Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, novembre 2012

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Lectures en partage

No 3 - Novembre 2012


Minicroche 5 dans tous ses états ■ Pour la musique et le plaisir de chanter ■ 11 chansons et leur version orchestrale, chantées par un chœur d'enfants de 9 à 14 ans, accompagné par de vrais instruments ■ Partitions pour piano bientôt téléchargeables sur www.editionslep.ch

Minicroche 5 dans tous ses états Paroles et musique : Marie Henchoz Arrangements et direction musicale : Lee Maddeford Illustrations : Annick Caretti 14,5 x 19,5 cm, 36 pages, livre + CD Réf. 935107 ISBN : 978-2-606-01412-4 Prix : CHF 24 – En vente en librairie (dès novembre 2012)

Editions Loisirs et Pédagogie

www.editionslep.ch

Site Résonances En ligne, sur le site de Résonances, vous trouverez des infos, des pdf (depuis 2001) et, nouveauté prioritairement destinée aux nonabonnés, il est désormais possible de commander un numéro, version papier, dans la limite des stocks disponibles. Pour l’heure, les numéros dès septembre 2009 ont été ajoutés au magasin en ligne. La suite de la mue de la revue, version papier et électronique, s’opérera progressivement.

www.vs.ch/sft > Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne


Q uel lecteur êtes-vous? 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10.

Lisez-vous tous les jours? Lisez-vous partout (école, maison, plage)? Lisez-vous sur tous les supports (livre, ordinateur, tablette numérique…)? Lisez-vous beaucoup? Lisez-vous de tout (fiction, documentaire, presse)? Lisez-vous pour le plaisir de lire? Lisez-vous à haute voix à vos élèves? Partagez-vous vos lectures avec vos élèves? Invitez-vous des auteurs en classe? Pensez-vous que la lecture ouvre les portes de la culture (artistique et scientifique)?

«Et si, au lieu d’exiger la lecture, le professeur décidait soudain de partager son propre bonheur de lire.» Daniel Pennac

Vous avez entre 0 et 3 oui… Bon, si vous avez 0 oui, je doute un peu que vous ayez pu lire ces premières lignes, mais gardons-nous toutefois de toute conclusion hâtive. Si vous avez 1 oui et plus, vous êtes vraisemblablement un lecteur sélectif. Vous avez entre 4 et 7 oui… Vous êtes un lecteur médian, un brin ceci, tout en étant un chouïa cela. Vous avez entre 8 et 10 oui… «Omnilecteur» convaincu de la nécessité du partage autour de la lecture, voilà qui peut vous définir. Attention toutefois aux dangers du gavage.

Afin d’exemplifier mon affirmation, je me permets de me référer à mon parcours de lecture. Sur ma route scolaire puis universitaire, j’ai eu la chance de croiser des enseignants très complémentaires. L’un, double maître, puisque nous avons été collègues pendant plusieurs années à Résonances, a surtout renforcé mon goût pour la curiosité. Une autre, ancienne présidente du SER, m’a inculqué un certain sens de l’effort et de l’exigence. Un autre encore m’a permis de découvrir la logique des mathématiques, etc. La joie de la lecture-culture, je la dois surtout à Henri Maître. En classe, Henri Maître nous faisait apprécier autant Corinna Bille que Baudelaire, reliait littérature, peinture, écriture… en nous emmenant visiter des expositions, en invitant des écrivains régionaux ou en nous permettant de participer à des concours littéraires ouverts aux jeunes. Les dictées, avec dictionnaires, étaient l’occasion de découvertes littéraires, par exemple québécoises. Avec lui, les cours d’histoire étaient des ponts jetés entre arts et sciences, sur fond de dates. Sa force c’était la transmission passionnée des savoirs. Plus tard, j’ai rencontré d’autres professeurs qui vivaient l’interdisciplinarité dans leurs cours, ce qui faisait écho à mon besoin de «reliance» (même si je n’avais pas encore lu Edgar Morin). Ces souvenirs lointains me confortent dans l’idée que certains enseignants n’ont pas attendu l’innovation décrétée pour oser leur créativité personnelle et professionnelle. Le partage de la lecture ne se cantonne bien évidemment pas aux périmètres de l’école et n’a pas d’âge ni de frontières. Shkendije Zekaj, étudiante rencontrée dans le cadre d’une interview, m’a donné envie de lire Nicholas Sparks. D’une lecture à l’autre…

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Nadia Revaz

Ma conclusion est la suivante: il n’y a pas un profil unique de lecteur et d’enseignant et c’est tant mieux. Par contre, certaines conditions particulières peuvent favoriser le déclic de la lecture.

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S ommaire

Quel lecteur êtes-vous?

N. Revaz

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Education musicale Français Mémento pédagogique Fil rouge orientation Recherche MITIC Sciences Doc. pédagogique Spectacle interactif Education physique Livres Revue de presse Du côté de la HEP-VS Echo de la rédactrice Echanges linguistiques CPVAL

19 20 21 22 25 28 30 32 33 34 36 38 40 41 42 44

De la créativité (2): perception - J.-M. Delasoie & B. Oberholzer Lire à l’école est important, car… - N. Revaz A vos agendas - Résonances Au cœur du Passeport Info - N. Revaz Les loisirs des jeunes à l’ère du numérique - A. Lieury & S. Lorant MITIC et MSN - F. Ecœur Les animaux fonctionnent-ils tous la même chose? - A. Bardou DVD-R documentaires: les suggestions du mois - Médiathèque Valais - St-Maurice L’eau et la santé dans le monde - Médiathèque Valais - Sion Sport extrascolaire - Le team EP La sélection du mois - N. Revaz & D. Constantin Raposo D’un numéro à l’autre - Résonances Mémoire sur le burn-out des enseignants - N. Jacquemet & N. Revaz A quoi bon… - N. Revaz Le BEL, un travail d’équipe - N. Revaz Prendre une retraite flexible… - P. Vernier

Regard sur les examens 2012 - SE & SFT Les dossiers de Résonances

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L ectures en partage Lire-Dire-Ecrire-Relire-Relier… En grande partie grâce à l’école,

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Apprendre à lire, une partie de plaisir? J. Fijalkow

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Matinée de la lecture: interview de Paulette Piantini N. Revaz/SPVal

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Pourquoi l’école dégoûte-t-elle tant d’élèves de la lecture? S. Hoeben

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Regard de Loïc Magnin, apprenti, sur la lecture N. Revaz

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Regard de Shkendije Zekaj, étudiante, sur la lecture N. Revaz

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Actualité littéraire romande: une adresse valaisanne N. Revaz

lire entraîne ses jeunes lecteurs-lectrices à faire 1001 découvertes et partages. Ce dossier a pour but d’inciter aux actions de promotion de la lecture de novembre (Semaine, matinée de la lecture), mais également au-delà, via les virusbatailles-défis… pour le plaisir de lire. Une occasion aussi d’en

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Semaine romande de la lecture GPIL SRL/N. Revaz

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Lecture: actions de promotion Résonances

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Maude Thomas et la Semaine valaisanne de la lecture N. Revaz

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La bibliographie de la Documentation pédagogique E. Nicollerat

savoir plus sur la vision des liens lecture-école par deux jeunes adultes «biberonnés» aux livres depuis leur enfance.


A pprendre à lire, une partie de plaisir? Quelle place occupe le plaisir de lire dans l’enseignement de la lecture aujourd’hui? Une place croissante, ce n’est pas douteux. Déjà on en parle, ce qui n’est pas si mal car dans une période pas si lointaine il eût sans doute paru complètement incongru de faire état de «plaisir» quand il était question d’apprendre à lire. Non seulement on en parle, mais on essaie de lui faire une place. Timidement certes, mais le mouvement existe, tant dans les programmes que dans les pratiques. Ainsi, depuis quelques décennies, chaque classe de première année d’école a son coin lecture et, plus récemment, le commerce offre des manuels qui comportent des extraits de livres de jeunesse ou dont les activités sont associées à des livres de jeunesse séparés. Mais quand vat-on au coin lecture? Quand on a fini son travail… de lecture. Le plaisir de lire, celui qui découle des livres, intervient donc après le moment réservé à l’apprentissage. Et dans les nouveaux manuels, où sont les extraits de littérature de jeunesse? En fin de chapitre… quand le travail d’apprentissage est terminé. Le plaisir de lire est donc à nouveau après le temps d’apprentissage. Or, en procédant de la sorte, en séparant le temps d’apprentissage et le temps de lecture, on sépare artificiellement la lecture proprement dite et son apprentissage. De ce fait, la lecture proprement dite est le

J. Fijalkow

moment du plaisir et l’apprentissage? Celui du déplaisir. Le fait que depuis l’Antiquité gréco-romaine l’enseignement de la lecture consiste pour l’essentiel en l’apprentissage du code grapho-phonétique offre toute garantie à cet égard. La lecture pour la langue écrite,

«Apprendre à lire n’est pas un jeu, mais ce ne doit pas être non plus une souffrance.» comme le solfège pour la langue parlée, ou la grammaire pour le texte sont en effet – qui ne le sait? – ce que les enfants détestent le plus à l’école. Ce sont des apprentissages ingrats, source d’ennui pour la plupart, facteur d’échec pour beaucoup. Il faudrait avoir le courage de renverser l’ordre des choses mais, dans nos sociétés policées, l’immobilisme est une vertu et le changement la mère de tous les dangers. Ce que nous proposons donc est tout simplement de renverser l’ordre des choses et de placer la lecture, la lecture véritable, celle qui est source de plaisir, avant, pendant et après l’apprentissage et non plus seulement après. En effet, une acquisition effectuée dans des conditions dont le plaisir est absent risque de déboucher sur une compétence sans lendemain. A la base de cette position il y a la primauté de ce que les psychanalystes appellent le principe de plaisir, qu’ils opposent au principe de réalité, et que les psychologues de leur côté appellent la loi de l’effet. En clair, ce qui permet à l’être humain d’entreprendre une action c’est, d’abord, le plaisir qu’il en escompte. Il en est ainsi pour l’adulte, et pareillement pour l’enfant, encore plus pour l’enfant car il n’a pas encore appris autant que l’adulte à agir suivant le principe de réalité.

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Distinguons trois cas: Dans le premier, l’Ecole répond que ce n’est pas dans sa mission. L’Ecole, traditionnellement, ne fonctionne pas selon ce principe. Elle est concernée par l’apprentissage de la lecture et non par le plaisir de lire. Dans le second cas, «ce n’est pas le moment». Ça viendra tout seul, plus tard, dans une autre instance que l’école, dans un «après l’école» indéterminé. En bref, on renvoie à ailleurs ou à plus tard. Dans d’autres cas encore, elle voudrait mais ne sait pas comment faire car elle est empêtrée dans des traditions et des représentations qui font obstacle à une pédagogie du plaisir de lire. La question du plaisir fait donc problème dans la pédagogie en général et pas seulement pour la lecture. Il faudrait alors, pour être plus précis, ne pas parler du «plaisir de lire», mais des plaisirs de lire car le plaisir de lire se décline de façons diverses: plaisir de l’imaginaire, du rêve, dans le cas d’un écrit de fiction... plaisir proprement littéraire, dans la poésie et au contact d’une langue plus recherchée («magie du langage») plaisir de savoir, plaisir de comprendre, dans le cas d’un écrit documentaire

Le dossier en citations Besoin vs plaisir de lire «Il faut travailler dès l’école maternelle sur le besoin de lire, et non sur le plaisir que peut apporter cette activité. Faire découvrir aux petits que lire est une activité qui est d’abord utile, avant d’être agréable, et qui deviendra vraiment agréable dès qu’on la maîtrisera bien. Surtout leur permettre de découvrir que ce savoir est la clé de tous les autres et que c’est lui qui rend véritablement libre.» Evelyne Charmeux, www.charmeux.fr/aimerlire.html

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Prochain dossier

Ruses et astuces pédagogiques

plaisir d’apprendre à lire, de se sentir compétent, de réussir ce que l’on fait plaisir provenant du sentiment de grandir plaisir de partager son plaisir avec les autres, d’être avec les autres, d’être comme les autres... Il faut se souvenir aussi que les enfants sont très jeunes familiarisés avec de belles histoires, celles qu’on leur lit dans les livres de jeunesse ou qu’on leur raconte. C’est donc sous la forme narrative qu’ils découvrent l’univers de l’écrit. Or, au moment où ils entrent dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, on les coupe de cet univers oral pour les mettre en face d’un langage en miettes qui est très éloigné des belles histoires qu’ils aimaient tant, en renvoyant la lecture à plus tard, «quand tu sauras lire». N’est-ce pas regrettable? Nous avons pu montrer qu’enseigner à lire avec des livres de jeunesse est possible et que les résultats sont plus que prometteurs (Pasa, Ragano et Fijalkow, 2006). Remarquons alors, un peu malicieusement, que la notion même de «plaisir» a sans doute quelque chose d’obscène pour certains responsables éducatifs. Anecdote: un haut responsable de l’Education Nationale m’ayant un jour demandé un texte susceptible de servir de base de départ à un texte d’orientation produit par son institution a en effet tiqué sur le mot «plaisir» que j’avais employé et m’a demandé de le remplacer par «intérêt»... Quand la pruderie se joint à la prudence extrême, la route risque d’être longue. Notons que ceci n’a rien à voir avec la notion d’effort, avec la nécessité de faire un effort pour apprendre à lire. Apprendre à lire n’est pas un jeu, mais ce ne doit pas être non plus une souffrance. Il ne s’agit ici que de la nécessité de prendre pour base le plaisir que l’on peut tirer de la lecture, sans que ce soit nécessairement une partie de plaisir.

Référence bibliographique Pasa L., Ragano S. et Fijalkow J. (2006). Entrer dans l’écrit avec la littérature de jeunesse, Paris: ESF.

( l’ auteur

Contrairement à ce que l’on pourrait penser au premier abord, le fait de placer le plaisir au départ de l’apprentissage n’a rien d’évident. Il est en fait tout à fait contraire aux traditions pédagogiques. De manière générale, l’Ecole ne veut pas ou ne sait pas procéder ainsi. Il n’y a pas de pédagogie du plaisir, en général, et pas du plaisir de lire en particulier. Le plaisir est généralement absent des objectifs pédagogiques.

Jacques Fijalkow Professeur émérite de psychologie, UMR EFTS, Université de Toulouse.

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M atinée de la lecture: interview de Paulette Piantini enseignants de découvrir diverses actions de promotion de la lecture. Il y aura aussi une exposition. J’espère que les enseignants viendront nombreux.

En marge de la Semaine romande de la lecture, la Société pédagogique valaisanne (SPVal) a choisi d’organiser une matinée consacrée au «plaisir de lire à l’école». Un événement avant le démarrage des Eclats de lire dans les classes.

Concernant votre rapport personnel à la lecture, est-ce l’école qui vous en a donné le goût? Oui, en 5e primaire, j’avais une jeune maîtresse qui nous récompensait avec des livres, ce qui me motivait.

Paulette Piantini, pourquoi une matinée de la lecture? Lors des précédentes éditions de la Semaine romande de la lecture, les conféPaulette Piantini, rences du mercredi soir n’avaient pas le enseignante à Ayent. succès escompté. Interpellée par cette faiLa lecture est-elle omniprésente dans voble participation et constatant que les tre quotidien? matinées thématiques organisées par la Pour moi, c’est un besoin et j’ai transmis SPVal répondaient mieux aux attentes, j’en ai parlé au le goût de la lecture à toute ma famille. A l’école, je comité cantonal et, avec le soutien de notre président fais une grande place à la lecture. En ce moment, j’ai Didier Jacquier, c’est ce choix qui a été retenu. un Virus lecture dans ma classe et c’est génial. Lors de la transmission, les élèves ont écouté avec une attenQuelle sera l’articulation de cette matinée? tion rare le début de L’œil du loup. Elle se déroulera en trois temps, avec une conférence, des interventions et des ateliers pour permettre aux Propos recueillis par Nadia Revaz

« Le plaisir de lire à l’école… »

Matinée de la lecture

Ouverte à tous les enseignants

Samedi 17 novembre 2012 à la Salle communale de Martigny Programme Dès 8 h 30 9 h 00 10 h 00 10 h 15

Accueil (cafés – croissants) Conférence de Stéphane Hoeben, consultant en éducation Pause Interventions: - Jacques Cordonier, chef du Service cantonal de la culture - Evelyne Nicollerat, bibliothécaire à la Médiathèque Valais - Paulette Piantini, membre du Groupe de pilotage de la semaine de la lecture 11 h 00 Ateliers: 1. AROLE (Association romande de littérature pour l’enfance et la jeunesse) avec Virus et Ribambelle 2. Lire et faire lire 3. Le défi lecture 4. La bataille des livres 12 h 15 Compte rendu de la matinée et clôture 12 h 30 Apéritif

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Inscription auprès du Secrétariat SPVal Chemin des Brises 22 1958 UVRIER

Tél. 079 297 53 46 Fax 027 203 02 15 E-Mail: spval@bluewin.ch

Délai d’inscription: 9 novembre 2012

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Pourquoi l’école dégoûte-t-elle tant d’élèves de la lecture? A question provocatrice… réponses pro vocare… Comment rédiger un article qui donne envie de lire? D’abord un titre provocateur et ensuite un ensemble de petites informations pour favoriser la lecture «zapping». Profitez-en! Voici 9 causes probables de «dégoût» de la lecture. Bien entendu, on peut en trouver d’autres.

Je vous propose de donner «vie» à cet article: en échangeant avec des collègues; en recherchant d’autres pistes d’actions; en m’envoyant d’autres causes stephane.hoeben@ skynet.be; … Bonne lecture… Zappez sur les 9 pavés!

Apprendre vraiment

Femmes

Dictature du plaisir de lire

Les enfants n’apprennent pas vraiment à lire à l’école. Ils doivent souvent se débrouiller dans les tâches de lecture. L’approche phonologique du code en 1re année leur fait croire que lire c’est dire! D’ailleurs, ils acquièrent souvent le réflexe de la subvocalisation.

L’école est devenue un territoire féminin. Les enseignantes ont tendance à choisir des écrits (textes, livres, revues…) qu’elles aiment. Pauvres petits garçons qui auraient souhaité recevoir des ouvrages destinés à leurs intérêts.

Le monde de l’école impose le plaisir de lire comme un postulat non négociable! Cette posture crée un rapport ambigu avec la lecture à l’école. Heureusement que mon cancérologue ou mon architecte cherchent à comprendre les infos plutôt que le plaisir…

Perfection

Contrôle

Stéréotypie

A l’école, on ne peut pas se contenter de lire «en gros». L’enseignant-e questionnera aussi sur des détails subtils. Dans la vie, sauf situation particulière, je me contente de lire superficiellement!

Chaque fois qu’il lit à l’école, le jeune sait qu’il devra répondre à des questions ou faire un travail. Il ne lit pas pour lui, il lit pour être contrôlé.

On donne régulièrement des livres à lire. Il est beaucoup plus rare de lire des revues, des magazines, des folders ou des fiches… C’est comme si «lire vraiment», cela comportait toujours des chapitres…

Homogénéité

Liberté

Genre de textes

Tous les élèves de la classe lisent souvent le même texte en même temps. Cela ne favorise pas nécessairement les échanges. Imaginez que tout un pays fasse les mêmes excursions chaque week-end.

Dans beaucoup de classes, si on fait le bilan, les enfants choisissent très peu leurs lectures. Il y a d’abord les textes des manuels pour la lecture, la grammaire… Ensuite, il y a les livres obligatoires…

Une très grande partie des activités de lecture portent sur des textes narratifs… Les élèves entrent dans un rapport singulier avec le contenu. Ils s’évadent dans un récit, puis dans un autre... Or, lire, c’est AUSSI comprendre une démarche, une procédure, un développement intellectuel!

