Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2013

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L’élève au singulier

No 9 - Juin 2013


S’intéresser aux institutions, c’est être citoyen ■ Un aide-mémoire indispensable pour mieux comprendre le canton de Vaud et ses institutions ■ Les dernières données statistiques disponibles ■ Plus de 80 dessins originaux de Mix & Remix

Institutions politiques vaudoises Jérôme Cachin et Mix & Remix 16,5 x 27,5 cm, 104 pages Réf. 935122 ISBN 978-2-606-01420-9 Prix : CHF 15.– En vente en librairie

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Maîtrise d’études avancées Master of Advanced Studies

Théories, pratiques et dispositifs de formation d’enseignants septembre

2013 – juin 2015

3 modules sur 4 semestres | Travail de fin d’études | 24 journées (vendredi/samedi) par année | 60 crédits ECTS

Développer les compétences des formateurs d’enseignants Outiller les formateurs dans les approches didactiques et de formation

Le site compagnon de Résonances évolue et, nous l’espérons, gagne en clarté et en attractivité, avec des actualités, un agenda, des interviews complémentaires, des illustrations multimédia, des archives, une vente en ligne au numéro, les formulaires pour s’abonner, changer d’adresse… Le tout dans un souci de complémentarité entre les versions papier et en ligne. A découvrir les nouveautés en parallèle à chaque numéro et entre les éditions papier pour plus de réactivité… Si vous avez des suggestions d’amélioration, n’hésitez pas à les soumettre à la rédaction.

Connaître les différentes facettes du métier de formateur d’enseignants Former à la création de dispositifs de formation et d’évaluation Affiner le regard sur les contextes institutionnels et sociaux du métier de formateur d’enseignants Maîtriser des outils de recherche sur la formation d’enseignants Public Formateurs d’enseignants et professionnels impliqués dans l’éducation et la formation Coût CHF 10’000.- pour l’ensemble de la formation

Programme détaillé | Inscription en ligne

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www.vs.ch/sft > Résonances, le mensuel de l’Ecole valaisanne


R ésonances et dissonances L’école est confrontée, qu’elle le veuille ou non, à des élèves différents, puisque la norme est une construction mentale, visant à simplifier ce qui est complexe. La fabrique de clones à partir du moule de l’apprenant idéal est heureusement mission impossible. Nous avons tous une part de «handicap»...

«Si je diffère de toi, loin de te léser, je t’augmente.» Antoine de Saint-Exupéry

Le curseur de l’intégration ou de l’inclusion scolaire peut être davantage à gauche ou à droite selon les choix de société, cependant même l’homogénéité se révèle, après examen attentif, hétérogénéité. L’autre est à la fois ressemblances et dissemblances, résonances et dissonances. L’attention portée à la différenciation se doit d’être source d’enrichissement pour toute la classe. Si l’école, dont le but n’est pas d’offrir des programmes à la carte, gère l’élève au singulier en termes de rythmes et de stratégies adaptées pour l’aider à progresser dans l’acquisition des connaissances et des compétences, son rôle premier est de prendre en compte l’appartenance au groupe en dégageant des valeurs communes. Cependant, même lorsque l’école protège les diversités pendant le temps scolaire, l’extérieur peut se révéler lieu d’exclusion et de ségrégation. En général, on s’intéresse à la différence du côté de l’élève qui doit accepter son camarade différent. Peut-être qu’il faudrait aussi ne pas oublier qu’une étiquette collée dans et/ou hors les murs de l’école, peut s’avérer au final lourde à porter. Il s’agirait donc, et dans un monde idéal cela devrait débuter avant l’entrée à l’école, d’apprendre à chaque enfant à s’estimer en misant sur les facettes originales de sa personnalité, sur ses intelligences multiples, sur ses forces liées à ses faiblesses, sur ce qui fait qu’il est lui et pas un autre. Sans vantardise, puisque ce constat ne dispense pas de faire des efforts pour s’améliorer et se dépasser. Certaines différences, ne gênant pas le vivre ensemble, n’ont pas à être gommées, surtout si elles ne peuvent l’être, puisqu’elles sont des atouts susceptibles d’ouvrir le champ de la fantaisie, de la créativité, de l’originalité…

Pour ma part, j’entends encore résonner depuis ma lointaine enfance ces petites phrases m’incitant à oser être moi et qui m’ont donné de la force à revendre pour exiger des autres qu’ils tolèrent mon caractère et ma façon d’être et de penser. Une fois cette liberté d’être soi posée, il s’agit encore d’apprendre et de découvrir, mais avec cette confiance intrinsèque, fondement de la motivation, tout devient plus simple. N’est-il point? Même si vous n’êtes pas d’accord, nous pouvons dialoguer, débattre et enrichir nos visions, dans le respect et en cherchant à apprendre de l’autre, non?

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Nadia Revaz

Avoir une bonne estime de soi, tout en se reconnaissant des failles, des étrangetés, rend le regard des autres moins transperçant. La confiance en soi est un rempart contre bien des remarques qui autrement seraient blessantes. L’autodérision permet de résister en affirmant son individualité, son côté atypique, marginal. Pour ceux qui n’ont pas eu le privilège d’intégrer très tôt leurs différences, l’école ne pourrait-elle pas leur accorder ce petit coup de pouce? Souvent les enseignants le font intuitivement, mais conscientiser quelques stratégies motivantes et mettant en valeur les caractéristiques individuelles, cela peut aider.

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S ommaire

Résonances et dissonances

N. Revaz

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4-13 Du côté de la HEP-VS MITIC Français Projet intercentres Mémento Ecole-Culture Echo de la rédactrice Education physique Autour de la BD Secondaire II Carte blanche Spectacle Rencontre Education musicale Mathématiques Réflexions Revue de presse Livres Autour de la lecture Autour d’une pub CPVAL Fil rouge orientation Doc. pédagogique

Hommage Examens Examens Français Examens Sciences Les dossiers

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14 16 18 20 21 22 23 24 27 28 30 32 33 34 35 36 38 39 40 41 42 44 46

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Mémoire sur l’intégration sociale d’enfants migrants - N. Jacquemet & N. Revaz Lecthème: didacticiel au service de la compréhension de l’écrit - M.-C. Darbellay Regards croisés sur les animations lecture Arole - N. Revaz Veyras, Miège, Venthône: tapis de fleurs et envolée de papillons - Les enseignantes ACM A vos agendas! - Résonances Archivas - N. Revaz Réseauter en conscience - N. Revaz Directives et check-lists sécurité: regard de Vincent Ebenegger - G. Schroeter Des élèves rencontrent Derib dans une galerie sédunoise - N. Revaz Semaine culturelle thématique au LCP: «Même pas peur!?» - N. Revaz Coup d’jeunes pour d’vieux murs - Etudiants Vol de la Sion Ouest Airlines depuis Châteauneuf-Sion - N. Revaz Jean-Pierre Meyer, directeur des écoles de Sion - N. Revaz Musique, législation et priorité - J.-M. Delasoie & B. Oberholzer Espace Mathématique: résultats de la 15e édition - N. Revaz & J. Dussez CODICOVAR: «Visite de classe: courtoisie ou inquisition?» - N. Revaz D’un numéro à l’autre - Résonances La sélection du mois - Résonances La Bataille des Livres s’offre une enquête de lecture - N. Revaz Journée du lait: affiche gagnante pour une classe sédunoise - N. Revaz Initiative Minder et CPVAL - P. Vernier Cédric Vergère, un conseiller en orientation motivé - N. Revaz DVD-R documentaires: les suggestions du mois - Médiathèque Valais - St-Maurice

Claude Roch, un homme de réformes! - J.-M. Cleusix Informations relatives aux examens cantonaux 2014 - SE Français au CO: examens cantonaux 2014 - SE Sciences au CO: examens cantonaux 2014 - A. Bardou Les dossiers de Résonances

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L’élève au singulier Pour cette dernière édition de l’année scolaire, un mini-dossier est consacré à une maxi-problématique,

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Aider tous les élèves dans leur diversité… M. Toullec-Théry & C. Marlot

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L’intégration dans la classe de Florence Glassier N. Revaz

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Au pays de la différenciation S. Hoeben

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La bibliographie de la Documentation pédagogique MV St-Maurice / E. Nicollerat

celle de l’élève au singulier, en esquissant quelques questionnements d’ici et d’ailleurs autour de l’inclusion, de l’intégration et de la différenciation pour tous, dans l’optique des approches gagnantes-gagnantes et modulables selon les degrés. Quelques pistes de réflexion et des trousses pédagogiques vous sont proposées. A vous d’en disposer ou pas…

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Le regard de Michel Délitroz sur les différents profils d’élèves N. Revaz


A ider tous les élèves dans leur diversité… L’école a pour mission d’accueillir tous les élèves, de répondre à leurs besoins particuliers1 et donc de s’adresser à un public hétérogène, allant des élèves précoces, à ceux qui présentent de lourdes difficultés d’apprentissage trouvant leur origine dans une situation de handicap ou non. Pour qu’il y ait égalité des chances entre tous les élèves, l’école et la forme scolaire tentent donc de se modifier, mais malgré une attention particulière aux plus fragiles, tous les élèves ne réussissent pas de la même manière, l’école s’avère même une terre d’inégalités et de différenciations (Rochex et Crinon, 2011). Cette question de la non réussite de certains devient alors le cœur des préoccupations des politiques éducatives: comment faire pour permettre à chacun de progresser? Depuis ces dernières années, les termes de personnalisation, d’individualisation sont de plus en plus employés et «cette diversification des parcours pourrait augurer, à l’Ecole, un changement de paradigme dans la modélisation des pratiques enseignantes, dans l’organisation et la division du travail» (Marlot, Toullec-Théry, 2012). Qu’en est-il alors?

«Les professeurs se retrouvent “prisonniers” de prêts à penser relatifs à la difficulté scolaire.»

M. Toullec-Théry - C. Marlot

spécifiques à certaines populations d’élèves, surtout pour les plus fragiles. D’un côté, il s’agit donc de différencier les apprentissages en gardant tout élève dans le temps didactique2 et le collectif de la classe, et, de l’autre, de mettre en place des aides externalisées où «faire réussir les élèves consiste à prendre en charge leurs difficultés à travers divers dispositifs spécifiques» (Amigues, 2005). Tout se passe comme si «cette catégorie [élèves en difficulté] permet de créer une nouvelle association “élèves en difficultés/dispositif pédagogique adapté”» (Ibid.). En France, de nouveaux dispositifs d’aide sont récemment apparus, celui d’Aides Personnalisées3 (AP) en 2008, déjà remplacé par les Activités Pédagogiques Complémentaires (APC) et un dispositif nommé «plus de maîtres que de classes», qui verront le jour à la rentrée 2013. Or, un risque est déjà soulevé: «le risque principal associé au dispositif “plus de maîtres que de classes” est que les enseignants responsables de la classe accordent moins d’attention aux élèves en difficulté, laissant ainsi à l’autre adulte la responsabilité de leur prise en charge. […] Cela peut même conduire à ce que ces élèves, comme dans le cas d’une prise en charge externe, soient séparés du curriculum principal de la classe» (Suchaut, 2013). Les deux voies ci-dessous ne seraient pas des solutions qui fonctionneraient à «tous les coups»:

Un paradoxe surgit d’emblée quand on examine les prescriptions institutionnelles. D’une part, elles appellent à ce que chaque professeur mette en place une différenciation pédagogique au sein des séances d’apprentissage, mais, d’autre part, on assiste à la création d’un nombre de plus en plus important de dispositifs

Le travail de recherche de Marie Toullec-Théry et Corinne Marlot cible l’analyse de l’action conjointe professeur-élèves dans la perspective de mieux comprendre ce qui détermine les pratiques enseignantes. Leur étude commune s’intéresse aux situations d’aide en classe (dont les dispositifs d’aides personnalisées, et le nouveau dispositif «plus de maîtres que de classes») et plus généralement à la création des inégalités à l’école.

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1) Apposer un temps d’aide au temps collectif de la classe (et le placer après l’apprentissage collectif). 2) Ajouter un enseignant, autre que celui de la classe, auquel on attribue des tâches d’aides aux difficultés. Il s’ensuivrait en effet une possible délégation de la difficulté (dans un temps spécifique, déconnecté des enjeux du collectif de la classe, surtout si ce temps est mené par un autre professionnel) et donc une relégation des élèves en difficulté. Dans notre travail de recherche sur les dispositifs d’Aides Personnalisées (Toullec-Théry & Marlot, 2011, 2012), nous avons tenté de décrire et de comprendre de quelle nature sont ces aides réservées aux élèves que les enseignants repèrent comme les plus fragiles et quelles organisations sont privilégiées par les pro-

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fesseurs. Autrement dit, les professeurs étudiés maintiennent-ils les élèves en difficulté dans le temps didactique de la classe, avec les mêmes exigences d’apprentissage ou différencient-ils les attentes en proposant des apprentissages individualisés? Les dispositifs d’AP permettent-ils aux élèves de renouer avec l’avancée (…) de la classe? A l’issue de l’analyse didactique de plusieurs études de cas, nous constatons que, si ces professeurs restent attentifs à l’avancée collective des savoirs, pour autant, les situations d’AP observées ne s’avèrent pas capables de permettre au groupe restreint d’élèves aidés de se réinsérer efficacement. En effet, ces professeurs se centrent plutôt sur l’apprentissage de procédures de bas niveau qui sollicitent des automatismes, ce qui se révèle à terme contre-productif. Les professeurs font seulement percevoir aux élèves des traits de surface de la notion étudiée qui est alors réduite à sa désignation4. Les compétences langagières, dans les situations d’AP, semblent prendre le pas sur les compétences notionnelles. Cette dérive pourrait trouver son origine dans les prescriptions qui mettent en avant la langue et l’interdisciplinarité ainsi qu’une certaine idée de l’aide comme espace de «réassurance» par la parole des élèves en perte de confiance. Notre recherche a également soulevé un autre obstacle professionnel: les enseignants ne savent pas vraiment à quels élèves s’adresse ce dispositif d’aides, dans la mesure où ils ne disposent pas de critères objectifs qui leur permettent de considérer qu’un élève est en

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difficulté. Il s’avère que «la difficulté scolaire est une notion fourre-tout, trop indifférenciée ou trop générale pour devenir vraiment opératoire» (Roiné, 2011). Ces enseignants ont alors plutôt tendance à cibler des attitudes (confiance en soi, motivation) plus que des obstacles spécifiques liés à des apprentissages et à des objets de savoir. Or, c’est le rapport d’étude qu’il l’élève] entretient déjà avec certains objets de savoir qui mérite d’être retravaillé a posteriori, sous la direction d’un enseignant (Matheron & Noirfalise, 2002). Il serait donc souhaitable de recentrer l’activité professorale autour de l’analyse des objets de savoir et de penser «le relationnel au cœur du savoir et non l’inverse» (Auriac, 2007). Apprendre, c’est, pour les élèves, rencontrer des obstacles dans des situations qui présentent un enjeu (et pas seulement des techniques), avec un enseignant pour guider l’étude. Le choix des situations d’apprentissage par le professeur est donc crucial. Les résultats de notre recherche mettent donc à mal l’idée d’un recours trop régulier à l’individualisation des apprentissages. Nous corroborons ainsi les conclusions d’un rapport (Duru-Bellat, Danner, Le Bastard & Suchaut, 2000) qui montre que, en mathématiques et en classe de Seconde, plus les élèves bénéficient d’une aide individualisée (mesurée en nombre de séances suivies) plus leur position dans la classe (mesurée par ce qu’en déclare le professeur à partir de leurs notes) baisse. On peut alors dire que l’aide individualisée, «au mieux […] ne sert à rien» (Matheron & Noirfalise, Ibid.).

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Même s’il s’avère nécessaire de recourir à ces formes d’étude, l’individualisation n’est pas en soi la solution, et le travail en petit groupe homogène «faible» non plus. En effet, «dans un collectif de pensée ceux qui savent constituent le milieu favorable à l’apprentissage des autres» (Mercier, 2012). Or, les professeurs se retrouvent «prisonniers» de prêts à penser relatifs à la difficulté scolaire et à l’aide afférente. La question centrale serait alors: que peut-on faire pour faire avancer tout le groupe et non pas seulement focaliser son attention sur les élèves en difficulté?

Bibliographie Amigues, R. (2005). Les dispositifs d’aide aux élèves en difficulté comme révélateur de l’activité enseignante. In L. Talbot (dir). Pratiques d’enseignement et difficultés d’apprentissage. Paris: ERES. Auriac, E. (2007). Quels indicateurs et unités d’analyse privilégier pour progresser dans l’étude des discours scolaires? In A. Specogna (Ed). Enseigner dans l’interaction. Paris: L’Harmattan, pp. 33-56.

didactique entravant son efficacité et son développement», Petit x, n°60, pp. 62-83. Mercier, A. (2012). Quelques remarques sur ce que l’on sait de l’aide individualisée aux élèves et de ses conditions d’efficacité. Conférence DEGESO, Paris, 14 mai 2012. Rochex, J.-Y. & Crinon, J. (2011). La construction des inégalités scolaires. Au cœur des pratiques et des dispositifs d’enseignement. Rennes: PUR. Roiné, C. (2011). Des besoins particuliers aux parcours spécifiques: étayage anthropologique et didactique, Esquisse n°54-55, pp. 23- 38. Suchaut, B. (2013). Plus de maîtres que de classes, Analyse des conditions de l’efficacité du dispositif, rapport de recherche, février 2013. www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/suchaut 180313.pdf Toullec-Théry, M., Marlot, C. (2012). L’aide ordinaire en classe et dans les dispositifs d’Aide Personnalisée à l’école primaire: une approche comparatiste en didactique. In C. Marlot & M. Toullec-Théry (coord.), Diversification des parcours des élèves: pratiques enseignantes et organisations scolaires en question. Recherche En Education. Hors série n°4. www.recherches-en-education.net/spip.php?article139

Chevallard, Y. & Mercier, A. (1987). Sur la formation historique du temps didactique. IREM d’Aix Marseille, n°8. Duru-Bellat, M., Danner, M., Le Bastard, S., Suchaut, B. (2000). L’aide individualisé en seconde: mise en route et premiers effets d’une innovation pédagogique. Rapport. Ed. Institut de recherche sur l’économie de l’éducation.

Notes 1

Depuis les origines du concept de «besoins éducatifs particuliers» (Rapport Warnock, 1978), la notion ne s’en tient pas seulement aux troubles et troubles spécifiques des apprentissages (dyslexie, dysphasie, dyspraxie), mais s’est élargie, et inclut également les élèves primo-arrivants, les enfants du voyage, les élèves intellectuellement précoces (EIP)... http://eduscol.education.fr/cid52144/eleves-a-besoins-specifiques.html

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«[Le] temps didactique, temps du savoir et de la construction du savoir, est un temps propre au système didactique où il apparaît» (Chevallard & Mercier, 1987).

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Un temps de deux heures hebdomadaires, hors du collectif de la classe, est octroyé «en plus» à de petits groupes d’élèves (de 2 à 4-5) de l’école primaire que l’enseignant évalue en difficulté.

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Ainsi, dans une de nos études de cas, le professeur veut faire étudier la notion de distances, mais il réduit l’apprentissage à «faire faire une addition de nombres».

Marlot, C. & Toullec-Théry, M. (2011). Caractérisation didactique des gestes de l’aide à l’école élémentaire: une étude comparative de deux cas didactiques limite en mathématiques. Education et didactique. N°3, vol.5. Rennes: PUR, pp. 7-32. Marlot & M. Toullec-Théry (2012). De l’école pour tous à l’école pour chacun: vers un changement de paradigme? Recherche En Education. Hors série n°4. www.recherches-en-education.net/spip.php?article139 Matheron, Y. & Noirfalise, R. (2002). «L’Aide Individualisée: entre système didactique auxiliaire inutile et déficit d’analyse

Le dossier en citations

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le

«L’inclusion scolaire est et demeurera sûrement un sujet controversé dans le milieu de l’éducation. Beaucoup de temps et d’énergie sont consacrés au débat visant à déterminer si elle constitue vraiment le meilleur choix pour les élèves. Entre-temps, les élèves ayant des besoins particuliers sont bien présents dans les classes et ils ont besoin de soutien. Ces élèves ont le désir d’apprendre, d’être acceptés et de réussir.» Peggy A. Hammeken in Le guide de l’inclusion scolaire - Répondre aux besoins de tous les élèves (Chenelière éducation, 2013)

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Sujet controversé e ut

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Marie Toullec-Théry, MCF, CREN, Université de Nantes et IUFM des pays de La Loire marie.thery@univ-nantes.fr Corinne Marlot, MCF, ACTé, Université Blaise Pascal, ClermontFerrand et IUFM d’Auvergne corinne.marlot@univ-bpclermont.fr

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A u pays de la différenciation

S. Hoeben

Amie aventurière et ami aventurier de l’enseignement différencié, je vous suggère de ne pas croire que ce sera facile. Dans les classes, il y a aujourd’hui de plus en plus de différences: des enfants peu motivés par l’école, des enfants HP, des enfants TDHA, des enfants qui dorment moins, des enfants moins obéissants, des enfants «rois» ou «tyrans»…

Trousse n°2: La mise en condition, l’échauffement

Voici quelques trousses à ouvrir l’une après l’autre…

Voici quelques exemples de ressources utiles:

Quelles trousses à outils pour «survivre» au pays de la différenciation? Trousse n°1: La prise de décision C’est la plus importante! C’est aussi intéressant de ne pas l’ouvrir individuellement! A deux (ou plus), on est plus fort et plus en sécurité. Répondez aux questions suivantes: 1. Pensez-vous qu’il est possible de gérer les différences en classe? OUI – NON 2. Acceptez-vous d’être en apprentissage en même temps que les élèves? OUI – NON 3. Etes-vous prêt(e) à perdre la maîtrise du système par moments? OUI – NON 4. Etes-vous capable de faire le deuil de plusieurs routines sécurisantes? OUI – NON 5. Acceptez-vous de ne plus «voir» tout le programme? OUI – NON 6. Etes-vous capable de surmonter la peur de l’inconnu, de l’imprévu? OUI – NON 7. Avez-vous des collègues pour partager l’aventure ou pour vous encourager? OUI – NON 8. Etes-vous prêt(e) à ce que les parents n’approuvent pas ou n’acceptent pas? OUI – NON 9. Acceptez-vous que ce voyage vous questionne et risque de modifier votre vie? OUI – NON 10. Allez-vous développer de la coopération entre les élèves et les collègues? OUI – NON Si vous avez au moins 3 réponses négatives, arrêtezvous! Vous n’êtes pas en bonne condition pour l’aventure de la différenciation! Peut-être une autre fois…

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Si vous poursuivez la lecture, c’est que vous êtes en forme mentalement. Vous êtes une personne motivée pour ce projet et vous avez besoin de ressources. Merci pour les élèves…

Trouvez-vous l’un(e) ou l’autre collègue d’aventure pour vivre la différenciation entre adultes et vous épauler réciproquement. Lisez deux ou trois ouvrages pour connaître l’étendue du pays à visiter et choisir. Inscrivez-vous à l’un ou l’autre cours pour des partages d’expériences et acquérir des compétences. Prenez un an de préparation dans un domaine particulier pour être rassuré(e) et prêt(e). Demandez quelques outils auprès des responsables de votre organisation. Organisez quelques soirées de préparation avec des personnes de tous horizons. Envisagez les haltes éventuelles comme des temps de respiration et non d’échec. Donneriez-vous votre confiance à un médecin qui vous opérerait sans se préparer, sans s’informer des progrès dans son domaine et sans se former?

