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CHUCHOTEMENTS

LUNDI9DÉCEMBRE2013 P

HAUT-RHIN

L’UDI nuit-elle au Parti radical ? Une quarantaine de présidents de fédérations du Parti radical, dont le Haut-Rhinois Jeff Ouadi, viennent de demander à leur président national Jean-Louis Borloo de convoquer en janvier prochain un congrès, conformément aux statuts. Les signataires du courrier s’inquiètent de l’avenir du plus vieux parti de France. « L’UDI n’est ni cohérente, ni crédible, ni visible ; et L’Alternative est une poupée russe sans chef », fulmine le Colmarien Jeff Ouadi en estimant que son parti « délaissé » se « meurt à petit feu ». Le président actuel de la fédération haut-rhinoise et celui qui a tenu la barre pendant plus de trois décennies, Jacques Dreyfuss, critiquent entre autres le fonctionnement de l’UDI 68, présidée par Jean-Marie Bockel. « Ce n’est que de la manigance », disent-ils en refusant que l’UDI joue « les fossoyeurs » de leur cher parti.

Jeff Ouadi, président du Parti radical 68. ARCHIVES DNA

MUNICIPALES

Un match nul ? L’épisode préfigure le ton de la campagne des municipales entre le maire Gilbert Meyer et son rival Bertrand Burger. Christophe Gryczka et Jean-Louis Jaegli, président et vice-président des SR Colmar, club de foot phare de la ville, ont annoncé leur démission après avoir essuyé, disent-ils, des pressions de la part de Gilbert Meyer. Le maire, qui a critiqué notamment le trop faible débit des merguez lors du derby SRC-RC Strasbourg, chercherait à neutraliser et à discréditer le principal sponsor du club et ami du président, un certain Bertrand Burger… Les partisans de ce dernier ont profité de l’occasion pour stigmatiser la mainmise de Gilbert Meyer, tandis qu’à la mairie, on dénonçait une « instrumentalisation » et une « opération cousue de fil blanc » pour masquer « les carences » de la présidence de Christophe Gryczka. Voilà les présidents de clubs sportifs colmariens prévenus : la buvette a intérêt à assurer, surtout pour les saucisses blanches !

CONSEIL GÉNÉRAL DU HAUT-RHIN

Polyphonie alsacienne C’est tout seul, sans la collaboration ou l’appui de l’Office pour la langue et la culture d’Alsace (OLCA), que Charles Buttner a décidé de défendre l’alsacien en s’associant au conseil exécutif de Corse avec lequel le conseil général du Haut-Rhin va signer une charte de coopération pour la promotion du bilinguisme. « Parce que c’était lui, parce que c’était moi », explique le président corse, qui temporise. « Ça s’est trouvé comme ça mais ce n’est exclusif de rien. » « Nous demandons la co-officialité des langues. C’est un acte fondamentalement politique et nous n’avons pas trouvé les mêmes interlocuteurs à la Région », explique plus franchement Pierre Ghionga, conseiller exécutif corse. RUBRIQUE DE FRANCK BUCHY ET JACQUES FORTIER

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Le pétard de Petitdemange Jean-Claude Petitdemange a choisi François Loos, dans la bataille pour Strasbourg. L’ancien PSU, puis PS, qui fut chef de cabinet de Michel Rocard, a été l’allié de Catherine Trautmann avant de rompre et de choisir la dissidence en 2001. Aujourd’hui, il flingue Roland Ries et dit du bien de Loos. Rassurant ? (Dessin de Yannick Lefrançois)

MUNICIPALES

Schaffhauser, « résistant » à mai 1968 à l’université Jean-Luc Schaffhauser, tête de liste du Rassemblement Bleu Marine à Strasbourg, a revendiqué mercredi sa formation de philosophe. Il a fustigé les « professeurs soixante-huitards, libertaires et marxistes » qu’il a subis : « Nous étions déjà en résistance à l’université. » Plus tard, c’est « pour rencontrer les opposants au bolchevisme » qu’il fit des missions dans les pays de l’Est. Chacun jugera si Jean-Luc Schaffhauser peut encore être dit « centriste » ; personne ne craindra qu’il soit devenu marxiste.