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Vous avez, si vous êtes un lecteur «normal», parcouru les «propositions» ci-dessus de plusieurs manières: lecture émotionnelle (je suis d’accord ou pas d’accord), lecture épisodique (je relie à ma vie), lecture argumentative (comment l’auteur développe-t-il ses idées?), lecture… Je vous propose de trouver dans les «pavés» qui suivent celui qui apporte une piste d’action par rapport à chacun des précédents… Pour «jouer», chaque pavé comprend une anomalie linguistique… Allez, lisez, jouez…

Chaqueenseignantpourrait réfléchiràlanotionde compréhension. Ilseraitutiled’apprendre • àdécomposerdesphrasesenidées maiségalementàreconnaître • desinfosexplicites, • desinfosimplicites, • desparaphrases, • desinfoscontradictoires, …

Quel plaisir pour enfants de lire livre • pour en parler dans autre classe; • pour ne rien faire d’autre; • pour afficher infos sur panneau; • pour en parler avec voisin; • pour trouver infos dans projet; • pour bricoler, cuisiner; • pour …

de la chimie… de livre de pédagogie sur le plaisir D’ailleurs, je n’ai pas encore lu sciences, le dessin, la physique… qu’ils aiment les maths, les Je n’attends pas des élèves qu’il aime lire mais qu’il sache! Je n’attends pas de lui monde aimerait-il lire? normal!!! Pourquoi tout le pas lire, je lui réponds que c’est Quand un élève dit qu’il n’aime

Dans un cours sur la lecture rapide, le chargê m’a informê que je devais changer mon rapport à la lecture. Il nous faisait lire en diagonale une premiêre fois le texte. Ensuite, on relisait en soulignant les infos non comprises. Ensuite, on cherchait autour des mots soulignês les infos pour comprendre! A la fin, si on obtenait 8/10 pour la comprêhension, c’était rêussi!

Dent la vie, les individus son appelés à • comprendre l’heure mails et y répondre; • comprendre lait documents administratifs; • comprendre les différences dent les produits deux consommation; • comprendre… An dehors dais loisirs, je ne peux pas m’évader qu’en je lis.

J’ai réuni réuni plein de «miniécrits» pour pour des balades en classe classe. Chacun chacun reçoit • soit des des pensées; • soit des blagues blagues; • soit soit des fiches de jeux; • soit des faits faits divers; • soit des des définitions; • soit des dépliants touristiques; • soit soit soit soit… Ensuite, on on se se promène en en classe et on on partage sa sa «minilecture».

Daans la vvie, chaccun chhoisit ce qu’il veeut lirre… Il ne vienddrait pas l’iidée à monn époouse de m’impposer une lectture pour mon bbien. Ellle chhoisit ses lecttures et moi, les miiennes.

Aller à la fware… Laisser à chakun l’occasion de fouiller dans les coffres à laikture. Chiner, retourner, chwasir… Lire pésiblement… Enfin, se retrouver autour d’un vairre pour échanger sur nos trouvailles respectives… A quand un bistro-lecture avec des tables pour que nos élèves partagent…

Pour les vormations en lecture, j’achète des refues sur l’automopile, sur l’histoire, des pandes dessinées, des textes à susbens, des énigmes, des plagues, des romans boliciers. Halte aux romans, à l’émotionnel, au rêfe, à l’éfasion. Laissez-moi aussi rire, vrémir…

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Que pensez-vous de mes réactions aux pratiques scolaires? J’espère que vous n’aurez pas été importunés par les petites exploitations scolaires… Celles-ci sont inspirées du livre «Fa Fuffit» de Yak Rivais. Retrouvez-les. Cela vous a-t-il facilité la lecture?

Répétition

Sans déterminant

Confusion phonogrammique

p-b et f-v

Homophones

Tout attacher

Une lettre ajoutée

Accents erronés

Lire de bas en haut

A nous de lutter contre le dégoût de lire! A nous de lutter pour l’apprentissage de la lecture compréhension, source d’autonomie et de démocratie dans le monde d’aujourd’hui!

l’ auteur

(

Stéphane Hoeben Consultant en Education (Belgique) www.shdf.be

Le dossier en citations «Si nous savons tous que l’on ne lit pas un Picsou comme un cours de français, il n’en est pas de même pour l’enfant.» Eric Jamet «La promotion de la lecture est l’affaire de tous.» Isabelle Chassot «Pour améliorer la promotion de la lecture, il faut de la patience, de la persévérance et de l’imagination.» Olivier Maradan «La lecture, acte de communication? Encore une jolie blague de commentateurs! Ce que nous lisons, nous le taisons. Le plaisir du livre lu, nous le gardons le plus souvent au secret de notre jalousie. Soit parce que nous n’y voyons pas matière à discours, soit parce que, avant d’en pouvoir dire un mot, il nous faut laisser le temps faire son délicieux travail de distillation.» Daniel Pennac «Un livre est fait de papier et d’encre. Ah oui, et de colle… Mais non. Ce n’est pas tout. Il est fait de beaucoup d’autres choses. Un livre peut être tout autre chose. Un fleuve qui t’emporte, un nuage en mouvement, et toi tu voyages avec lui, une fenêtre sur d’autres mondes.» 101 bonnes raisons d’aimer lire (Editions La Joie de lire)

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«Les animations lecture permettent précisément d’inciter sans contraindre, de respecter l’espace de liberté de chaque enfant et de donner vie à une bibliothèque intégrée à l’établissement scolaire, ou à une bibliothèque extérieure.» Christian Poslaniec «La lecture de la littérature ne doit pas avoir de chemins balisés. Buissonnière, elle se doit d’explorer tous les modes de contact et d’appropriation.» Catherine Tauveron

5 bonnes raisons (dont 2 nulles) d’offrir un livre plutôt que des fleurs lorsque tu es invité: 1. 2. 3. 4. 5.

inutile de chercher un vase pas besoin de changer l’eau impossible de se piquer à ses épines tu peux le lire avant (pas très très poli quand même) tu peux aussi offrir un livre que tu as reçu en cadeau mais que tu n’aimes pas du tout (carrément illégal) Note: oublie tout de suite cette idée si tu veux garder tes amis

En plus, il ne fanera pas comme cette abrutie de marguerite.

Françoise Boucher in Le livre qui fait aimer les livres même à ceux qui n’aiment pas lire. Paris: Nathan, 2011.

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S emaine romande de la lecture Eclats de lire, dis-moi comment tu lis?1 Depuis 2004, la Semaine romande de la lecture propose, chaque année, des réflexions et invite à l’action… Après avoir abordé différents thèmes (jaune, le sens est d’or), un constat (le temps de lecture) et différentes fonctions (lire pour guérir), voici un nouveau terrain de réflexion et d’action: • Quelles stratégies ou quels gestes de lecture pour mieux saisir, comprendre et mémoriser? Un slogan: Eclats de lire: des traces pour mieux saisir... Eclats de lire, comme autant d’extraits qui balisent un parcours de lecture. Repérage et sélection pour de nouvelles pages à créer…

Un genre textuel: le roman policier, le documentaire… Un auteur, un illustrateur, une édition Des personnages, des héros, héroïnes (portraits, actions, pensées) Des espaces, des lieux particuliers, une ambiance, une ville, un pays Une époque spécifique, un moment dans l’histoire, un événement Une question de recherche... Un style, une manière d’écrire.... Un événement, un mouvement, une tendance Un univers, une région, un pays, Un patchwork de… Une sensibilité, Des scènes de vie… …

Différentes entrées… pour repérer des extraits qui méritent une mise en lumière: une nouvelle mise en page… Un thème: l’amitié, les animaux, l’autre, l’ailleurs, le différent…

Le dossier en citations Aimer lire pour lire «C’est sans doute une évidence pour beaucoup de parents, mais c’est pourtant une réalité négligée en classe. Selon une analyse récente, pour que les élèves de collège comprennent mieux les textes qu’ils lisent, il faut chercher à leur donner le goût de la lecture, en donnant plus d’autonomie et de confiance à l’élève.» www.huffingtonpost.fr/2012/05/25/lecture-aimer-lirepermet-de-mieux-lire_n_1545632.html

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Faites connaître vos créations 2012 Renvoyez des photos et des images de vos réalisations «Eclats de lire: fragments pour mieux saisir» www.leser.ch en indiquant/ajoutant: Adresse Références: classe de… Images, affiches…

Note 1

Lecture-écriture «éclatée» à partir du Powerpoint présentant la Semaine de la lecture, avec des pistes pratiques, sur www.le-ser.ch.

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M aude Thomas et la Semaine valaisanne de la lecture Le Groupement valaisan des bibliothèques (GVB), présidé par Maude Thomas-Bourquenez, bibliothécaire à la Médiathèque Valais - Sion, organise la 9e édition de la Semaine de lecture qui se déroulera du 16 au 25 novembre 2012 dans les bibliothèques valaisannes. Pour Maude Thomas, c’est toutefois une première. Le vendredi 16 novembre, le GVB lancera officiellement la 9e édition de la Semaine de lecture des bibliothèques valaisannes. Le thème proposé pour cette manifestation est «Dessine-moi un mouton». Rendez-vous dans «vos» bibliothèques du 16 au 25 novembre 2012 pour découvrir différentes activités et expositions. Maude Thomas, présidente du GVB.

Maude Thomas, tout d’abord, pourquoi avoir un thème différent de celui de la Semaine romande de la lecture, même si on peut facilement les relier? Les thèmes étaient déjà parfois différents. La Semaine romande de la lecture est annuelle et concerne exclusivement les écoles, tandis que la Semaine valaisanne a lieu tous les trois ans et vise un public plus large, en partant de toutes les bibliothèques. Nous dialoguons pour harmoniser les dates, mais parfois nous revendiquons un thème différent, tout en faisant un clin d’œil à notre partenaire romand dans notre communication. Venons-en au choix de «Dessine-moi un mouton»… Le GVB regroupe des bins réalisé da Graphisme bliothèques fort différs ou conc le cadre d’un s rentes les unes des aunt ia ud ét auprès des tres, dont des bibliothèV. CA de l’E ques spécialisées, aussi il nous fallait un thème pouvant être décliné de diverses manières. «Dessine-moi un mouton» peut renvoyer au Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, mais la bibliothèque de l’Ecole cantonale d’art du Valais pourrait l’aborder sous l’angle artistique tandis qu’une autre bibliothèque pourrait choisir de parler d’intégration ou de jouer avec les expressions contenant le mot mouton, etc.

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La thématique est prétexte pour parler lecture et bibliothèques… Absolument. Le GVB choisit un thème cantonal, crée des synergies, se charge de la communication globale et ensuite c’est à chaque bibliothèque qui souhaite participer de faire preuve d’imagination. Cette Semaine est en effet une bonne occasion pour promouvoir la lecture et dépoussiérer quelques clichés vieillots. Non, la bibliothécaire n’est pas vêtue d’un tailleur, avec un chignon, tout le temps en train de dire «chut». Et la bibliothèque ne contient pas que des livres… Ah non! Il y a tellement de documents différents en bibliothèque, il y a des ressources en ligne, il y a bien souvent des accès à Internet. La Bibliothèque-médiathèque de Sierre propose par exemple des liseuses électroniques. Avec le Plan directeur cantonal, la bibliothèque va devenir encore plus un lieu de rencontres, de partages… Question plus personnelle, comment la petite Maude est-elle devenue lectrice? Grâce à ma maman qui était une dévoreuse de livres. Avec une de ses cousines, elle a monté bénévolement la bibliothèque de Nax. Dès lors, en dehors des heures d’école, je l’accompagnais… Propos recueillis par Nadia Revaz

www.gvbvalais.ch

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R egard de Loïc Magnin, apprenti, sur la lecture Que lisez-vous? Loïc Magnin est en 2e année d’apprentisJusqu’à récemment, j’aimais bien lire les sage d’agent en information documenclassiques, par exemple Victor Hugo, Emile taire auprès de la Médiathèque Valais à Zola ou Alexandre Dumas. J’essaie de déSt-Maurice. Passionné par la lecture, il se couvrir la littérature contemporaine, mais définit volontiers comme un rat de biblioje le fais sans avoir les repères nécessaires. thèque. Après avoir commencé le collège J’ai apprécié 1Q84 d’Haruki Murakami par à St-Maurice, indécis quant à son choix, il a exemple. Je suis très curieux et j’ai des censuivi des cours d’Action Jeunesse et c’est là tres d’intérêt très variés: philosophie, poliqu’il a découvert la possibilité de se former tique, psychologie… Mes lectures actuelles à la Médiathèque. Avant de démarrer son Loïc Magnin, rat sont davantage documentaires que ficapprentissage, il a débuté par une année de Médiathèque. tionnelles. Je viens par exemple de termide stage à Sion, ce qui lui a permis de déner Le traité du gouvernement civil de couvrir la partie non visible au public du John Locke. Aimer lire a un côté rassurant, car je ne métier, allant de l’acquisition au catalogage en passant pourrai jamais m’ennuyer, mais aussi un côté frustrant, notamment par la recherche documentaire1, autant car, faute de temps, je n’arriverai pas à découvrir tous d’étapes impliquant tout un savoir-faire et un langage les livres essentiels qu’il faudrait avoir lus. professionnel qui évoluent régulièrement et qui sont inconnus du lecteur empruntant un livre ou un DVD. Après Vos choix de lecture sont-ils plutôt influencés par les son CFC, il envisage de compléter sa formation initiale. quatrièmes de couverture, par des revues comme Livres Hebdo ou par les suggestions de vos amis? Le métier choisi répond-il à votre goût de la lecture? Oui, même si dans le cadre des cours dispensés à LauJe ne consulte guère les revues professionnelles ou les sanne, la littérature a été supprimée du programme. Je critiques, préférant les conseils des personnes de mon sais que ce n’est pas notre rôle de connaître les auteurs entourage ou des idées piquées sur les réseaux soselon les époques et les régions, mais je regrette néanciaux. moins cette absence d’approche panoramique. Lisez-vous des livres au format numérique? Votre goût de lire vous vient-il de l’école? Je préfère le papier, surtout pour la lecture de romans. Pas particulièrement, car je n’ai pas le souvenir de moi Par contre, je pense que le support numérique est ne lisant pas. J’ai toujours été calme, assez en retrait, adapté à certaines lectures, comme la BD. Et je lis aussi donc mon temps libre je le passais à lire. des articles de presse ou des blogs sur l’écran de mon ordinateur. La place de la lecture était-elle suffisante dans votre scolarité obligatoire? Les autres apprentis agents en information documenMon point de vue est partial, puisque je trouve qu’on taire sont-ils de grands lecteurs? pourrait toujours en faire plus. Ce qui me semblait domOui, mais à des degrés différents. De manière générale, mage, c’est que les enseignants ne nous faisaient pas je pense que les jeunes lisent, mais pas forcément des davantage de propositions de lecture selon nos goûts. romans. Les textes lus sont surtout plus courts. En classe, aviez-vous rencontré des auteurs? Non, et je trouve très bien que les collégiens puissent participer aux Cafés littéraires organisés par la Médiathèque, car la rencontre avec un écrivain peut constituer un déclic. Lisez-vous au quotidien? Une journée sans avoir pu consacrer deux à trois heures à la lecture n’est pour moi pas satisfaisante.

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Propos recueillis par Nadia Revaz

Note 1

Loïc Magnin et sa collègue apprentie Jocelyne Clerc, sous la houlette d’Evelyne Nicollerat, responsable du secteur de la Documentation pédagogique à la Médiathèque Valais - StMaurice, contribuent à la bibliographie, accompagnant chaque mois les dossiers de Résonances.

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R egard de Shkendije Zekaj, étudiante, sur la lecture Shkendije Zekaj prépare sa maturité spécialisée santé à Sion, avec pour objectif de s’inscrire ensuite en filière haute école. Curieuse d’apprendre et de découvrir, elle a besoin d’échanger et de partager autour de ses lectures.

Lisez-vous seulement en français? Même si je sais lire et écrire en albanais, je ne lis qu’en français et surtout de la littérature francophone.

Appréciez-vous des auteurs contemporains? A priori, je préfère les écriD’où vous vient le plaisir de vains du passé, car je trouve lire? leur vocabulaire plus recherMon père, étudiant ayant été ché et leur style mieux maîfait prisonnier politique de Pour Shkendije Zekaj, lire, c’est partager. trisé, mais dans le même 1985 à 1991 parce que défentemps, je n’ai pas vraiment dant un Kosovo libre, a toude références contemporaines. A l’ECG, l’une des lecjours voulu nous transmettre cette envie de lire pour tures les plus récentes était celle d’Emerentia de acquérir des connaissances et pour mieux comprendre Corinna Bille. Et côté lectures personnelles, j’ai lu des le monde qui nous entoure. Lorsque j’étais enfant, histoires du romancier-scénariste Nicholas Sparks que mon père écrivait des poèmes que je récitais. j’ai beaucoup appréciées. Et votre mère? Enseignante avant d’être en Suisse, elle voulait aussi A vouloir toujours d’abord faire découvrir les auteurs nous voir grandir avec les livres. classiques, n’oublie-t-on pas un peu trop les contemporains? L’école a-t-elle contribué à votre intérêt pour la lecture? En effet, il faudrait un peu mieux équilibrer. En primaire, mes parents me suggéraient des lectures complémentaires à celles de l’école. Je n’aimais pas A l’école, avez-vous rencontré des auteurs romands? lire à voix haute, car je vivais ces moments comme un Non, mais j’aurais bien aimé pouvoir leur poser des supplice. Au CO, la place des livres était moins imporquestions sur leur travail d’écriture. tante et, à cet âge, je lisais surtout des mangas. En Ecole de culture générale, nous avons beaucoup lu et Selon vous, comment inciter les jeunes à aimer la lecture? appris sur les auteurs classiques, ce que j’ai adoré. En ECG, avec un petit groupe de camarades, nous avions progressivement mis en place une bibliothèque de Y a-t-il un genre que vous préférez? classe. Cela a démarré par des discussions à propos de Je suis friande de tous les styles, même si j’aime plutôt nos intérêts culturels et je crois que c’était une initiative les histoires nostalgiques où les fins ne sont pas forcéréussie. Quand on va à la Médiathèque, on se trouve dement joyeuses. Mes goûts ont évolué au fil des ans. vant un vaste panel de livres, et si l’on ne connaît pas bien ses goûts du moment, on se sent un peu perdu. Par Etes-vous une lectrice régulière? contre, si un ami vous suggère un livre, il peut vous en Un peu moins aujourd’hui, en raison du temps consaparler avec son enthousiasme. cré à mes études. En vous écoutant, on se dit que la lecture est avant Conservez-vous des traces de vos lectures? tout partage… Je note les citations qui font écho à mes pensées. Absolument. Avec Audrey, qui était déjà en classe avec moi l’année passée, ou avec mon père, nous parlons Que pensez-vous des livres au format numérique? de nos lectures. Ce sont de riches conversations. J’ai lu Jacques le fataliste de Diderot sur mon ordinateur, mais je préfère le contact avec l’objet livre. Propos recueillis par Nadia Revaz

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A ctualité littéraire romande: une adresse valaisanne «La lecture permet d’imaginer des mondes à partir de mots.» Anne-Catherine Biner

Nadia Revaz

vains peuvent être archivés. Afin d’aller à la rencontre du public, une newsletter est diffusée 10 fois par année.

