Action Canada-France 125th anniversary issue — French Chamber of Commerce in Canada

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125 Chambre de commerce franรงaise au Canada



125 Chambre de commerce franรงaise au Canada


CONSEIL D’ADMINISTRATION

Montréal 1936 - 50 ans de la CCFC


CONSEIL D’ADMINISTRATION

montréal 2011 - 125 ANS DE LA CCFC

(De gauche à droite) 1e rangée : Véronique Loiseau (CCFC), Hélène Séguinotte (Groupe Safran), Alain Lellouche (Jalinar International), Myriam Pairault (Présidente, CCFC), Jean-Pierre Desmarais (BKG Avocats), Jean-François Pichard du Page (Laboratoire médical Curalab) 2e rangée : Alix D’Anglejan-Chatillon (Stikeman Elliott), Liliana de Kerorguen (Merial), Jérôme Thirion (KPMG), Pauline Normand (Éditions Robert Laffon), Bernard Vives (Crédit Agricole CIB), Pierre Matuszewski (Société Générale), William Hart (LKD) 3e rangée : Bertrand Namy (Progexco), Bernard Lette (Lette et Associés), Philippe Coste (Ambassade de France), Alain Koessler (SNC Lavalin), Hervé Foulon (Éditions Hurtubise) 4e rangée : Élie Farah (Montréal International), Jean-Marie Toulouse (HEC), Daniel Cotte (Eaux Danone Naya), Philippe Frizon (Secor Conseil) Absents : Marie-Line Beauchamp (Sodexo), Linda Beauparlant (PwC), Guy Chabot (Mallette), Liliane Colpron (Boulangerie Première Moisson), Bénédicte Duval (Air France), Pierre Gauthier (Alstom Canada), Jean-Christophe Gras (Sofitel Montréal Le Carré Doré), Maurice Guitton (Composites Atlantic), Simon Jacques (Banque Nationale du Canada), Louis Jalabert, Jean-Jacques Laurans (Alfid), Gérard Malledant (Essilor Canada), Auguste Masson (Heenan Blaikie), Christian Paire (CHUM), Nicolas Séguier (Delta Dailyfood)


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Stephen Harper Premier Ministre du Canada […] This is a wonderful opportunity to reflect upon the rich history and remarkable accomplishments of your organization. For 125 years, you have been making admirable contributions to the creation of a climate conducive to business opportunities. This is the fruit of the excellent bilateral cooperation and close ties which exist between Canada and France. Your expertise and the various support services which you provide your members have undeniably strengthened the development of our economic relationship. This dynamic partnership is key to the achievement of a common objective, namely to promote the vitality of our businesses, which act as catalysts for the prosperity and influence of our two countries. […] On behalf of the Government of Canada, I wish you a memorable celebration and offer my further best wishes to all for success in the future.

Je suis heureux de présenter mes salutations les plus chaleureuses à tous ceux et celles qui célèbrent le 125e anniversaire de la Chambre de commerce française au Canada. Cet événement représente une merveilleuse occasion de souligner la riche histoire ainsi que les remarquables accomplissements de votre organisme. Depuis 125 ans, celui-ci a admirablement contribué à créer un climat propice aux occasions d'affaires, fruit d'une excellente coopération bilatérale et des liens privilégiés qui existent entre le Canada et la France. Les différents services d'appui que vous offrez à vos membres ainsi que votre expertise ont indéniablement renforcé le développement de nos relations économiques. Ce partenariat dynamique constitue la clé quant à l'atteinte d'un objectif commun, à savoir favoriser la vitalité de nos entreprises, qui jouent un rôle de catalyseur pour la prospérité et le rayonnement de nos deux pays. Vous pouvez tirer une grande fierté de vos réalisations et de vos efforts continus pour créer des conditions favorables à l'essor du Canada et de la France. Au nom du gouvernement du Canada, je vous souhaite des célébrations mémorables et offre à chacun et à chacune mes meilleurs v œux de succès pour l'avenir.

OTTAWA 2011


Mot du premier ministre

Jean Charest

Les liens qui unissent le Canada et la France se déploient dans de multiples dimensions. Ils sont aujourd’hui fermement enracinés dans ce siècle nouveau, nourris entre autres par des échanges commerciaux fructueux et par d’innombrables partenariats d’affaires. C’est grâce notamment à des organisations comme la Chambre de commerce française au Canada, grâce à ses gens passionnés, visionnaires et engagés, que ces liens se sont développés et continuent de croître et de se réinventer en fonction de besoins concrets et des enjeux socioéconomiques de l’heure. Au nom du gouvernement du Québec, je suis heureux de saluer ici les 125 ans d’existence de la Chambre de commerce française au Canada. Bravo et merci pour ces 125 années à étendre vos réalisations et votre réseau; pour ces 125 années à assurer le statut et le rayonnement du français comme grande langue de communication internationale; pour ces 125 années à contribuer au développement des entreprises et de l’emploi, ainsi qu’à la création de la richesse d’un océan à l’autre pour le plus grand bénéfice de la France, du Québec et du Canada entier. Félicitations et mes amitiés à tous!

Jean Charest

Premier ministre du Québec The ties that bind Canada and France are manifested in many different ways. […] It is due to organizations like the French Chamber of Commerce in Canada, and the passion, vision and commitment of its people that these bonds have developed, and continue to grow and reinvent themselves according to the specific needs and socioeconomic issues of the day. On behalf of the Government of Québec, I am pleased to applaud the 125 years of FCCC. Bravo, and thank you for 125 years of achievement by your network; for 125 years of ensuring the status and influence of French as a major language of international communication; for 125 years of contribution to the development of business and jobs, as well as wealth creation from sea to sea for the great benefit of France, Québec and all of Canada. […]

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François Delattre Ambassadeur de France au Canada

[…] The Chamber has confirmed its role as a major player in the economic partnership between France and Canada. It is a frontline contributor to the remarkable dynamic and visibility of this partnership, working in perfect harmony with the Embassy and the community of external business partners. In this context, the support it offers to businesses is appreciated without reserve. The events which it stages set the standard by which all are measured in the community, whether forums for people of influence or a special seminar on risk capital, but also its prestigious annual ball or even the well-established golf tournament. […] I convey my best wishes for success to the Chamber for its many projects. […]


Pierre-Antoine Gailly Président Union des Chambres de Commerce et d’Industrie Françaises à l’Étranger […] For 125 years, the FCCC has offered enterprises all the services needed to ensure success in their commercial efforts and their settlement on Canadian soil. Since its establishment, the FCCC has become very wellknown for the quality and prestige of its events which are commonly attended by the highest authorities of both countries. For this reason, it stands as a major player in France-Canada relations. This marvellous anniversary is occasion to pay tribute to the many women and men of business who, 125 years ago, took the initiative to create the FCCC but also to those who, in 1907, gathered together all Chambres de Commerce Françaises à l’Étranger to form our Union. They were the original builders of a network which owes them a great debt of gratitude.

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Le 125e anniversaire de la Chambre de commerce française au Canada ne pouvait survenir à un moment plus stratégique pour le développement des rapports économiques et culturels entre nos deux pays.

Paul Desmarais jr Président du conseil et co-chef de la direction

Lorsque la Chambre fut fondée le 26 juin 1886 par un groupe de négociants français, à l’initiative du Consul général de France à Québec, Monsieur Georges Dubail, son objectif était « de recueillir et d’échanger avec les commerçants et les institutions commerciales de la métropole tous les renseignements propres à développer les rapports commerciaux, industriels et financiers entre la France et le Canada ». Ses fondateurs seraient aujourd’hui étonnés et certainement ravis de réaliser que la Chambre, au cours de son histoire, est devenue bien plus qu’un lieu d’échange d’information. La Chambre est un axe essentiel du développement économique et du rapprochement politique entre nos deux grands pays qui occupent sur la scène internationale une position privilégiée. Le Canada et l’Union Européenne, grâce à l’initiative du Premier ministre du Québec Jean Charest et à l’engagement personnel du Président de la République française Nicolas Sarkozy, ont entamé des négociations pour conclure une entente historique de libre-échange Canada-Europe. Une fois cet accord signé par le Premier ministre canadien Stephen Harper, ce nouveau partenariat offrira des possibilités de croissance économique exceptionnelle entre le marché européen et les entreprises canadiennes. Cette ère nouvelle de développement s’ouvrira en s’appuyant sur l’Entente France-Québec sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles, déjà intervenue entre le Québec et la France, qui facilitera grandement la mobilité de la main d’œuvre et un accès illimité à de nouvelles ressources humaines. Aujourd’hui, plus de 500 entreprises françaises de toutes tailles sont établies au Canada, employant plus de 80,000 personnes. La France est, selon les années, le troisième ou quatrième investisseur étranger au pays, témoignant ainsi de l’importance des enjeux soutenus par la Chambre de commerce française au Canada. L’avenir s’ouvre donc sur des perspectives plus que favorables et l’anniversaire de la Chambre de commerce devrait nous permettre d’exprimer avec le plus grand enthousiasme notre confiance dans notre prospérité économique commune.

Paul DESMARAIS jr André DESMARAIS Président du conseil et co-chef de la direction Président et co-chef de la direction

André Desmarais Président et co-chef de la direction

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MYRIAM PAIRAULT Première chambre de commerce étrangère établie à Montréal et troisième chambre de commerce française à l’étranger, la Chambre de commerce française au Canada (CCFC ou Chambre) a atteint un âge vénérable en 2011. En effet, c’est avec grande fierté que nous célébrons cette année son 125e anniversaire.

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AVANTPROPOS

De la poignée d’hommes d’affaires qui entouraient M. Moïse Schwob, son premier président, en 1886, la CCFC a évolué autant en taille qu’en diversité pour devenir l’une des chambres de commerce étrangères les plus actives au Canada. Avec 1 250 membres répartis au sein de ses différentes sections — Montréal, Québec, Dieppe (Réseau Atlantique) et Toronto —, la CCFC travaille sans relâche encore aujourd’hui à l’accomplissement de sa mission première : favoriser le développement des relations économiques entre le Canada, le Québec et la France. Aujourd’hui, les relations économiques franco-canadiennes reposent fortement sur les implantations et les partenariats. Le Canada accueille sur son territoire 450 filiales de quelque 250 sociétés françaises qui, à elles seules, emploient 60 000 personnes. La France est par ailleurs le 3e investisseur étranger au Canada et le 2e au Québec après les États-Unis. Les ventes françaises progressent dans certains secteurs, mais la part de marché de la France au Canada demeure toutefois modeste à 1,2 %. Il y a donc encore beaucoup de travail à faire pour tous les acteurs du développement des relations économiques entre les deux pays, dont la CCFC. La force de la Chambre réside dans la grande diversité de ses membres, qu’ils soient Canadiens ou Français. Sa mission, elle la réalise en créant des occasions d’échange et de réseautage entre les acteurs économiques des deux côtés de l’Atlantique. En publiant cet album souvenir, nous avons voulu vous donner un aperçu de la longue et riche histoire de la CCFC, mais aussi vous inviter à nous accompagner dans l’écriture de son avenir. Longue vie à la Chambre de commerce française au Canada ! Myriam Pairault Présidente du conseil d’administration

It was the first foreign chamber of commerce to be established in Montréal and France’s third foreign chamber of commerce. […] It is indeed with great pride that we celebrate its 125th anniversary. From the handful of businessmen who joined with its first chairman Mr. Moïse Schwob in 1886, the FCCC has evolved in both size and diversity to become one of the most active chambers of commerce in Canada, with nearly 1,250 members amongst its different sections — Montréal, Québec, Dieppe (Atlantic Network) and Toronto […] Today, France-Canada economic relations rely heavily on set-ups and partnerships. Some 250 French companies have established 450 affiliates in Canada which alone employ 60,000 people. France is the third-largest foreign investor in Canada and the second-largest (after only the United States) in Québec. […] So there is still much work to be done by all players involved in the development of economic relations between the two countries, including the FCCC.


JEAN-FRANÇOIS PICHARD du PAGE

VÉRONIQUE LOISEAU

Au fil de ses 125 ans, preuve a été faite à maintes reprises que la CCFC n’existe que grâce à la volonté d’individus regroupés autour d’un intérêt commun, celui de développer les relations économiques entre la France et le Canada.

Rassembler, guider, conseiller, informer, célébrer, soutenir, accueillir, développer, innover… Voilà comment la CCFC accomplit sa mission de multiples façons tous les jours depuis sa fondation.