Trousse n°3: Le guide de voyage Voici la destination: «La différenciation est une recherche de cohérence et d’adéquation entre l’apprentissage de chaque élève et l’évaluation formative des enseignants. Cette dynamique liée à la responsabilité de la profession repose sur deux dimensions éthique et méthodologique - propices au développement optimal de chaque personne.» (Hoeben, Leroy, Reuter, Labor 2011). Si vous choisissez la différenciation en général (point de vue transversal), voici des outils: Organisez votre journal de classe pour alterner les moments d’attention forte (activités d’apprentissage construction), d’attention moyenne (activités d’entraînement) et d’attention relâchée (jeux, projets, activités de production à partir de compétences acquises).

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Ecrivez les consignes pour que les élèves soient autonomes et pour que ceux qui n’entrent pas tout de suite dans les consignes se sentent respectés. Faites travailler individuellement avant un travail de groupe pour que les introvertis aient le temps de trouver en eux ce qui convient à l’activité. Demandez systématiquement des contre-exemples pour que les intelligences discriminantes trouvent leur compte. Alternez des activités en logique déductive (à partir de la règle) et en logique inductive (construction de la règle) pour rejoindre les fonctionnements des uns et des autres. Prévoyez au début et à la fin de chaque cours un temps de métacognition. D’abord sur les connaissances antérieures et ensuite sur les traces d’apprentissage en cours. Préparez, pour chaque leçon à propos d’une nouvelle matière, des relances, des exemples afin que les élèves qui ont plus à apprendre se sentent soutenus.

Travaillez beaucoup plus les textes informatifs que les textes narratifs. En effet, ce qui permet de suivre des études, c’est de comprendre des informations et non de s’évader… Favorisez les échanges entre élèves sur des lectures diverses plutôt que des lectures silencieuses indigestes. Si vous choisissez la différenciation en savoir calculer, voici quelques pistes: Prévoyez, dans une même leçon, d’utiliser les langages numérique, alphabétique et géométrique afin que chaque enfant comprenne les nombres entiers et «décimaux». Ecrivez les réponses aux calculs, ainsi chacun sera amené à exprimer ses stratégies de résolution. Pensez à vivre des activités avec les nombres à virgule dans les classes supérieures de la même sorte que celles sur la décomposition des nombres entiers en 3e et 4e HarmoS.

Si vous choisissez la différenciation en savoir lire, voici quelques principes: Faites bien la différence entre lire un texte (comprendre) et lire un texte (dire à haute voix) car ce ne sont pas les mêmes zones du cerveau qui sont sollicitées. En enfantines déjà, faites comprendre la différence entre lire un texte et raconter un texte. Lire, c’est «obéir» à l’autorité de l’auteur et non «inventer» au gré de sa créativité.

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Prochain numéro

Zoom sur 2013-2014 Délai rédactionnel: 5 août 2013

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Avec les différences, les dangers sont nombreux et peuvent venir d’au moins 3 pôles: soi-même (S-M), les matières (M), le contexte (C). Dangers S-M (Soi-Même): J’aimerais «sauver» tous mes élèves… N’oubliez pas que vous êtes responsables des moyens diversifiés que vous mettez en place en classe, pas de la réussite des élèves. Je serai le/la champion(ne) de la différenciation… Si vous souhaitez offrir le meilleur aux élèves, n’oubliez pas de limiter votre défi à votre énergie. «Chi va piano va sano e lontano». Dangers M (Matières): Les matières que l’on a l’habitude d’enseigner nous paraissent souvent faciles. Attention, elles sont parfois complexes et ne concernent plus les enfants d’aujourd’hui. Les matières d’hier ne supportent pas la comparaison avec le monde électronique et les médias. Il nous faut découvrir d’autres savoirs et une autre manière de les aborder.

Dangers C (contexte): L’invasion des DYS… Bien sûr, quelques enfants souffrent de troubles… Probablement, ce phénomène met en évidence certaines limites de l’enseignement traditionnel. Lisez donc les revues spécialisées et appliquez des propositions pour TOUTE la classe… L’invasion de l’émotion. Bien sûr, il faut considérer les élèves selon les 3 C (corps, cœur, cerveau). Aujourd’hui, au nom de l’émotionnel et de la confiance en soi, beaucoup d’enseignants n’osent plus exprimer des limites ou des analyses qui risquent de frustrer. Bientôt nous croiserons des «frustrés» de ne pas avoir été frustrés… J’espère que vous excuserez l’aspect limité des trousses pour un voyage de 4-5 ans… L’éditrice ne m’avait offert que 7000 caractères (espaces compris). Bonne fin d’année scolaire et bons voyages!

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Trousse n°4: Les trucs pour ne pas se perdre ou se blesser

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ur Stéphane Hoeben Baroudeur pédagogique chargé de trousses www.shdf.be

Le dossier en citations Chance de l’hétérogénéité

Marginalité de la différenciation

«Tant qu’hétérogène rime avec problème, il est impossible d’en saisir la chance. Tous les groupes sociaux et familiaux sont hétérogènes, sans que cela nuise à leur bon fonctionnement, bien au contraire. Seule l’école linéarise et hiérarchise les performances, alors que les élèves faibles travaillent souvent pour les “bons” de façon invisible.» Jean-Pierre Astolfi in La saveur des savoirs - Disciplines et plaisir d’apprendre (esf, 2008)

«La différenciation de l’enseignement reste une pratique marginale. En dépit des discours tenus depuis une trentaine d’années, elle n’appartient pas au “cœur du métier”, elle n’est pas une composante obligée de la formation, elle n’est pas exigible de chaque professeur. Un enseignant court plus de risques à arriver en retard qu’à pratiquer en permanence une pédagogie frontale!» Philippe Perrenoud in Prismes n° 17 (2012)

L’intégration ici et ailleurs Une orchestration symphonique «La différenciation collective s’apparente à un orchestre symphonique. La tâche de tous les élèves n’est pas forcément la même, parce que certains ont plus de facilités que d’autres. Mais l’enseignant doit s’attendre à ce que chaque élève donne son maximum.» Alain Caron in Etre attentif, c’est bien… Persister, c’est mieux! - Stratégies pour développer la persistance dans la tâche des élèves (Chenelière éducation, 2011)

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«Aujourd’hui, l’Union européenne vise l’intégration du maximum d’enfants dans les écoles ordinaires. Il existe néanmoins différentes politiques d’intégration: certains pays intègrent la majorité des élèves au sein du système régulier (Espagne, Italie, Norvège, etc.) alors que d’autres proposent deux systèmes distincts entre l’enseignement spécialisé et ordinaire (Allemagne, Suisse, Belgique, etc.). D’autres pays encore se situent au carrefour des deux tendances précédemment citées.» Isabelle Noël in A qui profite l’intégration? in La revue des HEP (2009)

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L e regard de Michel Délitroz sur les différents profils d’élèves Michel Délitroz, responsable de l’Office de l’enseignement spécialisé, a accepté d’évoquer les questions d’intégration scolaire et de différenciation au sens large. Avant l’interview, il a partagé un passage de Chronique d’hiver, à propos de la place des handicapés dans l’école (extrait cf. encadré).

confusion. N’oublions pas que l’enfant fait partie d’un groupe-classe et plus largement d’une communauté. Bien sûr que les enseignants doivent être attentifs à la singularité de chaque élève, mais dans le même temps c’est aussi dans la relation au groupe que les savoirs émergent.

Michel Délitroz, comment parvenir à Quelles sont les pistes concrètes pour aider les enseignants? Faut-il chercher mettre en œuvre la différenciation dans du côté des démarches autour des inla classe, sachant que sa mise en pratitelligences multiples par exemple? que, en particulier pour les enseignants généralistes, n’est jamais simple? Michel Délitroz, La Garanderie avait déjà mis en avant Tout d’abord je n’aime guère utiliser ce la complémentarité des approches responsable de l’OES. terme. Je préfère expliquer qu’il faut permettant aux élèves plutôt visuels, avoir des pratiques diverses en fonction plutôt auditifs ou plutôt kinesthésidu profil de l’élève, de ses capacités et de sa personnaques de mieux apprendre. On sait aussi qu’il suffit parlité, sachant que dès que le mot de différenciation est fois de laisser plus de temps ou simplement d’agrandir la police d’écriture des textes pour faciliter la tâche de prononcé, chacun sort ses griffes. Dans la pratique pourtel ou tel élève. Ce qu’on observe, c’est que ce qui est tant, l’enseignant différencie sans en avoir forcément mis en place pour un enfant à besoins particuliers est conscience, lorsqu’il tient compte des rythmes différents, valable pour l’ensemble des élèves. Pour exemple, lorsqu’il utilise d’autres stratégies pour aider un élève dans une classe, du code manuel LPC avait été introqui peine dans un apprentissage, lorsqu’il s’approche duit pour aider un enfant malentendant et cela avait de lui pour vérifier sa compréhension de consignes, etc. été profitable à tous pour l’apprentissage des sons. Une manière de démontrer que le kinesthésique, en Le risque serait de vouloir aller jusqu’à individualiser l’occurrence les gestes de la main associés à la producl’enseignement, ce qui conduirait à la négation du tion de sons, peut judicieusement compléter le lanprojet global de formation… gage oral. Le but de notre école n’est pas d’individualiser l’enseignement, hélas j’ai l’impression qu’il y a souvent cette Les étiquettes (dys-, hyperactif, HPI…) sont-elles indispensables pour aider chaque élève à progresser? Je pense qu’aujourd’hui on ne peut plus se passer des avancées en neurosciences en matière de diagnostics Le handicap dans l’éducation qui ne sont pas là pour étiqueter, mais pour avoir des réponses plus fines et plus rapides en fonction de «En y repensant, tu te dis que de telles personnes [enchaque trouble. Le diagnostic permet de reconnaître fants physiquement handicapés] ont représenté une la difficulté, enlève du stress dans la relation école-fapart essentielle de ton éducation, que sans leur présence mille-enfant et surtout permet de construire ensemble dans ta vie tu n’aurais eu qu’une compréhension appauun projet de soutien. vrie de ce qu’être humain veut dire, une compréhension dépourvue de profondeur et de compassion, d’ouverCertes, mais chacun n’a-t-il point ses différences et ses ture sur la métaphysique de la douleur et de l’adversité, limites, petites ou grandes? car c’étaient ces enfants-là qui étaient héroïques, L’écueil, c’est l’hyperdiagnostic de tous les troubles c’étaient eux qui devaient travailler dix fois plus que dans la classe. Une fois le diagnostic établi, il s’agit de n’importe quel autre pour se faire une place à eux.» faire en sorte que tous les enfants puissent évoluer Paul Auster in Chronique d’hiver (Acte Sud, 2013, p. 212) harmonieusement au sein de la classe.

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Paul Auster dans Chronique d’hiver, écrit que la différence apporte une richesse dans la compréhension de l’humain… Absolument, mais c’est encore difficile à faire accepter. Certains ne comprennent pas pourquoi des élèves ont des aménagements, aussi il faudrait probablement mieux l’expliquer. Dans la classe, les enfants peuvent se reconnaître et s’apprécier comme étant différents. L’enfant trisomique, manifestant une joie de vivre largement au-dessus de la moyenne, a des capacités relationnelles plus élevées qui peuvent être profitables à tous. Le partage de cette humanité au sens large est très enrichissant pour la classe et pour l’ensemble de la société, et cela ne signifie pas que l’on baisse les exigences scolaires. L’objectif, c’est de les maintenir à leur seuil le plus élevé possible pour chaque enfant. L’école se veut coopérative tandis que la société est compétitive. N’y a-t-il pas paradoxe? L’institution scolaire ne doit pas nier les différences de compétences mais doit en reconnaître à chacun. Et personnellement j’estime que nombre d’entreprises mettent en place des solutions pour accueillir les personnes en situation de handicap, en respectant leurs différences. En Valais, nous avons un tissu économique et patronal prêt à collaborer pour les intégrer au mieux. Les personnes les plus atteintes dans leur développement sont celles qui ont peut-être le moins de difficulté à trouver une place dans la société. Par contre, la transition me semble plus problématique pour des jeunes qui passent entre les mailles du filet, même si on fait en sorte qu’elles soient le plus resserrées possible. Pour éviter les décrochages de ces jeunes, de nombreux organismes tentent d’intervenir, mais sans une coordination suffisante, ce qui empêche parfois de choisir la mesure la plus adaptée à chacun. Aujourd’hui, c’est une collaboration interinstitutionnelle structurée, comme celle qui existe pour les adultes, qui doit encore se mettre en place pour que le réseau actuel soit plus opérationnel. Le Valais est souvent cité comme un modèle d’intégration. Qu’est-ce qui devrait encore être entrepris? A chaque fois que l’on dit que le Valais est un modèle d’intégration, je m’en défends. Certes, cela fait un certain nombre d’années que l’intégration, que l’on ap-

Le dossier en citations Construire le fonds commun «Avant de cultiver la différence, il faut construire un fonds commun qui rassemble, sur lequel doivent s’appuyer toutes les activités d’apprentissage. » Serge Boimare in Ces enfants empêchés de penser (Dunod, 2008)

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Témoignage

Gianna Duarte, enseignante au CO de Monthey «Différencier, c’est être attentif à un élève en particulier au sein de la classe. C’est par exemple se mettre à côté de l’un d’eux pour vérifier sa compréhension d’une consigne. Ce peut être aussi proposer à un moment donné une activité différente pour éviter le décrochage. Au CO, l’intégration se fait dans certaines branches, mais on constate que les élèves décrochent très vite et en tant qu’enseignant non spécialisé on n’a pas forcément les armes pour les aider, même en étant d’avis que la diversité des personnalités apporte au collectif. Pour être efficace, il faudrait pouvoir travailler avec de plus petits groupes, ce qui est difficile à gérer avec le programme à suivre. Ce qui serait utile, c’est de pouvoir valoriser d’autres compétences. Le PER ouvre quelques pistes, mais cela reste limité. Pour vraiment pouvoir parler d’intégration, il s’agirait de faire mieux, car aujourd’hui la bonne volonté se révèle quelquefois contre-productive, avec des jeunes qui se dévalorisent et se sentent dévalorisés.» N. Revaz

pelle aujourd’hui plutôt inclusion scolaire, est mise en place dans notre canton. Le défi serait d’améliorer l’action et la coordination de tous les acteurs, en incluant davantage les parents et associations. Ce qui semblerait important, c’est de développer des centres ressources qui pourraient apporter un savoir-faire et une connaissance pédagogiques pour épauler les enseignants. Il s’agirait aussi de mieux faire comprendre la culture de l’inclusion scolaire. Vise-t-on l’inclusion pour tous les enfants ayant des besoins particuliers? Actuellement, plus du 50% des enfants en situation de handicap fréquentent des institutions spécialisées. En Valais, nous essayons d’apporter la solution la plus pragmatique pour chaque enfant et chaque classe ordinaire, aussi séparation et inclusion sont des approches à percevoir comme complémentaires. Et pour les élèves allophones, y a-t-il des pistes d’amélioration spécifiques? Le Service de l’enseignement vient d’édicter un cadre pédagogique et organisationnel de soutien pour les élèves allophones, en collaboration avec divers partenaires. Les objectifs pour les primo-arrivants sont plus clairement définis. L’idée est aussi de proposer des moyens d’enseignement pour faciliter la scolarisation des élèves allophones en classe ordinaire, en complément au partage de compétences avec l’enseignant de soutien. Propos recueillis par Nadia Revaz

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L ’intégration dans la classe de Florence Glassier confiance, demandant parfois à cerFlorence Glassier enseigne à l’école entains d’entre eux de jouer les traducfantine à Sierre, dans une classe rattateurs. Lors des réunions de parents, je chée à Beaulieu mais située à côté du leur propose des activités en groupes Cycle d’orientation des Liddes. Pour pour qu’ils puissent réfléchir ensemble elle, l’intégration de tous les enfants aux relations famille-école, à leurs atdonne des couleurs à la vie et bénéfitentes envers l’école, etc. cie à chacun. Dans sa classe, 14 nationalités se côtoient (avec 21 élèves en début d’année scolaire et 19 actuelleDiriez-vous que la diversité permet ment). De plus, elle intègre une enfant l’épanouissement de chacun? du centre pédagogique spécialisé de Pour moi, la norme c’est la diversité. Sierre, avec l’intervention d’une colA l’école l’on apprend à vivre comme dans la société et donc ce n’est pas un lègue de l’enseignement spécialisé trois Florence Glassier, espace hors contexte. heures par semaine dans sa classe, ce enseignante à l’école qui ne l’empêche pas de considérer enfantine. Quelles pistes permettraient d’amélioque l’intégration est tout le contraire rer l’intégration scolaire? d’un problème. Elle mentionne aussi Dès qu’on arrive à percevoir qu’on fait partie de l’huson bonheur et celui des enfants d’accueillir une fois manité et que l’on est un maillon d’une chaîne dans par semaine une élève de CO dispensée de cours de un réseau complexe mais tellement riche, l’intégration gym et atteinte du syndrome d’Asperger. devient naturelle. En classe, je travaille sur les éléments qui font que nous sommes tous semblables, Florence Glassier, comment vivez-vous l’intégration même avec nos petites différences. Aller ensuite vers au quotidien? ceux qui sont prêts à nous accueillir, plutôt que vers J’ai l’avantage de travailler avec environ une moitié ceux qui nous rejettent, participe à l’estime de soi et à d’élèves que j’ai déjà eus, puisque ceux de 2e enfantine, la recherche de solutions pour cheminer vers la réusje les avais en 1re. Du coup, les enfants en début d’ansite et le partage de compétences. née jouent ensemble et intègrent les nouveaux en créant leurs liens de préférence. Je communique aussi Propos recueillis par Nadia Revaz beaucoup avec les parents pour établir une relation de

Le dossier en citations Humanité commune et diversité «Les humains doivent se reconnaître dans leur humanité commune, en même temps que reconnaître leur diversité tant individuelle que culturelle.» Edgar Morin in Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur (Seuil, 2000)

Ne pas enfermer l’humain dans une case «Je me méfie des théories qui voudraient réduire l’être humain à un mécanisme d’horlogerie. Je crois que l’être humain est beaucoup plus composite, en mouvement.

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Ne l’enfermons pas, ne nous enfermons pas dans une case. Il nous en manquerait une.» Josef Schovanec in Je suis à l’Est! Savant et autiste, un témoignage unique (Plon, 2012)

Observer pour différencier «Différencier, c’est essayer de ne pas passer à côté des élèves, c’est aller à leur rencontre. L’observation des démarches qu’ils utilisent et surtout leur analyse, leur compréhension favorisent cette rencontre.» Olivier Burger in Aider tous les élèves, Guide pratique de différenciation (Chronique sociale, 2010)

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L a bibliographie de la Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais - SaintMaurice livre quelques suggestions de lecture pour aller plus loin dans ce dossier. Tous les documents proposés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais - SaintMaurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également. BARRY V., Identifier des besoins d’apprentissage: fondements, méthodologie, études de situations, «Savoir et formation», Paris, L’Harmattan, 2011. Cote: 376.1 BARR DAUVIN, M.-T., LAMBERT, R., L’apprentissage en questions: s’interroger pour

améliorer nos pratiques, «Outils pour enseigner», Bruxelles, De Boeck, 2011. Cote: 371.3 DAUV GRAND, C., Prendre en charge les troubles des apprentissages, «Guides de poche de l’enseignant», Paris, Delagrave, impr. 2012. Cote: 371.212.7 GRAN RIEF S. F., STERN, J. M., La dyslexie: guide pratique pour les parents et les enseignants, Montréal: Chenelière éducation, 2011. Cote: 376.3(072) RIEF ROUBAUD N., SZTENCEL, C., Accompagner des ados en rupture scolaire: la motivation globale, «Comprendre. Adolescence» Bruxelles: De Boeck, 2012. Cote: 371.212.72 ROUB SANSON-STERN C., Echec scolaire: des solutions pour se réconcilier avec l’école, «Le Fabert», Paris, Fabert, 2011. Cote: 371.212.72 STER TOMLINSON, C. A., Vivre la différenciation en classe, «Didactique. Gestion de classe», Montréal: Chenelière éducation, 2010. Cote: 371.311 TOML TOMLINSON, C. A., MCTIGHE, J., Intégrer la différenciation pédagogique et la planification à rebours, «Didactique. Gestion de classe», Montréal, Chenelière Education, 2010. Cote: 371.311 TOML

TREMBLAY, P., Inclusion scolaire: dispositifs et pratiques pédagogiques, «Le point sur... Pédagogie», Bruxelles, De Boeck, 2012. Cote: 376.1 TREM Les troubles spécifiques des apprentissages: à l’école et au collège, «Pédagogie/ formation. L’essentiel», Lyon: Chronique sociale, 2013. Cote: 376.3 TROU VERBUNT, G., Manuel d’initiation à l’interculturel, «Comprendre la société. L’essentiel», Lyon, Chronique sociale, 2011. Cote: 316.7 VERB WEISLO, E., Le handicap a sa place: de l’autorisation d’absence aux bancs de l’école, «Handicap, vieillissement, société», Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2012. Cote: 376(44) WEIS

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D u c ô t é d e l a H E P -V S

M émoire sur l’intégration sociale d’enfants migrants Régulièrement la Haute Ecole pédagogique valaisanne dévoile, dans le cadre de cette rubrique, les contenus de mémoires de fin d’études des étudiants/futurs enseignants. Ce mois, la HEP-VS a sélectionné un travail en lien avec l’intégration sociale d’enfants migrants dans une classe primaire du Valais romand, mené sous la direction de MarieAnne Broyon, professeure/chargée d’enseignement à la HEP-VS et spécialisée dans le domaine des approches interculturelles. Philippe Locher, aujourd’hui enseignant à Châteauneuf-Sion, a cherché dans le cadre de son bachelor à répondre à cette interrogation: «Dans quelle mesure les pratiques enseignantes permettentelles de favoriser l’intégration sociale d’un enfant allophone primo-arrivant au sein de sa classe?» Pour ce faire, il a interrogé des adolescents entre 12 et 14 ans d’un cycle d’orientation (cf. résumé en encadré). Marie-Anne Broyon, comment s’est déroulé l’accompagnement du mémoire de fin d’études de Philippe Locher? De quelle manière s’est effectué le choix de la thématique? Etant donné qu’il y a beaucoup d’étudiants qui choisissent d’aborder la question des enfants migrants, le plus difficile pour Philippe Locher a été de trouver un angle d’attaque un peu différent. Très vite, il a exprimé son intérêt pour la dimension sociale de l’intégration des enfants migrants, et à partir de là il lui a fallu trouver une méthodologie adaptée. Comment expliquer que de nombreux étudiants de la HEP-VS abor-

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dent dans leur mémoire une problématique interculturelle? Cette année, il y a cinq mémoires en lien avec cette thématique. Pour une part, ce sont de futurs enseignants issus de la migration qui s’y intéressent. Je constate aussi que les jeunes enseignants se sentent démunis face à cette évolution de la classe. En cours, ils apprennent où chercher des outils adaptés, mais souvent ils ressentent le besoin de creuser le sujet pour mieux se préparer.