Grâce à webliterra.ch, les enseignants ont la possibilité A côté de son activité de dode chercher des références cumentation pour l’Office bibliographiques ou des exd’orientation scolaire et protraits en lien avec des auteurs fessionnelle à Sion, Anne-Caromands contemporains et/ therine Biner est conceptrice ou de les contacter. Ils peuet animatrice du webmensuel de l’actualité littéraire vent aussi collaborer avec leur romande et francophone weclasse dans le cadre de la mise bliterra.ch. Elle est aussi créaen place d’une nouvelle rutrice de fictions littéraires brique qui s’intitulera «grai(romans policiers) et organines d’auteurs». Un espace qui www.webliterra.ch satrice des rencontres littérassemblera des productions raires de St-Pierre-de-Clages de jeunes auteurs et qui perVillage Suisse du Livre (www.village-du-livre.ch) auxmettra aux plumes en herbe de se faire connaître auprès d’un public intéressé par la littérature romande quelles quelques collégiens ont participé en lisant des et francophone. Alors, si cela vous intéresse, prenez extraits de leur production. contact via webliterra@netplus.ch. Anne-Catherine Biner explique que son projet est né de «l’envie de créer des ponts entre les acteurs littéraires de Suisse romande et de centraliser cer«Nathalie Héritier est valaisanne et habite Savièse. Elle taines informations pour mieux écrit des poèmes et a édité un recueil La vie en Poésie aux Editions ThoT. Ce recueil contient une vingtaine les valoriser et les partager en de petits poèmes vifs, rythmés et entraînants, illustrés les diffusant auprès des abonautour des thèmes de l’enfance.» nés à la newsletter.» Le but de Anne-Catherine webliterra.ch est de présenter Biner, conceptrice Les feuilles d’automne au public un panorama des diet animatrice Dehors, les feuilles dansent avec le vent, vers acteurs littéraires romands du site. Elles forment des rondes folles (auteurs, libraires, associations, Et tourbillonnent au-dessus du sol sociétés et groupements littéAvant de retomber délicatement. raires, bibliothèques, animateurs d’atelier d’écriture et de contes, etc.) en leur offrant un espace d’expression gratuit, avec présentation de leur travail, incluant des Elles n’ont pas le temps de se reposer, extraits de leur production. Une approche différente de Le vent déjà recommence à souffler. celle de culturactif.ch, étant donné que webliterra.ch Elles s’envolent dans les airs Gracieuses, belles et légères. ne se veut pas un annuaire exclusif de la littérature reconnue, mais un espace ouvert aux auteurs confirmés Nathalie Héritier (textes) et Séverine (Jérôme Meizoz, Noëlle Revaz, Jean-Marc Theytaz…), Marclay (illustrations). La vie en poémais aussi aux débutants (cf. encadré), de façon à metsie. Fontaine: Editions ThoT, 2010. tre en lumière tous ceux qui ont mené à terme un projet d’écriture. Pour rester dans l’actualité, certains écri-

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L ecture: actions de promotion Voici quelques-unes des actions de promotion de lecture qui peuvent s’adresser aux classes valaisannes des différents degrés. Le mois de novembre est riche en propositions, mais la lecture se décline évidemment tout au long de l’année, donc à vous de piocher parmi ces idées ou de poursuivre avec les vôtres, à l’échelle de votre classe et/ou de votre établissement (et si vous avez envie de les partager dans Résonances, n’hésitez pas)…

Bataille des Livres La Bataille des Livres (BdL) est une association de promotion de la lecture présente dans plusieurs pays (Canada, Burkina Faso, Haïti, Belgique, Sénégal, Suisse, Rwanda et France). Cette année, pour sa 16e édition, 38 classes valaisannes y participent autour du thème «En-quête de lecture» (le comité a dû refuser une dizaine d’inscriptions, faute de budget, de façon à assurer la qualité des activités proposées). Pendant la Semaine romande de la lecture, la BdL s’associe aux «Eclats de lire» et part à la recherche de traces, de façon à renforcer les synergies promotionnelles autour de la lecture. Quelques objectifs de la BdL: Stimuler et développer le plaisir de lire chez les enfants de 8 à 12 ans. Fournir aux participants une sélection variée de romans francophones d’Europe, d’Afrique et d’Amérique. Ouvrir une réflexion sur le monde (réflexion, connaissance, tolérance) par la lecture. Favoriser les échanges culturels entre les classes. Rapprocher les lecteurs des auteurs (ateliers d’écriture, rencontres). Sensibiliser les jeunes à l’utilisation des MITIC grâce aux activités proposées. www.bataille-des-livres.ch www.bataille-des-livres.ch/blog

Nuit du conte Chaque année depuis 1990, différents partenaires dans toute la Suisse soutiennent la cohésion et la particularité de la diversité culturelle de notre pays en participant à un événement national proposé par l’Institut suisse Jeunesse et Médias et Bibliomedia Suisse: la Nuit du conte en Suisse. Cette année, elle a lieu le 9 novembre. www.isjm.ch - www.jm-arole.ch

Ribambelle (1re-2e années HarmoS) Composées de six sacs à dos colorés en forme de personnages reliés les uns aux autres, les Ribambelles symbolisent un groupe d’enfants, tous différents, main dans la main, dans le plaisir du partage et de la découverte...

Dans leurs «ventres», les Ribambelles cachent une quarantaine de livres variés, choisis en fonction des goûts de lecture des tout jeunes écoliers.

Coordinatrice romande: Marjorie Kuenzi marjorie.kuenzi@bataille-des-livres.ch

Virus Lecture

Répondantes valaisannes: Zita Bitschnau zita.bitschnau@netplus.ch et Aline Durand aline.durand@netplus.ch

Les Virus Lecture, ce sont des sacs à dos remplis d’une trentaine de livres qui voyagent de classe en classe en Suisse romande. L’arrivée du Virus dans la classe, c’est

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(3e-4e et 5e-6e années HarmoS)

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l’annonce d’une période où le livre et la lecture sont au centre des activités: pour le seul plaisir de la découverte et sans évaluation!

Virus+ (7e-8e années HarmoS) Mais que signifie le symbole +? On pourrait croire qu’il se réfère à la tranche d’âge des élèves… Pas seulement! Partant du constat que le programme scolaire des élèves de 7e et 8e années est particulièrement chargé, l’équipe de l’ISJM a imaginé un nouveau concept alliant deux aspects du livre: une porte d’entrée de la connaissance et une fenêtre ouverte sur l’imaginaire. S’il y aura toujours des sacs contenant trentecinq livres, seule une quinzaine de ceux-ci seront imposés. Les vingt ouvrages restants seront choisis par les enseignants accueillant le Virus+. Ils seront soutenus dans leurs recherches par les animatrices et l’équipe de l’ISJM. Renseignements et contacts Animatrices: Françoise Genoud, Ravoire - 027 722 68 15 frange@netplus.ch Catherine Sierro, Vex - 027 207 30 88 ou 079 695 67 54 ca.sierro@bluewin.ch Institut suisse Jeunesse et Médias (ISJM) www.isjm.ch - www.jm-arole.ch

Littera Découverte L’association LITTERA-DECOUVERTE a comme but de donner aux jeunes le goût de la lecture et de l’écriture par le biais d’organisation de Salons du Livre de Jeunesse et de concours d’écrits. www.litteradecouverte.com

Maison des contes et légendes La Maison des contes et légendes vise à sauvegarder et mettre en valeur le patrimoine oral ainsi qu’à permettre de découvrir et redécouvrir la magie des contes et légendes de manière visuelle et auditive. Visites guidées et contées dès 9 ans sur rendez-vous avec Monsieur Peps. www.conteslegendes.ch

Lire et faire lire Pour d’autres idées autour de la lecture Un Pearltree Résonances a été créé en lien avec la promotion de la lecture à l’école en particulier en Suisse romande et en Valais (si vous avez des suggestions de compléments, n’hésitez pas à les communiquer à resonances@admin.vs.ch ou à faire équipe sur Pearltrees). http://pear.ly/YUQL

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Association créée en France par l’écrivain Alexandre Jardin avant de s’étendre à d’autres pays, Lire et faire lire est un projet intergénérationnel, avec des bénévoles qui rencontrent des groupes d’enfants pour partager le plaisir de lire, existe notamment à Sion ou Charrat. www.lireetfairelire.org - http://associationparents. wordpress.com/a-propos/lire-et-faire-lire Monique Moulin (m.moulin@charrat.ch) ou Sophie Forré (s.forre@charrat.ch).

Prix Chronos Le Prix Chronos de littérature, créé en 1996 par la Fondation Nationale de Gérontologie, en France, et repris en Suisse romande par Pro Senectute Suisse, propose

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de lire cinq ouvrages ayant pour thèmes les relations entre les générations, transmission du savoir, le parcours de vie, la vieillesse et la mort. www.prix-chronos.ch

Une émission autour de la culture littéraire Comment se construit la culture littéraire chez l’enfant? Comment l’école peut-elle favoriser son appropriation? Les élèves d’aujourd’hui lisent-ils pour leur plaisir? www.capcanal.tv/video.php > taper: Culture littéraire dans le menu Recherche

Prix Enfantaisie Le prix Enfantaisie a pour objectif de donner la parole à de jeunes lecteurs. Deux catégories d'ouvrage sont récompensés chaque année: les albums (7-9 ans) les romans (10-12 ans). www.payot.ch > Prix Enfantaisie

Roman des Romands Le Roman des Romands, génération nouvelle, est un prix littéraire qui a pour objectif de promouvoir la littérature contemporaine et de favoriser le lien entre les auteurs et leur public et plus particulièrement le lectorat jeune. Concrètement, l’Association invite des classes du secondaire 2 de toute la Suisse romande à lire une sélection de textes en prose d’auteurs suisses francophones, à les évaluer, en discuter, et rencontrer leurs auteurs. Ensuite les lecteurs préparent des débats destinés à élire le texte favori. www.romandesromands.ch

Semaine romande de la lecture (cf. p. 10) Pour exemple, le Centre scolaire de Muraz/Sierre a décidé de profiter de la Semaine de la lecture pour parler de S. Corinna Bille, écrivaine valaisanne dont on fête le centenaire de la naissance cette année. La comédienne Anne Salamin viendra lire des textes de Corinna Bille aux six classes du Centre. www.le-ser.ch

Semaine valaisanne de la lecture (cf. p. 11) Pour exemple, des classes enfantines de St-Maurice ont réalisé un kamishibaï, avec pour héros un mouton, qui sera présenté à la Médiathèque Valais. Au Lycée-Collège des Creusets de Sion, le mouton se décline de l’esprit grégaire au clonage, de l’image au texte…

Lire délire et Prix RTS Littérature Ados Lire délire, c’est de la lecture associée aux MITIC sur la RTS, avec un prix littérature attribué à un auteur. Le Prix RTS Littérature Ados (nommé Prix TSR Littérature Ados jusqu’en 2011) est le premier du genre en Suisse romande. Il est décerné à un ouvrage dédié en priorité à la tranche d’âge 13-16 ans.

Séance de découpage en enfantine pour le kamishibaï présenté dans le cadre du concours organisé par la Médiathèque à St-Maurice.

www.rts.ch/jeunesse/lire-delire

Cafés littéraires Des Cafés littéraires, ouverts aux étudiants, sont organisés à la Médiathèque Valais – Saint-Maurice. www.mediatheque.ch

Poursuivre la lecture en ligne En ligne, sur www.vs.ch/sft > Résonances, vous pouvez, complémentarité des supports de lecture oblige, découvrir un article d’Elisabeth Nonnon intitulé Plusieurs voies d’entrée en lecture.

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Les enfants des 5 et 6P de Chalais et Vercorin lisent et racontent leurs propres histoires de moutons aux enfants et aux pensionnaires du home de Chalais. Et ainsi de suite dans de nombreuses bibliothèques du canton… et donc dans celle(s) près de chez vous. www.gvbvalais.ch Plusieurs articles, en lien avec les Semaines romande et valaisanne de la lecture, mais aussi la BdL, feront écho à des projets menés sur le terrain dans les prochaines éditions de Résonances…

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L a bibliographie de la Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais - SaintMaurice propose quelques suggestions de lecture en lien avec le dossier pour aller plus loin. Tous les documents mentionnés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais - SaintMaurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également. BARAT R., DE SALLE M., Lecture en vie, envie de lecture: guide pour que lire rime avec plaisir, «Savoir communiquer. L’essentiel» Lyon, Chronique sociale, 2011. Cote: 028.6(072) BARA

BOUCHER F., Le livre qui fait aimer les livres même à ceux qui n’aiment pas lire!: pour les zenfants et les zadultes, Paris, Nathan, 2011. Cote: BOUC DANTZIG C., Pourquoi lire?, Paris, B. Grasset, 2010. Cote: 028.01 DANT GOIGOUX R., CEBE S., Apprendre à lire à l’école: tout ce qu’il faut savoir pour accompagner l’enfant, [Paris], Retz, 2011. Cote: 028.6 GOIG

POSLANIEC C., Donner le goût de lire: des animations pour faire découvrir aux jeunes le plaisir de la lecture, «La littérature jeunesse, pour qui, pour quoi?», Paris, De La Martinière jeunesse, 2010. Cote: 028.01 POSL POSLANIEC C., Le plaisir de lire expliqué aux parents, «Savoirs pratiques. Education», Paris, Retz, 2006. Cote: 028.6(072) POSL

LEMERY J.-G., La lecture et les garçons, «Langue et communication», Montréal, Chenelière Education, 2007. Cote: 028.6(072) LEME

SALLENAVE D., Nous, on n’aime pas lire, [Paris], Gallimard, 2009. Cote: 028.01 SALL

On ne lit pas tout seul!: lectures et petite enfance, «Enfance et parentalité », Toulouse, Erès, 2011. Cote: 028.02 ONNE

SERRES A., Comment apprendre à ses parents à aimer les livres pour enfants, «Kouak!», [Paris], Rue du monde, 2008. Cote: SERR Divers - rayon

Plaisir de lire à l’école? [Enregistrement vidéo], «Questions de pédagogie», Lyon, Cap Canal; Paris, Hatier, 2008. Cote: 028.6(072) PLAI

Promotion de la lecture: exemples de bonne pratique Le 6 juin 2012 a eu lieu, à la Haute Ecole pédagogique de Fribourg, un colloque intitulé «Promotion de la lecture: exemples de bonne pratique», mis sur pied par la CDIP en collaboration avec le Centre de lecture, médias et écriture de la FHNW (Haute Ecole spécialisée de la Suisse du Nord-Ouest) et la Haute Ecole pédagogique de Fribourg. Les principaux résultats du colloque feront l’objet d’un rapport à l’intention des cantons qui sera accompagné de recommandations concernant la promotion de la lecture.

Les droits imprescriptibles du lecteur 1. Le droit de ne pas lire. 2. Le droit de sauter des pages. 3. Le droit de ne pas finir un livre. 4. Le droit de relire. 5. Le droit de lire n’importe quoi. 6. Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible). 7. Le droit de lire n’importe où. 8. Le droit de grappiller. 9. Le droit de lire à haute voix.

Ce rapport devrait être publié en novembre 2012 sur le site Internet de la CDIP.

10. Le droit de nous taire.

www.cdip.ch

Daniel Pennac in Comme un roman

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Education musicale

D e la créativité (2): perception à développer l’imaginaire des élèves et leur bien-être corporel et mental.

Rappel Créativité: participation à l’élaboration d’une œuvre dont les bases sont fixées d’avance.

Une musique est proposée aux élèves. Ils créent des mouvements libres en tentant d’exprimer par les gestes les sentiments provoqués.

Création: élaboration complète d’une œuvre. Pensée créatrice: développement de l’inventivité, de la fantaisie, de l’imagination et la flexibilité d’aborder toute situation. Cet article fait suite à celui d’octobre 2012.

Mobiliser, développer, enrichir et analyser ses perceptions sensorielles (auditives). Nous vous proposons, tous degrés scolaires confondus, quelques pistes. N’oubliez pas l’importance de se libérer des préjugés et des stéréotypes et la nécessité d’accepter le risque et l’inconnu. Merci aussi de prendre note que certaines propositions sont présentes dans plusieurs objectifs prioritaires d’apprentissage.

Instruments bon marché La classe est l’endroit idéal pour inciter les élèves à apporter des objets (boîtes d’allumettes, gobelets…) dans le but de les apparier1 de diverses manières, notamment en tenant compte du paramètre de la hauteur.

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Les élèves peuvent aussi apporter des récipients contenant des graines, des cailloux, du sable. Le jeu peut consister à découvrir auditivement les divers «instruments» apportés. Le bouteillophone est particulièrement recommandé pour développer le paramètre de la hauteur. Mais cela demande, bien sûr, une certaine organisation.

Instruments de musique On peut aussi inciter les élèves à apporter l’instrument dont ils jouent. C’est une belle occasion pour leur demander de jouer de petits morceaux. Leurs camarades se feront un plaisir de découvrir les timbres, les familles d’instruments, les hauteurs, les nuances et les rythmes (binaires, ternaires…) selon les consignes données par l’enseignant.

Ecriture et peinture

Toujours sur une musique, proposer aux élèves de construire une partition qu’ils imaginent (points, traits, courbes…). La musique doit être courte et bien structurée. On peut aussi proposer aux élèves de créer une peinture non-figurative avec des touches de couleurs qui représentent pour eux la musique écoutée. Ils pourront aussi à la fin de l’exercice expliquer aux camarades leur choix.

L’écoute d’une musique peut être le moteur à la rédaction d’un conte, d’une histoire à lire aux autres élèves.

Conseil didactique N’oubliez pas que ces exercices ne demandent pas d’évaluation au sens strict du terme mais bien un encouragement continu. Jean-Maurice Delasoie et Bernard Oberholzer

Mouvements Déjà proposées dans l’objectif d’apprentissage 1 (expression et représentation), ces propositions visent

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Note 1

Assortir par paires, par couples.

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Français

L ire à l’école est important, car…

Nadia Revaz

A ce défi lancé par courriel, voici des réponses pour inviter à la discussion autour des enjeux de la lecture. Débattez autour du sens de la lecture et vous verrez la diversité, toujours enrichissante, des réponses.

se souvenir qu’un enseignant est un lecteur-expert, capable de ravir son auditoire; éviter de trop souvent coupler lecture et évaluation.»

Laure Coutaz Bressoud enseignante primaire à St-Maurice

Pierre-Marie Gabioud inspecteur de la scolarité obligatoire «Lire à l’école est important, car la lecture est la porte d’entrée de la connaissance. Si l’on consacre beaucoup de temps à l’apprentissage de la lecture dans les premiers degrés de la scolarité, on a tendance à oublier que les enfants et adolescents ont toujours besoin d’un adulte pour les aider à décrypter des textes de plus en plus complexes. Si j’osais trois conseils pour notre école: prévoir en classe des moments de lecture personnelle accompagnée;

«Lire à l’école est important, car cela permet à l’enfant de sortir de l’école, de voyager, de découvrir, de s’évader, de s’informer, de se forger des opinions, d’imaginer, et ce tout en restant dans sa classe. Apprendre que lire c’est la liberté, voilà l’important!»

Adrienne Mittaz enseignante au CO des Liddes à Sierre «Lire à l’école est important, car cela contribue à développer la curiosité intellectuelle, l’esprit critique et le goût de la lecture en général. Cette activité permet de découvrir

Concours les Frappadingues de Résonances Pour rappel, le concours Frappadingues invite vos élèves à réaliser un dessin humoristique ou une histoire humoristique sous forme de strip (3-5 cases) sur l’un des thèmes suivants (ou les 2): A la bibliothèque Eoliennes: Le Valais dans le vent

de nouveaux horizons, de confronter des opinions et de faire des liens entre les disciplines, tout en favorisant l’imagination. Cela crée également des instants d’échange et de partage.»

Françoise Genoud animatrice en Valais pour l’Institut suisse Jeunesse et Médias «Lire à l’école est important, car le temps consacré à la lecture permet d’humaniser un espace trop souvent animé par des rapports de forces et des objectifs de résultats. La littérature ouvre un accès vers la connaissance de soi, des autres et du monde, et ce rôle incombe à l’école -aussi.»

Une classe de 5H ayant reçu le Virus Lecture

• Catégorie A: Cycle 1 (1E-2P) • Catégorie B: Cycle 2 (3P-6P)

• Catégorie C: Cycle 3 (CO) • Catégorie D: Sec II général et professionnel

Règlement: www.frappadingues.ch

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Lire à l’école est important «car on imagine…», «car on se fait accrocher et on ne peut plus se détacher»,

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Mémento pédagogique

«car comme ça on aime apprendre», «car c’est intéressant », «car après on peut contenter ses parents», «car on peut apprendre des histoires et les lire à ses petits frères».

