Anna et Martha

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ANNA ET MARTHA création théâtre | texte Dea Loher | mise en scène Robert Cantarella |

production Cie R&C | coproduction Le Fracas Centre Dramatique National de MontluçonRégion Auvergne, Scène Nationale Évreux-Louviers | avec le soutien DRAC Haute-Normandie dans le cadre de la résidence de la Cie R&C à la Scène Nationale Évreux-Louviers remerciement Marie Thérèse Allier / Ménagerie de Verre et le Théâtre de la Colline

Contact : Constance de Corbière (R&C) 0668132619 – constance2corbiere@hotmail.com



ANNA ET MARTHA création théâtre | texte Dea Loher | mise en scène Robert Cantarella | traduction Laurent Muhleisen | collaborateur artistique François-Xavier Rouyer avec Catherine Hiegel, Catherine Ferran, Nicolas Maury et Valérie Vivier «acteurfracas» création sonore Alexandre Meyer | scénographie Élodie Dauguet | costumes Constance de Corbière | lumières Jean-François Touchard | durée 1h45 Tournée 2014 14, 15 et 16 janvier Le Fracas Centre Dramatique National – Montluçon | 04 70 03 86 18 14 février Centre Dramatique National Nice Côte d’Azur – Nice | 04 93 13 90 90 20 février Scène Nationale Évreux-Louviers – Évreux | 02 32 78 85 20 4 au 13 mars Théâtre 71 Scène Nationale – Malakoff | 01 55 48 91 00


LA PIÈCE

Anna est couturière. Martha est cuisinière. Elles sont d’un âge avancé, toutes les deux. Tout comme est vieux Meier Ludwig, le chauffeur (joué selon les consignes de l’auteur, par son chien). Seule la femme de ménage étrangère, Xana, ne donne pas l’impression d’appartenir au socle primitif de la maison, et l’on se demande à quoi est, au juste, attachée cette femme livide et muette. Ce sont tous des domestiques – mais ils n’ont pas de maîtresse. Celle-ci ne se montre pas. Elle est au centre des conversations. Et ils attendent. Ils attendent et se souviennent, déroulent le fil de leur histoire, par bribes. Ils se haïssent tous, se disputent et se blessent. Une haine mouvante, décortiquée sans pudeur dans une langue charnelle et musicale. Les mots jaillissent d’eux et ils s’inventent quelques instants une vie rêvée. Dans leurs âpres rituels du souvenir et de la méchanceté, ils sont à la fois tragiques et comiques. Ce qui leur est resté, est une colonne vertébrale courbée, une âme malade et la prison de leur propre histoire. Une vie déformée et grotesque. Tous travaillent dans le tertiaire, le secteur des prestations de services.


NOTE D’INTENTION

Deux femmes, une couturière et une cuisinière parlent à voix haute, s’engueulent, se réconcilient, se battent, se consolent pendant que Madame, leur patronne est allongée dans le congélateur à côté d’elle. La pièce de Dea Loher est un écho, un prolongement, une suite au sens musical du terme des Bonnes de Jean Genet. Le temps passe et tant que le froid conserve le corps en l’état, rien ne peut arriver. L’amour de Martha qui était le chauffeur ère comme un fantôme dans ce purgatoire. Une autre esclave, femme de ménage ayant traversée l’Europe pour trouver du travail, est leur souffre douleur. Chaque classe sociale ne sait reproduire que son oppression ou ses utopies. Pourtant Dea Loher, à la fin, lorsque l’eau commence à envahir le plateau et que le congélateur tombe en panne, laisse apparaitre un horizon possible. Dea Loher demande des qualités de jeu pour les interprètes difficilement conciliables ; le trivial et le burlesque se tressent entre le langage et les situations. Il faut maintenir une tension entre des registres souvent opposés, ne pas hésiter devant un jeu épique et réaliste en même temps. Une polarisation qui signe la grandeur du théâtre de cette auteure et particulièrement dans Anna et Martha. Du clown au théâtre du quotidien, du lyrisme à la prosodie ordinaire, l’auteure réclame un souci exact d’une partition écrite en différentes langues théâtrales. J’ai travaillé avec Catherine Hiegel et Catherine Ferran à la Comédie-Française en 2005 pour la création de Philippe Minyana La Maison des morts. Nous nous faisions régulièrement des signes à propos de notre envie de nous retrouver pour le plaisir de l’invention à partir de la création d’un texte. En lisant Anna et Martha, j’ai découvert une écriture et une pièce qui correspondaient exactement à ces deux comédiennes. Catherine Hiegel et Catherine Ferran savent incarner les incertitudes, les bifurcations, les génies de cette langue. Robert Cantarella


