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Luc TILLEMAN Le cœur et la raison

À 5 ans, il a fait le nombre de tours nécessaires pour rester agréé. Ce n’est qu’à l’âge de 7 ans que nous avons commencé à l’utiliser plus intensivement dans le sport de saut d’obstacle. Mon gendre l’a ensuite lancé fréquemment dans des compétitions 1m30-1m35. En 2017, à l’âge de 8 ans, il a sauté ses premiers essais à 1m40. Un an plus tard, Frédéric a obtenu un excellent résultat avec Dieu-Merci lors du GP 5* de Malines. Ensuite, d’autres temps forts sont venus, comme le GP 5* 1m60 à Bruxelles (une seule faute), la victoire dans le GP 3* de Beervelde et la 6ème place dans le GP 4* de Maastricht (double correct). Après sa performance à Maastricht, il a été vendu. Dieu-Merci est par nature très vif, intelligent et prudent. Il est fort respectueux. Il suffit de regarder sa récente performance à La Baule (5*) où il a réalisé quatre parcours sans faute sous la selle de Beth Underhill, dont un double correct dans la Coupe des Nations et un double correct dans le GP 5* qu’il a remporté ! Dieu-Merci est un cheval de rêve... »

Delux van T&L

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DELUX VAN T&L est un autre fils de Toulon enregistré SBS qui s’illustre dans le sport d’obstacles de haut niveau.

Luc raconte : «C’est une belle histoire. Un de mes camarades de classe, Luc Van De Vijver, possédait Ulricke van ‘t Paradijs, une fille de Landetto issue de la célèbre jument Nikita van ‘t Spieveld. Je lui ai proposé de reproduire avec elle plusieurs fois. Et c’est ce qui s’est passé. La première année (2008) Ulricke a donné naissance à une pouliche par Toulon (appelée Ignis van ‘t Lindenhof), l’année suivante à Delux van T&L, un propre frère d’Ignis. Luc a conservé Ignis et j’ai obtenu Delux. »

« Delux était encore étalon à 2 ans. Je travaille selon le principe qu’il vaut mieux un bon hongre de sport qu’un étalon trop chaud, c’est pourquoi j’ai décidé de faire castrer Delux à ce moment-là. Nous avons entraîné Delux et l’avons fait évoluer dans le sport avant de le vendre à Global One Horses en 2015. Joel Kurmann l’a ensuite monté pendant plusieurs années. En 2018, Delux s’est retrouvé en compagnie de Niels Bruynseels. C’est une histoire à succès. Le palmarès de Niels et de Delux est riche de brillantes performances, dont des victoires au Masters de Malines, au GP 5* de Doha et de Bâle, une 5e place en finale de la Coupe du monde de Göteborg, une 4e place au GP 5* de Saint-Tropez et une médaille de bronze en finale de la Coupe des Nations de Barcelone. »

L’étalon idéal

Quels sont les critères auxquels doit répondre l’étalon idéal ?

« Nous nous efforçons de fournir des étalons de sport modernes. Nous prêtons attention non seulement au talent naturel pour le saut, mais aussi et surtout aux bases, au travail correct des membres, etc. Le tableau doit être complet. Nous regardons d’abord le cheval, puis les papiers du Studbook. J’aime aussi que les étalons aient une dose de sang. Je veux dire par là qu’ils se déplacent d’un pas léger, facile, plein d’entrain. En même temps, je me rends compte que c’est exactement la raison pour laquelle l’ensemble du processus de formation prend un peu plus de temps.

Un étalon de sang avec une base correcte est à mon avis l’image idéale d’un étalon reproducteur. On ne peut pas rechercher activement l’étalon idéal. Lorsque je recherche de jeunes étalons, je ne pars jamais avec l’idée que je vais en acheter un. Ça ne marche pas. Il doit y avoir un coup de foudre. » Luc relativise : « Il est très rare que nous fassions un mauvais choix ». Il rit : « Chaque tir ne donne pas un lièvre, c’est la même chose dans le monde des chasseurs. »

Une entreprise familiale

Qui occupe quel poste dans l’entreprise familiale T&L ?