Bernard Lévy enseignant/professeur/ responsable de la Haute Ecole de Travail Social-Sierre «Lire à l’école est important, car lire est l’anagramme de LIER, lire c’est donc être en lien avec le monde, appréhender la connaissance, construire ses représentations et laisser libre cours à son imaginaire. Lire à l’école c’est important si lire à l’école reste avant tout plaisir et découverte.»

A quoi ça sert de lire? Lire fait du bien! Lire est un plaisir Lire pour se cultiver Lire pour s’évader, se détendre Lire pour chasser l’ennui Lire pour développer son imagination Lire c’est préparer son avenir Lire pour améliorer ses performances scolaires Lire pour faire des études Lire: un remède contre l’exclusion sociale Lire c’est la liberté! Lire pour se forger une opinion Lire pour pouvoir voter Lire pour ne pas être manipulé Lire pour pouvoir prendre de grandes décisions Lire pour bien communiquer Lire pour grandir Stéphane Vincent, bibliothécaire http://wwwedu.ge.ch/dip/biblioweb/aubepine/aulire.PDF

A vos agendas 8 novembre 2012 partout en Valais Osez tous les métiers Avec Osez tous les métiers, garçons et filles de 6P sont invité-e-s à découvrir des métiers atypiques pour leur sexe. L’objectif est de les faire réfléchir à leur avenir professionnel sans idées préconçues. Osez tous les métiers est la version valaisanne de Futur en tous genres, organisé en Suisse par les bureaux de l’égalité. www.vs.ch/sitesLR/osez/pu blic.vs.ch/fr/web/osez.html 9 novembre 2012 – partout en Suisse Nuit du conte La Nuit du conte (tout feu, tout flamme pour l’édition 2012) est un projet de promotion de la lecture proposé par l’Institut suisse Jeunesse et Médias ISJM en collaboration avec Bibliomedia et UNICEF Suisse. www.isjm.ch www.jm-arole.ch 16 novembre 2012 - Sion Colloque Senso5 Le prochain colloque Senso5 portera sur le thème «Aliments et mangeurs – un dialogue

complexe». Pour les enseignants, un atelier vous est proposé en soirée. Cet atelier vise à apporter les connaissances

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Novembre 2012

nécessaires à une prise en main facilitée des moyens pédagogiques Senso5. Cet atelier est distinct du colloque scientifique et peut être suivi pour lui-même. www.senso5.ch 17 novembre 2012 HES-SO Valais Sierre Journée d’étude Le monde dans tous ses états Tous les deux ans, la Société académique du Valais organise une journée d’étude interdisciplinaire sur un thème défini en lien généralement avec les préoccupations actuelles de la société. www.savs.ch 17 novembre 2012 Martigny Matinée de lecture Dans le cadre de la Semaine romande de la lecture (www.le-ser.ch), le Valais, via la SPVal, organise une matinée autour de la lecture. (Cf. p. 6) 19-23 novembre 2012 dans les classes romandes Semaine romande de la lecture «Eclats de lire» est le titre de l’édition de la Semaine romande de la lecture. (Cf. p. 10) www.le-ser.ch 16-24 novembre 2012 dans les bibliothèques valaisannes Semaine de lecture GVB «Dessine-moi un mouton» est le titre de l’édition 2012 de la Semaine valaisanne de la lecture organisée par le

groupement valaisan des bibliothèques. (Cf. p. 11) www.gvbvalais.ch Jusqu’au 2 décembre 2012 Serious Games Musée de Bagnes

Serious Games met en scène de façon ludique les résultats d’une recherche ethnographique menée dans 16 villages du BasValais auprès de 25 personnes issues de la migration. Une exposition du Centre régional d’études des populations alpines (CREPA) de Sembrancher, en collaboration avec la HES-SO Valais. www.museedebagnes.ch www.crepa.ch 24-26 janvier 2013 Colloque sur l’autonomie des écoles - Uni de Genève Colloque international sur l’innovation en éducation et formation du Laboratoire Innovation Formation Education (LIFE), à l’Université de Genève sur le thème: «Des écoles autonomes? Rhétoriques de la gouvernance & ambivalences des acteurs». www.life2013.unige.ch/ PRESENTATIONE.html

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Fil rouge orientation

A u cœur du Passeport Info Dans le cadre du Passeport Info (http://public.vs.ch/web/passeport-info), les séances organisées régionalement les mercredis après-midi permettent aux jeunes d’aller à la rencontre de différents métiers (mécanique automobile, forêt, graphisme…) et de s’informer auprès de professionnels et de responsables d’écoles. Les séances durent environ deux heures et sont particulièrement utiles pour affiner le choix ultérieur des stages. Prioritairement destinées aux élèves de 2e année du cycle d’orientation (2CO), elles sont également ouvertes aux élèves de 3CO, du préapprentissage, de l’EPP (école préprofessionnelle)... Parmi les visites de cette année, voici l’écho de deux d’entre elles, l’une concernant les métiers de la chimie et l’autre ceux de l’hôtellerie.

Métiers de la chimie Valérie Crettaz, conseillère en orientation au CO des Collines de Sion, accueille les élèves inscrits au Passeport Info en lien avec la chimie à l’aula François-Xavier Bagnoud à Sion. C’est ensuite Thierry Udrisard, collaborateur technique à la HES-SO Valais, qui prend le relais pour une présentation de la Haute Ecole valaisanne et de l’Ecole intercantonale de laborantins en chimie avec une

Nadia Revaz

professions voisines, Thierry Udrisard, accompagné par trois apprentis en dernière année de formation, invite les jeunes à plusieurs ateliers-démonstrations (principe de chromatographie en lien avec la polarité, mélange de produits pour fabriquer du slim afin de voir le rôle des proportions, expérience avec l’azote liquide, explications sur les méthodes d’extraction des graisses - chips, flips, cacahuètes -, sur la distillation…) organisés à l’Institut Technologies du vivant. Les élèves ont pu poser des questions et mettre la «main à la pâte», notamment animé par monstration dé r pour trouver la valeur du pH ie el at Un s des apprenti de divers produits utilisés au Rafael, l’un . is Vala à la HES-SO quotidien ou pour découvrir laborantins la présence d’éléments du tableau périodique à partir d’échantillons donnés. découverte théorique mais interactive des métiers de laborantin-e1 et de technologue en production chiAu terme de cette approche plus mique et pharmaceutique. Ce temps concrète, les participants, exclusiest aussi l’occasion d’apporter des vement des élèves de 2e année, ont indications sur les conditions d’addroit à un verre de l’amitié. Intermission et les débouchés professionrogés, seuls deux d’entre eux sont nels. Une petite vidéo éclaire les «presque» convaincus que ce sera jeunes sur la différence entre le laleur choix professionnel, cepenborantin et le technologue en prodant, comme le souligne Valérie duction qui travaille dans des instalCrettaz, le parcours d’orientation lations industrielles automatisées et évolue très vite à cet âge. Reste que informatisées. la visite a été appréciée par l’ensemble des participants, car c’est une ocAprès cette brève explication toucasion de voir l’environnement des chant aux différences entre ces deux professionnels, ce qui en dit naturellement bien plus qu’un dossier ou même qu’une vidéo, surtout dans le monde de couleurs et d’odeurs qu’est celui de la chimie.

Métiers de la chimie: portes ouvertes le 24 novembre 2012

Portes ouvertes (animations, visites de laboratoire, séances d’information…) sciences de l’ingénieur-e à la HES-SO Valais (Sion, de 9 h à 17 h) www.hevs.ch/events Portes ouvertes laborantin-e orientation chimie et technologue en production chimique et pharmaceutique à CIMO (Monthey, de 9 h à 15 h) www.cimo.ch/centre-de-formation

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Interview: retour sur les détours de l’orientation Thierry Udrisard (laborant en chimie), Fanny, Rafael et Yannick (apprentis) – Fanny et Yannick ont opté pour l’apprentissage après l’ECG

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Novembre 2012


(Ecole de culture générale), tandis que Rafael a débuté la formation au sortir du cycle d’orientation. Comment vous êtes-vous orientés vers la chimie? Fanny: J’avais suivi le Passeport Info, puis les portes ouvertes et enfin un stage et cela m’avait plu. Yannick: C’est un métier qui m’attirait et qui ouvre à d’autres possibilités, puisque beaucoup d’apprentis poursuivent leurs études après le CFC de laborantin. Thierry Udrisard: Enfant, j’ai d’abord hésité entre la menuiserie et la chimie, mais comme on gagnait plus dans le domaine scientifique (rires)… Qu’est-ce qui a été le déclic? Thierry Udrisard: Les couleurs et les expériences que j’associais à la chimie, même si dans la réalité c’est beaucoup plus riche que cela. Mon métier est passionnant, cependant, si c’était à refaire, je choisirais de devenir plutôt technologue en production pour le côté plus industriel et électronique, mais aussi pour le travail en équipe, de jour et de nuit, qui peut être agréable afin de mieux concilier vie de famille et travail. En plus, c’est un métier où l’on trouve facilement des places d’apprentissage et où les débouchés sont quasiment assurés.

Rafael: J’ai toujours aimé la chimie, même si en début d’apprentissage je ne savais pas trop dans quoi je me lançais. Je me souviens que lors de la journée portes ouvertes par exemple, je ne comprenais rien.

Métiers de l’hôtellerie Près de 50 adolescents sont venus découvrir les métiers de l’hôtellerie (cuisinier-ère, employé-e de commerce HGT pour hôtellerie, gastro-

Thierry Udrisard fait une démonstration avec de l’azote liquide.

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nomie et tourisme, spécialiste en hôtellerie, spécialiste en restauration et, nouveauté dès 2013, spécialiste en restauration de système) à l’Hôtel des Vignes à Uvrier. Nicole Henzen, conseillère en orientation au CO de St-Guérin de Sion, observe que les présentations des métiers de l’hôtellerie sont généralement très fréquentées. Plusieurs jeunes, en semestre de motivation, sont présents, sachant que certaines formations sont un peu moins exigeantes sur le plan strictement scolaire (formations AFP permettant ensuite d’obtenir un CFC en deux ans supplémentaires). Après les explications de Daniel Vouillamoz, cuisinier devenu responsable romand de la promotion des métiers de l’hôtellerie et la restauration auprès des jeunes pour Gastro Suisse (www.formation-hotel-resto.ch), et le visionnage de petits films permettant de mieux différencier les métiers et de connaître les possibilités post-CFC, les visites sont réparties en deux groupes, avec le propriétaire de l’Hôtel des Vignes et son bras droit pour guides. Les jeunes découvrent les chambres (duplex, suite junior…), la cuisine, le restaurant, la buanderie, en passant par la piscine, le practice de

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golf intérieur ou encore l’exposition du moment. De quoi avoir un aperçu des possibilités ainsi que des atouts et des inconvénients (notamment les horaires irréguliers qui peuvent aussi être perçus comme des avantages) de ces métiers dans un cadre plus qu’agréable. Petit étonnement, pourquoi l’Hôtel des Vignes, qui accueille volontiers les Passeport Info et parfois des stagiaires, ne forme-t-il plus d’apprentis? Pour le propriétaire-concepteur des lieux, qui fut entre autres enseignant dans le secondaire II vaudois après des études de droit et qui a d’abord hésité à suivre la voie des beaux-arts, il faudrait revoir les fondements de la formation pour

qu’elle soit de meilleure qualité. Il estime essentiel de créer des synergies afin que les jeunes puissent apprendre autant quelle que soit la place d’apprentissage choisie. Et de commenter: «Quand je n’accepte pas les règles du jeu, je préfère ne pas jouer». A ses yeux ainsi qu’à ceux de sa femme Christiane Menegale-Duc, il est illusoire d’attirer les jeunes dans les métiers de l’hôtellerie et de la restauration avec des salaires d’apprentis «élevés» et des horaires ne correpondant pas à la réalité, étant donné qu’ensuite nombre de jeunes quitteront la profession une fois leur formation terminée. Malgré ces réserves, certes majeures, ils sont heureux de voir des jeunes curieux et motivés par les professions, exigeantes mais passionnantes, liées à l’hôtellerie, la restauration et le tourisme et ont été parfaits dans leur rôle d’hôtes.

Interview: Mélissa vers son orientation Mélissa est élève en 2e année au CO des Collines de Sion.

ur les détails Curiosité po es des chambr te si vi pendant la s. ne s Vig à l’Hôtel de

Qu’est-ce qui vous a motivée à venir à ce Passeport Info? J’ai envie de travailler dans le tourisme, car j’aime bien le contact humain, aussi je pense que la formation d’employée de commerce HGT pourrait me convenir. Je vais encore suivre le Passeport Info sur les métiers de bureau et aller voir dans les agences de voyage.

Perle scolaire «Edouard, 4 ans, discute avec un camarade lors des jeux libres. Il lui dit: Tu te rappelles quand l'ordinateur de la maîtresse, il voulait plus parler? Entendant cela, la maîtresse lui répond: aujourd'hui, il est réparé et il peut de nouveau parler.»

icipante Mélissa, part t Info. or ep ss au Pa

Cette visite a-t-elle répondu à vos attentes? Oui, car maintenant je sais mieux comment m’y prendre pour trouver une place d’apprentissage dans ce domaine. Employée de commerce HGT, c’est pourtant un domaine où il y a assez peu de places d’apprentissage… Je me dis que si je travaille bien, je peux ensuite, avec ma motivation et ma persévérance, convaincre un employeur. Apparemment, les employeurs sélectionnent souvent pendant les stages, aussi je crois en mes chances. Au CO, les cours d’éducation des choix vous ont-ils aidée à mieux définir votre choix? Oui, car ces cours sont riches en informations permettant d’abord de voir la diversité des possibilités, avant de faire un choix personnel. Et vos parents? Ils m’accompagnent dans mes choix et, tout comme l’école, m’aident dans mes démarches.

Note 1

A vos perles: resonances@admin.vs.ch

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Tout au long du texte, les métiers sont à entendre aussi bien au féminin qu’au masculin.

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Recherche

L es loisirs des jeunes à l’ère du numérique Le XXIe siècle a connu une véritable explosion des technologies de l’informatique et des communications, télévision, téléphone, ordinateur, jeux vidéo... Dans cette ère du numérique, les loisirs et activités extrascolaires de nos chers bambins ont changé. Le Canadien Marc Prensky (2001) emploie le terme de «Digital Natives» que nous avons traduit par «les Enfants du Numérique» (Le Cam, Rocher, Lorant, Lieury, 2013 sous presse) pour paraphraser l’émission télévisée animée par Arthur «Les Enfants de la Télé». En France les deux seules enquêtes existantes à notre connaissance sur les loisirs des enfants et ados sont les recherches de la sociologue Sylvie Octobre et ses collègues pour le Ministère de la Culture (2009 Octobre; Octobre et al., 2010). Chez les enfants de sa tranche d’âge 10-14 ans, les activités les plus pratiquées quotidiennement sont la télévision (83%), la radio (68%) et l’écoute de la musique (62%). Mais Sylvie Octobre et ses collègues étaient intéressés par les différences de loisirs en fonction de l’âge si bien que l’on ne dispose pas d’informations sur les différences entre filles et garçons dans cette nouvelle ère du numérique.

L’Enquête «Panel 2007» du Ministère de l’éducation nationale C’est une étude de cette génération qu’a voulu entreprendre le Ministère de l’éducation nationale (DEPP) sur un panel de 31’300 élèves de 6e de collège (11,6 ans). De plus, l’étude comprenait un grand nombre de tests cognitifs et scolaires (Le Cam, Rocher, Lorant, Lieury, 2013

A. Lieury & S. Lorant

Figure 1

Pourcentage d’élèves déclarant pratiquer l’activité tous les jours ou presque. (L’année de l’enquête est 2008).

sous presse). En particulier dans ce panel, le grand nombre de filles (15’425) et de garçons (15’820) permet de décrire leurs loisirs au delà de la simple observation de la vie de tous les jours: les filles téléphonentelles plus que les garçons, les garçons regardent-ils plus la télé? L’enquête «Panel 2007» concernait un large échantillon d’élèves de 31’300 élèves, entrés en classe de 6e en septembre 2007, avec une vaste évaluation en fin d’année scolaire 2008.

Le hit parade des activités journalières Quelles sont les activités extrascolaires préférées des élèves de 11 ans? Les activités diffèrent selon les intervalles de temps, quotidiens comme la télévision ou le téléphone ou plutôt longs comme aller au cinéma au rythme de la semaine ou

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au musée à un rythme trimestriel ou annuel. Voici tout d’abord le classement des activités extrascolaires préférées des élèves au rythme le plus élevé, c’est-à-dire pratiquées tous les jours ou presque (fig.1). Le Top Five des activités préférées des élèves (fig.1) apparaît être la télévision, la musique, la radio, les jeux vidéo et la messagerie, avec un pourcentage d’élèves allant de 81% pour la télévision à 40% pour la messagerie. La lecture d’un livre n’apparaît que chez 37% des élèves, ce qui, à l’inverse, montre que 63% des élèves ne lisent pas quotidiennement. A cet âge (11,6 ans en moyenne), le téléphone ne prenait pas encore une part importante de

Enquête auprès de 31’000 élèves de la 6e des collèges1.

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leur temps et rappelons que l’année de l’enquête est 2008. Sur cette activité, il est probable qu’il y ait eu une évolution. Parmi les dix activités les plus fréquentes, 8 concernent des activités liées aux technologies du numérique. Les enfants de 11 ans ne sont plus seulement les «Enfants de la Télé» comme le titre l’émission d’Arthur, mais les Enfants du Numérique (Digital Natives chez Marc Prensky).

Figure 2

Les activités préférées dans la semaine Au rythme de la semaine, le Top Five des activités préférées des élèves (fig.2) ne change quasiment pas: la télévision reste le loisir incontournable avec un pourcentage de choix de 93%, à nouveau suivie par la musique (85%), les jeux vidéo (74%), la messagerie (60%). Mais à ce rythme hebdomadaire émergent le téléphone, qui représente cette fois la 4e activité préférée avec 73% des choix, suivi par la radio (70%) et la pratique d’un sport ou d’une activité physique (68%). A l’inverse les activités les moins fréquentes (fig. 2) sont «participer à un atelier d’écriture», «jouer dans un atelier théâtre, d’improvisation»,

Pourcentage d’élèves déclarant pratiquer l’activité tous les jours ou une ou deux fois par semaine.

ou encore «participer à un atelier photo ou vidéo» avec environ 5% des choix. Ces activités culturelles ou artistiques, mises en vedette dans certains romans ou films, n’attirent donc pas les foules. La lecture d’un livre est pratiquée plus souvent, chez 59% des élèves, mais cela montre encore à l’inverse que 41% des élèves ne lisent pas de la semaine. Le «Bonheur est dans le pré» mais plus avec Karine Le

Figure 3

Les activités préférées des filles (au moins 1 à 2 fois par semaine).

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Marchand à la télé que dans un livre d’Alphonse Daudet!

Les filles téléphonent plus et les garçons jouent plus aux jeux vidéo! Mais qu’en est-il des filles et des garçons? Les filles et les garçons ne diffèrent pas ou peu pour un grand nombre d’activités au rythme de la semaine, comme la télévision, l’activité plébiscitée (plus de 90%), surfer sur internet, jouer à des jeux de société... Mais les filles et les garçons diffèrent pour une quinzaine d’activités, ce qui est conséquent, notamment parmi les plus fréquentes. Nous avons retenu les activités supérieures à 10% de participation et avec une différence de plus de 5% entre filles et garçons. Ainsi les filles sont plus nombreuses à téléphoner que les garçons… mais pas autant que le stéréotype le laisse croire (+9%). De même, elles lisent plus, livre et magazine, et pratiquent plus un instrument de musique ou le chant (fig.3). En ce qui concerne les activités du numérique, elles écoutent plus souvent de la musique (+6%), sont plus nombreuses à visiter des blogs (+9%) ou à le mettre à jour ainsi qu’à communiquer par messagerie (+9%).

