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L’espace au service du bien Comment le secteur spatial en Europe a fait face au challenge de la pandémie de COVID-19

Rapport spécial juin 2021

L’espace au service du bien : rapport spécial – juin 2021

Comment le secteur spatial en Europe a fait face au challenge de la pandémie de COVID-19

Table des matières Résumé 4 Dans ce rapport 6 La surveillance et la valeur des données spatiales 8 Tableaux de bord de données 12 Initiatives de financement 14 Concours et marathons de programmation Télémédecine et télésanté

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Applications 20 Conclusion 22

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www.rheagroup.com

© ESA/ATG medialab

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L’espace au service du bien : rapport spécial – juin 2021

Résumé

L’année

Il est impossible de quantifier l’incidence du secteur spatial, ainsi que la

décideurs et aux fournisseurs de services. Elle a mis en évidence la valeur

valeur des systèmes, données et technologies de l’espace, dans la lutte

de programmes tels que Galileo et Copernicus et le modèle consistant à

visant à contrer les effets de la pandémie de COVID-19. Il est cependant

fournir un accès libre et gratuit aux données. Elle a également démontré

évident que ses contributions nombreuses et variées ont joué un rôle

que les données et les technologies spatiales pouvaient jeter les bases

important. L’intervention a démontré que les systèmes spatiaux pourraient

nécessaires à des solutions qui s’avéreraient bénéfiques pour les individus,

être rapidement adaptés de façon à fournir des données essentielles aux

les communautés et les nations.

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© ESA - P.Carril

2020 sera à jamais connue comme celle de la pandémie de COVID-19. Tous les secteurs d’activité ont été touchés par cette crise, y compris le secteur spatial, qui y a répondu non seulement en assurant le suivi de la situation, mais également en mettant en œuvre des projets susceptibles de répondre aux défis présentés par la pandémie et d’aider d’autres domaines à en faire autant.

Comment le secteur spatial en Europe a fait face au challenge de la pandémie de COVID-19

Des organisations de toutes tailles, des entreprises

Pendant ce temps, certaines des innovations les

alors que d’autres ont été créées de

en démarrage et des PME aux organismes

plus impressionnantes provenaient d’individus et

toutes pièces. Le présent rapport ne

internationaux, ont agi rapidement tandis que la

de petites entreprises en réponse à des appels

peut donc pas traiter de tout. Il présente cependant

pandémie prenait de l’ampleur. Les gouvernements

de financement et à des concours comme des

le rôle de l’espace dans la gestion de la crise et

et les agences spatiales ont favorisé l’accès à du

marathons de programmation, dits « hackathons ».

vient mettre en évidence l’utilisation des données

financement pour la mise au point de produits et

et des technologies spatiales dans une multitude

de services en se concentrant sur des besoins

La quantité de solutions physiques et d’applications

d’applications. Il se jette également un regard

précis. Les agences spatiales et les intervenants du

basées sur les ressources spatiales qui a été

vers l’avenir en examinant les possibilités que

secteur ont collaboré à l’élaboration de tableaux de

déployées afin de répondre à la pandémie s’est

présente l’espace pour la reprise après la pandémie

bord de données visant à fournir gratuitement un

avérée phénoménale. Certaines d’entre elles,

de COVID-19 et la résistance dans un monde

aperçu de divers secteurs touchés par la pandémie.

développées avant la COVID, ont été adaptées,

postpandémique.

Mi-mars

6 avril

Mise en place d’un confinement total ou régional dans la plupart des pays européens

Lancement d’une édition spéciale du concours de RACE EO scripts personnalisés Sentinel Hub de l’ESA portant sur la COVID-19

RACE

EO

Début mai Lancement de l’application Galileo Green Lane pour réduire la congestion aux passages des frontières européennes

5 juin RACE

24 juin

Lancement du EO tableau de RACE bord RACE par l’ESA et la CE

EO

Lancement par l’ESA, la NASA et la JAXA d’un tableau de bord d’observation de la terre relatif à la COVID-19

EO RACE

24 janvier Signalement du premier cas de COVID-19 en Europe (France)

RACE

RACE

31 Mars

Mi-Avril

Premier appel de financement lié à la pandémie de l’ESA

Lancement de l’application EO deRACE distanciation sociale Crowdless au Royaume-Uni

