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Rencontre avec Lionel Carmant

Rencontre avec Lionel Carmant, Ministre responsable des Services sociaux

Le point sur la santé mentale au Québec

Depuis le tout jeune âge jusqu’à la fin de vie, l’être humain traverse des étapes psychologiques variées liées à son état physique, à son environnement et à son bien-être. Nous avons rencontré le docteur Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux, pour faire le point sur la question de la santé mentale et du vieillissement de la population et en apprendre davantage sur les interventions du gouvernement à ce sujet.

Médecin spécialisé en neuroscience, reconnu à l’international pour ses recherches sur le développement du cerveau et sur l’épilepsie, le docteur Lionel Carmant possède une feuille de route exceptionnelle : titulaire d’un postdoctorat de recherche en épilepsie pédiatrique de l’Université Harvard au Boston Children’s Hospital, neurologue ayant pratiqué auprès des enfants de l’Hôpital Sainte-Justine à Montréal pendant vingt-quatre ans, enseignant au département de pédiatrie de l’Université de Montréal et auteur de centaines de publications.

DES PROBLÈMES D’APPRENTISSAGE DÈS LE JEUNE ÂGE

En 2018, le docteur Carmant se lance en politique et rejoint l’équipe de la Coalition Avenir Québec en mettant son expertise au service de la population. Avec l’objectif d’appuyer la mission du gouvernement en éducation, son premier mandat fut d’intervenir rapidement auprès des enfants présentant des problèmes d’apprentissage. En instaurant graduellement le Programme « Agir tôt », un programme de dépistage qui se fait maintenant lors de la vaccination des enfants à l’âge de dix-huit mois, il a su démontrer qu’une intervention rapide donne des résultats positifs. « Plus on intervient tôt, plus les enfants ont des chances de réussite à l’école », précise Lionel Carmant. Selon lui, lorsque l’on peut intervenir rapidement, on arrive à orienter les enfants vers les bons professionnels et à corriger la problématique avant la rentrée scolaire. Avec un objectif de 6 000 demandes d’évaluations annuellement en 2023, le programme compte maintenant plus de 25 000 demandes par année. Une réussite sur le plan de l’éducation !

PLAN D’INVESTISSEMENT EN SANTÉ MENTALE

Depuis, le ministre Carmant poursuit son mandat avec des actions qui portent fruit. En 2020, son ministère a investi 100 millions de dollars sur deux ans pour l’achat de services et pour la formation et la prévention en santé mentale, ce qui a permis de mettre sur pied des équipes de sentinelles sur le terrain. En 2023, des mesures ont été annoncées visant à désengorger les urgences et à diminuer la durée moyenne de séjour dans les centres hospitaliers avec le « Plan d’Action interministériel en santé mentale ». Un plan d’action qui permet un accès direct à un intervenant du secteur.

En composant le 811, option 2 (info-social), les personnes nécessitant une intervention sont immédiatement et directement mises en contact avec un intervenant de l’équipe interdisciplinaire qui prend la situation en charge. Cette équipe est composée d’infirmières praticiennes spécialisées (IPS), d’infirmières cliniciennes, de travailleurs sociaux, de psychoéducateurs, d’ergothérapeutes, de thérapeutes, de sexologues, de psychologues et de psychiatres.

Selon le ministre Carmant, ce mécanisme d’accès fait en sorte que chaque situation est traitée selon ses besoins et prise en charge par le professionnel approprié. Ce processus permet de désengorger les listes d’attente des psychologues, offre une porte d’entrée dans le système et évite les portes tournantes aux urgences des hôpitaux.

ACCUEIL PSYCHOSOCIAL EN CLSC : UNE APPROCHE CONVENANT AUX AÎNÉS

Bientôt à travers le Québec, le « Programme d’accueil psychosocial » sera déployé dans tous les centres locaux de services communautaires (CLSC). « Le programme est déjà en fonction dans six régions, principalement aux environs de Montréal. Ce nouveau service d’accueil personnalisé sans rendez-vous accueille, analyse, oriente et réfère (AAOR) la personne en détresse au bon endroit, allant jusqu’au service à domicile avec un psychologue ou un psychiatre », précise Lionel Carmant.

Le ministre Carmant invite les gens à ne pas hésiter à utiliser le service d’accueil psychosocial en CLSC lorsqu’ils sont dans le doute ou en situation de détresse. Ce service est particulièrement adapté aux aînés grâce à la proximité des CLSC. L’objectif de retourner les services d’aide en santé mentale dans la communauté fait appel à une meilleure approche, qui permet un suivi plus personnalisé et une offre de services plus flexible.

LA SANTÉ MENTALE ET LES BABY-BOOMERS

Le vieillissement de la population apporte son lot de soucis pour l’accès aux services disponibles. La bonne nouvelle, c’est que les baby-boomers sont ouverts à parler de santé mentale sans tabou. Les maladies neurodégénératives, telles la démence et l’Alzheimer, ainsi que les problèmes d’anxiété et de dépression liés à l’isolement à la suite de la pandémie, sont aujourd’hui des sujets courants dans la société. La majorité des baby-boomers ont eu à affronter ces types de situations avec leurs parents qui faisaient partie du grand âge. Cependant, il demeure difficile de démystifier les situations lorsqu’elles se présentent.

Les services personnalisés interdisciplinaires sont des ressources qui permettent aux familles de reconnaître les besoins et les soins qui sont les mieux adaptés à leur situation. Par exemple, lorsque la personne vit des problèmes de désorganisation, l’ergothérapeute peut aider à réorganiser la routine du patient. Ainsi, la situation ne nécessite pas nécessairement une visite médicale.

Face au vieillissement de la population, le ministre Carmant s’est aussi donné comme mission d’encourager les actions intergénérationnelles. Les contacts humains avec les amis, la famille et les jeunes sont des actions qui permettent d’éviter le déclin des maladies neurodégénératives chez les aînés.

Les soucis d’insécurité financière chez les aînés sont également des éléments déclencheurs de troubles mentaux et de maladies dégénératives. Déployer des actions préventives pour éviter l’itinérance chez les aînés est dans la mire du ministre responsable des Services sociaux. Dossier qu’il travaille particulièrement avec la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger et la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau.

En conclusion, le docteur Carmant réitère qu’en cas de doute, il est important d’utiliser les services offerts à la population et d’en parler…

Car en parler, c’est commencer à aller mieux !

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