LE VÉRITABLE
PROBLÈME EST LÀ !
Territoire marocain annexé par le colonisateur à l’Algérie, alors département français, le Sahara oriental est la raison inavouée du conflit opposant Rabat à Alger. Un dossier que la junte militaire algérienne tente d’enterrer.

algérie
mauritanie
maroc
sahara
oriental
mali
Retrouvez l’édition digitale de Maroc Hebdo sur votre smartphone ou tablette. Scannez le QR code pour se connecter à notre site web.

COUVERTURE P. 08 LE SAHARA ORIENTAL, LA POMME DE DISCORDE ENTRE LE MAROC ET L’ALGÉRIE
LE VÉRITABLE PROBLÈME EST LÀ !
Edito
03 Les faux-fuyants du Président de la France
Direct
05 Enaam Mayara élu à l’unanimité nouveau président de l’APM pour la période 2023-2024
06 Décès de la politologue Bassma Kodmani, 64 ans
Couverture
08 La frontière de l’arbitraire
Le véritable problème est là !
12 La souveraineté par la démographie
14 Entretien avec Bernard Lugan
18 Les tartarins d’Alger
20 Cet immense territoire chipé par le France au profit de l’Algérie
Politique
22 Les élucubrations de Abdelmajid Tebboune
24 Entretien avec Younes Mjahed

26 L’homme qui veut construire une nation nigériane comme le Maroc
Economie
28 Quand recherche, développement, expérimentation et expertise vont de pair
29 La sortie de la liste grise du GAFI porte ses premiers fruits
30 Les investisseurs nippons à l’assaut du Maroc
32 Des marges budgétaires fort limitées
33 Ihssane Iraqi, Marocaine leader de la Fondation Obama

Société
34 Lmaâlem dans la tourmente
38 La ruée vers l’eau de Dar Si Hmad
Culture
40 L’histoire d’une maman dévastée par le départ de son fils en Syrie
41 Un Marocain dans l’âme
42 Le parcours d’excellence
d’un homme d’État hors-pair
Chronique
44 Le baiser de Juda
Emmanuel Macron s’exprime sur la crise entre Paris et Rabat
LES FAUX-FUYANTS DU PRÉSIDENT DE LA FRANCE
Les origines des relations instables entre la France et le Maroc trouvent leurs racines dans le legs post-colonial. La France coloniale avait décidé d’amputer le Maroc de son Sahara oriental, et l’annexer à son ancien département d’outre-mer, l’Algérie.
Ça frôle l’hystérie ! Ces derniers temps, on ne parle que de la France et de son président, Emmanuel Macron. Cette foisci, c’est ce dernier qui fait parler de lui. Lors de la conférence de presse qui a suivi son discours consacré aux relations entre la France et l’Afrique, le 27 février 2023 au palais de l’Élysée, M. Macron a reconnu l’existence de problèmes entre le Maroc et la France, à cause notamment de l’affaire Pegasus, qualifiée par lui de «sujet d’écoutes qui ont été révélées par la presse» et du vote hostile au royaume au Parlement européen, le 19 janvier 2023. Et au lieu de renier le froid qui caractérise les relations entre les deux pays, il a évoqué plutôt ses relations personnelles avec le Roi Mohammed VI qui, selon lui, sont «amicales» et «le demeureront». Il semble que son message n’a pas été toléré par Rabat. Comment allons-nous le savoir ? Par le truchement du magazine Jeune Afrique, basé et édité à Paris. Admirez la contradiction ou plutôt la bêtise. Nos responsables du ministère des Affaires étrangères, qui veulent mettre fin au complexe français, s’adressent à la presse française pour le briser. Ce ministère mérite bien son nom. Le département des Affaires étrangères ne s’adresse qu’aux journalistes étrangers pour évoquer des sujets internes et leur donner des ‘’scoops’’. Pour transmettre un message à l’Hexagone, le favori est toujours Jeune Afrique.
Depuis longtemps. Et quand un journaliste marocain sollicite un de ses responsables, on rétorque, au meilleur des cas: «Attendez le communiqué officiel». Vous leur demandez une entrevue avec le ministre Bourita, on
vous répond qu’il n’accorde pas d’interviews. Le jour même, le ministre trouve le temps de s’entretenir avec un journal espagnol ou français. Bref, il faut arrêter d’y penser, c’est plus fort qu’eux. Passons.
Revenons à la « source officielle » au sein du gouvernement marocain qui s’est ‘’confiée’’ à Jeune Afrique. Elle a affirmé qu’au contraire, «les relations (entre la France et le Maroc) ne

ropéen ne pouvait pas passer sans la mobilisation active du groupe Renew dominé par la majorité présidentielle française et présidé par Stéphane Séjourné dont les liens avec l’Élysée sont de notoriété publique».
sont ni amicales ni bonnes, pas plus entre les deux gouvernements qu’entre le Palais royal et l’Élysée». Selon elle, les deux sujets évoqués par le président français comme sources de tensions «ne sont que l’illustration de cette situation. D’autres points de tension ont été volontairement occultés, notamment la restriction arbitraire des visas, la campagne médiatique et le harcèlement judiciaire».
La même source gouvernementale ajoute que «l’implication des médias et de certains milieux français dans la genèse et la promotion de l’affaire Pegasus ne pouvait pas se faire sans une implication des autorités françaises. Tout comme le vote du Parlement eu-
La réponse de la ‘’source gouvernementale’’ a été d’ores et déjà mieux développée sur nos colonnes. Rien de nouveau. Sauf qu’elle confirme, officiellement, la crise diplomatique entre Paris et Rabat. Elle réaffirme l’implication de la France dans les attaques que subit, depuis quelques temps, le Maroc. A commencer par l’affaire des restrictions d’octroi des visas Schengen, l’affaire des mineurs marocains non accompagnés en France, jusqu’aux affaires “MarocGate’’ et Pegasus, débattues au sein du Parlement européen. Mais les origines des relations instables entre la France et le Maroc trouvent leurs racines dans le legs post-colonial. Elles remontent au jour où la France coloniale, chassée du Royaume par nos vaillants ancêtres aspirant à la liberté et l’indépendance, décide d’amputer le Maroc d’une grande partie de son territoire, son Sahara oriental, et l’annexer à son ancien département d’outre-mer, l’Algérie, en traçant de nouvelles frontières. Et si la junte militaire algérienne fait tout pour empêcher le Maroc de recueillir une reconnaissance internationale de son Sahara occidental, c’est pour faire traîner la vraie revendication marocaine: le Sahara oriental (Béchar, Tindouf…). Là où jusqu’à un passé récent, ses habitants accomplissaient leurs prières au nom des Sultans du Maroc et suspendaient leurs photos sur les murs de leurs maisons. Ce même Sahara oriental qui a divisé les deux voisins du Maghreb à la grande joie de la France de Macron l
LA FRANCE EST IMPLIQUÉE DANS LES ATTAQUES QUE SUBIT, DEPUIS QUELQUES TEMPS, LE MAROC.
MAROC-UE
Le Maroc est un pays phare et un pilier de stabilité dans la région, a affirmé, jeudi 2 mars 2023, à Rabat, le Commissaire européen à la Politique de voisinage et à l’Élargissement, Olivér Várhelyi, qui a mis l’accent sur «l’extrême importance» du partenariat MarocUE. Dans un contexte mondial marqué par de multiples défis, il n’est pas évident de trouver des partenaires stables comme le Maroc, d’où «l’extrême importance» du partenariat Maroc-UE, a souligné M. Várhelyi, qui s’exprimait lors d’un point de presse tenu à l’issue de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita. Le Commissaire européen, actuellement en visite de travail dans le Royaume, a précisé que la signature, ce jeudi, par le Maroc et l’UE de 5 programmes de coopération d’un montant total de 5,5 milliards de dirhams (près de 500 millions d’euros) pour appuyer les grands chantiers de réforme du Royaume, témoigne de l’engagement «direct et sérieux» de la part de l’Union envers le Maroc. Le Maroc est et sera un bénéficiaire majeur de l’agenda de projets de l’UE pour toute la région, a tenu à préciser M. Várhelyi, ajoutant que cet appui financier porte sur les volets social, économique, agricole, hydrique et énergétique, ce dernier étant un secteur crucial à l’échelle mondiale. Il a également mis l’accent sur l’importance des autres domaines de coopération entre le Royaume et l’UE, dont la migration et la lutte contre les réseaux criminels. S’agissant de la reprise des relations avec Israël, M. Várhelyi a fait part de la volonté de l’UE de participer à cette coopération, qui permettra de relever les défis majeurs auxquels se heurte la région, notamment la gestion de l’eau l

TROIS QUESTIONS À JORGE GANDINI, vice-président du sénat uruguayen
Qu’est-ce qui a motivé votre visite de six jours au Maroc du 19 au 24 février 2023 ?
C’était ma troisième visite au Maroc. Les deux précédentes en décembre 2022, en tant que membre de la délégation uruguayenne composée de parlementaires, de membres de l’exécutif et d’entrepreneurs. En février 2023, j’ai participé en tant que président du groupe d’amitié parlementaire Uruguay-Royaume du Maroc. Il faut souligner que six des sept partis politiques qui font partie du parlement uruguayen sont membres de ce groupe d’amitié, qui remplace un précédent groupe d’amitié entre l’Uruguay et la «république sahraouie». La motivation de cette visite était d’approfondir les relations de notre pays avec le Maroc à travers la diplomatie parlementaire, en facilitant et en assouplissant les liens entre les deux pays.

Qu’avez-vous pensé de l’état de développement du Sahara marocain ?
Je pense que le Sahara est marocain. Il n’existe à mon avis pas de «république sahraouie», car cela impliquerait qu’un pays existe, et pour cela il faudrait avoir un territoire. Ce que je constate, c’est que le Maroc a une politique très intelligente de consolidation de son identité nationale, y compris dans une zone socialement vulnérable et économiquement défavorisée, avec des politiques publiques. Le Maroc exerce également sa souveraineté, comme par exemple avec la création du futur port à Dakhla, où des investissements de pays très influents en matière de politique étrangère sont prévus. En fin de compte, les ressources, les politiques sociales et l’inclusion d’une région du Maroc qui doit avoir sa propre identité et la reconnaissance de ses propres autorités, mais dans l’intégrité du Maroc, continueront d’affluer. Je vois qu’il y a une forte évolution dans ce sens et une mise en conformité progressive de la population locale avec ces politiques.
Considérez-vous qu’un retrait de reconnaissance de la pseudo-RASD est une possibilité ?
Je pense que l’Uruguay a commis une erreur dans sa politique étrangère en 2005 en reconnaissant la soi-disant “république arabe sahraouie”, ce qui nous a clairement éloignés du Maroc. Remettre les choses à leur place demande du temps et du consensus, et nous y travaillons. Je pense que nous devrions nous orienter vers la position que les Nations unies ont par rapport à ces territoires, sans préjudice du fait que le Front Polisario peut être reconnu en tant qu’organisation. Mais cela prend du temps, nécessite un consensus et c’est pourquoi ces deux visites avec des membres de tous les partis politiques sont importantes, dont certains ont une vision plus encline à l’égard de la “république sahraouie”. Construire cet espace de compréhension peut être lent, mais en Uruguay les changements sont stables; et pour être stables, ils doivent exiger de larges accords l
Recueillis par Wissam EL
BOUZDAINI“L’Uruguay a commis une erreur en reconnaissant la “RASD””
Le Maroc, pilier de stabilité dans la région, selon Olivér VárhelyiNasser Bourita et Olivér Várhelyi.
DIPLOMATIE PARLEMENTAIRE
Le président de la Chambre des Conseillers, Enaam Mayara, a été élu, jeudi 03 mars 2023 à Rabat, à l’unanimité nouveau président de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée (APM) pour la période 2023-2024. L’élection de M. Mayara, qui succède à ce poste à M. Pedro Roque (Portugal), a eu lieu en marge des travaux de la 17ème session plénière de l’APM abritée, mercredi et jeudi, par le parlement marocain. Il a été accrédité à l’unanimité par les pays du groupe du Sud pour présider cette organisation parlementaire internationale. A

l’issue de l’élection, M. Mayara a fait savoir que le plan d’action de la période à venir sera axé sur le renforcement des valeurs communes des pays du bassin de la Méditerranée eu égard au brassage des civilisations et des cultures et la cohabitation des religions, ainsi que les valeurs de la liberté, de la démocratie et des droits de l’Homme. «Il s’agit également de consolider le travail structuré établis par nos Parlements et réaliser l’accumulation à travers le soutien des initiatives visant le renforcement de la coopération face aux défis posés,» a-t-il ajouté.
Le président de la Chambre des Conseillers a également indiqué qu’un accent sera mis sur l’instauration de l’esprit de solidarité effective dans l’échange de connaissances et de l’expérience avec les pays voisins du bassin méditerranéen, notamment au niveau de l’Afrique subsaharienne... L’élection de M. Mayara a suscité, comme il fallait s’y attendre, la colère des Algériensl

Enaam Mayara élu à l’unanimité nouveau président de l’APM pour la période 2023-2024
BASMA KODMANI EST L’AUTEURE DE PLUSIEURS OUVRAGES DONT
ET
DÉCÈS DE LA POLITOLOGUE BASSMA KODMANI, 64 ANS
Une grande intellectuelle arabe s’en va
Basma Kodmani, politologue franco-syrienne de renommée internationale, spécialisée dans les affaires arabo-islamiques, est décédée, à Paris, des suites d’une longue maladie.

Le monde intellectuel arabo-musulman vient de perdre l’une de ses grandes figures. Il s’agit de la politologue franco-syrienne, Bassma Kodmani, décédée jeudi 2 mars 2023, dans un hôpital à Paris, des suites d’une longue maladie. Elle avait 64 ans. Cette chercheuse était une figure de proue de l’opposition pacifique syrienne. Elle avait cofondé le conseil national syrien peu après le déclenchement de la révolution en Syrie en mars 2011. Elle avait été chargée des relations extérieures et porte-parole de ce principal organisme de l’opposition au régime de Bachar Al Assad. Bassma Kodmani a également participé à la délégation des négociateurs de l’opposition syrienne qui se réunissait à Genève
avec les représentants du régime sous l’égide des Nations Unies. Connue pour sa profonde connaissance du monde arabe, elle intervenait souvent sur les plateaux de télévision pour analyser les tenants et les aboutissants du printemps arabe qui a éclaboussé plusieurs pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord.
Dans une interview qu’elle avait accordée à Maroc Hebdo, en octobre 2016, Mme Kodmani avait parlé de «l’exception marocaine dont le principal architecte n’est autre que SM le Roi Mohammed VI qui a compris à temps qu’il fallait ouvrir la voie du changement en adoptant une nouvelle constitution.» Pour elle, le changement au Maroc était perçu comme «progressif et non
de rupture » comme cela a eu lieu dans d’autres pays arabes avec les résultats catastrophiques que l’on connait.
«Cette réactivité du Roi a permis d’apai-ser le climat politique interne et de lancer des réformes institutionnelles de grande envergure », nous avait-elle dit.
Courage et détermination
Très active dans le domaine de la recherche, elle avait notamment fondé et dirigé l’initiative arabe de réforme, un consortium d’instituts de recherche du monde arabe travaillant en partenariat avec des instituts européens et améri-cains. Le directeur actuel de l’Initiative arabe de réforme, Nadim Houry, a pos-té un message poignant sur Facebook en hommage à la défunte: «Bassma a combattu la maladie avec courage et une détermination admirables. Elle était une intellectuelle passionnée et une militante engagée en faveur de sa Syrie bien aimée qu’elle aspirait à voir libre et prospère». Native de Da-mas en 1958, elle est la fille de Hyam Mardam Bey et de Nadim Kodmani, un diplomate syrien passé dans l’opposition. La famille s’était exilée au Liban puis au Royaume-Uni avant de s’installer en France, précisément à Paris où les parents sont décédés. Divorcée du journaliste franco-palestinien Nabil Darouich, Basma Kodmani est l’auteure de plusieurs ouvrages dont «La diaspo-ra palestinienne», et «Abattre les murs, les Arabes et leurs craintes». Elle laisse trois enfants et une famille éplorée, dont sa sœur Hala, journaliste au quo-tidien français Libération, et son frère, Omar, ingénieur de son état l
«LA DIASPORA PALESTINIENNE»,
«ABATTRE LES MURS, LES ARABES ET LEURS CRAINTES».
DÉCÈS D’AHMED SEDJARI, JOURNALISTE, 67 ANS

Un professionnel de la radio tire sa révérence
IMPORTATION DU GASOIL RUSSE À BAS PRIX
Les explications du gouvernement
2023, des suites d’une longue maladie. Une disparition qui a plongé la scène médiatique nationale dans la douleur et la tristesse. Le défunt, originaire de Taounate, était un grand journaliste dans la presse audiovisuelle. Il a passé une grande partie de sa carrière dans la radio régionale d’Ain Chock à Casablanca. Une station qu’il avait marquée par ses émissions et reportages à succès. Il a également réalisé des émissions pour le compte de la radio nationale et la première chaine de télévision marocaine. Le défunt était également connu pour son activisme dans le domaine associatif. Il avait notamment fondé le festival de la mariée, un évènement organisé à Casablanca qui permettait aux jeunes couples de célébrer collectivement leur mariage dans une ambiance de joie et de fête. Beaucoup de ses confrères décrivent un homme talentueux, humain et brillant.
Les distributeurs des hydrocarbures importent du gasoil russe à 170 dollars la tonne, soit 70% moins que les cours mondiaux, mais ne répercutent pas cette différence sur les prix à la pompe en changeant les documents et attestations de provenance, a alerté Abdelkader Taher, député USFP, dans une question écrite adressée le 17 février 2023 à la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui. Lors du point de presse hebdomadaire à l’issue du Conseil de gouvernement, du jeudi 2 mars 2023, Mustapha Baitas, le Porte-parole de l’Exécutif, a assuré que les importations de gasoil russe se sont toujours situées aux alentours de 10% en moyenne, en fonction de la demande du marché national. Dans les détails, ces importations se sont établies à 9% en 2020, à 5% en 2021 et 9% en 2022, a-t-il précisé sans dire plus sur le volume importé cette année.
Mustapha Baitas a ajouté que l’importation du gasoil au Maroc est «libre» et que les distributeurs décident des quantités à importer en fonction de la demande sur le marché national.

