Conférence de Presse Intersyndicale
Jacques Olivier DAUBERTON Président de ReAGJIR Paris - 12 mars 2015
ReAGJIR représente les jeunes médecins généralistes : remplaçants, installés depuis moins de 5 ans (qu’ils soient libéraux ou salariés) et les chefs de clinique de médecine générale. Ces jeunes professionnels font le même constat que d’autres : le système de santé nécessite et mérite une réforme en profondeur. Ce besoin est la résultante de l’évolution du métier de médecin et plus particulièrement du métier de médecin généraliste, spécialiste en soins primaires. Ce besoin résulte aussi de l’évolution des pathologies avec un développement des pathologies chroniques, des patients poly-pathologiques et de la place maintenant majeure de la prévention. Les jeunes médecins généralistes sont prêts à relever le défi. Ils ont à cœur d’exercer leur spécialité de soins primaires en ambulatoire dans des conditions favorables et avec la reconnaissance de leur spécialité. Mais ne nous trompons pas : la médecine générale est une vocation, pas un sacerdoce. Le médecin généraliste est un acteur central des soins apportés à la population. Seule la concertation peut permettre des réformes efficaces. Et ce projet de loi, malheureusement, ne se base pas sur une concertation en profondeur. Ce projet de loi élaboré sans les professionnels se veut réformateur mais ne met que des rustines sur des difficultés mal identifiées sans prise en compte des réalités de terrain. Pour les jeunes médecins généralistes, les axes à développer pour améliorer la prise en charge de la population sont de : Parier sur les soins primaires Favoriser, faire connaître et rendre attractif l’exercice ambulatoire Encourager la communication entre les professionnels de santé Répondre aux besoins identifiés par la population et par les acteurs de terrain Garantir l’indépendance de l’exercice Parier sur les soins primaires et placer la médecine générale au cœur du système de santé est une étape incontournable pour permettre des soins de proximité efficients. Les missions du médecin généraliste sont définies de façon large et consensuelle par la WONCA 1. Pourtant les moyens ne sont pas donnés pour nous permettre d’utiliser de façon optimale nos compétences médicales, de gestion, d’organisation et de coordination autour du patient. Il parait primordial de développer de nouveaux outils et de nouvelles structures de soins ambulatoires pour faire du médecin généraliste un acteur incontournable. Favoriser et rendre attractif l’exercice ambulatoire de la médecine générale doit également être une priorité. Outre l’urgence à faire connaître les spécificités de notre spécialité aux étudiants et à promouvoir la filière universitaire de médecine générale tout au long de la formation médicale initiale, il est impératif de rendre l’exercice ambulatoire attractif. Pour cela, ReAGJIR propose de renforcer la prévoyance obligatoire des médecins libéraux et de lever la précarité du statut de remplaçant. En effet, le remplacement est une étape quasi systématique avant l’installation. La précarité de cette étape contribue à détourner les jeunes de l’exercice libéral.
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World Organization of National Colleges, Academies and Academic Associations of General Practioners/Family Physicians