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Les activités nettement préférées des filles sont la lecture (+14%) et surtout l’écriture (+25%), cette activité étant deux fois moins choisie par les garçons (43% contre 18%). Leur sphère de loisirs semble plus intimiste et sentimentale. A l’inverse les garçons sont plus concernés par les activités sportives, soit en les pratiquant (+8%) soit en allant voir des matches (+11%), par «chater» et télécharger (+8%). Moins friands de lecture classique que les filles, ils sont plus nombreux à déclarer qu’ils lisent des BD (+13%). La plus grande différence par rapport aux filles est la pratique des jeux vidéo (+20%) et c’est une activité très importante puisque 84% des garçons déclarent y jouer au moins une à deux fois par semaine. Les garçons semblent donc plus tournés vers l’action, qu’elle soit réelle ou virtuelle. Pour certaines activités, comme aller à un spectacle ou au musée, la fréquence ne peut être par jour ou par semaine, si bien que nous les avons séparées pour plus de clarté. Peu de différences apparaissent entre les filles et les garçons pour ces activités mensuelles ou trimestrielles, excepté d’assister à un match ou autre événement sportif, activité préférée des garçons (+30%) ou al-

ur

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Alain Lieury Laboratoire de Psychologie expérimentale, (CRP2C, EA 1285), Université Européenne de Bretagne (Rennes 2). Sonia Lorant Laboratoire Interuniversitaire des Sciences de l’Education et de la Communication (LISEC, EA 2310), Université de Strasbourg, (IUFM d’Alsace).

Figure 4

Les activités préférées des garçons (au moins 1 à 2 fois par semaine).

ler à un concert pour les filles (+7%). Sinon, que ce soit, une sortie au cinéma, une visite au musée ou exposition, ou jouer à des jeux de société ou de rôle, les différences sont faibles (5% ou moins). En conclusion, beaucoup d’activités sont communes aux filles et garçons, comme la télévision, l’activité plébiscitée (81% la regardent tous les jours), utiliser l’ordinateur pour surfer sur internet, etc. Mais c’est différent pour une quinzaine d’activités. Ainsi, confirmant les stéréotypes, les filles téléphonent plus que les garçons… mais pas autant qu’on aurait pu le penser. De même, elles écoutent plus souvent de la musique, communiquent plus par messagerie et surtout lisent et écrivent plus souvent. L’univers des loisirs féminins est donc plus intimiste et sentimental. A l’inverse les garçons sont plus attirés par l’action réelle ou virtuelle, les activités sportives et le plus nettement par les jeux vidéo. Peu de différences apparaissent entre les filles et les garçons pour les activités mensuelles ou trimestrielles. Sans doute, y aurait-il plus de différences sur les thèmes des activités; livres, musique, jeux vidéo, catégorie de films, ce que nous étudierons dans de prochaines recherches…

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Références Octobre S. (2009). Pratiques culturelles chez les jeunes et institutions de transmission: un choc de cultures? Culture Prospective, Ministère de la Culture, Département des études, de la prospective et des statistiques. Octobre S., Détrez C., Mercklé P., Berthomier N. (2010). L’Enfance des loisirs. Trajectoires communes et parcours individuels de la fin de l’enfance à la grande adolescence, Paris, Ministère de la Culture et de la Communication, La Documentation française, coll. «Questions de culture », 2010, 432 pages. Prensky, M. (2001). Digital Natives Digital Immigrants. On the Horizon, NCB University Press, 9 (5), 1-6. Le Cam M., Rocher T., Lorant S., Lieury A. Les Enfants du Numérique: activités extrascolaires et Caractéristiques chez 30’000 élèves de 6e de Collège. Bulletin de Psychologie, 2012 sous presse.

Note 1

Cette étude a été plannifiée par la DEPP, Ministère de l’Education Nationale, Paris avec: Bruno Trosseille, chef du bureau de l’évaluation des élèves; Françoise Champault, chef de projet; Thierry Rocher, Marion Le Cam et Ronan Vourc’h du département de statistiques.

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MITIC

M ITIC et MSN

1 1

Le nouveau Plan d’Etudes Romand (PER), mis à part les disciplines traditionnelles, fait une large place à la formation générale de l’élève. L’utilisation des MITIC (Médias, Images, Technologies de l’Information et de la Communication), dans le cadre scolaire, joue des rôles multiples: discipline scolaire par l’apprentissage des outils informatiques et multimédias, outils permettant de développer et élargir les pratiques scolaires en général, développement de l’esprit et de l’indépendance critique face aux médias et aux développements technologiques. (Source PER) Leur utilisation dans les domaines des mathématiques et des sciences de la nature permet différentes nouvelles approches. Récolte de données. Modélisation. Communication. ...

Tous les travaux effectués par les élèves grâce à ces outils technologiques permettent des apprentissages variés dans les branches scolaires et la découverte des outils MITIC mis à leur disposition.

Démarche simple sous Geogebra:

Exemples en mathématiques Utilisation de logiciels et d’exerciseurs en ligne Une liste importante de ressources en ligne existe déjà sur le site du PER sous la rubrique «Ressources». Cependant diverses activités peuvent être faites lors d’un cours de mathématiques par les élèves. La création de tableaux de formules pour les périmètres et les aires des figures géométriques, tableaux de valeurs pour des applications linéaires ou affines, graphiques en lien avec ces applications. Le logiciel de géométrie Geogebra (www.geogebra.org) permet, soit en ligne soit en local, de créer des simulations géométriques intéressantes. L’étude de la variation du rapport d’homothétie est un exem-

Outil pour les mathématiques.

28

ple pratique permettant rapidement à l’élève de comprendre les influences du rapport sur les images d’un triangle de base (agrandissement, réduction, renversement,...)

Créer le triangle. Créer un curseur de valeurs. (2) Utiliser l’outil «Homothétie» (1) en indiquant la lettre de votre curseur (d dans l’exemple proposé) en lieu et place d’une valeur fixe. L’élève pourra ainsi voir l’effet du rapport d’homothétie sur sa figure.

Exemples en Sciences de la Nature Utilisation d’un appareil photographique Différentes technologies permettent d’une part de récolter des données et d’autre part de les conserver pour un traitement ultérieur. Ainsi, par exemple, l’appareil photo conservera les étapes de la transformation du têtard à la grenouille, de la pousse du grain de haricot,...

Logiciel de géométrie Geogebra.

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Il suffit de rechercher «Pousse du haricot» dans YouTube pour trouver moult petits films traitant de ce sujet. Mise à part la vue et peutêtre l’audition, l’élève reste passif. Le rendre actif c’est lui permettre de s’approprier les étapes de cette pousse, de les conserver par des prises de vue à différents moments et d’en faire, si le nombre de photos est suffisant, un petit film de quelques dizaines de secondes grâce à un logiciel adéquat (Movie Maker gratuit sous Windows ou autre logiciel). Astuces: La pousse de haricot étant longue on peut utiliser un petit bac d’herbe à chat. Pour simplifier, un logiciel de présentation avec une automatisation des transitions des diapositives peut remplacer le montage vidéo. Utilisation de simulations pour comprendre Le programme de deuxième année du CO Mécanique MSN36 propose: Interprétation de situations de la vie quotidienne (objet posé sur une table, voiture qui accélère, déplacement d’un ascenseur,…) à l’aide

Etapes de la transformation du haricot.

de la 1re loi de Newton en se limitant aux cas où les actions sur l’objet sont parallèles et/ou perpendiculaires entre elles et au mouvement. Expérimenter, simuler cette situation ou une situation comparable est difficile. Les forces en présence sont difficilement quantifiables dans une salle de sciences. L’apport de ressources informatiques peut pallier ce genre de difficultés. De nombreux sites Web proposent des simulations où l’élève peut expérimenter virtuellement, simuler pour comprendre. Les domaines où l’expérimentation en classe est difficile ou impossible pour des raisons pratiques ou éthiques sont à privilégier dans l’utilisation des MITIC: modèle moléculaire, conservation de l’énergie, dissections,…

Les MITIC ne doivent pas remplacer l’expérimentation active de la part de l’élève mais appuyer l’aspect modélisation de l’enseignement des sciences. Le site http://physiquecollege.free. fr permet dans de nombreuses situations d’expérimenter et de faire comprendre certains principes de base de la physique (ici la 1re loi d’inertie de Newton). Ressources MSN sur le site «Sciences de la Nature» de la HEP Depuis la fin de l’année scolaire passée le document «Sciences en 9e – Planification, moyens d’enseignement» s’est enrichi d’un volet MITIC. Ce document est à disposition sur le site de l’animation des sciences: http://animation.hepvs.ch/sciencesde-la-nature. La liste des liens à disposition n’est pas exhaustive. Elle permet aux enseignants d’étoffer leur cours par des ressources multimédias et de travailler certains objectifs MITIC FG31 – Utilisation de ressources numériques. Pour les conseillers multimédias François Ecœur

http://physiquecollege.free.fr

http://animation. hepvs.ch/sciencesde-la-nature

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Note 1

Mathématiques et Sciences de la Nature.

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Sciences

L es animaux fonctionnent-ils tous la même chose? Comparaison des systèmes cardiovasculaires (SC10)

Le PER propose en 10e année de comparer les différents mécanismes de transport et d’absorption (systèmes respiratoires, digestifs et cardiovasculaires) en plus de l’étude proprement dite de ces systèmes chez l’humain. Dans notre planification annuelle valaisanne, il a été suggéré d’intégrer ces éléments dans l’étude des systèmes. Aux cycles 1 et 2, les élèves ont été amenés à comparer deux animaux pour en dégager des différences et des similitudes et à établir un lien entre la morphologie et le mode de vie dans le cadre du régime alimentaire.

D’une dissection… (Source: Académie de Rennes)

L’attente du PER pour le cycle 3 demande que l’élève soit capable de comparer différents schémas d’organismes au niveau de la respiration et de la circulation des nutriments (PER – MSN38). Il s’agit donc de développer des capacités de comparaison et non des connaissances pures sur chaque type de système.

pour chacun d’eux les ressemblances et les différences1. Dans cet esprit, les séquences complémentaires sur les systèmes digestifs et cardiovasculaires proposent différents documents pour comparer et découvrir la diversité des systèmes, sans forcément apprendre.

Différents documents de même type permettent de dégager les similitudes et les différences au cours de l’évolution des Insectes aux Vertébrés. Il s’agit ici de mettre en évidence que ces différents systèmes permettent le transport du sang et de certains de ses composants principaux: les gaz O2 et CO2 et les nutriments, entre l’extérieur et l’intérieur du corps et à travers tout le corps. Ceci permet de rappeler les concepts acquis dans la circulation sanguine chez l’humain (sang oxygéné, sang nonoxygéné,…). L’activité de découverte de différents types de cœurs chez les Vertébrés est un prolongement. Dans l’esprit de la démarche scientifique, cette séquence propose d’aller un peu plus loin dans l’axe de modélisation: comment simplifie-ton un système cardiovasculaire réel

SN au CO: les séquences «Comparer…» en 10H. Comparaison Comparer peut servir à classer selon des critères donnés, à trier en fonction d’un ou plusieurs critères, à ordonner une suite, à chercher des intrus ou à relever des ressemblances et des différences. Il faut donc d’abord apprendre à définir des critères et à déterminer

30

… à un dessin…

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en un schéma? Il serait intéressant d’amener des images de systèmes cardiovasculaires disséqués avant de passer aux dessins puis aux schémas de la séquence. Après le travail sur les documents avec les modèles en classe, quelques exercices demandent à l’élève de réaliser lui-même des schémas simplifiés d’appareils cardiovasculaires. Un exercice présente aussi des schémas tirés d’un livre de sciences datant de 1923, pour un aspect historique.

Comparaison des systèmes respiratoires En ce qui concerne la comparaison des systèmes respiratoires, le manuel Sciences 7e propose beaucoup de documents dans ses chapitres 13 à 15. Il est suggéré de les utiliser à sa guise, en gardant à l’esprit que le but est la comparaison de ces systèmes entre eux. En conclusion, il est important de rappeler que ces séquences comportent volontairement trop de documents pour des dotations horaires courtes (1-2 h), ceci afin de laisser le choix aux enseignants de sélectionner ce qui conviendra à leur manière de faire.

Comparaison des systèmes digestifs (SC11) Dans cette séquence, différents documents sont à nouveau proposés pour découvrir la diversité des systèmes digestifs et des régimes alimentaires. Ces documents sont cette fois-ci de natures diverses afin de favoriser l’utilisation de ressources variées: textes et graphiques sur les régimes alimentaires, images et formules sur les dentitions,… Ils permettent ainsi différentes activités pour tous les élèves ou pour des groupes d’élèves. Les documents sont des sources d’information et non pas des références à mémoriser. Quelle que soit la manière de travailler choisie, le but est de construire une synthèse sous forme du tableau proposé dans la séquence ou sous toute autre forme choisie par l’enseignant ou par les élèves.

Un modèle de 1923. (Sciences naturelles, E. Caustier,

Adeline Bardou Animation pédagogique pour les sciences au CO

Lib. Vuibert, 1923)

Il a été choisi d’associer le thème à un aspect de la démarche scientifique: la lecture et la réalisation de graphiques. Les élèves découvrent les régimes alimentaires avec des graphiques cartésiens, circulaires, en colonnes, puis ils peuvent réaliser différents graphiques dans les exercices. Il s’agit alors d’adapter le choix des graphiques en fonction du programme de mathématiques2 et du niveau des élèves. Le rappel de l’anatomie du système digestif étudié chez l’humain apparaît dans un exercice pour servir de consolidation.

Notes 1

Voir l’exercice 1 de la SC06 en 9H «Comparaison de modes de reproduction», qui fait comparer une pomme et une orange ainsi qu’un sécateur et des ciseaux. http://animation.hepvs.ch /sciences-de-la-nature > Le vivant > cycle 3 > généralités > séquences complémentaires > SC06 Comparaison des modes de reproduction (9e).

2

Voir le document «Comparaison des contenus SN-MATHS» sur http://animation.hepvs.ch/sciences-de-la-nature > Animation > Cheminements annuels > cycle 3 > Comparaison des contenus entre les sciences et les maths.

En raccourci

Cœur

Cahiers pédagogiques

Quelle éducation prioritaire? Plus, moins, mieux, autrement? Comment éviter l’aggravation des inégalités? Ainsi que le soulignent les auteurs de l’avant-propos: «Tout n’est pas à réinventer, mais beaucoup reste à faire.» www.cahiers-pedagogiques.com

… à un schéma, un modèle…

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Doc. pédagogique

D VD-R documentaires: les suggestions du mois Les DVD-R sont à disposition des enseignants et des étudiants et sont déposés dans le site de St-Maurice. Par le biais du catalogue online de la Médiathèque Valais (RERO-Valais), ceux-ci peuvent être réservés et retirés dans l’un des 3 autres sites de la Médiathèque Valais moyennant un délai d’au minimum 72 heures (jours ouvrables). Leur emprunt est strictement réservé à des fins pédagogiques, pour une durée de 14 jours, avec possibilité de 5 prolongations tant que le document n’est pas réservé par un autre lecteur. Les enseignants peuvent exprimer leurs souhaits d’enregistrement pour le jeudi midi précédant la semaine de diffusion de l’émission à l’adresse suivante: documentation. pedagogique@mediatheque.ch.

Quand nous étions écoliers Emission «Histoire immédiate», diffusée le 05.09.12 sur FR3, 89’ Cote 37(44)(091) QUAN L’école publique est longtemps restée immuable, identique au modèle de Jules Ferry. A la fin des années soixante, elle cherche à se mettre en phase avec son temps. Elle aura beau multiplier les réformes, elle ne parviendra pas à retrouver l’image d’excellence qui était la sienne. L’école qui avait fait l’orgueil de la République, est désormais au cœur de nos soucis, de nos débats, de nos conflits. Pour tenter de comprendre les origines de cette crise, il est utile de

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tre de l’éducation) ou encore Rita Hofstter (historienne de l’éducation).

Facebook pas très net avec les ados

l'école. et présent de mêle passé Un film qui

remonter le temps. Ce film s’attache au quotidien des élèves d’aujourd’hui et les confronte à des images rares, tirées du sommeil des cinémathèques. Si le résultat est amusant, voire saisissant, l’enseignement à en retirer est moins simple qu’il n’y paraît. René-Jean Rouyer est d’une génération qui a connu une école directement inspirée par Jules Ferry, sa vision de l’enseignement restait marquée par ses méthodes. Bien sûr, discipline brutale et apprentissages par cœur ont heureusement disparu, mais l’enfant se tourne-t-il spontanément vers le savoir comme le rêvaient certains pédagogues? Faut-il proposer ou imposer les connaissances? L’école s’est-elle démocratisée depuis cinquante ans?

Emission «Temps présent», diffusée le 30.08.12 sur RTS 1, 50’ Cote 004.738.5 FACE

Les ados et les réseaux sociaux, c’est une histoire de coup de foudre... Facebook en particulier a conquis les jeunes, ils sont 660’000 de 15 ans et moins en Suisse à posséder un profil. Mais l’outil ludique peut aussi entraîner des dérives, bien plus fréquentes qu’on imagine: compte piraté, dérapages, addiction ou, plus graves, cyber harcèlement ou pornographie. Dans ce reportage, des adolescents confient les clés de leur comportement numérique, révélant le meilleur et parfois le pire. Ce reportage lève un pan du voile sur les comportements numériques de ces adolescents, connectés en permanence, mettant en scène leurs flirts ou leurs amitiés, partageant leurs joies et leurs peines. Facebook est le plus présent. Rien qu’en Suisse, 60’000 jeunes de 15 ans ou moins ont un profil Facebook.

Ces questions, à l’heure de l’enseignement de masse, ont du mal à trouver une réponse et les enseignants cherchent chacun de leur côté des solutions. (FR3) Avec Vincent Troger (historien de l’éducation), Antoine Prost (historien de l’éducation), Arielle Adda (psychologue), Bernard Lahire (sociologue), Luc Ferry (ancien minis-

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Mais quand l’outil ludique dérape, c’est le cauchemar qui guette. Dans ce reportage, des victimes racontent les dégâts provoqués par ces dérives sur leur vie d’enfant. Ainsi, cette petite Jurassienne poussée à la dépression par des «copines» sadiques, au point de contraindre ses parents à la changer d’école. Quant

aux adultes, ils se sentent souvent perdus, voire dépassés par cette invasion du numérique. L’école aussi constate le changement, les bagarres qui éclatent sans crier gare et les situations soumises à l’omerta qui deviennent encore plus complexes à dénouer. Il n’y aura pas de retour en arrière. Facebook recense

près d’un milliard d’utilisateurs qui partagent leurs données personnelles. Ce que l’on sait moins, c’est que ces données représentent une source de profit extraordinaire. Facebook revend nos données privées aux publicitaires. Une mine d’or exceptionnelle, qui incite des experts à tirer la sonnette d’alarme. (RTS)

Spectacle interactif

L ’eau et la santé dans le monde A l’occasion du Festival des Scènes valaisannes, les quatre sites de la Médiathèque Valais - en association avec la Fondation Cap Santé1 et la Compagnie Anadyomène - offrent aux classes de 5e et 6e primaires un tour du monde au départ du Valais. Ce voyage invite vos élèves à aller à la découverte des problèmes liés aux ressources en eau, aux conflits liés à l’eau, ainsi qu’aux relations étroites entre l’eau et la santé. Spectacle interactif, celui-ci met en scène un comédien qui, s’aidant d’un diaporama et de jeux, aborde

de manière ludique l’un des grands défis du XXIe siècle. Le spectacle sera animé à tour de rôle par: Erika von Rosen, comédienne et metteuse en scène, et Khany Hamdaoui, comédienne et animatrice, pour les spectacles francophones. Damian Gsponer, comédien, humoriste et clown, pour les spectacles germanophones.