Les archives de la CCFC que nous venons de remettre à Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) contiennent des trésors que nous avons souhaité partager avec vous par cet album souvenir. Nombreux y sont les exemples de volonté et d’engagement de la part de tous ceux qui ont composé la CCFC depuis sa création en 1886 : sa direction comme ses membres, des Français comme des Canadiens. Indissociable des gens qui la constituent, la CCFC est a fortiori une institution à visage humain. Nous vous proposons de découvrir les différentes facettes de la remarquable personnalité de cette grande dame, toujours dynamique et fringante à 125 ans. Fruit de multiples recherches effectuées au sein des archives de la CCFC et grâce au concours précieux des historiens renommés que sont MM. Paul-André Linteau, professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), et Didier Poton de Xaintrailles, professeur à l’Université de La Rochelle, en collaboration avec Brice Martinetti, doctorant en histoire, cet album vous offre un portrait de la CCFC au fil des trois siècles durant lesquels elle a évolué. Nous revivrons ainsi les grands moments de son histoire : les initiatives qu’elle a démarrées, les personnalités historiques qu’elle a accueillies, les célébrations mémorables qu’elle a organisées. C’est un voyage dans le temps que nous vous proposons fièrement. Que cette riche et longue histoire puisse être garante d’un avenir tout aussi brillant. Jean-François Pichard du Page Président des publications Membre du Bureau de direction

Over its 125-year history, it has been shown time and again that the FCCC exists only through the will of individuals united by the common interest of developing economic relations between France and Canada. The FCCC’s archives, which we will be submitted to the Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), contain the treasures which we share with you in this commemorative booklet. Many amply demonstrate the commitment of the executives and members, French and Canadian, who have made the FCCC what it is since its creation in 1886. Inseparable from the people who constitute its very being, the FCCC is a fortiori an institution with a human face. We invite you to discover the many facets of the personality of this remarkable grande dame, still dynamic and lively after 125 years. This is the result of lengthy poring through the FCCC archives and the valuable assistance of the distinguished historians Paul-André Linteau, professor at Université du Québec à Montréal (UQAM), and Didier Poton de Xaintrailles, professor at Université de La Rochelle, FCCC in collaboration with Brice Martinetti, PhD History student. The album portrays the FCCC during the three centuries in which it has evolved. […]

Au service de ses membres depuis 125 ans, la CCFC est non seulement reconnue pour sa longévité, mais aussi pour son dynamisme et les services diversifiés qu’elle propose. Son engagement est bien réel et émane de tout ce qu’elle réalise : • des événements qu’elle met sur pied ; • des publications qu’elle pilote ; • de l’appui personnalisé qu’elle offre aux entreprises. Aujourd’hui comme hier, l’équipe de la CCFC est animée d’une même ardeur, celle de contribuer concrètement et efficacement au développement des relations économiques entre le Canada, le Québec et la France. De ce fait même, elle agit comme catalyseur et favorise la croissance des entreprises qui s’adressent à elle en les aidant à atteindre leurs objectifs commerciaux. Cet album souvenir vise à illustrer 125 ans d’échanges et de développement, la devise qui signe l’ensemble des activités prévues au calendrier 2011 de la CCFC. C’est une Chambre réellement à l’écoute de ses membres qui est décrite dans les pages qui suivent. Au sein du creuset francocanadien que représente ce réseau bien vivant, on parle d’affaires, on fait des affaires, mais on aime aussi se retrouver pour faire la fête. Nous espérons que vous parcourrez avec plaisir les pages de cet album et que vous vous y reconnaîtrez. Véronique Loiseau Directrice générale

We gather. We guide. We advise and inform. We celebrate, support, host, develop and innovate … This is what we do at the FCCC to accomplish its multi-faceted mission, and have done so every day since our foundation. Serving its members now for 125 years, the FCCC has surely achieved recognition for its longevity, but also for its dynamism and diverse program of services. Its commitment is genuine, and evident in all it undertakes: events, publications, and personalized support for businesses. […] This album describes a Chamber of Commerce which is truly in touch with its members. Here, in this lively community created by the people of France and Canada, we talk business and we do business, but we also love to come together and enjoy ourselves. We hope that whilst you browse these pages, you see your own reflection in them. Enjoy the experience!

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L’AUDACE

Précurseurs et visionnaires, les membres de la CCFC l’ont toujours été. À la fin du XIXe siècle, il en fallait de l’audace pour traverser l’Atlantique en quête de nouvelles perspectives. Il en faut encore aujourd’hui pour défricher des créneaux toujours inexplorés. Esquisse d’une Chambre aux membres ô combien audacieux.


Montréal

1886 La métropole du Canada

En 1886, un premier convoi ferroviaire, empruntant la voie du Canadien Pacifique, relie Montréal à la côte ouest. Cela confirme le rôle de la ville en tant que carrefour des échanges transatlantiques et transcontinentaux du Canada. Principal port du pays, Montréal est la porte d’entrée des importations européennes. Au cours des 40 ans qui précèdent, la ville est aussi devenue un grand centre industriel. Les usines ont poussé comme des champignons, d’abord dans les magasinsentrepôts du vieux centre, puis le long du canal de Lachine et dans les quartiers Sainte-Marie et Hochelaga, plus à l’est.

En 1886, Montréal est le principal centre financier du Canada. Huit banques à charte y ont leur siège social et de nombreuses compagnies d’assurance y sont établies. La Bourse de Montréal a déjà douze ans d’existence. Le nom de la rue SaintJacques devient synonyme du pouvoir de l’argent. Grâce à son activité économique, la ville attire les populations venues des campagnes et les immigrants. Elle connaît un essor dans le secteur de la construction, car il faut loger ces nouveaux venus et inventer de nouveaux modèles de maisons pour les abriter. La croissance est telle que le peuplement déborde déjà les limites municipales pour s’étendre en banlieue.

Paul-André Linteau, Professeur, Département d´histoire, Université du Québec à Montréal

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Rue Saint-Jacques, Montréal, 1896

Une ville francophone? En 1886, la population de Montréal et de sa banlieue est d’environ 210 000 habitants. Depuis une vingtaine d’années, la majorité est redevenue francophone, après avoir été anglophone pendant 35 ans. L’anglais reste toutefois la langue dominante du monde des affaires et les Écossais du quartier Saint-Antoine, qui possèdent les plus grandes entreprises, ont la haute main sur l’économie canadienne. Le puissant Board of Trade est leur porte-parole. On voit tout de même émerger une nouvelle classe d’hommes d’affaires canadiens-français qui créent des banques, des maisons de commerce et d’autres entreprises d’envergure locale ou régionale. Ils se préparent à mettre sur pied leur propre chambre de commerce, afin de mieux se faire entendre. Depuis 1882, les francophones détiennent la majorité au conseil municipal de Montréal et jouissent d’un poids politique croissant. Ils favorisent l’annexion des municipalités de banlieue dont, en 1886, celle de Saint-Jean-Baptiste, noyau de l’expansion sur le Plateau Mont-Royal. Paul-André Linteau

Voiture, Montréal, 1916


Des membres intrépides

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Il fallait une liaison... Ils l’ont créée.

M. Galibert

À la naissance de la Chambre de commerce française de Montréal – nom d’origine de la CCFC –, il n’existe aucune ligne maritime directe entre la France et le Canada. Cette lacune freine grandement les échanges et la Chambre décide rapidement d’y remédier… M. Galibert, Président de la Chambre, visite les « ports français de l’Atlantique, afin d’y chercher les éléments d’une ligne directe franco-canadienne. »1 Trouvant à Bordeaux un accueil sympathique, il est en mesure d’annoncer en juin 1899 la création de la « compagnie franco-canadienne de navigation à vapeur », détenue à parts égales par des intérêts français et canadiens. M. Poindron, Administrateur de la Chambre, prend alors la relève à titre d’agent à Montréal. Malheureusement, le projet risque d’être abandonné en raison d’une crise financière qui sévit à Bordeaux, mais M. Poindron veille au grain. « Résolu, comme il sait l’être, à ne pas laisser manquer l’affaire et sachant pertinemment que c’était une bonne affaire, il arriva à Bordeaux au milieu de la crise, mais il n’en eut point de découragement et il se mit au travail pour reconstituer de la base au sommet l’entreprise chancelante. »2 1 2

Bulletin de juin 1899 Bulletin d’octobre 1899 Estampe, Montréal, 1892


Une relation fructueuse prend son envol Le 3 octobre 1950 se pose à l’aéroport Dorval de Montréal le premier vol régulier de la liaison aérienne Paris– Montréal d’Air France. « Le Canada est désormais rattaché au plus long réseau aérien du monde », souligne alors Henri-J. Lesieur, représentant général d’Air France pour l’Amérique du Nord et les Caraïbes, et le service aller-retour hebdomadaire « augmentera avec la demande »1 , ajoute-t-il. « Air France a la clairvoyance d’inau­ gurer cette liaison au moment où la France s’emploie à renforcer ses liens commerciaux avec le Canada », rappelle Bénédicte Duval, Vice-Présidente et Directrice Générale d’AIR FRANCE-KLM au Canada. « Une nouvelle ère d’échanges franco-canadiens s’ouvre alors et la présence toujours croissante d’Air France en ciel canadien en témoigne. En 2011, nous sommes en mesure d’accueillir jusqu’à 1 400 passagers par jour en péri­ ode de pointe, par rapport à 40 en octobre 1950 », précise-t-elle. En octobre 2010, la société a d’ailleurs célébré avec faste les 60 ans de cette union heureuse par un vol spécial d’un Airbus A380 sur Montréal. 1

Cité d’après Air France, 50 ans de fidélité à Montréal, document commémoratif publié par Air France en octobre 2000, p. 38.

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Société Générale

Savoir reconnaître

le bon moment

Fin 2005, le cours du pétrole connaît un creux et la plupart des pétrolières américaines se sont retirées d’Alberta… « Osant aller à contre-courant, Société Générale, établie au Canada depuis 1974, choisit ce moment pour s’implanter en Alberta », raconte Pierre Matuszewski, Président de Société Générale au Canada. Elle fait alors le pari ambitieux de s’allier à FirstEnergy Capital Corp., une jeune banque d’affaires spécialisée dans le secteur de l’énergie, dont elle acquiert 20 % du capital. « Tandis que Société Générale apportait ses capacités de financement et son réseau mondial, FirstEnergy offrait sa connaissance intime du marché de l’énergie et des acteurs locaux », poursuit M. Matuszewski. Depuis la conclusion de cette alliance et l’ouverture d’un bureau Société Générale à Calgary début 2006, « Société Générale Canada est reconnue comme un acteur clé dans ce marché difficile, avec plus de 2 milliards de dollars d’engagements auprès de 25 clients dans l’Ouest canadien », souligne son Président. Pari réussi !


Acquisition Mérieux-Connaught

Le début

d’une nouvelle ère Une première dans l’univers des vaccins ! Deux grandes institutions de l’industrie pharmaceutique mondiale unissent leurs destinées en 1989 au nord de la région métropolitaine de Toronto, avec Michel Finance comme chef d’orchestre. Celui qui deviendra Vice-Président de groupe et Directeur Financier, Amérique du Nord de la nouvelle entité Pasteur Mérieux Connaught tiendra aussi les rênes de la CCFC section Toronto dès 1992. « Grâce à cette OPA amicale, l’Institut Mérieux, devenu par la suite le groupe Sanofi Pasteur, se transforme pour devenir l’un des leaders mondiaux du domaine, se souvient-il. Ce fut une aventure à plusieurs points de vue, mais principalement sur le plan financier. » À tel point qu’il faut plus d’un an et demi pour conclure la transaction, tant le montage financier se révèle une opération délicate. Avec un chiffre d’affaires de trois milliards de francs, l’Institut Mérieux réussit le tour de force financier d’acquérir les Laboratoires Connaught pour la somme de cinq milliards de francs, soit un milliard de dollars canadiens de l’époque. Plus qu’une acquisition, cette transaction internationale représente un symbole puissant, celui de l’audace d’une grande entreprise française qui s’ouvre sur le marché nord-américain et la croissance.

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Explorateurs 18

des temps modernes Ils n’ont pas eu froid aux yeux, rivés qu’ils étaient sur l’immense potentiel franco-canadien. Ils ont fait les démarches qui s’imposaient, ils étaient au bon endroit au bon moment.

1905

M. Chouillou, Président de la Chambre, fait partie du groupe d’hommes d’affaires de Montréal accompagnant le Ministre de la Marine et des Pêcheries dans une excursion sur le fleuve afin d’inspecter les grands travaux d’amélioration du port de Montréal, le creusage de la voie fluviale et le chantier naval de Sorel.

1916 À la demande de plusieurs regroupements commerciaux et industriels (incluant la Chambre de commerce française de Montréal) et sur la base de documents préparés par la Chambre, le gouvernement fédéral envoie en juillet une mission économique canadienne en France. Y participent nombre de ministres et sénateurs ainsi que le Secrétaire de la Chambre, M. Paul Seurot.

Paris en demi-deuil, caricature de Ralph Barton, 1915

1962

En novembre, la CCFC reçoit la mission économique française la plus importante dans l’histoire des relations entre les deux pays.

1930 Dans la mosaïque canadienne, l’Ontario gagne en importance tant sur le plan financier qu’industriel. Pour ne manquer aucune occasion d’affaires, la Chambre estime qu’elle doit y être présente et établit une antenne à Toronto le 26 avril.

Rue Yonge, Toronto, vers 1890


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Tout le Québec est en pleine effervescence et la CCFC crée une section dans la ville de Québec pour répondre à la demande grandissante de cette région.

1965

1976

La Chambre part à la conquête de l’Ouest canadien et établit une nouvelle section à Vancouver, sur les rives du Pacifique.

1964 Quelques 25 membres de la Chambre font partie d’un groupe d’hommes d’affaires invités à visiter le plus grand chantier du Québec : Manic.

La Chambre tient le 1er Forum Capital de risque et de développement à Montréal, Venture Capital Forum.

2005

La CCFC couvre enfin tout le Canada avec l’ouverture de son Réseau Atlantique à Dieppe.

2007

Le mouvement d’expansion française vers l’ouest prend de l’ampleur. Après l’ouverture d’un poste commercial du gouvernement français ainsi que de filiales de grandes banques françaises, la section Calgary de la CCFC voit le jour.

1980

2007 Participation au premier vol de l’A380 entre Paris et Montréal, organisé par Airbus et Air France à l’occasion de leur Tour du Monde 2007.