EXTRAITS

MARTHA : Tôt ou tard ils viendront. Je n’y suis pas préparée. Parce que je n’ai aucune idée de comment me préparer. Le temps, pour nous, s’est brisé. Nous avons eu recours à la congélation. Cela servira-t-il à quelque chose, à la longue, voilà toute la question. Ce que je dirai. Je dirai, madame est une criminelle. Pourquoi ? C’est comme ça, elle ne donne de travail à personne. Vous ne pouvez pas comprendre cela, dirai-je, quand vous m’interrogerez. Vous direz, qu’est-ce que vous racontez, elle ne donne de travail à personne, n’étiez vous pas cuisinière à son service pendant des dizaines d’années, et votre collègue Anna, n’a-t-elle pas travaillé comme couturière dans cette maison pendant plus de quarante ans, et que faites vous de la femme de ménage, employée depuis toujours, attendez, vous chercherez dans votre dossier et vous ne trouverez pas de contrat, parce que la femme de ménage est une femme de ménage au noir, vous fermez généreusement les yeux là-dessus, et puis il y aussi ce chauffeur, là, un certain Meier Ludwig, depuis près de quarante ans lui aussi, pour ne parler que des employés de maison, je ne parle que des employés de maison, pas des ouvriers de la brasserie. Alors je vous dirai, prenez un cireur de chaussures. Un cireur de chaussure a-t-il du travail ou n’a-t-il pas de travail. Vous direz, cela dépend si quelqu’un descend ou non la rue, et regarde ses pieds, et constate que ses chaussures sont sales, et si le cireur de chaussures est assez malin pour avoir sa bonne salive prête à ce moment là et cirer le cuir, alors que l’homme songe encore avec tristesse à tout ce qui pourrait mal tourner pour lui tout au long de cette journée à cause de ses chaussures crottées. Aucune ombre ne doit planer sur ses projets, et ce n’est qu’alors que la main du cireur sera trop petite pour tenir le billet de banque que le monsieur aura généreusement tiré de sa poche-portefeuille, et pas de son pantalon, où cliquète la menue monnaie. Il faut que cela soit rapide, en tant que cireur de chaussures, tu dois être rapide. Et que fais-tu s’il ne pleut pas et si la rue n’est pas pleine de boue, s’il n’y a pas de neige, ni de poussière, et s’il fait chaud au point que tout le monde est à la plage et marche pieds-nus, ou si la mode change, et qu’on ne porte plus que des baskets qu’on met dans la machine à laver. Vous n’êtes toujours pas satisfait de ma réponse. Quel est le rapport avec cette femme. C’est pourtant simple, dis-je : comme le cireur de chaussures, nous espérons qu’elle restera dans les parages et que tous les jours, ses chaussures seront sales. Est-ce un travail. Ce n’est pas un travail. C’est le service. C’est mon avis. Elle nous accorde une grâce. Voilà pourquoi je dis que c’est une criminelle. Madame, autrefois, était une putain. Avant d’épouser Monsieur et la brasserie. Cela remonte à si loin qu’il semble normal que personne ne s’en souvienne. Aujourd’hui elle a l’air d’une grande dame dans les habits que lui coud madame Anna. Aujourd’hui elle a de l’argent et du temps en trop. Honnêtement, je ne sais pas ce qu’elle fait de tout ce temps, est-ce qu’elle le porte à la banque, est-ce qu’elle le cache sous son lit ou au fond de l’armoire ou bien est-ce qu’elle le mange en cachette. Une chose est sûre, le temps ne laisse pas la moindre empreinte dans sa tête, elle est aussi bête qu’avant. Elle roule en BMW et a appris les bonnes manières. Quand elle est nerveuse ou qu’elle a peur de quelque chose, elle se gratte la base du pouce avec l’ongle de l’index, jusqu’au sang. Comme une femme qui, debout sur une jambe, se grattera le mollet avec la pointe de sa chaussure. C’est la seule chose à laquelle on remarque qu’elle a été un jour putain. Parfois, le matin, elle monte dans la voiture, sans chauffeur, et parcourt seule les deux cent kilomètres qui nous séparent de Munich. Juste pour s’acheter une jupe. Deux cents kilomètres. Pour une jupe. Et le lendemain elle trouve qu’elle serre à la ceinture, et Nani doit la reprendre. Vous direz, le service est terminé, et le schnaps, c’est du schnaps. J’ai réfléchi, dirai-je. Je retire ce que j’ai dit à propos de criminelle. Pour une criminelle, elle est visiblement trop bête.


