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Investir, impacter
Investissement : allier l’éthique et le profit
Une partie des investisseurs ne veut plus se contenter de placer son argent en vue de sa rentabilité financière, au détriment de son impact. Le business devient social et environnemental : les investissements à impact grandissent et gagnent leur place dans le système économique.
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Lorsqu’on questionne Céline Bouton, la directrice du développement de LITA.co en Belgique sur la modernisation du capitalisme par l’investissement à impact, elle répond par l’affirmative. «C’est une façon d’utiliser les outils du capitalisme, qui montre que le système peut être divers, pluriel et vertueux», explique-t-elle. LITA. co organise des levées de fonds pour des entreprises qui ont un impact social ou environnemental. Il s’agit donc d’investir dans des entreprises qui visent un impact social ou environnemental positif avec un business model fiable. «Il y a un intérêt grandissant pour cet investissement durable, nous avons une courbe de croissance au niveau des investisseurs qui est exponentielle.»
La plateforme a d’ailleurs connu un pic d’investissement lors du premier confinement. «C’est lié au fait qu’il y a eu une prise de conscience sur le fait que nos systèmes de production et de consommation étaient liés à des entreprises qui produisent à l’étranger, qui sont complètement délocalisées, LITA. co est d’ailleurs vu comme un acteur du circuit court de la finance», souligne Céline Bouton. «Ce côté de l’impact signifie aussi investir localement, dans des entreprises qui ne vont pas faire de la spéculation sur les marchés financiers, etc., mais dans des entreprises avec des emplois locaux et des activités locales.» Céline Bouton parle également de la différence entre l’investissement socialement responsable (appelé ISR) et l’impact investing. Quand le premier évite les mauvais investissements, «ce qui est lié au travail des enfants ou à l’armement par exemple», le second vise une réelle transformation avec un réel impact. «Dans des fonds ISR vous pouvez retrouver Total ou Engie par exemple», explique-t-elle. Pour Morgane Kubicki, chargée de communication chez Financité, «il est clair qu’il y a un intérêt grandissant pour la finance responsable. Plein de gens se rendent compte que la finance est un outil fondamental dans la transition environnementale.» Financité est une organisation qui développe notamment des outils autour de la promotion d’une finance justement plus responsable.
Pour la chargée d’édition, si l’on parvenait à ce que «les fonds qui se disent socialement responsables le soient au minimum syndical, ça serait déjà un grand pas».
Convaincre les investisseurs qu’on peut allier éthique et profit n’est pas nécessairement le bon chemin pour Financité. «Le problème de la finance verte telle qu’elle est présentée aujourd’hui, c’est que le profit reste la première préoccupation, à partir du moment où il y a ce raisonnement, c’est difficile d’entamer une réelle transition», souligne Morgane Kubicki. «Cela signifie que l’on raisonne encore purement en termes de profit et que l’on n’est pas capable de se passer d’une partie potentielle du profit pour une meilleure transition environnementale ou pour de meilleures valeurs.» Mais l’organisme a conscience qu’on ne peut pas passer du jour au lendemain d’une finance telle qu’elle est aujourd’hui à une finance verte. «Mais il est certain qu’il y a beaucoup de personnes dans le monde financier qui commencent à comprendre le rôle qu’ils ont à jouer, et qu’ils jouent de mieux en mieux.» Finalement, pour allier éthique et profit en termes d’investissement, le meilleur indicateur est la transparence d’une entreprise sur ses activités, ses partenaires, mais aussi ses autres investisseurs.
— Morgane Kubicki

Les investissements ESG : Meilleurs pour les investisseurs comme pour la planète
« L’intérêt des investisseurs institutionnels et privés pour les investissements “durables” ne cesse de croître chaque année. En réponse, fonds d’investissement et gestionnaires d’actifs se tournent vers ce sujet. Une offre que Nordea Asset Management, premier gestionnaire d’actifs nordique, développe depuis plus de trois décennies », explique Hilde Jenssen, responsable de l’équipe Fundamental Equities.