EO RACE

11 juin Lancement par l’ESA d’une plateforme gratuite de cartographie de la pollution de l’air mondiale s’appuyant sur les données du satellite Sentinel-5P

EO

Janvier Février

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EO

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

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L’espace au service du bien : rapport spécial – juin 2021

Dans ce rapport

La valeur des données spatiales

Tableaux de bord de données

Initiatives de financement

Les satellites se trouvent dans une position unique leur permettant d’effectuer une surveillance à grande échelle en temps quasi réel. Tandis que la pandémie se propageait, les données des satellites ont été utilisées pour découvrir d’importants changements atmosphériques à travers le monde et résoudre les problèmes, dont la congestion routière aux frontières nationales et les données de prévisions météorologiques manquantes.

Des tableaux de bord européens et mondiaux ont été conçus et déployés au cours des premiers mois de la pandémie afin de fournir des données sur les activités humaines et divers paramètres environnementaux. À une époque où des millions de personnes supplémentaires pourraient se retrouver en situation de famine chronique, ces tableaux de bord peuvent fournir de précieuses données à des secteurs comme l’agriculture.

Dès la fin mars 2020, l’Agence spatiale européenne (ESA) a mené des initiatives visant à financer l’innovation sur des sujets liés à la COVID-19 par l’intermédiaire d’une série d’appels de financement.

Parmi ces initiatives se trouvaient certains défis nationaux et européens. Les appels de financement ultérieurs ont porté sur la préparation aux futures éclosions et la reprise postpandémique.

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Comment le secteur spatial en Europe a fait face au challenge de la pandémie de COVID-19

Concours et marathons de programmation Des concours et des marathons de programmation ont généré des idées réellement novatrices en 2020.

Des milliers de personnes et d’organisations ont participé au développement d’idées s’appuyant sur les données ou les technologies spatiales pour relever les défis présentés par le virus, ce qui a permis de créer du matériel informatique, des logiciels et des applications.

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Télémédecine et télésanté

Applications

Alors que la population générale et les professionnels de la santé cherchaient à réduire les contacts directs pendant la pandémie, chaque pays a constaté une baisse importante du nombre de visites chez le médecin. Par conséquent, des solutions de télémédecine ont été mises en place. D’autres nouveaux produits liés à la santé ont fait appel à des technologies conçues à l’origine pour l’espace ou testées dans l’espace.

De nombreuses applications ont été créées dans le but d’appuyer les individus et les organisations tout au long de la crise. Certaines ont été conçues précisément pour lutter contre la propagation du virus, tandis que d’autres visaient à gérer le transport de marchandises et la prestation de services.

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L’espace au service du bien : rapport spécial – juin 2021

La surveillance et la valeur des données spatiales

Bien

qu’un virus jusque-là inconnu ait commencé à faire les manchettes en janvier 2020, bien peu de personnes auraient pu prévoir, à l’époque, la vitesse à laquelle le monde allait se transformer en raison de la COVID-19. Pourtant, à la fin du mois de mars 2020, la majorité des pays d’Europe et de nombreux autres dans le reste du monde avaient mis en place des restrictions de circulation et des mesures de confinement.

Avant même que le virus ne se propage en Europe, les données en provenance

L’Agence spatiale européenne (ESA) ne s’est pas contentée de

du satellite Sentinel-5P du programme Copernicus avaient démontré

poursuivre son programme d’observation de la Terre comme elle le

une réduction draconienne des émissions de NO2 dans la province chinoise

faisait jusque-là. De concert avec d’autres agences spatiales nationales

du Hubei, alors confinée. Ces données indiquant une forte diminution de la

et internationales, elle a plutôt rapidement décidé d’explorer la façon

pollution liée à l’activité humaine allaient bientôt être aussi observées dans les

dont elle pouvait mettre à profit sa technologie et son expertise pour

principales villes et régions européennes, au fur et à mesure que des mesures

soutenir les organisations et les individus à travers cette crise.

de quarantaine y étaient implantées.

