ACTUALITÉ PROFESSIONNELLE
DOSSIER ETUDE REMPLACT
QUI SONT LES GÉNÉRALISTES REMPLAÇANTS ? Très peu représentés dans les instances professionnelles et souvent en marge des grands débats qui concernent les généralistes, les remplaçants restent encore une entité mal connue. Avec le troisième volet de son étude REMPLACT, le syndicat qui les représente, ReAGJIR, brosse un portrait de cette population médicale plutôt féminine et très jeune. Si la plupart se disent prêts à travailler davantage, la majorité vivent ce statut comme une situation temporaire. Amandine Le Blanc
D
ifficile à dénombrer, les généralistes remplaçants sont encore relativement mal connus. D’après le dernier atlas de la démographie médicale du CNOM, on en dénombrerait pourtant 5764 sur le territoire français. Internes, non thésés ou thésés, retraités, médecins à activité mixte avec des lieux d’exercice mouvants, difficile d’établir un instantané de ceux qui forment la population des remplaçants. En 2010, le syndicat ReAGJIR (Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants) sortait le premier volet de l’étude REMPLACT qui dressait le portrait de cette population avec pour but de « quantifier et qualifier l’activité des remplaçants en France ». Cet été, le syndicat a réalisé le troisième volet de cette étude permettant d’actualiser cette photographie.
70 % sont des femmes et ont de 27 à 67 ans. La moyenne d’âge est de 31,7 ans. 11 % sont encore internes et 44 % n’ont pas encore soutenu leur thèse
GARO/PHANIE - DR
Un passage naturel Et en six ans peu de choses ont changé dans les grandes caractéristiques des remplaçants en médecine générale. C’est une population très majoritairement féminine puisque, d’après l’étude REMPLACT, 70 % sont des femmes. Une donnée logique si l’on considère l’âge moyen des remplaçants dans l’enquête qui est de 31,7 ans et la féminisation de la profession qui arrive avec les nouvelles générations. Des chiffres co-
« C’est quasiment impossible de s’installer tout de suite » Dr Guillaume POTHERAT médecin remplaçant en Ile-de-France
hérents avec ceux du CNOM, selon lequel la population des médecins remplaçants de moins de 34 ans comprend 72 % de femmes. La vie de remplaçant semble, en revanche, de plus en plus un passage naturel pour les futurs ou tous récents généralistes. D’après l’enquête de l’Isnar-IMG (Syndicat des internes en médecine générale), en 2013, 55 % des internes en médecine générale se voyaient, en effet, remplaçants à la fin de leur internat. Les enquêtes d'il y a dix ans, montraient déjà que 9 généralistes sur 10 avaient remplacé avant de s’installer. Il n’est donc pas étonnant de trouver dans l’enquête REMPLACT que 44 % des remplaçants n’ont pas encore soutenu leur thèse et que 11 % sont même encore internes. Sachant que, pour pouvoir être remplaçant pendant l’internat il faut avoir validé trois semestres dont le stage chez le praticien. Pour ces internes et non thésés, il s’agit souvent d'une phase transitoire. Mais c'est
Vendredi 7 octobre 2016 | numéro 2770
11