La force

De 10 à 1 250 membres en 125 ans. La croissance du nombre d’adhésions au fil des ans est l’illustration, s’il en est une, de la solidité et de la vitalité de la CCFC. Preuve aussi qu’elle comble un besoin bien réel depuis plus d’un siècle. Chronique sur la puissance d’un réseau franco-canadien unique.


Empress of Scotland, paquebot du Canadien Pacifique, 1922-1930

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Une vague

d’immigration

La Première Guerre mondiale a un effet dévastateur sur les établissements français au Canada. Rappelés sous les drapeaux, plusieurs milliers d’immigrants récents quittent le pays et n’y reviendront pas.

française

Après une longue période de disette, l’immigration française au Canada trouve un nouveau souffle à la fin du XIXe et surtout au début du XXe siècle. Entre 1880 et 1914, le pays accueille environ 30 000 Français, ce qui ne représente que 1 % du total des immigrants. La moitié d’entre eux partent fonder des colonies agricoles dans les Prairies de l’Ouest. La plupart des autres se retrouvent au Québec, où des milliers de membres de congrégations religieuses sont poussés à l’exil à la suite des lois Combes sur la laïcité. Montréal est la ville canadienne qui compte le plus de Français. Sans surprise, il y a parmi eux des artistes, des enseignants, des pâtissiers et des restaurateurs, tous associés à l’image de la France comme pays de gastronomie et de culture. S’ajoutent également beaucoup d’ouvriers qualifiés, comme ces verriers recrutés chez Baccarat par une entreprise de l’est de la ville. On trouve aussi des ingénieurs civils et de nombreux hommes d’affaires. Certains œuvrent dans l’importation de produits français et représentent ici de grandes maisons de l’Hexagone. Plus rares sont les industriels, tels les Galibert qui mettent sur pied une grande entreprise de tannerie. Paul-André Linteau, Professeur, Département d´histoire, Université du Québec à Montréal

Rue Saint-Jacques, Montréal, vers 1910


L’instinct de survie

La vitalité d’un réseau tel que celui de la Chambre est en lien direct avec le dynamisme et l’engagement de ses membres. À cet égard, voici quelques réflexions recueillies au fil des ans… « Nous comptons toujours sur l’augmentation du nombre de nos membres. À cet égard, la transformation de nos dîners mensuels en dîners gastronomiques que la présence de Monsieur Carteron (Consul général de France) revêt d’un grand prestige, nous procure une excellente publicité. »

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« L’intérêt pour notre association s’est manifesté par l’empressement de chacun à recruter des membres nouveaux parmi les compatriotes particulièrement susceptibles de joindre notre groupement... Quant à notre secrétariat dont je me plais à reconnaître ici le dévouement et l’entrain, il a dû outre le travail considérable occasionné par notre Bulletin faire face à la réception de 1 073 lettres et à l’expédition de 2 955. En résumé, Messieurs, nous avons continué à affirmer notre volonté de vivre et nous en avons donné des preuves certaines. »2 « J’ai l’impression que, grâce à l’aimable collaboration de tous nos membres et dans la limite de nos modestes moyens, la Chambre de Commerce Française au Canada aura apporté une appréciable contribution à la progression substantielle accusée au cours de 1948 des échanges commerciaux entre la France et le Canada. »3

Cocktail du Nouvel An de la CCFC, 13 janvier 2011, chez Birks

itation de M. Quedrue, Rapport du Président, C tiré du Bulletin de février 1930 2 Compte rendu de la séance annuelle, tiré du Bulletin de février 1932 3 Citation de G.P. Vinant, Rapport du Président, tiré du Bulletin de janvier 1949 1

NOMBRE D’ADHÉSIONS : DES STATISTIQUES ÉLOQUENTES 1500

35 000 000

Nombre de membres selon les rapports d’activités de la CCFC publiés dans les Bulletins mensuels et la Revue de la CCFC

1200

30 000 000

Population canadienne selon Statistique Canada

25 000 000

900

20 000 000 15 000 000

600

10 000 000 300

2011

1986

1954

1949

1933

1900

1890

0

1886

5 000 000

Bureau de la CCFC, situé dans les locaux de l’édifice du Board of Trade, Montréal, mai 1906


L’énergie

des dirigeants

À l’occasion de son 25e anniversaire, la Chambre publie un album souvenir dans lequel elle retrace les réalisations de ses premières années. On y trouve notamment les premières statistiques sur les membres ainsi que la liste des présidents de 1886 à 1910. « Malgré l’exiguïté des ressources dont elle a disposé au début et les difficultés inhérentes à une pareille entreprise, [la Chambre] est parvenue à remplir ce programme et même à l’amplifier, grâce à l’intelligente énergie de ceux qui furent successivement appelés à la diriger. »4 Le Canada et la France 1886-1911, publié par la Chambre de commerce française de Montréal à l’occasion du 25e anniversaire de sa fondation.

4

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Signature d’un protocole entre la Chambre de commerce France-Canada à Paris et la Chambre de commerce française au Canada à Montréal, février 1972. De gauche à droite : Jean Vinant, Vice-Président Délégué Général de la Chambre de Commerce FranceCanada, Alexander de Takacsy, Président de la Chambre de Commerce France-Canada, Pierre Le Godec, Président de la Chambre de Commerce Française au Canada, Bertrand Namy, Directeur Général de la Chambre de Commerce Française au Canada.

LES PRÉSIDENTS DE LA CCFC

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1886-1890 1890-1892 1892 1892-1895 1895-1897 1897-1900 1900-1904 1904 1904-1908 1908-1909 1910-1912 1912-1914 1921-1927 1928-1930 1931-1934 1935-1936 1936-1939 1939-1940 1940-1942 1943-1945 1946-1950 1950-1951 1951-1954 1954-1955 1955-1956 1956-1959 1959-1961

Moïse Schwob C.A. Chouillou A. Girard E. Galibert E. Herdt (8) E. Galibert H. Jonas J. Helbronner C.A. Chouillou M. Chevalier (3) A.F. Revol (5) J. Obalski (7) Henri Jonas Maurice J. Quedrue Marcel Nougier Lucien Besnard Henry Lefèvre Georges P. Vinant (mobilisé en 1940) Alfred Tarut Aucune archive Georges P. Vinant Henri Dolisie Marc Dhavernas Jacques Bénard Georges P. Vinant Jean Contat Bernard Lechartier

1961-1963 1964-1965 1966-1967 1968-1970 1971-1972 1972-1973 1973-1975 1975 1978 1979-1980 1980-1981 1981-1983 1983-1985 1985-1986 1986-1987 1987-1988 1988-1990 1991-1992 1993-1994 1995-1996 1995-1997 1997-1999 1999-2000 2000-2002 2002-2004 2004-2008 2008

Jean Ponsot Bernard Leclerc Pierre A. Salbaing Louis Jalabert Pierre Le Godec Bernard Lechartier Michel Baron Patrick Nodé-Langlois Gérard Legrand François Mercier Bruno Deckel Gilbert Liduéna André Bisson Philippe Dalle François G. Beauchamps Henri Colas Jean-Pierre Sutto François Jonathan François Lebrun Henri Laumet Pierre L. Lapointe André Froissant Jean-Jacques Laurans (1) Jean Lamarre Jean-Pierre Mortreux (4) William Hart (2) Myriam Pairault (6)

Cette liste a été créée à partir des données contenues dans les archives de la CCFC. Elle est toutefois incomplète, certaines années n’ayant pas été répertoriées et certaines archives demeurant introuvables.


Quelques

visages Portraits extraits du livre Le Canada et la France 1886-1911, publié par la Chambre de commerce française de Montréal, à l’occasion du 25e anniversaire de sa fondation

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Henri Jonas

Émile Galibert

Né à Paris, Henri Jonas arrive au Canada en 1870 et fonde à Montréal une entreprise d’importation de produits alimentaires français, située rue Saint-Paul. Homme d’affaires réputé, il préside la Chambre de 1900 à 1904.

Émile Galibert est le personnage le plus en vue de la communauté française de Montréal au début du XXe siècle. Il joue un rôle clé à la Chambre de commerce dont il est d’abord le trésorier et qu’il préside de 1892 à 1895 et de 1897 à 1900. Né en Aveyron en 1847, il immigre avec ses parents dans les années 1860. Il travaille à la tannerie fondée par son père, rue SainteCatherine, et en prend la direction en 1901.

Jules Helbronner

Moïse Schwob Le premier Président de la Chambre de commerce, de 1886 à 1890, est le diamantaire Moïse Schwob, un Alsacien arrivé à Montréal en 1868. Il dirige la succursale montréalaise d’une maison suisse de fabrication de montres, établie dans le Vieux-Montréal.

Né à Paris en 1844, Jules Helbronner immigre au Canada en 1874 et mène une longue carrière de journaliste. Il collabore à des journaux d’affaires, mais il fait surtout sa marque à La Presse, où il signe longtemps une chronique ouvrière et dont il est le rédacteur en chef entre 1892 et 1908. Il est actif à la Chambre de commerce française, qu’il dirige brièvement en 1904, et surtout à l’Union française, qu’il préside pendant plusieurs années.

Paul-André Linteau, Professeur, Département d´histoire, Université du Québec à Montréal


Le monde en 1910, mappemonde tirée du Cambridge Modern History Atlas, 1912

Depuis toujours, la CCFC se fait un point d’honneur d’appartenir à l’Union des Chambres de Commerce et d’Industrie Françaises à l’Étranger (UCCIFE). Ainsi que le rappelait Rémy Arthus, Délégué Général de l’UCCIFE, lors du cocktail de lancement des festivités du 125e anniversaire, le 13 janvier 2011, « Au sein de ce vaste réseau, qui réunit aujourd’hui dans le monde 25 000 entreprises, la Chambre de commerce française au Canada occupe une place éminente ». Cela n’a rien d’étonnant puisqu’elle a œuvré dès le début du XXe siècle à la création de cette Union ! À l’automne 1906, M. C.A. Chouillou, président de la CCFC, expédiait à toutes les Chambres de Commerce Françaises à l’étranger et aux Colonies une lettre invitant ses collègues à « échanger nos vues, signaler les dangers qui menacent notre expansion économique et étudier en commun le moyen de les écarter. Par l’union de nos efforts et la cohésion de nos travaux, nous donnerions à notre rôle toute son efficacité. »5 En homme pratique, il précisait où et quand cette rencontre pourrait avoir lieu : « Ne pensez-vous pas qu’à l’occasion de l’exposition maritime de Bordeaux en 1907 un congrès des Chambres de Commerce Françaises à l’étranger et aux Colonies Françaises puisse être organisé. »6

Parce que l’union fait la force

Dans son rapport sur l’année 1907, il souligne que « Parmi tous les travaux dont notre chambre a eu à s’occuper, il est certain que l’organisation du Congrès de Bordeaux a été le plus vaste et le plus fécond », ajoutant plus loin que « son succès a dépassé toutes nos espérances et nous constatons ses heureux effets par l’organisation et l’installation à Paris, Bourse du Commerce, du bureau de l’Union des Chambres de Commerce Françaises à l’Étranger et aux Colonies. »7 Une initiative avisée de la Chambre qui a su croître et s’épanouir au fil du temps. Bulletin de novembre 1906 Bulletin de janvier 1908

5,6 7

25


La connaissance approfondie du territoire et des perspectives économiques réelles qu’il présente, voilà à la fois toute la finesse et la force de l’analyse des conseillers de la CCFC. Histoire d’une équipe dévouée à ses membres depuis 125 ans.


Crieur de journaux dans la rue vers 1905

La revue de la Chambre à travers les âges

1893 27

décidés

à se faire entendre Véritables missionnaires du commerce franco-canadien, les membres de la Chambre prennent tous les moyens pour « propager la bonne nouvelle ». La CCFC a à peine l’âge de raison quand ils lancent son premier organe de communication, le Bulletin mensuel, en août 1893. Malgré des ressources financières limitées, cet outil puise à toutes les sources d’information disponibles, tant en Amérique qu’outre-mer, pour stimuler les échanges. Pour que sa voix porte encore plus loin, le Bulletin devient bientôt bilingue, certaines rubriques étant rédigées en anglais, et il est désormais distribué au Canada aussi bien qu’en France. Quelques années passent et l’on sent le besoin d’en faire encore plus pour toucher les entrepreneurs canadiens. Naît alors un bulletin unilingue anglais : le Monthly Trade Report qui donne plus de visibilité dans tout le Canada aux offres des correspondants. Au fil des ans, le Bulletin mensuel se métamorphose. Il devient Revue de la Chambre de commerce française au Canada en juillet 1956 et est baptisé Revue Action Canada-France par Bertrand Namy en 1976. Présidées depuis plus de 20 ans par Jean-François Pichard du Page, les publications — revue et annuaire des membres — revêtent encore aujourd’hui une grande importance dans l’accomplissement de la mission de la CCFC.