Broyon, Marie-Anne S et e à la HEP-V enseignant re oi ém m directrice du Locher. de Philippe

Les résultats obtenus par Philippe Locher, via le récit d’adolescents allophones (rôle d’un accueil bien préparé, des activités ponctuelles entre allophones…), vous ont-ils surpris? De manière globale, les résultats issus des témoignages d’adolescents rejoignent ceux exprimés par les en-

seignants concernés par l’intégration d’élèves migrants via d’autres enquêtes. Ces derniers soulignent aussi l’importance de la dimension sociale, mais ils l’expriment de manière un peu différente. Ils disent par exemple qu’ils vont essayer de profiter des compétences langagières d’un élève pour aider le nouvel arrivant, juste dans un premier temps, de façon à ne pas nuire à l’intégration. Les enseignants mettent bien en avant ces aspects de dosage et de sensibilité à adapter aux différents contextes. Par contre, ce qui m’a étonnée dans le travail de Philippe Locher, c’est le fait que les adolescents ne voulaient pas qu’on leur accorde trop d’attention, voulant être traités comme les autres. Ce résultat m’a interpellée et mériterait d’être vérifié auprès d’enfants plus jeunes. Plus largement, au vu de votre expérience professionnelle, que préconiseriez-vous pour améliorer l’intégration des élèves migrants? Il s’agirait d’abord de mieux intégrer les parents de ces élèves, en explicitant davantage les dessous de l'école. Si le fonctionnement du système scolaire valaisan n’est pas compris, les parents ne peuvent pas être les partenaires attendus. L’école doit donc les encourager à s’intégrer eux-mêmes, en apprenant la langue d’accueil, et ainsi ils auront un rôle modèle pour leurs enfants. Un autre point qui me semble essentiel, ce sont les liens établis avec les écoles de langue et de culture d’origine. Ce qui a pu être observé, c’est que lorsque les communes se donnent les moyens de bien accueillir les

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traduction (par exemple par des élèves parlant la même langue maternelle); par ailleurs, les jeunes interviewés ont apprécié que les enseignants permettent aux enfants de la classe d’effectuer des activités entre eux, d’échanger et de vivre les premières interactions de façon ludique, sans qu’eux-mêmes soient forcément au centre Le système éducatif suisse a subi d’imporde l’attention. Un climat de classe harmotantes modifications dont l’une des prinnieux et une atmosphère de compréhencipales caractéristiques est l’hétérogésion, d’entraide et d’empathie sont éganéité culturelle des classes. L’enseignant a lement considérés comme importants, un rôle important à jouer dans l’accueil notamment pour prévenir les moqueries des élèves allophones et leur intégration ur te au et les insultes. Les enseignants devraient sociale au sein de la classe. Par la mise en , er ch Philippe Lo sur re être particulièrement attentifs à ce oi place de certains dispositifs pédagogiques ém m d’un ciale des so genre de problèmes selon les migrants et la mise en œuvre de certaines valeurs, il on ti ra l’intég rants. interrogés. Concernant le travail en peut faciliter la bonne entente entre les enfants mig classe, ils considèrent que le travail en élèves allophones et leurs camarades. duo leur est plus profitable que le travail de groupe. Enfin, la prise en compte de leur culture, au sein de L’objectif de ce travail de recherche était de comprendre les la classe, est appréciée. ressentis des élèves allophones lorsqu’ils arrivent dans leur classe et de connaître leur point de vue relatif aux pratiques Sur la base du point de vue des adolescents interviewés, ces enseignantes pouvant faciliter, ou non, leur intégration sorésultats permettent une réflexion dans la direction des ciale. Des notions telles que l’accueil, le climat de classe, la «bonnes» pratiques enseignantes en matière d’intégration pédagogie coopérative et l’éducation interculturelle ont été sociale. développées sur le plan théorique et des entretiens ont été Résumé adapté par Nicole Jacquemet menés avec des adolescents arrivés en Suisse il y a peu. Locher, P. (2012). Intégration sociale d’enfants migrants dans une classe primaire du Valais romand: quand les élèves allophones racontent leur vécu… Mémoire de fin d’études, Haute Ecole pédagogique du Valais.

Parmi les résultats obtenus, ce mémoire met en évidence l’importance de l’accueil lors des premiers jours en classe, en montrant notamment l’intérêt de pouvoir bénéficier d’une

migrants à tous les niveaux, cela a une répercussion sur l’intégration scolaire. La diversité est source de richesse, néanmoins une classe qui accueille trop de migrants est-elle gérable? Tout dépend. Dans certaines situations bien particulières, par exemple des enfants de 12 ans n’ayant jamais été scolarisés, l’intégration totale est inhumaine pour les enseignants, pour la classe et pour les élèves allophones concernés. L’intégration des élèves migrants doit se gérer avec intelligence et il ne faut pas oublier que la problématique est souvent davantage socioéconomique que culturelle. Il s’agit donc d’être pragmatique.

Le mémoire peut être téléchargé depuis www.hepvs.ch/images/stories/recherche/memoire-locher-philippe.pdf

En raccourci Hors-Série L’Hebdo

La littérature suisse en 100 livres L’Hebdo a concocté un outil pour connaître l’ADN littéraire du pays en 100 livres, écrits en langues française, allemande, italienne ou romanche et au fil des siècles. Un choix sélectif, mais précieux pour avoir un bon aperçu des ouvrages essentiels de la littérature suisse. www.hebdo.ch Hors-Série Sciences humaines

Edgar Morin, l’aventure d’une pensée L’excellente revue Sciences humaines livre un HorsSérie spécial sur l’aventure de la pensée d’Edgar Morin, philosophe, sociologue et anthropologue français qui a écrit plusieurs ouvrages consacrés à l’éducation. www.scienceshumaines.com

Propos recueillis par Nadia Revaz

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MITIC

L ecthème: didacticiel au service de la compréhension de l’écrit Après une vingtaine d’années de titulariat au niveau primaire, j’ai eu envie de changement et j’ai commencé la formation complémentaire en enseignement spécialisé. Durant mon parcours professionnel, la problématique de la compréhension de l’écrit a toujours fait partie de mes préoccupations. En effet, les élèves ayant des compétences insuffisantes dans ce domaine sont pénalisés dans toutes les branches scolaires. C’est ainsi que j’ai choisi cette thématique pour mon travail de mémoire.

parole et favorisant l’identification des mots. Le deuxième volet de ce didacticiel est consacré à la compréhension de petits textes. Il propose trois parties fonctionnant sur le même modèle, elles se différencient uniquement par leur niveau de difficulté. A travers différentes activités, cet outil permet d’entraîner code et compréhension. Par la complexification croissante des exercices, il peut être utilisé par les élèves des cycles 1, 2 et 3.

Malgré des méthodes très bien construites et un matériel didactique riche, certains enfants peinent à progresser et n’atteignent jamais un niveau de lecture satisfaisant. Dans ces situations, le recours à des outils d’entraînement variés peut apporter amélioration et motivation. L’informatique, en proposant des activités différentes, peut contribuer à renforcer les compétences en voie d’acquisition. C’est donc logiquement que j’ai choisi de travailler avec un outil numérique: le logiciel Lecthème.

J’ai décidé de travailler la compréhension de l’écrit avec deux élèves de 4P ayant déjà connu un double échec scolaire et bénéficiant d’un programme adapté global.

Les acteurs du projet

Le dispositif J’ai mis en place un dispositif d’entraînement ciblé sur la compréhension en lecture à travers l’utilisation régulière (3 séances de 30 à 45 minutes par semaine) de la partie du didacticiel Lecthème «De la lecture à l’écriture».

Un outil pour entraîner le code et la compréhension Ce didacticiel se compose de deux parties. La première, qui compte cinq types d’activités, concerne surtout les enfants des degrés inférieurs qui entrent dans l’apprentissage. Les différents exercices, basés sur une banque de 544 mots simples, offrent des procédés d’apprentissage sollicitant l’image et la

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www.jocatop.fr > Lecthème

Auparavant, j’ai sélectionné trois tests tirés de la BALE1 évaluant la vitesse de lecture ainsi que la compréhension orale et écrite de phrases. Comme quatrième test, j’ai utilisé une étude de texte afin d’observer l’évolution de la compréhension globale. Les élèves ont passé ces tests puis ils ont vécu une période de 8 semaines d’entraînement avec Lecthème. Enfin, après un temps de transition pendant lequel il n’y a plus eu d’entraînement, ils ont été invités à refaire les épreuves tests.

Une séance d’entraînement Les élèves installent leur casque audio et écoutent le texte choisi en le lisant silencieusement. Lorsqu’ils se sentent prêts, ils ôtent leur casque et affichent l’exercice. Le texte lu préalablement apparaît avec dix mots manquants. Ils doivent le compléter en choisissant chaque fois entre les quatre mots proposés. Quand ils ont terminé, ils relisent le texte afin d’en vérifier le sens. A ce moment-là, ils peuvent encore apporter des modifications. Puis, lorsqu’ils sont sûrs de leur choix, ils cliquent sur «Vérifie tes réponses et clique ici pour les valider». Si le texte est incorrect, seul le nombre d’erreurs est signalé, les fautes ne sont pas mises en évidence, les enfants les cherchent et tentent de les corriger. La possibilité de correction est proposée deux fois, puis le texte correct s’affiche. En fin d’activité, les enfants ont accès à un bilan

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de leur travail, ils voient leur feuille d’exercices avec les erreurs commises ainsi que les corrections apportées. J’interviens dans cette dernière étape. J’observe le bilan avec l’enfant et l’accompagne dans un exercice d’explicitation pour l’aider à découvrir l’origine de ses fautes. Il prend conscience de la nature de l’erreur: mauvais décodage, compréhension incorrecte du mot, irrespect de la ponctuation. A travers la discussion, il est guidé dans la verbalisation de ses stratégies en mettant en évidence leur rôle dans l’optimisation de ses résultats. Enfin, il est encouragé à reformuler sa démarche et à l’utiliser dans les situations futures.

Les résultats Le dispositif mis en place a permis aux deux élèves d’améliorer leurs compétences en compréhension de l’écrit. La fluidité a gagné en efficacité tandis que la reconnaissance

des mots et la lecture par groupe de mots ont connu une nette progression. L’entraînement à l’aide du logiciel a également favorisé l’enrichissement du lexique mental ainsi que l’identification et l’utilisation des indices de la ponctuation.

souvent des histoires sans grand intérêt pour leur âge. Les élèves réalisent les exercices en complète autonomie, ils ont la possibilité de choisir le texte à travailler et font un travail réflexif devant leur bilan. J’ai constaté qu’ils se sentaient vraiment responsables, attribuant leurs réussites à leurs compétences personnelles.

Quelques avantages du logiciel Son utilisation est aisée, l’accès aux différentes rubriques se fait de manière simple et le graphisme est agréable et sobre. Les textes proposés sont intéressants, le vocabulaire utilisé n’est pas trop complexe et les histoires sont courtes sans être d’un niveau trop enfantin. Cet aspect est très important, car il est impensable de travailler la lecture avec des élèves d’une dizaine d’années en leur proposant des textes de début d’apprentissage qui relatent bien

En raccourci Publication IRDP

A chaque séance de travail, j’ai observé une grande motivation chez mes élèves qui s’installaient devant leur écran avec un plaisir manifeste et peinaient parfois à quitter leur poste en fin d’activité.

Conclusion Ce matériel numérique constitue un très bon dispositif d’apprentissage, il permet d’aborder les notions de manière originale, de différencier les activités, et offre un éventail d’exercices intéressants en lien avec les objectifs visés. Cependant, il reste un outil parmi les autres et c’est bien cette diversité qui favorise la progression des élèves de l’enseignement spécialisé.

Modèle d'évaluation adapté au PER Le Rapport scientifique du projet d’épreuves romandes communes, publié récemment par l’Institut de recherche et de documentation pédagogique, met en avant les différentes réflexions menées parallèlement au projet EpRoCom et dont le but premier est de caractériser une évaluation permettant la mesure des objectifs du PER. http://publications.irdp.relation.ch

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Marie-Claire Darbellay

Note 1

Batterie Analytique du Langage Ecrit dont les épreuves ont été réunies par le Groupe Cogni-Science du Laboratoire des Sciences de l’Education de Grenoble.

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Français

R egards croisés sur les animations lecture Arole Françoise Genoud et Cathy Sierro, respectivement ex-enseignante à Ravoire et bibliothécaire à Vex, sont les animatrices-formatrices mandatées par l’Institut suisse Jeunesse et Médias et Arole (Association romande de littérature pour l’enfance et la jeunesse) afin d’accompagner les Ribambelle et les Virus lecture qui voyagent de classe en classe, après des haltes d’un mois environ. Elles sillonnent le Valais romand avec des formations destinées aux enseignants et des animations à la carte permettant d’aborder le livre et ses entours autrement. Le duo a de l’énergie et de l’enthousiasme à revendre et entre Françoise et Cathy s’est nouée une véritable complicité, ce qui démultiplie leurs idées d’animations autour de la lecture. Trois secondes d’inattention et elles papotent entre elles pour s’échanger des références bibliographiques, des idées de nouvelles activités, etc. Même si elles interviennent séparément dans les écoles, en fonction de critères géographiques, elles travaillent en tandem. Cette année, près de 60 classes du canton ont accueilli une Ribambelle (avec des sacs à dos remplis de livres)

Contacts Françoise Genoud, Ravoire 027 722 68 15 frange@netplus.ch Catherine Sierro, Vex 027 207 30 88 ou 079 695 67 54 ca.sierro@bluewin.ch

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élargir à des animations en lien avec le français, l’environnement, etc. F. G.: C’est souvent un coup de pouce qui dynamise même les enfants non-lecteurs. C. S.: La transmission du goût de lire fonctionne entre les classes et à l’intérieur des classes. Si un enfant a aimé un livre, il parviendra, avec ses arguments, à aiguiser la curiosité de ses camarades. Quel est le bénéfice de votre intervention pour les classes? F. G.: En nous accueillant en classe, c’est une autre façon d’aborder le livre, car notre sur la photo, he démarche n’est pas directeuc ga à , ent Cathy Sierro accompagn d, ou ment liée aux apprentisen G e ure. et François les Virus lect et lle sages scolaires. Elle est esbe m les Riba sentiellement ludique et interactive. ou un Virus lecture (contenant 35 liC. S.: Pour exemple, le livre d’Anvres). Les mêmes outils sont propothony Browne intitulé Dans la forêt sés pour l’année scolaire 2013-2014, profonde intègre de nombreuses avec en plus l’arrivée du Virus + références à des contes qui sont pour les grands degrés. cachées dans le texte et dans les images. Les élèves se passionnent Commençons par un petit bilan des très vite pour ces lectures à pluanimations Arole dans les classes du sieurs degrés. Nous invitons les Valais romand… classes au décryptage des livres. Françoise Genoud: Les échos des Certains enseignants ont cette conenseignants sont positifs. Chez les naissance des albums, mais d’auplus petits degrés, le fait de transtres sont ravis de découvrir de noumettre à la classe suivante les sacs velles approches. à dos remplis de livres constitue F. G.: Le livre, c’est un ensemble de une motivation supplémentaire. La références culturelles à décoder et démarche est globalement perçue les enfants aiment ce côté enquête comme complémentaire aux autres de la lecture. Leur offrir la possibiactions de promotion de la lecture lité de rencontrer des auteurs ou et parfaitement compatible avec le des illustrateurs est aussi un enriPlan d’études romand, ce qui nous chissement. Une classe a par exemréjouit. ple reçu Christine Pompéï qui a écrit Cathy Sierro: L’approche correspond une histoire sur la cathédrale de parfaitement aux objectifs du PER, Lausanne et les élèves ont apprécié puisqu’on part d’un album pour ce moment de rencontre privilégié.

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Et vous, comment nourrissez-vous vos animations? C. S.: C’est d’abord un échange entre nous deux, car Françoise a énormément de références autres que les miennes et, de plus, elle est très créative. F. G.: Nous sommes complémentaires, puisque Cathy m’a initiée à la littérature pour les grands degrés que je connaissais moins bien. C. S.: Deux fois par année, toutes les formatrices-animatrices des cantons romands suivent une formation dispensée par Arole, ce qui nous ouvre à d’autres stratégies pour insuffler l’envie de lire. F. G.: Prochainement nous allons découvrir comment l’Association Et patati et patata conçoit ses animations autour du livre, étant donné qu’il y a mille et une façons de procéder qui s’enrichissent mutuellement. C. S.: Les enfants me disent par exemple souvent qu’ils cherchent surtout à comprendre les images et je leur explique que c’est une entrée possible vers le texte, ce qui les rassure. F. G.: Les mots utilisés à l’oral sont aussi une autre porte d’entrée pour lire. Choisissez-vous les livres des Ribambelle ou des Virus? F. G.: Pour Virus +, nous faisons des suggestions, en collaboration avec les enseignants.

C. S.: Pour la Ribambelle et les Virus 1 et 2, les projets nous ont été livrés clés en main, sans les animations, tandis que l’objectif du Virus + est d’impliquer les enseignants dans la sélection d’une partie des livres. Les actions d’Arole autour de la lecture intègrent-elles les bibliothèques? C. S.: C’est bien sûr idéal lorsque la transmission des Virus passe par les bibliothèques communales ou scolaires. Etant bibliothécaire, j’essaie de les impliquer davantage.

Quelques lectures suggérées par Cathy Sierro et Françoise Genoud Ribambelle (Classes enfantines) La petite casserole d’Anatole / Isabelle Carrier. - Bilboquet, 2010 Des nouvelles de mon chat / Gilles Bachelet. – Seuil Jeunesse, 2009 Virus 1 (3 et 4 HarmoS) Comment j’ai appris la géographie / Uri Shulévitz - Kaléidoscope 2010 Dans la forêt profonde / Anthony Browne - Kaléidoscope, 2004 Virus 2 (5 et 6 HarmoS) L’œil du loup / Daniel Pennac, Catherine Reisser - Gallimard Jeunesse, 2012 Le Yark / Bertrand SANTINI, Laurent Gapaillard - Grasset Jeunesse, 2011 Virus + (7 et 8 HarmoS) Un peu de bois et d’acier / Chabouté - Vents d’Ouest, 2012 Alexandre le Gland / Olivier Douzou - Rouergue, 2012 Pour découvrir la variété de l’offre Arole (Nuit du conte, prix Enfantaisie…) www.jm-arole.ch - www.isjm.ch

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F. G.: Les bibliothécaires sont des vecteurs essentiels pour donner le goût de la lecture qui peuvent servir de guides parmi la production foisonnante et offrir des animations différentes autour des livres. Les bibliothécaires et leurs compétences spécifiques sont un appui précieux pour alléger la tâche des enseignants. C. S.: Avec les nombreuses références bibliographiques présentes dans le PER, les bibliothécaires deviennent des personnes-ressources ayant l’avantage de faire partie d’un réseau, celui des bibliothèques valaisannes. Que faudrait-il faire pour que les élèves lisent davantage et mieux? F. G.: Pour ma part, j’explique aux enfants qu’ils peuvent lire certains livres tout seuls, tandis que d’autres nécessitent la médiation d’un adulte pour en saisir pleinement les subtilités. Sans certaines clés, une partie des enfants passent à côté des livres qui ouvrent à l’imaginaire, qui soulèvent des questions, qui contiennent des références… C. S.: Le meilleur atout, c’est l’enseignant. S’il est motivé par les activités autour de la lecture, il parviendra à transmettre le virus. Propos recueillis par Nadia Revaz

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Projet intercentres

Tapis de fleurs et envolée de papillons C’est autour d’un projet commun de décoration que les élèves des écoles de Miège, Venthône et Veyras se sont réunis pour annoncer le printemps. Depuis le 24 avril, leurs créations décorent rond-point et centres des villages. A vos yeux: prêts, partez, feu!

C’est à la tête d’une véritable armée créatrice de 370 têtes blondes de 4 à 12 ans, que les dynamiques maîtresses d’activités créatrices manuelles se sont lancées dans un projet de décoration intervillageoise.

Avec l’aide précieuse de leurs titulaires et enseignantes ACM, les élèves de première enfantine à la sixième primaire ont créé des fleurs et des papillons géants inspirés de diverses photos.

Les localités accueillent des fleurs géantes de toutes les couleurs, alors qu’un envol de papillons rouges animera le giratoire de Veyras.

