SAM2G Le mag 4

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EN COULISSES

Le musée sur internet

LES AMIS DU MUSÉE

Plongez dans l’enfer LES ACTUS Expos itinérantes des tranchées la revue de la

Société des Amis du Musée de la Grande Guerre  n° 4  septembre-novembre 2014  4,50 €

DOSSIER

Les opérations sur la Marne : la fin des mythes UNE VIE EN 1914 Monseigneur Marbeau sauve Meaux du chaos www.museedelagrandeguerre.eu

www.sam2g.fr


© Musée de la Grande Guerre

Une vie dans la guerre : Mgr Marbeau sauve Meaux du chaos.

Une belle rencontre

sorielles sur la Grande Guerre à de

Mélanie et Valentine, médiatrices

nombreuses femmes du groupe

du musée, étaient le 18 juin au

d’alphabétisation du centre. Une

Centre social Aragon de Meaux.

belle rencontre et un succès pour

Elles ont présenté les malles sen-

débuter un projet ambitieux.

Le 5 septembre 1914, se déroulait la bataille de Villeroy. A l’occasion des commémorations du centième anniversaire de ces combats, le Musée 14/18 de Villeroy organise, le 7 septembre 2014, une randonnée historique et scénique de 4 km, avec plus de cent figurants. Le village et les troupes en uniforme vous feront revivre le jour où Charles Péguy tomba. museedevilleroy.free.fr

© Musée 14/18 Villeroy

Pourquoi à Meaux ?

Souvent depuis 2011 la question m’a été posée : pourquoi un musée à Meaux sur la Grande Guerre ? par Jean-Christophe Ponot, Le lien entre le Pays de Meaux président de la Société et la bataille de la Marne des Amis du Musée n’apparaissait plus comme évident pour la majorité des Français. Cette année, le centenaire de la bataille de la Marne est donc le moment privilégié pour faire de nouveau rayonner cet épisode déterminant de la guerre. Oui, c’est dans le Pays de Meaux que tomba Péguy et que combattit le futur maréchal Juin ; oui c’est ici que les Français reprirent l’offensive à la surprise des Allemands ; oui, Meaux et sa région ont leur place dans l’Histoire de France au même titre que Verdun et la Somme et nous allons vous expliquer pourquoi dans le dossier de cette éditon du Mag.

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8-9

Randonnée scénique sur les pas de Péguy © www.mathias-studio.com

édito

Les actus de la Grande Guerre et du musée : l’inauguration de Join Now!, la deuxième Université d’été, les expositions itinérantes...

© Musée de la Grande Guerre

au sommaire

2-7


10-11

12-20

Les opérations sur la Marne : cent ans après les faits, un nouveau regard sur cet épisode décisif de la Grande Guerre.

les

© Musée de la Grande Guerre

© Assemblée nationale

Péguy, Alain-Fournier, Cendrars et les autres... des plumes au combat.

actus

Conférence à révélations

L’Histoire

« Les opérations sur la Marne,

autrement

la fin des mythes. » Historien et

Revivez l’assaut d’Etrépilly par les zouaves en miniatures grâce à la règle Croix de Guerre éditée par la Société des Amis du Musée de la Grande Guerre. Les 20 et 21 septembre prochains au Musée Bossuet à Meaux.

secrétaire de la SAM2G (Société des Amis du Musée de la Grande Guerre), Sylvain Ferreira portera un nouveau regard sur la bataille de la Marne lors d’une conférence au musée le samedi 27 septembre prochain. Une bonne occasion de découvrir la bataille de la Marne sous l’angle novateur que Le Mag vous propose d’ores et déjà dans Grand auditorium du musée, le 27 septembre de 16h à 17h45. Entrée gratuite.

300 000

© Yvan Belair

ce numéro.

C’est le nombre de visiteurs du Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux depuis son ouverture au public le 11 novembre 2011. Un seuil symbolique qui a été franchi en moins de trois ans ! A noter que 25 000 scolaires découvrent le musée chaque année.

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Le musée a la cote sur la toile ! Regards en coulisses du site internet du musée et des réseaux sociaux...

© Compagnie Entresort Théâtre - Gare aux Artistes

© Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux

au sommaire

22-23

L’EXPOSITION JOIN NOW! INAUGURÉE EN GRANDE POMPE Très attendue, l’exposition Join Now! L’entrée en guerre de l’Empire britannique a été inaugurée le 23 juin dernier.

Autour de l’expo L’exposition Join Now! sera accompagnée d’une série de manifestations : conférences, ateliers pédagogiques et en famille, concert, visites guidées théâtralisées...

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© Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux

L’

inauguration de l’exposition Join Now! s’est tenue en présence du président de la Communauté d’agglomération du Pays de Meaux, Jean-François Copé, du commissaire de l’exposition, l’historien militaire sir Hew Strachan, et de la vice-ambassadrice de Grande-Bretagne, Kara Owen. Les invités ont pu découvrir les collections sorties des réserves du

musée, ainsi que les pièces exceptionnellement prêtées par des institutions comme l’Imperial War Museum, le National Maritime Museum, le musée de l’ArméeInvalides, le Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire de Bruxelles, l’Historial de Péronne et plus de vingt autres musées et prêteurs privés. Le musée s’attend à recevoir de

nombreux visiteurs jusqu’au 29 décembre pour cette exposition qualifiée d’ambitieuse par le magazine L’Express, et qui rappelle que les forces britanniques ont été présentes sur le continent dès l’été 1914, participant notamment à la bataille de la Marne.

MARION DUPLAIX


© Philippe Lamy

Demandez le programme ! Les principales activités du musée de septembre à novembre. Et les informations pratiques.

28 29

© Musée de la Grande Guerre

25-27

Belles rencontres de la Société des amis du Musée.

30

Nos livres coups de cœur et nos idées cadeaux, à retrouver à la boutique du musée !

les

actus

UNIVERSITÉ D’ÉTÉ 2014 : UN SUCCÈS Avec pour thème « La Grande Guerre telle qu’on ne l’attendait pas, 1914-1918 », la deuxième édition de l’Université d’été du Musée de la Grande Guerre, coprésidée par Maurice Vaïsse et François Cochet, s’est déroulée avec succès les 4 et 5 juillet 2014.

Adaptations à la guerre d’usure Pensée et conçue par les militaires et les autorités civiles comme devant être une guerre de courte durée, au nom des conceptions clausewitziennes largement partagées de « montée rapide aux extrêmes », le conflit qui s’ouvre au mois d’août 1914 se transforme en quelques mois en guerre d’usure qu’il convient de gérer et à la-

quelle les différentes sphères étatiques et sociales sont contraintes de s’adapter.