CANADA F RAN C E

JANVIER 2011

CAPITAL DE RISQUE L’InveSTISSeMenT au ServIce De L’InnovaTIon

2011 DoSSIER SPÉCIAL La gouvernance revue de la chambre de commerce française au canada

10 CAD


Grand Prix remis au Bulletin de la Chambre de commerce française de Montréal par la Collectivité de la Presse coloniale et des Journaux Français publiés à l’Étranger en 1922

Des bulletins

uniques 28

Le premier Bulletin paraît le 20 août 1893 à l’initiative du Président de la Chambre, Émile Galibert. Il expose l’objet de la publication qui doit être mensuelle. Chaque « feuille » devra contenir : un compte-rendu des séances de l’association, une présentation analytique de ses travaux qui traiteront des rapports commerciaux « entre le Canada et les Pays d’Europe, en essayant de déterminer les causes de la prépondérance qui profite à divers d’entre eux ». Mais, « ses tendances étant, avant tout, favorables à la France, elle recherchera avec ardeur les moyens lui paraissant propres à augmenter les transactions de la Mère-Patrie avec son ancienne colonie ». À ces rubriques s’ajoutent des renseignements utiles et des réponses aux demandes transmises par le courrier adressé à la Chambre ou au Consulat général. Les rédacteurs écartent toute prise de position politique et toute spéculation « sa feuille étant gratuitement distribuée, l’administration n’acceptant que des contributions volontaires ». Au fil des années, le Bulletin, tiré à 1 000 exemplaires, s’enrichit. Après les procès-verbaux des séances bimensuelles ou trimensuelles de la Chambre faisant état des présents, du renouvellement du bureau, de l’intégration de nouveaux membres, du courrier reçu sollicitant des renseignements d’entreprises, sociétés et chambres de commerce françaises, sont publiés des articles de fond sur l’économie canadienne, le commerce extérieur de la Confédération, la législation douanière. Les rubriques et encarts publicitaires devenant de plus en plus nombreux, mais surtout les articles de nature économique étant de plus en plus longs, les pages augmentent, passant de 8 à 12 et jusqu’à 25 pages dans les années 1910. La lecture du Bulletin atteste de la volonté de la Chambre d’en faire un outil indispensable pour tous les acteurs des échanges économiques entre la France et le Canada et un instrument de pression sur des sujets récurrents, comme par exemple les dangers qui attendent l’immigration française au Canada, qui devrait plutôt s’orienter vers les colonies, notamment l’Algérie, la nécessité d’établir une ligne maritime régulière et pérenne entre la France et le Canada, l’urgence de traités commerciaux entre les deux pays et les expositions universelles.

Le volume publié à l’occasion du 25e anniversaire en 1911, en français et en anglais, s’avère une synthèse remarquable de dixhuit années de Bulletins, agrémenté pour la circonstance de photographies (portraits mais surtout vues de villes, d’établissements industriels, de chemins de fer, de paysages ruraux auxquelles il faut ajouter les images publicitaires). Mais ce qui saute aux yeux du lecteur, c’est la présence de très nombreux tableaux statistiques (certains repris de numéros précédents du Bulletin et complétés) et de graphiques, ce qui témoigne du souci des rédacteurs de s’imposer comme de véritables experts des économies française et canadienne et des échanges entre ces deux puissances économiques qui, outre des intérêts réciproques, parfois contradictoires, n’ont pas oublié un lien très particulier : une langue commune, le français. C’est sans doute ce lien qui conduit le Bulletin à exprimer les prises de position de la Chambre sur la propriété intellectuelle et les écoles montréalaises. Didier Poton de Xaintrailles, Professeur des universités, Université de la Rochelle (Centre de Recherches en Histoire Internationale et Atlantique) avec la collaboration de Brice Martinetti (Doctorant en Histoire, Université de La Rochelle)

Extrait du livre Le Canada et la France 1886-1911, publié par la Chambre de commerce française de Montréal, à l’occasion du 25e anniversaire de sa fondation


Du béret basque à la haute

technologie

Depuis 125 ans, le marché canadien attire. Pays aux richesses naturelles abondantes, le Canada est un territoire à la pointe de l’innovation, une porte d’entrée pour les entreprises françaises désireuses de se lancer à la conquête de l’Amérique. Pour les petites et moyennes entreprises de 10 à 50 personnes, c’est souvent la CCFC qui en détient la clé.

La Chambre a toujours proposé aux entreprises des services commerciaux, plus ou moins élaborés selon les époques. Dès la fin du XIXe siècle, les Bulletins sont remplis de demandes d’agents ou de distributeurs pour toutes sortes de produits. Leur liste au fil du temps est on ne peut plus éclectique : les chiffons de laine, bérets basques, dentelles de Calais, pain d’épice et chapelets du début du XXe siècle cèdent graduellement la place aux vins, produits agroalimentaires et produits de luxe. Sans oublier les produits des secteurs d’innovation du XXIe siècle : technologies de l’information, aérospatiale et technologies propres.

Robe vers 1888

Aujourd’hui, quelque 200 petites et moyennes entreprises font appel tous les ans aux conseillers du Service d’Appui aux Entreprises (SAE) de la CCFC. Elles viennent y chercher de l’assistance afin de prospecter le marché canadien et d’entrer en contact avec les interlocuteurs appropriés. Tout un programme d’accompagnement personnalisé attend les sociétés qui envisagent de s’implanter au Canada. Elles peuvent également profiter des services de domiciliation et d’hébergement d’entreprises mis à leur disposition par le SAE. Une façon concrète d’assurer leur présence sur le marché nord-américain, d’améliorer leur visibilité et d’élargir leur réseau. Commerce de chapeaux de première classe, importations européennes, rue Sainte-Catherine, 1894

Gants, Émile Bonnet, vers 1900

Des interventions qui vont droit au but Nature des actions

Volume en 2010

Missions de prospection en lien avec les chambres de commerce et d’industrie françaises • une présence soutenue en France 25 journées pays • des missions individuelles 33 missions • des missions collectives multisectorielles 7 missions

Maison Laporte, Martin et cie, épicerie en gros se spécialisant dans l’importation de vins et de produits de luxe en provenance d’Europe, 1894

Événements commerciaux au label ccfc

8 événements

Forum et colloques

1 événement

Accompagnement personnalisé en vue d’une implantation

10 entreprises

Domiciliation d’entreprises

33 entreprises

29


Les expositions, Les années 2000 un puissant moyen

de promotion commerciale 30

Depuis toujours, la CCFC privilégie les expositions pour stimuler les échanges francocanadiens. Toutes les tribunes sont bonnes, de Toronto à Chicago et de Tourcoing à Marseille, pour donner la vedette aux produits français et canadiens. On sent dans ses interventions la même ferveur, qu’il s’agisse de l’exposition universelle de Paris en 1900 ou de l’Expo 67 de Montréal, presque trois générations plus tard ! En 1906, à la suite du premier Salon de l’automobile de Montréal et de l’Exposition des produits alimentaires purs, la Chambre prend clairement position : « il est du devoir de notre Chambre de signaler aux lecteurs de son Bulletin l’importance qu’ont prise ces expositions et leur résultat au point de vue de la publicité. […] il serait à désirer que nos industriels s’intéressent au marché Canadien, prennent dès aujourd’hui leurs dispositions pour y faire figurer leurs produits l’an prochain. »1 La CCFC prend d’ailleurs les choses en main quand cela lui est possible. Elle monte notamment l’Exposition artistique française à Montréal en septembre 1935, la French week in Toronto en septembre 1966 et le Forum Capital de risque — aujourd’hui Venture Capital Forum — qui en est à sa 7e édition en 2011. Parallèlement, elle contribue à d’innombrables autres événements tels que La France à Montréal chez Eaton en 1950, l’Exposition française de Montréal en 1963 et la Quinzaine française tenue dans le cadre des célébrations du 350e anniversaire de la fondation de Montréal, en 1992. À partir de 1970, elle organise par ailleurs des voyages de groupe pour permettre à ses membres de participer à moindre coût aux multiples salons qui se tiennent à Paris et dans diverses régions de France. Dès la première année, trois voyages amènent chacun une quarantaine de gens d’affaires en sol français. Un succès incontesté ! Bulletin de juin-juillet 1906

1

innovations et valeurs sûres Au-delà des missions de prospection et de l’accompagnement offerts aux petites et moyennes entreprises, le SAE et les différentes sections de la CCFC interviennent avec brio dans l’organisation d’événements commerciaux qui touchent à de nombreux secteurs porteurs de développement.

Club Appui Pays (CAP) La Chambre accueille dix chargés de développement international des Chambres de Commerces et d’Industrie (CCI) françaises dans le cadre d’un séminaire Club Appui Pays (CAP). Cette opération, rendue possible en grande partie grâce au soutien et à l’initiative de partenaires du développement

économique du Nouveau-Brunswick, a permis aux participants français de découvrir cette province atlantique méconnue. A suivi une mission d’entreprises françaises ayant des intérêts de développement commer­cial ou d’investissement dans l’Est canadien à l’automne.

2004 2005 Venture Capital Forum

Remise des prix lauréats du VCF 2011

C’est une grande première qu’organise la CCFC avec le Venture Capital Forum. Basé à Montréal dans ses premières années, ce grand événement annuel, qui rassemble les acteurs du capital de risque européens et nord-américains, s’étend à Boston en 2010. Pleins feux sur les secteurs des sciences de la vie, des technologies de l’information et de l’innovation industrielle.

Pavillon du Canada à l’Exposition universelle de Paris, 1900

Intérieur du Pavillon du Canada à l’Exposition universelle de Paris, 1900

Robert Amzallag, Président du comité VCF 2011, Eisuke Tsuyuzaki, conférencier principal VCF 2011 (Panasonic North America) et William Hart, Co-fondateur du VCF


Réussir au Canada Par où commencer ? Le séminaire Réussir au Canada pour une PME française s’adresse aux entreprises françaises qui souhaitent développer leurs affaires au Canada. En collaboration avec les CCI des régions françaises, le Directeur du SAE sillonne la France tous les ans pour prêcher la bonne parole.

Mission à Rungis

Accueil d’une délégation d’Auvergne dans le cadre de la convention d’affaires Aeromart Montréal (2010)

Délégation de la CCFC — Réseau Atlantique à Rungis

La Chambre de commerce française au Canada – section Réseau Atlantique part à la découverte de Rungis, le plus important centre de distribution de l’agroalimentaire en Europe. But de la mission : rencontrer des vendeurs et des exploitants dans le domaine des poissons et fruits de mer, afin d’analyser comment les entreprises du Réseau Atlantique pourraient intégrer le système Rungis.

2008 2007

Forum Partenariats Publics-Privés France-Canada L’émergence des partenariats publics-privés fait naître l’idée de réunir les acteurs français et canadiens au sein du 1er Forum Partenariats Publics-Privés France-Canada. De concert avec l’Institut pour le partenariat public-privé, la CCFC met sur pied un événement qui ouvre la voie à un échange de compétences et d’expériences.

2009 2010

AMERICANA

French IT Connection

Au grand Salon des technologies environnementales AMERICANA, qui a lieu à Montréal, le Pavillon France réunit 10 exposants et 2 régions françaises sur 80 m2. Une collaboration du SAE et de la Mission économique de France à Montréal sous le label UBIFRANCE. D’autres pavillons nationaux français sont organisés dans plusieurs salons spécialisés.

Pour la deuxième année consécutive, la Mission économique UBIFRANCE au Canada s’est jointe à la CCFC et à la CCI de Paris dans l’organisation de la mission dorénavant intitulée French IT Connection. Les 15 entreprises françaises du secteur des technologies de l’information et des communications (TIC) qui y ont participé ont pu découvrir le marché canadien et rencontrer d’éventuels partenaires dans le cadre de rencontres d’affaires individuelles et de rendez-vous collectifs.

SIAL Canada Toujours plus… C’est ce que s’efforce de faire le SAE dans le cadre du SIAL Canada, Marché de l’alimentation nord-américain, au nom de la CCI de Perpignan. Une mission complémentaire au SIAL, comprenant des rencontres avec des clients potentiels tant au salon qu’en dehors du salon, est orchestrée afin de profiter pleinement de la présence des représentants de cette région française au Canada. Pavillon français à AMERICANA 2005

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Une même langue langue et et des des histoires histoiresqui quisesecroisent. croisent.Cette Impossible dimension pourparticulière la CCFC de d’un passéles favoriser commun échanges quides rassemble deux côtés constitue de l’Aun tlantique ressort formidable sans tenir compte pour favoriser de cette les échangesparticulière dimension des deux côtés d’unde passé l’Atlantique. commun qui rassemble. Feuilleton sur Feuilleton surdes desrelations relationséconomiques économiques paspas comme comme les les autres. autres.


François Fillon, Premier Ministre de la République Française, et Jean Charest, premier ministre du Québec, à l’occasion d’un déjeuner-conférence organisé par la CCFC en 2008

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Une union chaque jour plus grande Les Bulletins mensuels ainsi que les revues de la CCFC font écho de nombre de discours prononcés par des hommes politiques témoignant de l’amitié qui existe entre les deux peuples. Un exemple parmi d’autres : le 12 avril 1940, l’honorable Charles-Philippe Beaubien, Sénateur, s’adresse aux membres de la Chambre à l’occasion d’un déjeuner-conférence. « Messieurs, vous qui correspondez avec la France, qui y retournez souvent, qui pouvez là-bas vous faire entendre, qui y êtes écoutés, dites à vos compatriotes, dites aux Français de venir nombreux ici et d’y faire comme le font les Anglais, les Américains, des affaires chaque jour plus importantes. Je souhaite votre venue en grand nombre, car je comprends quelle force vous donnerez à notre pays… Et vous devez venir ici d’autant plus volontiers que vous y êtes aimés. »1 Bulletin d’avril 1940

1

Le Général de Gaulle, Président de la République Française, en visite à l’Expo 67.


