Le budget 2013 du gouvernement Di Rupo-De Croo

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Le budget 2013 du gouvernement Di Rupo-De Croo Un plan d’austérité et de récession sous la loupe Service d’étude du PTB, Benjamin Pestieau, 6 décembre 2012.

1. INTRODUCTION Le gouvernement papillon a sorti son budget 2013. Si on écoute les membres du gouvernement, « personne ne sera touché » ou « tout le monde sera équitablement touché ». Des mêmes voix on entend : « le pouvoir d’achat sera préservé », « il n’y a pas de gel des salaires », « le capital n’a jamais autant été mis à contribution que dans ce budget », etc. Pourtant, dès qu’on gratte un peu, ces discours préparés par des spécialistes de la communication ne résistent pas. Comme le montrent différents sondages, les gens ressentent bien — de manière diffuse encore — qu’une fois de plus, on est allé chercher de l’argent dans leurs poches pour boucler le budget. Une fois de plus, les millionnaires sont épargnés et les patrons sont satisfaits. Ceux-ci accordent même une cote de 8,5/10 au budget. On les comprend. Comme nous le verrons plus loin dans cette étude, le gouvernement Di Rupo donne au monde patronal — avec ce budget et son plan de récession — cinq cadeaux qui lui rapportent gros. Dans le même temps, les salariés paieront et l’État verra son déficit se creuser encore… Le budget 2013 du gouvernement Di Rupo/De Croo doit être vu comme la suite de celui de 2012. Progressivement, on met en place tous les éléments du modèle allemand, une des plus grandes machines à produire des pauvres en Europe : • dégressivité des allocations de chômage, plan d’activation, exclusion et pression pour leur faire accepter n’importe quel job : plan 2012 ; • gel des salaires et début de réforme de l’index : plan 2013, mise hors jeu de l’accord interprofessionnel (AIP) concernant les salaires ; • flexibilité, heures supplémentaires et contrats temporaires : carcan imposé par le gouvernement dans son plan 2013 pour l’accord interprofessionnel ; • faciliter les licenciements : le dossier employés-ouvriers devrait servir de levier pour avancer sur ce dossier dans la première moitié 2013… Ce plan adopté par le gouvernement est sans issue. Si des entreprises ferment aujourd’hui, estce parce que les salaires sont trop élevés ou au contraire parce que nous n’avons plus d’argent dans nos poches pour acheter ce qui est produit ? Appauvrir le monde du travail, vider les caisses de l’État, c’est vider la capacité de la société à absorber les biens et les services qu’elle produit. Avec moins d’argent pour consommer on aggrave la crise et la récession, et le déficit public. En offrant toujours plus de cadeaux aux patrons, on aggrave le déficit public et on augmente la pression pour appauvrir encore le monde du travail afin de combler le déficit budgétaire. Si on ne stoppe pas la logique « cadeaux aux plus riches / appauvrissement des travailleurs », on va enfoncer toute la société dans une spirale d’austérité-récession sans fin. Cette logique est sans issue aussi parce que plus on la met place, plus elle donne de l’appétit aux patrons. Obsédé par ses profits et sa logique de compétitivité, le monde patronal est de plus en plus agressif. Il vérifie la maxime : « l’appétit vient en mangeant ». Il n’en a jamais assez. À peine l’encre d’un budget est-elle sèche, que le monde patronal réclame de nouvelles mesures en sa faveur. À la pointe de l’agressivité patronale, on retrouve une partie du patronat du nord du pays 1


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