En accord avec le PER (Plan d’études romand), trois critères ont été imposés aux enfants: original solide résistant aux intempéries. Les fleurs ont été réalisées avec un large choix de matériaux allant du PET au grillage, en passant par tissus, plastiques, bois, fil de fer… puis les fleurs ont été fixées sur des fers à béton de 2 m de hauteur. Les papillons découpés dans du plastique ont été peints et décorés à l’acrylique, aux néocolors et aux feutres indélébiles.

Rond-point décoré pour réunir Miège, Venthône et Veyras.

Ce projet de jardin multicolore intercommunal a pour but de favoriser les échanges entre les trois communes de Miège, Venthône et

Témoignage

Lily Sierro, directrice des écoles de Miège, Venthône et Veyras «Ce projet décoratif est né d’une volonté de créer une dynamique pour relier les écoles de Miège, Venthône et Veyras, tout en laissant chacun amener sa touche personnelle. Chaque fois que je vais dans l’un des centres scolaires, je suis admirative de tant de créativité, notamment à l’occasion des petites expositions qui ont lieu dans les couloirs. Dès lors, j’ai pensé que ce pouvait être une idée de lancer un projet fédérateur au niveau des activités créatrices manuelles. Le résultat a dépassé mes espérances, avec ce jardin de fleurs intercommunal réalisé. Là où j’ai mis ma

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patte, c’est que les parents doivent aller dans le village voisin pour découvrir les réalisations de leur enfant, de façon à ce qu’ils cheminent à pied entre Miège, Venthône et Veyras. Quant à la décoration du rond-point, elle symbolise l’intégration des trois villages. Il est probable que l’image de sa version décorée serve de couverture à l’agenda scolaire de l’année prochaine, de façon à prolonger ce message d’harmonie.» N. Revaz

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Mémento pédagogique

Veyras, déjà sous la houlette d’une seule et même directrice d’école, initiatrice du projet. C’est ainsi que les décorations des élèves seront réparties dans le village voisin. Ainsi, parents et enfants chemineront à la découverte du chef-d’œuvre de leur progéniture. Les enseignantes ACM sur la base de textes d’élèves

Solide

Résitant aux intempéries.

A vos agendas 12-13 juillet 2013 - Orsières Colloque sur les steppes valaisannes Le Jardin botanique alpin Flore-Alpe à Champex-Lac organise les 12 et 13 juillet un colloque tout public à Orsières et une excursion dans le Valais central autour du thème «Trésors des steppes valaisannes». La journée du vendredi sera consacrée à la présentation des caractéristiques et des particularités biologiques et écologiques de la steppe au travers de six conférences. L’excursion du samedi permettra aux participants de découvrir des espèces végétales rares, joyaux de la flore valaisanne, en compagnie de trois botanistes. www.flore-alpe.ch 29-31 août 2013 - Lausanne Colloque: L’enseignement du français à l’ère informatique L’UER Didactique du français de la Haute Ecole pédagogique du canton

de Vaud organise le 12e colloque de l’Association internationale pour la Recherche en Didactique du Français (AiRDF). www.hepl.ch/airdf 15.06-22.09.2013 Champex-Lac Champex-Lac, 10 ans de sculptures Pour sa 10e édition, le Jardin botanique alpin Flore-Alpe invite à une exposition rétrospective Entre Art et Nature dédiée aux 9 artistes ayant exposé de 2004 à 2012.

Chaque artiste présente une installation au Jardin botanique et une installation sur le lac ou ses rives. Cet événement est une invitation à la rencontre entre la sculpture contemporaine dans toute sa diversité et

Consultez aussi l’agenda en ligne www.vs.ch/sft > Résonances, Mensuel de l’Ecole valaisanne > Agenda

un patrimoine naturel d’une grande richesse. Les installations révéleront la créativité de neuf artistes ayant choisi des terrains d’expressions aussi différents que le bois, la pierre, le métal et autres matériaux composites. Elles permettront de découvrir différentes tendances de l’art contemporain de Suisse romande et de Suisse alémanique. www.flore-alpe.ch Jusqu’au 29 septembre 2013 - Maison de la nature, Sion-Montorge Expo Le bêtisier de la nature Cette exposition fait la lumière sur les idées préconçues courantes sur les animaux et les plantes. www.maisondelanature.ch

Les 1er, 2 et 3 octobre - Ancien Pénitencier, Sion Journées expérimentales autour de l’ethnologie à l’Ancien Pénitencier A l’occasion de l’exposition «Si loin et si proche. 100 ans d’ethnologie en Valais», le Musée d’histoire du Valais propose aux élèves de 5-6P et du CO de découvrir de près le travail des ethnologues. Qu’est-ce que l’ethnologie? Quelles sont ses méthodes (enquête, observation)? Peut-on faire de l’ethnologie aujourd’hui en Valais? Grâce à la présence d’un ethnologue et d’un artiste, les élèves trouveront des éléments concrets pour répondre à ces questions. La visite de l’exposition leur donnera ensuite l’occasion de voir des objets illustrant les arts populaires au fil du temps.

Original.

Infos pratiques 1er octobre et 2 octobre (classes du Bas-Valais) - 3 octobre (classes du Haut-Valais) Centre d’expositions de l’Ancien Pénitencier, rue des Châteaux 24, Sion Durée 1 h - Pour les 5-6P et les CO - Activité gratuite, animée par un ethnologue, un artiste et une médiatrice - Réservation obligatoire auprès de Louise Liboutet: 027 606 46 92 ou sc-museesmediation@admin.vs.ch

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Ecole-Culture

A rchivas ou les archives dépoussiérées en ligne Archivas, ce sont huit modules vidéo, sur l’univers des archives, mêlant réalité et fiction. Chacun de ces courts-métrages d’environ 5 minutes invite le spectateur à la découverte de la réalité des Archives de l’Etat du Valais en y ajoutant une dimension supplémentaire, avec la recherche du trésor Supersaxo. Action, romance et suspense sont au programme. De quoi titiller la curiosité des enseignants et surtout celle des élèves. Si l’idée du projet revient à Alain Dubois, archiviste au Service de la culture, la réalisation est signée Daniel Petitjean, administrateur informatique du Grand Conseil valaisan et cinéaste. La dimension didactique des vidéos est indéniable et l’on mesure au fil des images le lien entre la vibration émotionnelle de la grande Histoire et nos petits destins. Les premiers modules aident à comprendre en quoi les archives sont un lieu où se croisent le passé et le présent, qu’elles ne sont pas réservées à un public restreint, que les activités des archivistes sont variées (selon la politique des quatre C: collecter, conserver, communiquer et conseiller), etc. Bref, les vidéos nous font pénétrer dans un univers méconnu, qui méritait ce dépoussiérage audacieux. Comme le souligne avec malice Daniel Petitjean, il fallait sortir les archives du sous-sol de notre imaginaire. Archivas, en rapprochant deux visées centrales du Service de la culture, à savoir valoriser le patrimoine et encourager les activités culturelles, et en le faisant avec un support décapant, bouscule le monde des archives. Evidemment le choix de la démarche associant le sérieux

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Daniel Petitjean (à gauche) et Alain Dubois dans la salle aux trésors…

à la fiction plaît ou déplaît dans le milieu des professionnels, mais ne laisse pas indifférent. Ce n’est donc pas étonnant si l’écho dépasse largement les frontières valaisannes et nationales. Comment est né le projet? Alain Dubois: Nous étions en train de rédiger un guide de gestion des documents pour les unités administratives de l’Etat du Valais, avec toute une partie relative à la préparation des versements d’archives. Dans ce guide, on décrivait comment classer les documents, de quelle manière les conditionner, avec des photos pour illustrer le propos, mais le rendu n’était pas adapté pour un message attractif et vulgarisé. Insatisfait, j’ai imaginé qu’il serait plus judicieux d’utiliser la vidéo. En parallèle, il y avait une opération du traitement des archives du Grand

Conseil et j’en ai profité pour faire part de cette idée, encore floue, à Daniel Petitjean. Sachant qu’il était cinéaste, j’espérais que la graine germerait. Ce fut le cas, puisque trois semaines plus tard il venait avec un premier concept. A partir de là, on a élargi la perspective pour mettre en lumière les archives et le métier d’archiviste. Daniel Petitjean: J’avais déjà conçu des modules didactiques intitulés Le petit Conseil pour expliquer le fonctionnement du Grand Conseil. Pour moi, la démarche d’Archivas se devait d’être différente et c’est pour cela que j’ai eu envie d’intégrer la fiction au projet. A. D.: Comme la matière est a priori austère, c’était une façon de la rendre plus séduisante. Les archivistes ont déterminé le contenu et Daniel Petitjean a complété avec le vernis de la fiction. Nous voulions répon-

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dre à une série de questions: qu’estce qui se cache derrière les archives, qui est le public cible, que font les archivistes, que peut-on consulter? Les autres modules sont consacrés aux chercheurs, au traitement des fonds d’archives et aux généalogistes. Quant au dernier, il est destiné à un usage interne à l’Etat. C’est une manière différente de percevoir les archives… D. P.: Curieux de nature, j’ai découvert ce monde mystérieux et surtout que le bâtiment des Archives cantonales n’était pas réservé aux spécialistes. Sur place, la couleur d’un film s’est imposée à moi, à savoir Fantomas. Ce choix me semblait aussi idéal pour intégrer une certaine intemporalité dans les modules. Ensuite il a fallu se battre pour en faire une écriture commune avec les archivistes… A. D.: Il faut dire que la démarche, totalement originale, avait de quoi déconcerter. Quelles ont été les étapes pour réaliser ces modules? A. D.: Après le travail de préparation qui a duré une année environ, le tournage s’est déroulé sur près d’une semaine dans les locaux des Archives, en vieille ville et à Valère et Tourbillon. D. P.: Le tournage s’est effectué avec des comédiens professionnels bilingues et la participation de jeunes en formation à l’ECAL de Lausanne. Les apprentis médiamaticiens du Service parlementaire et des Archives cantonales ont ensuite collaboré au montage. C’est un vrai travail d’équipe et une histoire d’amitiés. A. D.: Le vernissage d’Archivas a eu lieu le 3 novembre dernier, journée suisse des archives, en présence des comédiens.

A qui s’adressent ces vidéos didactiques? D. P.: L’objectif était de faire comprendre les archives à l’interne de l’Etat, aux communes… La fiction permet également de communiquer auprès d’un plus large public, dont les écoles. A. D.: Les apprentis de l’Administration cantonale ont visionné Archivas et désormais il s’agit de faire connaître les modules aux classes valaisannes. Cela peut aussi les inciter à visiter nos locaux ensuite. Cette année, les Archives participent au festival Hérisson sous gazon avec des ateliers pour les 4-12 ans. Notre but est de sensibiliser au monde archivistique avec des angles d’attaque adaptés aux différents âges. Récemment, nous avons présenté à des collégiens un survol historique de notre canton à travers quelques documents, puis leur avons proposé des ateliers de reclassement en fonction des écritures notamment. C’est une manière de les familiariser aux proximités entre hier et aujourd’hui. Pour exemple, la tablette de cire est l’ancêtre de nos tablettes numériques et les abréviations du Moyen-Age ont des points communs avec nos SMS. Pour avoir accès à des textes très anciens, il faut certes avoir des notions de latin, mais on a tendance à oublier que l’essentiel de ce que nous possédons date du 19e et du 20e siècle. De plus, notre défi actuel c’est la conservation à long terme des documents électroniques. D. P.: Dans notre univers des nouvelles technologies, l’Histoire, à travers les archives, a quelque chose d’attirant. Propos recueillis par Nadia Revaz

Pour visionner les vidéos http://www.youtube.com > rechercher Archivas ou directement http://goo.gl/uZhLY

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Echo de la rédactrice Réseauter en conscience Les réseaux sociaux, une opportunité et/ou un risque? C’est cette question que la Direction des écoles et la Commission scolaire de Sierre avaient choisi d’aborder dans le cadre d’une soirée ouverte aux parents et aux professionnels de l’éducation, en invitant des spécialistes à nourrir la réflexion, sous l’angle de la prévention auprès des jeunes. Sébastien Gendre, responsable de formation et de prévention auprès d’Action Innocence, a livré des pistes pour les adultes qui ignorent tout des réseaux sociaux et y voient seulement le lieu de tous les dangers… La plus simple consiste à être curieux envers ce nouveau mode de réseautage pour mieux le comprendre. Sans connaître les risques, il est difficile d’accompagner les élèvesenfants qui évoluent dans ce monde numérique. Et ceux qui ne sont pas prêts à réseauter virtuellement peuvent commencer par poser des questions aux utilisateurs pour déterminer les différents usages possibles. Pourquoi ne pas jouer du questionnement qui force l’autre à s’interroger sur ses choix: pour quelles raisons postes-tu cette photo sur Facebook? Mieux connaître les pièges ne protège pas totalement, mais permet de réseauter en connaissance de cause. Sans une éducation critique qui englobe ces problématiques contemporaines, les jeunes les plus fragiles entreront dans un univers qui peut s’avérer dévastateur, alors que les réseaux sociaux incluent aussi des dimensions enrichissantes.

Nadia Revaz

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Education physique

D irectives et check-lists sécurité: regard de Vincent Ebenegger Les directives du Département de l’éducation, de la culture et du sport du 31 janvier 2013 relatives à la sécurité et à l’organisation des activités physiques et sportives scolaires précisent, entre autres dans leur préambule, les points suivants: «... L’activité physique et sportive doit se développer dans un milieu sécurisé permettant d’éviter de mettre en danger l’intégrité physique et psychique des élèves» puis «les présentes directives ainsi que les recommandations sous forme de check-lists non exhaustives qui les accompagnent ont pour but de concourir à la prévention des accidents» (cf. check-list ci-contre). Ces directives et check-lists ayant provoqué diverses réactions et interrogations, il nous a semblé intéressant de remonter à la source pour interroger directement l’un des instigateurs de ces nouvelles procédures, Vincent Ebenegger, responsable à l’Etat du Valais, du secteur Sport-Ecole.

En raccourci Sciences humaines

Dossier sur la violence scolaire Plus que de faits spectaculaires, la violence scolaire est faite de microévénements qui se cumulent et détériorent le climat des classes. La revue Sciences humaines consacre un numéro spécial aux paradoxes d’un monde pacifié. www.scienceshumaines.com

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à organiser des activités physiques et sportives contemporaines pour lesquelles on ne trouve pas forcément d’indications dans les manuels officiels. Notre but était donc plus d’aider que de forcer, de sensibiliser encore plus à ces nécessités plutôt que d’imposer. Par ailleurs, ces mesures ne touchent pas uniquement la sécurité des élèves mais également celle de l’enseignant. A titre d’exemple, que se passe-t-il si ce dernier se trouve seul à la piscine avec ses élèves et qu’il fait un malaise? egger, Vincent Eben ue en ur scientifiq collaborate le. co l’é à t or charge du sp

Dans quel contexte ces directives et ces check-lists ont-elles été rédigées? Suite à un mandat de l’ancien conseiller d’Etat Claude Roch demandant de modifier le règlement concernant l’éducation physique à l’école du 27 avril 1977 qui nécessitait une mise à jour sur des aspects importants répondant plus à l’actualité et aux besoins futurs et de l’accompagner de directives relatives aux activités physiques et sportives à risque dont le canton du Valais ne disposait pas, contrairement à d’autres cantons (Ex: Vaud et Fribourg). Quelle était l’intention prioritaire de cette publication? Notre intention était d’une part de rassurer les enseignants en leur fournissant un cadre sécuritaire mais également d’améliorer la qualité de l’enseignement. Les checklists permettent notamment d’aider

Quelles sont les activités touchées par ces directives? Les disciplines ciblées concernent les activités physiques et sportives organisées en dehors du planning normal défini par le plan d’études et qui présentent un certain risque. Une sortie à vélo par exemple demande à un enseignant seul avec sa classe une organisation précise: où est-ce que je me place? Devant le groupe et je ne vois rien de ce qui se passe derrière? A l’arrière et je ne contrôle plus l’avant du groupe. Si tout se passe bien, tant mieux, mais le jour où il y aura un problème, on nous demandera: «Mais pourquoi l’Etat n’a-t-il rien entrepris pour éviter cela alors que des mesures sont en place dans d’autres cantons?». Nous sommes bien évidemment conscients que dans ce cas, prendre et surtout trouver un accompagnant peut s’avérer difficile. Toutefois, la sécurité doit être placée au premier plan. Se conformer aux directives en prenant les mesures spécifiques adéquates peut devenir contraignant pour celui qui n’a jamais travaillé comme cela! Mais globalement

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les directives servent, en plus de l’aspect sécurité, à améliorer la qualité de l’enseignement! A titre d’exemple, derrière l’encadrement demandé pour les journées de ski réside la volonté de permettre au plus grand nombre d’élèves possible de pratiquer, dans les meilleures conditions possibles, ce qui d’un point de vue pédagogique n’est point négligeable. Quelles ont été les premières réactions des directions/enseignants? Les documents avaient été soumis pour consultation à l’interne du Service, auprès de représentants des différents degrés d’enseignement du Haut comme du Bas-Valais ainsi qu’auprès de diverses commissions. Nous avions alors essayé de prendre en compte leurs remarques dans la mesure du possible. Un point a toutefois toujours posé directement problème: les directives pour les sports de neige, plus particulièrement la notion d’encadrement pour le secondaire II. Jusqu’à présent, les étudiants de ce degré scolaire avaient l’habitude de skier/snowboarder par groupe de quatre au minimum et sous consignes. La mise en place des directives implique de revoir l’organisation actuelle des (demi-)journées

de sport de neige. Ainsi, les premières réactions ont été d’annoncer que dans ces conditions les (demi-)journées de sport de neige ne pourraient plus être organisées et qu’elles seraient à l’avenir annulées. Des solutions telles que faire intervenir les enseignants et des gens de l’extérieur ou en utilisant peut-être en dernier recours des élèves majeurs ont été proposées. Nous espérons que les différents établissements trouveront le moyen de continuer à mettre en place ces activités. Par ailleurs, pour ne rien arranger, un reportage de la RTS lors du téléjournal a donné une fausse information à ce sujet: on y parlait d’un adulte pour quatre élèves ce qui n’a jamais été évoqué. Autant dire que cela n’a fait qu’empirer la situation. Autre réaction par rapport aux sports de neige, le point qui demande à l’adulte qui accompagne les élèves d’avoir des compétences requises pour enseigner. Beaucoup de gens ont mal compris le sens de cette phrase. Cette stratégie était volontaire car en restant évasif sur les exigences de titres mais en demandant la présence d’une personne compétente, cela posait un cadre en laissant une certaine flexibilité dans la recherche de ces ac-

Exemple de check-list

Vous trouvez sur ce lien les différentes check-lists proposées: http://animation.hepvs.ch/education-physique > Sécurité / Matériel > Sécurité > Règl.-Direct. EtatVS

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compagnants. En effet, ne rien spécifier pouvait se retourner contre l’Etat en cas de problème (exemple: laisser skier/snowboarder des élèves avec quelqu’un qui n’a pas de compétences techniques) alors qu’imposer la patente ou un diplôme J+S aurait rendu l’organisation des activités de sports de neige quasi impossible. En réalité, nous attendons des gens qui accompagnent les élèves qu’ils possèdent des compétences techniques certaines pour l’enseignement du ski/ snowboard. Un autre exemple, celui de la natation. Selon les recommandations de la Société Suisse de Sauvetage (SSS) 2 personnes par classe sont nécessaires. Toutefois, ce point a soulevé de nombreuses critiques, notamment lors de la dernière assemblée générale de l’Association Valaisanne des Maîtres d’Education Physique (AVMEP). L’argument était le suivant: en allant avec trois classes à la piscine, il faudrait être six personnes, ce qui d’un point de vue organisationnel a été perçu comme irréalisable. Ainsi, après avoir pris en compte cette remarque, nous avons uniquement mentionné dans nos directives qu’il fallait deux personnes, sans aucune précision supplémentaire. Cela laisse part à une certaine interprétation. Au final, notre intention principale est d’avoir une personne qui enseigne et une autre qui surveille depuis l’extérieur du bassin. D’ailleurs, un courrier envoyé récemment à l’ensemble des directions d’école/commissions scolaires précise entre autres que le garde-bains peut fonctionner en tant que deuxième personne même s’il y a trois classes. N’existe-t-il pas un gros risque que les enseignants prennent peur et que finalement, ils n’organisent plus rien et pénalisent ainsi les élèves? Evidemment! Mais si je peux me permettre de donner un conseil, il serait le suivant: il ne faut pas d’entrée se braquer mais plutôt prendre le temps de réfléchir à une

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éventuelle réorganisation et faire ces expériences sur le terrain en essayant de trouver les meilleures solutions possibles. Il sera certainement plus facile à de nouveaux pratiquants du métier d’entrer dans la démarche que de demander à quelqu’un qui a toujours fait «comme ça» de changer sa manière de faire. Conduire une nouvelle voiture après avoir lu le manuel d’utilisation ne décourage pas systématiquement tout le monde à se lancer sur la route. Après quelque temps d’adaptation, tout devient naturel, aisé voire automatique. Les directives mentionnent dans les dispositions générales un certain nombre d’activités, telles que le rafting ou les via ferrata qu’il est interdit de pratiquer dans le cadre scolaire. Toutes les autres activités hors programme scolaire non citées dans le document doivent faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du Département. Des questions telles que «peut-on

pratiquer le tir à l’arc ou l’équitation?» me sont parvenues. A ce sujet, il ne faut pas tomber dans la psychose en ayant peur de pratiquer ce genre d’activités. En effet, si elles sont encadrées par des gens compétents, même si le risque zéro n’existe jamais, il n’y aura aucun problème d’obtenir une autorisation du Service si les conditions cadres sont respectées. La tendance «juridique» actuelle ne provoque-t-elle pas également une crainte de se retrouver au tribunal et forcément coupable d’«avoir fait»? Cette tendance est bien réelle. Mais y a-t-il vraiment plus d’accidents? Plus de condamnations qu’avant? Ou est-ce plutôt juste le nombre de plaintes qui augmentent au final? Pour finir, et pour parler un peu de vous et de votre domaine professionnel au Service de l’enseignement, quels sont vos projets?