Pour ce qui est des prix, M. Baitas a expliqué que ces derniers sont fixés en fonction de «l’offre et la demande», notant que «le prix du gasoil sur le marché international durant cette période est presque similaire en dépit des origines différentes». Restant vague sur la répercussion du prix d’achat du gasoil russe sur les prix à la pompe, Mustapha Baitas a fait savoir par ailleurs que si le gouvernement n’est pas intervenu pour augmenter les importations de gasoil russe, des «efforts considérables ont été fournis pour importer du charbon russe, moins cher, qui a permis de contrôler la facture de production d’électricité au Maroc» l

«La pandémie de la Covid-19 a mis à nu la fragilité du système multilatéral et sa faible efficacité face à ce défi sans précédent en termes d’impact et de conséquences mondiales ».Omar Hilale, ambassadeur, représentant permanent du Maroc aux Nations Unies
mauritanie
maroc
mali
LE SAHARA ORIENTAL DE NOUVEAU DANS L’ACTUALITÉ

LA FRONTIÈRE DE L’ARBITRAIRE
LE VÉRITABLE PROBLÈME EST LÀ !
Même au Maroc, Mme Bahija Simou ne fait pas partie des personnalités publiques les plus en vue. En cette fin du mois de février 2023, la directrice des Archives royales (DAR) voit toutefois son nom fleurir dans les médias algériens, et pour cause: ses déclarations faites, le 21 février 2023, au Forum de la MAP, événement qu’organise régulièrement l’agence Maghreb arabe presse (MAP), sur la marocanité historique du Sahara dit “oriental”, qui correspond, grosso modo, à l’actuel sud-ouest de l’Algérie. Proche du renseignement militaire, le quotidien Echorouk a par exemple accusé une “escalade dan-
gereuse du régime du Makhzen marocain”. Pour ledit média, Mme Simou n’a, ainsi, pu s’exprimer sans le “feu vert” préalable des “sources de prise de décision du Makhzen”, et il n’est pas sans y voir une tentative de “détourner l’attention de la rue marocaine” face au “coût exorbitant des denrées alimentaires de grande consommation” -en allusion à l’inflation que connaît actuellement le Maroc. Mais ce sont aussi les citoyens algériens
comporte, dans le fond, rien de scandaleux, et il est évident, à ceux qui ont daigné visionner son intervention au Forum de la MAP, qu’il avait, en premier lieu, une valeur scientifique: répondant à la question d’un journaliste, elle n’a, en fait, fait qu’indiquer que les Archives royales confirmaient, par le document, la souveraineté du Maroc sur l’ensemble de son Sahara original, et pas seulement son versant “occidental” incluant l’Oued

lambda qui se sont ralliés à la campagne contre la concernée. Parmi les internautes de la voisine de l’Est, la phrase “habbine yaklouna”, c’est-à-dire “ils veulent nous dévorer” dans l’arabe dialectal du pays, est notamment reprise en hashtag et se voit même associée à des revendications de territoires que le régime lui-même reconnaît pourtant comme étant marocains, à savoir tout l’Est du fleuve Moulouya. Preuve s’il en fallait une autre, au passage, que la junte a bien réussi à retourner l’opinion publique et convaincre cette dernière que son problème était moins l’État militaire, contre lequel elle avait pendant près d’un an, à partir de février 2019, manifesté par le biais du mouvement de protestation du Hirak, que le Maroc.
Pourtant, le propos de Mme Simou ne
Noun, la Sakia El Hamra et l’Oued EdDahab. Et qui plus est, ce n’est pas la première fois qu’elle le dit, dans la mesure où, historienne prolifique, elle a d’ores et déjà consacré de nombreux ouvrages à la question, dont sa fameuse trilogie sur “le Sahara marocain à travers les Archives royales”.
Chercher la petite bête
Tout simplement, on dira qu’on est en train de lui chercher la petite bête. Mais il faut dire aussi que, dans une certaine mesure, la chose se comprend. Dans l’interview qu’il nous accorde, l’historien français et spécialiste de l’histoire de l’Afrique, Bernard Lugan, souligne bien le fait que “les dirigeants algériens savent bien au fond d’eux-mêmes que leur position est historiquement intenable”, et
Plus que sa partie “occidentale”, le versant Est des provinces sahariennes de l’ancien Empire chérifien est le véritable noeud gordien de la discorde frontalière maroco-algérienne. Le temps est-il venu de rouvrir le dossier ?
MÊME EN CE QUI CONCERNE LE TRACÉ, OBJET DE LA CONVENTION DE 1972, L’ALGÉRIE NE S’EMBARRASSE PLUS À LE VIOLER.
que, partant, s’en suit un délire obsidional qui fait que même lorsque le sujet n’a aucunement trait à ses frontières actuelles, l’Algérie se prend à se sentir visée.
Réactions hystériques
Le prédicateur islamiste marocain, Ahmed Raissouni, en avait, à titre d’exemple, fait les frais. S’exprimant, le 15 août 2022, sur la chaîne algérienne “Awras TV”, il avait déclaré que les Marocains seraient “prêts”, si le roi Mohammed VI leur demande, de franchir la frontière maroco-algérienne et d’aller jusqu’à Tindouf; à l’évidence, dans son esprit, pour en découdre avec le mouvement séparatiste du Front Polisario, qui justement stationne dans la région du même nom, plutôt que pour récupérer cette dernière, dont les historiens savent que les pachas prêtaient encore jusqu’en juin 1953 allégeance au sultan du Maroc. S’en suivront, dans la
foulée, de nombreuses réactions hystériques au sein des canaux médiatiques officieux, le journal électronique “Algérie patriotique”, propriété de l’ancien chef d’état-major Khaled Nezzar, poussant le ridicule jusqu’à taxer M. Raissouni de “mufti du Makhzen” et de “porte-voix officiel du régime de Rabat”, alors qu’il est de notoriété publique que sa collusion avec les Frères musulmans le placent plutôt dans l’œil de mire dudit “Makhzen”. Également pris en grippe par l’Association des oulémas musulmans algériens (AOMA), M. Raissouni doit, au final, renoncer le 28 août 2022 à la présidence de l’Union internationale des oulémas musulmans (UIOM), dont il avait depuis novembre 2018 la charge. A vrai dire, les seules véritables revendications exprimées au cours des récentes années au Maroc à l’égard du Sahara oriental sont celles de M. Hamid Chabat du temps où il occupait
SELON MME SIMOU, LES ARCHIVES ROYALES CONFIRMENT LA SOUVERAINETÉ DU MAROC

SUR L’ENSEMBLE DE SON SAHARA ORIGINAL.
encore le poste de secrétaire général du Parti de l’Istiqlal (PI), ce qui ne saurait, in fine, surprendre étant donné que le doyen des partis politiques nationaux a, depuis l’époque de son ancien chef et fondateur Allal El Fassi, toujours été à l’avant-garde du combat pour le parachèvement de l’intégrité territoriale nationale: M. Chabat allait, ainsi, à plusieurs reprises, à partir de mai 2013, demander la rétrocession de Tindouf mais aussi, nommément, les localités de Béchar, Hassi Beïda et Kenadsa. Toutefois, les autorités interdiront, en septembre 2014, le sit-in qu’il souhaite, dans cette optique, organiser au niveau du poste-frontière de Zouj Bghal; comme quoi, le Maroc officiel continue, depuis un peu plus d’un demi-siècle désormais, de maintenir un profil plutôt bas en la matière.
L’appartenance historique
Dans cela, a-t-il, toutefois, raison? S’il serait aventureux de prétendre à la compréhension de la rationalité de l’État marocain, le fait est qu’il semble que son calcul soit le suivant: sacrifier, oui, des
Le Roi Hassan II et Houari Boumediene signant la convention du 15 juin 1972 à Rabat.

territoires dont l’appartenance historique au Maroc ne peut souffrir le moindre doute, mais pour mieux, par ailleurs, entériner la récupération de la partie du Sahara marocain anciennement colonisée par l’Espagne -celle que revendique le Polisario- et aussi, éventuellement, reprendre les présides que continuent d’occuper la voisine du Nord, à commencer par les villes de Sebta et Mélilia. C’est dans cet esprit que le roi Hassan II semble avoir, déjà, pris sur lui de se plier, par le biais de la convention du 15 juin 1972, au
il y a 10 ans, Maroc Hebdo déterrait le problème du Sahara oriental
“La bombe à retardement”, titrait Maroc Hebdo en novembre novembre 2013, en abordant le dossier des territoires marocains annexés à l’Algérie durant l’occupation française.

Tindouf, Colomb-Béchar, Hassi Beida, Gara Jbilat, Kenadsa, Touat, pour ne citer que ceux-là. Des villes et des territoires que la voisine de l’Est n’avait toujours pas rétrocédé au Maroc, 50 ans après son indépendance. Dans son dossier, Maroc Hebdo revenait sur les fondements historiques des revendications marocaines sur ses territoires actuellement sous contrôle algérien, et les dates-clefs des tensions entre les deux pays voisins à ce sujet. Presque 10 ans plus tard, le problème du Sahara se pose avec encore plus d’acuité, alors que les relations entre Rabat et Alger se sont davantage dégradées l
tracé hérité de la colonisation française: c’est en promettant de ratifier le texte -il ne le sera jamais- que trois ans plus tard, en juillet 1975, le défunt monarque arrache à un certain Abdelaziz Bouteflika, à l’époque ministre des Affaires étrangères de l’Algérie, son soutien aux revendications du Maroc sur la Sakia El Hamra (avant que le président algérien, Houari Boumédiène, ne prenne, illico, soin de le désavouer).
Propagande algérienne
Il faut toutefois préciser que derrière la convention dite “relative au tracé de la frontière d’Etat établie entre le Royaume du Maroc et la République algérienne démocratique et populaire”, il y a aussi, en filigrane, le calcul d’épicier du général Mohamed Oufkir, qui préside alors la commission mixte pour le bornage et est surtout en passe de perpétrer sa fameuse tentative de coup d’État d’août 1972 à l’encontre de l’avion Boeing 727 de Hassan II; comme le détaille l’historien Mohammed Maâzouzi dans son ouvrage “Un demi- siècle pour l’intégrité territoriale” paru en 2004 chez l’imprimerie El Maarif al-Jadida, “l’enjeu d’Oufkir était la liquidation des dossiers frontaliers pour s’assu-
HASSAN II SEMBLE AVOIR ACCEPTÉ LE TRACÉ HÉRITÉ DE LA COLONISATION, PAR LE BIAIS DE LA CONVENTION DE JUIN 1972 JAMAIS RATIFIÉE.
rer la protection algérienne”. La bonne volonté du Maroc, ou plutôt celle, pour reprendre l’expression de Hassan II dans son autobiographie “Le Défi”, de “préfér[er] un voisin fort et amical à un voisinage hostile et rancunier”, n’y a, en tout cas, rien fait, et alors que le différend autour du Sahara marocain s’en trouve à sa 48ème année, l’Algérie continue plus que jamais de financer, abriter, armer et soutenir diplomatiquement le Polisario. Pire, même en ce qui concerne le tracé, objet de la convention de 1972, l’Algérie ne s’embarrasse plus à le violer, comme l’avait éloquemment illustré l’affaire de la palmeraie d’El Arja en mars 2021. En même temps que celle-ci se voyait annexée sans que le Maroc n’y dise rien, de crainte sans doute d’apporter une eau malvenue au moulin de la propagande algérienne faisant du Royaume un pays expansionniste -un
comme l’y avait appelé un collectif d’universitaires dans le quotidien français “Le Monde” le 16 février 2023, n’en faudrait-il pas plutôt une sur la partie dont la souveraineté est foncièrement la plus contestable dans ce Sahara - puisqu’elle implique deux États reconnus plutôt qu’un pseudo “peuple sahraoui” dont la majeure partie voit déjà les institutions marocaines permettre son autodétermination-? Après tout, la convention de 1972 n’a jamais été ratifiée par le Maroc; elle a, certes, fait l’objet d’une publication en juin 1992 dans le bulletin officiel, mais celle-ci n’a aucune valeur juridique du fait que le parlement n’a, à aucun moment, été saisi. Et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle à ce jour aucun instrument de ratification n’a été déposé auprès de l’Organisation des Nations unies (ONU). Naturellement, l’objectif d’une telle remise à plat ne serait pas tant de chercher à recréer le
COMMENT L’ALGÉRIE A TRANSMUÉ LA
La souveraineté
A travers une politique menée méthodiquement depuis 60 ans, la voisine de l’Est a tout fait pour couper les liens d’allégeances de Tindouf et autres avec le Maroc.
comble-, la convention de coopération pour la mise en valeur de Gara-Djebilet, qui prévoit une exploitation commune de cette mine située à la frontière maroco-algérienne, se voyait totalement jetée aux orties avec les accords exclusifs passés avec un consortium d’entreprises chinoises. “La convention de coopération pour la mise en valeur de la mine de Gara-Djebilet est bel et bien tombée en caducité pour des raisons à la fois juridiques et politiques,” prétextait, sous le sceau de l’anonymat, un ancien ambassadeur algérien dans des déclarations accordées à “Algérie patriotique”. Finalement, le moment n’est-il pas venu de, littéralement, rebattre les cartes?
En lieu et place d’une soi-disant conférence internationale sur le Sahara marocain dans son acception se limitant à la Sakia El Hamra et l’Oued Ed-Dahab,
grand Maroc auquel aspirait M. El Fassi -entreprise à tout le moins saugrenue, au moment présent- mais de repartir sur les bases d’un voisinage plus sain, comme c’est d’ailleurs le cas avec la Mauritanie voisine au sud. Car après près de soixante ans de tensions, il faut à un moment accepter de se rendre à l’évidence que le ver est dans le fruit. Avec l’invasion de l’Ukraine en cours depuis fin février 2022, d’aucuns voudront bien évidemment s’aventurer à faire des comparaisons de mauvais aloi et à voir dans toute demande revendicative du Maroc un avatar de la forfaiture russe, mais au vrai, il ne peut somme toute s’agir que d’une contestation légitime des relents d’un ordre juridique fondamentalement colonial. Avec un tel régime en place en Algérie, on peut toutefois croire que la justice historique est loin d’être pour demain… l
Sur le chemin qu’il suit depuis le Jebel Timjnatine, dans le Haut Atlas marocain, tout au long du désert de la Saoura, l’oued Guir se retrouve à un moment au niveau d’Abadla. Située dans l’actuelle wilaya algérienne de Béchar, à la frontière avec le Maroc, cette commune n’est certainement pas la plus emblématique d’Algérie. Selon le dernier recensement général de la population et de l’habitat en date d’avril 2008, elle comptait à peine 14.000 habitants. Pour les démographes travaillant sur la voisine de l’Est, elle fait cependant figure de cas d’école connu. Constituée officiellement en juillet 1963, elle illustre en effet toute l’approche de la junte militaire en place pour remettre à plat les dynamiques démographiques qui animent le bassin des anciens départements français du Sahara, octroyés par la France au moment de l’indépendance.
Terre ancestrale des Doui-Menia, tribus arabes que l’on retrouve également dans la région du Tafilalet, dans le sud-est du Maroc, Abadla a vu sa population faire l’objet d’une politique de sédentarisation méthodique, après avoir des siècles durant mené une existence essentiellement pastorale nomade. Objectif, briser les liens tribaux et les remplacer par une soumission au seul nouvel État. Et les revendications du voisin marocain, auquel les tribus en question étaient demeurées fidèles, ont bien évidemment été de mise: il est notamment intéressant de souligner qu’au moment même où Abadla était mise en place, le roi Hassan II recevait dans la capitale,
L’ALGÉRIE CONTINUE PLUS QUE JAMAIS DE FINANCER, ABRITER, ARMER ET SOUTENIR DIPLOMATIQUEMENT LE POLISARIO.
POPULATION DES ANCIENNES PROVINCES DU SAHARA ORIENTAL
par la démographie
Rabat, afin de se faire prêter allégeance par lui, le caïd Mia Haboua Ould Laâbid, leader de premier plan dans la ville autre célèbre de Tindouf de la confédération des Reguibat Charq, cousins des Doui-Menia. C’est que n’ayant jamais dépassé le massif des Aurès, et ce même pendant la majeure partie de l’administration par la France puisque les territoires dits du “Sud” ont longtemps relevé plutôt directement de l’armée, le territoire algérien se retrouvait, de fait, artificiellement prolongé à des régions où la légitimité lui manquait cruellement.

