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ENTREPRENDRE SE LANCER
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3 QUESTIONS Ă...
De lâidĂ©e Ă lâentreprise : premier pied Ă lâĂ©trier
OLIVIER LAMBERT DIRECTEUR DE CEFORA
Dans un marchĂ© de lâemploi en perpĂ©tuelle mutation, les formations ont-elles aussi dĂ» sâadapter ? « Clairement ! Des statistiques nous apprennent que la moitiĂ© des mĂ©tiers de 2030 nâexistent pas encore aujourdâhui. En outre, 100% des mĂ©tiers actuels vont changer. Face Ă cela, la meilleure option est de se former pour dĂ©velopper sa capacitĂ© Ă apprendre constamment, partout et tout le temps. Câest le concept du « ATAWAD » : Anytime, Anywhere, Any Device. » ConcrĂštement, comment se forme-t-on Ă apprendre ? « En dĂ©veloppant lâimportance des compĂ©tences cognitives. Ă savoir les « 4 C » : communication, crĂ©ativitĂ©, coopĂ©ration et esprit critique. Câest selon cet axe quâil faut accompagner les gens dĂ©sireux dâapprendre constamment. » Tout cela en apprenant aussi Ă intĂ©grer le changement, on imagine ? « Exactement. Câest devenu une composante essentielle de tout parcours professionnel. Nous ne sommes plus Ă lâĂ©poque oĂč on commençait dans un emploi Ă la sortie des Ă©tudes pour, souvent, le quitter Ă lâĂąge de la pension. DĂ©sormais, une carriĂšre est faite de multiples changements de cap. Et le travailleur doit bien entendu prendre ce paramĂštre en compte. »
Devenir entrepreneur, câest faire preuve dâambition, mais câest aussi Ă©viter de tomber dans certains piĂšges comme celui de la solitude. Bien sâentourer, ĂȘtre conseillĂ© et rĂ©flĂ©chir ensemble est une clĂ© du succĂšs. Explications.
O
n a souvent tendance Ă croire que le monde de lâentreprise est inatteignable⊠et pourtant! Vous est-il dĂ©jĂ passĂ© une idĂ©e par la tĂȘte, qui selon vous ou votre entourage, aurait mĂ©ritĂ© que lâon si attarde plus longuement? Qui, si elle avait Ă©tĂ© traitĂ©e adĂ©quatement et avec les moyens nĂ©cessaires, aurait apportĂ© une plus-value sociĂ©tale nonnĂ©gligeable? Sans mĂȘme le savoir, vous venez de poser les bases de votre petite entreprise. Le tout est ensuite dâoser se lancer! Lâentrepreneuriat, câest simple! « Il suffit, Ă la base, dâĂȘtre Ă lâĂ©coute du marchĂ© », explique François HonorĂ©, CEO de GeoConsulting et multi-entrepreneur. « Que ce soit en B2B ou en B2C, les gens, les entreprises, les organisations ont des problĂšmes. Il faut les identifier et savoir comment y apporter une solution. » Tout commence donc par une Ă©coute attentive du marchĂ©. Si lâidĂ©e peut vite prendre forme, elle ne doit pas rester trop longtemps dans les cartons. Il faut agir au plus vite au risque de voir son idĂ©e matĂ©rialisĂ©e par quelquâun dâautre. « La phase suivante est donc de dĂ©velopper assez rapidement un prototype (un
produit/service imparfait) que lâon va co-crĂ©er et amĂ©liorer avec nos premiers clients. » LâidĂ©e maĂźtresse selon François HonorĂ© est en effet de croire en lâexpĂ©rience plutĂŽt que de vivre dans la peur dâun Ă©chec potentiel. « Tout en ayant bien sĂ»r mesurĂ© les risques au prĂ©alable! »
qui constituent vos faiblesses. Sâentourer dâautres entrepreneurs ayant rĂ©ussi est Ă©galement essentiel. « Ceux-ci peuvent en effet devenir des mentors qui vont nous challenger de maniĂšre bienveillante et extrĂȘmement critique et lucide ! » insiste François HonorĂ©.
Mais est-ce donc Ă dire que lâon doit agir seul? Bien au contraire. Ce serait dâailleurs lâune des erreurs majeures que commettraient les jeunes entrepreneurs. « Il est
Dans cette optique, les pĂ©piniĂšres dâentreprises sont une vĂ©ritable mine dâor. Contre un loyer ou un forfait battant toute concurrence, ces centres mettent en effet Ă
Il suffit, Ă la base, dâĂȘtre Ă lâĂ©coute du marchĂ©.
â FRANĂOIS HONORĂ , GEOCONSULTING
essentiel de sâentourer dâun certain nombre de personnes de confiance sur lesquels on pourra sâappuyer : comptables, dĂ©veloppeurs, marketers... », explique Olivier de Wasseige, administrateur dĂ©lĂ©guĂ© de lâUnion Wallonne des Entreprises (UWE). GrĂące Ă un tel entourage, vous pourrez aisĂ©ment vous concentrer sur vos points forts (ce qui fait finalement la plus-value de votre projet) et dĂ©lĂ©guer les tĂąches
votre disposition des locaux ou consultants et experts dans toutes les matiĂšres qui vous feraient dĂ©faut. « Ces initiatives vous permettent Ă©galement de bĂ©nĂ©ficier dâun coach actif dans la constitution de votre business plan qui Ă©ludera toute envie de procrastination en vous fixant des guidelines et des Ă©chĂ©ances », poursuit Olivier de Wasseige. Un must dans un univers dans les mĂ©andres duquel il est aisĂ©ment
possible de se disperser et de se perdre. Et pourtant, aujourdâhui, seules 57% des start-ups font rĂ©ellement appel Ă ces structures dâaccompagnement. Les pĂ©piniĂšres dâentreprises vous permettront Ă©galement de vous y retrouver dans le dĂ©dale de toutes les aides Ă lâentrepreneuriat auxquelles vous avez droit. Et il serait dommage de ne pas en profiter. On estime aujourdâhui que 70% des start-ups sur le marchĂ© en Wallonie ont un jour bĂ©nĂ©ficiĂ© dâune aide publique. Mais câest encore trop peu. « Les entrepreneurs qui agissent souvent seuls nâen ont souvent pas connaissance », explique Olivier de Wasseige. « Alors que ces aides publiques leur feraient Ă©conomiser Ă©normĂ©ment dâargent. » Selon la rĂ©gion dans laquelle vous vous trouvez, il existe en effet, un nombre consĂ©quent dâaides dans divers domaines : aide Ă la propriĂ©tĂ© intellectuelle, aide au financement, aide Ă la formation, aide Ă la reprise dâune entreprise⊠Mises bout Ă bout, il est clair quâelles font la diffĂ©rence! TEXTE BASTIEN CRANINX