EUROPÉENNES

Pascale Jurdant-Pfeiffer y pense aussi

POSTURES

MURMURES

Plaideur

Théâtre

JEAN-MARIE BOCKEL a repris

QUI APRÈS JULIE BROCHEN AU TNS ?

la plume. Il publiera mi-janvier Trajectoire plurielle, ministre de Mitterrand et de Sarkozy (éditions Alpharès). Il y justifie son itinéraire au nom d’une fidélité à ses idées, y règle quelques comptes avec ceux qui l’ont vu comme un traître. Il y annonce aussi qu’il n’est pas prêt à rejoindre « la cohorte des vieux sages de la politique » et qu’il « reste dans la course ».

En signant Liquidation, actuellement au TNS, Julie Brochen, sa directrice, prend acte aussi, de façon allusive, de la fin de mandat que le ministère a fixée pour elle au 30 juin 2014. Le personnel du théâtre espère avoir vite le nom de son successeur. Les rumeurs courent. Elles répètent en ce moment les deux noms de Dominique Pitoiset, qui a dirigé le Théâtre Dijon-Bourgogne et va quitter le Théâtre de Bordeaux, et celui de Stanislas Nordey, l’un des deux artistes associés de la 67e édition du Festival d’Avignon, dont la mise en scène de Par les villages, de Peter Handke, sera mi-décembre à Mulhouse.

PATRICK BEAUFRÈRE, n° 3 de

la liste de Jean-Luc Schaffhauser à Strasbourg, a usé quelques étiquettes politiques depuis vingt ans. Il était au Parti populaire pour la démocratie française (PPDE) à la fin des années 90, UDF-PPDE ensuite, membre du Mouvement pour le renouveau de la politique (MRP) en 2002, et radical de gauche en 2008. Le voilà Bleu Marine pour 2014.

Julie Brochen, directrice du Théâtre national de Strasbourg. PHOTO – ARCHIVES DNA

Intercommunalité UNE ERREUR DE CHIFFRES

La semaine dernière, le chuchoteur avait trop rapidement évoqué la situation de la communauté de communes du Ried de Marckolsheim, croyant savoir que 5 communes sur 17 avaient donné un avis défavorable à la nouvelle répartition des sièges dans l’intercommunalité. Faux : c’était 12 sur 17 ! Et cela change aussi la lecture de cette fronde. « C’est l’État qui est visé », explique le maire d’Ohnenheim, Rémy Stoecklé, « et non le fonctionnement de la ComCom. […] C’est un processus d’affaiblissement des villages que ce front du refus visait à enrayer ».

Transports QUELLE CONTRIBUTION POUR LE NOUVEAU GCO ?

Le conseil général du Bas-Rhin, qui planche aujourd’hui sur son budget 2014, ne devrait pas parler du GCO (grand contournement ouest de Strasbourg). « Il faut avant tout que l’État donne clairement ses intentions », juge son président Guy-Dominique Kennel. « Comme le nouveau GCO est moins cher, on pourrait donner moins, d’autant plus que Strasbourg devrait enfin en prendre sa part », fait-il aussi remarquer. La délibération déjà votée par le Département (3,25 millions d’€) pourrait être simplement amendée en commission permanente.

Cinq députés alsaciens ont signé la pétition de l’association Le Nid et de l’association Osez le féminisme 67 pour « l’abolition du système prostitueur » (DNA du 23 novembre) : Philippe Bies (PS), Armand Jung (PS), Arlette Grosskost (UMP), André Schneider (UMP) et Claude Sturni (apparenté UMP). Les trois premiers ont voté le projet de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel défendu mercredi à l’Assemblée, mais André Schneider s’est abstenu et Claude Sturni a voté contre. Le texte, il est vrai, n’était pas rigoureusement le même… Le sénateur Jean-Marie Bockel (UDI) et le député Eric Straumann (UMP) figurent quant à eux parmi les 26 parlementaires de toutes sensibilités ayant signé une pétition contre la pénalisation des clients de personnes prostituées initiée par deux parlementaires écologistes.