Buste de Jacques Cartier offert par le gouvernement français en 1934 pour commémorer le quatrième centenaire de la découverte du Canada, pont Jacques-Cartier

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400e anniversaire de la découverte du Canada par Jacques Cartier La découverte du Canada par Jacques Cartier en 1534 fait l’objet de magnifiques célébrations 400 ans plus tard. La délégation française est accueillie en sol canadien avec grand enthousiasme tant à Charlottetown qu’à Gaspé, Québec et Montréal. Aux célébrations historiques s’ajoute une dimension écono­ mique. M. Nougier, Président de la Chambre à l’époque, s’adresse ainsi aux membres de cette Mission Nationale Française : « Lorsque vous serez de retour dans notre France, une nouvelle mission commencera pour vous, celle d’affirmer votre foi dans l’avenir du Canada, celle d’unir vos efforts aux nôtres pour faciliter les rapports commerciaux entre ces pays et les intensifier. »3

Quelques pages d’une histoire écrite

ensemble

Bulletin de septembre-octobre 1934

3

1934

De l’amitié, voire de l’affection. C’est dans ces termes que Jean Charest, Premier Ministre du Québec, a qualifié l’exceptionnelle relation franco-québécoise. Les exemples de fraternité abondent. Parmi les plus récents, les accords sur la mobilité de la main-d’œuvre et la reconnaissance mutuelle des qualifications constituent un nouvel épisode de cette histoire ponctuée de grands moments partagés. Voici quelques-uns de ces épisodes tels qu’ils ont été vécus par les représentants de la CCFC.

1908 300e anniversaire de la fondation de Québec À cette occasion, M. Turgeon, Ministre du gouvernement du Québec, explique l’importance de la présence de la France à cette commémoration : « Quant à la France, elle ne pouvait pas ne pas être ici. Sans elle, cette fête du souvenir aurait eu quelque chose d’incomplet ou d’inachevé, comme dans ces réunions de famille, où un fauteuil inoccupé dit la place de ceux qui s’en sont allés. Il convenait qu’elle se penchât, encore une fois, sur ce berceau qui, pendant un siècle et demi, a vécu de sa vie, tige de France, arrosée du plus pur de son sang et où refleurissent, en dépit des orages politiques, son verbe, ses traditions, ses formes de pensée, toutes les fleurs de son originalité nationale. »2 2 Bulletin d’août 1908.

Cérémonies d’ouverture du tricentenaire de Québec, monument à Champlain, Québec, 1908

Les dames de Fontainebleau, première reconstitution historique de la cour de François 1er en 1536, à l’occasion du tricentenaire de Québec, Québec, 1908


400e anniversaire de la fondation de la Ville de Québec Profitant de la venue du grand voilier français le Belem à l’occasion des célébrations entourant le 400e anniversaire de Québec, les sections Montréal et Québec de la CCFC organisent deux soirées exceptionnelles de réseautage sur le majestueux Saint-Laurent. Au programme : histoire, vins et affaires, ainsi que l’occasion unique de visiter le Belem et d’admirer, depuis le pont du bateau, le magnifique panorama de Montréal et le célèbre Moulin à images de Robert Lepage à Québec.

Soirée de la CCFC à bord du Belem

2008 1992 350e anniversaire de la fondation de Montréal La communauté française de Montréal, dont de nombreux membres de la Chambre, participe activement aux festivités entourant le 350e anniversaire de la métropole québécoise. Clou de la contribution française à ces célébrations : une pièce montée extraordinaire concoctée par 50 pâtissiers français pour le plus grand plaisir de tous les gourmands, français et canadiens. Ce gâteau nommé Le Maisonneuve, qui rendait hommage à l’histoire de Montréal de 1642 aux temps modernes, aura nécessité plus de 8 mois de préparation. Une prouesse inscrite au Livre Guinness des records à la plus grande fierté de Jean-François Pichard du Page, aujourd’hui Président des publications de la CCFC, qui en fut le principal instigateur !

Cérémonie d’ouverture des festivités du 350e anniversaire de Montréal

2008 La mobilité de la main-d’œuvre, un enjeu du XXIe siècle Les relations entre la France et le Québec entrent dans une nouvelle ère avec la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles. Dans le cadre de ces négociations, la CCFC organise en 2008 à Montréal un grand déjeuner au Palais des congrès où les premiers ministres français et québécois, MM. Fillon et Charest, ont pris la parole devant 700 personnes. La CCFC section Québec a également été très active à cet égard en 2009. On lui doit deux événements sur ce grand sujet de l’heure, organisés avec la collaboration de nombreux partenaires. Parmi les thèmes abordés : le recrutement et l’intégration de la main-d’œuvre immigrante.

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À la fin du XIXe et jusqu’au début du XXe siècle, les Français se révèlent peu et mal préparés à émigrer au Canada. Malgré les recommandations répétées de la Chambre, rares sont ceux qui savent s’exprimer en anglais à leur arrivée. Plus rares encore ceux qui ont de quoi assurer leur subsistance pendant un an lorsqu’ils débarquent. Qu’à cela ne tienne. La Chambre fait honneur au troisième volet de la devise française : fraternité. 36

La CCFC contribue dès sa création à l’organisation des fêtes du 14 juillet qui se tiennent à Montréal. Elle remet les sommes récoltées à l’Union Nationale Française pour soutenir la maison de refuge qui accueille les expatriés sans toit et sans le sou. Une belle œuvre, mais la mission de la Chambre la pousse à faire plus pour assurer l’avenir des compatriotes en sol canadien… Fin 1907, elle met donc sur pied un cours d’anglais élémentaire entièrement gratuit. Dès janvier 1908, elle intensifie ses efforts en ajoutant un niveau supérieur « pour annuler la principale excuse de ceux qui prétendent ne pas suivre nos cours parce qu’ils ne correspondent pas à leur degré de connaissance »4. En 1914, le cours attire en moyenne 80 étudiants assidus sur une centaine d’inscriptions. Créé à la même époque, le « service de placement pour les Français arrivant au Canada » réussit en 1911, après quatre ans d’existence seulement, à trouver une situation à 40 personnes sur les 72 qui lui ont fait une demande d’aide. 4 Bulletin de janvier 1908.

Photo extraite du Bulletin de juillet 1916

Précurseur du filet social…


Club des parrains JGA 2009

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Des parrains pas comme les autres Tournoi de pétanque annuel 2010

Véritable creuset francocanadien, la CCFC s’adresse également à la relève. Club des parrains JGA 2011

Réunis au sein des « Jeunes Gens d’Affaires » (JGA) — une initiative de Jean-Pierre Mortreux, Président de la Chambre de 2002 à 2004 —, ces gens d’affaires qui démarrent leur carrière trouvent de nombreuses occasions d’échanger et de se familiariser avec les différentes pratiques commerciales. En avril 2009 est lancé le Club des Parrains JGA, qui a pour but de tisser un réseau de soutien expérimenté autour de ces jeunes et de leur offrir un accompagnement dans leur intégration au sein de la communauté d’affaires qu’anime la CCFC. Véritables mentors, ces parrains les introduisent à l’art du réseautage, un outil essentiel pour favoriser le développement futur de leurs affaires.

5@7 Jeunes Gens d’Affaires


Le pat riotisme

Bleu, blanc, rouge. À ses débuts, la CCFC affiche fièrement son allégeance à la Mère-Patrie. Depuis toujours, elle ne survit que grâce à la détermination et à l’acharnement de ses membres, Français expatriés et Canadiens francophiles. Portrait d’une Chambre devenue avec l’âge aussi française que canadienne et québécoise.


Paris, boulevard des Italiens, entre 1890 et 1910

La France en

1900

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M. Georges Dubail Consul général de France

Le rôle du Consul GÉNÉRAL et du gouvernement français dans la mise sur pied de la CCFC

Depuis 1870, la France est une République. Malgré une instabilité ministérielle chronique, les années 1880 ancrent dans les textes et dans les mentalités le régime républicain fondé sur le suffrage universel masculin. Une population de 38 219 000 habitants en 1886 ne doit pas cacher que la situation démographique n’est guère brillante. La perte de l’AlsaceLorraine en 1871 n’est pas la seule cause de cette atonie démographique. La société française reste, malgré des mobilités croissantes vers les villes, une société rurale, ce qui ne doit pas occulter le dynamisme industriel dans certains secteurs et la puissance de la finance française. Au cours de la décennie 1880, la France poursuit activement son expansion coloniale. Dans ce mouvement, le commerce est bien évidemment très présent : une grande puissance doit être une grande puissance économique. C’est le temps des traités de commerce bilatéraux... dans un climat général de protectionnisme ! Le Canada inaugure avec la France son droit à négocier avec les États étrangers. En 1881, le Premier Ministre du Québec, Louis-Adolphe Chapleau est reçu à Paris par Jules Ferry. L’année suivante, Hector Fabre est nommé à Paris à titre d’agent général pour la province de Québec. Mais, sous le regard sourcilleux de Londres, les négociations piétinent et ne déboucheront qu’en 1893 avec des ratifications en 1894 et 1895 par les parlements respectifs. En 1883, le Ministre du Commerce français, Charles Hérisson, recommande au Président de la République la création de chambres de commerce françaises à l’étranger. Une commission parlementaire rédige des statuts et définit les missions de celles-ci : « Favoriser les échanges commerciaux entre la France et leurs pays d’implantation, souder les commerçants français face à la concurrence étrangère, encourager la création d’écoles ou d’associations pour la diffusion de la langue française, faciliter le placement de jeunes Français à l’étranger ». Jules Ferry, Ministre des Affaires Etrangères, adresse en juin 1884 aux personnels diplomatiques et consulaires un courrier leur demandant d’assister les commerçants français qui ont le projet de créer une chambre de commerce. Le budget du Ministère du Commerce pour l’année 1885 prévoit un budget de 25 000 francs sous la rubrique : « Subventions aux Musées Commerciaux et aux Chambres de commerce françaises à l’étranger ». Didier Poton de Xaintrailles, Professeur des universités, Université de la Rochelle (Centre de Recherches en Histoire Internationale et Atlantique)

C’est donc dans un mouvement global de création de ces institutions initié par le gouvernement français que le nouveau Consul général de France au Canada, Georges Dubail, favorise la fondation, à Montréal, de la Chambre de commerce française. C’est une des toutes premières aux Amériques, ce qui témoigne des liens particuliers entre les deux pays. En 1890, Jules Siegfried fait état à la Chambre des députés que la moitié des 30 Chambres de commerce créées est soutenue par le gouvernement français et que les autres rencontrent beaucoup de difficultés. À la suite de cette intervention, le budget est augmenté. Ce soutien consolide les Chambres dont celle de Montréal qui en 1894 peut financer la publication d’un bulletin mensuel. La même année, le Consulat général de France est transféré de Québec à Montréal, la métropole économique du Canada. La synergie entre le gouvernement français et la Chambre est totale. Didier Poton de Xaintrailles


En relatant les débuts de la Chambre de commerce française de Montréal — nom d’origine de la CCFC —, A.F. Revol, Président de la Chambre de 1910 à 1912, démontre en 1911 le leadership dont ont fait preuve les membres dans les premières années. « On sait que les Chambres de Commerce Françaises établies à l’étranger, différentes en cela des Chambres de commerce de la Métropole, sont tenues de trouver en ellesmêmes leurs moyens d’existence. Les sacrifices que s’imposent leurs fondateurs à l’étranger, et leurs adhérents en France, constituent leurs seules ressources. L’appui que leur prête le gouvernement de la Métropole n’est souvent que très peu de chose, comparativement aux charges auxquelles elles ont à faire face et sous le poids desquelles plus d’une a succombé. Celles qui ont survécu ne doivent leur existence qu’à un véritable dévouement aux intérêts de la France. Servir la cause de la Mère-Patrie, la servir de leur mieux et de toutes leurs forces, tel est le but que, sans exception, ont poursuivi toutes ces associations. Leur vitalité n’a pas d’autre explication. 40

L’œuvre dont Monsieur Dubail [Consul général de France à Québec – NDLR] fut l’initiateur est de celles qui ont survécu. Elle a progressé d’une façon relativement rapide, suivant en cela la merveilleuse évolution commerciale du Canada. »1 1 Le Canada et la France 1886-1911, publié par la Chambre de commerce française de Montréal à l’occasion du 25e anniversaire de sa fondation.