Agenda et contacts Médiathèque Valais - Brig: Mardi 15 janvier, spectacles à 9 h, 10 h 30, 14 h et 15 h 15. Réservations et renseignements: mw-brig-kulturvermittlung@admin.vs.ch Médiathèque Valais - Sion: Lundi 21 janvier, spectacles à 9 h, 10 h 30, 14 h et 15 h 15. Réservations et renseignements: mv-sion-mediation@admin.vs.ch Médiathèque Valais - St-Maurice: Lundi 28 janvier, spectacles à 9 h, 10 h 30, 14 h et 15 h 15. Réservations et renseignements: mv-stmaurice-mediation@admin.vs.ch Médiathèque Valais - Martigny: Lundi 4 février, spectacles à 9 h, 10 h 30, 14 h et 15 h 15. Réservations et renseignements: mv-martigny-mediation@admin.vs.ch

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Chacun leur tour, les quatre sites de la Médiathèque Valais accueilleront ce spectacle le temps d’une journée, pour quatre représentations. Une représentation dure 45 minutes, et deux classes peuvent y assister en même temps. Si vous êtes intéressés, merci de vous inscrire auprès de la Médiathèque Valais concernée.

Note 1

Créée en 2000 au Bouveret, la Fondation Cap Santé contribue à l’information et à la formation de tout public dans les domaines de la santé, de l’eau, de la qualité de vie et du développement durable.

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Education physique

S port extrascolaire Mardi 25 septembre 2012, dans le cadre d’un séminaire organisé par le Centre Alimentation et Mouvement, une table ronde en lien avec le «sportfac» a été organisée et animée par Monsieur Manu Praz (responsable de formation coordinateur du sport BASPO) en compagnie des principaux artisans-organisateurs de ces activités extrascolaires. Depuis plusieurs années, les villes de Monthey, Sion, Sierre et St-Maurice proposent des plages sportives après l’école. Des villages ont également suivi ces exemples: Grône, Nendaz (projet pilote), Vétroz, Vouvry, Trient, … Voici un récapitulatif des grandes organisations avec leurs spécificités «locales» et dénomination: Sierre sport scolaire facultatif: 200 élèves par trimestre 1 à 6P / Fr. 10.- par trimestre / spécial automne: cours de patinage 1re-2e: 140 inscrits pour trois jours de «glace». Grand coup de chapeau à Mathieu Emery (responsable sierrois) et à son staff. Monthey sport scolaire facultatif: 550 élèves par trimestre 2e

Ces initiations permettent à l’enfant de découvrir-s’essayer à une activité qu’il pourra poursuivre en toute connaissance de cause.

enfantine à 6P = un élève sur 2 / Fr. 10.- / spécial automne: camp de tennis 5P-6P / capoeira 80 inscriptions / le dynamique Sébastien Fracheboud a repris le fabuleux flambeau transmis par JeanPaul Gillioz. Martigny sport scolaire facultatif: 450 élèves de la 2P à 6P répartis sur 3 blocs différents selon les saisons, 1 élève sur 2 / Fr. 10.par trimestre / spécial rentrée: ARENA avec un artiste du «Cirque

En raccourci Education au développement durable

Création de la Fondation éducation21 Après neuf mois de travaux préparatoires intensifs a été créée la Fondation éducation21 qui chapeautera le nouveau Centre national de compétences en éducation au développement durable (EDD). Le Centre, dont le siège sera à Berne, disposera de structures régionales à Lausanne, à Zurich et au Tessin. A partir du 1er janvier 2013, il apportera son soutien aux écoles et aux hautes écoles pédagogiques de toute la Suisse pour la réalisation de leurs projets dans le domaine de l’éducation au développement durable. www.edk.ch/dyn/25568.php

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du Soleil», Parkour; de quoi ravir Didier Bonvin, responsable pour la ville. Sion sports et loisirs facultatifs: 4 x 10 cours / Fr. 10.-par bloc / éveil culturel Fr. 15.- / école primaire de la 1P à 6P / 2-3 cours pour les enfantines (natationneige-gymnastique) / 500 élèves suivent les cours / Originalité de l’offre proposée par la responsable Véronique Karlen et son équipe: exemple «Fort Boyard» avec des jeux dans la vieille ville / fun trottinettes et samedi loisirs (échecs, équitation, …). www.sion.ch/particuliers/vieprivee/sports-loisirs/sports-loisirsfacultatifs.xhtml St-Maurice sports découvertes développements: 157 élèves de la 1P à 6P soit 50%, 12 offres sur 8 semaines, puis 12 nouvelles / pour les classes enfantines: l’activité natation est proposée / Fr. 30.- / le coup de cœur de la rentrée de Maris Stella et Yoann Clerc: le cirque & le cirque «acro»!

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dont l’intérêt n’est pas centré uniquement sur la performance et la compétition.

Le sport scolaire facultatif est inscrit dans la législation cantonale depuis plus de trente ans. La nouvelle loi sur le sport précise qu’il revient aux communes d’en assumer l’exécution et le financement. De ce fait, le mot scolaire devrait disparaître.

Les sportifs accomplis trouvent aussi une place. Les offres proposées leur permettent d’enrichir le répertoire de mouvements en participant à une série de cours.

Le Centre Alimentation et Mouvement offre une aide de 3000 francs aux villes ou villages désirant mettre en place du sport scolaire facultatif sur la base de critères précis. Il propose également en collaboration avec la SUVA une analyse des besoins en matière de sport ainsi qu’une étude des infrastructures existantes. Les buts principaux de ces activités sont de: permettre l’intégration de tous les enfants, favoriser la création de liens amicaux, proposer dans un cadre sérieux des activités extrascolaires ludiques et enrichissantes sans esprit de compétition, se détendre et décompresser après une journée (pas une garderie), encourager la jeunesse à bouger, augmenter la part de population active sur le plan physique.

Ces initiations permettent à l’enfant de découvrir-s’essayer à une activité qu’il pourra poursuivre en toute connaissance de cause dans les clubs locaux partenaires ou associations.

Depuis le 1er octobre 2012, le sport scolaire facultatif J+S se trouve considérablement valorisé. Les indemnités versées pour ces cours avec des enfants en âge J+S correspondent au double des montants ordinaires. Cette mesure s’explique essentiellement par le fait que le sport scolaire facultatif pour les enfants constitue une plate-forme idéale pour commencer une activité sportive organisée et mérite un encouragement particulier. De nos jours, la plupart des clubs sportifs orientent leurs activités vers des objectifs de performance et de compétition. Ils excluent de ce fait les jeunes dont les compétences sportives sont limitées ou

Le Centre Alimentation et Mouvement, par le biais de Nathalie Nanchen et de Vincent Ebenegger, a organisé une formation (parties pratique et théorique) pour les personnes qui encadrent ces jeunes. Alors pourquoi ne pas proposer des offres de sport facultatif dans votre commune? Avec l’aide d’un maître d’éducation physique ou d’un coordinateur de sport, en collaboration avec les sociétés sportives ou diverses associations, vous pouvez contribuer à la naissance de cette structure dans votre région et cela en vaut vraiment la peine. Team EP: Nathalie Nanchen, Gérard Schroeter, Lionel Saillen

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Livres

L a sélection du mois La personnalisation des apprentissages Ainsi que le souligne Sylvain Connac, «individualiser, et personnaliser – à moindre mesure parce que bien moins utilisé – sont deux concepts pédagogiques à “contours flous”». Et l’auteur s’attache à la définition et aux déclinaisons de la personnalisation (situations didactiques, individualisation et coopération), tout en s’intéressant à des problématiques connexes (évaluation des apprentissages, obstacles cognitifs et organisation de l’autorité éducative). Chaque chapitre inclut un «pédagotest», une série de repères conceptuels et réflexifs, quelques études de cas de situations éducations et un «Q-sort» invitant à la discussion. L’ouvrage, théorique et pratique à la fois, contient aussi un précieux glossaire-index.

des objectifs. La crise actuelle n’est donc pas qu’une crise de moyens. Elle apparaît d’abord comme une crise du sens. Si on souhaite que le rapport aux savoirs soit plus vivace, aux pédagogues et éducateurs se pose alors cette question: quel est le sens, pour les jeunes, de tous les apprentissages imposés par l’école?»

Enseigner et/ou apprendre Apprendre à apprendre... Un objectif bien difficile pour l’enseignement aujourd’hui! Et comment voir clair dans toutes les conceptions de l’apprentissage qui traversent l’école? Voici, mis à la disposition de chaque enseignant, un outil pour réaliser un état des lieux des pratiques quotidiennes, à travers trois modèles, celui de l’empreinte, celui du conditionnement et celui du constructivisme interactif. Et Joseph Stordeur de souligner dans ses conclusions, que «dans la pratique, chacun se situe plus ou moins dans l’une ou l’autre conception», ajoutant que «bien que beaucoup d’enseignants aient déjà cheminé vers le changement, force est de reconnaître que très peu fonctionnent vraiment sur le troisième modèle».

Et aussi

a Citation extraite de l’ouvrage «Les enfants n’ont absolument pas perdu le goût de l’effort, mais plutôt celui de se fixer

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En France, l’enseignement de l’histoire, de la géographie et de l’éducation civique va mal. Depuis des années, sous des gouvernements de gauche comme de droite, les réformes se sont succédé mais n’ont fait qu’aggraver la situation. Qui sont les responsables de ce fiasco et que faire? Un livre réquisitoire sur un sujet qui nous concerne tous et aussi en Suisse. Laurent Wetzel. Ils ont tué l’histoire-géo. François Bourin éditeur, 2012.

Joseph Stordeur. Enseigner et/ou apprendre. Pour choisir nos pratiques. Bruxelles, de boeck, 2012. a Citation extraite de l’ouvrage «Actuellement, la seule liberté laissée aux apprenants résulte de l’inefficacité des moyens utilisés pour éduquer et enseigner. La liberté et la résistance à la manipulation sont donc essentiellement liées à l’échec presque systématique de nos méthodes. Peut-on continuer encore longtemps ainsi? Ne peut-on pas tenter de construire un métier, une profession où la liberté de chacun sera l’objet central du débat, où l’autonomie sera l’objectif de la construction mutuelle, où l’éthique sera la base des rapports entre les différents acteurs concernés par l’éducation.»

Sylvain Connac. La personnalisation des apprentissages. Agir face à l’hétérogénéité, à l’école et au collège. Paris: ESF/Le café pédagogique, 2012.

Ils ont tué l’histoire-géo

• Michel Dollé. Peut mieux faire! Pour un renouveau des politiques de l’éducation. Paris: Editions Saint-Simon, 2012. • Christian Orange. Enseigner les sciences. Problèmes, débats et savoirs scientifiques en classe. Bruxelles: de boeck, 2012. • Gianni Rodari. La flèche bleue. Genève: La Joie de lire, 2012.

a Citation extraite de l’ouvrage «L’histoire et la géographie ne sont pas des disciplines distractives. Un cours d’histoire ne consiste pas à raconter des histoires, même si le récit d’anecdotes révélatrices peut être le bienvenu. Un manuel de géographie n’est pas un “Guide du routard”, même si le touriste peut en tirer profit pour agrémenter ses voyages.»

L’hyperactivité Passé de «l’enfant mal élevé qui ne tient pas en place» au statut de véritable trouble, le TDA/H (Trouble du déficit de l’attention/hyperactivité impulsivité) reste pourtant

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associé à de nombreuses idées reçues: «L’hyperactivité est une mode qui vient des EtatsUnis», «L’hyperactivité touche majoritairement les garçons», «C’est le résultat d’une éducation laxiste», «L’enfant hyperactif est incapable de se concentrer», «La Ritaline ® est une drogue qui entraîne des effets irréversibles», etc. Cet ouvrage vise à poser un regard objectif, débarrassé des jugements hâtifs, sur l’hyperactivité.

principes de 101 théories motivationnelles et de replacer chaque théorie dans le cadre du modèle intégratif. Un ouvrage destiné à ceux qui s’intéressent en profondeur à ce «curieux» concept. Fabien Fenouillet. Les théories de la motivation. Paris: Dunod, 2012. a Citation extraite de l’ouvrage «Comprendre la motivation, c’est mettre le doigt sur une cause qui dépasse une simple vision mécaniste du comportement humain car c’est aussi comprendre pourquoi l’individu “veut” ou non faire des efforts et persister dans ses actions.»

Comptines polyglottes Le manège des mots est un micmac mobile et magnifique. Grâce aux matelots, malandrins et autres manitous du monde, se modèle avec maestria une mosaïque de millions de mots sans cesse mélangés et modulés. Sur les rabats de la couverture figurent la définition et la provenance de la centaine de mots français d’origine étrangère mis en lumière dans ce livre.

Eric Acquaviva & Claudie Duhamel. L’hyperactivité. Idées reçues sur le trouble du déficit de l’attention. Paris: Editions Le Cavalier Bleu, 2012. a Citation extraite de l’ouvrage «Il n’en reste pas moins qu’enfants et adultes souffrant de TDA/H sont aussi souvent riches de qualités affectives et intellectuelles, ou présentent une vraie originalité.»

Les théories de la motivation Il existe à l’heure actuelle au moins 101 théories motivationnelles, ce qui fait de ce concept un univers complexe à appréhender. L’objectif de cet ouvrage est double. D’une part, il s’agit de présenter un modèle intégratif de la motivation. Ce modèle permet de montrer qu’il est possible de faire des ponts entre les concepts théoriques et ainsi d’organiser cette immense galaxie qu’est la motivation. D’autre part, il s’agit de présenter individuellement les grands

Les livres présentés dans cette rubrique sont disponibles à la Médiathèque Valais. www.mediatheque.ch

Aurélia Moynot. Comptines polyglottes. La Réunion: Epsilon éditions, 2012.

La suggestion d’une enseignante Lire et écrire en première année… et pour le reste de sa vie Yves Nadon nous invite à découvrir sa pratique dans sa classe, en toute simplicité, car enseigner à lire c’est d’abord enseigner l’amour des livres. Si les adultes choisissent leurs livres ou leurs revues en fonction de leurs goûts, leurs intérêts, pourquoi nos élèves ne pourraient-ils en faire autant? Comment gérer les livres en classe, comment les utiliser, comment faire progresser les enfants dans la lecture et la compréhension… L’auteur décortique sa pratique pour nous répondre en redonnant aux livres un rôle essentiel. En cinq chapitres, il nous explique les rituels mis en place, il suggère des activités quotidiennes de lecture et d’écriture et parle enfin de l’évaluation. Il nous offre des pistes concrètes, des exemples parlants, des documents reproductibles afin d’améliorer notre propre pratique. Sans y être lié, cet ouvrage colle parfaitement, à mon avis, à la philosophie du PER, il est donc à recommander à tous les enseignants du premier cycle voire plus. Yves Nadon. Lire et écrire en première année… et pour le reste de sa vie. Montréal, Ed. La Chenelière, 2012 (2e édition augmentée). Daphnée Constantin Raposo, enseignante

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a Citation extraite de l’ouvrage «Le zèbre (portugais) reste zen (sanskrit) à côté de la zorille (espagnol) qui danse le zouk (antillais) et fait le zouave (berbère).»

Tiens bon! Parmi les innombrables patients que Marcel Rufo a rencontrés au cours de sa carrière, le pédopsychiatre a choisi sept histoires. Un cas d’autisme infantile, d’autres de handicap, de troubles alimentaires graves, de conduites à risques, de troubles de l’adoption... Sept cas cliniques qui l’ont marqué, sept patients qu’il a suivis, parfois pendant de longues années. Mais qu’y a-t-il de commun entre un autiste et un enfant adopté? Peut-être la confiance, la croyance qu’un mieux-être est possible, quelles que soient les difficultés que l’on doit traverser. Marcel Rufo se fait dans ce livre l’avocat d’une psychiatrie optimiste, qui croit en l’avenir. Une psychiatrie ne se résumant pas à la maîtrise de la clinique, mais qui englobe le suivi et l’empathie. Professeur Marcel Rufo. Tiens bon! Paris: Le livre de poche, 2012. a Citation extraite de l’ouvrage «L’école aussi est fondamentale, pour que les adolescents malades ne soient pas sanctionnés par une double peine: redoubler et perdre leur groupe d’amis du fait de la maladie.»

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Revue de presse

D ’un numéro à l’autre Allemagne

Cours sur l’islam à l’école Depuis la rentrée, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie organise des cours de religion musulmane dans les établissements publics. Les cours, à raison de deux heures par semaine, se font en allemand même s’il arrive à l’enseignant d’écrire des mots d’arabe au tableau. De fait, l’Allemagne cherche depuis longtemps à mettre en place un enseignement religieux musulman, contrôlé par l’Etat, en accord avec les principes de la démocratie et les valeurs de la Constitution allemande. Si l’offre est encore balbutiante, la demande est considérable. Le Temps (18.09)

Climat scolaire français

L’école va plutôt bien, mais… Une étude auprès des enseignants du premier degré montre que l’ambiance à l’école est plutôt positive. La première des violences est verbale et provient surtout des parents. Cette première enquête nationale de «victimation» auprès des enseignants du premier degré a été dirigée par Georges Fotinos et Eric Debarbieux, qui vient d’être désigné par Vincent Peillon délégué ministériel en charge de la prévention et de la lutte contre les violences à l’école. Pour le personnel, le climat dépend principalement de la perception de la violence. A l’école primaire, c’est la violence verbale qui prime. Si l’actualité récente nous rapporte surtout des faits commis par des élèves, les champions en la matière sont plutôt leurs géniteurs. Après

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les parents, les principales critiques s’adressent à la hiérarchie, aux classes à trop grand effectif et à la difficulté de gérer les élèves à comportement agressif. L’Humanité.fr (21.09)

Qualité du français

Les SMS ont bon dos Ce mode de communication abrégé ne justifie pas à lui seul la dégradation de la langue. Il y a bien sûr d’excellents élèves en français, mais le niveau global d’écriture est catastrophique. Les fautes d’orthographe ne sont pas ce qu’il y a de plus grave dans les compositions des élèves. Ce sont surtout les erreurs de grammaire et de syntaxe qui sont préoccupantes. Le téléphone portable n’explique pas à lui seul le faible niveau de français. Alors, source de dégradation du français ou évolution positive parce que les ados écrivent plus, ce qui favorise la créativité? Tribune de Genève (26.09)

Enseignement

Des «pions» pas comme les autres Après des années à exercer un autre métier, ils se retrouvent devant le tableau noir. «Retrouver un métier qui a du sens»: c’est la motivation avancée par les innombrables juristes, banquiers, mathématiciens ou psychologues se lançant dans une nouvelle carrière: l’enseignement. Une nouvelle volée a commencé sa formation cette année dans les HEP alémaniques ayant mis en place cette nouvelle filière en 2011. Les candidats se pressent au portillon. Les enseignants, d’abord très critiques, ont un peu adouci leur jugement mais restent vigilants. La Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique a fixé des règles communes minimales pour la reconversion dans l’enseignement: il faut avoir 30 ans au minimum et une expérience professionnelle de trois ans au moins. La maturité n’est pas obligatoire, mais un dossier attestant les aptitudes ou un examen complémentaire seront, alors, exigés. L’Express, et autres quotidiens (26.09)

Témoignage

Le rap: véritable outil éducatif en France Ounane Aïssa, éducateur, rappeur: «Voilà maintenant quatre ans que j’anime des ateliers d’écriture auprès d’adolescents et de jeunes majeurs en prévention spécialisée. J’utilise le rap comme un véritable outil éducatif au service d’un public en voie de marginalisation, capable de produire de l’émancipation du haut de ses réalités. Dans ces ateliers d’écriture, les jeunes rappent leurs souffrances, leurs peines et leurs joies. Ils ont parfois une image vulgaire du rap. Mon travail auprès d’eux est de leur faire comprendre que l’on peut affirmer un désaccord avec qui que ce soit sans pour autant l’exprimer avec vulgarité. Dans mes ateliers, j’essaie d’accompagner la personne à passer d’un état de cloisonnement à celui d’un raisonnement. En ce sens, le rap est un réel outil éducatif!» L’Humanité (28.09)