D’ailleurs, l’anecdote est connue: au moment où, le 1er juillet 1962, l’Algérie tient son référendum pour l’indépendance, ils sont nombreux les habitants de Tindouf notamment à inscrire sur leur bulletin de vote “oui à l’indépendance, mais nous sommes Marocains”. Pire encore pour le régime algérien, des drapeaux marocains sont partout hissés, et il faudra que l’“armée nationale populaire” (ANP) menée par le futur chef de l’État, un certain Houari Boumédiène, déploie ses éléments pour “mater” les récalcitrants; ces éléments pousseront même, par ailleurs, jusqu’à vouloir faire la conquête de territoires situés au-delà de la frontière dessinée par la France, ce qui provoquera la fameuse guerre des sables de 19631964. Justement, il est de notoriété publique
que M. Boumédiène restera marqué par le refus persistant des habitants de la Saoura à vouloir adopter l’identité algérienne, puisqu’il en aura été un témoin de première main, et il ira encore plus avant que le président Ahmed Ben Bella dans sa tentative de transmuer le tout nouveau Sahara annexé, d’autant plus que celui-ci renfermait dans son sous-sol, notamment dans le Hassi Messaoud et le Hassi R’Mel, le pétrole et le gaz qui allaient faire la fortune de l’élite dirigeante.
Identité originale
En plus de vouloir faire émerger de force des centres urbains comme Abadla mais aussi Aïn Naga, dans la wilaya de Biskra, ou Oum El Assel, dans celle de Tindouf -baptisée à l’origine Reguibat mais l’Algérie la renommera en mai 1980 pour acter l’effacement de son identité originale-, M. Boumédiène mettra même à profit la mise en oeuvre du plan triennal de 1967-1969 pour carrément changer, par le biais d’incitations matérielles directes, le visage de la population des régions concernés: si, au cours des soixante dernières années, les wilayas sahariennes ont connu le développement démographique le plus important de tout le pays (multiplication par plus de cinq du nombre d’habitants), c’est en grande partie du fait d’un solde migratoire en constante
augmentation depuis le nord. Ainsi, on trouvait par exemple au tournant du siècle que dans l’ancienne Tindouf frondeuse de 1962, jusqu’à 76% (!) de la main-d’œuvre provenait de l’extérieur. Au passage, on fera aussi remarquer que la première communauté non-saharienne étaient… les Kabyles (environ 15%, selon des chiffres de l’Office national des statistiques (ONS) algérien), dans ce qui semble avoir été une volonté d’en profiter, à travers l’attrait de l’industrie des hydrocarbures, de vider la Kabylie et ainsi éviter de voir se répéter des événements tels le Printemps berbère d’avril 1980, au cours duquel la population du territoire avait voulu exprimer sa singularité culturelle. Si donc, au final, le plan de M. Boumédiène, formellement poursuivi par les présidents algériens successifs et ce jusqu’à Abdelmadjid Tebboune en ce moment, a effectivement permis d’opérer un basculement démographique significatif, il n’en reste pas moins qu’un point d’achoppement important continue d’entraver les velléités du pouvoir algérien: du fait de la corruption endémique et de la gabegie qui caractérise la majorité des projets menés par les pouvoirs publics, la pauvreté et l’exclusion restent le lot d’une portion non- négligeable des jeunes. A Ouargla, qui constitue, ironiquement, la capitale du pétrole algérien, les mouvements des chômeurs sont constants depuis la moitié des années 2000. Malheureusement, le sort qui leur est réservé pousse pas mal de ces jeunes dans les bras des organisations jihadistes qui pullulent dans le corridor saharo-sahélien, à l’instar du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans dont beaucoup d’observateurs pensent qu’il serait en fait directement contrôlé par la sécurité militaire algérienne (son leader, Iyad Ag Ghali, est en tout cas né de mère algérienne). Pour les spécialistes, une comparaison serait, éventuellement, peut-être intéressante avec la situation dans les régions sahariennes actuellement sous souveraineté du Maroc, à savoir l’Oued Noun, la Sakia El Hamra et l’Oued Ed Dahab, où en dépit de la guerre d’attrition menée à son encontre le Royaume a tout de même réussi à assurer un développement manifeste qui pourrait même amener à la constitution d’un nouveau hub continental… l
W. EL BOUZDAINIENTRETIEN AVEC BERNARD LUGAN,
historien français, spécialiste du Maghreb
France amputa le Maroc pour agrandir l’Algérie française”
Lui-même vilipendé pour avoir souligné la marocanité du Sahara oriental, l’historien français Bernard Lugan s’explique dans cet entretien sur les conditions ayant sous-tendu l’annexion de la région à l’Algérie ainsi que sur la dimension psychologique encore jusqu’à aujourd’hui de mise au sein de l’élite dirigeante algérienne sur la question des frontières avec le Maroc.
La directrice des Archives royales marocaines, Bahija Simou, a jeté un pavé dans la marre en rappelant lors d’une conférence qu’elle a donnée le 22 février 2023 à Rabat la marocanité du Sahara dit «oriental», suscitant, comme on pouvait s’y attendre, des attaques d’une rare violence à son encontre dans les milieux algériens. Attaques dont, pour des affirmations à l’avenant, vous êtes vous-mêmes déjà coutumier, n’est-ce pas?
J’écris depuis des années, et bientôt depuis des décennies, que la France amputa le Maroc pour agrandir l’Algérie française. Je vais développer ce point.
Au mois de mars 1870, le général de Wimpffen, commandant la province d’Oran, s’empara d’Aïn Chaïr et de la région de l’Oued Ghir, régions qui étaient indubitablement marocaines car le sultan du Maroc avait à Figuig un caïd chargé de le représenter dans les oasis du Touat. Les Archives marocaines contiennent tous les documents qui le démontrent.
Le 5 août 1890, aux termes d’une convention secrète, la France et la Grande-Bretagne délimitèrent leurs sphères d’influence en Afrique. Paris se vit alors reconnaître la possibilité
d’occuper les régions marocaines du Touat, du Gourara et d’Igli dans la vallée de la Saoura, axe par lequel elle envisageait de relier l’Afrique occidentale à la Méditerranée par un chemin de fer transsaharien.
Au mois de décembre 1899 la France prit In Salah puis tout le groupe des oasis du Tidikelt et du Gourara dont Timimoun, la capitale, qui fut occupée en 1901.
Les Accords des confins, signés en mai 1902, ne délimitaient pas les territoires entre la France et le Maroc mais ils instituaient un contrôle commun de la région. Ce qui revenait à reconnaître qu’elle était possession marocaine.
Dans le courant de l’année 1903, les militaires français voulurent investir la ville de Figuig alors que le traité signé en 1845 à Lalla Maghnia l’avait pourtant explicitement laissée au Maroc.
Au mois d’octobre 1903 fut occupé le village de Béchar, qui contrôle le Haut Guir, les oasis du Touat et les pistes du Soudan.
En juin 1904 les troupes françaises prirent Ras el Ain, rebaptisée Berguent. Ces amputations du Maroc sont donc parfaitement documentées, à la fois par les archives marocaines et par les archives françaises.
“LaPropos recueillis par Wissam EL BOUZDAINI
“ LES DIRIGEANTS ALGÉRIENS SAVENT BIEN AU FOND D’EUX-MÊMES QUE LEUR POSITION EST HISTORIQUEMENT INTENABLE. ”
Mais pourquoi ce déni alors face à des vérités aussi éclatantes, si l’on peut dire?
Parce que les dirigeants algériens savent bien au fond d’eux-mêmes que leur position est historiquement intenable. Nous sommes à la fois en présence d’une politique de fuite en avant et d’un contentieux d’ordre psychologique avec le Maroc. Les dirigeants algériens ne veulent en effet pas reconnaître que la colonisation amputa territorialement le

Maroc. Ils refusent d’admettre qu’au moment des indépendances, il fut demandé à ce dernier d’entériner ces amputations en acceptant le rattachement à l’Algérie, État qui n’avait jamais existé avant 1962 car il était directement passé de la colonisation turque à la colonisation française, de territoires historiquement et incontestablement marocains comme le Touat, la Saoura, le Tidikelt, le Gourara ainsi que la région de Tindouf. D’où un complexe existentiel par rapport au Ma-
roc millénaire rendant impossible toute analyse rationnelle. Les élites dirigeantes algériennes récitent une fausse histoire à laquelle elles sont condamnées à faire semblant de croire et qui les pousse dans un maximalisme de plus en plus guerrier. Là est le non-dit sur lequel repose toute la diplomatie algérienne et sur lequel ont buté toutes les tentatives d’union du Maghreb.
Faisons-nous pour un moment l’avocat du diable et formulons les choses autrement: y a-t-il de quoi fonder, d’un point de vue historique, la légitimité d’une souveraineté de l’Algérie sur le Sahara oriental?
Historiquement, rien, puisque l’Algérie n’existe comme État que depuis 1962.
Certaines analyses estiment qu’en se voyant contester le fondement juridique de sa souveraineté sur le Sahara oriental, qui s’appuie sur le principe de la bey’a, le Maroc ferait en filigrane l’objet d’un procès en monarchie de la part de certains milieux. Les partagez-vous, à votre niveau? C’est effectivement le non-dit du procès que lui fait la gauche française ainsi que tout le courant de gauche européen.
L’“erreur” du Maroc, si l’on peut qualifier de telle, n’a-t-elle finalement pas été de ne pas donner suite à la proposition de la France de régler les problèmes territoriaux résultant des amputations subies au profit de ce qui était alors l’Algérie française?
La question du contentieux frontalier algéro-marocain fut en effet étudiée par une commission mixte d’experts. Le Maroc qui revendiquait une grande partie de l’ouest algérien, “le Sahara oriental”,
notamment les régions des oasis du Touat, du Tidikelt, du Gourara, etc., ne voulut pas d’un arrangement qui se serait fait “sur le dos” des Algériens. Lors des pourparlers préalables, la position de Mohamed V fut très claire: “Toute négociation qui s’engagerait avec le gouvernement français actuellement en ce qui concerne les prétentions et les droits du Maroc sera considérée comme un coup de poignard dans le dos de nos amis algériens qui combattent, et je préfère attendre l’indépendance de l’Algérie pour poser à mes frères algériens le contentieux frontalier.” Choisissant donc de traiter directement avec les futurs dirigeants algériens, le 6 juillet 1961, le Maroc signa avec le GPRA (gouvernement provisoire de la République algérienne) un accord stipulant que les problèmes frontaliers existant entre les deux pays seraient résolus par la négociation, dès que l’Algérie aurait acquis son indépendance. Cet accord signé par le GPRA est très clair : “Le gouvernement provisoire
septembre 1963, Ferhat Abbas fut évincé du pouvoir, et son successeur, Ahmed Ben Bella, ne s’estima pas lié par les engagements pris par le GPRA. Le moins que l’on puisse en dire est que le souverain marocain qui avait fait un geste de bonne volonté en direction de l’Algérie dans le sens de la fraternité maghrébine, ne fut pas récompensé par Alger.
Toujours est-il que feu Hassan II disait ceci de Tindouf fin août 1985 à Jeune Afrique: “Tindouf en elle-même ne m’intéresse pas. Elle est intéressante sentimentalement, mais elle ne consti-
tue ni un nœud de voies stratégiques, ni un lieu de passage obligé. Vous me direz qu’elle contient du fer et c’est vrai. Mais ce fer est piégé: s’il ne passe pas par le Maroc, il ne peut passer nulle part.” Le géographe que vous êtes également doit certainement en penser quelque chose… Vous voulez sans doute parler des mines de Gara Djebilet. Effectivement, leur point naturel d’exportation est l’Atlantique, et non la Méditerranée. Concernant Tindouf, il s’agit d’une ville historiquement marocaine. En réalité, pour une Algérie, “enfermée” et même “enclavée”
de la République algérienne reconnaît pour sa part que le problème territorial posé par la délimitation imposée arbitrairement par la France entre les deux pays trouvera sa résolution dans les négociations entre le gouvernement du Royaume du Maroc et le gouvernement de l’Algérie indépendante. A cette fin, les deux gouvernements décident la création d’une commission algéro-marocaine qui se réunira dans les meilleurs délais pour procéder à l’étude et à la solution de ce problème dans un esprit de fraternité et d’unité maghrébines”. Or, à Alger, le 15

“ ALORS QUE LE MAROC SE TIENT SUR LA RÉSERVE, L’ALGÉRIE SOUFFLE SUR LE FEU. ”
dans la Méditerranée, il est insupportable de devoir constater que le Maroc dispose d’une immense façade maritime océanique partant de Tanger au nord jusqu’à la frontière avec la Mauritanie au sud, ouvrant de ce fait le royaume à la fois sur le “grand large” atlantique et sur l’Afrique de l’Ouest.
Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à la question des frontières maroco-algériennes?
Étant historien de l’Afrique, je m’intéresse naturellement à sa géopolitique, donc à tout ce qui est crisogène. Or, cette
question des frontières maroco-algériennes est au cœur de toute la politique maghrébine.
On vous accuse souvent d’être nostalgique de l’Algérie française et de ne faire que manifester, en gros, une certaine aigreur vis-à-vis de ce passé où la France se prévalait du deuxième plus grand empire colonial du monde après celui du Royaume-Uni. Procès d’intention ou vrai sentiment ? Je ne suis pas un nostalgique de la colonisation car je considère que la colonisation a fait un mal considérable à mon pays, à la fois parce qu’elle lui a coûté, par ses élites militaires qui y sont tombées et par ses conséquences actuelles qui sont d’ordre démographique. Cependant je combats avec fermeté la tentative de culpabilisation qui est faite par les déconstructeurs qui se servent de la colonisation pour achever de détruire les piliers de la société française. C’est probablement cela que certains qualifient de “nostalgie de l’Algérie française” alors que j’ai toujours soutenu que l’Algérie française est morte en 1870 quand le régime civil jacobin et républicain a remplacé le régime militaire.

Votre propre “marocanité” ne pourrait-elle aussi pas être pour quelque chose dans vos prises de position ? Le Maroc est évidemment ma seconde patrie car j’ai grandi à Meknès où j’ai fait mes études primaires puis le début de mon cycle secondaire dans ce qui était alors le lycée Poeymirau. J’ai donc bien évidemment un attachement sentimental avec ce pays. Attachement renforcé par
toute une tradition familiale qui a fait que plusieurs de mes parents étaient soit dans l’entourage de Lyautey, soit officiers dans les Goums marocains. L’un de mes oncles qui était lieutenant a été tué à la tête de ses Spahis lors du débarquement de Provence en 1944. Ceci étant, je suis d’abord historien et je m’efforce toujours d’avoir un regard le plus scientifique possible sur les faits que j’analyse.
On vous sait un braudélien revendiqué. Sur le “temps long”, comment vous percevez le futur de la question des frontières maroco-algériennes ? Tout peut arriver entre l’Algérie et le Maroc car, la crise s’exacerbe chaque jour un peu plus sur fond de course aux armements. Alors que le Maroc se tient sur la réserve, l’Algérie souffle sur le feu. Après avoir unilatéralement rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, puis après avoir interdit son espace aérien à ses avions civils et mis un terme au projet de gazoduc à destination de l’Espagne transitant par le Maroc, le discours guerrier algérien est encore monté d’un niveau ces derniers mois, le gouvernement algérien multipliant les prises de parole hostiles abondamment relayées par une presse devenue belliciste. La question est donc de savoir jusqu’où l’Algérie pourra continuer à jouer avec le feu sans embraser le Maghreb. Dans tous les cas, tant que le “Système” se maintiendra au pouvoir, je vois mal comment une solution raisonnable et réaliste pourrait être acceptée par Alger. Il faudra probablement attendre l’accession au pouvoir d’une autre génération politique. Ce qui paraît lointain l
“ MOHAMED V QUI AVAIT FAIT UN GESTE DE BONNE VOLONTÉ EN DIRECTION DE L’ALGÉRIE, NE FUT PAS RÉCOMPENSÉ PAR ALGER. ”
LE RÉVISIONNISME, NOUVELLE CARTE DU RÉGIME ALGÉRIEN DANS SA GUERRE CONTRE MAROC
Les tartarins d’Alger
Dans sa guerre médiatique contre le Maroc, le pouvoir algérien semble trouver un nouveau créneau: utiliser les réseaux sociaux et les créateurs de contenu pour modeler l’histoire et discréditer le Royaume à tous les niveaux.

