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Colmar Conseil municipal Le passage piéton des Mésanges en sursis La SNCF souhaite supprimer le passage à niveau pour piétons de la rue des Mésanges, qui passe sur la ligne Metzeral-Colmar. Les riverains mécontents sont soutenus par la municipalité, qui a mis ce point à l’ordre du jour du prochain conseil lundi. Explications.

SAMEDI 7 DÉCEMBRE 2013 34

Orientations budgétaires : le manifeste de Gilbert Meyer

Le chantier de l’extension d’Unterlinden se taillera encore la part du lion en 2014 : sur 56,7 M€ d’investissements, 13,92 M€ y seront consacrés. Archive Hervé Kielwasser

Le conseil municipal est appelé à donner son avis, lundi prochain, sur la suppression du passage à niveau numéro 3, situé rue des Mésanges à Colmar. A priori, la balance penche plutôt pour un non à la fermeture, car ce passage pour piétons a ses défenseurs dans le quartier.

Une centaine de personnes par jour

À 16 h, c’est l’heure de pointe sur ce passage à niveau, situé entre le Centre Le Parc et l’école Les Lilas. Cyclistes, poussettes et piétons s’y croisent en nombre. Photo Marie-Lise Perrin

Bernard Engelhardt, qui est administrateur au conseil de surveillance des hôpitaux publics de Colmar, s’est fait leur porte-parole auprès des autorités. « D’un côté, il y a la clinique du Parc et de l’autre le Centre pour personnes âgées avec environ 350 lits. Au moins une centaine de personnes passent par ce passage à niveau chaque jour » estime le retraité, chiffres à l’appui : il a comptabilisé 47 passages sur ce passage piéton en un après-midi. Il faut dire que l’arrêt de bus, qui permet d’aller au centre-ville, est situé, juste en face du passage à niveau des Mésanges. Soutenu à la fois par Gilbert

Meyer et par Brigitte Klinkert, qui a défendu la cause du passage à niveau dans une lettre à la SNCF, Bernard Engelhardt ne croit pas aux arguments avancés par la SNCF. Notamment les problèmes de sécurité que pose ce passage libre, sans signalisation lumineuse ni alerte sonore, sur une ligne qui voit passer plus de quarante trains Colmar-Metzeral chaque jour, à 70 km/h de vitesse moyenne. Des freinages d’urgence, en raison de piétons imprudents, ont été signalés à la SNCF. « C’est archifaux, on veut couvrir quelque

chose qui n’est pas juste, s’emporte Bernard Engelhardt. Selon lui, les piétons imprudents sont des jeunes qui traversent sur les voies, en dehors du passage à niveau, et la fermeture du passage des Mésanges n’y changera rien. Le commissaire enquêteur, qui a rendu son rapport le 31 octobre, a cependant émis un avis favorable à la suppression. Il met en avant la présence, à 331 mètres d’un côté et à 478 mètres de l’autre, de deux passages à niveaux sécurisés. S’ajoutent une visibilité réduite « en raison du tracé en courbe

de la voie ferrée », et un bruit de fond qui « atténue le bruit d’arrivée des trains ». Autant d’arguments que les riverains contestent. Pourquoi fermer ce passage, où aucun accident n’a été enregistré depuis au moins 30 ans, de l’aveu même de la SNCF ? Et surtout, pourquoi imposer un détour de 300 mètres aux personnes âgées qui se rendent à l’arrêt de bus ? « C’est nul », tranche Laura, une lycéenne qui revenait du Centre pour personnes âgées, croisée hier devant l’arrêt de bus. Marie-Lise Perrin

Nul doute que Gilbert Meyer prendra son temps, lundi, pour savourer devant le conseil municipal le dernier rapport d’orientations budgétaires de son mandat. Sous couvert de neutralité financière, le document constitue une véritable synthèse de la gestion Meyer régulièrement donnée en exemple. Quand on sait que le maire fait de cette gestion « qui rassure » son tout premier argument de campagne, ce dernier rapport budgétaire prend des allures de manifeste et promet du beau sport lors du débat. Difficile de croire, en effet, qu’un rapport aussi laudatif ne donnera pas envie de ferrailler à l’opposition : fiscalité « une nouvelle fois maîtrisée » avec un taux d’imposition « au maximum de 1,3 % » ; maintien d’un « niveau d’investissement soutenu, dépassant le niveau déjà très élevé de 2013 » (56,7 M€