Une participation internationale Les quatre demi-journées de cette Université étaient articulées autour de trois moments forts : une conférence introductive par session ; des tables rondes permettant aux participants de s’associer aux débats ; des ateliers et visites sur le terrain. Grâce à la participation d’universitaires étrangers – d’Allemagne, de Russie, de Bulgarie et de Serbie – le débat a permis la confrontation et le rapprochement de points de vue différents entre historiens européens. Cette dimension internatio-

© Agence Point de Fuite

L

es enseignants du premier et du second degré, destinataires de cette rencontre, ont été amenés à se pencher sur la manière dont les Etats, les individus et les armées se sont adaptés à la Grande Guerre.

nale a été un véritable atout pour cette université. Le rendez-vous est d’ores et déjà pris pour la troisième édition en 2015.

JOHANNE BERLEMONT 

5


les

LES EXPOSITIONS ITINÉRANTE PARTENT À LA RENCONTRE D’UN NOUVE Fréquemment confrontée à de nombreuses sollicitations d’associations et d’institutions qui cherchent les ressources pour monter des projets en lien avec la Première Guerre mondiale, l’équipe du musée a décidé de créer des expositions itinérantes.

L

© photos : Musée de la Grande Guerre

du Pays de Meaux

orsque le projet démarre à l’automne 2013, l’exposition temporaire consacrée à l’artiste Xavier Josso se termine et il est alors évident que la première exposition itinérante doit en être la déclinaison, tant l’œuvre de cet artiste, colorée, vive et touchante dans sa façon d’aborder le quotidien des soldats, est en adéquation avec la volonté pédagogique du projet. Avec l’agence Point de Fuite, le musée travaille alors à la conception de 14 panneaux évoquant la vie et l’œuvre de Josso tout en ouvrant vers des thématiques plus généralistes : vie quotidienne, mémoire, paysages. Chaque panneau est illus-

Première à être déclinée en version itinérante, l’exposition temporaire consacrée à l’artiste Xavier Josso se présente sous la forme de 14 panneaux aisément transportables. tré de reproductions en haute définition des œuvres de l’artiste. Par ailleurs, des œuvres originales sont mises à disposition des emprunteurs qui le souhaiteraient et qui peuvent garantir des conditions d’exposition suffisamment sûres. Cela apporte

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une vraie plus-value au projet tout en laissant une grande liberté à l’organisateur car la gestion des œuvres peut être rapidement contraignante. La première présentation a eu lieu à Paris dans le cadre d’un partenariat avec Paris Bibliothèques.


actus

la Grande Gu erre du Pays de

Meaux

ES EAU PUBLIC

l’objet du mois

Cette première version itinérante terminée, l’équipe du musée s’est tournée vers la thématique des « femmes dans la Grande Guerre », sujet transversal qui intéresse de nombreuses institutions. La réalisation de 18 panneaux est en cours. L’exposition explore la diversité des rôles joués par les femmes au cours de la Première Guerre mondiale. Des portraits de femmes marquées par le conflit accompagnent chaque panneau et mettent en parallèle les petites histoires et la Grande. L’exposition sera présentée pour la première fois au Parc Floral de Paris dans le cadre du festival Classique au vert début septembre. Ces présentations hors-les-murs sont des ouvertures vers des publics parfois éloignés géographiquement ou socialement. Elles permettent également de valoriser les collections à travers la recherche, la documentation et de la numérisation réalisées par le service de la conservation et font ainsi vivre des documents parfois inexploitables sous leur forme originale.

ANAÏS RAYNAUD

© Musée de

Les femmes se mobilisent

Manuscrit de l’ordre du jour du général Maunoury annonçant la victoire sur la Marne

A

la déclaration de guerre, le général Maunoury, artilleur issu de Polytechnique, a quitté le service actif depuis deux ans. Réputé pour son calme et son habilité de manœuvre, il est rappelé en août 1914 à l’âge de 67 ans puis placé à la tête de la 6e armée.

Nouvellement créée, celle-ci a pour mission principale de défendre Paris. A partir du 5 septembre, elle joue un rôle dans la contre-offensive générale de la Marne, sur les flancs de l’aile droite de la 1re armée allemande et particulièrement dans

les combats de la bataille de l’Ourcq. Dans ce manuscrit de son ordre du jour, Maunoury s’adresse ainsi à ses hommes : « C’est avec une vive émotion que je vous dois ce vers quoi étaient tendus, depuis 43 ans, tous mes efforts, toute mon énergie : la revanche de 1870. » Il est dit que le 10 septembre, voyant les troupes allemandes reculer, il aurait porté pour la première fois sa médaille commémorative de la guerre franco-prussienne.

JOHANNE BERLEMONT  7


MONSEIGNEUR MARBEAU SAUVE MEAUX DU CHAOS Au cours des épisodes dramatiques de l’Histoire, des personnages, parfois inattendus, se dressent pour prendre en main le destin d’une communauté, d’une ville ou d’un pays. En 1914, moins de dix ans après la douloureuse séparation de l’Eglise et de l’Etat, c’est l’évêque de Meaux qui va jouer ce rôle.

E

n 1914, Emmanuel Marbeau est évêque de Meaux depuis quatre ans. Né en 1844, c’est un homme vénérable que toutes ses ouailles admirent. Modeste, il a passé une grande partie de son sacerdoce à Paris et s’est occupé de nombreuses organisations de charité avant d’arriver dans la cité de Bossuet. Fin août 1914, de nombreux réfugiés du nord de la France traversent la ville et propagent des histoires plus ou moins vraisemblables sur des exactions allemandes. Le 1er septembre, les avant-gardes britanniques arrivent dans la ville provoquant le départ des premiers habitants ainsi que d’une partie des autorités civiles. L’arrivée massive de réfugiés issus de la vallée de l’Ourcq augmente le flot des réfugiés qui partent vers Paris en train et vers Melun à pied.

La ville livrée à elle-même Le 3 septembre, après le départ du dernier train, le pont du Marché est

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dynamité par les Anglais ; la passerelle et les bateaux lavoirs sont coulés. Le Marché est coupé du reste de la ville et il ne reste plus que 2 000 habitants sur 14 000. Seuls deux conseillers municipaux ont choisi de demeurer à leur poste. Tous les services (eau, gaz, voirie) sont laissés à l’abandon, il n’y a plus de police.

Comité a créé une milice armée de bâtons pour patrouiller dans la ville et éviter les pillages et autres cambriolages. Il organise la récupération et la distribution des produits alimentaires.

Les blessés affluent...