“La ville d’Oujda est algérienne”, “les Algériens sont les premiers à se nommer Lions de l’Atlas”, “le Quartier des Marocains à Al-Qods en Palestine a été fondé et peuplé par des exilés d’Algérie”. Bienvenue dans le monde farfelue de Mohammed Doumir, docteur, inventeur, vétérinaire et, plus récemment, youtuber “spécialisé” dans l’histoire de
la région du Maghreb notamment. Et c’est surtout cette dernière casquette qui fait la notoriété de ce jeune algérien, devenu en l’espace de quelques années une “star” de la Toile dans son pays, avec sa chaine youtube éponyme qui totalise pas moins de 37 millions de vues, et près d’un million d’abonnées sur ses différents réseaux sociaux, à tel point que nombreux de ses fans, obnubilés par son “immense science” et sa
prétendue capacité à réfuter les versions marocaines, lui vouent presque un culte.
Approximations historiques Mais que dit Mohammed Doumir exactement dans ses sorties si populaire auprès des internautes algériens ? À titre d’exemple, dans sa vidéo la plus visionnée sur Youtube avec plus d’un million de vues, intitulée “Les textes concernant le droits du Maroc sur Gara Djebilet” et mise en ligne en août 2022, le prolifique jeune créateur de contenu prétend répondre -“documents historique à l’appui”- aux médias marocains ayant évoqué les conventions entre Rabat et Alger portant sur l’exploitation commune des mines de fer Gara Djebilet dans le sud est algérien. Comme
LE YOUTUBER PROCÈDE À DES DÉMONSTRATIONS POUR LE MOINS HASARDEUSES.
à l’accoutumée, le youtuber procède à des démonstrations pour le moins hasardeuses, en établissant des liens imaginaires entre plusieurs éléments de l’Histoire pour se retrouver au final avec des conclusions hostiles au Maroc, remettant en cause l’identité, le patrimoine, et surtout l’intégrité territoriale du Royaume. Une formule ba-
UNE RÉPONSE DÉNUÉE DE TOUT
FONDEMENT HISTORIQUE, QUI DÉMONTRE LES CRAINTES AU
SEIN DES CERCLES DU POUVOIR ALGÉRIEN.
sée la distorsion des faits historiques et enrobée d’une fausse objectivité scientifique, qui marche très bien sur les réseaux sociaux puisqu’elle retrouve un grand succès auprès des spectateurs algériens d’un côté, et ne manque pas de provoquer des vives réactions du côté marocain de la Toile.
Solidarité anti-Maroc
Cette ascencion pour le moins remarquable a valu à Mohammed Doumir d’être repréré par les autorités algériennes, qui ont fait de lui un invité régulier sur les chaines télé et radio officielles pour parler Histoire notamment. Le concerné s’est félicité d’ailleurs sur son compte Twitter de son tout dernier passage, dimanche 26 février 2023, sur la première chaîne nationale algérienne. Il faut dire que le régime algérien commence à s’intéresser de plus à Internet comme étant le nouveau terrain principal de la guerre médiatique et psychologique qu’il mène au Maroc à coup de provocations et de fake news. Et pour remporter cette confrontation, Mohammed Doumir et ces autres “historiens” imporovisés des réseaux peuvent s’avérer être d’une très grande utilité.

Et ce n’est pas uniquement à l’intérieur de son pays que youtuber plait et trouve du soutien. Hafid Derradji, célèbre commentateur algérien de football au sein de la chaîne Bein Sport basé au Qatar et star des réseaux sociaux avec ses millions de fans notamment dans le monde arabe, devenu lui-même le fer de lance de la propagande anti-Maroc
depuis 2020, n’a pas manqué féliciter, le 28 février 2023, son compatriote pour son travail “louable” d’historien, faisant la publicité de ses contenus au passage. Le journaliste sportif fait référene ainsi à une vidéo mise en ligne par Mohammed Doumir abordant les “raisons” pour lesquelles l’Algérie ne dispose pas d’une ambassade en Palestine, contrairement au Maroc. On se doute bien que c’est encore une fois une manière de s’attaquer au Royaume à coup de raisonnements obscurs et de conclusions tirées par les cheveux, à la différence près que le sujet abordé cette fois-ci ne concerne pas les frontières et le sahara, mais plutôt l’autre thème fétiche des “révisionnistes” algériens sur le net, à savoir la cause palestinienne et la normalisation des relations diplomatiques entre Rabat et Tel Aviv.
mandent leur rétrocession, je vous rappelle que chaque grain de sable libéré par l’Algérie a requis des fleuves de sang des martyres”, a répliqué Derradji dans une publication sur Facebook, sans citer explicitement ni le Maroc ni Bahija Simou. Et de poursuivre “c’est juste que nous respectons le principe onusien sur l’intangibilité des frontières et le respect des conventions signées avec tous les voisins, sinon nous aurions demandé la restitution de territoires qui étaient algériens avant l’occupation française et qui ont été volés par d’autres”.
Une réponse agressive et dénuée de tout fondement historique, qui démontre les craintes au sein des cercles du pouvoir algérien -desquels Hafid Derradji est intimement proche- de voir les revendications marocaines sur le Sahara oriental prendre un caractère officiel et gagner en ampleur. Il faut peut-être y voir également une conviction à Alger que ”l’attaque est la meilleure défense”: quoi de mieux que de prétendre être victime de “vol” de terres, pour dissuader Rabat de réclamer la rétrocession de son Sahara annexé à l’Algérie durant l’occupation française ? l
Le même Hafid Derradji a réagi le 23 février 2023 aux déclarations de Bahija Simou, directrice des Archives royales (DAR), qui a affirmé au Forum de la MAP, événement organisé par l’agence Maghreb arabe presse (MAP), la marocanité historique du Sahara dit “oriental”, territoire faisant partie de l’Algérie actuelle. “À ceux qui prétendent avoir des terres volées par l’Algérie et de- Louay
SAHARA ORIENTAL
Exploitée depuis juillet 2022 par l’Algérie sans l’accord du Maroc, la mine de Gara Djebilet symbolise la trahison dont a été victime le Royaume dans le cadre de ce qu’on peut appeler affaire du Sahara oriental.

Gara Djebilet, à 140 kilomètres au sud-est de la ville de Tindouf, en plein Sahara oriental. Sous l’immense couche noire qui couvre ces plaines désertiques, se cache un véritable trésor naturel: la gigentesque mine à ciel ouvert de Gara Djebilet qui s’étend sur 130 kilomètres carrés, recelant dans ses entrailles des réserves de minerai de fer estimées à plus de 3,5 milliards de tonnes -dont 2 milliards exploitables- avec une teneur d’un peu plus de 58%.
Une richesse estimée à des dizaines de milliards de dollars, qui se trouve au cœur des tensions interminables entre le Maroc et l’Algérie. En juillet 2022, la voisine de l’Est a lancé en partenariat avec un consortium d’entreprises chinoises, les travaux d’exploitation de Gara Djebilet, après plusieurs tentatives infructueuses. Objectif: produire 3 millions de tonnes de minerai par an entre 2022 et 2025, avant de passer à 40-50 millions de tonnes/an à partir de 2026. De quoi transformer l’Algérie en
un “acteur important” de l’industrie sidérurgique et métallurgique dans le monde et garantir son autonomie, avancent le gouvernement algérien , alors que le pays importe chaque année l’équivalent 10 milliards de dollars pour pouvoir couvrir ses besoins en fer et en acier.
Provocation envers le Maroc Ces ambitions économiques irréalistes pour nombreuses raisons, notamment logistiques et technologiques, cachent derrière elles les véritables intentions hostiles de la voisine de l’Est envers le royaume. En annonçant en grandes pompes l’exploitation de Gara Djebilet, le régime algérien choisit la voie de
Le mine à ciel ouvert de Gara Djebilet.
la provocation et fait un pied nez à la convention signée à Rabat le 15 janvier 1972, portant sur la “coopération entre le Maroc et l’Algérie pour la mise en valeur de la mine de Gara Djebilet”. Mais le problème ne se limite pas aux gisements de fer, puisque ces derniers ne sont que le symbole d’un différend plus profond: celui du Sahara oriental marocain, annexé petit à petit par la France à sa colonie algérienne dès la fin du 19ème siècle. Ce territoire, baptisé par les Français “Territoire du sud” puis “Département de la Saoura” en 1956, est divisé en une demi-douzaine de wilayas après l’indépendance. Il s’étend sur 789 000 km2, soit un peu plus de la superficie du Maroc (710 000 km2), ou un tiers de la superficie de l’Algérie actuelle.
Colomb-Bechar, Tindouf, Gourara, Tidikelt ou encore le Touat, des villes éparpillées dans le désert à des centaines de kilomètres l’une de l’autre, qui étaient jadis gouvernés par des représentants du Sultan du Maroc ou prêtaient allégeance à celui-ci. Par ailleurs, ces centaines de milliers de km2 regorgent d’ailleurs de richesses naturelles innombrables, et les gisements de Gara Djebilet. Entre les importantes ressources en eau souterraines, les minerais de hautes valeurs comme l’or, ou encore les réserves en énergies fossiles, le Maroc a tout intérêt à relancer le débat sur le Sahara oriental, à défaut à pouvoir le récupérer sur le court ou le moyen terme l
Louay KERDOUSSUNE RICHESSE ESTIMÉE À DES DIZAINES
DE MILLIARDS DE DOLLARS, QUI SE TROUVE AU CŒUR DES TENSIONS INTERMINABLES ENTRE LE MAROC ET L’ALGÉRIE.
Cet immense territoire chipé par le France au profit de l’Algérie

L’ESTABLISHMENT POLITICO-MILITAIRE ALGÉRIEN ALIMENTE L’ESCALADE CONTRE MADRID
Les élucubrations de Abdelmajid Tebboune
Le président algérien défie ouvertement l’Espagne et l’Union européenne qui la soutient. Il adresse un message à la classe politique espagnole selon lequel la crise prendra fin dès le retour sur la position de Pedro Sanchez sur le dossier du Sahara.
La semaine dernière, l’Union européenne a exprimé son «opposition à tout type de mesures coercitives appliquées à l’encontre d’un Etat membre de l’UE». Le message ciblait l’Algérie qui continue de faire subir à l’Espagne de grosses pertes économiques en conséquence de la décision prise le 8 juin 2022 par les autorités algériennes de suspendre de façon unilatérale le traité d’amitié avec l’Espagne et d’empêcher les banques algériennes de traiter avec des entreprises espagnoles. Une sorte de représailles au changement de position historique du gouvernement de Pedro Sanchez par rapport au différend sur le Sahara. Malgré ces menaces, Alger persiste et signe. Elle préfère aller plus loin dans son escalade. C’est ce qui est ressorti des déclarations président algérien, Abdelmajid Tebboune lors de son entrevue périodique avec certains médias, vendredi 24 février 2023. Il a justifié les sanctions prises par son pays contre l’Espagne qui, selon lui, a commis un «acte inamical» à l’égard de l’Algérie et non à l’endroit du Polisario.
Suspension du traité d’amitié
«Personnellement, je suis profondément désolé de l’état des relations » avec l’Espagne, a-t-il déclaré. «L’Algérie n’est pas à l’origine» de la crise avec l’Espagne, s’est justifié le président algérien.

Pour lui, le gouvernement espagnol a fait un «faux pas» en décidant le 14 mars 2022 de soutenir le plan d’autonomie marocain pour le Sahara «occidental occupé».
Une décision contre laquelle l’Algérie avait
riposté par le rappel pour consultations de son ambassadeur à Madrid et la suspension du traité d’amitié et de bon voisinage avec l’Espagne signé en novembre 2022.
Abdelmadjid Tebboune a fait savoir, sans le moindre doute, que le retour à la normale entre les deux pays ne se fera pas avant le départ de l’actuel gouvernement dirigé par Pedro Sanchez. La fin de la crise avec Madrid est donc tributaire d’un changement de gou-
vernement en Espagne. Pour cela, il a usé d’une rhétorique propre à la junte militaire algérienne, en signifiant que la décision du gouvernement Sanchez ne s’appuie pas nécessairement sur le ressenti du peuple espagnol. Ce ne sont pas les Espagnols, c’est l’actuel gouvernement dirigé par le socialiste Pedro Sanchez qui est à l’origine de la crise entre les deux pays. « Le peuple espagnol n’a rien à voir. Nous avons de très bonnes
relations avec lui. Nous avons un grand respect pour le roi d’Espagne et il le sait. Pour d’autres organismes, nous continuons à travailler avec eux », a enchaîné le président Tebboune.
Une question hypothétique au vu des positions amadouées du parti de droite PSOE qui s’alignent sur le parti socialiste de Pedro Sanchez sur le Sahara. Une crise née à la suite de la décision du gouvernement espagnol de changer sa position vis-à-vis du conflit au Sahara occidental. C’était le 18 mars 2022 lorsque le palais royal marocain
POUR LE PRÉSIDENT ALGÉRIEN LA CRISE ENTRE MADRID ET ALGER N’EST PAS UN NUAGE D’ÉTÉ PASSAGER.
pêcher le parti socialiste de Pedro Sanchez d’être reconduit pour un deuxième mandat, à l’approche des élections législatives espagnoles. Et qu’elle n’hésitera pas à soutenir tout parti à même de changer la position de Madrid sur la question du Sahara. Au cours de son entrevue, Tebboune a fait passer un autre message. C’est que la crise entre Madrid et Alger n’est pas un nuage d’été passager et que rien ne changera à la situation actuelle. Même pas avec l’intervention un peu musclée de l’Union européenne et ses 27 membres en appui à l’Espagne. Le porte-parole de l’establishment politico-militaire algérien défie ouvertement l’Espagne et l’Union européenne qui la soutient et fait agiter l’épouvantail en de sanctions économiques contre le régime algérien. Pour Alger, la toute puissance européenne qu’est l’Espagne peut être supplanté par l’Italie. Ce qu’Alger perd avec l’Espagne, elle peut bien le récupérer avec son voisin européen. D’ailleurs, la nature et les montants des contrats récents signés avec le gouvernement italien, quelque temps seulement après la décision de geler le traité d’amitié hispano-algérien, en témoignent.
Actes hostiles
tout pays voulant s’aligner sur la position des Etats-Unis. Une attitude agressive qui est montée d’un cran après la signature de l’accord tripartite Etats-Unis-Maroc-Israël le 22 du même mois.
Menace réelle
avait indiqué dans un communiqué rendu public que l’Espagne, par la voix de son chef de gouvernement Pedro Sanchez, a annoncé son soutien au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental. Alger veut faire payer au gouvernement espagnol son revirement sur le dossier du Sahara. Il y a là un message inavoué que la junte militaire et ses relais en Espagne ne lésineront pas sur les moyens pour em-
Cela veut dire que la véritable pomme de discorde est le Sahara. Alger ne s’en cache pas d’ailleurs. «Les autorités espagnoles se sont engagées dans une campagne tendant à justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara occidental en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administrante du Sahara occidental soit déclarée accomplie par les Nations unies», avait dénoncé, en juin 2022, la présidence algérienne dans un communiqué. Depuis la Proclamation de l’ex-président américain, Donald Trump, relative à la reconnaissance de la marocanité du Sahara, le 19 décembre 2020, la junte militaire algérienne est sorti de ses gonds et a multiplié ses actes hostiles contre le Maroc et contre
La réaction à chaud d’Alger était de se tourner vers son allié traditionnel, la Russie, en augmentant le budget de ses achats d’armement de cet ancien pays de l’ex-URSS. Chose qui n’a pas plu à l’administration américaine. Avec l’arrivée de Joe Biden à la maison blanche, et après l’enclenchement de la guerre russo-ukrainienne le 24 février 2022, la maison blanche a passé au crible les contrats d’armement algéro-russes. Le président américain menace alors l’Algérie de sanctions. Le régime algérien a fini par avoir peur. D’ailleurs, dans son entrevue du 24 février 2023, les propos du président Tebboune ont trahi son assurance masquée : « Les États-Unis savent que l’Algérie est un pays influent en Afrique, dans le monde arabe et en Méditerranée. Il n’y a que les Algériens qui ne croient pas à la puissance de leur pays. Nous avons donné des garanties à nos amis américains que nous ne sommes pas leurs adversaires. Les États-Unis doivent être sûrs que l’Algérie est un pays ami ».
La peur d’Alger a trait, en vérité, aux récents développements dans les relations du Royaume du Maroc avec les Etats-Unis et Israël. Notamment sur la question de la défense. L’organisation d’exercices militaires entre autres à Mehbès, à 80 km de Tindouf, a sonné comme une menace réelle et imminente en territoire algérien.