Servir la cause de la Mère-Patrie

Le marché de la place Jacques-Cartier à proximité de l’Hôtel de Ville, Montréal, fin du XIXe siècle

Le Consul général de France assistant à une messe à la basilique Notre-Dame, dite pour la colonie française et la France à l’occasion du 14 juillet 1905


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L’histoire

donne le ton les 14 juillet

Journée de Paris, 14 juillet 1916, au profit des œuvres de guerre de l’Hôtel de Ville

Dès ses premiers pas, la CCFC tient à rallier tous les compatriotes français pour marquer avec eux chaque avancée. À cette époque, la célébration du 14 juillet, organisée conjointement par le Consul général de France et l’Union Nationale Française avec le concours de la CCFC, revêt une importance symbolique. Elle reflète les soubresauts qui assaillent la Mère-Patrie tout en témoignant de la prospérité des expatriés. Ainsi, quelques jours après l’assassinat de Carnot en juin 1894, « le grand deuil éprouvé par la France, cette année, ne permettait pas de donner à cette manifestation patriotique tout l’entrain et l’éclat qu’on aurait mis dans d’autres circonstances »2. En 1901 cependant, la fête nationale de la France est célébrée « avec un éclat inaccoutumé. […] La célébration a duré trois jours, et même trois jours et demi, car elle a débuté par un banquet le

samedi soir, le 13 juillet, et s’est continuée les dimanche, lundi et mardi suivants. »3 De la même manière, au début de la Première Guerre mondiale, « l’heure est trop grave, les cœurs sont trop remplis d’angoisse, trop nombreux et trop douloureux sont les deuils, pour qu’il ait pu être question d’organiser des réjouissances à l’occasion du 14 juillet »4. Deux ans plus tard, les organisateurs invitent toutefois les familles des soldats français au parc Dominion « où des dons, un excellent goûter, des friandises et des jouets allaient leur être distribués »5. La fête se conclut avec le tirage de trois terrains, deux voyages, des montants d’argent, des vêtements, des montres et bien des jouets pour les enfants…

Bulletin de juillet 1894

2

Bulletin de juillet 1901

3

Bulletin de juillet 1915

4

Bulletin de juillet 1917

5


La Grande Guerre provoque un sursaut d’indignation chez les Français établis au Canada. Pendant que les volontaires s’embarquent pour aller défendre la MèrePatrie, ceux qui restent derrière ouvrent un nouveau front : la concurrence économique. Désireuse de soutenir cet « effort de guerre », la Chambre dresse rapidement un véritable inventaire de tous les produits allemands ou austro-hongrois désormais introuvables et des importateurs à contacter pour leur offrir une marchandise française. « Il dépend uniquement de l’initiative de nos fabricants et exportateurs de fournir au Canada les produits qui ne peuvent plus être livrés par les Allemands et les Autrichiens et de regagner le terrain perdu. »6

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Sus

à l’ennemi !

Le sujet revient périodiquement et Paul Seurot, membre de la Chambre, pense déjà à l’après-guerre quand il clame en 1915 : « Il faut, en un mot, que l’Entente Cordiale continue, pour se partager équitablement le marché auquel l’Empire Britannique et la France peuvent prétendre. Il faut, au Canada, une entente plus étroite encore entre les représentants anglais de l’industrie et du commerce et les représentants français. Il faut, à côté de la campagne du Made in Canada, une autre campagne qui demande à l’importation française ce que le Canada ne peut trouver ici et ne peut obtenir en Angleterre : la campagne du Made in France qui sera logiquement, et économiquement, l’évolution de l’Entente Cordiale. »7 La Deuxième Guerre mondiale est également propice aux envolées patriotiques. En janvier 1942, Alfred Tarut, Président de la CCFC, écrit dans son rapport de début d’année : « Je vous offre à vous et à vos familles, aux membres de notre section de Toronto, mes souhaits très sincères pour l’année qui commence. Qu’elle soit heureuse pour vous tous, aussi heureuse qu’elle peut l’être dans les temps troublés que nous traversons. Qu’elle soit un cheminement vers la libération de la France. Libération prochaine ? Vision d’avenir peut-être prématurée, mais vision qui deviendra une réalité nous le savons tous. »8 Bulletin de décembre 1914

6

En haut : Affiche du Comité National de Prévoyance et d’Économies, 1916

Bulletin de juillet 1915

7

Bulletin de janvier 1942

8

En bas : Affiche annonçant la Grande Matinée de Bienfaisance au bénéfice des veuves et des orphelins, 1917

Officiers canadiens inspectant des armes à feu ayant été saisies près de la crête de Vimy, France, 1917


Expo 67

UNE GRANDE FIERTÉ POUR LES FRANÇAIS DE MONTRÉAL La fièvre s’empare de la Chambre à l’annonce de la tenue de l’Exposition universelle de Montréal en 1967. Enfin, toutes les forces vives de la France prendront la vedette chez nos cousins canadiens ! On suit l’évolution du projet pas à pas. De septembre 1965 à novembre 1967, des articles paraissent sur le sujet dans tous les numéros de la revue de la Chambre. Une délégation de 65 membres de la CCFC est invitée à visiter le chantier en juillet 1966. Lorsqu’enfin le grand moment arrive, la Chambre participe — comme le monde entier — à ce bouillonnement culturel qui change à tout jamais le visage de Montréal. Elle publie une description détaillée du contenu du pavillon de la France — « certainement l’un des plus remarquables »9 — ainsi que le programme des nombreuses conférences qui s’y tiennent. Deux moments

forts marquent la saison. La venue du Président de Gaulle, qui reçoit notamment la colonie française de Montréal, dont une délégation de la CCFC, au Ritz-Carlton. Et l’animation atteint son comble lors de la brillante soirée de gala organisée par la Chambre au pavillon de la France le 21 septembre. Plus de 500 personnes assistent à « cette soirée d’élégance et de charme, qui a débuté par un buffet agrémenté de vins et de champagnes [et] s’est terminée par la danse aux rythmes d’un orchestre antillais »10.

43

En 1992, à l’initiative de Jean-François Pichard du Page, alors Administrateur de la CCFC, une plaque commémorative a été installée pour rappeler l’époque où ce bâtiment, abritant aujourd’hui le Casino, était français. R evue d’avril 1967 Revue de novembre 1967

9

10

Soirée du Beaujolais Nouveau organisée par la CCFC, 2004

Couverture de la Revue de la CCFC arborant la maquette du pavillon français à l’Expo 67, avril 1967

Le patriotisme

au goût du jour

Aujourd’hui, bien sûr, l’heure n’est plus au patriotisme pur et dur, ni à la propagande. Pour mener à bien sa mission, la CCFC est autant canadienne et québécoise que française, rassemblant des gens d’affaires qui partagent des intérêts économiques communs au sein d’un réseau dynamique et solide. Il n’en demeure pas moins que des événements tels que les célèbres soirées de dégustation du Beaujolais Nouveau rappellent agréablement aux membres l’art de vivre à la française !


L’ ambition Elle a été la première chambre de commerce étrangère à Montréal. Depuis sa création, la CCFC est motivée par sa volonté d’être parmi les premiers, parmi les meilleurs. Elle épouse l’ambition de ses membres et participe aux grands moments de la France au Canada. Souvenirs d’un partenaire respecté par les plus grands.


Mission commerciale à l’occasion de la 18e édition du Salon International de Design d’Intérieurs (SIDIM), Montréal, mai 2006

Pour le plus grand bien du canada et de la france 45 Œuvrer sans relâche pour le plus grand bien de leur « Mère-Patrie » et de leur terre d’adoption, c’est cette vision qui nourrit l’ambition des premiers dirigeants et membres de la Chambre. Contre vents et marées, ils se sont démenés pour faire découvrir l’immense potentiel que représentait le marché canadien, un marché certes méconnu par les entrepreneurs français. Ces gens ambitieux n’ont pas froid aux yeux et, en plus, ils ont du flair. L’innovation, ils ont toujours su la dénicher. Qu’ils participent en 1916 à une mission d’hommes d’affaires à Paris alors que la France était en guerre, qu’ils partent à la découverte de la Manic dans les années 1960 alors que les premières centrales hydroélectriques voyaient le jour sur le territoire québécois ou qu’ils organisent de grands bals parmi les plus courus de Montréal, les représentants de la CCFC participent à l’essor de l’économie canadienne et sont de tous les grands moments qui unissent la destinée des deux pays.

Partenaire de

l’excellence

à la française

Symboles de la modernité, du savoir-faire, de la créativité et de l’élégance, les grandes marques françaises sont à l’honneur dans le cadre du Club Excellence. Pour soutenir la promotion de ces grandes marques, la CCFC publie un magnifique numéro hors série de la revue Action Canada-France, à l’initiative de Marc Bouteiller, chef de la Mission économique de France à Montréal. Ce hors-série tout de noir et d’argent a été distribué au magasin Ogilvy à quelques semaines de la période des Fêtes en décembre 2005.


1935

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Une tribune

appréciée

par les plus

grands

Depuis toujours, les déjeuners-conférences de la CCFC sont des événements très courus. Une raison simple à cet engouement, quelle que soit l’époque : la qualité des conférenciers, décideurs et précurseurs, qui président aux grands moments de l’histoire des dernières décennies. Il en est de même pour la qualité des entretiens publiés dans la revue de la Chambre.

Son Excellence le Comte de Bessborough, Gouverneur général du Canada — Exposition Artistique Française C’était la première fois en Amérique du Nord que toutes les manufactures nationales françaises étaient représentées dans la même exposition, qui comprenait également des œuvres du Salon des Tuileries, du Salon de l’Enseigne et les produits de 194 maisons françaises. Le tout Montréal y était pour célébrer l’inauguration officielle de l’Exposition Artistique Française le 4 septembre 1935 par Son Excellence le Comte de Bessborough, Gouverneur général du Canada, et Son Excellence M. Raymond Brugère, Ministre de France à Ottawa. À l’initiative de la CCFC, l’Exposition Artistique Française a occupé les locaux des grands magasins Henry Morgan & Co Ltd.

1963 André Malraux — Exposition française de Montréal Un Ministre des Affaires culturelles pour inaugurer en 1963 l’Exposition française de Montréal, consacrée à la technologie et la grande industrie ? Cela peut sembler paradoxal, tant que l’on n’a pas entendu le message d’André Malraux prononcé devant 700 personnes à l’invitation de la Chambre de commerce française au Canada. En quelques minutes, le Ministre Malraux pose le problème que constitue « la transformation fondamentale des civilisations » auxquels ses contemporains assistent. « Au fur et à mesure que l’homme conquiert la terre, il perd son âme […] parce qu’une civilisation de l’action est une civilisation qui n’engage l’homme que dans l’action », rappelle-t-il. La solution ? « Ce que nous avons à défendre, ce que nous appelons la culture, c’est la puissance en nous de ce qui a survécu à la mort […]. » Visionnaire, il prévoit déjà le combat dans lequel s’engagent actuellement les peuples pour préserver leur identité dans le maelstrom de la mondialisation.1 Propos publiés dans la Revue de décembre 1963

1


1976 Jean Drapeau — Jeux olympiques de Montréal

1963 René Lévesque — Révolution tranquille Quelques mois après l’élection gagnée haut la main sur le thème « Maîtres chez nous », René Lévesque, Ministre des Richesses naturelles du Québec dans le gouvernement de Jean Lesage, rencontre les membres de la CCFC et se permet de les sermonner ! Dans un exposé très direct, il rappelle que les « Canadiens français » sont désormais aux commandes de leur destinée et que les gens d’affaires français ont « pris certaines habitudes qu’il faudrait peut-être changer » s’il est question d’intensifier les rapports économiques entre les deux nations. Il cite notamment l’utilisation de raisons sociales aux consonances anglo-saxonnes et la fréquentation de « Westmountais » à l’exclusion de tout Canadien français, considéré comme « colonisé ». Il met en garde son auditoire, affirmant que « ce serait un très mauvais calcul, je pense, de continuer dans cette voie. » Un conseil qui n’est pas tombé dans l’oreille de sourds…2 Propos publiés dans la Revue de juin 1964

2

1966 Pierre Weil — Inauguration du métro de Montréal En invitant Pierre Weil, alors Directeur Général de la RATP, à tenir une conférence, la Chambre a eu droit à un discours qui présentait deux extrêmes : un métro désuet, aux prises avec l’explosion des transports en commun, et un métro tout neuf, vitrine de nouvelles technologies. De son propre aveu, M. Weil doit conjuguer avec un métro à moderniser et certains autobus datant d’avant la guerre… de 1914 ! Il établit donc des plans pour amener le réseau parisien dans la modernité, jusqu’en 1985 et même 2000, affirme-t-il. Il salue également ses collègues montréalais qui, avec l’aide d’ingénieurs de la RATP, ont réalisé « une prouesse d’avoir construit et mis en service deux lignes de métro en 4 ans. […] Quand on a la chance de faire du nouveau et qu’il est possible de le faire au dernier cri du progrès, il ne faut pas hésiter », conclut-il avec un soupçon d’envie.3 Propos publiés dans la Revue de décembre 1966

1

Exceptionnellement, le Maire de Montréal accorde un entretien à la CCFC quelques jours avant l’ouverture de « ses » Jeux Olympiques. Mario Beunat, alors Responsable de la Rédaction d’Action Canada-France, talonne le magistrat sans indulgence, l’interrogeant sur les nombreuses controverses qui ont marqué l’organisation de cet événement d’envergure, notamment sur l’équilibre budgétaire des Jeux. Imperturbable, M. Drapeau soutient « qu’avec la loterie olympique qui se prolongera jusqu’en 79, […] toutes les séquelles financières devraient disparaître. » Le redoutable Maire conclut en affirmant « que les effets les plus permanents des Jeux, les plus significatifs, les plus humanistes, ne se révèlent pas au cours des 15 jours de compétitions. […] Mais c’est à partir de la clôture des Jeux que ceux-ci commencent à produire dans le pays et dans la ville où ils ont été organisés infiniment plus que ce qu’ils ont pu coûter. » D’aucuns diront que l’avenir lui a donné raison !4 Propos publiés dans la Revue de juillet 1976

1

2008 François Fillon — Mondialisation François Fillon, Premier Ministre de la République Française, séjourne au Québec à l’occasion des négociations menant vers les accords sur la mobilité de la main-d’œuvre et la reconnaissance mutuelle des qualifications. Il en profite, non pas pour s’appesantir sur le passé qui lie la France et le Canada, mais bien pour souligner la vitalité de leurs liens économiques actuels et le brillant avenir qu’il entrevoit pour les deux partenaires. Rappelant qu’une entreprise française sur dix exporte déjà vers le Canada, il constate que celles-ci visent plus haut encore, faisant « le choix de l’investissement, de I’implantation. Elles voient en vous beaucoup plus qu’un simple marché : elles recherchent et trouvent des partenaires commerciaux, industriels, technologiques. Une base fantastique pour prospecter le reste de I’Amérique du Nord ! » Il se réjouit des accords signés pendant son séjour par de prestigieuses entreprises françaises et québécoises, « qui se situent au cœur des grands enjeux de demain » que sont l’environnement, le développement durable, l’aéronautique, les transports terrestres et l’innovation scientifique et technologique. Il termine par le souhait que le partenariat d’ensemble entre les deux pays aille au-delà des relations économiques et s’étende « jusqu’au positions communes que, grâce à I’amitié et la confiance qui nous lient, nous pouvons défendre ensemble sur la scène internationale, face aux grands défis globaux ».5 D iscours prononcé à l’invitation de la CCFC le 4 juillet 2008 au Palais des congrès de Montréal

5

Signature d’un accord de coopération entre Thales et Bombardier aéronautique.