A partir du 7 septembre et jusqu’à la fin de la bataille, l’action de l’évêque et du Comité va se concenIl crée un Comité municipal trer sur l’accueil des nombreux C’est dans ce contexte chaotique blessés des deux camps qui comoù la population est livrée à elle- mencent à affluer des champs de même que Monseigneur Marbeau bataille au nord de Meaux malgré le réunit un Cobombardement « Il rétablit l’ordre, mité municipal de la ville. Le pele 4 septembre. organise la récupération tit séminaire et C’est l’un des l’hôpital sont mis des denrées alimentaires , vicaires, Mgr à contribution Laveille, qui est avec l’aide de accueille les blessés... » choisi comme bénévoles faute président. Le lendemain une pre- de personnel médical. Certains ecmière patrouille de uhlans fait clésiastiques se portent volontaires son apparition en ville tandis que auprès des ambulances militaires Mgr Marbeau envoie l’abbé Engel- installées sur le plateau du Multien mann à Paris à vélo pour quérir des pour porter là encore secours aux médecins et des pharmaciens. Le blessés.


une vie dans la Guerre

Lorsque la bataille s’achève le 11 septembre, l’évêque se rend immédiatement dans plusieurs villages (Barcy, Varreddes, Lizy) pour s’informer des dégâts subis par les habitants et les secourir.

© Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux

Un courage reconnu

Veilleur de lumière sur la ville… Malgré l’avancée des troupes allemandes, Mgr Marbeau ne fuit pas Meaux qui est pourtant désertée par presque tous ses habitants et autorités. Il encourage les soldats qui partent au front et organise l’aide aux évacués, aux civils, aux blessés et aux familles endeuillées. Un square meldois porte son nom.

Par leur action déterminée et pleine de charité chrétienne, Mgr Marbeau, ses vicaires et l’ensemble du clergé ont permis à la ville et ses deux mille habitants de ne pas sombrer dans l’anarchie et le chaos, tout en prodiguant les soins les plus élémentaires aux très nombreux blessés. En 1920, l’évêque sera fait Chevalier de la Légion d’Honneur pour « son attitude digne et son courage ». Il faudra attendre l’élection de Jean-François Copé en 1995 pour que la municipalité lui rende enfin l’hommage qu’il méritait en baptisant un square à son illustre nom désormais sorti de l’oubli.

SYLVAIN FERREIRA 9


au quotidien en 14-18 PÉGUY ET LES AUTRES... DES PLUMES Tous les corps de métiers ont payé leur tribut à la Grande Guerre. Si des millions d’anonymes sont tombés au front, des poètes et écrivains – déjà ou bientôt illustres – ont péri sur les champs de bataille. D’autres, survivants, touchés dans leur chair et dans leur âme, ont laissé des témoignages poignants. brancardiers allemands, provoquant une réplique meurtrière.

force prémonitoire…

Tous deux morts pour la France... Ci-contre deux clichés peu connus des écrivains en uniforme. A gauche, Charles Péguy (276e RI). A droite, Alain-Fournier en août 1914.

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Des œuvres majeures Un réalisme saisissant également présent dans Le Feu d’Henri Barbusse qui combattit sur le front entre 1914 et 1916. Ce roman fut récompensé par le prix Goncourt

tionale

Comme Charles Péguy, AlainFournier est mort au front durant la Grande Guerre. L’auteur du Grand Meaulnes est tombé le 22 septembre 1914, à Saint-Rémy-laCalonne, dans la Meuse. Les circonstances des combats durant lesquels il perdit la vie ont fait l’objet de controverses. Ainsi, selon certaines versions, la patrouille d’Alain-Fournier aurait tiré sur des

Autre écrivain-combattant, Blaise Cendrars n’a pas succombé durant la guerre, mais il en ressortit mutilé, amputé du bras droit, après avoir été grièvement blessé le 28 septembre 1915. En 1918, Cendrars écrivit J’ai tué, témoignage d’une puissance stupéfiante sur la fureur des combats : « Je saute sur mon antagoniste. Je

© Assemblée na

Mort au combat

J’ai tué

lui porte un coup terrible. La tête est presque décollée. J’ai tué le Boche. J’étais plus vif et plus rapide que lui. Plus direct. J’ai frappé le premier. J’ai le sens de la réalité, moi, poète. J’ai agi. J’ai tué. Comme celui qui veut vivre. »

© AJRAF

«H

eureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle, mais pourvu que ce fût dans une juste guerre. […] Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés. » Le lieutenant Charles Péguy a peutêtre songé à ces quelques mots – tirés d’un poème qu’il écrivit en 1913 – lorsqu’il se retrouva, le 5 septembre 1914, pris dans les combats de la bataille de l’Ourcq, au milieu de champs situés entre Penchard et Villeroy. Ce sont peut-être eux qui lui ont commandé de lancer l’assaut désespéré qui lui coûta la vie, donnant à ces lignes une dramatique


Mag

1916 et est toujours considéré comme l’une des œuvres majeures sur la Première Guerre mondiale.

Tragédie humaine Historiques aussi les cinq volumes de Ceux de 14 de Maurice Genevoix, écrits entre 1916 et 1923.

« J’ai le sens de la réalité, moi, poète.

J’ai agi. J’ai tué.

Comme celui qui veut vivre. » Grièvement blessé le 25 avril 1915 à Rupt-en-Woëvre (Meuse), ce dernier perdit l’usage de sa main gauche et fut déclaré invalide à 70 %. Son récit, d’abord censuré car susceptible de briser le moral des troupes, raconte tout de l’horreur des combats et de la tragédie humaine que l’écrivain vécut : « Le soir vient. […] Des vides ont grandi dans nos rangs, que le calme seulement nous permettra de connaître et de sentir. Voici venu le moment où il faut que les vivants se retrouvent et se comptent, pour reprendre mieux possession les uns des autres, pour se serrer plus fort les uns contre les autres... »

XAVIER GILLET

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ADHÉREZ À LA Soutenez le musée et bénéficiez de nombreux avantages !  Oui, j’adhère à la Société des Amis du Musée

de la Grande Guerre (SAM2G). Je recevrai :   ma carte de membre personnalisée   un Pass’ annuel (1 an de visite gratuite)   des invitations à l’inauguration des expo temporaires   10 % de réduction sur les objets de la boutique   5 % de réduction sur les livres   Le Mag, la revue trimestrielle de la SAM2G

PRENOM........................................................................ NOM.............................................................................. ADRESSE :...................................................................... CODE POSTAL...............................................................   Je joins une photo VILLE.............................................................................. pour ma carte TÉL FIXE : ..................................................................... de membre personnalisée PORTABLE : .................................................................. DATE DE NAISSANCE................................................... PROFESSION.................................................................   Je précise le montant de mon soutien et je règle mon adhésion par chèque bancaire à l’orde de SAM2G.  30 €  50 €  100 €  autre montant : ........... €   Je soutiens Le Mag, j’ajoute à mon adhésion :....... €   Le montant total de mon soutien à SAM2G est de : ................ € Date ........../........../.......... Signature   J’envoie mon bulletin de soutien et mon chèque à SAM2G, rue Lazare-Ponticelli, 77100 Meaux Bon à savoir : 66 % de réduction d’impôts

