Arquitectura popular dominicana

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Parmi les efforts connus dans notre pays, pour divulguer l’importance et le sens de l’architecture populaire, nous mentionnerons une exhibition photographique intitulée « La maison d’ici ». Cette exhibition fut le produit final d’un cours de photographie dicté en 1973 par une professeur anglaise de visite à Porto Rico, et dont le nom était Ann Bisci Bowen. Comme cela arrive souvent dans ces cas-là, ce sont des étrangers qui s’aperçoivent et font voir ces valeurs culturelles qui, étant locales, passent aveuglément inaperçues à nos yeux. Ce projet consista en la documentation photographique de structures qui gardaient les caractéristiques d’une architecture populaire (voir figure 1, p.65). Les étudiants, jeunes malgré tout, et sans connaissance exacte de ce qui pouvait se classifier sous le terme de vernaculaire, firent leur devoir de photographier toutes les structures qu’ils considéraient entrer dans ces paramètres. Maisons avec toits de deux, trois ou quatre pans, en zinc ou en tuiles, balcons de partie avant ou sur une grande partie de la périphérie ; structures élevées de la terre ; maisons avec des fenêtres et des portes à persiennes; et surtout, structures très consistantes dans leur matérialité. Pendant le processus de documentation, on a pu entrer à l’intérieur de ces résidences et on a découvert qu’au-delà de ces éléments qui s’appréciaient depuis l’extérieur, il existait toute une configuration spatiale qui répondait aussi au vocabulaire du vernaculaire. C’est selon cette documentation photographique que s’est structuré le montage de l’exposition « La maison d’ici » dans l’Ecole d’Architecture de l’Université de Porto Rico (voir figure 2, p.65). Celle-ci établit un nouveau paradigme de discussion, et fit connaître au reste de la communauté universitaire et au pays entier l’importance de valoriser cette architecture, de la conserver et d’apprendre à la connaître. Le second essai de reconnaissance, compréhension et diffusion de cette architecture qui depuis ce temps-là continuerait à s’appeler vernaculaire, fut une étude qui constituait une partie d’un cours sur le Climat et l’Environnement dicté à l’Ecole d’Architecture de la UPR (Université de Porto Rico), entre 1980 et 1981. Au-delà de la documentation photographique, plusieurs prototypes de l’architecture populaire ont été analysés, qu’ils soient

ruraux ou urbains, avec un accent particulier sur leur adaptation aux conditions climatiques du pays. Cette étude permit de démontrer que la gamme d’éléments architectoniques caractéristiques de l’architecture populaire ou vernaculaire, dérivait directement de l’adaptation à un climat tropical. Comme les tropiques sont un commun dénominateur dans toutes les Caraïbes, l’utilisation de ces éléments l’est aussi. On a seulement trouvé qu’il existait des variantes dans les interprétations socio-économiques et culturelles de chaque pays. Une autre partie de l’étude a aussi permis de mettre en page la réponse architectonique de trois éléments climatiques, à savoir : la radiation, les précipitations et les vents (voir figures 3 et 4, p.65). L’analyse partit de la prémisse suivante : en manipulant de manière architectonique ces trois éléments climatiques, on parviendrait à contrôler les autres deux éléments qui définissent la zone la plus communément appelée « confort humain », qui sont : la température de l’air et l’humidité. L’architecture populaire portoricaine, c’est-à-dire, l’architecture qui ne fait pas forcément appel aux professionnels de la construction, a utilisé de manière répétitive, et avec beaucoup d’originalité, tout un vocabulaire architectonique vernaculaire. Ce fait n’a pas seulement pour conséquence de caractériser et unifier cette architecture, mais il a également pourvu ses usagers d’édifications sans prétention, confortables et énergétiquement efficientes (voir figure 5, p.66). Nous pouvons assurer que cette architecture appartient à ce qui se dénomme aujourd’hui comme verte et que c’est elle que les dépendances gouvernementales ont récompensé avec des mérites pour fomenter une architecture qui prend en considération des aspects qui sont intrinsèques au travail du bien construire. L’architecture populaire est une architecture de persiennes, de montants, et de pergolas : architecture de balcons avec des rampes de balustres, de toits à deux, trois ou quatre pans, avec des ventilations, architecture de portes avec des persiennes « medio punto », et surtout, architecture de matériaux rares sagement utilisés comme le bois, le fer, le zinc et parfois, le ciment (voir figure 6, p.66). Mais il est aussi essentiel de reconnaître l’existence d’autres activités orientées vers la récupération des valeurs de l’architecture Architecture Populaire Dominicaine

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