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Comment le secteur spatial en Europe a fait face au challenge de la pandémie de COVID-19

Les satellites se trouvent dans une position unique leur permettant d’effectuer

autorités nationales à prendre des décisions éclairées visant à atténuer cette

une surveillance à grande échelle en temps quasi réel, en particulier de

congestion afin de réduire la propagation du virus. Cette stratégie a par la suite

l’atmosphère. En juin, par exemple, l’ESA a lancé un portail cartographique

été appuyée par l’application Galileo Green Lane, offerte par l’Agence

s’appuyant sur les données de la mission Sentinel-5P du programme

européenne du système mondial de navigation par satellite (GSA) et conçue

Copernicus. Ce portail fournit des cartes montrant les concentrations de

pour surveiller la circulation des marchandises en fournissant des cartes en

NO2 et de monoxyde de carbone dans le monde, permettant à quiconque de

temps réel permettant d’assurer le transport efficace des biens essentiels.

visualiser les tendances en matière de polluants atmosphériques. Les données

Même les prévisions météorologiques ont été touchées par la pandémie. Les

de Sentinel-5P ont également été utilisées pour relever les baisses dans les

avions commerciaux sont équipés de capteurs qui fournissent des données sur

concentrations de dioxyde de soufre en Inde au cours des premiers mois de la

la température ainsi que la vitesse et la direction du vent. Toutefois, la réduction

pandémie et, peut-être de manière surprenante, l’augmentation des émissions

importante du nombre de vols de passagers a limité la disponibilité de ces

de méthane au-dessus de zones névralgiques connues.

mesures, un écart qui a été partiellement comblé par la mission satellitaire Aeolus de l’ESA.

Les données ciblées d’observation de la Terre ont rapidement prouvé leur © ESA/ATG medialab

valeur, tout comme les données de localisation par satellite fournies par Galileo, le système mondial de navigation par satellite (GNSS) de l’Europe. À partir du mois de mars, les données d’observation de la Terre recueillies grâce au programme Copernicus ont ainsi été utilisées pour assurer le suivi de la congestion routière causée par les confinements nationaux aux frontières des États membres de l’UE. Ce faisant, elles ont aidé les

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L’espace au service du bien : rapport spécial – juin 2021

Pourquoi est-il important de mesurer les gaz atmosphériques?

La composition en gaz de l’atmosphère influe sur la qualité de l’air que nous respirons, et donc sur notre santé, mais aussi sur le climat de la Terre. C’est pour cette raison que certains des satellites

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Sentinel du programme Copernicus sont équipés d’instruments spécialement conçus pour détecter une variété de gaz. Par exemple, le spectromètre Tropomi déjà à bord du satellite Sentinel-5P cartographie les gaz à l’état de traces, y compris le dioxyde d’azote, l’ozone, le formaldéhyde, le dioxyde de soufre, le méthane, le monoxyde de carbone et les aérosols.

1

Dioxyde de carbone (CO2) : Le CO2 est un gaz dynamique en échange constant dans la biosphère; il était généralement stable jusqu’à la révolution industrielle. Provenant de

sources telles que la circulation, les centrales et les usines, il a vu sa concentration augmenter progressivement depuis. Une fois rejeté, le CO2 reste dans l’atmosphère pendant des milliers d’années. Les émissions anthropiques (produites par l’homme) ont tendance à être intenses, mais seulement sur une petite zone, et peuvent changer rapidement, ce qui les rend difficiles à détecter.

2

Monoxyde de carbone (CO) : Le CO se forme par la combustion incomplète de combustibles à base de carbone (comme le charbon, le pétrole, le gaz naturel et le bois).

De nombreuses activités humaines génèrent du monoxyde de carbone, mais la combustion de la biomasse en est l’une des principales sources. Le CO contribue à la formation de l’ozone troposphérique et influe sur la quantité de méthane et de dioxyde de carbone.

3

Formaldéhyde (HCHO) : Le HCHO est généré par les incendies de forêt et des activités comme la transformation du bois. Bien que de courte durée de vie dans l’atmosphère, ce

gaz joue le rôle d’intermédiaire dans l’oxydation du méthane et d’autres hydrocarbures et réagit chimiquement pour devenir une source majeure de monoxyde de carbone.

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Comment le secteur spatial en Europe a fait face au challenge de la pandémie de COVID-19

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Méthane (CH4 ) : Le CH4 est le deuxième gaz à effet de serre en importance rejeté en raison des activités humaines; il est environ 30 fois plus puissant que le CO2 pour ce qui

est d’emmagasiner la chaleur. La production de combustibles fossiles est l’une des principales sources de méthane. L’augmentation des concentrations de méthane au-dessus des zones névralgiques connues pendant la pandémie peut s’expliquer par la diminution de la demande en gaz, donnant lieu à son évacuation et à sa combustion.

