Afrique Expansion Magazine

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en Afrique de l’Est ont augmenté au cours des dernières années, faisant de cette région un pôle majeur de développement du commerce continental, selon les officiels de l’EAC. Dans la même période, le commerce intérieur du bloc, toujours de source proche de l’organisation, s’est élevé de 2,2 en 2005 à 4,1 milliards de dollars américains en 2010. En même temps, les observateurs relèvent une ouverture conséquente sur le monde. À ce titre, il a récemment été relevé que le rythme de mondialisation de la

Badjang Ba Nken

Les récentes découvertes de pétrole et de gaz dans la région, le déploiement de soldats ougandais, burundais et kenyans en Somalie, le quadruplement du financement de la lutte antiterroriste de l’EAC (de 15 à 60 millions $), la venue de 100 conseillers militaires en Ouganda et la présence maintenue de l’Africom dans la région, tout en démontrant l’importance critique de l’Afrique de l’Est d’un point de vue géopolitique global, renforcent un sentiment de sécurité, qui jusque-là continue de freiner un essor pourtant trivialement acquis.

La valeur totale de ses échanges commerciaux avec le reste du monde a doublé de 17,5 milliards $ en 2005 à 37 milliards $ en 2012, augmentant la part commerciale de son économie de 28 % à 47 %. région a pris un coup d’accélérateur au cours des dernières années. Du coup, la valeur totale de ses échanges commerciaux avec le reste du monde a doublé de 17,5 milliards $ en 2005 à 37 milliards $ en 2012, selon un rapport des instances dirigeantes de l’EAC, augmentant la part commerciale de son économie de 28 % à 47 %. Cette tendance haussière des échanges extérieurs n’est pas du tout fortuite. Le nouvel intérêt que la communauté internationale porte à l’Afrique de l’Est, avec une incidence naturellement en hausse des investissements directs étrangers, se justifie par un certain nombre de facteurs. Attirés notamment par ses riches ressources naturelles, la croissance des économies de ses pays et communautés, et par l’intégration progressive des marchés de la sous région, les investisseurs se laissent plus facilement convaincre.

INTÉGRATION RÉGIONALE

COMMUNAUTAIRE FAIT SON CHEMIN

PERSPECTIVES Si les indicateurs sont plutôt au vert pour la sous région d’Afrique de l’Est, il n’en demeure pas moins que certains obstacles devront être levés, pour l’atteinte des objectifs d’intégration et de prospérité commune que ses pays se sont assignés. Au nombre de ceux-ci, il faut relever, avec les observateurs, le peu d’intérêt des Est-africains pour leur sous région. C’est l’avis du secrétaire général de l’EAC, qui pense que « le défi sera de mobiliser nos concitoyens pour travailler ensemble au développement des ressources de la région. » Le repli identitaire va même souvent au-delà des individus, pour atteindre le seuil étatique. C’est comme cela qu’il faut certainement comprendre le fait que la plupart des pays, alors que les Accords

de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne ouvraient de nouvelles perspectives pour l’économie de la communauté, soient allés négocier individuellement avec les partenaires européens. Dans un autre registre, des voix s’élèvent au sein de l’organisation pour dénoncer un manque de cohésion et de solidarité au sein de la communauté. Il est par exemple relevé que certains pays souffrent parfois de pénuries alimentaires alors que leurs voisins ont un surplus dont ils interdisent l’exportation. Récemment, par exemple, alors que le Nord du Kenya, près de la Somalie, faisait face à la pire crise alimentaire de son histoire, des récoltes pourrissaient dans certaines parties de la Tanzanie, voisine… Les officiels reconnaissent volontiers qu’il persiste des freins au marché commun. Certains ont été levés, d’autres sont en voie de l’être, assurent-ils. À titre illustratif, ils citent le cas de la circulation des personnes et des biens, pour laquelle le Burundi, l’Ouganda, le Rwanda et le Kenya sont déjà parvenus à un accord permettant à leurs ressortissants de se déplacer librement dans les quatre pays, munis seulement de leur carte d’identité nationale. Ils pourront en cela être aidés par la mise en œuvre progressive d’un réseau routier intégrateur, composé de cinq principaux corridors reliant les cinq pays membres de l’EAC. Le clin d’œil de l’organisation à des pays comme la République démocratique du Congo, le Malawi, la Zambie et bien d’autres, s’il parvenait à accrocher ces potentiels adhérents, pourrait alors donner une impulsion décisive au développement de cette partie du Continent africain.

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