De ce rapprochement, le voisin de l’est comprend que la question du Sahara occidental est en voie d’être définitivement dénouée en faveur du Maroc. Et que le Royaume se focalisera après sur la question plutôt du Sahara oriental que le tracé des frontières par la France coloniale a amputé au Royaume l
Marouane KABBAJENTRETIEN AVEC YOUNES MJAHED,
Président du Conseil national de la presse.
L’Union générale des journalistes arabes condamne l’acharnement du Parlement et des médias européens contre le Maroc dans le cadre de l’affaire Pegasus. Elle constate non seulement l’absence de preuves mais aussi l’obstination des institutions européennes à ne pas prêter attention aux arguments du Royaume. Le point avec Younes Mjahed.
Vous avez participé tout récemment à une réunion de l’Union générale des journalistes arabes consacrée à l’affaire Pegasus. Quelle a été sa réaction face à l’acharnement des institutions et médias européens contre le Maroc ?
La campagne orchestrée par le Parlement européen contre le Maroc, sur fond d’accusations d’espionnage des téléphones des journalistes à l’aide du logiciel Pegasus, a pris des tournures inquiétantes. On ne peut pas tolérer que cette affaire continue d’être médiatisée en se basant sur des intox qui portent atteinte à l’image du Maroc. Nous n’avons décelé aucune preuve technique tangible. Toutes leurs fausses accusations sont basées sur les rapports Fobiden et Amnesty qui ne s’appuient sur aucune preuve. Puis, certains médias européens notamment français ont relayé les allégations contenues dans les rapports des ONG comme si c’était du Coran. Sans prendre la peine de vérifier et recouper les informations, faisant fi de la déontologie professionnelle.
Une délégation marocaine a assisté à la réunion du Secrétariat général de l’Union générale des journalistes arabes, le 21 février 2023, à Riyad. La délégation était conduite par Abdellah Bekkali, premier vice-président de l’Union et moi-même, en ma qualité de
Consultant politique en relations internationales de cette organisation. Nous avons mis à nu les contre-vérités ciblant le Royaume. Les membres de l’Union générale des journalistes arabes se sont rendus à l’évidence de l’incapacité du Parlement européen et des ONG accusant le Maroc à fournir des preuves et des arguments techniques et que l’affaire demeure basée sur des allégations infondées. L’Union s’étonne, dans ce sens, de l’attitude de la justice française qui a rejeté le droit du Maroc d’exiger des preuves des accusations infondées des ONG, colportées par la presse occidentale. Elle ne comprend pas comment les juridictions de l’Hexagone acceptent d’examiner les plaintes déposées par des journalistes français contre le Maroc pour espionnage de leurs téléphones, sans fournir d’expertise technique indépendante à ce sujet.
L’Union condamne, dans la même lignée, la position du Parlement européen qui refuse d’examiner des rapports et des recherches menées par des experts, de diverses nationalités, qui confirment l’absence de fondements des allégations ciblant le Royaume, sans permettre à ce pays de présenter ses propres arguments et de se défendre pour prouver son innocence. Elle est arrivée à la conclusion que la campagne de déstabilisation systématique est
orchestrée par certains pays européens en vue de faire pression, politiquement et diplomatiquement, sur le Maroc. L’Union a pris le dossier en main. En plus du communiqué, elle va établir des contacts avec ces ONG pour demander des comptes. Il y aura d’autres réunions dans des pays arabes ou européens sur ce sujet.
En l’absence de preuves qui appuient leurs accusations, comment analysez-vous cet acharnement des institutions et médias européens sur le Maroc ? L’affaire Pegasus n’est ni la première ni la dernière. Cette propagande politique et diplomatique, œuvre de certains pays européens, enfantera d’autres affaires tant que les puissances européennes ont les mêmes intérêts. Je voudrais tirer la sonnette d’alarme. Car les agissements des Européens comportent des risques énormes, mal calculées. On a déjà assisté dans un passé récent à des rapports portant sur des accusations graves contre des pays qui se sont révélées fausses et sans fondement. Malheureusement, les choses ne se sont pas arrêtées à ce stade. Car certains de ces rapports ont servi d’alibi à des guerres avec des conséquences destructrices irréversibles. Quant à l’affaire Pegasus, les rapports disent que 20
“Pegasus n’est que le début d’une guerre orchestrée par des puissances européennes contre le Maroc”
pays ont utilisé Pegasus. Bizarrement, on ne parle que du Maroc.
Pensez-vous que la France est derrière cette campagne de propagande ? La France ? Cela se reflète dans nombre de ses positions et dans l’attitude de ses médias publics, étatiques et même privés dont le tour de table capitalistique est lié au pouvoir. Les derniers développements géostratégiques dans notre région pénalisent en premier lieu la France. L’hexagone perd position et pied en Afrique et ne veut pas abandonner les accords qui mettaient ses anciennes colonies sous sa tutelle. Son moyen de pression consiste à garder le tracé post-colonial des frontières de l’Etat chérifien. Le Maroc est le premier pays qui a commencé à casser cette hégémonie post-coloniale. La France ne tolère pas que l’ère nouvelle au Maroc ait balayé d’un revers de la main ce paradigme. Ce qui veut dire que les attaques récentes contre le Maroc n’est que la partie émergeante de l’iceberg. Il faut s’attendre au pire. Ce n’est que le début d’une guerre orchestrée par les puissances européennes contre le Maroc.
Celles-ci vont encore sortir d’autres affaires. Les accords secrets concoctés entre la France avec le pouvoir politico-militaire en Algérie courent toujours, en dépit des contradictions et des désaccords diplomatiques entre Paris et Alger qui planent sur la surface de temps à autre.
Croyez-vous que le paysage médiatique nationale, confronté à des difficultés structurelles et technologiques, est à même de repousser ces attaques étrangères ?
Je vous mentirai si je dis oui. On ne peut défendre nos intérêts avec le paysage médiatique actuel. Son rayonnement régional, continental et international, est faible. Il va falloir qu’il y ait des investissements dans les ressources humaines (formation continue notamment) et dans la restructuration et la mise à niveau des entreprises de presse privées et publiques.
On ne peut pas régler le problème avec des influenceurs ou des youtubeurs quand il s’agit d’une cause nationale ou d’un sujet d’une grande sensibilité politique ou géopolitique.
La presse marocaine a un faible impact sur le plan régional et continental. Contrairement au modèle égyptien qui est un cas d’école en la matière. Au sein du paysage médiatique national, il faut un plan stratégique de mise à niveau qui implique tous les acteurs (éditeurs publics et privés, Etat, Syndicat national de la presse marocaine), sans exception aucune. Quand on parle de la France, pays de la diversité et de la pluralité médiatique, les médias se forment en un seul bloc pour défendre leur pays l

“ L’HEXAGONE PERD POSITION ET PIED EN AFRIQUE ET NE VEUT PAS ABANDONNER LES ACCORDS QUI METTAIENT SES ANCIENNES
COLONIES SOUS SA TUTELLE. ”
BOLA TINUBU, ÉLU PRÉSIDENT DU NIGERIA

L’homme qui veut construire une nation nigériane comme le Maroc
Un changement dans la continuité, disent les observateurs. Et c’est tant mieux pour un immense pays comme le Nigeria avec plus de 200 millions d’habitants répartis dans les 36 États de la fédération. Soit autant de ‘’tribus’’. Un pays très riche en hydrocarbures et en mines, mais difficile à gouverner. Une situation que Bola Tinubu, dont l’élection à la présidence du pays a été officiellement annoncée le 1er mars 2023, ne connaît que trop bien. Lui qui suite à sa désignation début juin 2022 comme candidat du parti au pouvoir, le Congrès des progressistes (APC) à la présidentielle avait déclaré que : « Oui, nous sommes confrontés à de sérieux problèmes. Mais, je crois que nous avons en nous la capacité d’atteindre notre plus beau destin.
Accords de partenariats
Avec l’aide de Dieu, nous allons rendre cette nation meilleure pour les générations à venir . Le président Muhamamdu Buhari a déjà posé des bases solides en matière de sécurité, d’économie et de lutte contre la corruption. Nous allons continuer à construire sur ces bases pour le salut de notre peuple ». Avant de conclure avec cette phrase qui a marqué les esprits : « Nous pouvons construire une nation comme le Maroc ».
Le nouveau président a eu plus de 8,8 millions de voix, remportant l’une des élections les plus disputées au Nigeria. Son objectif, construire un pays solide et raffermir les relations avec les pays africains comme le Maroc.
C’est que depuis 2015, et l’élection de M. Buhari à la tête du pays, dans le cadre de ce qui est connu comme l’alternance nigériane, les relations entre le Nigeria et le Maroc se sont développées de manière soutenue. Le Roi Mohammed VI a effectué une visite officielle au Nigeria du 1er au 3
décembre 2016, dans le cadre de sa tournée dans des pays africains. Cette visite a été décidée lors de la visite du président nigérian Muhammadu Buhari à Marrakech en novembre 2016, à l’occasion de la COP22.

Des dizaines d’accords de coopération ont été signés lors de la visite royale à Abuja. Des accords dans les domaines des investissements, la formation, le renforcement des compétences des jeunes, les hydrocarbures et mines, le tourisme, les banques, les finances, les assurances, la logistique, l’agriculture, la pêche maritime, les services aériens et les énergies renouvelables.
Recoller les morceaux brisés
Six mois plus tard, le 15 mai 2017, la coopération entre le Maroc et le Nigeria va prendre un nouvel élan lors d’une cérémonie à Rabat présidée par SM le Roi, et en présence du ministre nigérian des Affaires Étrangères, Geoffrey Onyeama, avec la signature de deux nouveaux accords de partenariats. Le premier accord est relatif au projet du gazoduc ouest africain, alors que le second porte sur le renforcement de la coopération maroco-nigériane dans le domaine des engrais. Le Maroc est devenu, pour ainsi dire, l’un des principaux partenaires économiques du Nigeria en Afrique.
En évoquant l’exemple du Maroc, M .Tinubu renvoie à la stabilité politique et aux choix résolument démocratiques du Royaume.
C’est aussi un clin d’œil à la vision marocaine privilégiant la coopération Sud-Sud pour un meilleur avenir du continent. La campagne présidentielle de ce vieux routier de la politique nigériane s’est faite, d’ailleurs, autour des thèmes liés au développement économique et social du pays en relation avec l’affirmation des choix panafricains de son prédécesseur.
Né le 29 mars 1952 dans l’Etat de Lagos, M. Tinubu a fréquenté l’école primaire Saint John, à Lagos, avant de se rendre aux États-Unis où il étudie d’abord au Richard J. Daley College à Chicago, puis à l’université d’État de Chicago, d’où il dé-
croche, en 1979, son diplôme de licence en sciences de comptabilité. Au début de sa carrière, M. Tinubu a travaillé pour plusieurs sociétés comme Arthur Andersen, Deloitte, Haskins & Sells, et GTE Services Corporation, avant de retourner au bercail en 1983. Après son retour au Nigeria, il rejoint Mobil Oil Nigeria et devient par la suite un cadre de la société. Il entre en politique en 1992 et est élu sénateur représentant Lagos Ouest à l’Assemblée nationale sous la bannière du Parti social-démocrate (SDP).
Après que l’ex-chef d’État militaire, le gé-
revenu après la mort d’Abacha en 1998. Un an plus tard, 1999, il est élu gouverneur de l’État de Lagos sous l’Alliance pour la démocratie (AD). Pendant ses huit années de mandat, il a réalisé d’importants investissements dans le secteur de l’éducation dans l’État et a également lancé la construction de nouvelles routes, nécessaires pour répondre aux besoins de la population en forte croissance de l’État. Après avoir quitté ses fonctions en 2007, M. Tinubu est resté l’un des hommes politiques les plus influents du Nigeria et a joué un rôle clé dans la forma-
néral Sani Abacha, a dissous le Sénat en 1993, M. Tinubu est devenu un militant, faisant campagne pour le retour de la démocratie dans le cadre du mouvement de la Coalition démocratique nationale. Contraint à l’exil en 1994, M. Tinubu est
tion du Congrès des progressistes (APC) en 2013. Dix ans plus tard, le parrain, comme on le surnomme, a accédé à la magistrature suprême. Il reste égal à luimême en déclarant humblement, ce 1 er mars 2023, « Je suis profondément honoré que vous m’ayez élu pour servir notre pays bien-aimé… J’appelle mes concurrents à faire équipe ensemble. C’est la seule nation que nous ayons. C’est un pays que nous devons construire ensemble, en recoller les morceaux brisés. Nous devons travailler dans l’unité. » Une déclaration qui rappelle le temps des pères libérateurs d’Afrique l
«J’APPELLE MES CONCURRENTS À FAIRE ÉQUIPE ENSEMBLE. C’EST LA SEULE NATION QUE NOUS AYONS.»
L’UNIVERSITÉ MOHAMMED VI POLYTECHNIQUE ET LE GROUPE ATTIJARIWAFA BANK SIGNENT UN PARTENARIAT EN MATIÈRE D’INNOVATION ET DE DÉVELOPPEMENT TECHNOLOGIQUE

Ce partenariat vise à renforcer la coopération dans les filières d’innovation et de développement technologique et de créer des synergies entre l’écosystème d’innovation de l’Université Mohammed VI Polytechnique et le groupe Attijariwafa bank.
L’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) et le groupe Attijariwafa bank ont signé, le 2 mars 2023, à Benguérir, un accord de partenariat stratégique en matière d’innovation et de développement technologique. Ce partenariat vise à renforcer la coopération dans les filières d’innovation et de développement technologique et de créer des synergies entre l’écosystème d’innovation de l’Université Mohammed VI Polytechnique et le groupe Attijariwafa bank, afin de favoriser l’émulation et l’intelligence collective et d’accompagner l’évolution de l’écosystème marocain et africain.
Forte valeur ajoutée
L’Université Mohammed VI Polytechnique et le groupe Attijariwafa bank ont conjointement identifié les axes de recherche, développement, expérimentation et expertise et collaboreront sur les six thématiques. Thé-
matiques qui concernent , en premier lieu, les technologies émergentes : Mise en place des moyens nécessaires pour le développement de solutions basées sur les nouvelles technologies pour stimuler le développement technologique au Maroc . Thématiques qui concernent, en deuxième lieu ,les startups et open innovation : Construction d’un écosystème de startups performant pour favoriser l’innovation, proposer de nouveaux produits à forte valeur ajoutée, et ainsi mieux répondre aux problématiques clés de demain en développant de nouvelles solutions qui se traduiront en offres sur le marché. Thématiques qui concernent ,en troisième lieu ,les investissements : Accompagnement des startups innovantes dans leur développement, à travers la société Positive Invest affiliée au groupe Attijariwafa bank. Thématiques qui concernent, en quatrième lieu, la culture
innovation : Mise en place d’un cadre permettant de favoriser l’innovation aux collaborateurs, afin d’insuffler un nouvel état d’esprit, de stimuler et de former à la démarche d’innovation, mais aussi d’instaurer une culture agile. Thématiques qui concernent ,en cinquième lieu, la formation continue : Collaboration à travers des passerelles entre le monde de l’entreprise et l’écosystème universitaire en termes de certification des parcours d’acquisition de compétences selon les prérequis académiques. Et, en dernier lieu, le recrutement & partenariat académique : Création des synergies autour de l’accompagnement des jeunes afin de renforcer leurs capacités d’apprentissage et de développement de nouvelles compétences.
CRÉATION DES SYNERGIES AUTOUR DE L’ACCOMPAGNEMENT DES JEUNES.
À travers la signature de cet accord-cadre de coopération, l’Université Mohammed VI Polytechnique confirme, ainsi, son engagement continu en matière de recherche, d’innovation et d’entrepreneuriat et sa volonté de répondre aux besoins actuels et futurs des opérateurs nationaux. De son côté, le groupe Attijariwafa bank réaffirme son engagement en faveur du renforcement de l’inclusion financière comme étant une des priorités nationales et sa mobilisation en vue de promouvoir, soutenir et accompagner l’entrepreneuriat sous toutes ses formes l

Quand recherche, développement, expérimentation et expertise vont de pairSeddik MOUAFFAK
LE MAROC EMPRUNTE 2,5 MILLIARDS DOLLARS SUR LE MARCHÉ INTERNATIONAL

La sortie de la liste grise du GAFI porte ses
premiers
fruits
Le Maroc a réussi à emprunter à l’international. L’offre a dépassé la demande, ce qui témoigne d’un regain de confiance des investisseurs étrangers. Notamment après la décision du Groupe d’action financière de retirer le Maroc de la liste des pays soupçonnés d’être des paradis fiscaux.
Le Maroc a réussi, le 1er mars 2023, à lever sur le marché financier international 2,5 milliards de dollars en deux tranches sur une durée de 5 et de 10 ans. La demande sur l’emprunt lancé par le Royaume a atteint un important montant de 9 milliards de dollars. Ce qui témoigne d’un regain de confiance des investisseurs étrangers. Ce qui s’est passé quelques jours auparavant explique cet engouement relatif des bailleurs de fonds. Lundi 27 février, une délégation conduite par Nadia Fettah Alaoui, la ministre des Finances, a entamé un road-show en Angleterre et aux Etats-Unis. Objectif : une levée de fonds en dollar américain. Le jour même, lors de son
LORSQUE LE GAFI A PLACÉ LE MAROC, EN OCTOBRE 2020, SOUS SUIVI RENFORCÉ, C’ÉTAIT POUR L’INCITER À S’ENGAGER À REMÉDIER AUX LACUNES STRATÉGIQUES
IDENTIFIÉES JUSQU’À SEPTEMBRE 2022.