5

Dioxyde d’azote (NO2 ) : – Polluant atmosphérique de courte durée de vie, le dioxyde d’azote est généré par la combustion à haute température de combustibles et entraîne la

formation d’ozone. Il est un bon indicateur de la pollution, quelle que soit la région, puisqu’il est principalement généré par la combustion de combustibles. Il indique où chercher les émissions de CO2.

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7

6

Ozone (O3 ) : L’ozone atmosphérique absorbe le rayonnement ultraviolet du soleil, protégeant les êtres vivants de ses effets nocifs et réchauffant la stratosphère. Il absorbe

également le rayonnement infrarouge émis par la surface de la Terre, emprisonnant efficacement la chaleur dans la troposphère. Les répercussions climatiques varient donc selon l’altitude à laquelle se produisent les modifications de la couche d’ozone. L’ozone troposphérique (au niveau du sol), le principal ingrédient du smog, peut engendrer divers problèmes de santé chez l’humain et affecter la végétation et les écosystèmes fragiles.

7

Dioxyde de soufre (SO2 ) – Bien que l’activité volcanique ait été à une certaine époque la principale source de SO2, celui-ci provient maintenant en majorité des processus

industriels et des émissions de véhicules automobiles. Il peut engendrer des problèmes respiratoires, est un précurseur des pluies acides et peut avoir un effet sur le climat.

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L’espace au service du bien : rapport spécial – juin 2021

Tableaux de bord de données

L’une

des premières réponses du secteur spatial à la pandémie a été le projet collectif de l’ESA et de la Commission européenne (CE) appelé RACE (Rapid Action on Coronavirus with EO, ou l’observation de la Terre au service d’une action rapide contre le coronavirus), qui a donné lieu à un outil gratuit de type tableau de bord, lancé au début de juin 2020.

L’outil RACE se sert des données d’observation de la Terre provenant des

Le projet RACE a sollicité l’avis de la population. Des citoyens et des

satellites Sentinel du programme Copernicus et de missions tierces pour

organisations de 26 pays ont soumis des idées pour le portail, et les deux

effectuer le suivi d’importants paramètres environnementaux tels que la

idées gagnantes ont été ajoutées au tableau de bord plus tard en 2020,

qualité de l’air et de l’eau, ainsi que des activités humaines, y compris

toutes deux faisant appel aux images de Sentinel-2 :

les activités industrielles et agricoles, la navigation, le trafic routier et la construction.

Plus de 20 partenaires industriels et universitaires, dont le Groupe RHEA,

• Détection et détermination du nombre de camions qui circulent sur les routes de l’UE • Surveillance du trafic aérien en Europe en faisant appel à l’IA pour

ont collaboré avec l’ESA et la CE pour créer et alimenter la plateforme. Nous

détecter les avions en vol et comparaison des données avec celles de

avons offert au projet RACE notre expertise dans un certain nombre de

l’année précédente.

domaines, y compris l’intelligence artificielle (IA).

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Comment le secteur spatial en Europe a fait face au challenge de la pandémie de COVID-19

À la fin de juin, la NASA, l’ESA et l’Agence d’exploration aérospatiale japonaise (JAXA) ont lancé un tableau de bord mondial d’observation de la Terre spécifique à la COVID-19, qui offre des données semblables à celles de RACE. Il est ainsi possible de rassembler des ensembles de données nouveaux et historiques pour la surveillance mondiale et régionale ciblée grâce aux données provenant des satellites de la NASA, de la JAXA, des États-Unis et de la mission européenne Sentinel.

Selon le Programme alimentaire mondial des Nations Unies, la pandémie de COVID-19 pourrait conduire des millions de personnes supplémentaires à la famine chronique. Les tableaux de bord pourraient s’avérer extrêmement utiles pour lutter contre de © ESA

telles menaces et soutenir les activités agricoles.

Groupe RHEA et RACE Le Groupe RHEA a donné son appui au programme RACE en fournissant de l’information satellitaire sur les effets de la COVID-19 dans certaines zones économiques et commerciales névralgiques d’Europe.

