes les obligations fiscales et sociales liĂ©es Ă votre occupation soient remplies chez lui. â Constantin Burasa, Manager employment consulting chez EY
insiste BĂ©nĂ©dicte Schepens, professeure Ă la FacultĂ© des sciences de la motricitĂ© de lâUCLouvain. Lâexperte conseille ainsi quâil y ait une vĂ©ritable sĂ©paration physique pour faire la diffĂ©rence entre vos deux types de vie. « Et il est recommandĂ© de garder le rythme de travail dâune journĂ©e normale».
Attention Ă©galement au manque de contacts sociaux. « Lâisolement social est un risque du tĂ©lĂ©travail », reprend BĂ©nĂ©dicte Schepens. Pour lâĂ©viter, lâidĂ©al serait donc de conserver des possibilitĂ©s de se rencontrer entre collĂšgues. « Ă cette fin, des Ă©vĂ©nements informels tels que des after work, des jeux de dĂ©tente ou des pauses cafĂ© virtuelles sont intĂ©ressants », poursuit Constantin Burasa. Enfin, pour ceux qui imaginaient dĂ©jĂ pouvoir travailler au soleil depuis lâĂ©tranger, ce nâest pas si simple. « Le pays dâaccueil pourrait exiger que toutes les obligations fiscales et sociales liĂ©es Ă votre occupation soient remplies chez lui ». Cela dĂ©pendra notamment du nombre de jours prestĂ©s Ă lâĂ©tranger. «Mais il existe toujours des solutions pour que les obligations de chacun soient rencontrĂ©es. Câest le cas des â paies miroirsâ qui permettent Ă lâentreprise belge de sâacquitter de ses obligations et de payer ses cotisations sociales Ă la France par exemple », conclut Constantin Burasa. Source : Sondage Acerta en collaboration avec la KU Leuven et la revue #ZigZagHR auprĂšs de 280 entreprises. Par Bastien Craninx