Résonances La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988 et à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956, est éditée par le DFS. Edition, administration, rédaction DFS/SFT - Résonances Rue de Conthey 19 - Case postale 478 - 1951 Sion Tél. 027 606 41 59 www.vs.ch/sft > Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne

Photographe Jacques Dussez Conseil de rédaction Florian Chappot, AVEP - http://avep-wvbu.ch Daphnée Constantin Raposo, SPVAL - www.spval.ch Elodie Lovey, CDTEA – www.vs.ch/scj Adrienne Mittaz, AVECO - www.aveco.ch Zoe Moody, HEP-VS - www.hepvs.ch Stéphanie Mottier Fontannaz, AVPES - www.avpes.ch Marie-Josée Reuse, Ass. Parents - www.frapev.ch

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Propos recueillis par Gérard Schroeter

Parution Le 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août. Délai de remise des textes Délai pour les textes: le 5 du mois précédant la parution. Abonnements Consulter le site internet pour le détail des tarifs. ISSN: 2235-0918

Rédaction Nadia Revaz - nadia.revaz@admin.vs.ch - Tél. 079 429 07 01

En plus des différents documents évoqués dans le présent article, j’ai dans un premier temps beaucoup travaillé sur le nouveau concept Sport-Arts-Formation, notamment sur l’élaboration de directives et de critères d’admission en collaboration avec les associations sportives et les institutions de formation artistique. Maintenant que le nouveau concept est mis en place, je souhaiterais éventuellement pouvoir faire évaluer la qualité de nos structures via un audit externe. Développer l’enseignement de la natation reste également une priorité, tout comme les nombreux accords intercantonaux pour les scolarisations hors canton qui se doivent d’être revisités et unifiés. Par ailleurs, une mise à jour de la liste du matériel d’éducation physique subventionné est actuellement en cours de finalisation. Ce n’est donc pas le travail qui manque.

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Données techniques Surface de composition: 170 x 245 mm Format de la revue: 210 x 280 mm Impression en offset en noir et une teinte vive, photolithos fournies ou frais de reproduction facturés séparément pour les documents fournis prêts à la reproduction. Délai de remise des annonces Délai pour les annonces: 15 du mois précédant la parution. Régie des annonces - Impression - Expédition Schoechli impression & communication SA - Technopôle 3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - info@schoechli.com

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Autour de la BD

D es élèves rencontrent Derib dans une galerie sédunoise Une classe de collégiens et une classe de 3-4P de l’école protestante de Sion ont eu la chance de rencontrer Derib, célèbre auteur suisse de bandes dessinées (Yakari, Buddy Longway, Jo…), à la Galerie du Rhône début mai. Les élèves de Stéphanie Duc et Laure Varone à l’école protestante ont lu en classe des BD de Derib et ont rédigé des questions pour préparer la rencontre dialoguée organisée dans la galerie sédunoise. Après le temps des questions-réponses et avant les dédicaces, les enfants dessinent, tout en regardant Derib à l’œuvre. Tous croquent Yakari puis une vache, en jetant un coup d’œil régulier au chevalet. Un élève qui crayonne avec application en essayant de reproduire l’image à l’identique explique: «J’arrive mieux à dessiner quand je peux copier un modèle.» Une autre, dont le trait est très personnel, se dit aussi satisfaite de l’exercice. Et il y a de quoi, car les

parterre e devant un Derib dessin rieux. d’élèves cu

résultats de la plupart des enfants sont assez bluffants. En chuchotant, l’enseignante avoue n’être pas sûre de pouvoir en faire autant. Pour Pierre-Alain Crettenand, galeriste, offrir aux enfants la possibilité de rencontrer un artiste au milieu de ses œuvres est important. Les

Nadia Revaz

élèves en ont donc profité pour visiter l’exposition d’aquarelles et de dessins originaux et inédits de Derib. Quant à l’artiste, il apprécie ces temps de rencontre privilégiés: «C’est toujours agréable de voir des enfants qui s’intéressent à vos BD et qui écarquillent les yeux en vous regardant dessiner. C’était aussi sympathique de discuter avec des étudiants, en option artistique, dont certains espèrent exercer ce métier, et je leur ai dit qu’il fallait avoir du courage et de la persévérance.»  Exposition Derib à la galerie du Rhône à Sion à découvrir jusqu’au 29 juin 2013 - www.galartis. ch/v2/fr/expositions/derib  Exposition autour de la reine de l’Alpe (vaches d’Hérens), avec des œuvres de Derib notamment, à la Médiathèque Valais - Martigny à découvrir jusqu’au 13 octobre 2013 www.mediatheque.ch

Deux classes de Saxon chantent pour l’éducation A l’initiative d’Enfants du Monde, plus de 800 élèves de Suisse romande, du Québec, d’Haïti et du Burkina-Faso ont enregistré des chansons pour défendre le droit à l’éducation pour tous. A l’école primaire de Saxon, les classes de Suzanne Fink Canossa et de Patrizia Tamburrino ont participé à ce projet ayant pour but de soutenir «Les écoles ASIBA», au Burkina Faso. Les élèves ont écrit les paroles sur une mélodie choisie parmi plusieurs proposées, puis les ont illustrées. «Le chanteur K est venu en classe expliquer comment il écrivait ses chansons et donner un petit concert privé, ensuite le guitariste de Marc Aymon nous a préparés pour la séance d’enregistrement à Charrat», raconte avec enthousiasme l’enseignante Suzanne Fink Canossa.

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Après le clip vidéo monté des professionnels, les élèves ont joué en live à Lausanne. Un CD des chansons valaisannes mêlées à Comme des pros… d’autres voix internationales est mis en vente au profit de l’Association suisse basée à Genève. Alors…  Pour voir le clip: http://vimeo.com/compagniezappar  Pour découvrir le projet Une chanson pour l’éducation: www.unechanson.ch

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Secondaire II

S emaine culturelle thématique au LCP: «Même pas peur!?»

Nadia Revaz

Tous les deux ans, le Lycée-Collège de la Planta de Sion propose, sous l’impulsion du recteur Francis Rossier et avec l’investissement sans faille du prorecteur Jean-Pierre Bridel, une Semaine culturelle thématique en lien avec les objectifs du règlement de reconnaissance de la maturité et ceux du LCP, à savoir former des étudiants responsables, cultivés et critiques et les préparer aux formations subséquentes. Cette 4e édition, organisée du 23 au 26 avril et coordonnée par Pierre Pannatier, professeur de français et proviseur, était articulée autour des peurs. Les étudiants de 3e et de 4e année ont pu assister à des conférences données par des universitaires ou autres experts, découvrir les talents de leurs camarades et les leurs, car ils n’ont pas été seulement consommateurs de culture, mais aussi auteurs, acteurs, décorateurs, dessinateurs ou maquilleurs… Si les étudiants étaient au cœur de cette Semaine, rien n’aurait été possible sans la motivation et l’engagement

Sur scène et dans la salle, les étudiants avaient rendez-vous avec la peur au Teatro Comico.

des enseignants d’arts visuels (exposition autour de l’homme-robot…), de biologie («café» à propos des cellules-souches…), de chimie (documentaire sur les nanotechnologies…), de français (rédaction et mise en scène de textes…), d’éco-

Pierre Pannatier, un coordinateur satisfait «Cette Semaine culturelle est une belle occasion d’interdisciplinarité, permettant de créer des passerelles entre les cours et d’atteindre les objectifs autrement. La marque de cette année était l’intégration des sciences à ce programme qui lors des éditions précédentes n’était qu’artistique. Une fois le thème choisi, chaque professeur était libre de participer ou non avec sa classe. La récolte des propositions pour cette édition a rencontré un tel succès que la programmation a été étendue du mardi au vendredi, alors que les autres années elle se déroulait sur trois jours seulement et, en plus, que partiellement. En additionnant les effets de cette manifestation et de celles organisées tout au long de l’année, je pense qu’on parvient à inciter les étudiants à élargir leurs horizons culturels et à s’intéresser à la res publica, en n’étant pas seulement consommateurs mais aussi acteurs, créateurs et débatteurs.»

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nomie (conférence sur la crise européenne…), d’histoire (conférence sur les peurs sociales), d’italien (exposition autour de Dino Buzzati), de physique (ateliers sur la fusion nucléaire), de psychologie (discussion à propos des peurs autour des addictions), des religions (projet en lien avec les espoirs et les craintes autour de la foi)… Et là vous n’avez qu’un aperçu du programme. C’est dire sa richesse et sa variété. Grégory, Chris, Clémence et Diana ont par exemple joué dans Rendezvous avec la peur au Teatro Comico après avoir rédigé les textes dès les premiers mois de l’année scolaire. Grâce aux conseils professionnels d’Ingrid Sartoretti, ils ont appris à transformer leur écriture pour lui donner une dimension théâtrale. Monter sur scène n’était pas une évidence pour eux, car c’était une première, néanmoins ils ne regrettent pas d’avoir franchi ce pas, estimant

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que cette expérience les aiderait de surcroît à gérer le stress lors de présentations orales. Seule chose, si c’était à renouveler, ils s’organiseraient mieux, de façon à prendre leurs marques plus rapidement sur scène. Le LCP n’élargit pas seulement les horizons culturels de ses étudiants, mais les prépare à un engagement citoyen, puisque le dernier jour de la Semaine culturelle avait lieu en parallèle la 21e édition du FAP (Forum annuel de la Planta) consacrée aux enjeux de l’eau.

L’avis de deux étudiants Marion Bourqui, étudiante en 4e année, et Samuel Varrin, étudiant en 3e année, ont vécu cette Semaine culturelle, avec une sensibilité plus scientifique pour elle et plus artistique pour lui. Tous deux ont été à la fois spectateurs et acteurs de la manifestation. Marion a collaboré à la rédaction de nouvelles fantastiques autour de la peur destinées à être publiées et a collaboré à la réalisation des décors d’une pièce de théâtre en cours d’arts visuels, faisant ainsi écho aux textes écrits par une autre classe. Elle a de plus participé à l’élaboration du contenu de l’exposition sur l’homme et la peur de la mort en Egypte antique et était impliquée lors des ateliers en lien avec la fusion nucléaire. Samuel a lui aussi écrit des textes, mais dans le cadre de l’Atelier facultatif d’écriture, et a œuvré à la mise en scène de ses mots

l Varrin. qui et Samue Marion Bour

Le commentaire de Nicole Grieve, responsable des Etincelles de culture à l’école «J’ai assisté à Rendez-vous avec la peur, spectacle de sketches mis en scène au Teatro Comico, avec la collaboration professionnelle d’Ingrid Sartoretti. La représentation était réussie, d’autant que les étudiants avaient eu un coaching sur quelques périodes seulement. Ce qui est intéressant avec ce type de démarche, c’est de permettre à des étudiants qui ne sont pas inscrits à l’atelier de théâtre d’écrire et de jouer, en découvrant l’implication de la collaboration avec les différents métiers, dont les musiciens en l’occurrence. A mon sens, c’est très bien que le dispositif Etincelles de culture à l’école soutienne l’Atelier de théâtre des Creusets tout comme ce type de projet.»

et de ceux de ses camarades au Teatro Comico, avec l’aide et les conseils du comédien et metteur en scène Bernard Sartoretti: ainsi l’étudiant s’est mué en auteur-acteur.

Marion: C’est un thème suffisamment ouvert pour intéresser un grand nombre d’étudiants, même si certains n’ont vu que le côté récréatif de la Semaine.

Que retenez-vous de cette Semaine culturelle? Marion: Tout le programme m’a plu, mais ce que j’ai préféré, c’est la visite de la centrale nucléaire de Mühleberg. C’était une sortie exceptionnelle et de plus étroitement liée à la thématique de la Semaine. J’ai par ailleurs trouvé amusant de réaliser des décors de théâtre, car c’est assez inattendu que l’on demande à une classe de maths forte de jouer aux artistes. Samuel: J’ai beaucoup appris tout au long de la Semaine. Ce qui a particulièrement retenu mon attention, c’est la table ronde sur la 3e correction du Rhône, avec des intervenants issus de milieux professionnels différents qui m’ont permis d’apprendre beaucoup sur le sujet. J’ai aussi trouvé la conférence donnée par un professeur d’histoire de l’Université de Genève sur la peur au travers des siècles très riche et bien vulgarisée.

Le mélange artistique et scientifique autour d’une thématique vous a-t-il semblé approprié? Marion: Totalement. C’est une bonne idée de proposer des expositions d’arts visuels mais aussi des conférences scientifiques par exemple. Samuel: Arts et sciences se complètent bien dans le cadre d’une Semaine culturelle. La peur se prêtait parfaitement à ce double regard.

Le choix du thème vous a-t-il paru pertinent et motivant? Samuel: Au départ, j’avais jugé le thème assez bizarre, mais en fait autour de la peur, on peut évoquer de nombreux aspects et établir des liens avec presque tous les cours.

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Pour une prochaine édition, que changeriez-vous? Marion: J’aurais mieux réparti les conférences tout au long de la Semaine, mais c’était vraiment très bien organisé et le contenu de qualité. Samuel: Peut-être aurait-il été judicieux de parler de la thématique pendant les cours, pour une meilleure compréhension des notions scientifiques dans mon cas… Apparemment cela s’est fait dans certaines classes. Pour le reste, c’était parfait.

Pour en savoir plus sur les activités du LCP www.lcplanta.ch

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Carte blanche

Coup d’jeunes pour d’vieux murs! Nous sommes des collégiens sédunois en 4e année. Dans le cadre de l’option complémentaire économie et droit, nous travaillons sur un projet qui a pour but de réaliser une étude d’efficacité énergétique d’un bâtiment public, à savoir l’aile ouest du Lycée-Collège de la Planta. Cette expérience nous permet d’appliquer la théorie et de développer des compétences concrètes en côtoyant des professionnels.

Un projet écologique et efficace Notre objectif est de réaliser une étude d’impact dans le domaine du développement durable et plus précisément dans celui de l’efficacité énergétique d’un bâtiment public. Notre projet concerne l’isolation de la façade, le remplacement

cette dernière étant une entreprise spécialisée en matière d’énergie du bâtiment. Nous avons également suivi une conférence de M. Michel Bonvin, professeur et responsable énergie à la HES-SO.

ta, ge de la Plan Lycée-Collè . on ti ssocia siège de l’a

des vitres, des cadres et des caissons de stores. Il faut savoir que le bâtiment ouest date de 1972, époque à laquelle économiser de l’énergie n’était pas encore une priorité. Pour ce faire, nous avons établi des alliances stratégiques avec des entreprises spécialisées dans ce domaine, notamment avec ESR l’Energie de Sion-Région et PHYSEOS SA,

Un rapport technique et financier sera finalement présenté au recteur du LCP en juin 2014. Ce dernier pourra ensuite le soumettre au Service des bâtiments du canton. Nous espérons que les spécialistes dudit service le considéreront avec enthousiasme et décideront de l’exploiter.

Création d’une association Pour mener à bien ce projet, nous avons créé une association: Ecod’En (Economie d’Energie). Elle représente plus qu’un vague groupe

Interview de M. Roussin L’Energie de Sion-Région SA a accepté de collaborer pour ce projet par l’intermédiaire de Monsieur Ludovic Roussin qui aide régulièrement les étudiants. L’ESR est une société régionale d’approvisionnement et de distribution d’énergie électrique. Monsieur Roussin, quel est votre travail à ESR? Je m’occupe principalement de la gestion de projets en rapport avec l’énergie. Je conseille également des clients sur les énergies renouvelables et leur efficacité. Quel est votre rôle dans ce projet? Mon premier rôle est d’aider les élèves à réaliser une étude énergétique. Je suis aussi un soutien pour les étudiants en cas de soucis et j’effectue un suivi de l’avancement du projet.

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Qu’apporte, selon vous, le projet aux élèves? Ce projet est très intéressant pour les élèves, car c’est une entrée dans le monde du travail. Ils sont confrontés à la vie professionnelle avec tout ce qu’elle implique, notamment quelques difficultés. De plus c’est une démarche concrète, les étudiants ont des contacts avec des professionnels et leur projet sera exploitable dans le futur, car le travail est effectué de la même manière que dans la réalité. Que pensez-vous de l’implication des élèves? Je trouve que tous les élèves sont très impliqués dans ce projet, ils collaborent tous ensemble et sont intéressés par ce qu’ils font et apprennent. Je remarque également qu’il manque encore un peu d’efficacité, ce qui est probablement dû à leur inexpérience et à leur manque de connaissances. Heureusement tout cela est comblé par leur grande motivation et leur implication.

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d’élèves motivés. Sous la houlette de leur professeure, Mme Ruth Stalder, le groupe juridique a rédigé les assises de l’association: comité de direction, assemblée générale et organe de gestion des comptes. Les statuts, qui regroupent 21 articles, définissent les buts, le financement et le fonctionnement de l’organisation. Chaque membre possède un rôle précis. L’assemblée se réunit autant de fois que les affaires de l’association l’exigent. Les prises de décisions se font démocratiquement et à la majorité simple des membres présents, tel que le prévoit l’article 6 des statuts.

Deux heures avec Ecod’En Il est 14 h, la séance commence. Le président de l’association, Matteo Giorla, prend la parole et présente

Une démarche AàE Ce projet dans le cadre d’Apprendre à Entreprendre nous permet d’approfondir divers aspects théoriques en lien avec notre option complémentaire. En effet nous y abordons des thèmes comme l’énergie, les bases légales et l’économie d’entreprise. Des intervenants (spécialistes HES-SO, professeurs, chefs d’entreprises et rédacteurs) nous apportent une aide précieuse à chaque étape. Concrètement, nous avons rédigé nos statuts, exécuté de nombreux calculs techniques et élaboré nos budgets. La rédaction de cet article nous apporte un premier contact avec les médias. Le rapport final constituera l’aboutissement de notre entreprise.

l’ordre du jour. Les étudiants sont organisés en quatre groupes. Les services technique et financier travaillent aujourd’hui avec Monsieur Roussin qui supervise leurs calculs. Le groupe juridique finalise les statuts de l’association. La section communication rédige la trame de l’ar-

ticle de presse que vous avez sous les yeux, d’après les conseils avisés de Mme Nadia Revaz. 15 h 35: La séance est levée et les étudiants rentrent chez eux. Eliot, Blaise, Morgane et Valentin

Photo de notre groupe lors de la visite de Mimotec SA en compagnie de son CEO M. Lorenz. Mercredi, 14 novembre 2012.

Apprendre à Entreprendre et Développement durable Un exemple concret mené par des collégiens… Ces deux approches ont été parfaitement intégrées dans une activité développée au Lycée-Collège de la Planta à Sion. Outre le développement de l’esprit d’entreprise chez les jeunes et la mise en pratique des acquis scolaires dans un contexte le plus proche possible de la réalité, la démarche Apprendre à Entrependre (AàE) s’attache également à intégrer dans ses actions les principes du développement durable. A travers son projet «Un coup d’jeunes pour d’vieux murs», le Lycée-Collège de la Planta poursuit ces 3 objec-

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tifs tout en intégrant sa mise en œuvre dans le cursus scolaire via un cours à option qui se déroule durant 2 années scolaires. Tout cela s’inscrit dans le cadre d’une démarche globale visant à amener les étudiants à comprendre la complexité du monde, à développer l’esprit critique et à agir de manière responsable. Un exemple à suivre… Stéphane Dayer, délégué Ecole-Economie

Pour en savoir plus: www.ecole-economie.ch

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Spectacle

Vol de la Sion Ouest Airlines depuis Châteauneuf-Sion Les élèves et les enseignants des centres scolaires de Châteauneuf-Sion et Pont-dela-Morge (14 classes) ont présenté du 24 avril au 2 mai un spectacle auquel ont pu assister tous les élèves des écoles enfantines et primaires de la commune de Sion, les parents, les grands-parents, les habitants du quartier… Le public devait d’abord patienter le long du tarmac avec un avant-spectacle. Lors de l’embarquement, les élèves-spectateurs étaient invités à présenter les passeports qu’ils avaient confectionnés.

tarmac… tacle sur le L’avant-spec

formés aussi en acteurs) et au coaching de David Bitschnau, animateur théâtral pour les écoles de la ville, et de Sabine Fleury, maîtresse de rythmique. Tous deux ont opté pour un fil rouge autour de l’aviation, avec des airs de parenté avec le Magicien d’Oz. Heureux de cette collaboration, David Bitschnau et Sabine Fleury relèvent la métamorphose de certains élèves en quelques mois, grâce à cette expérience. Pour Maude Rywalski, enseignante

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à Châteauneuf et hôtesse de la Sion Ouest Airlines, une telle aventure, dans une ambiance moins cadrante, renforce la cohésion entre enseignants, entre élèves… «Le projet est théâtral et chorégraphique, mais c’est bien plus que cela, puisque les élèves ont créé des décors, participé à un concours d’affiches…», ajoute-t-elle, précisant qu’il y a eu des collaborations avec les parents, les conjoints de collègues, le RLC Tipi, l’armée (car il a fallu surveiller l’Alouette sur le tarmac 24 h/24)… Les élèves ont acquis autonomie et confiance, via cette aventure. Florent et Ahmet, métamorphosés en commandants de bord, se disent fiers, avouant toutefois avoir dû surmonter le stress des premières représentations. Pour Charlène et Leila, les hôtesses de l’air, c’est l’amusement qui prime. Sûr que tous conserveront un beau souvenir de cette fin d’année scolaire.

Moment chorégraphique et féerique…

La critique d’après-spectacle Avant le décollage du vol PMCH-9 (www.spectacle-2013.ch), l’équipage et les passagers avaient revêtu leur uniforme de pilote, d’hôtesse de l’air ou leurs tenues issues des quatre coins du globe. L’avion décolle… Le vol se déroule avec suspense (avec les pirates), émotion (avec les passagers), poésie (avec les nuages)… Les spectacles – pardon, les vols – furent agréables, grâce au talent des élèves, des enseignants (trans-

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Jean-Pierre Meyer, directeur des écoles de Sion «Sion propose depuis des années, avec la complicité de Pierre Gillioz, un riche programme d’animation culturelle dans les écoles. Tous les deux ans, un spectacle, organisé par un ou deux centres scolaires, est destiné à l’ensemble des classes de la commune. Ainsi chaque élève devrait avoir l’occasion d’être acteur et de pouvoir ainsi développer d’autres compétences. Certains élèves, pas forcément bons en français ou en maths, peuvent être valorisés à cette occasion. Je suis toujours émerveillé de voir tant de talents. C’est une belle façon de mettre en valeur le travail mené par l’animation théâtrale professionnelle de la Ville et de valoriser la collaboration interdisciplinaire autour d’un projet commun, puisque la rythmique, les ACM, les cours de français… sont aussi au service du spectacle.»