Vous pouvez déduire de votre Impôt sur le Revenu 66 % du montant de votre versement. Exemple : un don de 50 € ne vous "coûte" réellement que 17 €, soit une réduction d’impôt de 33 €. Mais la totalité des 50 € bénéficie aux actions 11 de l’association.  Je demande un reçu fiscal

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dossier © Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux

LES OPÉRATIONS La « bataille » de la Marne représente la première grande étape du Centenaire. Longtemps délaissée par les historiens, elle revient peu à peu sur le devant de la scène avec notamment de


SUR LA MARNE nombreuses publications d’historiens anglo-saxons mais aussi français, qui nous permettent de porter sur cet épisode décisif un regard nouveau. Dossier coordonné par Sylvain Ferreira

Un nouvel art de la guerre

L

a première grande nouveauté dans l’étude de cette période, c’est la nécessité de changer d’appellation pour nommer l’événement. Le terme « bataille » est « mort » en 1905 lors de la guerre russo-japonaise au moment de la confrontation des deux armées (regroupant près de 600 000 hommes) à Moukden sur un front de 140 km. L’échelle classique des batailles devient alors caduque. Il faut désormais parler d’opérations et d’art opératif. Les généraux-en-chef ne sont plus en capacité d’interveChasseurs indigènes marocains après l’assaut nir sur le cours des opérations par leur seule présence, ils doivent désormais s’appuyer sur sur Penchard. Il convient désormais de nouveaux outils comme le télégraphe sans fil ou le téléphone. Leur Pris de panique après les premières de parler d’opérations place n’est plus dans la proximité du victoires russes, von Moltke transféet d’art opératif. champ de bataille comme au cours rera de manière irrationnelle (elles ne de guerre de 1870, ils sont désormais à l’arrière accom- participeront pas à la victoire allemande de Tannenberg) pagnés d’un état-major qui les soutient dans l’exercice de précieuses réserves vers l’Est à la fin août. Avec la Marne, nous sommes entrés dans une nouvelle du commandement. De même, les opérations sur la Marne ne sont pas sans phase de l’art de la guerre et, contre toutes les idées lien direct avec l’avènement d’un reçues, le haut-commandement français emmené par

Le 75, clef de voûte de l’artillerie française.

conflit à l’échelle continentale. La prise rapide de l’offensive par l’armée tsariste joue un rôle primordial dans la gestion des opérations en France.

Joffre l’a mieux assimilé que le Grand Etat-Major prussien qui préfèrera, déjà, reporter la responsabilité de sa défaite sur d’autres, préfigurant la thèse du « coup de poignard dans le dos » de 1918.  

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dossier « Pas de miracle sur la Marne » Contrairement à la légende qui s’installe dès 1914, il n’y a pas eu de miracle militaire sur la Marne. En fait, dès avant le premier coup de canon le 5 septembre à Monthyon, les dés sont jetés et l’échec du plan allemand n’est alors qu’une question de temps.

L

e "plan" Schlieffen, qui n’est en fait qu’un

charge de son exécution soient du niveau d’Hannibal, de

mémoire de réflexions stratégiques, a été élaboré pour battre la France avant de retourner la machine de guerre allemande contre l’Empire russe dans un délai de six semaines. Se fondant de manière erronée sur l’incapacité des Russes à mobiliser rapidement leur armée, le plan Schlieffen, amendé par von Moltke le jeune, fait figure d’épouvantail. La probabilité

Frédéric II et de Napoléon Ier, pas moins. Or, les récentes recherches d’Hermann Plote nous démontrent que les chefs des deux principales armées allemandes assignées à la partie déterminante de l’exécution du plan – von Klück pour la Ire et von Bülow pour la IIe – sont soit incompétent et sous l’influence d’un chef d’état-major lui aussi incompétent (von Klück), soit malade (von Bülow),

d’aboutir à une victoire décisive, ô combien nécessaire à l’Empire allemand, ne résiste pas longtemps à une analyse critique.

et que, de plus, ils ne s’entendent pas ! Pour assombrir encore le tableau, von Moltke lui-même est souffrant. Il n’a repris le service actif que le 25 juillet 1914 et il a déjà fait une crise d’apoplexie début août suite à un différend avec le Kaiser. Bref, avant même le franchissement de nos frontières, les perspectives de succès sont réduites par le profil des hommes aux responsabilités.

Le plan Schlieffen voué à l’échec Tout d’abord, Schlieffen lui-même reconnaissait que pour mener son "plan" à bien il faudrait que les généraux en

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© photos : Coll. personnelle Famille Ferreira-Moutenot

A gauche : colonel d’état-major français entouré par des ambulanciers français et allemands, à Chauconin. A droite : la rue du Grand-Cerf à Meaux, après l’éclatement de la mine détruisant le pont du marché.

Un système de communication allemand défaillant Dans la gestion opérationnelle, le Grand Etat-Major (OHL) dirigé par von Moltke est non seulement handicapé par la santé défaillante de son chef mais aussi par un système de communication avec les armées sur le terrain indigne des impératifs d’exécution du "plan".

Alors que depuis la guerre de Sécession, le télégraphe puis le téléphone jouent un rôle primordial dans la gestion des grandes unités engagées sur des distances de plus en plus grandes, on découvre avec stupeur que les Ire et IIe Armées sont hors de portée de l’OHL installé à Luxembourg. A défaut de déplacement sur le terrain de von Moltke, les chefs d’armée gèrent donc eux-mêmes le déroulement de la bataille sans pouvoir communiquer avec leur chef. Un comble !

Joffre : un commandement bien mené Lorsqu’on étudie en parallèle la gestion de Joffre qui est en communication permanente avec ses subordonnés, et qui n’hésite pas à se déplacer sur le terrain pour faire exécuter ses directives et relever le cas échéant les chefs défaillants, on voit se dessiner les raisons principales de la victoire française : victoire des hommes sur le terrain mais aussi d’un commandement qui est à la mesure de la révolution des affaires militaires et qui gère les opérations quand les Allemands gèrent une succession de batailles indépendantes.

SYLVAIN FERREIRA A gauche : Meaux, la passerelle sur la Marne détruite par les Britanniques le 3 septembre 1914 [NDLR : la légende sur la carte est erronée]. A droite, le vrai visage de la guerre : sur le champ de bataille de l’Ourcq, 5 septembre 1914.

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dossier

Quelques incontournables du champ de bataille de l’Ourcq, 5-10 septembre 2014

Š Jean-Christophe Ponot

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dossier

« Mon nom est Alphonse » Lors de la bataille de l’Ourcq, un événement rare va se produire pour un grand nombre de soldats de la 6e Armée Maunoury recrutés en Seine-et-Marne : ils vont se battre le 5 septembre entre Penchard et Saint-Soupplets dans les champs qu’ils cultivent et dans les villages où ils sont nés. Alphonse Tellier est l’un d’eux et il nous raconte sa bataille.