Maturité valaisanne

Bonnes notes C’est le ticket d’entrée pour les hautes écoles: le certificat de maturité fédérale. A l’heure de la rentrée, tous les bacheliers ne jouent pas à armes égales. Le Valaisan serait mieux préparé. L’étude EVAMAR II a brisé la loi du silence, ses auteurs ont livré leur diagnostic. Ils ont mis le doigt sur d’importantes disparités cantonales. Avec sa formation gymnasiale en 5 ans et un taux de maturités relativement bas (18,4% en 2010 selon l’Office fédéral de la statistique), le Valais serait-il un modèle? Autre chiffre en faveur du système valaisan, le nombre d’inscriptions dans les hautes écoles. Une année après la maturité, il dépasse les 80%. Parmi ceux qui poursuivent leurs études, nombreux sont ceux qui vont jusqu’au bout. Le taux de réussite est éloquent. Après cinq ans, 65% des étudiants sont titulaires d’un master. Le Nouvelliste (29.09)

Enseignants et magistrats

Il faut plus d’employés d’Etat en Valais D’une étude de comparaison intercantonale, il ressort notamment que le taux d’administration publique centrale est de 27% pour le Valais, tandis qu’il se situe à 35% pour la moyenne suisse. Quant aux dépenses d’éducation en francs par habitant, elles se situent à 2590 francs pour le Valais, alors que la moyenne suisse est 16% au-dessus du Valais. L’étude a encore montré que le secteur de l’éducation et l’enseignement était le plus touché par les maladies dues au stress en Valais (45%,

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contre 38% dans les banques et assurances). Le Nouvelliste (1.10)

Enfants à haut potentiel

L’Ecole Germaine de Staël Depuis un mois, les cours ont repris à l’école privée Germaine de Staël d’Aubonne. Pour cet établissement spécialisé dans l’accompagnement des enfants à haut potentiel, cette rentrée a un goût de nouveauté. Car la jeune école fondée en 2009 a déjà quitté le cœur de la localité pour gagner la zone industrielle. Elle peut ainsi accueillir 77 élèves, soit une petite vingtaine de plus que l’année précédente. Les jeunes de 6 à 16 ans sont répartis en six classes multiniveaux, et parcourent en accéléré la matière de l’école obligatoire. A cela s’ajoute une valorisation des activités créatrices et des disciplines artistiques avec, par exemple, des cours de théâtre ou d’histoire de la musique. Le canton de Vaud compte trois autres écoles destinées aux enfants à haut potentiel: Anhugar, établie à La Rippe, l’Ecole Sofia et l’Ecole La Garanderie, situées à Lausanne. 24 Heures (1.10)

des remplacements, et ainsi réduire le nombre d’engagements nécessaires à l’introduction du mercredi matin l’an prochain. Face à cette proposition, la position du Département de l’instruction publique est catégorique: en consacrant une part de leur temps à l’enseignement, les directeurs ne pourront plus assumer l’entier de leur cahier des charges, ce qui impliquerait un report sur d’autres instances. Tribune de Genève (1.10)

25e anniversaire

Erasmus passe son année, mais après? L’alerte lancée par un député européen a eu l’effet d’une bombe dans le milieu étudiant: faute de moyens, le programme Erasmus pourrait bien se retrouver à court d’argent, alors qu’il vient de fêter son 25e anniversaire. Libération (5.10)

Opéra à l’école

Carmen version ZEP Quand ils ont appris, en début d’année scolaire, qu’ils monteraient et joueraient un opéra dans le cadre de leur emploi du temps, les élèves de 5e du collège Victor-Hugo de Bourges ont eu du mal à «comprendre» sur le coup... Un opéra, bigre! S’il est un genre musical totalement étranger aux oreilles d’enfants d’un quartier défavorisé d’une ville moyenne du centre de la France, c’est bien celui-ci. Qu’importe, car tout l’intérêt est là justement: se confronter à un univers différent du sien dans le but de développer son éveil personnel; aller vers l’inconnu à seule fin de gagner en confiance. Résumée à cela, l’histoire peut sembler utopique. Il n’en est rien. Le projet durera deux années pleines. La première classe élaborera le livret, apprendra différents chœurs et réalisera la mise en scène. La seconde classe dessinera les décors et les construira en partie. Outre Sébastien Montanari, jeune professeur de français, deux autres enseignants – de musique et d’arts plastiques – encadreront les élèves. Une cantatrice, un metteur en scène et un scénographe professionnels interviendront également au coup par coup. Le Monde de l’Education.fr (9.10)

Discours sur l’éducation Grand Conseil

Motion UDC L’UDC a déposé une motion au Grand Conseil genevois pour que les directeurs d’établissement au primaire consacrent une part de leur temps à enseigner. Que font concrètement les directeurs d’établissement? Ils sont épaulés par un maître adjoint et un secrétariat, toute une équipe travaille pour eux! A l’heure où il faut serrer la vis, l’UDC veut utiliser les compétences de ces directeurs – dont la plupart sont des enseignants – pour dispenser des cours d’appui ou effectuer

Phrases clés de François Hollande A la Sorbonne, le président de la République a détaillé ses priorités pour l’école. François Hollande s’est dit «favorable» au

L’école ailleurs L’école en Turquie En Turquie un accès facilité aux écoles religieuses est voulu par le pouvoir. Ces établissements, accusés de mener des activités «réactionnaires», avaient vu leur accès limité. Or cette année, ces écoles retrouvent de leur aura via le passage d’une réforme imposée en quelques mois par le Gouvernement Erdogan. Elles sont désormais accessibles aux élèves dès l’âge de 9 ans contre 14 jusqu’à l’an dernier. Pour le Gouvernement, cette réforme apporte davantage de liberté et de choix aux écoliers. Le Temps (20.09)

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Novembre 2012

retour à une semaine de 4 jours et demi à l’école, contre 4 actuellement dans la quasimajorité des écoles. Il a demandé que cela soit engagé «dès la rentrée 2013», sans préciser quand serait placée cette nouvelle demi-journée, alors que le rapport penchait pour le mercredi matin. Les devoirs «doivent être faits dans l’établissement plutôt qu’à la maison». En élémentaire, l’objectif est de mettre en œuvre le principe de «plus de maîtres que de classes» pour «faciliter le développement du travail en commun», introduire «de nouvelles méthodes d’accompagnement des élèves» et «prévenir les premiers retards». Il a réaffirmé les objectifs de créer environ 10’000 postes par an sur le quinquennat ainsi que 6000 «emplois d’avenir professeur» par an entre 2013 et 2015. L’Humanité.fr (9.10)

Education

Berne et EPFL Didier Burkhalter a présenté à Kinshasa (Congo) le «cadeau» de la Suisse pour marquer la fin de sa présidence de la Francophonie: une formation à distance pour l’enseignement supérieur. Ce projet sera proposé en collaboration avec l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Concrètement, ces cours massifs en ligne libres (CMELL) se présentent sous forme de vidéos sur internet au contenu augmenté, c’est-à-dire que l’élève peut faire des exercices ou quizz qui sont corrigés en ligne. Le professeur a ainsi des outils pour vérifier si la matière est assimilée. Le DFAE et l’EPFL espèrent convaincre les compagnies de téléphonie mobile de mettre à disposition gratuitement l’infrastructure nécessaire pour cette opération. Le téléphone mobile permet en effet de réceptionner les cours. Un ordinateur ou une tablette est en outre nécessaire pour y participer activement. Le Temps (11.10)

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D u c ô t é d e l a H E P -V S

M émoire sur le burn-out des enseignants Dans le cadre de la rubrique Du côté de la HEP-VS, des mémoires de fin d’études sont présentés, en alternance avec des travaux de recherche. Ce mois-ci, il s’agit de vous faire découvrir l’intéressante étude d’Eloïse Valli sur un sujet encore souvent tabou, même si, comme le souligne l’auteure, «le burnout est bel et bien un sujet qui touche l’enseignement.» En introduction à son mémoire de fin d’études, Eloïse Valli explique ainsi les raisons qui l’ont conduite à traiter cette thématique: «Si notre choix s’est porté sur le concept du burn-out dans le domaine de l’enseignement, c’est que, durant notre formation obligatoire, nous avons été confrontée à ce syndrome par le biais de deux enseignantes fort compétentes. Après leur absence de plusieurs semaines, nous avons appris qu’elles avaient traversé un burn-out. En tant qu’élève, nous ne nous étions pas senti directement concernée, mais aujourd’hui, au seuil de notre entrée dans la profession, nous nous sommes sentie interpellée par ce sujet et avons choisi de nous y intéresser.» Le mémoire d’Eloïse Valli, dirigé par Catherine Cusin, est susceptible d’intéresser tous les enseignants, en particulier son analyse des symptômes et des pistes de prévention.

n mémoire a consacré so Eloïse Valli . au burn-out

Valli, E. (2012). Burn-out d’enseignants. Mémoire de fin d’études, Haute Ecole pédagogique du Valais Ce mémoire vise à mieux connaître l’expérience d’enseignants ayant vécu un burn-out et ayant réintégré l’enseignement. Trois aspects ont été pris en compte: les facteurs causaux pouvant générer un burn-out; la prévention de l’épuisement professionnel;

fessionnel étaient les mêmes chez plusieurs participants. Un sentiment d’échec, une baisse d’estime de soi, de confiance en soi et de motivation sont des aspects mentionnés à diverses reprises. Concernant les facteurs causaux, les enseignants pensent que les conditions de travail et les exigences légales sont à l’origine de leur burnout. Cela dit, ils estiment que certains aspects internes, tels que le niveau de perfectionnisme de chacun, ont également pu jouer un rôle important. Du point de vue de la prévention, quatre enseignants sur cinq considèrent les ressources à disposition (notamment des cours de formation continue) comme nécessaires et utiles. De plus, les outils présentés lors de la formation initiale, tels que la pratique réflexive ou l’intervision, aident à prévenir l’épuisement professionnel; ils induisent cependant le risque d’accroître l’exigence de perfectionnisme. Le meilleur moyen de traiter un burnout reste, selon les participants, le fait d’en parler avec un spécialiste. Quatre enseignants sur cinq retiennent tout de même des éléments positifs de cette expérience. En effet, ils estiment que le fait d’avoir vécu ce burn-out leur a donné l’opportunité de se reconstruire différemment, en s’appuyant sur de

le retour au sein de l’activité professionnelle. Pour lire le mémoire dans son intégralité www.hepvs.ch/images/stories/recherche/memoire-valli-eloise.pdf

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Cinq enseignants valaisans du degré primaire ont été interrogés et ces entretiens ont montré que les symptômes physiques et psychiques ressentis durant l’épuisement pro-

Personne-ressource pour le burnout des enseignants: Danielle Pahud, www.atouts.ch

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Novembre 2012


nouveaux objectifs, en modifiant certaines priorités et en apprenant à prendre du recul face aux situations délicates. Ces participants ont donc réussi à changer leur façon de gérer les conditions externes et ont pu poursuivre leur carrière dans l’enseignement. Résumé adapté du mémoire d’E. Valli par Nicole Jacquemet

Philippe Theytaz consultant en relations humaines Dans le cadre de sa formation initiale, Eloïse Valli a participé à un séminaire dispensé par Philippe Theytaz en lien avec la thématique du burn-out. Pour faire suite à son intérêt pour cette problématique, il l’a aiguillé notamment dans sa recherche de témoins, ayant luimême coaché plusieurs enseignants victimes d’épuisement professionnel. Pour Philippe Theytaz, la prise de conscience de la difficulté du mé-

expert eytaz était Philippe Th la défense externe pour re. de ce mémoi

tier d’enseignant et des risques de burn-out remonte à son expérience de directeur des écoles de Sierre. A ses yeux, le regard posé par la société sur l’épuisement professionnel des enseignants est aujourd’hui certes un peu plus bienveillant, même s’il note qu’il y a encore beaucoup d’efforts à faire pour une prise en charge et surtout une prévention efficaces. Philippe Theytaz, quelle est votre perception du burn-out des enseignants? Avouer un burn-out est certainement plus difficile pour un enseignant que pour des personnes exerçant d’autres professions, car la société lui associe une image de force en toutes situations, de par ses connaissances et ses compétences relationnelles. Or, le métier est complexe et l’enseignant manque parfois d’humilité pour admettre qu’il ne peut pas en permanence tout maîtriser. Il n’est pas bon de vouloir tout maîtriser tout seul… Oui et ce sont généralement des enseignants soucieux et perfectionnistes qui risquent de se retrouver en état de burn-out. Dans les établissements qui ont une culture de coopération, où les enseignants travaillent en équipe, les cas d’épuisement sont plus rares. Il suffit bien souvent de se mettre ensemble et d’échanger entre collègues pour qu’il y ait amélioration. Heureusement, cette manière plus interdépendante de travailler entre doucement dans les pratiques. Et quel conseil donneriez-vous à l’enseignant qui se sent isolé? Eloïse Valli, dans son mémoire, présente très clairement les premiers symptômes. Pour s'en sortir, il est primordial d'OSER dire ses souffrances et d'OSER solliciter les personnes ressources autour de soi. Propos recueillis par Nadia Revaz

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Echo de la rédactrice A quoi bon... J’ai récemment vu deux reportages bouleversants sur les enfants travailleurs à Naples (France 2, Arte). Conséquence de la crise, 38% des élèves de moins de 13 ans ne seraient déjà plus sur les bancs de l’école. Particularisme napolitain, avec la Camorra? Pas si sûr. Problème exclusivement lié à la crise? Pas si sûr. Réalité qui ne pourrait pas toucher le Valais? Pas si sûr. En écoutant les témoignages de certains enfants et familles, on constate, en filigrane, qu’il n’y a pas que le besoin immédiat de gagner de l’argent. A quoi bon aller en classe? Qu’est-ce qu’on y apprend qui garantit un avenir professionnel? Comment interpréter cette image montrant une adjointe de direction allant remercier deux élèves d’être en classe et les inciter à faire du «prosélytisme» scolaire? Comment ne pas s’interroger en découvrant la direction d’un établissement réfléchir aux aménagements d’horaire pour concilier travail et école? Comment demeurer insensible en découvrant ces enfants qui aimeraient aller en classe, car c’est le cas pour certains? Que faire quand le décrochage est majoritaire? Comment lutter? Pourquoi le faire, si la société a abandonné les valeurs de l’école qui, de plus, n’ont pas été réactualisées? En Suisse, la formation professionnelle duale est un atout indéniable, mais est-ce que ce sera suffisant pour demeurer un paradis scolaire? Personnellement je n’en ferais pas le pari, d’autant que l’absentéisme est déjà présent, même si pas encore à l’école obligatoire. Nadia Revaz

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Echanges linguistiques

L e BEL, un travail d’équipe En 2012, plus de 3000 élèves valaisans ont profité de faire des échanges linguistiques sous diverses formes et durées, à l’intérieur du canton, avec la Suisse romande, la Suisse allemande, l’Europe, mais aussi hors d’Europe. La majorité des échanges se réalisent dans la langue 2 (allemand pour le Valais romand et français pour le HautValais), même si les échanges concernant les langues 3 et 4 sont aussi en progression. Et si l’on parle d’abord de la dimension d’apprentissage linguistique de l’échange, il est surtout une ouverture culturelle et relationnelle permettant de découvrir et de se découvrir. Cette expérience concrète de la langue complète et enrichit l’apprentissage effectué en classe. Les échanges linguistiques, individuels, de groupe ou de classe, impliquent toute une organisation avant et une évaluation après. C’est là tout le travail mené par l’équipe du Bureau des Echanges Linguistiques (BEL) du canton du Valais, dont chacun-e a un rapport privilégié aux langues et à l’immersion linguistique et culturelle.

De gauche à droite: Pascal Imhof, Corinne Barras, Sandra Schneider, Jasmine Singh et Paloma Foro.

en matière d’échanges individuels et une première information est faite via les écoles. Sandra Schneider, adjointe du BEL, et Pascal Imhof, collaborateur pour le Haut-Valais, travaillent en étroite collaboration pour gérer les échanges de classe. Les 3-4P peuvent démarrer par des échanges épistolaires, aboutissant bien souvent à une rencontre entre les élèves pour

L’organisation du BEL Outre ses fonctions de responsable du BEL, englobant la gestion de l’équipe et les tâches administratives et budgétaires, Corinne Barras s’occupe plus particulièrement, pour le secondaire I et II, de tous les échanges individuels ou de groupe, des voyages organisés et des années linguistiques à l’intérieur du canton. De nombreuses possibilités sont offertes aux élèves

www.vs.ch/bel

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L’échange linguistique, une ouverture multidimensionnelle. favoriser la communication orale. Pour les 5-6P, les échanges proposés peuvent prendre des formes et avoir des durées variées. Au CO, de plus en plus d’établissements participent au programme «Deux langues - ein Ziel», offrant un échange de classe de 9 jours avec des correspondants de l’autre partie linguistique du canton ou de

celui de Berne. Pour les 3CO, un nouveau programme d’échange individuel sur 1 à 3 semaines est mis en place entre les cantons du Valais, de Nidwald et d’Obwald. Paloma Foro, en qualité de secrétaire-assistante, assure tout le suivi des dossiers qui ne manquent pas, avec l’augmentation croissante du nombre d’échanges linguistiques. Quant à Jasmine Singh, elle effectue son stage pour la maturité professionnelle commerciale au Service de l’enseignement, avec un mi-temps au BEL. Haut-valaisanne, elle souhaitait parfaire ses connaissances linguistiques du français et c’est pour cela qu’elle a postulé au BEL, ayant dans le même temps envie de découvrir différentes langues. A côté des tâches administratives, il lui arrive d’accompagner Sandra Schneider ou Pascal Imhof dans les écoles. Pour son travail de maturité, elle a choisi de s’intéresser au programme «OBNIVA» relatif aux échanges organisés entre le Valais, Obwald et Nidwald.