PARTI SOCIALISTE

PANACHAGES ■ « Si nous travaillons demain avec

Jo Spiegel et Charles Buttner. ARCHIVES DNA

Les candidats alsaciens pour les listes européennes se pressent au portillon. Les uns le font avec éclat, les autres discrètement : ce sont les directions des partis qui trancheront avant les électeurs. À l’UDI, la conseillère générale Pascale Jurdant-Pfeiffer a très officiellement déposé sa demande : ancienne adjointe au maire, elle avait été 3e de la liste UDF en 2004.

Abolitionniste à Strasbourg, pas à Paris ?

JEAN-MARIE KUTNER a un

Syncrétiste

PHOTO ARCHIVES DNA

PROSTITUTION

Accueillant truc pour ne pas augmenter les impôts : augmenter le nombre de contribuables. Dans le tract que distribue actuellement le candidat UDI à Schiltigheim, il propose d’« attirer les jeunes couples actifs et payant l’impôt » pour ne plus augmenter les taux – l’une de ses promesses de campagne. Pas bête. Mais l’arrivée de ces nouveaux Schilikois renchérira aussi le coût des services publics…

Pascale Jurdant-Pfeiffer.

les Corses, ce n’est pas pour apprendre à poser des bombes », a répondu Charles Buttner au socialiste Jo Spiegel qui a critiqué son discours « populiste » vendredi en séance plénière. Le conseil général du Haut-Rhin vient de signer avec le conseil exécutif de Corse une charte pour la promotion des langues régionales. ■ Le mouvement Debout la République et son porte-parole régional Nicolas Chevalier-Roche lancent une campagne dite « Ensemble, construisons l’avenir ! » avec 500 affiches et 10000 tracts pour l’Alsace. Thématique : dénoncer « la

politique absurde et mortifère » de l’actuel gouvernement et la hausse de la pression fiscale. ■ Jean-Luc Mélenchon participera mercredi soir à l’Université de Strasbourg à un débat sur « L’austérité budgétaire est-elle une fatalité ? » L’eurodéputé est invité par le syndicat SnesUp-FSU (18 h, bâtiment Le Patio). ■ Jean-Claude Delevoye, président du Conseil économique, social et environnemental national (CESE), sera l’invité de l’assemblée générale des maires du Bas-Rhin vendredi prochain à Strasbourg. M. Delevoye a été président de l’association des maires de France.

■ La majorité du conseil général

du Haut-Rhin a fait adopter une motion en faveur de la liaison fluviale Saône-Rhin. En retour, l’opposition a déposé une motion demandant l’expérimentation en Alsace d’une taxe poids lourds équivalente à la LKW-Maut allemande. ■ William Pralong a été investi par l’UMP pour les municipales à Guebwiller, ce qui réjouit l’UDI Denis Dotter, qui s’est rallié à lui : « La future liste témoigne d’un véritable consensus autour d’un candidat d’ouverture et de rassemblement. » Chef de file de l’UDI à Guebwiller, Anne Dehestru devra bientôt se positionner.

Nisand – Herrmann : qui est le chef ? Le ton est parfois aigre-doux entre Raphaël Nisand, maire (PS) de Schiltigheim, et Robert Hermann, premier adjoint (PS) au maire de Strasbourg. Jeudi dernier, à la réunion des présidents de groupe du conseil général, le premier a estimé qu’il n’était pas question que le second prenne aussi la parole ce lundi au début du conseil général. « Il n’y a qu’un président de groupe, c’est moi ! » Et d’ailleurs – c’est peut-être lié – un seul fauteuil de président de la communauté urbaine de Strasbourg après mars prochain… RTE 04


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