Assemblée générale tenue à Paris, le Groupe d’action financière GAFI a décidé de sortir notre pays de sa liste grise, la liste des paradis fiscaux qui peuvent être exploités par des groupuscules terroristes ou des professionnels de la fraude fiscale. Simple hasard du calendrier ou une décision bien calculée ? A vrai dire, la tournée de la délégation marocaine s’est basée sur la décision de l’Instance internationale chargée de la mise en place des normes relatives à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Une décision qui renforce la crédibilité et l’intégrité du système financier national et améliore ses capacités de négociation auprès des institutions financières internationales. Outre l’emprunt à l’international, la sortie du Royaume de la « liste grise » du GAFI lui accorde une bonne note sur son environne-
ment des affaires. Invité au Journal télévisé de la chaîne Al Aoula, lundi 27 février, Ahmed Khalid Benomar, coordinateur du plan d’action du Maroc pour le GAFI, a déclaré que le manque à gagner du Maroc en termes d’IDE pendant qu’il figurait sur la liste grise du GAFI avoisinait les 100 milliards de dirhams, une estimation moyenne faite par le Fonds monétaire international FMI. Tout est donc question de confiance.
Nouvelles structures de supervision
Lorsque le GAFI a placé le Maroc, en octobre 2020, sous suivi renforcé, c’était pour l’inciter à s’engager à remédier aux lacunes stratégiques identifiées jusqu’à septembre 2022. Le Maroc avait arrêté avec le GAFI un plan d’action qui s’articule autour de huit axes, en date du 25 février 2021. Cette mission a été
confiée à une commission nationale, conformément aux directives royales, et présidée par le chef de gouvernement. Il a fallu adopter plusieurs textes et mettre en place une série de dispositifs pour atteindre cet objectif. Une coordination rigoureuse était nécessaire entre les autorités chargées de l’application des textes, les autorités de supervision et de contrôle, ainsi que les personnes assujetties au système, pour déployer de nouvelles structures de supervision, de mécanismes de contrôle et de vigilance, d’échange d’information et d’instauration de sanctions. Le Maroc a fini par relever le défi et intégrer le club des pays qui appliquent la bonne gouvernance. L’emprunt de 2,5 milliards de dollars levé le 1er mars 2023 conforte le nouveau statut du Maroc. Seulement, le taux d’endettement élevé du Royaume empêche encore les investisseurs à allonger la durée de l’emprunt l
Les investisseurs nippons à l’assaut du Maroc
Le but de ce forum est de renforcer les liens économiques et conclure des accords de partenariat dans des secteurs d’intérêt communs tels que les énergies renouvelables, l’agro-industrie, l’automobile et l’aéronautique.

C’est connu : quand les relations politiques sont au beau fixe, les relations économiques prospèrent. C’est le cas aujourd’hui des relations entre le Maroc et le Japon dont les gouvernements respectifs cherchent à donner un nouveau souffle à leurs échanges commerciaux. Lors d’un forum économique organisé, mardi 28 février 2023 à Casablanca, les dirigeants et les hommes d’affaires des deux pays se sont réunis pour débattre de la nécessité de développer les relations économiques maroco-nippones.
Initié par l’Organisation Japonaise du Commerce Extérieur (JETRO), en partenariat avec le ministère de l’Investissement, de la Convergence et de l’Evaluation des politiques publiques, la Confédération générale des entreprises du Maroc et l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE), ce forum avait pour
but de mettre en place les moyens à même de développer ces relations.
Relations historiques
Cette manifestation a réuni les institutions gouvernementales des deux pays, les entreprises marocaines et les sociétés japonaises installées au Maroc ainsi qu’une délégation de sociétés japonaises envisageant d’investir dans le Royaume.
Cette rencontre vient confirmer l’intérêt porté à l’intensification des relations économiques entre le Maroc et le Japon, ainsi que la volonté commune des deux parties à renforcer un partenariat mutuellement bénéfique. Le directeur général de JETRO à Rabat, Masahide Honda, a affiché sa grande satisfaction quant à une telle initiative qui réunit les deux pays amis, jetant la lumière sur les relations historiques entre les deux parties dans différents domaines, notamment la manufacture et l’énergie mais aussi en

CETTE RENCONTRE VIENT CONFIRMER L’INTÉRÊT PORTÉ À L’INTENSIFICATION DES RELATIONS ÉCONOMIQUES ENTRE LE MAROC ET LE JAPON.
matière des systèmes d’information. Le but est d’élever le niveau de coopération avec le Royaume. Quant à la CGEM, sa vice-présidente, Ghita Lahlou, a soulevé l’importance des relations maroco-japonaises qui ont abouti à la construction d’un écosystème important, précisant que le Japon représente, actuellement, plus de 50.000 emplois au Maroc, avec un chiffre d’affaires d’à peu près 830 millions de dollars.
Il s’agit de renforcer le dispositif déjà existant depuis l’accord de libre échange conclu et qui a fait l’objet depuis avril dernier d’un renforcement à travers deux agréments notamment de promotion de l’investissement. Au terme du forum, plusieurs protocoles d’accord entre le Maroc et le Japon ont été signés, notamment entre l’AMDIE et JETRO ainsi qu’entre la CGEM et JETRO. Ils visent à renforcer les relations économiques entre les deux pays, en favorisant le développement des relations commerciales et d’affaires. Les deux parties pourront de ce fait, échanger sur les opportunités d’investissement et d’échanges commerciaux afin de dynamiser la relation économique bilatérale l

DE LA FONDATION UNIVERSITAIRE LINKS
Des marges budgétaires fort limitées

Rien n’a été fait par le gouvernement pour préserver le pouvoir d’achat des consommateurs
Quoi de plus d’actualité que les incertitudes qui entourent la mise en œuvre de loi de finances (PLF) 2023 . Un sujet fort controversé auquel se sont attaqués les participants à la conférence-débat, organisée par la Fondation universitaire Links , le 24 février 2023, au siège de la Faculté de Droit de Casablanca. Participants qui ne sont autres que M. Mohamed Chaouki, député et Président de la Commission des Finances à la Chambre des Représentants., M. Elhassan Lachgar, député USFP, membre de la Commission des Finances, M. Youssef Guerraoui Filali, Président du Centre Marocain pour la Gouvernance et le Management, M. Mehdi Fakir, économiste et expert -comptable. La conférence-débat a été modérée par M. Seddik Mouaffak, Universitaire. Après avoir ouvert la conférence, M. Abdellatif Komat, le Doyen de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, a cédé la parole aux différents intervenants pour se livrer à
terre d’universitaires, de jeunes étudiants et d’autres invités du monde de la politique, de l’économie et de la culture. La politique budgétaire est un exercice difficile et entouré d’incertitudes, nous dit de prime abord, M. Mohamed Chaouki, député et Président de la Commission des Finances à la Chambre des Représentants. Pour M. Chaouki, la loi de finances 2023 qui ne vise ni plus ni moins qu’à maintenir un train de dépenses élevé et réduire légèrement le déficit public en % du PIB de 5,3% estimé pour 2022 à 4,5% prévu pour 2023. Estimant, par

IL MANQUE, DIT-IL, CE COUSSIN DE SÉCURITÉ POUR GÉRER LES INCERTITUDE.
la suite, que les réformes fiscales proposées dans le cadre du nouveau PLF 2023 visent fondamentalement une forte amélioration du potentiel de la collecte des recettes fiscales.Toutefois, dit-il, quelques zones de risques pourraient déstabiliser les prévisions du PLF, notamment le mauvais déroulement de la saison agricole 2022/2023, l’augmentation des prix de l’énergie en liaison avec les tensions géopolitiques et les pressions inflationnistes.
Taux d’endettement
Le député de l’ USFP a tout de suite réagi pour indiquer que les prévisions -trop optimistes- de la loi de finances 2023 sont loin d’être en concordance avec la réalité puisque non seulement les recettes restent incertaines mais , surtout que «rien n’a été fait par le gouvernement pour préserver le pouvoir d’achat des consommateurs». Quant à la question de relance de la croissance par l’investissement, «le gouvernement , dit-il, est resté au niveau des slogans, avec très peu d’action». Quant à M.Youssef Guerraoui Filali, Président du Centre Marocain pour la Gouvernance et le Management, il a surtout mis l’accent aussi bien sur l’augmentation du taux d’endettement de l’Etat ( par exemple, la hausse de la part du financement extérieur malgré le resserrement des conditions laisse présager un ecours au FMI) que sur le manque d’évaluation des plans sectoriels en passant par e retard pris dans la mise en œuvre de la régionalisation avancée. Enfin , M Fakir n’ a pas manqué de souligner, à son tour, que si la loi de finances été a été bien réfléchie en amont par le gouvernement, il reste que ses marges de manœuvre budgétaires très limitées. Il manque, dit-il, ce coussin de sécurité pour gérer les incertitudes l
«INCERTITUDES ET POLITIQUE BUDGÉTAIRE: CAS DE LA LOI DE FINANCES 2023», THÈME D’UNE CONFÉRENCE-DÉBATSeddik MOUAFFAK
IHSSANE IRAQI, MAROCAINE LEADER DE LA FONDATION OBAMA
Par une jeune pour les jeunes
Sélectionnée parmi trente-cinq autres ressortissants africains pour le programme annuel lancé par l’ancien président US, la présidente de la FOEJA met un point d’honneur à contribuer à la capacitation des jeunes par le biais des valeurs de partage.
trentenaire dont le CV, long comme le bras, comporte plus de quinze ans de métier dans la gestion des programmes de développement, notamment à partir de février 2012 à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD); un activisme associatif établi sur lequel il y a lieu de revenir exhaustivement; et surtout, depuis le 21 février 2023, un titre de leader de la Fondation Obama: avec 105 autres jeunes “changemakers” issus de pas moins de 75 États et territoires, dont 35 ressortissants africains, elle fait, en effet, partie de la nouvelle promotion du programme lancé en mars 2018 par l’ancien président américain Barack Obama, dont la fondation porte donc le nom, et qui vise à permettre aux heureux élus de chaque année de développer à travers une formation intensive de six mois leurs capacités de leadership en vue de pouvoir apporter une contribution positive à la marche du monde.
Leaders de demain
Dans le lot, Mme Iraqi est la seule marocaine. Dès le mois de juin 2023, elle devrait se retrouver avec les autres leaders dans la capitale de la Grèce, Athènes, pour une grand-messe qui devrait connaître la présence de M. Obama “himself”.
L’occasion, pour elle, d’élargir un réseau qui, du fait de ses engagements multiples, est d’ores et déjà fort étendu. “C’est la principale raison qui m’a poussée à postuler,” expose
Mme Iraqui. “Quand vous bénéficiez de contacts, vous pouvez être plus efficace car d’une part vous n’oeuvrez pas seul, mais cela vous permet aussi d’apprendre plus du fait du partage d’expérience qui peut se faire”. Une façon de voir les choses qui n’est pas loin de rappeler la fameuse philosophie sud-africaine de l’Ubuntu, que M. Obama aime d’ailleurs souvent reprendre à son propre compte (sa signification dans les langues bantoues est que quelqu’un est ce qu’il est grâce à tout le monde est) et dont Mme Iraqi a aussi fait une façon de faire les choses.
En février 2020, elle avait été derrière la fondation de de la Fédération des organisations estudiantines et jeunes actifs (FOEJA), dont elle est depuis lors également la présidente et dont une des particularités est justement de procéder au moyen de boot camps en grand groupe pour “capaciter” les différents jeunes qu’elle et ses équipes ont sous la main. Résultat, ce sont quelque 600 NEET (ni étudiants, ni employés, ni en formation) et les NINJA (sans revenu, sans emploi, sans actifs) qui ont vu leurs vies transformées et pu changer la situation dans laquelle ils étaient jusqu’alors empêtrés.

Avant d’être désignée leader de la Fondation Obama, Mme Iraqi s’était déjà retrouvée en 2021 dans la shortlist du programme WIA Young Leaders, une initiative de la Women in Africa Foundation qui vise à sélectionner et soutenir les jeunes femmes africaines leaders de demain. Quand on lui pose la question sur ce qui la fait courir, celle qui est aussi maman de deux jeunes enfants de 8 et 9 ans répond sans y réfléchir à deux fois: “Que les futures générations héritent d’un monde meilleur”. Et d’ajouter que quoi qu’il en soit selon elle, “quand on donne, on finit toujours pas recevoir, d’une façon ou d’une autre”. Dans le cas d’espèce, cela aura été une reconnaissance amplement méritée, bien que, nature oblige, la principale concernée aurait sans doute bien voulu s’épargner un tel honneur…l
Wissam EL BOUZDAINI“QUE LES FUTURES
GÉNÉRATIONS HÉRITENT D’UN MONDE MEILLEUR”.
SAAD LAMJARRED CONDAMNÉ POUR VIOL ET VIOLENCE
Lmaâlem dans la tourmente
Avec son allure élégante et fière, Saad Lamjarred, entre, main dans la main avec son épouse Ghita El Allaki, vendredi 24 février 2023, à la cour d’Assises à Paris avant qu’il en sort menotté. Il a été reconnu coupable de viol aggravé et de violences. Récit du déclin de l’une des stars Marocaines les plus prometteuses.
Par HIba CHAKERAprès plusieurs années de soupçons, des accusations de viols au Maroc, aux Etats-Unis et en France, c’est dans cette dernière où la pop star marocaine est déclaré coupable. Le vendredi 24 février 2023, ouvert lundi 20 février, 7 des 9 jurés de la Cour d’Assises de Paris, ont estimé que Saad Lamjarred est coupable de viol aggravé et de violences sur Laura Prioul. Il écope d’une peine de 6 ans de prison avec un mandat de dépôt à effet immédiat. Il en sort alors menotté. Mais que cache vraiment cette affaire ?
Une success story
Saad Lamjarred est sans doute une success story qui aurait pu mieux finir. Ce chanteur talentueux, fils du chanteur Bachir Abdou et de l’actrice Nezha Regragui, dont la voix a su conquérir les cœurs des fans de musique du monde arabe et même au-delà représente aujourd’hui plutôt une déception. C’est dans l’émission de télévision libanaise SuperStar que sa carrière fut lancée en 2007. Bien qu’il n’ait pas remporté la compétition, cela lui a permis de se faire connaître du public au Moyen-Orient.
Saad Lamjarred a sorti son single à succès, Waadini, en 2009, mais c’est à partir de 2012 que sa carrière a réel -
lement pris son envol avec la sortie de son titre Salina Salina qui a connu un énorme succès dans le monde arabe. En 2014, il sort son tube Enty qui a été visionné plus de 88 millions de fois sur YouTube, ce qui lui a valu d’être récompensé par un Murex d’Or l’année suivante.
Saad Lamjarred a réussi à étendre son public du Maroc, jusqu’au MoyenOrient, en passant par la communauté arabe installée en Amérique du Nord et en Europe. Le clip de Lmaâlem a même battu un record en figurant dans le Livre Guinness des records, avec près d’un milliard de vues. Certaines de ses chansons, comme Enty (« Toi »), ont été parodiées jusqu’en Chine. Saad Lamjarred a même été décoré par le S.M. le Roi Mohammed VI, d’un Wissam Royal en 2015 lors de la fête de la jeunesse. Un Wissam que beaucoup d’internautes revendiquent de le lui retirer suite à ses nombreux scandales qui ne font pas honneur à l’artiste ni aux Marocains.
En effet, en 2010 déjà, alors qu’il était un artiste méconnu, Lamjarred avait été accusé d’«agression et viol » par un tribunal de New York. Bien qu’il ait été libéré sous caution en attendant son procès, il avait profité de cette liberté pour s’enfuir au Maroc. Il devient alors super star mais les accusations d’agression et de viol le poursuivent partout. Au Maroc, en Tunisie puis l’affaire de Laura éclate en 2016. Il a fallu attendre 6 ans après pour connaitre les détails de cette soirée qui a mené Lamjarred en prison.
Le récit du viol
En cette soirée d’octobre 2016, Laura P., alors âgée de 20 ans tandis que Saad Lamjarred en avait 31, déclare avoir «volontairement» suivi le chanteur qu’elle avait rencontré dans une boîte de nuit. Tout d’abord à un premier «after», puis jusqu’à son hôtel où elle avoue avoir voulu «flirter» et l’avoir embrassé, a expliqué la présidente de la cour, mardi 21 février 2023. Cepen -
IL ÉCOPE D’UNE PEINE DE 6 ANS DE PRISON AVEC UN MANDAT DE DÉPÔT À EFFET IMMÉDIAT.
dant, elle souligne que cela n’a pas impliqué un acte de consentement à une pénétration sexuelle de la part de Saad Lamjarred.
Devant la cour, Laura a raconté comment Saad Lamjarred l’avait soudainement poussée violemment à la tête alors qu’ils s’embrassaient. Il s’est ensuite mis à cheval sur elle en lui tirant les cheveux avant de la pénétrer. Il lui a également donné plusieurs coups de poing. Elle a réussi à le repousser en le mordant et à quitter la chambre «en état de choc», ont affirmé les employés de l’hôtel. Pour sa part, Saad Lamjarred a affirmé à plusieurs re -
EN 2010 DÉJÀ, ALORS QU’IL ÉTAIT UN ARTISTE MÉCONNU, LAMJARRED AVAIT ÉTÉ ACCUSÉ
D’«AGRESSION ET VIOL » PAR UN TRIBUNAL DE NEW YORK.