Les experts de RHEA, avec l’aide de notre équipe spécialisée en intelligence artificielle à Frascati, ont pris la tête d’une équipe chargée d’analyser des images à très haute résolution provenant de PlanetScope et de Pléiades, accessibles par l’intermédiaire d’Euro Data Cube. Ils ont réalisé une analyse quantitative automatisée, rapide et évolutive des changements dans le trafic de camions et de navires de charge dans les zones portuaires, le trafic de camions et de voitures dans les sites industriels et le trafic de voitures près des supermarchés.

Ces analyses ont ensuite servi à extraire des indicateurs du niveau d’activité sur les sites en question, fournissant finalement des renseignements sur 11 zones névralgiques différentes.

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L’espace au service du bien : rapport spécial – juin 2021

Initiatives de financement

À

la fin du mois de mars 2020, l’ESA a lancé le premier d’une série d’appels de financement ayant pour objectif de répondre aux défis entraînés par la pandémie en tirant parti des produits et services de l’espace.

(l’espace vient en aide au Royaume-Uni relativement à la COVID-19 et à d’autres pandémies) étaient les suivants : Des drones destinés à la livraison de fournitures médicales et d’échantillons d’un hôpital sur le continent vers des endroits éloignés, y compris les îles écossaises.

Le projet « L’espace en réponse à l’épidémie de COVID-19 », développé en

Une application pour les organismes

collaboration avec le ministère italien de l’Innovation technologique et de la

de bienfaisance visant à soutenir le

Numérisation avec le soutien de l’Agence spatiale italienne et d’autres pays,

bien-être et la santé mentale des

était axé sur la santé et l’éducation. Plus de 120 ébauches de proposition en

jeunes à Bristol.

provenance de 16 pays ont été reçues en quelques semaines seulement.

Une autre initiative de financement de l’ESA lancée à la mi-avril en collaboration avec l’Agence spatiale du Royaume-Uni s’est intéressée aux besoins du National Health Service britannique.

Les trois premiers projets à recevoir du financement dans le cadre de l’initiative « Space helping UK on COVID-19 and other pandemics »

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Une application ayant recours aux analyses de données spatiales pour reconnaître les communautés « cachées » particulièrement vulnérables aux répercussions de la COVID-19 en raison de facteurs liés à la pauvreté et à l’âge.

Comment le secteur spatial en Europe a fait face au challenge de la pandémie de COVID-19

Les initiatives de financement ultérieures de l’ESA ont notamment mis l’accent sur la surveillance et la reprise après la pandémie : • L’appel de propositions « Space Based

•

L’initiative « Path to post-COVID Recovery »

Services – Applications Addressing

(sur la voie de la relance post-COVID), en juillet,

COVID-19 Outbreak » (les services spatiaux

a offert des ressources et du soutien financier

– applications pour lutter contre la pandémie

pour évaluer la faisabilité technique et la

de COVID-19), en mai, visait à atténuer les

viabilité économique de services durables qui

conséquences négatives de la COVID-19

pourraient contribuer à la relance post-COVID

sur les soins de santé et l’éducation et à

dans neuf secteurs distincts, dont le transport,

améliorer la préparation aux prochaines

l’énergie, le tourisme et la sécurité.

éclosions.

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L’espace au service du bien : rapport spécial – juin 2021

Concours et marathons de programmation

Les

concours tels que les marathons de programmation sont couramment utilisés dans le secteur spatial pour stimuler l’innovation et soutenir la création de jeunes entreprises. Ils se sont poursuivis en 2020, mais certains ont dû se reconvertir tandis que d’autres ont été mis en place précisément pour relever les défis liés à la pandémie.

Aussi en avril, plus de 12 000 personnes provenant de plus de 100 pays ont Dans les semaines qui ont suivi le début du confinement en Europe, l’ESA

pris part au marathon de programmation Hack the Crisis destiné aux jeunes

a lancé, en collaboration avec la CE, une édition spéciale de son concours

entreprises. Organisé par Garage48, cet événement était appuyé par le

de scripts personnalisés Sentinel Hub portant précisément sur la crise,

centre d’incubation d’entreprises (BIC) de l’ESA en Estonie. Le projet gagnant

rendant accessible une série d’outils d’Euro Data Cube. La qualité des

a été développé par Suncrafter, une jeune entreprise allemande, qui a conçu

projets soumis était si élevée que deux des idées ont finalement été intégrées

un appareil à ultraviolets pour la désinfection des mains devant être fabriqué

au portail européen RACE (voir la section Tableaux de bord de données).