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Rencontre

J ean-Pierre Meyer, directeur des écoles de Sion plus en plus qui veulent s’ingérer dans l’école ou au contraire qui se désintéressent complètement de la scolarité de leur enfant… La Direction doit soutenir les enseignants, en définissant clairement le périmètre de chacun et en dénonçant certaines situations extrêmes. Dans les classes, avec un haut potentiel, un dys-, un multi-dys-, des allophones, les programmes qui s’alourdissent, là aussi il nous faudra trouver des solutions pour éviter la surcharge des enseignants. Fragilisés, ils se sentent très vite dévalorisés.

Issu du milieu enseignant, mais du tertiaire, Jean-Pierre Meyer dirige les écoles enfantines et primaires francophones et germanophones (puisqu’il y a six classes allemandes à Gravelone, une par degré) de la Ville de Sion depuis 2005. Parfaitement bilingue, il a lui-même effectué sa scolarité dans les classes allemandes de Sion. Jean-Pierre Meyer, comment qualifieriez-vous votre activité? Mon travail est extrêmement varié, puisqu’il touche à tous les volets de la société, à l’échelle d’une ville. Le Département s’occupe pour l’essentiel des aspects de formation, aussi mon rôle est surtout lié à la gestion. Il s’agit de répondre à des demandes concernant la prise en charge d’un enfant, la nourriture, les soins, le suivi scolaire, les problèmes de harcèlement, les soucis de démotivation

Directeur des écoles, un métier aux multiples facettes. d’un enseignant, les inquiétudes des parents… Les aspects de gestion de bâtiments et de participation financière, concernant les autres écoles situées sur la Commune, comme les collèges, l’école d’agriculture, la HES-SO ou la cité Printemps, sont aussi du ressort de l’instruction publique de la commune. C’est cette diversité qui fait la richesse, et aussi la difficulté de l’activité. Et c’est aussi ce qui justifie la professionnalisation du métier, et pas seulement à Sion.

, ierre Meyer Pour Jean-P ir en ut doit so la Direction s. nt les enseigna

Qu’est-ce qui est le plus difficile? Au début je n’avais pas de filtres et je me retrouvais confronté à l’ensemble des problématiques, en devant constamment sauter du coq à l’âne. Aujourd’hui, notamment avec Stéphane Germanier comme médiateur scolaire, de nombreux problèmes sont résolus grâce à son intervention directe sur le terrain, ce qui est beaucoup plus efficace. Le collaborateur pédagogique gère tout ce qui touche l’introduction du Plan d’études romand, l’arrivée de l’anglais au primaire, les enseignants débutants, etc. Il est essentiel d’avoir des structures adaptées pour que chacun puisse agir en fonction de ses compétences. A vos yeux, quels sont les défis majeurs de l’école? Je dirais que ce sont les attentes de la société envers l’école. Cette dernière devrait tout faire et répondre à toutes les demandes individuelles. Et du côté des parents, il y en a de

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L'école primaire sédunoise permet-elle de devenir bilingue? Les vrais élèves bilingues sont ceux qui fréquentent les classes allemandes, car Sion est francophone. Les classes bilingues permettent une plus grande sensibilisation à la langue et à la culture de l’autre partie du canton, cependant la généralisation du système est impossible, par manque d’enseignants compétents pour travailler dans ces classes, même si j’estime qu’il ne faut pas forcément être locuteur natif pour enseigner au primaire. Les personnes motivées par l’apprentissage des langues peuvent par ailleurs très bien progresser, même à 35 ans ou plus, en fonction des besoins. Propos recueillis par Nadia Revaz

Site des écoles de la Ville de Sion www.sion.ch/particuliers/ecolesformation.xhtml

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Education musicale

M usique, législation et priorité Prélude Normalement, en fin d’année scolaire, il est de coutume de proposer au lecteur et à la lectrice une réflexion sur leur engagement en faveur de l’éducation musicale dans leur classe pour ce qui est du premier et du second cycle, et, en ce qui concerne le cycle 3, pour l’ensemble de l’établissement dans lequel ils œuvrent. Mais cette fois-ci, nous n’allons pas proposer un bilan précis du nombre de chansons apprises par cœur, de l’adéquation des contenus avec les plans d’étude en vigueur, du sentiment que les élèves ont appris quelque chose, de la satisfaction d’avoir fait un peu de chant tous les jours ou, encore, d’avoir réussi à créer une coordination musicale dans l’établissement scolaire.

Priorité (cycle 1 et 2) Quand paraîtront ces lignes, le projet de loi sur l’enseignement primaire1 aura peut-être passé la première étape au parlement cantonal. Nous avons donc été y jeter un œil, car nous craignions pour la musique.

elles ont la priorité tant qu’elles tournent en rond. Et si elles ne quittent pas leur cercle, aucune autre branche dite molle ou sans dommage2 ne pourra y entrer. Supposons que l’enseignant soit l’agent de police3, et que celui-ci, comme le stipule la loi sur la circulation routière dans son article 274, règle le trafic. Dans ce cas, quel bonheur, la musique fera partie de la vie de la classe. Les élèves pourront non seulement profiter de leur(s) période(s) officielle(s), mais l’interdisciplinarité pourra développer tous ses effets.

chant en particulier» soit le moment d’exception qui le rende quasi… prioritaire.

1

www.vs.ch/Data/vos/docs/2013/04/ 2013.05_Enseignement%20primaire_ LOI_CE.pdf

La même loi, (art. 18, art. 26), prône les équipes pédagogiques et la possibilité d’organiser des activités particulières. Comme cela se passe déjà dans plusieurs établissements5, pourquoi ne pas généraliser la réunion régulière de plusieurs classes pour chanter et, le cas échéant, pour participer à des spectacles dans le cadre local ou régional6?

2

L’éducation musicale en particulier.

3

Comparaison n’est pas raison.

4

www.admin.ch/ch/f/rs/741_01/a27.html

Renforcer les compétences musicales (cycle 3)

Finalement, il semble que des possibilités existent pour que la musique garde son importance. Parmi les articles de loi, nous relevons que la loi de 1962 a été revisitée et qu’on retrouve, sans surprise (art. 2bis, plans d’étude): la priorité est accordée aux branches principales.

Nous avons aussi, par souci de cohérence, jeté le même œil sur la loi du CO du 9 septembre 2009.7 Dans son article 4 (missions et buts), relevons, en particulier, qu’il convient de «consolider et compléter les savoirs acquis par l’élève…, le développement de la créativité…, et l’intégration du CO au tissu social.» Tout un programme, n’est-ce pas?

Faisons une comparaison, si vous le voulez bien. Imaginons donc les branches principales dans un rondpoint figurant la classe. A l’évidence,

Dans ce contexte législatif, il est difficile de parler de priorité, tout doit être mis en place pour que «le cours d’éducation musicale et de

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Postlude A nos fidèles lectrices et lecteurs, particulièrement à celles et ceux qui tentent de mettre en pratique nos propositions, nous souhaitons une bonne fin d’année scolaire et de belles vacances dans la joie de chanter. Jean-Maurice Delasoie et Bernard Oberholzer

Notes

5

Bravo à tous les enseignants concernés!

6

Et pourquoi pas à la fête cantonale de Brigue, vendredi 2 mai 2014?

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www.vs.ch > Présidence > Chancellerie > Législation cantonale > Ecole Science - Culture > Scolarité obligatoire

En raccourci Orientation

Un test gratuit en ligne Kledou propose des tests d’orientation pour les jeunes, les parents, les adultes en réorientation… Les profils se déclinent avec des pourcentages répartis en investigateur, créatif, entreprenant, social, pratique et méthodique. Les résultats peuvent aider à la réflexion et permettre de lancer une discussion. www.kledou.fr

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Espace Mathématique

E space Mathématique: résultats de la 15ee édition La finale du concours «Espace Mathématique», organisée par la Commission1 de mathématiques de l’AVECO (Association valaisanne des enseignants du Cycle d’orientation), a eu lieu au CO de Leytron le 24 avril dernier (cf. résultats ci-dessous). Chaque année, une trentaine de classes de première année du CO du Valais romand participent à cette aventure. Pour cette 15e édition, comme cela avait été le cas pour les 10 ans, le concours s’est enrichi d’une finale centralisée permettant aux classes (3 classes de niveau 1 et 3 de niveau 2), ayant obtenu les meilleurs résultats lors de la phase préliminaire, de s’affronter. Au vu de l’importance de la tâche à gérer pour chacun des 5 problèmes sur une durée totale de 45 minutes, les

flexion. en pleine ré Une équipe

élèves devaient s’organiser en atelier, se répartir les tâches, collaborer s’ils voulaient parvenir à trouver les solutions et à rédiger les comptes rendus. «La partie manipulation, avec des emboîtements de pièces à retrouver, était particulièrement intéressante lors de cette finale, car on mesure combien les élèves sont aujourd’hui

Concours de dessins: les fappadingues de Résonances www.frappadingues.ch

habitués à effectuer des essais rapides, comme ils le font en jouant sur ordinateur», commente Hervé Schild, l’un des membres du comité d’organisation. Il ajoute que «les niveaux 2 se sont bien débrouillés, motivés par cette approche ludique et coopérative des mathématiques». De l’avis de Loïc et Nathan, deux élèves ayant participé au concours, l’épreuve était globalement facile, estimant avoir été bien préparés par leur enseignant Jérémie Moret, cependant ils ont trouvé le netquiz un peu plus difficile.

Résultats Niveau 1 1. Classe de Jeanne-Andrée Jacquemettaz, CO Leytron 2. Classe de Virginie Emery, CO St-Guérin Sion 3. Classe de Sabine Michellod, CO Bagnes Niveau 2 1. Classe de Jérémie Moret, CO Troistorrents 2. Classe de Charlotte Brunaud, CO Leytron 3. Classe d’Alain Beetschen, CO Troistorrents Nadia Revaz, avec la collaboration de Jacques Dussez

Note 1

Dessins de Ludovic Campo et Antoine Saudan, 5P, Martigny-Croix (enseignant: Mathieu Moser).

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José Teixeira (CO Leytron, président), Christina Berclaz-Fournier (CO St-Guérin, Sion), Alain Beetschen (CO Troistorrents), Michel Dorsaz (CO Ste-Jeanne-Antide, Martigny) et Hervé Schild (CO Ayent).

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Réflexions

C ODICOVAR: «Visite de classe: courtoisie ou inquisition?» Depuis plusieurs années, la CODICOVAR (Conférence des directeurs des cycles d’orientation du Valais) et le Service de l’enseignement coorganisent un temps de réflexion et d’échanges autour des questionnements scolaires. Cette année, le 25 avril à l’Institut Notre-Dame-deLourdes à Sierre, c’est la thématique des visites de classes qui a été abordée, et l’invitation a été élargie au comité de l’AVECO (Association valaisanne des enseignants du cycle d’orientation), aux membres de l’AVDEP (Association des directrices et directeurs de l’école primaire) et au comité de la SPVAL (Société pédagogique valaisanne). Claude Roch, conseiller d’Etat qui était en charge de l’éducation jusqu’au 1er mai, a prononcé un discours d’ouverture, tout en remerciant les enseignants pour la passion qu’ils mettent dans leur métier et pour la qualité de l’Ecole valaisanne actuelle. Jean-François Lovey, chef du Service de l’enseignement, a pour sa part insisté sur le repositionnement du rôle des inspecteurs et des directeurs d’école, en lien avec les évolutions législatives. Monique Pré et Pierre Pré, de l’IUFM de Lyon et intervenants à la HEPVS, se sont intéressés aux pratiques et aux enjeux des visites d’enseignants. Leur présentation a débuté par le visionnement d’un petit extrait contre-modèle du Maître d’école, film de Claude Berri avec Coluche dans le rôle principal (passage de la visite impromptue du

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Nadia Revaz

Jean, directeur du CO fribourgeois de Jolimont, ont partagé leur expérience de la démarche d’évaluation externe par le Service de l’enseignement obligatoire pour une école de qualité. Celle-ci est fondée sur des standards, avec des critères et des méthodes explicités, pour aboutir à des constats compréhensibles, contrôlables et fondés. Le Service a mis au point une stratégie, en s’inspirant d’instruments existant en Bavière, pour recueillir des indicateurs fiables, utiles aux directions pour le bon fonctionnement des écoles, incluant tous les acteurs et les partenaires. L’évaluation, qui inclut des enquêtes et des visites des bâtiments et des classes pour observer l’enseignement, n’est qu’une étape dans le développement de l’école, étant donné qu’ensuite, c’est la direction d’école qui utilise ce qui peut l’aider dans le pro, a évoqué on cessus d’amélioration de Ly de l’IUFM Pierre Pré, de s visites le re la qualité. Les éléments nd re ur des pistes po uctives. tr ns liés aux accords sur les obco s se de clas jectifs et actions seront eux communiqués au Service, afin Ils ont surtout mis en évidence la de dégager une politique scolaire nécessité de clarifier au préalable commune. Pour Philippe Jean, cette les objectifs de la visite, privilégiant approche est intéressante, parce pour leur part l’observation, l’anaqu’elle «permet un arrêt sur imalyse et le conseil. Les deux formages» et il relève que ses visites sont teurs soulignent l’importance du perçues par ses enseignants comme partenariat, en développant, avec une reconnaissance de leur travail. les enseignants, une culture de l’évaluation, pour que la visite soit Les débats avec les directeurs ont perçue comme un espace hors memis l’accent sur le besoin de co-fornace. mation et d’expertise à acquérir pour que les visites de classes puisFrancine Rey, inspectrice des écoles sent se dérouler dans un climat de du CO pour la partie francophone confiance et de collaboration avec du canton de Fribourg, et Philippe le Service et avec les enseignants. conseiller pédagogique). Les intervenants ont insisté sur l’ambivalence des visites entre pairs, étant donné que les inspecteurs et les directeurs d’école ont été des enseignants et que les visites servent à la fois à conseiller et à évaluer.

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Commentaires croisés Geneviève Constantin, présidente de la CODICOVAR et directrice du Centre scolaire d’Anniviers, et Danièle Tissonnier, collaboratrice pédagogique au Service de l’enseignement, s’occupant plus particulièrement de tout ce qui concerne le Cycle d’orientation, ont été les «têtes pensantes et les chevilles ouvrières» de cette matinée de réflexion, aussi il semblait intéressant de connaître leur perception au terme des présentations et des discussions. Geneviève Constantin-Zufferey «Avec la présentation de ces deux modèles, les visites de classes et l’évaluation externe, nous avons une meilleure idée du regard qui sera porté sur les écoles et sur les outils utiles pour en améliorer la qualité. Une nouvelle relation de confiance est à construire entre les enseignants, les directions et l’inspectorat, via des séances de travail, lors de la finalisation de la grille d’observation par exemple. Nous avons besoin de nous former et de définir

Danièle Tissonnier, collaboratrice pédagogique au Service de l’enseignement (à gauche), et Geneviève Constantin-Zufferey, présidente de la CODICOVAR.

un socle commun, mais ensuite chacun apportera sa personnalité.» Danièle Tissonnier «Ce double regard, de l’institution et de la direction d’école, me semble complémentaire pour trouver la zone de confort et de pertinence pour que la visite de classe soit à la

fois une aide et une reconnaissance du travail de chacun, directeur ou enseignant. Ce sont deux processus semblables à des échelles différentes. Il s’agira de co-construire progressivement cette culture commune, en mettant en place des formations, en fonction des besoins, pour favoriser l’échange des pratiques.»

Prix Chronos au Salon du livre Cette année, 2300 participants, juniors et seniors de toute la Suisse romande ont lu les cinq livres proposés dans le cadre du Prix Chronos. La remise des prix a eu lieu le 1er mai au Salon du livre et de la presse à Genève. La cérémonie, animée par JeanMarc Richard, était agrémentée de saynètes tirées des ouvrages gagnants et interprétées par une classe de Granges, la 6P de Pierre-Marie Epiney. Les acteurs en herbe entourent les deux écrivaines lauréates, Martine Pouchain (à gauche) et Christine Arbogast.

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www.prosenectute.ch

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Revue de presse

D ’un numéro à l’autre Enseignement à Genève

Système dual suisse

Sanctions à l’école

Les Américains s’y intéressent

Depuis 2008, l’Etat de Genève s’est doté d’articles de loi clairs sur les sanctions à l’école. Pas pour exclure ou humilier, mais pour «reconquérir l’espace scolaire». Ce gros chantier a permis de rafraîchir des articles de loi datant des années 1940. Cela a permis d’harmoniser les pratiques, de donner plus de légitimité aux sanctions éducatives et de formaliser le droit de recours des parents. Pour les choses graves, le recours est désormais institutionnalisé. Les parents doivent d’abord discuter avec l’enseignant, avant de monter dans la hiérarchie. Le travail de médiation permet de résoudre la majorité des problèmes. Tribune de Genève (19.04)

Voilà à peine quatre ans, un comité d’experts anglo-saxons et allemands de l’OCDE bouclait une enquête sur le système suisse de formation professionnelle. En raison du plein emploi qu’il génère dans un monde secoué par un chômage sans précédent depuis un demi-siècle, le système suisse de formation suscite l’intérêt non démenti des étrangers. Ainsi ces Américains qui ont traversé l’Atlantique pour tenter de comprendre le fameux système dual. Le Temps (30.04)

France, projet de loi

Enseigner en français Alors que tant de réformes majeures attendent de sortir des tiroirs, certains projets de loi ont de quoi surprendre, ou choquer. Ainsi de celui qui prévoit d’autoriser les professeurs à enseigner dans une langue étrangère dans les universités et grandes écoles françaises. L’argument avancé est que, pour attirer les étudiants de Chine, de l’Inde et de Corée, il faut enseigner en anglais, qui serait la seule langue que ces étudiants connaissent et ont envie de connaitre; et que, si nous ne le faisons pas cela, nous serons marginalisés dans l’immense marché du savoir à venir. L’Express – Le blog de Jacques Attali (22.04)

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Technologies au Québec

Vaste étude sur l’iPad en classe Sans exception, les élèves qui travaillent avec un iPad en classe affirment qu’ils ne pourraient plus s’en passer. Mais aucun d’entre eux ne souligne que la tablette favorise l’apprentissage. C’est ce qui ressort d’une vaste enquête menée auprès de milliers d’élèves et d’enseignants du Québec, principalement dans des écoles secondaires. La Presse (1.05)

Belgique

Métier d’enseignant Un jeune enseignant sur cinq quitte la profession dès sa première année. Une étude menée sur la trajectoire des jeunes enseignants francophones a tenté d’affiner les chiffres. On y apprend que tous niveaux d’enseignement obligatoire confondus, 35% des profs quittent le métier durant les cinq premières années de pratique. Trois types de facteurs expliquent cet état de fait. Il y a tout d’abord des facteurs de contexte, on constate, à l’inverse des idées reçues, qu’avoir travaillé la 1re année dans

une école dite «défavorisée» réduit très légèrement la probabilité de sortie. Des facteurs individuels entrent aussi en ligne de compte, tel le diplôme obtenu. Et enfin, le facteur «conditions d’emploi». RTBF (2.05)

Etats-Unis

La bataille de l’écriture cursive L’apprentissage de l’écriture liée n’est plus obligatoire à l’école dans 45 Etats sur 50. Mais la contre-attaque s’organise au nom de l’héritage culturel. La Caroline du Nord vient d’adopter une loi imposant l’écriture cursive au même titre que les tables de multiplication. La Californie et la Géorgie ont déjà agi dans ce sens. L’Indiana et la Caroline du Sud pourraient eux aussi exiger un tel enseignement. Tous craignent l’avènement d’une nouvelle génération d’illettrés, incapables d’écrire et de lire en attaché. Le Temps (13.05)

Internet

L’école au Sud-Soudan Une jeune Soudanaise brille à l’examen primaire Comme les enfants scolarisés au Soudan du Sud, Takwa a passé les examens de fin d'école primaire. Toutefois, contrairement à la majorité d'entre eux, Takwa et sa famille ont été confrontés à des événements qui ont changé leur vie. Ils ont fui leur maison au Soudan et ils ont recommencé une nouvelle vie dans un camp de réfugiés. Sans se laisser démonter, Takwa a continué ses études et a terminé quatrième de tout l'Etat du Haut Nil au Soudan du Sud. AllAfrica (13.05)

L’enseignement à distance séduit les hautes écoles Les plateformes d’enseignement en ligne explosent, offrant davantage de souplesse aux étudiants et professeurs. L’EPFL et les universités romandes se lancent. Les incontournables se nomment Udacity, Coursera, EdX. Largeur.com (14.05)

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Livres

L a sélection du mois Du livre et des écrans Depuis le développement de l’imprimerie, la civilisation occidentale vivait dans la culture du livre comme les poissons vivent dans l’eau, c’est-à-dire sans le savoir. Elle avait à ce point imprégné nos façons de sentir et de penser que nous avions fini par la confondre avec la nature humaine. Les technologies numériques nous ont brutalement confrontés au fait qu’il existe d’autres relations possibles à l’identité, au temps, aux autres, à l’espace et aux apprentissages. Et du coup, nous ne pouvons plus penser l’homme, la culture, l’enseignement et l’éducation de la même façon.

Essais sur l’éducation scolaire Pour un enfant, entrer à l’école, c’est aussi émigrer. Il doit quitter une petite société, sa famille, pour entrer dans une autre société vaste, populeuse, bruyante et impersonnelle, l’école. Entrer dans un nouveau monde, atterrir sur une autre planète. En ce sens, on peut dire qu’il lui sera difficile de réussir à l’école sans réussir aussi l’école, c’est-à-dire réussir à s’y intégrer, à s’y adapter et à s’en faire un petit monde vivable. Tel est le genre d’observations que peut faire Antoine Baby à partir de ce qu’il appelle «la face cachée de la lune», qui n’est qu’un point de vue différent pour observer les réalités de l’école: celui de la sociologie critique. Ce regard particulier l’amène aussi à proposer des correctifs assez radicaux (diversifier les espaces d’apprentissage à l’entrée au primaire, prévoir des espaces d’innovation pédagogique, en finir avec les pédagogies de complaisance…), histoire de donner à l’école publique l’importance et la considération sociales qui lui reviennent. Antoine Baby. Qui a eu cette idée folle? Essais sur l’éducation scolaire. Presses de l’Université du Québec, 2013. Préface de Guy Rocher.