« Kaat et Louis s’occupent de tout ce qui concerne l’élevage d’étalons. Notre fille Delphine, qui est mariée au cavalier Frédéric Vernaet, effectue également un travail fantastique dans notre entreprise. Frédéric entraîne les jeunes chevaux, forme les chevaux de compétition et planifie nos cavaliers. Il le fait parfaitement et est un pion important dans notre entreprise familiale. Nous nous préparons maintenant à passer le flambeau. Je vais avoir 59 ans cette année et il n’est pas prévu que Delphine et Frédéric doivent attendre leur 45e anniversaire pour reprendre l’entreprise... »

Luc a une philosophie claire : « En prenant son temps, en étant constant et en travaillant bien et correctement, on peut aller loin dans le monde du cheval. La qualité de base doit bien sûr être présente. Nous donnons à nos jeunes chevaux tout le temps dont ils ont besoin. En les gardant un peu plus longtemps en dessous de leur niveau, ils peuvent par la suite continuer à performer à un niveau plus élevé. Ils ne doivent sauter au niveau 1m45 qu’à l’âge de 9 ans, pas avant. Je crois fermement qu’un cheval grandit jusqu’à l’âge de 7 ans. Courir trop de compétitions à un jeune âge est préjudiciable à une longue carrière sportive ultérieure. Lorsqu’il s’agit de nos chevaux de haut niveau, nous avons souvent décidé de leur faire prendre part à deux épreuves au lieu de trois lors d’une compétition de haut niveau. Par amour pour le cheval et par précaution, il n’est certainement pas mauvais de leur accorder un jour de repos. » leur box une fois par jour pour manger (principalement des minéraux et des vitamines). Après avoir mangé, ils sortent à nouveau. Notre façon de travailler demande beaucoup de travail, mais c’est payant. Nos yearlings ont l’air bien et sont en contrôle. En conséquence, j’obtiens des chevaux maniables. Je pense que cela joue un rôle dans la suite de leur carrière sportive ».

Le jeune reproducteur est examiné et jugé : « Jugez, mais ne jugez pas trop vite ! Au cours des mois de février et mars de l’année où ils ont 2 ans, ils subissent un examen RX. Ceux qui obtiennent un avis favorable vont ensuite au pâturage jusqu’en septembre. Ensuite, ils sont transférés chez mon beau-père pour y rester pendant huit semaines. Pendant les deux premières semaines, ils apprennent à marcher à gauche et à droite dans le manège intérieur très adapté (14m x 28m), avec quelques poutres ici et là, quelques barres au sol. Après cela, ils doivent sauter en liberté (max. 1m-1m10) deux à trois fois par semaine pendant environ six semaines. Le critère de sélection est très simple : aucune erreur. Je veux les voir sauter prudemment par nature. Je fais la sélection avec Frédéric. Nous appliquons ce système de manière cohérente. Ça marche ! »

Vous êtes également un juge, vous-même : « C’est vrai. Purement par passion. J’apprends des choses dans ces moments-là, surtout en compagnie de personnes comme Eric Levallois, Heinz Meyer et Gilles Botton. Dans le monde des chevaux, on n’est jamais complètement formé. Juger me permet également d’avoir une vision plus large. Par exemple, lorsque je vois dix ou quinze poulains d’un certain étalon lors d’un championnat des poulains, j’ai un aperçu de la descendance de cet étalon. Les jugements doivent être rapides : je ne comprends pas pourquoi les gens restent parfois à regarder un cheval pendant deux ou trois minutes lors d’un jugement. Le cheval vient vers vous et en dix secondes vous devriez avoir tout vu. Si un cheval se présente à vous à la première minute avec des aplombs à la française ou à la flamande (ndlr : panard ou cagneux), même deux minutes plus tard, vous observerez toujours cette particularité ! Une déviation reste une déviation et est préjudiciable au sport. Un cheval avec des jambes et des bases correctes a plus de chances de rester dans le sport plus longtemps. Je vois parfois des juges prendre beaucoup de notes pendant une évaluation. Je ne fais jamais ça. Si un cheval est présenté correctement, on comprend rapidement à qui nous avons affaire... » ai161727039532_Pub_Hippo_A4_2021_2_LIGGEND_HR.pdf

Dans l’écurie T&L, une moyenne de 15 poulains naissent chaque année. Du temps et de l’argent sont investis en eux : « Ils ont beaucoup d’espace pour se déplacer. Après leur sevrage en septembre ou octobre, ils passent tous les jours dans les prés jusqu’à la fin décembre. A partir de janvier, ils se promènent dehors jour et nuit et rentrent dans

Jo De Roo

Hippo Revue is bezig aan zijn 35ste jaargang als onafhankelijk Belgisch vakblad voor de paardensport. Hippo Revue brengt in woord en beeld uitgebreid in alle disciplines wat er in onze regio aan paardensport gebeurt. Ook algemene artikelen aangaande fokkerij, recht, milieuvergunningen, veeartsenij, boekbesprekingen,... informeren tal van lezers.

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