contre 56,48 M€ cette année) ; dette par habitant (686 €) « inférieure de 8,3 % par rapport à 2008 »… On imagine que Gilbert Meyer mettra particulièrement l’accent sur le passage comparatif avec la masse des villes moyennes : coûts de fonctionnement inférieurs de 16 %, dépenses d’investissement supérieures « de près de 70 % », dette inférieure de 32 %… N’en jetez plus ! Le rapport vante en conclusion un « cercle vertueux » et « un budget volontairement dynamique, permettant d’alimenter les carnets de commande des entreprises locales pour le maintien et l’amélioration de l’emploi, d’assurer un service de proximité de référence et d’être une ville locomotive en Alsace ». Tout un programme ! C.T. FY ALLER Séance du conseil, lundi 9 décembre à 18 h 30 au 5e étage de la mairie.

En rase campagne Le rétropédalage de Bennaghmouch

Machine arrière toute pour Saloua Bennaghmouch, la colistière de Roland Wagner qui avait annoncé son ralliement à l’équipe Meyer. Dans un communiqué diffusé hier, elle annonce qu’elle ne donnera finalement pas suite à la proposition du maire : « Je fais le constat amer d’une distorsion manifeste et exponentielle entre les discours et les pratiques de sa campagne électorale et mes valeurs […] Une campagne fondée sur la calomnie, où l’on abuse des vieilles recettes populistes pour flatter un certain type d’électeurs, n’aura jamais mon assentiment. Il est temps de mettre fin a des méthodes qui n’ont que trop duré et qui discréditent aujourd’hui la classe politique », écrit l’élue. Est-ce à dire qu’on la retrouvera bientôt au côté de Bertrand Burger ?

Les Radicaux avec Meyer, ou presque

On a beaucoup parlé des municipales colmariennes lors de la dernière réunion du Parti radical du Haut-Rhin, vendredi dernier. Dans le cadre de l’alliance nationale UMP-UDI et avec cinq élus dans l’é q u i p e s o r t a n te ( J a c q u e s Dreyfuss, Annick Jacq, Sophie Allheily, René Frieh et Philippe Greiner), la liste de Gilbert Meyer reste le partenaire naturel des Radicaux. « Certains de nos adhérents veulent rejoindre la liste Burger,

mais ne pourront pas se revendiquer du parti radical, ni de l’UDI », précisent Jacques Dreyfuss et Jeff Ouadi. Le premier a envie de repartir à la bataille avec le maire sortant. Son petit-fils, qui préside la fédération, est également tenté, mais il hésite encore. Parmi les « dissidents », Jeanine Schoumacher, déjà présente sur la liste Wagner en 2008.

« L’explication de texte » de Bernard Rodenstein

La droite conjugue, la gauche consulte

« Un nouvel élan pour Colmar » brocarde dans un communiqué « les deux listes issues de l’UMP [qui] échangent des amabilités à propos de maison en bois au parcexpo et conjuguent le verbe bouger à l’imparfait du présent et au futur conditionnel ». L’équipe de Victorine Valentin souligne que pendant ce temps, elle « sillonne les quartiers depuis la mi-novembre en faisant du porte à porte », pour prendre l’avis des Colmariens et bâtir son programme. « Des grandes préoccupations se dégagent : problèmes de fin de mois, emploi, services publics », poursuit la liste de gauche, l’air de dire que la droite a la tête ailleurs. L’association invite au passage les Colmariens qui le souhaitent à sa permanence, tous les jeudis de 17 h à 19 h au 10, rue Édouard-Richard (09.50.28.42.80).

Pour une fois, le monopole du cœur est à droite.

Le monopole du cœur

Et de trois… Ce n’est pas encore Noël, mais la distribution de badges de campagne se généralise à Colmar. Bertrand Burger avait dégainé le premier. Son macaron inscrit les armes de Colmar dans un cœur, entouré du fameux slogan « Colmar veut bouger ». L’équipe de Victorine Valentin et celle de Gilbert Meyer ont embrayé. « Un nouvel élan pour Colmar » donne dans le sobre avec ce simple slogan, mais affiche la couleur : un rouge carmin qui renvoie clairement à gauche. Gilbert Meyer a choisi le modèle le plus imposant des trois. Sur un fond bleu qui renvoie à sa légitimité UMP, la statue de la liberté et un slogan : « Colmar j’aime avec Gilbert Meyer », ou j’aime s’écrit en forme de cœur. « La gauche n’a pas le monopole du cœur », disait un ancien président de la République. À Colmar, c’est même l’inverse.

