Q-zine numéro 13

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poésie

un souvenir clair comme la lune

PAR TAI ROCKETT Depuis cette nuit paisible sur le banc, quand ton corps s’était suffisamment rapproché du mien pour me faire savoir que nous avions franchi la distance entre l’amitié et quelque chose d’autre, et que le ciel s’était illuminé pendant que la lune relevait la tête pour mieux contempler les amoureux, Je savais que la nuit me ferait toujours penser à toi Il y a dix ans de cela, je t’avais embrassé ; c’était la dernière fois et ce fut inoubliable, De la manière dont les cheveux qui chutent à la naissance de la chevelure de l’actrice te ramènent encore dans ma chambre

Comment j’étais reconnaissante pour la discrétion des murs d’une chambre Comment cette année-là, nous ne nous prenions pas publiquement par la main Et pourtant, tu étais là, toujours à mes cotés Tes yeux, tes cheveux, ta peau Comment nous dormions sans jamais vraiment dormir Comment j’étais allée vers ton corps en m’accrochant Mais sans jamais l’affronter Comme ça Je pense souvent à toi quand la lune se lève Pour tout cet amour qu’il nous fallait border une fois la nuit tombée.

37 • Juin 2017

Photo par Siphumeze Khundayi

Me ramènent à ce voyage que nous avions fait, à la chambre que nous avions louée, Jeunes, ne nous touchant pas, puis, ta main, animée, et mon souffle, entrecoupé


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