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Novembre 2012


Regards croisés Quel est votre rapport avec les langues, d’hier à demain, en passant par aujourd’hui? Corinne Barras, responsable du Bureau des Echanges Linguistiques du canton du Valais (80%) «J’ai grandi à Zurich dans une famille monolingue d’origine grisonne. Mes parents avaient toutefois d’étroits contacts avec la Suisse romande. A l’école, j’ai immédiatement apprécié l’apprentissage des langues. Très vite, j’ai préféré le français à l’anglais. A Zurich, nous trouvions les Romands très “exotiques” et c’est en fréquentant leur club que j’ai rencontré mon mari. C’est ensuite en Valais que j’ai perfectionné mon français et que je continue à le perfectionner! Quant à l’italien, j’ai commencé de l’apprendre il y a deux ans, cependant, sans prendre le temps de l’immersion, c’est laborieux. Dans le futur, je souhaiterais également apprendre l’espagnol.» Sandra Schneider, adjointe au BEL (55%) et animatrice langue 2 à la HEP-VS à St-Maurice «Je suis née dans une famille où l’on parlait français et allemand et j’allais régulièrement l’été en Allemagne. Dans notre hôtel arrivaient des personnes parlant différentes langues, aussi j’ai été baignée, depuis toute petite, dans cette ouverture linguistique. Les langues sont vite devenues une passion. A l’école, j’ai appris avec plaisir l’anglais et

Echanges individuels Primaire

• «Les vacances autrement», une à deux semaines dans le Haut/ Bas-Valais, en Suisse allemande/Suisse romande

Secondaire I

• «Les vacances autrement», une à deux semaines dans le Haut/ Bas-Valais, en Suisse allemande/Suisse romande • Echange en groupe ou individuel en Allemagne • Année d’immersion dans l’autre partie linguistique

Secondaire II • Echange d’environ deux mois en Suisse allemande, en Allemagne, en Espagne ou hors Europe (Canada anglophone, Australie) • Echange en groupe ou individuel de deux semaines en Allemagne • Echange individuel de deux semaines en Italie ou en Espagne • Année de collège dans l’autre partie linguistique du canton

l’italien. Je suis très attirée par l’apprentissage linguistique, mais mon problème c’est le manque de temps, car il en faut pour avoir un contact concret et vivant avec les langues.» Pascal Imhof, collaborateur pour le Haut-Valais (35%) et enseignant en classes francophones, bilingues et germanophones au CO de St-Guérin à Sion «J’ai toujours aimé les langues et j’ai donc profité de l’opportunité d’un échange avec un enseignant de Sion pour une année, puis j’ai prolongé mon séjour. Au départ, j’avais le projet de partir à l’étranger en faisant un échange avec un collègue d’un autre pays, cependant, lorsque j’étais enseignant dans le Haut-Valais, c’était difficilement envisageable, car encore faut-il trouver un collègue pour qui s’immerger dans le

Echanges de classe Primaire

• 3-4P: échange épistolaire • 5-6P: échange épistolaire ou échange de classe

Secondaire I

• 1CO: programme «Deux langues - ein Ziel», échange d’une semaine dans l’autre partie linguistique ou dans le canton de Berne • 2CO (nouveauté 2012-2013): prolongement du programme «Deux langues - ein Ziel» sous une forme plus autonome • 3CO (nouveauté 2012-2013): programme d’échanges d’une à trois semaines pour les classes du Valais, d’Obwald et de Nidwald

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dialecte haut-valaisan serait utile. Aujourd’hui, comme je travaille à Sion et que ma famille est partante, cela me plairait d’enseigner dans une école suisse à l’étranger. Je serais plutôt tenté par l’Amérique du Sud.» Paloma Foro, secrétaire-assistante (50%) «De langue maternelle espagnole, j’ai découvert le français à l’école. Ayant toujours adoré les langues, je rêvais même de devenir traductrice. J’ai bien sûr appris un peu l’allemand en classe, mais ce n’est pas là où j’ai le plus de compétences. J’ai surtout de bonnes bases en anglais et en italien. Je me débrouille aussi en russe et dans le futur j’aimerais bien apprendre le chinois, le japonais ou encore l’arabe pour ses si belles sonorités.» Jasmine Singh, stagiaire MPC pour 2012-2013 «Enfant, je ne parlais que l’allemand, même si je comprenais aussi un peu l’hindi qui est la langue de mon père. Ensuite, à l’école je me suis un petit peu intéressée au français, mais sans plus. J’ai quand même décidé de suivre la filière bilingue de l’Ecole de commerce à Sierre et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à apprécier le français puis l’anglais. J’ai désormais envie d’améliorer mon niveau dans ces deux langues, mais aussi le désir d’apprendre l’espagnol.»

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CPVAL

Prendre une retraite flexible… Partir à la retraite à l’âge ordinaire de 62 ans n’était déjà plus depuis longtemps la règle dans notre Caisse de retraite; en effet, environ 50% des nouvelles retraites sont des retraites anticipées. Aujourd’hui, le choix peut aller de 58 ans à 70 ans. La prévoyance professionnelle offre depuis quelques années de nombreuses possibilités en termes de retraite flexible, d’un retrait de la vie active avancé à 58 ans à un départ repoussé à 70 ans. Le règlement de base de CPVAL a également été modifié en ce sens. L’époque où en Suisse la plupart des gens arrêtaient d’exercer leurs activités à l’âge ordinaire de la retraite est révolue. Les adaptations légales effectuées dans la prévoyance professionnelle au cours des dernières années permettent à de plus en plus de personnes de planifier avec souplesse leur retrait de la vie active. Le départ à la retraite se planifie et se déroule de façon individuelle en fonction des besoins personnels. La loi fixe les lignes directrices: les hommes doivent percevoir leurs prestations de vieillesse issues de la prévoyance professionnelle entre 58 et 70 ans. La situation est identique pour les femmes.

Possibilités offertes par CPVAL Il en résulte dès lors une grande flexibilité au niveau de la retraite pour les assurés de CPVAL. Plusieurs possibilités sont offertes et décrites dans le règlement de base. Les principales sont les suivantes:

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Un départ à la retraite anticipée complète ou partielle à partir de 58 ans. Un départ à la retraite partielle entre 58 et 70 ans, cette possibilité permettant un passage à la retraite «en douceur». Plusieurs options s’offrent alors aux assurés, selon les besoins personnels de chacun. Il est par exemple possible de prendre une retraite sur le 50% de son activité et de ne travailler plus qu’à 50% les dernières années. Dans ce cas, l’assuré recevrait simultanément une rente et un salaire. L’impact d’une telle décision sur le niveau de rente ne serait pas conséquent puisque le capital-épargne accumulé jusqu’à 58 ans ne serait pas touché par cette diminution d’activité. Un report du départ à la retraite au-delà de l’âge ordinaire de 62 ans jusqu’à 70 ans: les assurés peuvent ainsi maintenir leur rapport de prévoyance, ce qui leur permet d’augmenter leurs prestations de vieillesse. Seule condition à cette décision, l’assuré doit obtenir l’accord de son employeur. En préparant sa retraite anticipée, l’assuré ne doit pas oublier que lorsque l’on ne travaille plus, on ne verse plus non plus de cotisations à

Patrice Vernier

sa caisse de pension. Cela peut sembler banal, mais a d’importantes conséquences, puisqu’il manque plusieurs années de cotisation jusqu’à l’âge ordinaire de la retraite. Son capital de prévoyance dans le cadre de la prévoyance professionnelle ne s’en trouve pas seulement considérablement réduit (notamment parce que les cotisations du 2e pilier sont les plus élevées en fin de carrière), mais il manque également quelques années d’intérêts et intérêts composés. A cet égard, de nombreuses institutions de prévoyance, dont CPVAL, font des gestes envers leurs assurés et prennent par exemple la forme de compensation des années de cotisation manquantes par des rachats. Il peut s’avérer payant d’examiner cette possibilité. Elle s’accompagne d’ailleurs d’un effet secondaire intéressant, car ces rachats peuvent être déduits des impôts sur le revenu. Par ailleurs, le règlement de base de la Caisse prévoit également pour tout assuré actif disposant d’un capital-épargne maximal de racheter la réduction de la rente de retraite en cas de retraite anticipée, voire également de racheter la réduction de la rente Pont AVS. Il est finalement très important de se rendre compte que dans toutes ces considérations liées au départ à la retraite, que celui-ci soit anticipé, ordinaire ou différé, vous ne devez jamais perdre de vue que le passage à cette nouvelle étape de votre vie se déroule au mieux lorsque vous vous y êtes préparé, et ce de préférence à partir de 50 ans environ.

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Novembre 2012


p

Résultats

R egards sur les examens cantonaux 2012 Pour la cinquième année consécutive, les résultats des examens cantonaux sont analysés et exploités pour permettre aux différentes parties prenantes de l’école de mener également des réflexions de visée formative. Si des modifications ont eu lieu cette année, d’une part dans les degrés et branches testés avec l’introduction d’épreuves en 1CO et d’autre part au niveau de la récolte des résultats avec un retour via ISM pour les classes de 4P-6P et 1CO, la continuité des analyses menées permet de vérifier l’évolution de ces résultats. Cet article porte non seulement un regard sur les résultats des examens 2012 avec un coup de projecteur sur les nouvelles épreuves en 1CO, il doit également permettre de voir si des tendances existent pour les degrés et branches analysés depuis plusieurs années. Il est composé de deux parties. Dans un premier temps, les résultats des épreuves du Cycle d’orientation sont présentés et commentés, puis, dans un deuxième temps, ceux du primaire.

Les résultats des épreuves du Cycle d’orientation Si le fait marquant de l’année 2011-2012 pour le CO a été l’introduction du Plan d’études romand (PER) en 1re année ainsi que l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur le CO avec comme conséquence la passation d’examens cantonaux en sciences et en allemand, des examens «habituels» de maths, français et allemand ont été organisés pour les élèves de 2e et 3e années. A noter qu’il n’y aura plus, à l’avenir, d’épreuves cantonales en 2CO et qu’il s’agira d’en mesurer les effets durant les prochaines années scolaires.

Stabilité des résultats en 2e et 3e Pour l’année scolaire 2011-2012, les résultats sont bons en français et en allemand avec un taux de réussite moyen de 70% et satisfaisants en mathématiques avec un taux de réussite moyen de 66%. En français, le taux de réussite est supé-

2e NI

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Novembre 2012

SE/SFT

rieur à 75% en expression orale pour tous les examens. Le seul taux insuffisant (56.3%), toutes parties d’examens confondues en L1, a été obtenu par les 3NI en structuration et il peut être qualifié d’accident au regard des 71.16% de leurs camarades de 3NII et surtout, les 3NI obtiennent le meilleur rendement en mathématiques (73.06%). En allemand, les seuls 2NII obtiennent un taux de réussite inférieur à 70%. Cette cohorte obtient également les moins bons résultats en français et en mathématiques. La comparaison sur plusieurs années des résultats de maths, français et allemand pour les élèves de 2e et 3e années permet globalement de constater une stabilité d’ensemble des résultats. L’observation des résultats par cohorte, nous montre que les résultats des élèves de 3e NII et 2e NII varient plus que les deux autres cohortes. On observe également que les résultats des 2e NII et 3e NII sont plus bas que les autres, avec le seul résultat inférieur à 60% pour l’allemand en 3e NII. L’observation des résultats

2e NII

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3e NI

3e NII

par branche, nous montre que le français est la branche qui connaît le moins de variations, avec des rendements pratiquement toujours compris entre 65 et 70%. Une analyse plus fine nous apprend également que les mathématiques se caractérisent par une «variance» plus importante des résultats que dans les autres disciplines. L’écart entre les bons et moins bons élèves est donc plus significatif.

De «bons» résultats en 1CO Que cela soit en allemand ou en sciences, les résultats globaux des élèves de 1CO peuvent être considérés comme bons si l’on se base sur le taux de rendement (> à 70%). Les taux de toutes les parties de l’examen d’allemand sont supérieurs à 72%, ce qui signifie une bonne maîtrise des compétences évaluées (hören, sprechen, lesen et schreiben). Le résultat global de

Allemand Rendement Allemand

77.6%

Oral

79.7%

Ecrit

75.5%

> Hören

87.2%

> Sprechen

72.3%

> Lesen

78.4%

> Schreiben

72.5%

46

sciences indique également un taux de rendement de 72%. Les taux d’échec globaux qui ont également été observés sont aussi «bons» pour les deux branches, 10% en allemand et 15% en sciences. Si l’on observe les résultats détaillés des différentes parties, ils sont assez homogènes en allemand, avec des taux de rendement qui varient entre 72 et 87%, alors que les taux d’échec varient entre 2 et 23%. L’examen de sciences ne comportant pas de parties distinctes, ce sont les résultats des différents exercices qui ont été observés. Ces résultats ne sont par contre pas homogènes, les taux de rendement des exercices varient entre 40 et 90% alors que les taux d’échec varient entre 1 et 63%. Mais une telle différence de résultats entre des exercices qui ne sont pas regroupés en compétences et qui comportent un nombre de points différents n’est pas «étonnante» et ne permet pas de tirer des conclusions sur une non maîtrise de compétences. Reste à réfléchir à la construction de l’épreuve pour éventuellement envisager un regroupement des compétences.

Ces examens étant proposés pour la 1re fois, aucune comparaison temporelle n’est possible. Par contre, ces deux branches étant des branches à niveau en 2e année, il était important en fin d’année de pouvoir faire un bilan de compétences. Ces résultats, globalement bons, doivent être

un complément pour permettre ce bilan. Les inconnues que comportaient ces épreuves, comme le fait que l’enseignement de l’allemand a été donné en petits groupes hétérogènes ou que les sciences étaient l’objet pour la première fois d’épreuves cantonales peuvent être partiellement levées, reste à vérifier ces prochaines années si ces résultats se confirmeront.

Les résultats des épreuves à l’école primaire Comme le mentionnait un article informatif paru dans Résonances en décembre 2011, les examens de français et de mathématiques portaient sur les objectifs du fundamentum.

Le français: de bons résultats Tant pour les épreuves de 4P que de 6P en français, les taux de rendement sont supérieurs aux 75% attendus, ce qui permet de qualifier les résultats des examens 2012 de bons. En ce qui concerne les épreuves de 4P, le résultat global de l’examen s’élève à 78.96%, alors que toutes les compétences ont un taux de rendement supérieur à 75%. La comparaison sur les cinq dernières années montre une progression des résultats avec une nette amélioration des taux de rendement à la partie «Structuration 1».

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Novembre 2012


Français 4P

Par ailleurs, bien que le résultat global de l’épreuve de 6P puisse également être qualifié de bon (75.39%), les deux parties de structuration ont des taux de rendement inférieurs aux 75% attendus. Notons tout de même que la compréhension de l’écrit obtient depuis ces quatre dernières années, le taux de rendement le plus élevé (81.97%) en comparaison avec les autres compétences évaluées.

En mathématiques Comme en français, les résultats des épreuves de maths en 4P sont bons, avec un taux de rendement de 79.71%. L’analyse relève une stabilité au fil des années, bien que les résultats soient légèrement inférieurs à ceux de 2011. Dans ce sens, les exercices 9-19-22 ont rencontré moins de succès que les autres avec des taux de rendement inférieurs au seuil du suffisant (60%).

Français 6P

Par contre, les épreuves de maths en 6P ont un taux de rendement global inférieur aux 75% attendus (73.06%). Bien que le calcul mental obtienne un taux de rendement de 79.83%, les résultats des 2 parties sont également inférieurs au 75% attendus. Par rapport aux années précédentes, les résultats sont en baisse notamment à la 1re partie où il s’agit du moins bon taux de rendement durant ces 5 dernières années.

Pour aller plus loin La collecte des résultats de fin d’année doit permettre aux différentes «strates» de l’Ecole de s’interroger sur ses pratiques pédagogiques et d’évaluation. Nous vous proposons 3 pistes ou conclusions: Le DECS a été régulièrement interpellé par des directions et en-

Mathématiques 4P

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Novembre 2012

seignants soucieux des conséquences d’un enseignement hétérogène en allemand, en sciences et, pour les établissements «à sections» des branches éducatives et culturelles. Or, les résultats des examens de fin d’année tendent à démontrer que les praticiens ont su s’adapter aux implications de la nouvelle loi. L’arrivée du PER ne devrait pas engendrer de surprises significatives car les examens de fin d’année prennent bien en considération les principaux axes thématiques. Bien que les résultats soient satisfaisants en mathématiques, une réflexion est à mener sur les raisons d’une dispersion conséquente des résultats entre les élèves d’une même cohorte.

Mathématiques 6P

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2008 / 2009 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin 2009 / 2010 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars

Infos 2008-2009 Les évolutions de l’école Informatique-mathématiques Les outils de l’évaluation La gestion des élèves difficiles Expérimenter le savoir Le temps de l’école A l’école de l’interculturalité Briser les idées reçues sur l’école

N° 8 mai N° 9 juin

Infos 2009-2010 Droits de l’enfant - Citoyenneté Structuration de la langue - de la pensée La verticalité (1/2) La verticalité (2/2) Les personnes ressources de l’Ecole valaisanne (1/2) Les personnes ressources de l’Ecole valaisanne (2/2) L’humour à l’école Entraide... entre pairs

2010 / 2011 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Infos 2010-2011 Quantité et/ou qualité Sciences, techniques, technologies Eveil / réveil de la curiosité Comprendre le monde environnant Dyslexie, dysorthographie... Les 10 ans de la HEP-VS Réussite scolaire et… norme L’image de l’enseignant

2011 / 2012 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Eclairage 2011-2012 Métier d’élève Les intelligences multiples en classe Le début du cycle 1 L’école entre tradition et modernité Les utopies pédagogiques La robotique en classe Capacités transversales Approche concrète de l’EDD

2012 / 2013 N° 1 septembre N° 2 octobre

Eclairage 2012-2013 Harcèlement entre pairs

N° 7 avril

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Apprendre, c’est produire des changements utiles dans les rouages de notre esprit. Marvin Minsky

En raccourci Brochure OFS

Les statistiques, un jeu d’enfants? STATI, une barre de graphique, sert de guide au fil des pages de la publication. STATI démontre que les statistiques nous donnent des informations intéressantes et qu’elles peuvent en plus être amusantes. Ce cahier est destiné plus particulièrement aux enfants entre 10 et 12 ans et à leurs enseignants et/ou leurs parents. En effet, les jeux que les enfants pourront faire seuls sont complétés par des questions et des exercices statistiques à discuter et réaliser en classe. http://www.bfs.admin.ch Commémoration 2015

Appel à projets Le Conseil d’Etat valaisan s’est prononcé pour la mise sur pied, le 7 août 2015, jour de l’entrée du canton dans la Confédération helvétique, d’une cérémonie officielle. En complément, un programme-cadre d’évènements sera mis en place tout au long de l’année 2015. A cet effet, un appel à projet est lancé pour identifier 13 projets étoiles ainsi que les événements qui bénéficieront du Label 2015. La mise sur pied de la journée du 7 août 2015 fait quant à elle l’objet d’une génération d’idées de commémoration par la population sur la plateforme sociale iBrain. http://valais2015.ch Curiosité

Dossier thématique en ligne Sur le site de Jacques Nimier consacré aux facteurs humains dans l’enseignement et la formation d’adultes, vous trouverez un intéressant dossier sur la curiosité et le plaisir à l’école. Avec plusieurs références pour en savoir plus sur la thématique. www.PedagoPsy.eu

Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Novembre 2012


fait parler de vous!

Résonances La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988 et à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956, est éditée par le Département de l’éducation, de la culture et du sport (DECS). Edition, administration, rédaction DECS/SFT - Résonances Rue de Conthey 19 - Case postale 478 - 1951 Sion Tél. 027 606 41 59 - www.vs.ch/sft > Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne Rédaction Nadia Revaz - nadia.revaz@admin.vs.ch - Tél. 079 429 07 01 Photographe Jacques Dussez

Pour vos annonces:

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Conseil de rédaction Florian Chappot, AVEP - http://avep-wvbu.ch Daphnée Constantin Raposo, SPVAL - www.spval.ch Elodie Lovey, CDTEA – www.vs.ch/scj Adrienne Mittaz, AVECO - www.aveco.ch Zoe Moody, HEP-VS - www.hepvs.ch Stéphanie Mottier Fontannaz, AVPES - www.avpes.ch Marie-Josée Reuse, Ass. Parents - www.frapev.ch Parution Le 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août. Délai de remise des textes Délai pour les textes: 5 du mois précédant la parution. Abonnements Cf. encadré séparé ISSN 2235-0918

Abonnement annuel (9 numéros) Tarif contractuel: Fr. 30.– Tarif annuel:

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Prix au numéro: Fr. 6.–

Vous pouvez vous abonner et effectuer vos changements d’adresse en passant directement par les formulaires en ligne sur www.vs.ch/sft > Résonances, mensuel de l’Ecole valaisanne. Cela peut aussi se faire par courriel (resonances@ admin.vs.ch) ou par courrier DECS-SFT, Résonances, rue de Conthey 19, case postale 478, 1951 Sion. Site Résonances Sur www.vs.ch/sft > Résonances, vous avez aussi la possibilité de consulter les archives de la revue ou de commander un numéro à l’unité via le magasin en ligne.

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Données techniques Surface de composition: 170 x 245 mm Format de la revue: 210 x 280 mm Impression en offset en noir et une teinte vive, photolithos fournies ou frais de reproduction facturés séparément pour les documents fournis prêts à la reproduction. Délai de remise des annonces Délai pour les annonces: 15 du mois précédant la parution. Régie des annonces Schoechli impression & communication SA - Technopôle 3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - info@schoechli.com Impression - Expédition Schoechli impression & communication SA - Technopôle 3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - info@schoechli.com



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