Guaino : du monde sur la photo

Réunion de « famille » autour d’Henri Guaino pour Pierre Ouadi, Eric Straumann et Yves Hemedinger. Photo Hervé Kielwasser

Ancien conseiller spécial du président Sarkozy et député UMP des Yvelines, Henri Guaino était de passage à Colmar lundi, où il a bu un vin chaud avec les militants de l’UMP au marché de Noël de l’ancienne douane. Chacun des camps de l’UMP locale avait battu le rappel de ses troupes et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça jouait sérieusement des coudes pour être sur la photo. Heureusement que notre photographe avait pris son grand-angle…

Photo C.T.

« Vivre Colmar » attend Noël

« Vivre Colmar », la liste de Frédéric Hilbert, se distingue par sa campagne originale et décalée sur internet et les réseaux sociaux. Il y a d’abord « L’appoint colmarien » sur Facebook. Clin d’œil au bulletin municipal dont son nom s’inspire, cette « page totalement partisane » s’assume comme « un organe de propagande dont la neutralité ne peut qu’être douteuse »… Bien dans l’air du temps, il y a aussi un calendrier de l’avent maison (http://vivrecolmar.gandi.ws). En cliquant sur les cases, les internautes découvrent chaque jour une proposition ou une initiative de la liste. On ne sait pas si Frédéric Hilbert croit au père Noël, mais la case du 24 décembre figure la façade de la mairie…

Le soutien de Bernard Rodenstein au candidat Burger en a surpris plus d’un (nos précédentes éditions), et notamment au sein d’Espoir. Membre du conseil d’administration de l’association, Victorine Valentin, qui conduit la liste de gauche, s’était notamment fendue d’une lettre ouverte : « Je doute qu’un candidat membre et demandeur de l’investiture de l’UMP partage [notre] vision des choses. Mais je pense également qu’il ne faudrait pas que le débat politique vienne interférer dans l’action éminemment humanitaire de l’association. » Bernard Rodenstein a proposé pour sa part aux adhérents d’Espoir une « explication de texte suivie d’un débat », mardi soir. Dans la synthèse qu’il publie, il reconnaît « régler des comptes avec le PS colmarien » suite aux municipales de 2008, « mais pas que » : « Avec toute l’amitié que j’ai pour

Victorine Valentin, je sais qu’elle ne peut pas gagner avec sa seule équipe du PS. Je le lui ai dit à plusieurs reprises », écrit le pasteur, qui dit avoir milité un temps pour une alliance avec Eric Straumann. En vain, évidemment. À propos de Bertrand Burger, le président d’Espoir estime que le candidat est « plus libre de ses actions » depuis qu’il n’a pas obtenu l’investiture de l’UMP. « Certes, il y a des membres de l’UMP avec lui. Il y a aussi des centristes et les jeunes de Bougeons les lignes », écrit Bernard Rodenstein, prêt à « tout tenter pour créer les conditions d’un renouvellement des cadres politiques dans notre cité ». Considérant que « le débat est clos », le pasteur précise que cette position n’engage que lui et qu’il l’assume « sans état d’âme » : « Je me sens libre aujourd’hui d’avoir un avis que beaucoup ne partagent pas. »

Le poids de la fonte

Lors du lancement de sa campagne, samedi dernier, Bertrand Burger a annoncé que le président de son comité de soutien n’était autre que Francis Staub, le fondateur de la fameuse marque de cocottes en fonte. Il a également laissé entendre que ce dernier serait prêt à revenir investir à Colmar en cas de changement de tête à la mairie. Reste que ce soutien de poids est à double tranchant. Il risque d’apporter de l’eau au moulin des détracteurs de Bertrand Burger, qui le taxent « d’affairisme » à la moindre occasion et le présentent comme le candidat d’un petit club d’entrepreneurs.

Bernard Rodenstein : « Je me sens libre d’avoir un avis que beaucoup ne partagent pas. » Photo C.T.


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