Supplément No 03 1922

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Supplément du :;vo 3 de ,f &cole,, (1!)~2)

32 droit de rester chez vous ·quand bon vou·s semble, mais vous avez le devoir de ne réveiller personne. Faites doucement, tout doucement, dans la rue, dans l'escalier et devant la serr·ure qui tremblote! Le sommeil est réparateur. Il dispense des forces nouovelles. n assure l'entrain, la bonne ·humeur, la gaîté pour le leruiemain. Le sommeil conserve. !La bonne nuit fait ~a :bonne journée. La bonne nuit fait l'homme fort et la femme joLie .... ·Bonne nuit! Dr Gustave KRA!FFT. '*' .....

Variétés OON'JlE IDE NOEL Alphonse Daudet racontait volontiers ce qui lui était arrivé alors qu'il était !jeune et •accoutumé aux d•ifiicultés pécuniaires. Une nu:it de 24 décembre, il rentre à .sou !hôtel du Qu~rtier latin dan.s un état de douce gaîté. :De. vagues souvenirs d'enfance -lui passent par la tête: Noël, &abots dans la oheminée, présents tombés dru ciel... . Il prend l'une de ses chaussures et la dépose, par erreur, non pas dans la chemimée, mais- dans le corridor, devant la porte de la chambre. Le lendemain matin, la bott\ne contenait en effet -quelque chose: la note de l'hôtel, que Dailllet avait négligé de pa>yer depuis trois mois. Hélas! Elle n'était pas acquittée .... l~

l'avis paru, préc~pitées vers l'aiJresse indiquée. Et lâ elles ont appris qu'en eflfet il ne s·agissait que de dormir ... mais de dormir diJ.ns une vitrine de la maison pour prouver qu'on ne pouvait pas avoir froid quand on était rev'êtu des tissus fabriqués rpar elle. Quelle réclame plws ingénieuse nous apportera demain?

BONNE RE~L'IQUE Le général d'Hautpoul, qui commandait l"armée dru 1Rhin, était d humeur fort caustique; il se plaisait surtout à railler les jeunes officiers de son état-m~tjor. Un jour, parmi ceux qu'il avait invité à dîner, se trouvait un jeune sous-lieutenant nommé .Martial Tho. mas. Cétait un petit blond, d'une complexion déJi.cate, et qui semlblah peu fait pour le métier des armes. - .P ourquoi donc vous nomme-l-oo Martial 1110mas lui dit au dessert le général; ne vaudrait-il ~as mieux vous faire appeler Thomas Martial ? Cela s'accorderait parfaitement avec votre physionomie; il faut ahso· Jument adopter cette inversion. Déjà le sourire était sur les lèvres de tous les convives, lor~que le sous-lieutenant, sans s'émouvoir le moins du monde, répondit: - Général, on me nomme :Martial Thomas, et non pas 11homas Martial, par la même raison qu'on vous appelle d'oHautpoul et non pas • poule d''eaUJ » . [.e général prit la chose de bonne grâce; mais les rieurs, cette foi·s, ne furoot pas de son côté.

~ ILIAIH DE •IJA RECLAME A PIROPOS DU 'JlEJMJPS Une réclame singulière veut être faite par t Les minutes écoulées, l'éternité elle-même une grosse maison de tissiUs, à Londres. El· ne •saurait les rendre. , Schiller. le a faJit insérer dans le c Times • ravis sui:t iLe teJmi[JS •voyage l:l'une allure différente, 1 Van't; avec les diifférentes personnes. Je 'VOUS dirai «On cherche une personne présentant avec .qui le tel111P~ 'V·a à. T'amlble, avec qui au bien, capable de dormir dans la journée. Au- trot, a·vec qwi au ga'lo,p et avec qui il s'arrête. Shakespeare. cun travail. Une seule exÏ:i'ence: bon sommeil. Bonne rétribution. On demande des ré-r ;Les Anglais, peuple pratique par excelférences.,. len~e, id!isent: «Times is money », ce que nous Des centaines de personnes se sont, dès tradu1i'son1s : • Le tei111Ps c'est de l'argent. •