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Des orateurs

prestigieux

Ils ont laissé leurs marques dans l’histoire de France et du Canada comme dans la mémoire de la CCFC. Les conférenciers invités par la CCFC proviennent de tous les secteurs de la vie politique, économique ou sociale. Hommes et femmes politiques, astronautes, acteurs, industriels, dirigeants de grandes institutions, banquiers, sportifs, journalistes, tous ont passionné les membres en montant à la tribune de la CCFC. Ils ont été si nombreux qu’il nous est difficile de dresser une liste exhaustive des orateurs qui ont été invités à prendre la parole devant les membres de la Chambre. Voici toutefois quelques grands noms qui nous ont fait l’honneur de leur présence.

ÉCONOMIE

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Philippe d’Arvisenet, Économiste en chef de BNP Paribas

Joseph I. Saliba : Président Europe et Asie de CGI

John Begg, Directeur Général d’Harbour Vest Partner

Pierre Shedleur : Président de la Société Générale de Financement du Québec

Jean-François Blais, Président et Chef de la Direction d’Axa Canada

Jérôme Silvestre : Président de Sanofi-Aventis Canada

Yvon Bolduc, Président du Fonds de solidarité FTQ

Grégory Smith : Président de l’Association canadienne du capital de risque et d’investissement

Alain Bouchard (2), Président et Chef de la Direction d’Alimentation Couche-Tard Inc. Olivier Cassegrain, Vice-Président et Directeur des boutiques Longchamp USA Martine Charbonnier, Directeur Exécutif d’Euronext Paris Liliane Colpron, Présidente de Première Moisson Marcel Côté, Associé fondateur de Secor Conseil Jacques Daoust, Président et Chef de la Direction d’Investissement Québec Hélène Desmarais, Présidente du Centre d’entreprises et d’innovation de Montréal

René Tremblay : Président et Chef de la Direction d’Ivanhoé Cambridge Thierry Vandal : Président d’Hydro-Québec ORGANISATION INTERNATIONALE Raymond Benjamin : Secrétaire Général de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) POLITIQUE

Claire Kirkland-Casgrain (1), Ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche du Québec Jean-Paul L’Allier (10), Ministre des Communications du Québec et Responsable du Haut Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports

Sir Wilfrid Laurier (11), Premier Ministre du Canada

Jacques Parizeau (13), Professeur à l’École des Hautes Études Commerciales, membre du Conseil supérieur du Travail et membre du conseil d’administration de la Société générale de financement du Québec Jean-Luc Pépin (4), Secrétaire Parlementaire du Ministre du Commerce du Canada

René Desmarais, Président d’Yves Rocher Yigal Erlich, Président-fondateur et Directeur associé du Groupe Yozma

Raymond Barre, Économiste et Premier Ministre de la République française

Jean-Marc Eustache, Président d’Air Transat A.T. Inc.

Jean Charest, premier ministre du Québec

Claudie Haigneré (6), Administratrice d’Universcience, ancienne astronaute et ancienne Ministre française Julie Payette (5), Astronaute canadienne

Pierre de Fouquet, Président de l’Association Française des Investisseurs en Capital

Gérard Filion (7), Vice-Président et Directeur Général de la Société générale de financement du Québec

SPORTS ET CULTURE

Carlos Laitao, Économiste en chef de la Banque Laurentienne

Paul Gérin-Lajoie (8), Ministre de l’Éducation du Québec

Jean-Paul Belmondo, Acteur

Monique F. Leroux (12), Présidente et Chef de la Direction du Mouvement Desjardins

Valéry Giscard d’Estaing (9), Président du Parti Républicain Indépendant et ancien Ministre des Finances et des Affaires économiques de France

Gaston Ouellet, Président de Pechiney SA et Vice-Président Principal d’Alcan Inc. Henri-Paul Rousseau : Président et Chef de la Direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec

Joseph Joffre, Maréchal de France Alain Juppé (3), Maire de Bordeaux et ancien Premier Ministre, Ministre des Affaires étrangères de la République française

1

Édouard Montpetit, Secrétaire Général du Comité France-Amérique (section canadienne)

Raymond Bachand, Ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation

Luc Nadeau, Vice-Président aux communications et relations extérieures l’Oréal Canada

2

Bernard Landry, Professeur et Premier Ministre du Québec

4

3

6

5

SCIENCES

Lise Bissonnette, Présidente-Directrice Générale de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et ancienne Rédactrice en chef du journal Le Devoir

8

7 10

11

9

Daniel Toscan du Plantier, Président d’Unifrance Oliver Panis, Coureur automobile français Christian Tortora, Coureur automobile français et journaliste sportif

13

12


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Un métro à la française

Visite du wagon de tête de la première ligne de métro par le Maire Jean Drapeau, le Président du comité exécutif, Lucien Saulnier, le Cardinal Paul-Émile Léger et le Président de la Commission de transport de Montréal, Lucien L’Allier, 24 août 1965

La construction du métro de Montréal au début des années 1960 s’est révélée une véritable vitrine du savoir-faire français et une occasion d’échanges technologiques sans précédent. Afin de partager les enjeux de cette collaboration, la CCFC a invité le Maire Jean Drapeau à s’adresser à ses membres en octobre 1966 à l’occasion de l’inauguration du métro de Montréal : « En demandant et en obtenant de la RATP [Régie autonome des transports parisiens – NDLR], avec tous les appuis officiels de la France, cette permission de puiser à même les techniques de qualité française pour nous aider à résoudre nos problèmes, nous avions conscience que nous aidions le Québec et le Canada tout entier. » Le choix d’un métro à la française pour Montréal a en effet été une belle aventure commune. Dès 1961, le Président et deux ingénieurs de la RATP viennent à Montréal étudier le projet et la collaboration se poursuit jusqu’à l’inauguration en octobre 1966. La décision d’opter pour des pneumatiques remonte à la démonstration de leur efficacité à Paris, première ville à les adopter. Les élégants wagons sont bâtis selon les plans d’ingénieurs français. Des firmes telles que la Société de Construction d’Appareils Mécaniques de Précision de Paris et la Compagnie Générale d’Automatisme — spécialisées dans des domaines de pointe comme la perception automatique, l’informatique et les techniques électroniques de contrôle — mettent au point avec des entreprises canadiennes l’outillage et l’équipement nécessaires au bon fonctionnement du métro.

Caricature de Jean Drapeau, Maire de Montréal, par Normand Hudon, 1970


Champagne ! Les membres de la CCFC aiment se retrouver pour faire la fête. Et quelle fête ! Au cours de son histoire, les activités sociales de la CCFC ont toujours été courues tant l’ambiance y est chaleureuse et amicale. Journal illustré de la célébration, à la manière de la CCFC.


Rallye 1970

Le Grand Bal 2003

Myriam Pairault et Alain Lellouche, Le Grand Bal 2010

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DĂŽner dansant 1971

Cocktail Ă bord du Belem, 2008

Le Grand Bal 2009


FASTE ET PRESTIGE

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À LA FRANÇAISE

À toutes les époques de son existence, la CCFC a été l’hôte de rendez-vous d’exception tenus dans des décors somptueux alliant raffinement et élégance. C’est le 25 juin 1929 qu’a eu lieu la première réunion gastronomique sous l’égide de la CCFC. Aujourd’hui, le Grand Bal est devenu un événement incontournable du calendrier montréalais au moment où un air de printemps flotte sur la ville.

Dîner dansant 1971

Le Grand Bal 2010


Le Grand Bal 2008

Le Grand Bal 2008

DĂŽner dansant 1970

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Le Grand Bal 2001

Le Grand Bal 2000

Le Grand Bal 2009

Le Grand Bal 2009


Soirée du Beaujolais Nouveau 2010

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DES ÉVÉNEMENTS

TRÈS COURUS Les membres de la CCFC à Montréal comme à Toronto participent en grand nombre chaque année aux festivités entourant l’arrivée du Beaujolais Nouveau le 3e jeudi de novembre. À Toronto, cette soirée prend la tournure d’un Festival Beaujolais qui accueille, selon les années, jusqu’à 700 personnes venues déguster, en plus du Beaujolais Nouveau, l’ensemble de la production vinicole de la région. Une affluence spectaculaire qui place ce festival parmi les trois plus grandes célébrations des Vins du Beaujolais dans le monde ! Gala du Prix d’excellence 2010

Déjeuner-conférence 2010

L’EXCELLENCE CÉLÉBRÉE À QUÉBEC Depuis l’an 2000, la CCFC section Québec récompense le succès d’un partenariat franco-­ québécois à l’occasion de son Gala du Prix d’excellence. Activité phare pour les membres de cette section, cet événement attire chaque année quelque 250 personnes.


Tournoi de golf 2007

Tournoi de golf 2010

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Tournoi de tennis 2004

Rallye 1970

QUAND LA FÊTE SE FAIT SPORTIVE Le plaisir d’être ensemble et de s’amuser ne se manifeste pas que dans les bals, galas et cocktails. Les membres de la CCFC ont imaginé toutes sortes de divertissements pour se réunir et échanger de manière conviviale, du tennis au golf en passant par la pétanque. Dans les années 1960, des rallyes automobiles qui font appel à l’astuce et l’humour ont la cote. Alors que l’industrie du tourisme est encore embryonnaire au Québec, ces circuits amènent des centaines de personnes à sillonner gaiement les routes des Laurentides, des Cantons-de-l’Est et de l’Outaouais. Le voyage de pêche a aussi quelques adeptes, mais pas suffisamment pour en faire une tradition… On instaure donc le tournoi de golf en septembre 1970, un événement annuel encore très couru.


Reconnaissance La CCFC tient à remercier l’ensemble de ses partenaires et de ses annonceurs qui la soutiennent depuis 125 ans.


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À l’occasion du 125 e anniversaire de la création de la Chambre de commerce française au Canada, le Groupe Alfid est fier de pouvoir souligner la contribution exceptionnelle de cet organisme au développement des échanges commerciaux entre la France et le Canada. Fiabilité, professionnalisme, dynamisme et... continuité sont quelques-uns des qualificatifs qui s’appliquent à cette action. Félicitations !

Jean-Jacques Laurans Président

Tél. : 514 282-7654 www.alfid.com


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Air France félicite la Chambre de commerce francaise au Canada pour ses 125 ans et salue ses initiatives et son engagement pour rassembler les décideurs des deux côtés de l’Atlantique. Membre de longue date de la Chambre, Air France est fière d’avoir contribué, à sa manière, à diminuer la distance entre les deux continents et de faciliter ainsi ces rapprochements. Longue vie a la CCFC !

Bénédicte Duval

Vice-présidente et Directrice générale Tél. : 514 847-5011 beduval@airfrance.fr www.airfrance.ca – www.klm.com


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1886. La Chambre de commerce française au Canada voit le jour, alors que la tour Eiffel ne fait pas encore partie de l’horizon de Paris et qu’il n’y a pas encore de Château Frontenac au sommet de Québec. 125 ans à côtoyer tant d’évolution, à marquer le rythme des échanges commerciaux entre nos deux nations. Heenan Blaikie salue cette exceptionnelle longévité.

Auguste Masson Associé

Tél. : 514 846-2206 amasson@heenan.ca www.heenanblaikie.com


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Montréal Le Carré Doré

Sofitel Montréal Le Carré Doré est heureux d ’ être associé à un partenaire qui illustre magnifiquement l’alchimie unique entre la France et le Canada, tout comme Sofitel illustre cette alchimie parfaite entre l’art de recevoir à la Française et l’hospitalité Québécoise. Que ce livre reste pour nous tous un souvenir, et pour Sofitel le signe d’une amitié forte envers la Chambre de commerce française au Canada. Joyeux 125 e .

Jean-Christophe Gras Directeur Général

Tél. : 514 285-9000 jean-christophe.gras@sofitel.com www.sofitel.com


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Membre de la Chambre de commerce française au Canada depuis de nombreuses années, le Laboratoire Médical Curalab est fier de s’associer aux célébrations des 125 ans de cette grande institution. Sa longévité et surtout le dynamisme de ses membres sont des preuves indéniables du rôle essentiel qu’elle a joué et qu’elle joue encore dans la vitalité des relations économiques franco-canadiennes. Nous sommes heureux de souligner toutes ces années de réussite et de contribuer à notre façon au succès de cette organisation, à sa pérennité et au développement des échanges si utiles et constructifs entre la France et le Canada.