DEA LOHER AUTEUR

Auteur de théâtre d’origine allemande, Dea Loher est née en 1964 à Traunstein, en Haute-Bavière. Après des études de philosophie et de littérature allemande, elle part au Brésil pour un an, pays où elle débutera l’écriture de sa première pièce, L’Espace d’Olga qui raconte l’histoire d’une juive communiste livrée par le gouvernement brésilien à l’Allemagne fasciste et assassinée dans un camp de concentration. Ce premier texte s’interroge sur les rapports de domination entre le bourreau et sa victime. En 1988, elle retourne sur le vieux continent et s’installe à Berlin où elle décroche un poste pour la radio. Elle s’inscrit aux cours d’écriture dramatique d’Heiner Müller à la « Hochschule der Künste » (Université des Arts de Berlin). En 1990, elle achève L’Espace d’Olga qui sera aussitôt publiée au Verlag der Autoren (maison d’édition d’auteurs indépendants). En 1992, Tatouage, sa deuxième pièce, remporte le prix de la meilleure pièce contemporaine d’un jeune auteur du Goethe Institut (Institut culturel allemand), ainsi que le Playwrights Award du Royal Court Theater. Suivront un grand nombre de productions en Allemagne, en Autriche et en Suisse. En 1993, elle est auteure en résidence au Schauspielhaus de Hanovre (Théâtre National) et commence un fructueux compagnonnage artistique avec le metteur en scène Andreas Kriegenburg ; y seront successivement créées ses pièces Léviathan, Un Autre toit et Adam Geist (prix de la meilleure pièce du Festival contemporain de Mülheim). En 1998, Manhattan Medea est mise en scène au Festival Steierischer Herbst de Graz en Autriche. Barbe-Bleue, espoir des femmes est le fruit d’un atelier d’écriture et de mise en scène au Residenz Theater de Munich, mené avec Andreas Kriegenburg. En 1999, elle écrit Les Relations de Claire pour le Burgtheater de Vienne. En résidence au Thalia Theater de Hambourg à partir de 1999, elle y écrit pour le metteur en scène Dimiter Gotschev : Der dritte Sektor (d’abord traduit en français par Secteur Tertiaire puis par Anna et Martha) puis pour Andreas Kriegenburg : Entrepôt du bonheur (sept pièces courtes créées au long de la saison 2002/2003) et Innocence (créée en octobre 2003). Au terme d’une résidence de plusieurs mois au Brésil (Goethe Institut/ Festival International de Sao Paolo), elle écrit Les Gens de la praça Roosevelt, créée à Hambourg en juin 2004 et qui part en tournée au Brésil. Pour le Thalia Theater de Hambourg, elle écrit également Quichotte dans la ville, créée en 2006, puis Le Dernier Feu, qui lui vaut d’être de nouveau lauréate du Prix de Mülheim en 2008. Elle a achevé récemment l’écriture d’une nouvelle pièce, Diebe (Voleurs), qui a été mise en scène en janvier 2010 au Deutsches Theater de Berlin, dont elle est devenue auteure associée. En France, ses textes, traduits par Laurent Muhleisen (avec Olivier Balagna pour Manhattan Medea) sont publiés à L’Arche Éditeur, principalement créés, dès 2003, par Michel Raskine, Marie-Jeanne Laurent, Gilles Dao, Marion Stoufflet, Véronique Widock… Dea Loher est aujourd’hui une figure incontournable du Nouveau Théâtre Allemand.