à partir de cellules photovoltaïques recyclées.

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Comment le secteur spatial en Europe a fait face au challenge de la pandémie de COVID-19

organisé par l’ESA. Les participants avaient pour tâche de concevoir une

application se servant de la technologie spatiale pour répondre à l’objectif

numéro 3 des Nations Unies en matière de développement durable : la santé et le bien-être. L’application gagnante était intitulée HOPE (Health One-to-One

spatiale canadienne et au Centre national français d’études spatiales (CNES)

santé pour s’en sortir ensemble).

Pays

À la fin du mois de mai, l’ESA s’est alliée à la NASA, à la JAXA, à l’Agence

Planning to Emerge Together, ou planification individuelle en matière de

Personnes

Pays

Équipes

Personnes

15,000 15,000 150 15,000 15,000150 140 150 150 2,000 140 52 140 52 140 52 52

pour créer le Défi d’applications spatiales contre la COVID-19. Durant

L’objectif de HOPE est d’intégrer les plus récentes recherches

ce marathon de programmation de 48 heures, plus de 15 000 personnes en

médicales, données de santé publique et informations

provenance de 150 pays et regroupées dans plus de 2 000 équipes virtuelles

géospatiales pour permettre aux gens de prendre en

ont utilisé des données d’observation de la Terre et d’autres données ouvertes

charge leur santé et leur bien-être ainsi que pour aider

pour concevoir des solutions à l’un des 12 défis proposés liés à la pandémie.

les utilisateurs à élaborer des plans d’action personnels

Parmi les projets gagnants se trouvait une proposition visant à assurer la

et communautaires pour la crise de la COVID-19 et à

sécurité du transport en commun en appliquant la technologie de la NASA pour

se préparer aux prochaines pandémies.

« nettoyer » l’air des agents pathogènes et en utilisant la photostérilisation pour préserver la stérilité des surfaces dans les ascenseurs, les trains et les autobus.

Au mois de juillet, SpaceGen United a réuni 140 jeunes de 52 pays dans le cadre d’un événement virtuel qui comprenait un marathon de programmation

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Télémédecine et télésanté

L’essor

rapide de la télémédecine est l’un des principaux domaines dans lesquels les services spatiaux ont pu être mis à contribution, la population et les professionnels cherchant à réduire au minimum les contacts directs en raison de la COVID-19.

La pandémie a donné l’impulsion supplémentaire au développement et à la prestation de solutions de télémédecine qui exploitent les ressources spatiales pour permettre le diagnostic et le traitement à distance, réduisant les risques et l’attente pour les patients et les professionnels de la santé et fournissant des services essentiels aux régions éloignées.

Notons, à titre de premier exemple, un laboratoire diagnostique transportable développé à l’Université de Louvain (en Belgique) avec l’appui de l’ESA et auparavant utilisé durant l’épidémie d’Ebola en Guinée en 2014 et 2015, qui a été envoyé en Italie pour diagnostiquer la COVID-19 chez les travailleurs essentiels. Le laboratoire B-Life (pour Biological Light Fieldable Laboratory for Emergencies) a recours aux communications par satellite, aux données d’observation de la Terre et à la géolocalisation pour permettre la transmission en temps réel des résultats d’analyse, les communications avec des experts éloignés, le transfert d’importants volumes de données et la

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© B-Life

cartographie épidémiologique en temps réel.

Comment le secteur spatial en Europe a fait face au challenge de la pandémie de COVID-19

En Espagne, des dispositifs de

La pandémie a également servi de catalyseur à certaines entreprises appuyées

télémédecine Tempus à l’origine

par les centres d’incubation d’entreprises (BIC) de l’ESA partout en l’Europe,

conçus pour des compagnies aériennes

les incitant à accélérer leur calendrier de développement ou à rechercher de

commerciales, puis perfectionnés pour être

nouvelles applications pour leurs technologies :

utilisés par des professionnels médicaux (à la manière de ceux présents dans les © Philips

ambulances aériennes au Royaume-Uni) ont été prêtés par l’ESA pour faciliter le triage et le traitement de patients à Barcelone. Ces deux dispositifs sont habituellement utilisés par le Centre

• La société belge HeartKinetics a accéléré le développement de son dispositif de test à domicile Kinocardiograph (Kino), qui fournit une vue d’ensemble précise de l’activité électrique et mécanique du cœur et du rythme cardiaque.