Nordea est un précurseur des investissements ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance). En témoigne l’établissement de ses premiers fonds « durables » dès la fin des années 1980, alors que le concept était encore méconnu. Son premier fonds climatique date, lui, de 2008. « Aujourd’hui, nous constatons une véritable explosion des fonds ’’éthique’’ ainsi qu’une augmentation de l’afflux de capitaux », explique Hilde Jenssen. « Le premier semestre 2021 a été marqué par un afflux de quelque 140 milliards d’euros dans les fonds d’actions. Un euro sur trois y fut alloué à des fonds ESG. Afin de mettre en perspective, c’est trois fois plus qu’il y trois ans. »
Pour Hilde Jenssen, ce boom n’en est qu’à ses débuts. « La première raison est l’énorme demande pour les investissements ESG : investisseurs institutionnels, fonds de pension, mais aussi entreprises et investisseurs individuels veulent tous s’engager dans ce type d’investissements. Ensuite, nous constatons une prise de conscience du monde des affaires. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire que les entreprises peuvent apporter des solutions face aux défis que connaît le monde. Le troisième moteur de cette croissance est la réglementation. L’UE, par exemple, aligne une grande partie de ses incitations économiques sur des objectifs climatiques et environnementaux. »
Au sein même des fonds, l’analyse des investissements durables connaît un rapide essor grâce au progrès galopant de l’accessibilité des données ESG. D’après Hilde Jenssen, « les dépenses en matière de données ESG ont atteint près de USD 850 millions en 2020, près de 25 % de plus qu’en 2019. Nous tirons nos données de divers fournisseurs de données ainsi que des entreprises elles-mêmes, mais cela étant, la décision finale en matière d’investissement repose sur une évaluation humaine. Notre force réside dans notre capacité d’évaluer l’avenir en soulevant les bonnes questions, sur les initiatives prises par les entreprises en matière de réduction de carbone, de gestion de leurs futurs déchets, l’engagement de leurs directions, etc. Les entreprises qui s’inscrivent dans cette tendance sont susceptibles de réaliser d’excellentes performances dans les prochaines années, un point qui intéresse évidemment les investisseurs. Il en va de même sur les marchés des capitaux : les entreprises qui poursuivent des objectifs ESG solides ont un meilleur accès au capital de croissance, un aspect essentiel qui renforce leur position par rapport à la concurrence. »
Dans les bureaux de Nordea à Copenhague et Stochholm, l’équipe Fundamental Equities, constituée de 25 gestionnaires de portefeuille et analystes, travaille avec une équipe de 20 spécialistes ESG, pour sélectionner les bonnes entreprises dans lesquelles investir. « Cela implique une combinaison de big data et d’intuition humaine », explique Hilde Jenssen. « Chaque entreprise-candidate est soumise à une analyse à la fois quantitative et qualitative. Dans le cadre de l’analyse quantitative, nous rassemblons autant que possible les données pertinentes, en signalant les principaux risques et opportunités ESG. S’en suit une estimation interne, par nos gestionnaires de portefeuille et spécialistes ESG, au terme de laquelle nous évaluons la matérialité des risques et l’impact financier potentiel. Ce processus mêle les forces de l’Humain et de la Machine, dans le meilleur intérêt de tous. » Lors de cet exercice, Nordea recalibrera les flux de trésorerie futurs afin de miser sur l’avantage stratégique durable d’une entreprise. Les coûts supplémentaires requis pour atteindre de futurs objectifs environnementaux seront par exemple anticipés. Cette méthode permet de dresser un aperçu de la résilience et de la pérennité des entreprises. Dès lors, un fabricant de puces pour voitures électriques, tel qu’Infineon, sera bien mieux noté qu’une entreprise issue du secteur des mines de charbon.
L’approche responsable de Nordea en matière d’investissement remporte une forte adhésion auprès de ses clients. Le fait que Nordea soit un gestionnaire de fonds « européen » constitue également un atout. « L’Europe fait figure de précurseur dans le domaine ESG », rappelle Jenssen. « Mais nous constatons que les choses bougent ailleurs également. Les États-Unis comblent rapidement leur retard et, dans les pays asiatiques comme la Chine, nous notons également d’énormes ambitions et des efforts à la mesure de celles-ci. Les différentes parties du monde évoluent à des rythmes différents, mais globalement dans la même direction. »
— Hilde Jenssen
Hilde Jenssen
Head of Fundamental Equities
Nordea Asset Management (NAM) fait partie du groupe Nordea, la plus ancienne banque de Suède, dont les racines remontent à 1820. NAM dispose de 235 milliards d’euros d’actifs sous gestion au 31 décembre 2019. Constituée en 2009, l’équipe primée Responsible Investments de Nordea est l’une des plus importantes et des plus expérimentées d’Europe. Au total, NAM emploie plus de 650 personnes dans le monde. https://www.nordea.lu/
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Façonné par plus de 145 ans d’expérience dans l’accompagnement de familles et d’entrepreneurs du monde entier, Indosuez Wealth Management propose une approche sur mesure permettant à nos clients de construire, gérer, protéger et transmettre leur patrimoine au plus près de leurs aspirations. En coordination avec le groupe Crédit Agricole, nos 3 060 collaborateurs poursuivent une démarche de progrès et de création de valeur constante en intégrant les préoccupations environnementales, sociales et de gouvernance. CA Indosuez Wealth (Europe) Belgium Branch - 120 Chaussée de la Hulpe 1000 Bruxelles – BE 0534 752 288