ROBERT CANTARELLA METTEUR EN SCÈNE

Né en 1957 à Marseille, Robert Cantarella a d’abord suivi une formation aux Beaux-Arts de Marseille avant de devenir élève d’Antoine Vitez à l’Ecole du Théâtre National de Chaillot. Il fonde en 1983 le Théâtre du Quai de la Gare, puis crée, en 1985, la Compagnie des Ours avec la volonté de faire découvrir ou redécouvrir les auteurs du XXe siècle. En 1987, sa création d’Inventaires de Philippe Minyana connaît un succès immédiat et tourne dans plus de cinquante villes en France et à l’étranger - et marque le début d’une amitié et d’un compagnonnage avec l’auteur, dont Robert Cantarella monte successivement Les Petits Aquariums (1989), Les Guerriers (1991), Drames Brefs 1 (1996), Anne-Laure et les fantômes (1999), puis Pièces (2001). Ensemble, ils cosignent la mise en scène du Sang chaud de la terre de Christophe Huysman. Entre 1989 et 2007, Robert Cantarella a notamment mis en scène Le Voyage d’Henry Bernstein, Divertissements touristiques de Noëlle Renaude, Sourire des mondes souterrains de Lars Nören, Le Siège de Numance de Cervantès au Festival d’Avignon, J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne de Jean-Luc Lagarce, Sa Maison d’été de Jane Bowles, Oncle Vania de Tchekhov, Hamlet de William Shakespeare, Samedi, dimanche et lundi d’Eduardo de Filippo, Les Apparences sont trompeuses de Thomas Bernhard, Werther de Jules Massenet (sa première mise en scène d’Opéra), Le Chemin de Damas d’August Strindberg et Hyppolite de Robert Garnier pour le Festival d’Avignon 2007. Depuis 1993, Robert Cantarella exerce également une activité régulière de formation tant en France qu’à l’étranger notamment à Berlin, Cannes, Avignon, Rabbat, Los Angeles la FEMIS et actuellement à la Manufacture de Lausanne. En 1997, Robert Cantarella collabore à la rédaction et à l’édition du manifeste « Pour une formation à la mise en scène », éditions Entre/Vues. En 1999, il crée « l’Association Théâtres Écritures » ayant pour objet la réalisation et la publication d’une revue intitulée Frictions, pour favoriser la réflexion et la recherche dans le domaine du spectacle. Robert Cantarella est nommé directeur du Centre Dramatique National de Dijon en juillet 2000. Il y crée le Festival Frictions en mai, festival ayant pour vocation de montrer les formes nouvelles de l’écriture scénique. Il publie en 2004 sa première œuvre de fiction : Le Chalet aux éditions Lignes dirigées par Michel Surya et réalise en 2005 son premier documentaire : Carrosserie. En 2006, pour la création de Ça va de Philippe Minyana, il réalise La Route, film de fiction d’une heure. De décembre 2005 à mars 2010, il a été co-directeur avec Frédéric Fisbach du CENTQUATRE à Paris, lieu de résidence d’artistes qu’ils ont sorti de terre pendant quatre ans. Il revient au Festival d’Avignon en 2012 avec une création de Christophe Honoré, Un jeune se tue et avec les performances autour des cours de Gilles Deleuze intitulées Faire le Gilles. Il reprend aussi, 27 ans après, la mise en scène d’Inventaires de Minyana avec les mêmes actrices qu’à la création. Il tourne actuellement avec deux projets : Faire le Gilles et Le Musée Vivant qui a été inauguré au Centre Pompidou-Metz. En 2013, il entame un travail sur la figure du diable avec F.A.U.S.T, série qu’il continue d’écrier avec Stéphane Bouquet et Liliane Giraudon. En 2015, il continue la collaboration avec Christophe Honoré avec un nouveau texte Violentes femmes.