s

prises, au cours de l’audience n’avoir «jamais» pénétré Laura. Il a seulement admis l’avoir «brutalement poussée au visage» parce qu’elle l’avait griffé alors qu’ils s’embrassaient. Le tribunal a souligné dans son verdict les déclarations «variables et évo -
été constatée sur le corps de Saad Lamjarred, alors que Laura a bien reçu des coups.
Les propos contradictoires de Lamjarred lui ont valu 6 ans de prison. Le verdict de la Cour d’Assises s’est appuyé également sur plusieurs élé -
ments, dont le certificat médical qui a retenu 3 lésions à l’intérieur du vagin de la plaignante.
Le jugement crée la division
Les lésions corporelles sont « en concordance » avec ce qu’elle a affirmé. L’absence d’ADN de l’accusé dans le vagin ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu pénétration, selon les jurés. Ils ont également pris note de la présence de son ADN sur les vêtements de la plaignante. Le verdict a vite créé une sorte de révolte chez les proches de Lemjarred mais sur -
C’EST
Saad Lamjarred avec ses parents Bachir Abdou et Nouzha Regragui.


lutives» de Saad Lamjarred qui était «alcoolisé» et sous cocaïne. Au fil de l’enquête, il avait expliqué que Laura était «bourrée» - bien qu’elle ne boive pas d’alcool -, puis qu’elle avait voulu lui soutirer de l’argent, pour enfin dire à l’audience qu’elle «avait dû se tromper».
Propos contradictoires
La présidente a noté que selon les expertises psychiatriques, Laura n’a pas tendance à «l’affabulation» mais a montré des signes réels de syndrome post-traumatique. Elle affirme également qu’aucune griffure n’a
LA RÉACTION DES ARTISTES MAROCAINS QUI RESTE LA PLUS CHOQUANTE.
tout chez sa communauté de fans qui croit toujours en son innocence ! Si son avocat, Me Jean-Marc Fedida, qui s’est confié à Al Arabiya, a estimé que ce jugement est très surprenant, parce qu’il y a absence de tout élément médical, d’autres crient haut et fort que l’absence de pénétration signifie qu’il n’y a pas de viol ! Et si des femmes, censées comprendre la souffrance de la victime, lancent partout sur Facebook, instagram et Twitter des Hashtags et des publications pour défendre Lamjarred, c’est la réaction des artistes marocains qui reste la plus choquante. Ses fans ont
LE PÉRIPLE DE SAAD LAMJARRED NE FINIT PAS LÀ.
multiplié les hashtags qui disent que #Saad_Lamjarred_Innocent, d’autres avancent le scénario d’un complot français ou même du racisme, vu sa
VIOLS ET AGRESSIONS CONTRE LES FEMMES
Notre silence nous rend complices
Le soutien hystérique et infondé de beaucoup d’artistes et de fans, dont des femmes, à Saad Lamjarred, qui écope de six ans de prison de la part de la Cour d’Assises de Paris pour viols et agressions, révèle pourquoi seules 6,6% des femmes harcelées et violentées au Maroc portent plainte, selon le HCP. Les marocaines choisissent le silence pour ne pas faire face à une société opprimante et à des lois dépassées. Ce qui est encore plus désolant, c’est que certaines femmes marocaines prennent la défense des agresseurs et blâment les victimes, tel un linceul qui étouffe la voix des opprimées. C’est là une preuve manifeste de l’oppression des femmes dans la société marocaine, une oppression que l’on retrouve dans les lois discriminatoires et le manque de reconnaissance de leur autonomie. Cette sujétion masculine se nourrit d’ailleurs d’une culture qui considère
les femmes comme des objets à la disposition des hommes, là où il faudrait au contraire les reconnaître comme des êtres humains dignes et égaux. Il faut dire aujourd’hui que le silence ne protégera pas les femmes au Maroc, ni dans aucun autre pays. Le silence ne protégera pas les femmes des lois répressives qui sont utilisées pour les contrôler et les réduire au silence. Nous ne pouvons plus nous permettre de rester silencieuses, car notre silence nous rend complices de ces atrocités. Nous devons parler haut et fort contre ces injustices, car nous sommes les gardiennes de notre propre destinée. Il est temps alors de rompre le silence et d’agir pour protéger les droits des femmes. Cela implique de renforcer notre système juridique pour que les agresseurs, de toute classe sociale, soient punis et que justice soit rendue aux victimes. Cela implique également de travailler à changer les
nationalité marocaine. De leur part, plusieurs artistes tel que l’acteur Rachid El Ouali, le présentateur de MBC Mustapha Al Agha, la chanteuse Dounia Batma, Hatim Ammour, Latifa Raafat… n’ont pas hésité à exprimer le soutien à Saad et à sa famille sur les réseaux sociaux. Des positions largement attaquées vu qu’ils encouragent et défendent la culture de viol. Le périple de Saad Lamjarred ne finit pas là, des sources fiables ont rapporté que la défense du chanteur marocain a annoncé son intention de faire appel du verdict rendu par la Cour d’assises de Paris ce week-end l
normes sociales qui perpétuent la culture du viol et de l’oppression, en inculquant les valeurs de l’égalité et du respect à tous les citoyens, et ce dès leur plus jeune âge. Nous devons également œuvrer pour abolir les lois discriminatoires en matière de mariage, de divorce et de propriété, qui perpétuent l’oppression systémique des femmes.
In fine, nous avons besoin d’une action collective pour réaliser cette vision, une action qui reconnaît la valeur et la dignité de chaque femme. Et le traduit dans les politiques publiques, les médias et les manuels scolaires. Seule une société qui traite les femmes avec égalité et respect sera une société juste et émancipatrice pour tous l

PROJET DE COLLECTE DE BROUILLARD À BOUTMEZGUIDA

La ruée vers l’eau de Dar Si Hmad
Situé dans la province de Sidi Ifni, dans la région de Guelmim-Oued, Boutmezguida n’est, avec les 1.225m sur lesquels il s’élève, peutêtre pas le mont le plus remarquable du Maroc. Pour un météorologue, il l’est, en revanche, à tout point de vue: à son emplacement il voit, ainsi, se conjuguer l’effet de l’anticyclone des Açores -zone de haute pression atmosphérique située non loin de l’archipel portugais du même nom-, le courant marin froid des Canaries, le Gulf Stream -courant marin chaud provenant du golfe du Mexique- et le vent chaud du Sahara. Pour l’association Dar-Si-Hmad pour le développement, l’éducation et la culture (DSH), c’est aussi la jonction idéale qui lui permet de mener depuis avril 2010 son fameux projet de collecte d’eau de brouillard, grâce auquel pas moins de 127 familles riveraines ont désormais accès à une source hydrique potable. En effet, les conditions particulières qui caractérisent Boutmezguida font qu’elle donnent naissance à un front d’occlusion, c’est-à-dire une zone où l’air chaud va se
masses d’air froide, ce qui va permettre de voir émerger des nuages. Et si l’opération en question se déroule à moins de 2.000m d’altitude, on peut se retrouver au final avec du brouillard, qui n’est en fait qu’un nuage bas gorgé d’eau. Laquelle eau, constituée en gouttelettes, peut, avec un filet adapté, être captée, du moment qu’il y a suffisamment de vent, mais pas trop, pour amener à sa condensation. Une technique vieille de plusieurs millénaires déjà et qui, selon par exemple la géographe physique espagnole María Victoria Marzol Jaén dans sa publication de 2003 “La Collecte d’eau de brouillard sur l’île de Tenerife”, aurait notamment été utilisée par les populations autochtones amazighes guanches des Canaries. Et le fait est que selon DSH, son ouvrage
est susceptible d’être reproduit ailleurs. “Des conditions similaires de front d’occlusion sont réunies au Maroc dans diverses régions comme de Sidi Ifni jusqu’au sud d’Essaouira ou encore de l’est de Tanger jusqu’à Nador,” expose Mounir Abbar, le gestionnaire du projet de collecte de brouillard concerné. “Il faut encore trouver un site dont l’altitude est suffisante pour mettre en place les filets.
Vie sociale locale
Ce brouillard de montagne est exploitable. Cette technique est une mesure de survie pour des régions montagneuses souvent enclavées et pauvres en eau.” Fondée par deux professeurs universitaires, Jamila Bargach et Aissa Derhem, en hommage à Si Hmad Derhem, célèbre hommes d’affaires de la région de Sidi Ifni qui s’était beaucoup investi dans la vie sociale locale de son vivant -il est né en 1909 dans le village de Talouste au sein de la confédération tribale des Aït Baâmrane et est mort en 1982-, DSH fait partie des ONG les plus en vue du Maroc.
Pour son projet de collecte d’eau, elle avait notamment reçu, en juillet 2018, le Prix Hassan-II pour l’environnement et le Prix Suez-Institut de France, avant d’être encore sacrée aux Energy Globe World Awards de novembre 2019 à Espoo, en Finlande. En parallèle, elle mène principalement des activités éducatives. M. Abbar cite RISE, “une initiative au profit de collégiens, lycéens et universitaires et dont les divers curriculums proposent une formation ou un apprentissage avec l’écologie à l’honneur”, l’école de l’eau et l’école de l’oasis ainsi que l’école ethnographique appliquée, où l’association reçoit des étudiants étrangers. Largement de quoi “désembrouillarder”, cette fois, mais les esprits...l
Grâce à l’initiative de l’association basée à Sidi Ifni, 127 familles ont actuellement accès à une source hydrique potable.
ASCENSEUR SOCIAL ES-TU LÀ ?
L’ÉCOLE SEMBLE MOINS JOUER
QUE PAR LE PASSÉ LE RÔLE D’ASCENSEUR SOCIAL
Par Seddik MOUAFFAK
Malgré les dépenses budgétaires dédiées à l’éducation qui placent le Maroc parmi les pays qui consacrent à l’instruction de leurs jeunes une part importante du PIB (soit 6,5%,) tous les efforts consentis par les gouvernements respectifs sur le plan de l’éducation ne se sont pas traduits par une performance du système éducatif. De ce fait, ils n’ont non seulement pas accéléré la dynamique de la productivité ni assuré une croissance suffisante et soutenue de l’économie, mais l’échec global du système éducatif et les inégalités qui l’accompagnent plombent plus que jamais les chances de réalisation d’un progrès social harmonieux. Ainsi, le manque d’un meilleur investissement dans l’éducation et la faible qualité de celleci, induisent des insuffisances en matière d’acquis des élèves -tant au niveau du primaire que du collège que des capacités de compréhension ou en mathématiques-. Ces insuffisances conduisent à une mauvaise insertion sur le marché du travail qui discrédite à son tour aux yeux de la société le système éducatif puisqu’elle donne aux individus l’impression que l’investissement en éducation est sans intérêt du moment qu’il ne se traduit pas par des effets tangibles et du moment qu’il assure de moins en moins les chances de la mobilité sociale.
Il est révolu le temps ou le diplôme pouvait permettre une insertion plus prometteuse sur le marché du travail. De plus aussi bien les femmes que les ruraux ont moins de chance que les hommes ou les urbains de connaitre une mobilité scolaire et sociale ascendante. La raison viendrait, pour le cas des femmes, du partage des tâches au sein des ménages qui confinent davantage les filles aux travaux domestiques ou encore au mariage précoce des filles. D’autre part, pour le cas des ruraux, cela tiendrait à l’insuffisance des infrastructures en milieu rural, comparées à celles qui prévalent en ville. Par ailleurs, plusieurs études ont montré que les ménages les plus riches disposent davantage de moyens et peuvent donc mieux supporter les coûts de scolarisation de leurs enfants. A coté de ce capital économique vient ce que les chercheurs appellent « l’héritage culturel ». En effet, selon ces études il existe une relation entre le capital culturel transmissible d’une génération à une autre et la réussite scolaire, d’abord, puis la montée dans l’ascenseur social, ensuite. Aussi, les enfants issus de familles aisées acquièrent auprès de leurs parents un capital culturel et un ensemble d’habitudes et de comportements qui favorisent leur réussite scolaire et dans la vie, notamment par rapport aux enfants issus des classes moyennes et démunies. Suite à ces conclusions, certains chercheurs universitaires ont préconisé, notamment, que pour accroitre les chances des plus pauvres de réaliser une mobilité scolaire réussie, il importe de pallier les lacunes inhérentes à la défaillance de leur héritage culturel, en organisant, par exemple, des mécanismes d’appuis scolaires aux enfants des milieux démunis l
AFFAIRE
Achraf Hakimi visé par une accusation de viol, le PSG soutient le Lion de l’Atlas
Les Marocains ont été secoué par une nouvelle affaire de viol, qui aurait été commis par le joueur du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, sur une jeune femme de 24 ans, dimanche 26 février 2023. Cette information a été divulguée un jour après, par le Parisien, quelques heures avant la cérémonie de remise des Trophées The Best où le latéral droit de la sélection nationale et du Paris Saint-Germain a fait partie de la très sélecte équipe-type de l’année. Bien que la victime n’ait pas porté plainte, le parquet s’est autosaisi de l’affaire. Dans une première déclaration relayée par le quotidien espagnol Marca, Hakimi a nié toutes les allégations portées contre lui. Le PSG a également pris position dans cette affaire en déclarant son soutien au joueur, qui a été récemment couronné comme le meilleur au monde dans son poste. L’avocate d’Achraf Hakimi, Fanny Colin, a déclaré au Parisien que son client était innocent des accusations portées contre lui et qu’il était « serein et se tenait à la disposition de la justice ».
D’autre part, ce jeudi 01 mars 2023, le journal ibérique El Cierre Digital rapporte que Hiba Abouk, l’épouse du Marocain, aurait décidé de mettre un terme à leur relation. La publication espagnole avance que l’actrice aurait entamé les procédures il y a plusieurs semaines, alors que sa relation avec le joueur du PSG s’était détériorée l

SORTIE DANS LES SALLES DU FILM MAROCAIN «COME BACK» DE BRAHIM CHKIRI

L’histoire d’une maman dévastée par le départ de son fils en Syrie
Le film, sorti dans les salles, le 22 février dernier, raconte l’histoire époustouflante d’une maman belge d’origine marocaine, Batoul, qui décide de tout faire pour ramener son fils, Ismael, parti en Syrie pour soutenir les rebelles contre le régime en place.
Après son long-métrage, «Road To Kaboul» (Route vers Kaboul), qui a connu un grand succès dans les salles, le cinéaste marocain, Brahim Chkiri, sort très récemment un nouveau film sur l’immigration clandestine. Intitulé «Come back», le film raconte l’histoire d’une maman prête à tout pour sauver son fils, Ismael, parti en Syrie pour soutenir le mouvement contestataire contre le régime en place. La maman, Batoul, est une belge d’origine marocaine, travailleuse et bien intégrée dans la société marocaine. Mais elle traverse des moments difficiles avec son mari. Suite à une dispute très violente entre ses deux parents, Ismaël disparaît du jour au lendemain.
Batoul, à la recherche de son fils disparu, découvre sur son ordinateur qu’il s’est rendu en Syrie pour rejoindre les rebelles qui luttent contre le régime en place. Sans aucune aide ni soutien, son seul et unique but est de le retrouver et de le ramener à la maison. Batoul se fait passer pour une journaliste et réussit à s’infiltrer dans la zone de combat. Mais elle se retrouve encerclée par une patrouille de combattants kurdes. Elle découvre un peuple qui souffre, un pays dévasté, un monde à l’agonie. Son convoi tombe dans une embuscade. Heureusement, ils sont sauvés in extremis et immédiatement redirigés vers un
«JE ME DOIS D’ÉCRIRE COMME UNE
NÉCESSITÉ ET DE TÉMOIGNER EN CES TEMPS TROUBLÉS».
camp de réfugiés. Profitant du chaos général, elle quitte le camp et part à la recherche de son fils, qui s’est retrouvé piégé dans un monde qu’il ne comprend pas, confronté à la dure réalité de la guerre. Batoul est un témoin de nombreux massacres horribles, et devient actrice de ce monde de chaos où seuls les plus forts survivent. Néanmoins, l’amour qu’elle porte à son enfant lui donne l’espoir et
la force nécessaires pour survivre et continuer son combat, où son seul but est de retrouver son fils vivant. Le film s’appuie sur des faits réels, tirés d’une histoire de retrouvaille racontée par le réalisateur.
Regard triste
«Un jour de printemps à Bruxelles, en me baladant avec mon fils, je croise une ancienne voisine et camarade d’école. Après échange de salutations, je remarque son regard perdu et triste, elle me semble déprimée et loin de ce monde. J’apprendrai plus tard que son fils est parti rejoindre les rangs d’une organisation rebelle en Syrie, et que sa mère essaye tant bien que mal de le retrouver coûte que coûte» confie Brahim Chkiri. «Cette information me laisse sans voix, un tas de questions me vient à l’esprit et se bouscule dans ma tête». «Mon fils m’explique que mon quartier d’enfance à Bruxelles s’est transformé. Maintenant, il y a des jeunes qui partent faire le djihad en Syrie, combattre les mécréants… Les choses qui m’avaient l’air si éloignées étaient en fait si proches…Un vocabulaire d’un autre temps réactualisé par une jeunesse en manque flagrant de repère. Pourquoi en est-on arrivé là ? Comment les dissuader ? Comment en parler ? Le monde devenait un chaos sous mes yeux». Le réalisateur décide d’écrire cette histoire. «Je me dois d’écrire comme une nécessité et de témoigner en ces temps troublés» explique le réalisateur. D’où le choix d’un casting professionnel pour réaliser ce film. C’est ainsi que plusieurs acteurs marocains de renommée internationale ont joué dans ce film à l’image de Fahd
Benchemsi, Kalila Bounaylat, Nafissa Benchhida ou encore Abdeslam Bouhcinil
COLLINS OKINYO, JOURNALISTE SPORTIF KENYAN

