ÉDITORIAL
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Qui enverrai-je ? LÉO MUTZNER
« Je suis prêt, envoie-moi ! » Esaïe 6.8
Qui ne connaît pas le petit moment d’hésita-
Il nous arrive de considérer l’appel missionnai-
tion au moment de l’appel aux volontaires ?
re premièrement comme un appel pour une
Certes, s’il s’agit de faire la vaisselle ou un peu
tâche précise. Or, celui-ci se situe dans le pro-
de rangement, la décision est plus facile. Mais
longement de notre disponibilité devant Dieu.
la plupart du temps, nous aimerions avoir des
Nous aussi, avant de dire oui à une tâche, nous
précisions concernant la nature, la durée et le
devons dire oui à Dieu. Notre appel s’enraci-
défi de la mission. Il faut tout de même savoir à
ne dans cette attitude : « Je suis prêt, envoie-moi ! ».
quoi nous nous engageons. Or, Esaïe, à qui est
Ce qui suit, à savoir définir la nature et le ca-
adressé cet appel (Es. 6) ne pose pas ces ques-
dre de notre mission qui peut se situer au près
tions. Il dit simplement : « Je suis prêt, envoie-moi ! ».
comme au loin, est certes aussi très important.
Cette réponse me touche et m’interpelle. Sans
Mais c’est construit sur un bon fondement.
connaître la mission précise, qui pourtant s’avè-
Rappelons-nous
rera extrêmement difficile, le prophète dit oui.
de la foi, a répondu à l’appel de Dieu
Ne prend-il pas trop de risques ? En fait, il ne
sans savoir où cela allait l’amener. Il s’est
dit pas premièrement oui à une mission parti-
mis en route parce que Dieu l’appelait.
qu’Abraham,
notre
père
culière, mais il dit un oui inconditionnel à Dieu. C’est parce que Dieu l’appelle qu’il dit oui, peu
Pour
importe la mission. Avant de porter son atten-
que celui qui dit : « qui enverrai-je ? » af-
tion vers sa tâche, il la porte sur Dieu lui-même.
firme aussi : « Je suis avec vous tous les jours ».
terminer,
n’oublions
pas
non
plus