INTERPRÈTES

CATHERINE HIEGEL ANNA

Catherine Hiegel est engagée comme pensionnaire à la Comédie-Française le 1er février 1969 et nommée 458e sociétaire le 1er janvier 1976. Après avoir suivi les cours de Raymond Girard et de Jacques Charon, elle est reçue en 1965 au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique où elle parfait sa formation de comédienne dans les classes de Jean Marchat et de Lise Delamare. Au cours de sa carrière à la Comédie-Française, elle joue de grands rôles du répertoire classique et contemporain, explorant toute la gamme de la condition féminine, notamment des héroïnes de Molière, Angélique dans George Dandin et Martine dans Le Médecin malgré lui, des héroïnes de Goldoni telles Brigida dans La Trilogie de la villégiature, Mirandoline dans La Locandiera, et Coraline dans La Serva amorosa, mais aussi Varvara dans Les Estivants de Gorki, Eléonore d’Este dans Torquato Tasso de Goethe, Laura dans Père de Strindberg, Solange dans Les Bonnes de Genet, ou encore Mère courage dans Mère courage et ses enfants de Brecht. Au cours des années 2000, elle interprète notamment Tita Bordereau dans Les Papiers d’Aspern d’Henry James, la Femme dans Homebody/Kabul de Tony Kushner, la jeune Femme dans Savannah Bay de Marguerite Duras, Carlotta dans Embrasser les ombres de Lars Norén, Dorine dans Le Tartuffe de Molière, ou encore la Femme à la natte dans La Maison des morts de Philippe Minyana. À la Comédie-Française ou à l’extérieur, elle a travaillé avec Jacques Lassalle, Jorge Lavelli, Jean-Paul Roussillon, Giorgio Strehler, Bruno Bayen, Dario Fo, Patrice Kerbrat, Philippe Adrien, Joël Jouanneau, Patrice Chéreau, Éric Vigner, Marcel Bozonnet, Robert Cantarella et Marcella Salivarova… Elle a signé plusieurs mises en scène à la Comédie-Française dont Le Misanthrope avec Jean-Luc Boutté, Les Femmes savantes et George Dandin de Molière, La Demoiselle de la poste d’Ewa Pokas, et Le Retour d’Harold Pinter. Hors Comédie-Française, elle a joué dans J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne de Jean-Luc Lagarce mis en scène par Joël Jouanneau, mais aussi dans de nombreuses autres pièces, comme Quai Ouest de Koltès mis en scène par Patrice Chéreau, Une Visite inopportune de Copi, La Veillée de Lars Norén, Greek de Berkoff, Arloc de Serge Kribus ou Les Présidentes de Werner Schwab. Durant la saison 2007-2008, elle joue dans Une confrérie de farceurs, dirigée par Jean-Louis Hourdin et François Chattot, puis interprète le rôle de Magdelon dans Les Précieuses ridicules, dirigée par Dan Jemmet. En 2007, elle jouait Toinette dans Le Malade imaginaire de Molière, dirigée par Claude Stratz, Donna Pasqua La Finaude dans Il Campiello de Goldoni dirigée par Jacques Lassalle, et Marthe dans Le Retour au désert de Koltès dirigée par Muriel Mayette. Au cinéma, le public a pu la voir dans Michou d’Auber de Thomas Gilou, La Vie est à nous de Gérard Krawczyk et Les Côtelettes de Bertrand Blier. Elle a par ailleurs travaillé avec Etienne Chatilliez, Josiane Balasko, Dominique Cabrera et Jean-Jacques Zilbermann. À la télévision, on l’a vue notamment dans Le Bal de JeanLouis Benoit et L’Homme qui a perdu son ombre de Cravenne. Après quarante ans passés à la Comédie-Française, elle interprète La Mère, la pièce de l’écrivain Florian Zeller en septembre 2010 au Théâtre de Paris. À cette occasion, elle reçoit le Molière de la meilleure comédienne. Hors Comédie-Française, elle a mis en scène Le Bourgeois Gentilhomme de Molière avec François Morel.


CATHERINE FERRAN MARTHA Après avoir suivi les classes de J.H. Duval au Centre d’Art Dramatique et celle de Robert Manuel au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, Catherine Ferran entre à la Comédie- Française le 1er septembre 1971 et devient sociétaire le 1er janvier 1981. Elle est nommée sociétaire honoraire le 1er janvier 2006. Elle y a notamment interprété, sous la direction de Jean-Paul Roussillon, Armande dans Les Femmes Savantes de Molière, Elmire dans le Tartuffe de Molière et Olga dans les Trois Sœurs d’Anton Tchekhov. Elle joue également la Mère dans Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce mise en scène par Michel Raskine, Cathos dans Les Précieuses ridicules de Molière mises en scène par Dan Jemmet, Madame Queuleu dans Le Retour au désert de Bernard-Marie Koltès mis en scène par Muriel Mayette, la femme policier, la dame à la petite voix et la femme à la carapace dans La Maison des morts de Philippe Minyana mise en scène par Robert Cantarella, Première Femme, première voisine et Maria dans Dramuscules de Thomas Bernhard mis en scène par Muriel Mayette, Anna dans Place des héros de Thomas Bernhard mis en scène par Arthur Nauzyciel, Rita dans Les Danseurs de la pluie de Karin Mainwaring mis en scène par Muriel Mayette et Jacques Vincey, Jacqueline dans Oublier de Marie Laberge mis en scène par Daniel Benoin, Elvire dans Don Juan de Molière mis en scène par Jean-Luc Bouté, Lady Macbeth dans Macbeth de William Shakespeare mis en scène par Jean-Pierre Vincent. Elle a également joué sous la direction de Philippe Adrien dans Point à la ligne de Véronique Olmi, de Gildas Milin dans Anthropozoo et Toboggan et d’Alain Françon dans Long voyage du jour à la nuit d’Eugène O’Neill et dans la Cerisaie d’Anton Tchekhov. Elle reçoit le 1er Prix de Comédie dans les rôles de Camille dans On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset, de Geneviève, dans Sigfried de Jean Giraudoux et de Mme X. dans La Plus Forte d’August Strindberg. Au cinéma elle joue sous la direction Jean-Paul Rappeneau dans Cyrano de Bergerac, de Pascale Ferran dans Petits arrangements avec les morts, de Sandrine Veysset dans Martha... Martha, d’Isabelle Broué dans Tout le plaisir est pour moi ou encore de Daniel Cohen dans Les Deux mondes.