Un Marocain dans l’âme
Reconnu au Kenya pour son travail dans les médias spécialisés dans le football, le rédacteur en chef de “Soka25east.com” a fait de ses pages sur les réseaux sociaux une véritable plateforme de promotion en faveur du Maroc.
C’est à Alexandrie que M. Collins Okinyo se trouvait au moment où nous avons réussi à le “chopper”. Rédacteur en chef dans son pays, le Kenya, du journal électronique “Soka25east.com”, qu’il avait lui-même fondé en février 2014, le concerné, était en déplacement dans la ville égyptienne pour couvrir les matchs du groupe C de la 23ème édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football des moins de 20 ans, qui se déroule du 19 février au 11 mars 2023 sur la terre des pharaons. Quelques semaines plus tôt, c’est dans une autre cité méditerranéenne, en l’occurrence Tanger, qu’il avait posé ses valises, à l’occasion de l’ouverture de la Coupe du monde des clubs que vient d’accueillir le Maroc.
nales et non seulement celles du football. Et le journaliste était loin de seulement par ler en l’air, car, donc, bourlingueur, il en a déjà vu de toutes les couleurs; il vient d’ail leurs d’assister, en novembre et décembre 2022, à la grande Coupe du monde du Qatar, où il a bien évidemment pu être un témoin de première main de l’exploit réalisé par les Lions de l’Atlas d’atteindre pour la première fois de l’histoire de l’Afrique les demi-finales. “Ce que réussit le Maroc en ce moment est admirable,” confie M. Oki nyo. “C’est à n’en point douter un exemple pour l’ensemble du continent.
Accords de coopération
Il y avait pris place, le 1er février 2023, dans les tribunes du Stade Ibn-Battouta pour la cérémonie spécialement organisée par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication et la Fédération royale marocaine de football (FRMF), puis avait fait les allers-retours avec la capitale, Rabat, où ont également eu lieu des matchs de la compétition, dont la finale.
LE
Ce dont ses followers sur les réseaux sociaux, dont beaucoup de Marocains, pouvaient ne rater aucune miette, puisque tout au long de son séjour, M. Okinyo a pris soin de documenter, souvent photos à l’appui, ses péripéties dans le Royaume, avec surtout des commentaires élogieux à l’égard des infrastructures natio-
Le fait que soyez en mesure de préparer la Coupe du monde des clubs en aussi peu de temps (celle-ci avait été octroyée en décembre 2022 seulement au Maroc, ndlr), sans parler de votre performance à la Coupe du monde, c’est, quand on y repense, un résultat somme toute logique.” Coutumier du Maroc depuis le Symposium de la Confédération africaine de football (CAF) tenu en juillet 2017 dans la ville de Skhirat, qui avait coïncidé pour lui avec son tout premier voyage sur le territoire marocain -il estime y être retourné au moins une quarantaine de fois depuis lors (!)-, M. Okinyo a notamment suivi de près l’ascension du président de la FRMF, Fouzi Lekjaâ: il était par exemple présent lors de la 39ème assemblée générale ordinaire de l’instance continentale où celle-ci l’avait porté, en
mars 2017 dans la capitale de l’Éthiopie, Addis-Abeba, à son comité exécutif. L’appelant seulement “Fouzi”, M. Okinyo ne manque ainsi pas de voir en lui un candidat en puissance pour prendre un jour les commandes de la CAF.
“C’est clair que, comme le Maroc par ailleurs dans d’autres domaines, il est clairement engagé en faveur de l’Afrique,” croit savoir M. Okinyo. “Je me souviendrai d’ailleurs toujours, et c’est en fait là que j’ai pour la première fois vraiment entendu parler de lui, qu’une de ses premières initiatives après son élection à la tête de la FRMF avait été de signer des accords de coopération avec pas moins d’une trentaine de fédération africaines.” S’il ne sait pas encore quand exactement il devrait prendre le chemin du Maroc, M. Okinyo devrait néanmoins bien le faire savoir sur ses pages…l
Wissam EL BOUZDAINIMAROC “EST CLAIREMENT ENGAGÉ EN FAVEUR DE L’AFRIQUE”.
MOHAMED TARIK HAYOUN PUBLIE UN LIVRE SUR MOHAMED AL MEHDI IBN ABDELJALIL

Le parcours d’excellence d’un homme d’État hors-pair
Pour Tarik Hayoun, Président délégué de la Fondation Abdelkhalek Torrès pour l’éducation, la culture et les sciences, auteur entre autres de «La pensée politique de leader Abdelkhalek Torrès» (2016), et «La résistance et l’Action Nationale au Nord du Maroc (1909-1956)» (coordonnateur de cet ouvrage collectif, 2020), Mohamed Al Mehdi Ibn Abdeljalil est «un intellectuel de grande qualité humaine, un père des plus affectueux et un homme d’Etat hors-pair. »

Cela fait 16 ans que nous a quittés feu Mohamed Mehdi Ibn Abdeljalil Il s’est éteint à Casablanca, le mardi 28 mars 2006. Une occasion pour Mohamed Tarik Hayoun, l’auteur du livre en arabe « Chadarate min Sirat wa Massar Rajol Addawla Mohamed Al Mehdi Ibn Abdeljalil», de revenir sur le parcours unique de ce grand homme d’Etat qui a marqué de ses empreintes plus d’un demi siècle de notre histoire. Un livre qui n’aurait pu voir le jour sans la sollicitude de l’épouse du défunt : Hajja Kenza Torrès, et qui n’est autre que la fille d’un ambassadeur de la stature nationale et intellectuelle qu’est Abdelkhalek Torrès. La même Hajja Kenza qui était, aussi, une sorte d’assistante de ce grand monsieur qu’était son père. Mehdi Ibn Abdeljalil et Hajja Kenza Torrès eurent trois enfants, Abdeslam, orthodontiste; M’hamed, ingénieur en aérospatial vivant aux USA, et Houda, rhumatologue.
Mission ponctuelle
L’auteur s’est alors attelé à répondre au désir de Hajja Kenza Torrès pour réaliser cette œuvre autobiographique sur Mehdi Ibnabdeljalil en s’aidant des documents et écrits personnels du défunt. Très vite, l’auteur a fini par découvrir les qualités exceptionnelles de cet homme d’Etat hors pair. Un homme de grande qualité intellectuelle et humaine. Epris de liberté et de paix, cet homme modeste et juste n’a pas lésiné, tout au long de son parcours politique et diplomatique, à défendre corps et âme les causes les plus nobles. A commencer par celle de l’indépendance de notre pays à celle de la récupération des
a consacré l’essentiel de son temps à servir son pays. Avec abnégation et sacrifice. Mehdi Ibn Abdeljalil était dévoué tout au long de sa vie à son Roi et sa Patrie. Sans oublier sa petite famille. En effet, il est de ces hommes qui ont su réussir leur vie familiale. La Providence l’a mis sur le chemin où il allait rencontrer la compagne de son existence. Chargé d’une mission ponctuelle
en Egypte, il sera l’invité de l’ambassadeur du Maroc au Caire, qui n’était autre que Abdelkhalek Torrès. Tout en réussissant sa vie familiale, il a réussi aussi son cheminement scolaire, universitaire et professionnel. Il a fait mieux et en même temps.
Né à Fès en 1930, dans une modeste famille de petits commerçants, il est remarqué pour ses brillants résultats à la fin de ses études primaires dans une école française à Casablanca où ses parents avaient émigré. Ce qui lui vaut d’être sélectionné pour rejoindre le collège impérial, où il partagera les bancs des salles de classes avec le Prince héritier Moulay El Hassan, futur Roi du Maroc.
Sens aigu de l’observation
Naîtra alors entre les deux adolescents, puis les deux hommes, une amitié solide et durable faite de respect, d’intelligence et de loyauté. Après le baccalauréat, Mehdi Ibn Abdeljalil s’inscrit à la faculté de Droit de Paris , où il obtient deux diplômes d’études supérieurs (DES), l’un en Droit public, l’autre en Droit privé. Il opte ensuite pour deux autres cursus complets à l’Ecole des sciences politiques et à l’Institut des études internationales; toujours à Paris. Sa boulimie du savoir ne le lâchera plus. Toute
RAYONNEMENT
MEHDI IBN ABDELJALIL ÉTAIT DÉVOUÉ TOUT AU LONG DE SA VIE À SON ROI ET SA PATRIE.
SANS OUBLIER SA PETITE FAMILLE.
sa vie, il sera cet érudit encyclopédiste et infatigable, constamment à la recherche de la connaissance.
Lors des négociations pour l’indépendance du Maroc, Mehdi Ibn Abdeljalil fait partie de la délégation marocaine qui rencontrera les autorités coloniales françaises, puis espagnoles. Le défunt était discret, mais ses compagnons savaient qu’il avait un sens aigu de l’observation. Son avis était régulièrement sollicité; l’avis pertinent d’un homme au nationalisme sans faille.
morale. Deux livres marqueront le produit de cette compétence acquise: La Réforme de la loi minière et Le Code des hydrocarbures. Au début des années soixante, Mehdi Ibn Abdeljalil fait le choix d’une carrière diplomatique. Il est nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire à Bonn; puis à Téhéran, avec une charge de représentation du Maroc en Turquie et en Afghanistan; et, enfin, à Londres, à la Cour SaintJames auprès de la reine d’Angleterre.
À son retour de Londres, Mehdi Ibn Abdeljalil ouvre un cabinet d’avocat conseil à Casablanca. Il s’investit dans la formation des jeunes avocats et dans le mécénat. Quant à sa maison, un modeste appartement à Romandie 2, elle était devenue, jusqu’à ce qu’il rejoigne sa dernière demeure, un lieu de rencontre d’intellectuels, de penseurs et de plusieurs amis qui n’ont pas manqué, d’ailleurs, de lui témoigner dans ce livre, leur profond respect et admiration l
À la fin du Protectorat, Mehdi Ibn Abdeljalil assume plusieurs fonctions. Après avoir été au cabinet du Prince héritier Moulay El Hassan, il est successivement directeur du cabinet de Driss M’hammedi, ministre de l’Intérieur; secrétaire général du ministère des Finances; secrétaire d’Etat à l’Industrie et aux Mines; inspecteur général des Forces auxiliaires et Haut Commissaire au Plan. Une expérience multi-sectorielle de la chose publique où il donnera la pleine mesure de son abnégation et de son intégrité Seddik

La Fondation Abdelkhalek Torrès signe une convention de jumelage avec le centre international de l’information et la communication
C’est un évènement à la fois culturel et historique que vient d’abriter la délégation régionale du Haut-Commissariat pour les résistants et les anciens membres de l’armée de libération à Tanger, samedi 25 février 2023. Il s’agit de la convention de jumelage signée entre le centre international de l’information et la communication et la fondation Abdelkhalek Torrès pour l’éducation, la culture et la science, présidée par Kenza Torrès. Une convention importante à travers laquelle les deux institutions entendent parapher plusieurs accords de partenariat dans le domaine éducatif et culturel. L’évènement a connu par ailleurs la présentation
du livre qui présente et rend hommage à Mohamed Belarbi Torrès connu pour être une grande personnalité politique marocaine qui a marqué l’histoire du Royaume à la fin du 19ème siècle et début du 20ème. La cérémonie de présentation de ce livre d’une grande portée intellectuelle a connu la participation d’éminents historiens et chercheurs qui ont tous salué la qualité et le caractère historique de l’ouvrage. Présenté sous forme de documents historiques rassemblés par la famille Torrès, l’ouvrage est destiné à informer les générations actuelles sur ce le parcours politique de Mohamed Belarbi Torrès qui a côtoyé trois grands Rois de la dynastie alaouite l
MOUAFFAKLE BAISER DE JUDA
LE GOUVERNEMENT ALGÉRIEN SE CACHE DERRIÈRE DES MERCENAIRES POUR ALIMENTER, À COUP DE DINARS VOLÉS, LES LARVES D’UNE GUERRE QUI NE DIT PAS SON NOM.
Par Driss El Fahli
«Dieu protèges moi de mes amis, quant à mes ennemis je m’en charge». Voltaire, français de souche comme ils disent, est l’auteur contesté de cet adage. Certains attribuent cette citation à Antigone II roi de Macédonie qui a vécu deux siècles et demi avant Jésus Christ (JC). D’autres encore concèdent ce texte à un certain Chevalier Bayard, seigneur, comme son nom l’indique de Bayard, un bled paumé d’un millier d’âmes vacant la galère dans le sud-est de la France. Je n’ai pas pu trouver, si à tout hasard, il y avait un penseur d’avant JC, proche des gènes arabes, qui aurait pu être à l’origine d’une telle clairvoyance : L’histoire est écrite par les occidentaux pour les occidentaux. Moralité de cette écriture, le plagiat et la trahison gouvernent le monde depuis sa première aurore. Ève, amie d’Adam, ne l’a-t-elle pas incité à croquer la pomme alors qu’il se méfiait des manœuvres de Satan ?
Cet adage s’adapte parfaitement à la situation que vit le Maroc avec l’Algérie et la France.
Du coté Est, un gouvernement algérien ennemi qui se cache derrière des mercenaires pour alimenter, à coup de dinars volés, les larves d’une guerre qui ne dit pas son nom. Pour cette Algérie aux abois, il ne sert à rien d’épiloguer. Le conflit est perpétuel. L’unité maghrébine est une peine perdue tant que le souvenir de l’amabilité des bises néocoloniales est vivace et que la prééminence du pouvoir est aux mains de la gériatrie militaire. L’intégration régionale attendra le réveil du peuple algérien, ce n’est pas pour demain. Du coté Nord, un gouvernement français ami, influant au parlement européen et chantre de la liberté de la parole préfabriquée des lobbies postcoloniaux, instille contre une bouffée de gaz puant, le goutte à goutte d’un venin politicien à tout venant, empoisonnant ainsi les relations d’une amitié séculaire et les liens charnels franco-marocains. Bien sûr, un gouvernement froqué de voile démocratique ne peut rien faire contre les spéculés pamphlets de Marianne, les fourbues sornettes du Parlement Européen ou les accusations infondées autour de Pegasus. Le président Macron vient de le confirmer : Il ne peut rien contre les glapissements des rédactions d’une presse biaisée ni contre les intrigues anti-souveraineté des parlementaires de son parti. Avec un cœur qui balance plus vers une réconciliation improbable des mémoires autour de la guerre d’Algérie, le président Macron vient de se fendre d’une réponse lénifiante et amicale envers le Maroc. Gageons que Nicolas Machiavel aura, une fois de plus raison : La realpolitik aura le dessus sur la volonté de tempérance. Rappelons a qui ne veut pas l’entendre, que le « dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc regarde le monde ». Tant que ce dossier durera, Sisyphe et ses coreligionnaires y trouveront la source de leur bonheur : L’absence d’une union maghrébine. Pour tous ceux qui ne connaissent pas les fondamentaux de la diplomatie marocaine, il faudrait qu’ils sachent que la dynastie alaouite préside stablement aux destinées du Maroc depuis le 17ème siècle. Que les piqûres de guêpes d’une presse étrangère à la solde ou d’un parlement européen sous influence constituent un ciment d’unité des marocains autour de leur système de gouvernance et un moyen pour laisser derrière eux ses imperfections. Comme un boomerang, de telles piqûres, improductives, ne féconderont qu’inimitié envers leurs auteurs l