• La jeune entreprise portugaise Delox, qui conçoit des produits de stérilisation à base de vapeur de peroxyde d’hydrogène à utiliser dans

européen des astronautes de l’Agence pour évaluer l’état de santé de ces

l’espace et sur Terre, a mis en place le projet REUSE visant à concevoir et

derniers à leur retour sur Terre. Mentionnons également un système à ultrasons

à fabriquer une chambre portative pour la biodécontamination de jusqu’à

français conçu par AdEchoTech en collaboration avec l’ESA, qui a fait en sorte

200 pièces d’équipement de protection individuelle.

que des patients reçoivent à distance un diagnostic par des experts en mesure d’en déplacer la sonde en temps réel à l’aide d’un levier de commande.

• La société allemande Terraplasma Medical est en train de mettre au point un dispositif de soins intensifs pour les patients ventilés mécaniquement

Les plateformes de télésanté s’avèrent elles aussi importantes depuis le début

à partir de l’expérience la plus longue à bord

de la pandémie. En réponse à la COVID-19, le gouvernement du Luxembourg

de la Station spatiale internationale, utilisant la

a permis que certaines organisations de santé sélectionnées bénéficient d’un

technologie du plasma froid pour empêcher le

accès gratuit à sa solution SATMED. Parmi les services ainsi offerts, notons la

SARSCoV-2 (le virus responsable de la COVID-19)

téléradiologie et la téléconsultation, le suivi et la prise en charge géographiques

de se déplacer des voies respiratoires supérieures

ainsi que les systèmes d’information hospitaliers.

d’un patient jusqu’aux poumons.

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L’espace au service du bien : rapport spécial – juin 2021

Applications

De

nombreuses applications ont été développées afin d’aider les individus et les organisations pendant la crise. Parmi celles-ci figure Crowdless, développée en trois jours seulement au début du confinement britannique par une jeune entreprise nommée Lanterne, avec l’aide du centre d’incubation d’entreprises de l’ESA au Royaume-Uni.

Cette application gratuite se sert des données satellitaires et de l’intelligence artificielle pour déterminer les endroits où des gens se réunissent. Elle permet à d’autres personnes d’éviter les lieux fréquentés, par exemple lorsqu’elles font des achats, et d’ainsi respecter les distanciations sociales.

Au Royaume-Uni également, l’Agence spatiale du Royaume-Uni soutient DriverNet, une application mobile qui utilisera la technologie satellite pour fournir un accès à des transports communautaires plus abordables pour les personnes qui souhaitent se rendre auprès de fournisseurs de soins liés à la COVID-19 et en revenir, ainsi que pour celles qui souhaitent s’adonner à un sport communautaire.

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Comment le secteur spatial en Europe a faitUp face challenge de Pandemic la pandémie de COVID-19 How the space Sector in Europe Stepped toau the COVID-19 Challenge

Un certain nombre d’applications s’appuient sur les données de localisation de Galileo pour fournir des alertes si l’utilisateur a été exposé au virus. Par exemple, l’application CovTrack de la société roumaine RISE, dérivée d’un projet de gestion de festival, est appuyée par le Programme d’innovation et de soutien dans le domaine de la navigation de l’ESA. Bien que de nombreuses applications soient destinées à un usage personnel, certaines ont été conçues pour les entreprises et les organisations, comme Galileo Green Lane (voir page 9). Il existe d’autres exemples d’applications aussi variés que les activités de désinfection à partir de drones et la livraison à domicile de nourriture, de biens ou de médicaments.

Sur son site Web, l’Agence de l’Union européenne pour le programme spatial (EUSPA, auparavant l’Agence du système mondial de navigation par satellite européen [GSA]) présente une section consacrée aux applications GNSS en réponse à la COVID-19, elle-même divisée en catégories telles que le suivi de la pandémie, la gestion de la réponse, la gestion des files d’attente (pour les individus et les véhicules) et la diffusion d’information, comme l’évaluation personnelle de la santé. Au moment d’écrire ces lignes, le site Web répertoriait près de 60 applications, dont certaines conçues pour aider les personnes vulnérables à surmonter les défis liés à la pandémie.