«J

e m’appelle Alphonse Tellier. Je suis né le 10 avril 1887 à Cuisy, un petit village de la Brie au nord de Meaux, adossé à la forêt de Montgé-en-Goële. Je travaille la terre, comme mon père avant moi. J’habite une ferme à Iverny. Au cours de ce bel été 1914, je moissonne mes champs près de Villeroy. Début août, je quitte ma ferme pour rejoindre à Coulom­miers le 276e régiment d’infanterie de réserve. J’ai 27 ans, je fais partie de la 19e compagnie du 5e bataillon, matricule 260.

rin, les lieutenants Péguy et de la Cornillière, sabre au clair, nous crient en avant pour un bond de 30 mètres ! On y arrive, mais la moitié des hommes sont tombés.

« Je viens de recevoir une balle... » Il ne reste plus que le lieutenant Péguy pour nous commander et il décide de refaire un bond de 30 mètres. Nous nous protégeons comme nous pouvons, mais

Le 5 septembre, je n’arrive pas à le croire, nous sommes à Villeroy ! Je vois, d’où je suis, le clocher de mon village ! Si ça se trouve, je pourrais dormir chez moi ce soir… Il est midi et demi, soudain des obus s’abattent dans nos lignes ! Commence un duel d’artillerie entre les batteries françaises situées près de nous à Iverny et les batteries allemandes qui nous font face, sur la butte de Monthyon. Vers 16 heures, ordre nous est donné de nous diriger sur Monthyon, pour protéger les Marocains engagés au bois du Télégraphe. Ma compagnie se déploie dans le fossé de la route qui va de Villeroy à Iverny. Les Allemands sont juste en face de nous, bien abrités derrière une rangée d’arbres, le long du Ru de la Sorcière. On va devoir parcourir 600 mètres à découvert dans ces champs, dans mes champs... Aussitôt le capitaine Gué-

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© photos : Raymond Pezant

« Si ça se trouve, je pourrais dormir chez moi ce soir »


A droite : Alphonse Tellier, fin 1917. A gauche : Alphonse Tellier de retour dans ses champs près de Villeroy, en 1964.

pas lui. Debout, il reçoit une balle en pleine tête... Les trois quarts des hommes de la compagnie sont morts ou blessés. Moi, je viens de recevoir une balle dans l’épaule gauche. C’était forcé, nous partions d’une route, à découvert, avec nos pantalons rouges, face aux mitrailleuses allemandes... C’était inouï ! C’est juste nous qu’on a sacrifiés... Je reste allongé, jusqu’à la nuit tombée. J’arrive alors à rejoindre Villeroy, avec quelques rescapés. Je pense à mes camarades tombés, mais aussi à ceux qui ont échappé à la mort comme Victor Boudon. Plus tard, il écrira même un livre sur cette bataille dite de l’Ourcq... Nous sommes devenus amis. Pour en revenir à Péguy, un journaliste m’a demandé si je le connaissais bien... Je lui ai répondu que non. Je n’étais qu’un simple culterreux, je suis un campagnard, comme on dit, je ne l’ai su qu’après… »

RAYMOND PEZANT ET JEAN-CHRISTOPHE PONOT

Héros d’Iverny Après avoir rejoint son régiment, Alphonse Tellier sera de nouveau blessé le 30 septembre 1915, sur le front de l’Aisne. Hospitalisé, il va reprendre le combat après un mois de convalescence. Le 15 novembre 1917, il est décoré de la Croix de Guerre. Fait prisonnier en juillet 1918, il s’évadera quelques temps après. Mort le 26 janvier 1977, il repose à Iverny, là où une rue porte désormais son nom.

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dossier

Le Pays de Meaux : cadre d’un tournant historique On l’aura compris, les opérations sur la Marne représentent un tournant dans l’histoire militaire et dans l’histoire de la Grande Guerre.

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© Coll. personnelle Famille Ferreira-Moutenot

aute de victoire rapide contre la France, l’Empire allemand doit s’engager dans une confrontation du faible au fort, pris en étau sur deux fronts terrestres et un front maritime (blocus naval anglais) qui garantit aux Alliés une victoire à l’usure. Seule la révolution russe mettra pendant quelques semaines l’Allemagne en situation de parité militaire terrestre au printemps 1918. Mais cela ne suffira pas à inverser la tendance. Les affrontements qui se sont déroulés dans le secteur de l’Ourcq ont joué un rôle décisif dans la mise en

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échec opérative des Allemands. Conjugués aux autres opérations jusqu’à Verdun, ils ont assuré la victoire à la France et à son allié britannique.

Le théâtre de combats épiques Le centenaire est donc l’occasion pour le grand public de redécouvrir les lieux où tombèrent Péguy et ses hommes, Dubujadoux et ses zouaves : toutes ces fermes et tous ces villages (Penchard, Chauconin, Monthyon, Varreddes, Etrépilly, Barcy, Chambry) devenus autant de points d’appuis, de replis, de postes de secours ou de commandement entre le 5 et le 10 septembre. Oui, le Pays de Meaux fut le théâtre de combats épiques pour faire plier Les affrontements de l’Ourcq la machine de guerre alleont joué un rôle décisif mande répudans la mise en échec tée supérieure. Certes, les solopérative des Allemands. dats du Reich se sont battus avec un courage et une intelligence tactique remarquables ; malheureusement, à l’exemple de Varreddes et de ses otages, ils montrèrent, déjà, un autre visage de la guerre totale faite non seulement aux armées mais aussi aux civils, inaugurant tristement la première moitié du siècle.

SYLVAIN FERREIRA Les zouaves du lieutenant-colonel Dubujadoux avant l’assaut sur Etrepilly.


Pa!enaire du MusĂŠe de la Grande Guerre 38 rue de l'Epinette - ZI Sud

77100 MEAUX 01 60 41 04 78

www.cyrano-generaledesecoles.com generale.des.ecoles@wanadoo.fr

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© photos : Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux

LE MUSÉE A LA COTE SUR LA TOILE Avec 86 000 visiteurs uniques sur son site internet entre janvier et juin 2014, la stratégie du Musée de la Grande Guerre repose sur museedelagrandeguerre.eu et sur les réseaux sociaux. Les plus actifs sont Facebook et Twitter, véritables prolongements de la communication du musée 24 heures sur 24.

L Constamment mis à jour, le site du musée est un moyen de communication direct avec le public. Ci-dessus : le carrousel du site internet. 22

es pages du site les plus visitées sont celles qui permettent aux internautes de préparer leur venue : les tarifs, les horaires d’ouverture, les lignes des navettes qui partent de la gare de Meaux. Mais le site internet est aussi la vitrine du musée. Les internautes apprécient le fait de pouvoir prendre connaissance, avant leur visite, ou parce que trop loin du musée, des images des collections, de l’actualité, des nouveautés, du parcours permanent ou des expositions temporaires.