Les livres présentés dans cette rubrique sont disponibles à la Médiathèque Valais. www.mediatheque.ch

cette question, foisonne de pistes et d’expériences éclairantes, tout en analysant les causes et les enjeux d’un véritable phénomène de société. Julie Chupin. Echec scolaire, la grande peur. Décrochage: prévenir, aider, accompagner. Paris: Autrement, 2013. Préface de Philippe Meirieu.

a Citation extraite de l’ouvrage «Dans tous les cas, il s’agira toujours de diversifier sans jamais ghettoïser, de faire en sorte que les voies de la diversité ne soient jamais sans issue. Un peu comme la Toile. Vous voyez ça d’ici, un système scolaire en forme de Web, un ensemble extrêmement diversifié de réseaux en interconnexion constante.»

Serge Tisseron. Du livre et des écrans. Plaidoyer pour une indispensable complémentarité. Paris: éditions Manucius, 2013. a Citation extraite de l’ouvrage «Malheureusement, si les écrans prennent trop tôt la place des activités traditionnelles, l’enfant risque d’être fragilisé par eux et d’échouer à construire une pensée organisée. Et les difficultés scolaires risquent d’être au rendezvous. Car, qu’on le regrette ou qu’on s’en réjouisse, le modèle de la culture du livre restera encore longtemps celui des institutions scolaires.»

Décrochage: prévenir, aider, accompagner Transformer la spirale stérile de l’échec en cercle vertueux, telle est la gageure. Comment aider et prévenir dès les prémisses du décrochage? Quels sont les recours possibles dans et hors les murs de l’école? Ce guide, à destination des parents, des enseignants et de tous les acteurs confrontés à

Et aussi • Muscle tes maths. 150 casse-têtes et remue-méninges. Paris: Nathan, 2013. Dès 10 ans. • Lukas Hartmann (traduit de l’allemand par Génia Catala). Anna annA. Genève: la Joie de lire, 2012 (dès 10 ans).

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a Citation extraite de l’ouvrage «Ces “poly-exclus” de la société sont-ils condamnés à rester dans la marge? Il suffit parfois d’une rencontre, d’une information, d’un conseil pour que le jeune décroché s’accroche, raccroche et finalement s’engouffre dans la voie qui est restée entrouverte.»

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Autour de la lecture

L a Bataille des Livres s’offre une enquête de lecture

Nadia Revaz

Les classes valaisannes ayant participé à la Bataille des Livres se sont retrouvées à Sion pour une journée récréative d’enquête puis de partages interclasses… Au départ, les enseignants accueillis par Zita Bitschnau, membre du comité BdL, reçoivent des enveloppes contenant les énigmes… Suivons la 5P de Bramois emmenée par Caroline Constantin. Départ depuis le Jardin public vers la fontaine, au croisement de l’avenue de la Gare et de la rue des Condémines, pour récupérer le premier indice de l’enquête et obtenir les indications nécessaires afin de poursuivre vers la deuxième étape. «Entre la place de Bex et la place du Dé, je rêve aux Egyptiens devant la pyramide rouge.» L’enseignante sèche et elle n’est pas la seule. Comme l’expliquera ensuite une élève, cette énigme était facile, même si elle avait d’abord cru, comme d’autres, qu’il fallait suivre une piste archéologique. Quelques-uns regardent sur la carte ce qui se situe entre B et D. C’est la tempête sous les crânes… Soudain, une élève regarde l’enseignante, avec le sourire de l’évidence. Bon sang, mais c’est bien sûr… Entre la place de Bex (B) et la place du Dé (D), à Sion, il y a la place du C ou plus exactement celle du Scex. Oui, cependant quel est le lien avec la pyramide rouge? Mystère et boule de gomme. En fait il y a bien une structure pyramidale rouge sur la place, sans les atours de l’Histoire,

La classe de Caroline Constantin à la recherche des indices.

donc bingo! De là, les élèves iront, après avoir décodé un message, non loin de la cathédrale. Et à chaque halte, ils nourrissent l’enquête principale, en contactant des témoins pour comprendre pourquoi des gens disparaissent dans la ville. Les élèves ont apprécié de pouvoir se mettre dans la peau d’un enquêteur. «J’imaginais que ce serait une simple enquête à un endroit fixe, mais c’est encore mieux, car on bouge dans la ville», commente l’un des élèves. L’une de ses camarades en est arrivée à la conclusion suivante à propos des défis: «On cherche des solutions hypercompli-

Site de la BdL: http://bataille-des-livres.ch Capsule vidéo illustrative sur le site de Résonances www.vs.ch/sft > Résonances

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quées, alors que c’est souvent hypersimple.» Comment procéder? Dixit un élève, «pour enquêter, il suffit d’être curieux.» Et l’enseignante dans tout ça? Elle a apprécié ce jeu et s’est amusée de voir ses élèves vivre l’enquête avec un sentiment de réalité. «Les enfants ont beaucoup travaillé en groupe pour résoudre les énigmes», constate-t-elle au terme de l’enquête, juste avant le dénouement mis en scène par des comédiens qui ont aussi joué les témoins au téléphone. Si la classe a été motivée par ce temps ludique, elle l’a également été lors de la BdL proprement dite. «Les livres choisis et les activités proposées étaient intéressants»: ce commentaire d’une élève, qui a vécu deux éditions, semble largement partagé.

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Autour d’une pub

J ournée du lait: affiche gagnante pour une classe sédunoise Avec son affiche sur la Journée du lait (www.swissmilk. ch), la 2CO7 du CO des Collines de Sion a remporté le prix de la catégorie 3 (7e à 9e année). Comment les élèves, guidés par leur enseignant Thierry Giroud pendant les cours de dessin, ont-ils travaillé pour concevoir cette publicité?

Un projet accompagné par une graphiste Thierry Giroud est probablement davantage fier du résultat de la classe que les élèves euxmêmes. Comme il l’explique, le fait que ce soit une participation collective atténue l’enthousiasme des jeunes. Cependant, la plupart d’entre eux ont apprécié ce projet de grande dimension, au sens propre et figuré, même si au départ certains étaient dubitatifs. «Au début, je n’étais pas très convaincu, parce que je ne pensais pas que l’on pouvait arriver à réaliser une telle affiche», commente un élève. Et un autre d’ajouter: «Le plus difficile, c’était de se mettre d’accord sur l’idée, car il a fallu faire des concessions.» Une graphiste est venue coacher les adolescents pour les aider à choisir au milieu d’une première sélection réalisée par Thierry Giroud.

Nadia Revaz

après un vote, les élèves de la 2CO7 ont reproduit l’affiche sur un grand panneau (2 m 60 x 1 m 20). D’autres élèves ont également été associés lorsqu’il s’est agi de peindre, étant donné que cette étape a pris beaucoup de temps. Et l’enseignant de souligner: «Chacun a ainsi apporté sa petite touche pour arriver au résultat final.» L’affiche fut ensuite présentée sur internet et soumise à un double vote, celui du , avec leur es èv public d’internautes et celui él d’ tion ne. Une déléga d, à Lausan ou ir G du jury d’experts. Une déléy rr ie Th enseignant gation s’est rendue à Lausanne un samedi pour la proclama«C’est la graphiste qui nous a aiguiltion des résultats. Et là ce fut une lés sur Popeye, mais cette idée vient bonne surprise, avec le prix pour sa en fait de deux élèves d’une autre catégorie parmi des propositions classe», précise l’enseignant. Une très variées (photomontages, desélève relève que la graphiste a apsins...). Les 2000 francs gagnés seporté son regard de professionnelle, ront répartis entre les 22 élèves de complémentaire à celui de leur prof la classe plus les 2 élèves qui ont de dessin. Ce dernier est d’avis que apporté l’idée et serviront à finance regard extérieur a souvent plus cer la promenade d’école et ses àde portée: pour exemple, il avait à côtés. plusieurs reprises insisté, un peu vainement, sur le fait qu’une affiche Nouveau projet, la 2CO7 se met à la devait pouvoir être comprise au preBD, un travail qui intègre le mouvemier coup d’œil, tandis que lorsque ment, la perspective, le détail des la graphiste a dit la même chose, le expressions, le texte… Ainsi que le message a eu un impact immédiat. note Thierry Giroud, «dessiner implique d’abord de bien observer». Une fois le projet retenu par la classe

Quelques commentaires sur le cours de dessin «Dans le cours de dessin, on peut être créatif.» «A l'école, l'enseignant peut me donner des conseils pour mieux dessiner.» «Il faut de bonnes bases pour parvenir à exprimer ce que l’on souhaite.»

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L’affiche réalisée par la 2CO7 du Cycle d’orientation des Collines de Sion.

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CPVAL

I nitiative Minder et CPVAL Le 3 mars 2013, les électeurs suisses ont approuvé l’initiative Minder. Le texte de cette initiative contient la disposition suivante concernant les Caisses de pension: … «Les caisses de pension votent dans l’intérêt de leurs assurés et font connaître leur vote» … L’exercice actif des droits des actionnaires aux assemblées générales nous tient à cœur. Par conséquent, CPVAL ne se contente pas de suivre ses directives de vote reposant entre autres sur les principes de l’investissement responsable des Nations Unies (UN PRI), mais rend également compte sur demande de façon transparente de son vote. Nous résumons ci-après à votre intention les principaux aspects de l’exercice du droit de vote suite à l’approbation de l’initiative Minder.

Organisation Cette obligation supplémentaire faite aux Caisses va demander un effort supplémentaire en travail administratif et en temps. L’ASIP (Association des institutions de prévoyance) estime que la formation des opinions, la définition des consignes de vote… concernant les actions suisses pourraient coûter de 150 à 300 heures par Caisse. Raison pour laquelle CPVAL a signé avec Ethos SA un contrat d’analyse des assemblées générales des sociétés suisses et d’assistance administrative pour l’exercice des droits de vote dont les buts principaux sont les suivants: Fournir à CPVAL un résumé des points particuliers de l’ordre du jour, une analyse et des recommandations de vote pour chaque objet à l’ordre du jour ainsi que des informations générales sur la société.

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Fournir à CPVAL l’assistance administrative pour l’exercice des droits de vote (Documents que la Caisse remplit, signe et retourne à Ethos pour l’exercice des droits). Le coût de ces services se monte à CHF 7500.- par année, ce qui est négligeable compte tenu du fait qu’il comprend également le dialogue qu’Ethos mène directement avec les sociétés.

Directives de vote principales Dividendes: Le dividende est la participation financière de l’actionnaire aux bénéfices de l’entreprise et doit donc lui revenir. Nous votons contre le dividende proposé si la quote-part de distribution est inférieure à 30% sur plusieurs années. Décharge: L’octroi de décharge restreint les possibilités de recours des actionnaires contre les Conseils d’administration (CA). Par conséquent, CPVAL refuse la décharge en cas de faute grave du CA ou s’il existe un soupçon légitime d’actes criminels.

Structure du capital: L’inégalité des droits de sociétariat permet à certains actionnaires d’obtenir un poids disproportionné par rapport au capital engagé. Selon le principe

Patrice Vernier

«une action = une voix», CPVAL s’oppose à l’introduction de catégories d’actions dotées de droits de vote différenciés aussi bien qu’à la limitation des droits de vote. Fusions et acquisitions: Si les acquisitions font partie d’une économie dynamique, elles peuvent également entraîner des pertes importantes. L’approbation de fusions ou d’acquisitions intervient au cas par cas en tenant compte de critères bien déterminés (Valorisation adéquate, stratégie, conflits d’intérêts, impact sur la gestion). Durabilité: CPVAL a la conviction que les entreprises sont particulièrement performantes sur le long terme – et opèrent donc dans l’intérêt des actionnaires – si elles instaurent des processus socialement responsables et les optimisent du point de vue environnemental et économique. Les actionnaires peuvent encourager les entreprises à s’engager dans ce sens. CPVAL soutient également les mesures contribuant à davantage de transparence dans les domaines ESG (Environnemental, social et gouvernance), dans la mesure où il est possible de les mettre en œuvre à un coût raisonnable. Indépendance du CA: Les conflits d’intérêt peuvent conduire à des décisions contraires aux intérêts des actionnaires. CPVAL vote contre l’élection de membres du CA si la majorité du CA n’est pas composée de membres indépendants. Sont considérés comme non indépendants les membres qui représentent un groupe important d’actionnaires, un groupe d’intérêt, qui font partie des fondateurs de l’entreprise, qui sont actifs au sein de l’entreprise depuis plus

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de 12 ans ou encore qui sont membres du comité de rémunération ou du comité d’audit.

Exemple Novartis

Double mandat: CPVAL vote contre les candidats assumant à la fois la présidence du CA et la fonction de CEO. Rémunération: Le système de rémunération peut entraîner un intéressement inadapté qui n’est ni dans l’intérêt de la société ni dans celui de ses actionnaires. CPVAL salue la possibilité de voter sur le rapport de rémunération, introduite ces dernières années par de nombreuses entreprises. Le résultat de ces votes n’étant pas contraignant pour le CA, CPVAL se réserve le droit, en cas de violation flagrante des directives, de voter contre l’élection des membres du CA, de refuser la décharge ou de rejeter le rapport annuel ou financier. Les principes suivants s’appliquent à la rémunération des membres de la direction: Le système de rémunération doit être présenté de manière claire et complète. Les systèmes d’incitation à long terme doivent, si possible, inclure des critères de performance clairs. En outre, le

montant de la rémunération doit être plafonné. La rémunération doit correspondre aux performances fournies et être alignée sur l’augmentation de la valeur à long terme pour les actionnaires. Les indemnités garanties ou soumises à une large marge d’appréciation doivent être évitées. Les contrats prévoyant des rémunérations élevées même en cas de gestion défaillante ne seront pas acceptés.

Pour tout investissement direct, CPVAL est aujourd’hui bien outillée pour faire face aux exigences requises par l’initiative Minder (voir exemple Novartis ci-dessus). Pour chaque action détenue, CPVAL garde une trace de son vote et le tient à disposition de ses assurés qui voudraient le connaître. Reste encore la problématique des placements collectifs pour lesquels la direction de ces derniers exerce le droit de vote. Il est fort probable que pour ces placements également les Caisses devront exercer leurs droits d’actionnaire.

En raccourci Francetvéducation

Saint-Exupéry Antoine de Saint-Exupéry, auteur du Petit Prince, le roman de jeunesse le plus lu au monde, est reconnu autant pour son talent d’écrivain que pour sa passion de l’aviation. Francetvéducation propose un dossier sur sa vie, sa passion de l’aviation et son engagement. http://education.francetv.fr/dossier/antoine-de-saintexupery-o30877 Cahiers pédagogiques

Mieux apprendre avec la coopération Sylvain Connac, responsable de formations d’enseignants à Montpellier et auteur d’un ouvrage sur les démarches et outils de la coopération (Apprendre avec les pédagogiques coopératives, esf) et Stéphanie

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Fontdecaba (prix des enseignants innovants, édition 2012) ont coordonné, pour les Cahiers pédagogiques, un dossier pour mieux apprendre avec la coopération. www.cahiers-pedagogiques.com Dossier d’actualité ifé

Le décrochage scolaire Dans la suite du Dossier sur la prévention précoce du décrochage cognitif (n° 80, 2012), l’Institut français de l’éducation présente les différentes actions de lutte contre le décrochage lorsque celui-ci apparaît, en général aux moments de rupture dans l’enseignement secondaire. http://ife.ens-lyon.fr/vst

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Fil rouge orientation

C édric Vergère, un conseiller en orientation motivé Cédric Vergère, psychologue conseiller en orientation, travaille à 90% au CO de Derborence à Conthey. S’il est à ses yeux un peu tôt pour évaluer les effets de la nouvelle méthode d’éducation des choix (EDC), introduite en 2011 en 1re année du cycle d’orientation, il estime que celle-ci permet surtout d’accélérer le processus et intègre davantage les parents dans la démarche, dont le but est d’apparier progressivement les caractéristiques de l’élève avec celles des métiers possibles. Cédric Vergère, qu’est-ce qui vous a motivé à devenir conseiller en orientation? Etudiant au collège, je m’imaginais enseigner les maths à des adolescents. Ensuite, un peu lassé par la discipline, j’ai découvert la psychanalyse grâce à un prof de français. Intéressé par la thématique, j’ai eu l’opportunité de présenter l’œuvre de Freud dans le cadre d’un travail en allemand, ce qui m’a conduit en faculté de psychologie à l’université. Et de façon à répondre à mon envie première d’être en contact avec des jeunes, j’ai opté pour une spécialisation en «orientation». Au cours de votre parcours d’élève, aviez-vous rencontré un conseiller en orientation? J’avais seulement demandé quelques informations dans ce même CO à Alexis Voide puis à Anne-Rita Chevrier au collège. Tous deux m’ont toutefois laissé une image positive du métier. Je me souviens qu’au CO le conseiller en orienta-

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ion r en orientat ère, conseille Cédric Verg y. he au CO à Cont

tion venait parfois en classe nous parler des métiers et il distillait donc ses conseils au passage, ce qui est fréquent en matière d’orientation. Comment définiriez-vous votre métier? La clé de notre profession, c’est de motiver l’élève pour qu’il sache où chercher les informations utiles et qu’il puisse trouver le métier qui lui correspond. Malgré cette envie, il n’est certes pas toujours simple de stimuler des ados de 15 ans, car certains ont la crainte du monde professionnel, d’autres ne sont pas soutenus à la maison, ont des notes insuffisantes, etc. Est-il facile d’avoir une vision panoramique de tous les choix possibles et d’être en contact avec les entreprises? Cela ne me paraît pas plus complexe que le travail du journaliste

politique par exemple. A nous d’être curieux et en plus on nous facilite l’accès à l’information, puisque nous sommes régulièrement tenus au courant des évolutions des formations et des professions via la Confédération et la documentation de l’OSP. Et pour ce qui est des entreprises et des écoles, nous en visitons régulièrement. De plus, chaque conseiller en orientation organise et accompagne une dizaine de séances Passeport Info. Parfois des associations professionnelles nous contactent aussi pour nous présenter leur domaine.

Qu’est-ce qui a changé avec les nouveaux outils d’orientation? En 1re année du CO, le principal changement concerne la soirée de l’orientation organisée pour les parents d’élèves, avec les titulaires de classes. C’est l’occasion pour nous, conseillers en orientation, de rencontrer les parents et de leur donner les premières informations nécessaires à l’accompagnement de leur enfant dans le processus d’orientation. Avant, cette prise de contact se faisait seulement en 2e année ou en 3e année, selon les établissements. En 2e année, il y a tout le suivi qui est mis en place avec les bilans d’orientation et de compétences. En 3e année, notre action se fait plus ciblée. Avec la nouvelle méthode, les jeunes sont sensibilisés dès leur entrée au CO aux domaines professionnels, ce qui permet d’accélérer ensuite la réflexion sur leurs choix, sans la brusquer. Le cours d’EDD, complété

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par la Journée des métiers et en alternance le Salon des métiers et des formations, permet aux adolescents de découvrir une large palette de métiers possibles. En tant que conseiller en orientation, vous n’avez donc aucun contact avec les élèves de 1re année: n’est-ce pas un peu dommage? Non, car en 1re année les élèves ne sont pas suffisamment avancés dans le processus. Ce cheminement doit d’abord se mettre en place avec les parents et les titulaires, via le cours d’EDC. Et dans la méthode, notre rôle d’appoint est mentionné. Les parents ont le rôle central… Absolument. Avant, ils s’impliquaient parfois seulement en 2e ou en 3e année et se sentaient souvent un peu démunis. Aujourd’hui, si les parents font les activités demandées, ils peuvent accompagner plus efficacement leur enfant. Tous ne se sentent hélas pas concernés. A partir de quel moment intervenez-vous? Au début de la 2e année, je passe dans toutes les classes pour me présenter. En décembre, tous les élèves répondent à un questionnaire en ligne pour savoir où ils en sont dans leurs projets et c’est en général à ce moment-là que l’on repère ceux qui ont des difficultés à s’orienter. Lorsque les titulaires rencontrent les parents de ces élèves lors du bilan qui a lieu entre janvier et février, il est question de notre appui possible. Par rapport à ce qui se faisait avant, je dirais que le dépistage

En raccourci Mur’Art

Musée en plein air Les travaux d’élèves de Sierre/Muraz seront exposés dans la cour de l’école jusqu’au dimanche 16 juin 2013. http://web.ecoles.sierre.ch/muraz

est plus systématique. En moyenne, je rencontre individuellement environ cinq élèves par classe, entre deux et quatre fois. Lors du premier entretien, je pars du guide du choix professionnel pour évaluer où se situe la difficulté. Souvent, ces discussions permettent la mise en place de stages d’été, utiles pour compléter le nombre de stages autorisés dans le cadre scolaire. L’objectif, c’est que chaque élève, par le biais du cours et pour certains avec des consultations individuelles en complément, retienne entre deux et trois idées de métiers susceptibles de lui convenir, voire même quatre ou cinq. Pourquoi faut-il envisager autant de métiers? En 3e année, les jeunes changent souvent d’avis ou optent pour des métiers avec peu de débouchés, aussi s’ils partent sur plusieurs choix, ce sera plus facile. Autre situation, si un jeune rêve de devenir footballeur professionnel, il lui faudra envisager d’autres choix peut-être plus réalistes, même si pour quelquesuns le rêve peut se concrétiser. Autre élément, les adolescents ont souvent une fausse image des métiers, dès lors il est important qu’ils puissent effectuer plusieurs stages. Si les choix sont mûrement réfléchis, l’élève arrive en 3e année avec un maximum de chances. Et comment l’orientation se déroule-t-elle en 3e année? Logiquement, si l’élève ne poursuit pas une formation en école, il doit être prêt à l’automne, avec son CV et sa lettre de motivation, à postuler et passer les tests d’aptitude. Les tests d’aptitude ne sont-ils pas, tout comme la hausse des exigences, un obstacle supplémentaire pour les élèves? Leurs résultats aux tests rejoignent en général les notes, mais les patrons rétorquent que pour eux il est difficile de choisir entre un élève qui a raté le collège avec 3,8, un autre qui a terminé la 3e de CO avec un 5 et un autre encore qui a