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L’espace au service du bien : rapport spécial – juin 2021

Conclusion

Au

début du mois d’octobre, Simonetta Di Pippo, directrice du Bureau des affaires spatiales des Nations Unies (UNOOSA), a, dans un discours liminaire prononcé lors de la conférence virtuelle des nations du G20, décrit la pandémie de COVID-19 comme « une crise comme nous n’en avons jamais vu auparavant ». Elle a également remarqué que « cette crise nous a démontré que le secteur spatial, lorsqu’on le sollicite, répond présent ».

exemples du « secteur spatial en action ». Au moment de tenir la conférence Space20, près de 100 contributions concrètes y figuraient déjà.

Depuis lors, la réponse du secteur spatial s’est étendue encore plus pour inclure la Station spatiale internationale, où un médicament contre la COVID-19 a été envoyé en décembre pour être évalué en microgravité afin d’accroître son efficacité. L’expérience est un excellent exemple de collaboration entre les entités publiques et commerciales du secteur spatial pour le bien de tous, avec les clients InnoStudio et Cyclolab utilisant un service exploité par Japan Manned Space Systems Corporation pour mener une expérience dans le service commercial ICE Cubes au laboratoire européen de recherche Colombus de l’ESA. La réponse du secteur spatial à la pandémie de COVID-19 a bien sûr été mondiale, avec de nombreux autres projets menés par la NASA et d’autres agences spatiales, ainsi que des sociétés individuelles. Même si le présent rapport s’intéresse principalement aux activités menées en Europe, il vient illustrer la façon dont le secteur spatial dans son ensemble a su répondre de façon proactive aux défis de la pandémie et contribuer à réellement changer

L’UNOOSA a procédé au lancement d’un « portail de connaissances » sur

les choses pour les individus et les nations, et qu’il continuera de le faire

l’espace et la COVID-19 dont l’objectif est de rapporter et de partager des

même dans un contexte où le monde se remet peu à peu.

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Comment le secteur spatial en Europe a fait face au challenge de la pandémie de COVID-19

Ressources Rapid Action on Coronavirus and EO (RACE) race.esa.int Tableau de bord d’observation de la Terre spécifique à la COVID-19 eodashboard.org Agence spatiale européenne esa.int Euro Data Cube eurodatacube.com/ Applications GNSS en réponse à la COVID-19 euspa.europa.eu/GNSS4Crisis Portail de connaissances sur la COVID-19 de l’UNOOSA un-spider.org/advisory-support/emergency-support/covid-19

Remerciements Rédaction : Karen Packham Révision : Isabelle Roels et Karen Rogers Conception : Cary Fielder

Crédits Page 11: Contient des données modifiées de Copernicus Sentinel (2019-20), traitées par KNMI/ESA; page 19: L’Institut Max-Planck de physique extraterrestre Le présent rapport est basé sur un article paru dans le numéro de décembre 2020 d’OpenSpace, un magazine du Groupe RHEA proposant un leadership éclairé. Abonnez-vous à OpenSpace, qui est publié deux fois par an, à l’adresse www.rheagroup.com

À propos de nous Le Groupe RHEA est une société privée d’ingénierie et de solutions professionnelles, fournissant des solutions d’ingénierie sur mesure et des services de sécurité et de développement de systèmes pour l’aérospatiale, la défense, les administrations publiques et d’autres organisations gérant des infrastructures essentielles. Depuis sa création en 1992, RHEA s’est forgé une réputation de partenaire de confiance, développant des solutions sur mesure qui contribuent à stimuler les initiatives organisationnelles et culturelles et à créer une valeur ajoutée durable pour ses clients.

Basé en Belgique pour ses activités européennes et à Montréal pour ses activités nord-américaines, le Groupe RHEA emploie plus de 600 personnes et possède des bureaux en Belgique, au Luxembourg, au Royaume-Uni, en République tchèque, en Italie, en France, en Allemagne, en Espagne, en Suisse, aux Pays-Bas et au Canada, et est présent sur les sites de ses clients dans toute l’Europe et l’Amérique du Nord. Le Groupe RHEA est certifié ISO 9001 et ISO 27001.

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