Le site internet est enfin un moyen direct de communication avec les internautes (visiteurs ou futurs visiteurs) qui ont pris l’habitude de l’utiliser pour entrer en contact avec les différents services. Deux pages ont été créées pour cela : la page « contact » et la page « l’équipe ».

Une actualisation permanente L’actualisation du site répond aussi à une transversalité indispensable au sein des différents services du musée : le service des publics, la


Coulisses du musée

médiation culturelle, la conservation, les services techniques. Sans une collecte précise des informations autour des événements du musée, il serait impossible d’assurer cette actualisation.

accueillent des médias pour une interview ou un tournage. L’objectif de cette actualisation est évidemment de permettre aux internautes d’avoir un site sérieux, reflétant au mieux les événements

Toutes les équipes ont désormais le réflexe « internet » lorsqu’elles

du musée mais aussi d’avoir des informations historiques fiables.

Les réseaux sociaux : bras armés du site

réceptionnent un objet provenant d’un autre musée pour une exposition, lorsqu’elles encadrent un atelier pédagogique ou lorsqu’elles

Pour le musée, il a été décidé de créer une page Facebook (page officielle du Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux, 6 740 fans) et un compte Twitter (828 followers). Un prolongement Facebook à succès

Tout nouveau Le musée a lancé récemment son compte Instagram (instagram.com/m2gmeaux), réseau social orienté « image et photographies », à l’occasion de l’ouverture de l’exposition temporaire Join Now! ouverte au public jusqu’au 29 décembre.

Dès la page d’accueil, la charte graphique sobre et claire facilite la navigation. A droite : la page Facebook du soldat Léon Vivien qui a fait un tabac avec plus de 60 000 fans.

a été développé en collaboration avec l’agence de communication DDB Paris : léon1914. Cela marque la différence entre le site internet et les réseaux sociaux qui peuvent aussi relayer des informations de sites historiques (mémorial de Verdun), d’autres musées (Imperial War Museum) ou d’autres pays qui complètent l’actualité du Musée de la Grande Guerre.

JEAN-CHRISTOPHE GRAEBLING 

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La visite démarre dans l’exposition Join Now! L’entrée en guerre de l’Empire britannique ; elle dresse un bilan de la puissance économique et militaire de la Grande-Bretagne lors de son entrée en guerre le 4 août 1914 et se termine dans le parcours permanent du musée, afin de découvrir l’action de l’ensemble de l’empire tout au long du conflit.

Le Pays de Meaux en 1914 : terre d’histoire et de mémoire

Cycle de conférences. Samedi 13 et dimanche 14 septembre, de 9h30 à 17h30. Gratuit.

Deux jours pour découvrir ou redécouvrir le Pays de Meaux dans la tourmente de la Grande Guerre grâce à la participation d’historiens, d’écrivains et de spécialistes du territoire : l’épopée des Taxis de la Marne,

Journées du Patrimoine

Visites guidées théâtralisées de l’exposition temporaire Join now! Samedi 20 et dimanche 21 septembre, à 14h et à 16h. Par la Compagnie La Boîte du Souffleur. Gratuit.

L’Empire britannique s’engage dans la Grande Guerre dès 1914 aux côtés des Français. De la traversée de la Manche aux trêves de Noël, deux comédiens vous font revivre les temps forts de cette première année d’engagement des troupes britanniques

Le rôle des troupes marocaines pendant la Grande Guerre Café conférence. Jeudi 25 septembre, 19h. Par Pierre Vermeren, historien du Maghreb contemporain à l’université Paris I. Gratuit.

Au cours de la Première Guerre mondiale, l’Armée d’Afrique – qui désigne les forces d’Afrique du Nord uniquement – envoie près de 300 000 soldats combattre en Europe. Cette force, composée de deux tiers de Maghrébins et d’un tiers d’Européens, participe à toutes les grandes opérations. En dépit de leur faible nombre, au regard des millions de métropolitains engagés dans le conflit, les troupes de l’Armée d’Afrique comptent un grand nombre de faits d’armes.

Au premier rang de ces troupes, la Division marocaine – les goumiers – qui fut l’unité la plus décorée de la guerre. Le maréchal Foch en dit à l’issue de la bataille de la Marne, en 1914 : « La fortune voulut que la Division marocaine fût là. »

le programme !

Visite guidée thématique. Dimanche 7 septembre, 14h30. Billet d’entrée du musée + 2,50 €.

sur le continent. Mobilisation, organisation de l’armée de l’Empire, du front et de l’arrière, chocs culturels, joies et souffrances, premiers contacts avec les Français, autant de thèmes qui seront abordés avec émotion et… humour anglais !

Demandez

The World War I : la Première Guerre mondiale du point de vue britannique

la première bataille de la Marne, le rôle des Britanniques, le rôle de Mgr Marbeau en 1914, le poète Charles Péguy, les monuments aux morts, les traces des combats sur le territoire, sans oublier une présentation et une dégustation du Pain de 14… Avec la participation de Chantal Antier, Robert Pezant, Vincent Majewski, Jean Pascal Soudagne, Josette Vitry, Denis Vassigh, Jean-Marc Degoulange, Matthieu Alexandre Durant, Damien Blanchard, Claude Demory, Josette Vitry et des Moulins Bourgeois.

© Musée de la Grande Guerre

l’intégralité du programme sur www.museedelagrandeguerre.eu

SEPTEMBRE

La musique marocaine en 1914

Concert. Dimanche 28 septembre, 14h30. Avec Fadhel Messaoudi, oud et chant. Compris dans le billet d’entrée.

Quand les troupes marocaines débarquent en Europe en 1914, elles apportent avec elles leurs musiques, leurs chants et leurs danses. Entre les combats, les soldats invoquaient cette culture, la partageaient, gardant auprès d’eux une part de leur pays. Ce concert permet de découvrir la musique traditionnelle marocaine de l’époque : chants, percussions, instruments à vent, etc.

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Rue Lazare Ponticelli 77100 Meaux +33[1] 60 32 14 18 www.museedela grandeguerre.eu

Horaires De mai à septembre : de 9h30 à 18h30. D’octobre à avril : de 10h à 17h30. Fermé le mardi.

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Préparer sa visite Tarifs individuels ou groupes, services et accès sur le site : "préparer sa visite". Pour les scolaires : "espace pédagogique".

Programme 2014 L’intégralité de la programmation 2014 est disponible sur le site du musée, ou sur simple demande à l’accueil.

The World War I

Visite guidée thématique. Dimanche 5 octobre, 14h30. Billet d’entrée du musée + 2,50 €. Voir descriptif page 25.

Le goût de la guerre : la cuisine de la Première Guerre mondiale

Visite-atelier en famille. Dimanche 12 et mercredi 15 octobre. Visite guidée thématique suivie d’un atelier cuisine. Dans le cadre de la semaine du goût. Dès 8 ans. Compris dans le billet d’entrée.