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achevé son année d’EPP avec un 4,3. En même temps, souvent les élèves réussissent ces tests et cela peut même les conforter dans leur choix. Pour ce qui est de la hausse des exigences scolaires et professionnelles, il faudrait rapidement prendre du recul pour sortir de cette spirale. J’imagine que les élèves en 3e année ne parviennent pas tous aisément à définir leurs choix professionnels… En effet et c’est avec ceux qui n’arrivent pas à se déterminer que nous nous entretenons en leur faisant passer des tests d’intérêts ou d’aptitudes afin d’affiner leur profil. Avec chacun d’eux, je mène entre trois et cinq entretiens individuels, en principe au cours des premiers mois de l’année scolaire. Entre janvier et mars, il s’agit d’aiguiller ceux qui sont bloqués pour des raisons fort diverses, même si certains on peut les coacher jusqu’en juin, voire en juillet. C’est à ce moment-là que des solutions de transition sont parfois envisagées. L’EPP et les autres offres de transition, comme le semestre de motivation, peuvent aider l’élève à améliorer ses notes ou à gagner en maturité, aussi à mes yeux ces voies mériteraient d’être valorisées et leur complémentarité reconnue. De manière simplifiée, quels sont les ingrédients d’une orientation «réussie»? J’explique souvent aux élèves qu’ils doivent d’abord déterminer leurs intérêts et leur motivation. Ensuite, il s’agit de tenir compte de leurs connaissances scolaires, de leurs compétences et des qualités propres à leur personnalité. Si un jeune a des 6 en classe et qu’il rêve de devenir vendeur, mais qu’il n’aime pas le contact, ce sera un choix inadapté. L’autre point essentiel, c’est le marché du travail. Une réalité quelquefois délicate à admettre quand on a 15 ans. Propos recueillis par Nadia Revaz

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Doc. pédagogique

D VD-R documentaires: les suggestions du mois la croissance programmée Les DVD-R sont à dispode la population mondiale sition des enseignants et (9,2 milliards en 2050) et des étudiants dans les la raréfaction de certaines deux sites de Sion et Stressources naturelles, la Maurice. Par le biais du catalogue online de la Médemande pour les produits agricoles va augmenter en diathèque Valais (RERO-Valais), ceux-ci peuvent être flèche. A partir de 2008, réservés et retirés dans l’un la flambée des prix alides trois autres sites de la mentaires et les révoltes Médiathèque Valais moyenqu’elle a provoquées un ète à lien avec Plan en nant un délai d’au minimum peu partout dans les pays e, qu gi go r plus loin... La fiche péda es pour alle st pi 72 heures (jours ouvrables). pauvres, conjuguée à la s de e èr vendre, sugg crise financière, ont acLeur emprunt est strictement céléré le phénomène. Désormais, réservé à des fins pédagoles gouvernements qui dépendent giques, pour une durée de 14 jours, l’enjeu de la révision de la loi sur majoritairement des importations avec possibilité de 5 prolongations l’aménagement du territoire (LAT), pour nourrir leur population, ceux tant que le document n’est pas résur laquelle vous voterez le 3 mars qui craignent pour leur autosuffiservé par un autre lecteur. prochain (ndlr: votée le 3 mars sance alimentaire, mais aussi les 2013). Pour ses partisans, ce projet multinationales de l’agroalimenpermettra d’éviter un gaspillage du Les enseignants peuvent exprimer taire et les investisseurs internatiosol et de lutter contre la spéculation leurs souhaits d’enregistrement naux (banques et fonds de pension) foncière. Ses opposants, au conpour le jeudi midi précédant la sese ruent sur les terres cultivables traire, dénoncent une spoliation de maine de diffusion de l’émission à partout où elles sont à vendre. Et la propriété privée. Ils craignent l’adresse suivante: documentation. la nécessité nourrit la spéculation. aussi une augmentation des prix pedagogique@mediatheque.ch Ainsi, une nation comme l’Ethiopie, pour les locataires et les propriéqui recourt à l’aide internationale taires. Alors qui faut-il croire? (RTS) LAT: protection du paysage pour nourrir sa population, n’hésite pas à brader ses terres. (Arte) ou injuste spoliation? Invités: Doris Leuthard, Jean-René Fournier, Jean-François Rime, Claude Nicati. Emission Infrarouge, Diffusé sur RTS1, le 13.02.20013 Cote 71(494) LATP

Pour en savoir plus, quelques références utiles

Planète à vendre Y a-t-il trop de zones à bâtir en Suisse? Faut-il les réduire pour mieux préserver notre paysage? C’est tout

Diffusé sur Arte le 26.03.2013 Cote 332 PLAN Comment les pays riches et la finance internationale font main basse sur les terres arables, de l’Arabie saoudite à l’Uruguay, des EtatsUnis à l’Ethiopie. En 2009, 50 millions d’hectares de terres arables ont changé de main dans le monde et des dizaines de millions d’autres sont sur le point d’être cédés. Avec

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Extrait vidéo du documentaire «Planète à vendre» www.arte.tv/fr/planete-avendre/3758592.html Fiche pédagogique du film «Planète à vendre» www.alimenterre.org/ ressource/fiche-pedagogiquefilm-planete-a-vendre

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Hommage

C laude Roch, un homme de réformes! devenir un véritable pôle de formation, situé dans un cadre idyllique! Dans ce domaine, la plus grande réussite de Claude Roch restera incontestablement le rôle central qu’il a joué pour la venue de plusieurs chaires de l’EPFL et la création d’un campus commun avec la HES et Energypolys. Cette attractivité nouvelle est réjouissante et offrira des opportunités d’emplois qualifiés pour de nombreux citoyennes et citoyens du Vieux-Pays.

Claude Roch fait partie de ces individus qui ont rencontré une telle opportunité. Avec humilité, humanité, sérieux, et persévérance, il a saisi à bras-le-corps sa mission de conseiller d’Etat. Son engagement a été constant, du premier au dernier jour de ses trois périodes. Petit à petit, les différentes réformes scolaires se sont concrétisées, notamment HarmoS, la loi sur le cycle d’orientation, la loi sur le statut du personnel enseignant, la loi sur le traitement du personnel enseignant. Toutefois, les fondamentaux qui ont fait et qui font encore le succès de l’Ecole valaisanne ont été précieusement conservés. Cet équilibre subtil entre tradition et modernité est le garant des bons résultats enregistrés par nos élèves. Tout au long de son mandat, Claude Roch s’est également employé à revaloriser la formation professionnelle. Pourtant à la base du succès économique de notre pays, la formation duale connaissait, à la fin des années 90, un certain désamour

Bienvenue à Oskar Freysinger, nouveau conseiller d’Etat en charge de la formation et de la sécurité. Son interview sur les principaux défis de l’Ecole valaisanne paraîtra dans l’édition de la prochaine rentrée scolaire.

fer © Robert Ho

«La politique est l’art de concilier le désirable avec le possible»1. Cette définition, tout homme qui s’engage un jour dans un mandat politique se doit de la garder dans un coin de son cœur et de sa tête.

er , ex-conseill Claude Roch tion, ca du l’é arge de d’Etat en ch t. e et du spor de la cultur

auprès des jeunes. Des initiatives comme le Salon des métiers et des formations «Your Challenge», ou encore l’augmentation de CFC proposés dans notre canton, sans compter le développement des hautes écoles spécialisées, ont redonné goût aux jeunes à se lancer dans un apprentissage. Préoccupation centrale tout au long de ses mandats, Claude Roch a sensiblement amélioré la transition entre l’école obligatoire et l’apprentissage. Les formations tertiaires n’ont pas été oubliées durant ces douze années, elles ont connu au contraire un essor et un dynamisme réjouissants. Elles se sont multipliées et diversifiées dans tout le canton. Les Valaisannes et les Valaisans ne sont ainsi plus forcément obligés de s’exiler pour étudier.

La défense et la mise en avant de la jeunesse a également été un cheval de bataille de l’ère Roch. La création d’un Observatoire cantonal de la jeunesse constitue un fait marquant de ses douze années au gouvernement. Enfin, nous aurons des données objectives pour pouvoir mener au plus près des besoins une bonne politique de la jeunesse. L’action de Claude Roch s’est voulue transversale et globale: il n’a pas privilégié un domaine au détriment d’un autre. Ecole primaire, CO, secondaire I et II, secondaire général et professionnel, HES, HEP, bourses, culture, sport, jeunesse… Jean-Marie Cleusix, secrétaire général  Pour lire l’intégralité du texte: www.vs.ch > Communication et médias > Conférences de presse > 29.04.13 Les années de Claude Roch au Conseil d’Etat valaisan

Note 1

A contrario, les Confédérés et les ressortissants étrangers voient le Valais

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Aristide Briand (1862-1932), homme politique français (président du Conseil, ministre) et lauréat du Prix Nobel de la paix.

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Examens SE

I nformations relatives aux examens cantonaux 2014 Les examens cantonaux 2014 sont organisés selon les modalités suivantes:

4P

Langue 1 et mathématiques

Les notes sont intégrées dans le 2e semestre à raison d’1/5 de la moyenne.

6P

Langue 1 et mathématiques

Les notes sont intégrées dans la moyenne annuelle à raison d’1/5 de celle-ci.

1CO

Langue 2 et sciences

Les notes sont intégrées dans le 2e semestre à raison d’1/5 de la moyenne.

2CO

Pas d’examens

Examens complémentaires en août en cas de résultats insuffisants pour être admis aux études gymnasiales

3CO

Langue1, langue 2, mathématiques et sciences

Les notes sont intégrées dans la moyenne annuelle à raison d’1/5 de celle-ci.

Degrés primaires Les examens de fin d’année 2014 testeront les objectifs et les progressions des apprentissages du PER. Parmi les innovations, une épreuve de production de l’oral (français) en 4P et une épreuve de compréhension de l’oral (français) en 6P seront mises sur pied. L’animation de la HEP proposera, durant l’année scolaire prochaine, des pistes de travail et des modèles d’évaluation pour ces deux axes thématiques (L1 23 et L1 24). Nous vous prions de noter que les attentes fondamentales du PER ne sont pas à assimiler au fundamentum du GRAP et que les épreuves 2014 portent bien sur les progressions des apprentissages. Les genres de textes retenus sont développés dans «S’exprimer en français» et/ou également dans «L’Île aux mots».

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FRANÇAIS Degré 4P / 6H Thèmes retenus pour la production de l’écrit: Le texte qui raconte: Le conte merveilleux Le texte qui argumente: La réponse au courrier des lecteurs Thèmes retenus pour la production de l’oral: Le texte qui règle des comportements: La description d’un itinéraire Le texte qui argumente: Le débat régulé

Degré 6P / 8H Thèmes retenus pour la production de l’écrit: Le texte qui relate: Le fait divers Le texte qui transmet des savoirs: L’exposé écrit Thèmes retenus pour la compréhension de l’oral: Le texte qui transmet des savoirs: L’exposé oral ou l’interview radiophonique

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Examens Français

F rançais au CO: examens cantonaux 2014 Français 1 / Langue écrite L’épreuve Français 1 de langue écrite 2014 portera sur les objectifs et les progressions des apprentissages du PER, langue 1, cycle 3. Elle sera composée de 3 parties, dont chacune vaudra le ¼ de la note globale de l’examen cantonal 2014, et totalisera 60 points.

Partie 1 Production de l’écrit

PE

Regroupements de genres

Genres de texte

3NI

- le texte qui raconte - le texte qui argumente

- la nouvelle réaliste - la lettre argumentative

3NII

- le texte qui raconte - le texte qui argumente

- la nouvelle réaliste - la lettre argumentative

Regroupements de genres

Genres de texte

- le texte qui raconte - le texte théâtral

- le récit fantastique - la comédie

Regroupements de genres

Genres de texte

- le texte qui transmet des savoirs

- l’émission radiophonique thématique

CE 3NI et 3NII

(PE)

(90 minutes, 20 points) CO

Date: 3 juin 2014 L’épreuve portera sur l’un et/ou l’autre des regroupements de genres et genres de texte annoncés ci-contre.

Partie 2 Compréhension de l’écrit

(CE)

3NI et 3NII

Partie 3 Fonctionnement de la langue

écrite et Partie 2 / Compréhension de l’écrit.

(50 minutes, 20 points)

(25 minutes, 20 points)

Date: 11 juin 2014

Date: 12 juin 2014

Français 2 / Langue orale

L’épreuve portera sur l’un et/ou l’autre des regroupements de genres et genres de texte annoncés ci-dessus.

10 autres points de fonctionnement de la langue seront en principe répartis dans les Partie 1 / Expression

Compréhension de l’oral

(CO)

(20 points) Date: le 10 juin 2014 L’épreuve Français 2 de langue orale 2014 portera sur les objectifs d’apprentissage du PER, langue 1, cycle 3. Elle totalisera 20 points et vaudra le ¼ de la note globale de l’examen cantonal 2014. Elle portera sur le regroupement de genres et genre de texte annoncés ci-dessus.

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Examens Sciences

S ciences au CO: examens cantonaux 2014 2014 verra entrer en vigueur un nouveau modèle pour les examens cantonaux de sciences. Ces nouveautés ont pour but d’évaluer de manière plus ciblée la démarche scientifique et de caractériser plus spécifiquement les examens de sciences. Donc dès juin 2014, les examens se présenteront ainsi:

l’encadré) et quelques questions de savoir seront posées par rapport au thème de l’expérience.

3CO: une partie pratique

Les points attribués au questionnaire sur le film vaudront 1/3 des points totaux de l’examen.

L’examen pratique individuel de 3CO a pour but de mettre en pratique les objectifs de démarche de MSN 35 (voir encadré) et d’évaluer des compétences expérimentales telles que:

En 1CO: un examen écrit de 50’ + un questionnaire de 30’ sur un film

Afin de pouvoir préparer les élèves à cette forme d’examen, 5 films avec questionnaire portant sur le programme de 1CO sont mis à disposition sur le site de l’animation de sciences2. Ils peuvent être utilisés comme exercice ou illustration lors d’un cours ou comme évaluation.

En 3CO: un examen écrit de 50’ + une partie pratique individuelle de 20’ Les thèmes pour chaque partie d’examen sont basés sur les contenus du PER (9H pour la 1CO et 11H pour la 3CO), selon la répartition annuelle cantonale valaisanne proposée depuis 2011. Pour les 3CO N1, les Précisions cantonales pour les N11 complètent le contenu du PER.

a Préparation

Ces questionnaires sont des exemples, l’enseignant peut les modifier ou créer dans le même esprit d’autres questionnaires sur d’autres films.

a Déroulement

mener une expérimentation en suivant un protocole; choisir le matériel adapté pour une expérimentation; travailler en respectant les règles de sécurité; observer de manière précise; effectuer des mesures; rassembler les résultats et les présenter correctement (unités,…); différencier les observations des mesures;

MSN 35: Attentes fondamentales L’élève, au cours, mais au plus tard à la fin du cycle:

1CO: une expérience filmée a Déroulement Une expérience sera montrée dans un film de quelques minutes. Les élèves auront un questionnaire à remplir, dont ils disposeront durant tout l’examen. Le film sera passé deux fois et l’élève aura du temps avant, entre et après les visionnements pour répondre aux questions. La majorité des questions porteront sur les aspects de démarche visibles dans l’expérience (voir MSN 35 dans

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face à une situation, énonce une hypothèse pertinente / des hypothèses pertinentes (Niv 2*) imagine une expérimentation et rédige un protocole d’observations et de mesures qui ne fait varier qu’un facteur à la fois réalise un protocole d’observations et de mesures prépare et/ou réalise un protocole d’observations, de mesures et de calculs pour un problème à deux facteurs dépendants [(…)] structure et présente les résultats, en utilisant les arrondis et unités adéquats, dans un tableau / une représentation graphique [(…)] produit un dessin, un schéma pour représenter ses observations discute, débat, de la validité des hypothèses émises (sur la base de modèles) en regard de résultats expérimentaux et de leur précision rend compte d’une tâche scientifique oralement ou par écrit, confronte son avis à celui de ses pairs ou de spécialistes (documentaires, articles,…), argumente son point de vue. *= N1 Valais

PER (2010)

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comparer les résultats aux hypothèses émises; expliquer les résultats en fonction des connaissances acquises; résoudre les problèmes pratiques liés à l’expérimentation. L’examen dure 20 minutes: l’élève tire au sort son expérience et reçoit la fiche de protocole et le matériel; il dispose de 10 minutes seul pour préparer et tester son montage; il passe ensuite son examen durant 10 minutes avec l’enseignant. Il y aura ainsi deux élèves simultanément dans la salle de classe. Pendant ces 10 minutes de passation, l’élève présente son montage à l’enseignant, qui évalue le montage et pose une série de questions à l’élève. Des exemples de questions seront proposés à l’enseignant et porteront prioritairement sur la démarche expérimentale plutôt que sur le savoir en jeu. Les parties pratiques sont les mêmes pour les N1 et pour les N2. Seuls la précision du protocole et le questionnement diffèrent. Les points attribués à cette partie pratique vaudront 1/4 des points totaux de l’examen. Pour l’aspect organisationnel, la partie pratique de l’examen aura lieu au cours d’une semaine fixée avant les examens écrits. Elle pourra se dérouler dans n’importe quelle salle de classe et du matériel scientifique relativement basique sera utilisé. Les directions d’école reçoivent dans le courant du mois de juin 2013 la liste du matériel nécessaire à la réalisation des 7 expériences de l’examen de juin 2014. Un set de matériel est nécessaire par groupe de niveau (2 élèves ne réaliseront pas la même expérience simultanément dans la même salle de classe). a Préparation Sept expériences sont proposées sur le site de l’animation3: elles donnent un thème, le matériel nécessaire et

Sept expériences filmées sont proposées sur le site de l’animation des sciences. Ici avec Adeline Bardou.

un but simple. Ces expériences peuvent être travaillées de différentes manières durant l’année. Pour l’examen final de juin 2014, la commission d’examen sélectionnera trois expériences parmi ces sept. Lors de l’examen, la feuille remise à l’élève comportera le matériel décrit ainsi qu’un protocole plus précis lui permettant de réaliser le montage. Cette sélection d’expériences permet que tous les élèves aient réalisé une fois les montages demandés, sans connaître exactement l’énoncé précis et la mise en situation choisie pour l’examen.

Les enseignants concernés par l’examen cantonal de 3CO en juin 2014 recevront dans le courant du mois de mai 2014 la liste des trois expériences choisies avec la liste du matériel spécifique à ces trois expériences. En attendant cela, l’animation se tient à votre disposition pour tout renseignement complémentaire. Adeline Bardou Animation pédagogique pour les sciences au CO – HEP-VS

Notes

Pour entraîner les évaluations expérimentales, une série d’exemples pour la 2CO et la 3CO est mise également à disposition sur le site de l’animation4. Elles peuvent être parfois plus longues que ce qui sera demandé à l’examen cantonal, mais permettent de mettre l’élève plusieurs fois en situation d’expériences évaluées. Ces évaluations peuvent s’insérer dans des évaluations écrites. Les exemples donnés permettent aussi à l’enseignant de se familiariser avec le type de questions posées dans ces situations.

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Juin 2013

1

www.hepvs.ch > Animation > Sciences de la nature > Cheminements annuels > Cycle 3 > Précisions cantonales pour les N1

2

www.hepvs.ch > Animation > Sciences de la nature > Evaluation > Cycle 3 > Expériences filmées 1CO

3

www.hepvs.ch > Animation > Sciences de la nature > Evaluation > Cycle 3 > Expériences examen cantonal 2014

4

www.hepvs.ch > Animation > Sciences de la nature > Evaluation > Cycle 3 > Evaluations expérimentales 2CO / Evaluations expérimentales 3CO

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La soif d’apprendre devient une ressource vitale dans une société forcée d’innover.

2008 / 2009 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Infos 2008-2009 Les évolutions de l’école Informatique-mathématiques Les outils de l’évaluation La gestion des élèves difficiles Expérimenter le savoir Le temps de l’école A l’école de l’interculturalité Briser les idées reçues sur l’école

N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Infos 2009-2010 Droits de l’enfant - Citoyenneté Structuration de la langue - de la pensée La verticalité (1/2) La verticalité (2/2) Les personnes ressources de l’Ecole valaisanne (1/2) Les personnes ressources de l’Ecole valaisanne (2/2) L’humour à l’école Entraide... entre pairs

2010 / 2011 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Infos 2010-2011 Quantité et/ou qualité Sciences, techniques, technologies Eveil / réveil de la curiosité Comprendre le monde environnant Dyslexie, dysorthographie... Les 10 ans de la HEP-VS Réussite scolaire et… norme L’image de l’enseignant

2011 / 2012 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Eclairage 2011-2012 Métier d’élève Les intelligences multiples en classe Le début du cycle 1 L’école entre tradition et modernité Les utopies pédagogiques La robotique en classe Capacités transversales Approche concrète de l’EDD

2012 / 2013 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai

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En raccourci PédagoPsy

Dossier sur la soif d’idéal

2009 / 2010 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars

André Giordan

Eclairage 2012-2013 Harcèlement entre pairs Lectures en partage Astuces, ruses, stratégies Outils pour gérer les projets Apprendre... à apprendre Cap de l’école à l’horizon 2020 Du Secondaire I au Secondaire II

Jacques Nimier, pédagogue et webmestre du Site Les facteurs humains dans l’enseignement et la formation d’adultes, consacre un dossier sur la soif d’idéal (prof idéal, élève idéal, cours idéal, école idéale…) qui entre en conflit avec la réalité de différentes manières… A lire, que vous préfériez l’idéal ou la réalité. www.pedagopsy.eu Du calme!

Une affiche avec 21 stratégies Conçue à la demande des éducateurs et des intervenants soucieux du bien-être des enfants, cette affiche psychoéducative des éditions québécoises Midi trente présente, de manière colorée et inspirante, 21 stratégies éprouvées pour s’apaiser et retrouver son calme dans les situations qui génèrent du stress, de l’agitation ou de la colère. Le truc du génie: «Je me consacre à une activité qui me demande de la concentration: un château de cartes, un mot mystère ou un jeu de patience, par exemple.» Présidence de la CDIP

Changement annoncé La conseillère d’Etat fribourgeoise Isabelle Chassot, en charge de l’instruction publique, de la culture et du sport, membre de l’AP-CIIP et présidente de la CDIP, reprendra dès novembre la direction de l’Office fédéral de la culture (OFC). Elle succédera à JeanFrédéric Jauslin qui deviendra ambassadeur auprès de l’Unesco et de la Francophonie à Paris en septembre. www.ciip.ch

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