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10 LA VIE SAUVAGE

Dehors chez soi Nul besoin de s’envoler Ă  l’autre bout du monde pour prendre l’air, dĂ©connecter du travail et se connecter Ă  la nature. Il suffit parfois d’une parcelle de jardin pour constater que la vie sauvage n’est jamais bien loin.

E

t si, au lieu de tout contrĂŽler, nous nous laissions surprendre par ce que la nature est capable de nous offrir ? C’est la philosophie du jardin naturel (appelĂ© aussi jardin sauvage), un espace de tous les possibles, favorable Ă  la biodiversitĂ©. « OĂč que l’on soit, tout ce qui est vivant a son rĂŽle », soutient Muriel Emsens. Elle est co-crĂ©atrice de l’ASBL Terre et Conscience et formatrice au potager naturel. « Les mauvaises herbes n’existent pas. Qu’il s’agisse de protĂ©ger le sol de trop de sĂ©cheresse ou de trop d’humiditĂ©, toutes les plantes ont une fonction. » Pour apprĂ©cier la valeur des plantes, l’essentiel est d’apprendre Ă  les connaĂźtre. « Le pissenlit, par exemple. Les gens s’acharnent Ă  l’arracher sauvagement alors que le nectar de sa fleur est apprĂ©ciĂ© de la majoritĂ© des insectes pollinisateurs. Et que ses feuilles, lorsqu’elles sont toutes jeunes, permettent d’agrĂ©menter des salades. Elles sont trĂšs bonnes pour la santĂ©, en plus. Au printemps, le foie en a besoin. » Ou bien l’ortie, une plante bio-indicatrice qui rĂ©vĂšle un excĂšs de matiĂšres organiques. Ou une pollution des sols par les oxydes ferriques. « L’ortie est trĂšs riche pour les sols et sert de nourriture aux chenilles, papillons en devenir, futurs butineurs et pollinisateurs. On peut en faire des soupes et tisanes dĂ©licieuses. Il faut juste savoir l’approcher avec dĂ©licatesse et prudence. » Si le jardin naturel fait la part belle Ă  la flore indigĂšne et, par-lĂ , attire la faune locale, il ne reprĂ©sente pas pour autant un espace complĂštement abandonnĂ© Ă  la nature. « On peut dĂ©limiter une zone peu utilisĂ©e dans son jardin oĂč on laisse la spontanĂ©itĂ© vĂ©gĂ©tale s’exprimer », explique Charlotte Simon. Elle est Assistante de projet « RĂ©seau Nature Bruxelles » chez Natagora. « Les plantes indigĂšnes sont intĂ©ressantes pour la biodiversitĂ©, car elles sont adaptĂ©es Ă  la faune environnante. Elles Ă©voluent ensemble. »

On peut planter diverses espĂšces de fleurs ou d’arbustes, de prĂ©fĂ©rences locales et mellifĂšres, qui attireront insectes et animaux. — Charlotte Simon, Natagora

Un coup de pouce du jardinier n’est d’ailleurs jamais malvenu. Ni pour la faune qui profitera de davantage de fleurs et plantes, ni pour l’habitant, qui aura en plus le plaisir des yeux. « On peut planter diverses espĂšces de fleurs ou d’arbustes, de prĂ©fĂ©rences locales et mellifĂšres, qui attireront insectes et animaux. Ou des haies, vĂ©ritables refuges et garde-manger pour de nombreux oiseaux. » Attention d’ailleurs, lors de

la coupe de vos haies ! De petits oisillons, cachĂ©s dans leur nid, pourraient s’y cacher. Sans oublier de disposer des petits tas de bois ou de pierres sur son terrain qui, comme les hautes herbes non tondues, serviront d’abris et de cachettes pour les insectes, hĂ©rissons et autres petits animaux utiles au jardin. Par Angelika Zapszalka


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