Simple ration calorique ou mémoire d’un goût de paix, la cuisine connaît de grands changements pendant la guerre : au front, les recettes reflètent les exigences d’une cuisine de masse qui doit fournir la "soupe" du soldat, tandis qu’à l’arrière, ménagères et restaurateurs innovent avec des recettes économes en temps, en matière et en énergie.

Charley’s War, bande dessinée de Pat Mills et Joe Colquhoun, met en scène la Première Guerre mondiale du côté britannique en suivant le personnage de Charley Bourne, tommy qui se retrouve confronté à l’enfer de la guerre de tranchée. La bande dessinée paraît dans les années quatre-vingt dans la revue Battle Picture Weekly puis Eagle, avant d’être redécouverte par Laurent Lerner, fondateur de la société d’édition Delirium qui édite la première version française de Charley’s War. Le musée de la Grande Guerre donne une place de choix à quelques planches originales de cette œuvre au sein même des collections permanentes du musée en écho aux thèmes développés. Cette exposition sera accompagnée d’une table-ronde autour de la BD anglaise.

Charley’s War : une représentation anglaise de la Grande Guerre Exposition BD. Du 16 octobre au 30 décembre. Dans les salles permanentes du musée. Compris dans le billet d’entrée.

© Titan books

INFOS PRATIQUES

© Musée de la Grande Guerre

plus d’infos sur www.museedelagrandeguerre.eu/preparer-sa-visite

OCTOBRE

Haïkus de la guerre 14-18

Conférence et atelier d’écriture. Dimanche 19 octobre, 14h30. Avec Dominique Chipot, auteur de l’anthologie En pleine figure - Haïkus de la guerre de 14-18, et Bruno Doucey, l’éditeur. Réservation obligatoire pour l’atelier, nombre de places limité. Billet d’entrée + 2,50 €.

Lors de la Première Guerre mondiale, de jeunes poètes initiés à la sensibilité japonaise se sont livrés à l’art du haïku, saisissant un tableau souvent bouleversant en quelques mots. Leurs textes sont plus que de simples poèmes : ce sont des projectiles, des éclats d’humanité, des brisures d’espoir, de peur ou de vie, la fulgurance du fragment face au désastre de la guerre. Ce sont ces textes, aujourd’hui rassemblés dans une anthologie, que viennent présenter


Ce programme reprend le principe des ciné-concerts : un accompagnement musical en direct de courts films muets des années de guerre, enchaînant actualités, film de fiction, documentaire. Œuvres de Jean Cras, Désiré-Emile Inghelbrecht, Gabriel Fauré, Benjamin Godard, Maurice Ravel, Jacques Ibert, Joseph Jongen, André et Steve Reich.

La Grande Guerre en courts métrages Cinéma. Samedi 25 octobre, 15h. Présentation établie par Arnaud Hée, critique de cinéma, programmateur

pour représenter la Grande Guerre : fiction, animation, essai. Si Le Jour de gloire de Bruno Collet (2008) plonge dans les combats et leur matière même – la boue –, les autres films adoptent des points de vue différents. Ainsi, la mémoire traumatique abordée dans le court métrage De si près de Rémi Durin (2009) organise un système d’écho entre contemporain et surgissement du passé. C’est un trajet assez similaire qui opère dans le très singulier Terre de Stéphane Collin (2008), où les lieux sont encore hantés par la fureur d’un conflit s’invitant dans le présent comme un inaliénable fantôme. Je m’appelle de Stéphane

Elmadjian (2002) se penche sur le tragique XXe siècle pour une méditation douloureuse et pleine de colère, qui intègre les oubliés de l’histoire à la mémoire collective.

NOVEMBRE The World War I

Visite guidée thématique. Dimanche 2 novembre, 14h30. Billet d’entrée du musée + 2,50 €. Voir descriptif page 25.

Matériau 14… Ombres portées

Théâtre d’objets dimanche 16 novembre, 14h30. Par la compagnie Entresort Théâtre - Gare aux Artistes, avec Roland Gigoi et Dominique Taillemite. 5 € ; résidents du Pays de Meaux : 4 € ;

le programme ! moins de 26 ans : gratuit.

Sur scène, les comédiens déposent chacun une malle : à l’intérieur, les archives familiales de la guerre 14-18. S’ajoutent des vidéos, des discours d’époque, des témoignages d’écrivains combattants (Jean Giono, Erich Maria Remarque, Jules Romains, Gabriel Chevallier), des récits personnels, des marionnettes. Les comédiens sollicitent toutes les ressources du théâtre pour questionner leur propre histoire, celle de leurs grands-pères et tenter de comprendre pourquoi, aujourd’hui comme hier, les mêmes forces obscures menacent les valeurs qui fondent notre humanité.

Demandez

Ciné-concert. Jeudi 23 octobre, 20h. Par l’Ensemble Calliopée. Karine Lethiec, direction artistique. Avec Sandrine Chatron, harpe, et Anne-Cécile Cuniot, flûte. Cinéma le Majestic. En partenariat avec le Ciné Meaux Club. Entrée tarif unique 5 € (comprend le ciné-concert et le cycle de courts métrages du samedi 25 octobre).

Cette séance réunissant des courts métrages récents permet de saisir toute la variété des écritures cinématographiques

© Compagnie Entresort Théâtre - Gare aux Artistes

Ombre et lumière

et enseignant. Compris dans le billet d’entrée, ou dans le billet du ciné-concert du jeudi 23 octobre.

© Bruno Collet

l’intégralité du programme sur www.museedelagrandeguerre.eu

Dominique Chipot et Bruno Doucey. Cette présentation sera suivie d’un atelier d’écriture qui invitera les participants à écrire des haïkus pour dire non à la guerre.

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ON A RETROUVÉ LE CASQUE DE LOUIS VALLIN ! La vie réserve toujours de belles surprises, qui arrivent par des biais inattendus. C’est le cas pour Suzanne Vallin qui ne se doutait pas que son aimable concours à la publication d’articles sur son père dans Le Mag serait bien récompensé... Un jour le téléphone sonne... « – M. Ponot ? Vous êtes bien le président de la Société des Amis du Musée de la Grande Guerre ? – Oui, bonjour... – M. Bardiaux, du Musée Vivant 14-18 de Notre-Dame-de-Lorette et du Musée de la Targette, à l’appareil. Nous avons bien reçu le N°1 de votre Mag, merci à vous. Nous avons lu avec un grand intérêt l’ar-

ticle sur le bombardier mitrailleur Louis Vallin1... – Merci, c’est gentil à vous... – Savez-vous si Suzanne Vallin, sa fille, a conservé des objets de son papa ? – Elle a toujours conservé une superbe collection de photos que son papa avait fait durant la guerre. Elle a gardé aussi pendant des années plusieurs petits objets dont le casque Roold que l’on aperçoit sur

Vive émotion pour Suzanne Vallin lorsqu’elle retrouve le casque de son père

son portrait dans le Mag. Mais elle les a donnés et ne sait pas ce qu’ils sont devenus. – M. Ponot, si je vous appelle c’est aussi pour dire... Le casque de Louis Vallin que l’on voit sur la photo : nous l’avons dans notre Musée. »

Incroyable ! Suzanne Vallin, que nous avons peu après au téléphone, est émue aux larmes lorsque nous lui apprenons la nouvelle. Mais elle le sera encore plus lorsque Philippe Lamy, un des organisateurs du Meeting aérien du Centenaire de l’aérodrome d’Esbly-Meaux va faire, pour elle et son papa, un geste d’une rare générosité : Philippe va l’emmener revoir en avion le casque de son père !!! Merci à Philippe Lamy et à David Bardiaux pour ce moment d’une rare émotion...