NICOLAS MAURY MEIER LUDWIG Nicolas Maury suit des études au Conservatoire National de Région de Bordeaux avant d’intégrer le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris en 2001. Il joue à de nombreuses reprises sous la direction de Robert Cantarella (La Maison des morts à la Comédie française, Ça va de Minyana, Hyppolite de Garnier, La Jalousie du barbouillé de Molière, Une Belle journée de Renaude), de Florence Giorgetti (Dormez je le veux de Feydeau, Voilà et Les rêves de Margaret de Philippe Minyana), de Philippe Minyana (On ne saurait penser à tout de Musset, Suite mis en scène par l’auteur.) Il joue aussi avec Frédéric Fisbach dans Les Feuillets d’Hypnos de René Char, dans le cadre du festival d’Avignon en 2007. Avec Guillaume Vincent, il joue deux textes de Lagarce, Histoire d’amour et Nous, les héros, en 2010 L’Éveil du Printemps de Wedekind et en 2012 La nuit tombe notamment au festival d’Avignon et au théâtre de la Colline. Au cinéma, il à joué dans Ceux qui m’aiment prendront le train de Patrice Chéreau, Les Amants réguliers et Un été brûlant de Philippe Garrel, Backstage d’Emmanuelle Bercot, Paris Je t’aime d’Olivier Assayas, La Question humaine de Nicolas Klotz, Faut que ça danse ! de Noémie Lvovsky, dans les courts-métrages d’Antonio Hébrard et Mikaël Buch, réalisateur avec qui il a tourné Let my people go. Récemment, on a pu le voir au théâtre dans Le triomphe de l’amour de Marivaux mis en scène par Galin Stoev et au cinéma dans Les rencontres d’après minuit de Yann Gonzalez. Il tourne actuellement son spectacle concert sur une musique de Julien Ribot Son son, créé à Avignon en 2013.


VALÉRIE VIVIER XANA Valérie Vivier à suivi plusieurs ateliers de théâtre au sein des Fédérés, CDN de Montluçon avec Didier-Georges Gabily, Dominique Guihard, Frédéric Fisbach, Jean-Paul Wenzel ou encore Olivier Perrier. Ce dernier l’engage comme comédienne dans Près du sol d’après le roman d’Emile Guillaumin puis comme assistante dans Les Farces du Moyen Âge. Elle travaille avec les compagnies Natifs d’Août / Gaël Guillet, Théâtre Archimage / Guy Jutard et pendant une dizaine d’années avec le Théâtre Parenthèse où elle joue sous la direction de JeanMichel Coulon dans de nombreuses créations de textes d’auteurs contemporains, Daniel Lemahieu, Arlette Namiand, Perrine Griselin, Nathalie Vannereau et Chantal Péninon. Elle met en place au sein de la compagnie des lectures-spectacles d’auteurs d’aujourd’hui dans le département de l’Allier. Elle mène également des ateliers avec les personnes détenues de la Centrale d’Yzeure et de la Maison d’Arrêt du Puy-en-Velay. En 2007, Vincent Fouquet écrit à sa demande un monologue Rentrons les enfants, vous allez attraper froid, vous jouerez demain, mis en scène par Nathalie Vannereau et créé à La Comédie de Clermont dans le cadre du Festival « À Suivre… ». Avec le Théâtre de Romette (dirigé par Johanny Bert) elle joue dans Ceux d’Ailleurs mis en scène par Johanny Bert et Je suis armée d’une incroyable patience d’Emilie Beauvais mis en scène par Julien Geskoff. En 2009, elle crée sa compagnie Les Allogènes qui produit notamment Quand vient l’Étranger puis récemment Phèdre, un combat inconnu du poète grec Yannis Ritsos.


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