Jean-François Pichard du Page Président

Tél. : 450 656-0446 jfdp@curalab.com www.curalab.com


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Stikeman Elliott est fier d’être partenaire de la Chambre de commerce française au Canada et est heureux de souligner le rôle important qu’elle a su jouer au chapitre des relations économiques entre le Canada et la France depuis maintenant plus d’un siècle. Heureux 125 e anniversaire !

Alix d’Anglejan-Chatillon Associée

Tél. : 514 397-3240 adanglejan@stikeman.com www.stikeman.com


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Présente au Canada depuis 1974, Société Générale est heureuse d’être associée depuis lors à l’une des chambres de commerce françaises les plus dynamiques et les plus anciennes, et de fêter avec elle 125 années de succès. Ensemble et pour très longtemps encore, Société Générale et la Chambre de commerce française au Canada continueront de faire équipe pour encourager et développer les échanges commerciaux entre la France et le Canada.

Pierre Matuszewski Président

Tél. : 514 841-6000 www.sgcib.ca


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HEC Montréal félicite la Chambre de commerce française au Canada pour le rôle déterminant qu’elle exerce et pour sa contribution essentielle à l’économie canadienne, depuis 1886. Première école de gestion fondée au Canada, HEC Montréal affiche des normes d’excellence scolaire et scientifique les plus élevés dans tous les domaines d’activités. HEC Montréal a été la première école en Amérique du Nord à être agréée AMBA, AACSB International et EQ UIS et est membre associé de la Conférence des grandes écoles de France.

Michel Patry Directeur

Tél. : 514 340-6303 michel.patry@hec.ca www.hec.ca


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C’est avec fierté que Montréal International s’associe à la célébration du 125 e anniversaire de la Chambre de commerce française au Canada. Celle-ci représente pour nous un partenaire privilégié dans nos activités d ’attraction des investissements étrangers. Nous tenons à féliciter chaleureusement la Chambre qui, par son dynamisme remarquable, fait des relations économiques franco-canadiennes un succès toujours renouvelé.

Élie Farah, Ing.

Vice-Président, Investissement Grand Montréal Tél. : 514 987-9336 elie.farah@montrealinternational.com www.montrealinternational.com


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Membre depuis de nombreuses années, BNP Paribas (Canada) se réjouit de célébrer le 125 e anniversaire de la Chambre de commerce française au Canada. La pérennité de la CCFC a confirmé son rôle important dans les relations économiques franco-canadiennes. Nous lui souhaitons de nombreuses années de succès à venir !

Anne Marie Verstraeten

Présidente et chef de la direction www.bnpparibas.ca


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Depuis 2006, la Chambre de commerce française au Canada et Bordeaux Invest développent une coopération économique intense et dynamique. Celle-ci s’est notamment traduite par l’organisation de nombreuses actions de prospection conjointes visant à présenter l’attractivité, les atouts et les services de la région bordelaise aux investisseurs canadiens. Ces relations étroites connaîtront un nouvel essor en 2012 à l ’occasion des célébrations du 50 e anniversaire du jumelage Québec-Bordeaux et plus précisément de l ’ évènement « Québec fête les vins de Bordeaux ». En septembre 2012, Bordeaux Invest sera présent sur les rives du Saint-Laurent afin de promouvoir la « Destination Bordeaux » et de rencontrer les entreprises québécoises désireuses de venir s’implanter dans le Sud-Ouest de la France.

Robert Ghilardi de Benedetti Directeur Général

Tél. : +33 0 557 140 633 rghilardi@bordeaux-invest.fr www.bordeaux-invest.fr


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Les histoires d’ Ubisoft et de la Chambre de commerce française au Canada sont liées par une volonté d’échange et de créativité. C’est ce que nous célébrons aujourd’hui. Du haut de nos 25 ans, nous souhaitons un heureux 125 e à la CCFC !

Yannis Mallat

Président-directeur général d’Ubisoft Montréal et Toronto Tél. : 514 490-2000 www.ubisoftgroup.com


Liliane Colpron Présidente

Tél. : 450 455-2827 lcolpron@pmoisson.com www.premieremoisson.com

Félicitations à l’équipe de la Chambre de commerce française au Canada pour son dynamisme et l’excellence de ses services.

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Félicitations aussi pour votre remarquable longévité.

Pauline Normand

Éditeur délégué et administrateur Tél. : 514 282-1012 pnormand@robert-laffont.ca www. laffont.fr

Félicitations ! Les éditions Robert Laffont sont fières d ’ être associées à la Chambre de commerce française au Canada et tiennent à saluer son dynamisme et son rôle essentiel dans la vitalité des relations économiques francocanadiennes.


Luc Charbonneau Associé

Tél. : 514 879-2638 luc.charbonneau@ca.ey.com www.ey.com

C’est avec honneur et plaisir que nous sommes associés à la Chambre de commerce française au Canada depuis plus de 30 années. Nous saluons ce 125 e anniversaire, preuve de réussite et de dynamisme dans son rôle de développement et de soutien des relations économiques entre la France et le Canada.

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Longue vie à la Chambre !

Liliana de Kerorguen

Présidente – Merial Canada Inc. Tél. : 514 457-1555 www.merial.ca

Merial est la división santé animale de Sanofi-aventis.

Félicitations à la Chambre pour ses 125 ans de succès ! Les vaccins Merial pour chats et chiens améliorent la qualité de vie et la longévité de nos fidèles compagnons. Avec 7 milliards d’êtres humains, le besoin en protéines animales s’accroît. Les produits Merial permettent de protéger et de traiter les animaux d’élevage contre les maladies. Merial est fière de contribuer au bien-être de tous, et d’être membre de la CCFC !


Gérard Malledant Président

Tél. : 514 337-2943 www.essilor.ca

Essilor est heureux de rendre hommage à la Chambre de commerce française au Canada pour ses 125 ans de contribution exceptionnelle aux échanges économiques franco-canadiens.

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Nadir Sidhoum

Directeur de l’OFII au Canada

Après plus de 20 ans de coopération et de partenariat des plus efficaces avec la Chambre de commerce française au Canada, l’Office français de l’immigration et de l’intégration salue la contribution de la Chambre au développement des mobilités professionnelles entre nos deux pays !

Tél. : 514 987-1756 montreal@ofiicanada.ca www.ofiicanada.ca www.ofii.fr

Brasserie Parisienne - 1454, Rue Peel - 514 288-5105 - www.chezalexandre.com


125 Chambre de commerce française au Canada

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Table des matières Messages protocolaires

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Comité organisateur du 125e anniversaire Présidente : Myriam Pairault, Présidente de la CCFC Membres du comité (au moment de la publication) : Jean-Pierre Desmarais Stéphanie Gaudreault Laurent Liagre Véronique Loiseau Cyrille Marcant Pierre Matuszewski Monica Orr Jean-François Pichard du Page Président des publications : Jean-François Pichard du Page

Avant-propos 10

Directrice Générale de la CCFC : Véronique Loiseau

L’audace 12

Responsable des publications – Éditorial – Artistique – Régie publicitaire : Stéphanie Gaudreault

La force

20

L’intelligence 26 La fraternité

32

Le patriotisme

38

L’ambition 44 La fête

50

La reconnaissance

56

Coordinatrice des publications : Aurore Agnès Réalisation : Samarkand Béatrice Laham, rédaction en chef et rédaction Hélène Morin, rédaction, révision et correction d’épreuves Marie-Josée Morin, direction artistique Ann-Sophie Caouette, design Michel Gauthier, iconographie Xavier Deneufbourg, production Hudson Foga, traduction Collaboration spéciale : Paul-André Linteau, Professeur, Département d’histoire, Université du Québec à Montréal Didier Poton de Xaintrailles, Professeur des universités, Université de la Rochelle Brice Martinetti, doctorant en histoire et Moniteur en Histoire Moderne et Contemporaine, Université de La Rochelle Impression : Quadriscan, Gabriel Varin Chambre de commerce française au Canada, 1819, boul. René-Lévesque Ouest, bureau 202 Montréal H3H 2P5 (Québec) Tél : 514 281-1246 Fax : 514 289-9594 www.ccfcmtl.ca Service des publications : publications@ccfcmtl.ca


CRÉDITS PHOTOS Page 3 Thierry Quenette AVANT-PROPOS Pages 10 et 11 Thierry Quenette L’AUDACE Page 13 VIEW-2829.0 | Photographie | Rue Saint-Jacques, Montréal, QC, 1896 © Musée McCord

Source : Bibliothèque Nationale de France

Library of Congress Prints and Photographs Division Washington

Pavillon du Canada (Exposition universelle, Paris, France, 1900) Le Monde illustré, vol. 17 no 860. p. 405 (27 octobre 1900) Source : Bibliothèque et Archives Canada

Palais du Trocadéro. Grande matinee de bienfaisance au bénéfice des veuves et des orphelines, 1917 Jonas, Lucien, 1880-1947, artiste Library of Congress Prints and Photographs Division Washington

Remise des prix lauréats du VCF 2011 © Marc Gibert / adecom.ca Robert Amzallag, Président du comité VCF 2011, Eisuke Tsuyuzaki, conférencier principal VCF 2011 (Panasonic North America) et William Hart, Co-fondateur du VCF © Marc Gibert / adecom.ca

Le Monde illustré, Vol. 18, no. 904, p. 279b (31 août 1901) Source : Bibliothèque et Archives nationales du Québec II-222454.0.2 | Photographie | Officiers canadiens inspectant des armes à feu ayant été saisies, près de la crête de Vimy, France, 1917 © Musée McCord

II-215256 | Photographie | La voiture du colonel C. C. Ballantyne, Montréal, QC, 1916 © Musée McCord

LA FRATERNITÉ Page 33 Christine Bourgier

Page 43 Beaujolais Nouveau, Christine Bourgier

Page 14 M984.210 | Estampe | Montréal, 1892 © Musée McCord

Général Charles de Gaulle, Président de la République Française à l’Expo 67, Bibliothèque et Archives Canada e000996503

L’AMBITION Page 45 La participation française au Sidim : Smile Photographe

Page 18 Paris in half-mourning / Ralph Barton, 1915 Library of Congress Prints and Photographs Division MP-0000.25.179 | Photographie, diapositive sur verre | La rue Yonge en direction nord depuis la rue Queen, Toronto, Ont., vers 1890 Page 19 VCF © Marc Gibert / adecom.ca LA FORCE Page 21 MP-1984.130.121 | Impression - Photomécanique | Le paquebot du Canadien Pacifique « Empress of Scotland », 1922-1930 © Musée McCord MP-1978.207.1 | Photographie | Rue Saint-Jacques, Montréal, Qc, vers 1910 © Musée McCord Page 22 Thierry Quenette Photo extraite du bulletin de la CCFC, mai 1906 Page 23 Photo extraite du bulletin de la CCFC, février 1972 Page 25 The World: Colonial Possessions and Commercial Highways 1910 Cambridge Modern History Atlas, 1912 L’INTELLIGENCE Page 27 MP-0000.586.112 | Photographie | Crieur de journaux dans la rue, vers 1905 © Musée McCord Page 29 M20281.1-2 | Robe © Musée McCord Maison Laporte, Martin et cie , 1894 Source : Bibliothèque et Archives nationales du Québec M970.25.26.1-2 | Gants © Musée McCord Page 30 Pavillon du Canada Le Petit journal, 11 novembre 1900

Page 34 MP-1981.94.8.2 | Photographie | Cérémonies d’ouverture, monument à Champlain, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 © Musée McCord MP-1981.94.53.2 | Photographie | La cour de François Ier, les dames de Fontainebleau, 1536, 1re reconstitution historique, tricentenaire de Québec, Québec, QC, 1908 © Musée McCord Page 35 Le Belem, Christine Bourgier 350e anniversaire de Montréal, Archives de la Ville de Montréal P71-8-1-2-1-051 Page 36 L’Album : journal mensuel illustré, vol. 1, no 2, 1912 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Page 37 Tournoi de pétanque annuel, Christine Bourgier 5@7 JGA, Christine Bourgier LE PATRIOTISME Page 39 Paris, Boulevard des Italiens (entre 1890 et 1910), carte postale Library of Congress Prints and Photographs Division Washington Page 40 L’album universel, Vol. 22, no. 1110, p. 389 (29 juillet 1905) Source : Bibliothèque et Archives nationales du Québec Jacques Cartier Square Jackson, William Henry, 1843-1942, photographer Library of Congress Prints and Photographs Division Washington Page 41 Journée de Paris. 14 juillet 1916. Au profit des œuvres de guerre de l’Hôtel de Ville Poulbot, Francisque, 1879-1946, artiste Library of Congress Prints and Photographs Division Washington Page 42 Économisons le pain en mangeant des pommes de terre Vernet, Yvonne, artiste Paris : Comité National de Prévoyance et d’Économies, (1916)

Page 46 Jean Drapeau et André Malraux dans le hall d’entrée de l’hôtel de ville de Montréal, 1963, VM6/D3500.200 Page 47 René Lévesque © Bibliothèque et Archives nationales du Québec Page 49 Visite du wagon de tête de la première ligne de metro, 24 août 1965 Archives de la Ville de Montréal VM94-M162-30-1 LA FÊTE Page 51 Christine Bourgier à l’exception de la photo de la dame en rouge : Studio Image Pages 52 et 53 Photos du bal : Christine Bourgier Saxophoniste, danseuses et joueur de diabolo : Studio Image Pages 54 et 55 Christine Bourgier Excellence à Québec : ND



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