JEAN-CHRISTOPHE PONOT  Retrouvez nos articles sur le bombardier mitrailleur Louis Vallin, sur notre site internet sam2g.fr

© Philippe Lamy

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les amis du musée PLONGEZ DANS L’ENFER DES TRANCHÉES Le Centenaire de la Grande Guerre donne lieu à de nombreuses manifestations. Focus sur l’initiative de l’association Histoire & Collection qui vous propose de visiter des tranchées françaises et allemandes reconstituées en extérieur à Chauconin-Neufmontiers.

D’après des plans d’époque La commémoration de cet événement exceptionnel se déroulera en extérieur sur la commune de

© Histoire & Collection

D

ans le cadre de ses activités, l’association Histoire & Collection organise chaque année des expositions et reconstitutions grands événements de notre passé historique. Pour marquer le Centenaire de la Grande Guerre, l’association rendra hommage aux soldats des tranchées.

Evénement Le samedi 6 septembre de 14h à 18h, des combats et assauts seront simulés par des groupes de figurants français et allemands en uniformes (tirs et explosions contrôlés par artificier). Le public pourra assister aux manœuvres du célèbre canon français de 75 mm. Muni de son caisson et d’un attelage de six chevaux, il effectuera une montée en ligne sous protection d’une escouade de six cavaliers en tenue d’époque.

Le public pourra circuler à l’intérieur des tranchées. Chauconin-Neufmontiers. Elle aura pour cadre deux tranchées reconstituées avec leurs boyaux d’accès sur terrain agricole selon des plans militaires d’époque. Les deux ouvrages, français et allemand, se font face, séparés par un no man’s land.

CHRISTOPHE TSCHAEN,

président d’Histoire & Collection  Ouvert chaque week-end de septembre de 14h à 18h. Entrée libre et parking assuré.

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détente   Join Now! Les souvenirs de l’expo L’affiche de l’exposition temporaire Join now! L’entrée en guerre de l’Empire britannique, avec le drapeau anglais et une photo d’archive au second plan, a été déclinée en une série de produits dérivés : carte postale (1 €), marque-page (1 €), magnet (3,50 €), ou mug (9,50 €).

La Grande Guerre de Charlie

La Grande Mutinerie (volume 7). Scénario de Pat Mills, dessins de Joe Colquhoun. Traduit de l’anglais par Jean-Paul Jennequin, préface de Jacques Tardi. Considérée comme l’une des meilleures bandes dessinées de guerre, La Grande Guerre de Charlie Mutinerie La Grande met en scène la Première Guerre mondiale du côté britannique. Elle relate le quotidien du jeune Charley Bourne, tommy qui se retrouve confronté à l’enfer de la guerre de tranchée. Le 16 octobre 2014, le musée de la Grande Guerre inaugurera une exposition intitulée « Charley’s War : une représentation anglaise de la Grande Guerre ». Une place de choix sera donnée à quelques planches originales de cette œuvre au sein même des collections permanentes du musée.

de la Gra nde Gue rre

A offrir ou à s’offrir

© Musée

Incontournable

culture et

  Monnaie commémorative de la bataille de la Marne Une nouvelle monnaie souvenir, réalisée pour le musée par l’atelier de gravure de la Monnaie de Paris, représente un taxi de la Marne, symbole de la Première bataille de la Marne et objet phare des collections du Musée. 2 €.

houn Joe Colqu Pat Mills•

  Peluche : le pigeon voyageur Les pigeons voyageurs étaient utilisés par l’armée pour communiquer avec le front. Vaillant est le pigeon voyageur matricule 787.15, le plus connu de la Première Guerre mondiale. En 1916, il part du fort de Vaux, à côté de Verdun, pour remettre un message de secours. Il est le dernier pigeon du régiment et donc le dernier espoir pour les hommes. Il effectuera sa mission au prix de sa vie et sera médaillé pour ses bons et loyaux services. Ce symbole tout doux de la Grande Guerre fera le bonheur des petits… et des grands ! 24,90 €

Coup de cœur

© Musée de la Grande Guerre

Visages et vestiges de la Grande Guerre

A paraître le 14 octobre 2014.

Didier Pazery Réalisé à partir du travail photographique de Didier Pazery, le livre est construit autour d’une alternance de portraits des derniers témoins de 14-18, de photos d’objets du Musée de la Grande Guerre et de paysages de l’ancien front. « Les vestiges de la Grande Guerre nous rappellent qui nous sommes, d’où nous venons, explique l’auteur. Les derniers survivants nous aidaient à nous souvenir. Ne les oublions pas. » Présenté à l’été 2014 à la gare de l’Est, lieu emblématique du départ des soldats pour le front, cet ensemble photographique est unique.

Ed. Delirium. 22 €

Ed. Michalon, 120 pages, 24,90 €

Le Mag, magazine trimestriel de la Société des Amis du Musée de la Grande Guerre, Rue Lazare-Ponticelli, 77100 Meaux, 01 60 32 14 18, sam2g.fr, contact@sam2g.fr   Direction de la publication : Jean-Christophe Ponot et Michel Rouger. Rédacteur en chef : Sylvain Ferreira   Rédaction : Yvan Belair, Yann Mathias, Xavier Gillet   Réalisation : Agence Kaolin, 5 square de Clignancourt, 75018 Paris, agencekaolin.com   Création graphique et secrétariat de rédaction : Marguerite Comte   Publicité : Denis Schuck, 06 30 07 83 15, dschuck@sam2g.fr   En couverture : © S. Vallin ; en vignette : © Histoire & Collection   Impression : Chevillon, Sens (89)   Tirage : 12 000 exemplaires. Dépôt légal : à parution. Numéro ISSN : en cours.

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PARTENAIRES DE L’HISTOIRE DU PAYS DE MEAUX Vous aussi rejoignez l’aventure et réservez votre emplacement : 12 000 exemplaires, 55 000 lecteurs touchés

Contact : Denis Schuck 06 30 07 83 15 ou Les Amis du Musée contact@sam2g.fr

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