La parole de Dien Le ,premier moyen dont Dieu se sert pour faire entendre aux hommes s:a parole, c'est le ta1bleau de ce ma.g nifique Univers ·que nous avons) sans cesse sous les yeux. ;Pour ·qui sait p11êter l'oreille, en ef,fet, dans quel .admiiïable langage les cieux ne racontent-ils pas la glo-ire de Dieu! :Dans !'·obscurité de l1a nuit, n'est-il pas vrai que ces myriades d'ét·oiloes portent toutes le nom du Créateur g·ravé sur leur liront? Dans les. splendeurs du jour, n'est-c-e pas la beauté divine qu~ se manifeste sur ce ft rmament azure dont le sped:a:de attire 111otre regar d et emporte notre penslée? Plus ·Près de nous, ces collines, œs vallées, ·Ces forêts, ces rivièœs qui forment le cadre de notre vie terrestre nous parlent sans cesse de la bonté 'de tOieu. Aussi les gmnds 1saints ont aimé passi@nément la nature. Pour eux, comme pour S. 'Paul, ;pas une s·eule ~ose ~'é­ tait sans voix. •S. 1Bemar.q•, s1 austert cependant, disait 'à ses religieux que le.shêtres et les mousses, les silences et les omlbres des for:êts 'fui en avaient plus appris que les livres. C~pendant, mieux encore .que par les objets matériels la parole de Dieu vient à nous ,par le; feuillets d'un li~re. Là les pensées divines sont plus précises et plus lumineuses.. Un bon livre ouvre à notre esprit des11penspectives d'infini .que nulle montagne, nul océan ne peut limiter. Et le li'Vre par e:x:cellen;ce, celui qui nous donne mieux que <tous les autres la ,pa1.1ole de Dieu, ·c'est l''E vangile. IPrarlout .aiHewrs, nous ne t·rouverions qu'un mince .filet d'eau· ici, nous tr:ouverons J.a fiontaine intarissable 'dont l'·onde 1j.aillit jusqu'là la vie éternelle. VEv.angile est un livre étrange, unique, 1qui ne se peut comparer à ifien de

œ qui est sorti ou sortira jamais· ·d'une plume humaine. L'homme du peuple le lit avec admil~ation; le s1a v.ant le médite s.ans ·que son rregard puisse jamais en mesurer l·es infinies proifondeurs. Que chacun de nous le IP·ossède sur sa table de travail, œ Livre incomparable, 'à la .place d'honneur, en vue de l'ouvtfilr souvent avec un respect Teligieux, et d'y trouver Jumière, consolahon et encouragement. De nos i ours, un rarUste de génie, après avoir <retracé, de son ·crayon, les plus belles scènes de la vie 'de notre SauveuT, .a terminé ainsi son œuvre: «C'est le sok. !Dans u:n:e âemeure d'a p. parence modeste, toute une famille est groupée autour du père, dans un œlig-ieux silence. La lecture de }'·Evangile va commencer. üéjà le chef de famille est assis devant la table où Je livre est ouvert. Un petit enfant a cessé ses jeux pour veni.r écouter. Une jeune fille au front ,pur s'est arnêtée de tliava iller, afin de mieux entendre. !La mère s'est assise avec son dernier-né •qui do<ft dans ses bras. iLa grand'mère a .foint les mains comme pour la ·prière, et ses regards paTaissent rivés au livre. Or, à peine ·la lecture sainte est-elle commencée que, au fond de œtte humble ch.ambr:e, jésus en :personne ap1pa1r.aît. 'Il se tient debout, a u sein d'une douce et suave darlé; s1on reg'ard ;pJein d'amour plane sur toute cette fami1le et ses mains s'étendent pour hénir . . . » Gardons-nous de croire 1que c'est là seulement une fkhon d'artiste. Cette s·cène est plutôt la ·réalisation de oette promesse du Christ: « 'Là •OÙ deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux.» Aimons don;c et 'Vénérons la ,parole de Dieu, soyons toujours disposés>à l'entendre, sous .quel·que forme qu'elle se présente à nous:. N'es.timons les choses, les livres, et les hommes ·q.ue d·a ns la


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