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EDITO
par Sarah et Michel
Chers amis de l’audio, C’est avec une grande joie que nous célébrons la 35e édition du Montréal Audiofest cette année, et nous tenons à vous remercier chaleureusement pour votre soutien continu.
Remontons un peu dans le temps pour rendre hommage à nos racines. Dans les années 80, le Festival du Son a été fondé par Michel Prin, un véritable visionnaire qui nous a également offert le légendaire Magazine Son Hi-Fi dans les années 70. Plus tard, c’est sa sœur, MarieChristine, qui a pris les rênes, renommant les entreprises en Festival du Son puis Festival du Son et de l’Image (FSI), tandis que le magazine est devenu le Magazine Son & Image. Vers la fin des années 90, Michel Leroux a acquis le magazine, tandis qu’en 2007, Michel Plante a pris les commandes du Festival, le transformant en Salon Son et Image (SSI). Avec le retour en force de l’audio deux canaux, le nom a été simplifié en Salon Audio de Montréal, pour finalement devenir le Montréal Audiofest.
Sous la direction de Sarah Tremblay, le Montréal Audiofest a connu une expansion remarquable, avec l’introduction du Toronto Audiofest en 2018. Parallèlement, Michel Plante a lancé PMA Magazine en 2020, un magazine web comprenant plus de 500 articles, disponible également en version PDF. C’est donc avec une grande fierté que vous tenez entre vos mains la première version papier de PMA Magazine, dans laquelle vous trouverez, à la fin, le programme complet du Montréal Audiofest. Bien que cette édition papier soit exclusivement en français, la version anglaise est disponible sur le site de PMA, il vous suffit de scanner les codes QR.
Que vous soyez amateurs de concerts, ou fans des Audiofilles ou des Audiolescents, amateurs de la Tournée des vins ou de la Soirée de la prohibition, ou passionnés par nos conférences, sachez que tout est pensé pour vous offrir une expérience musicale unique dans des environnements soigneusement aménagés.
Que la fête commence !
On se donne rendez-vous au Toronto Audiofest du 18 au 20 octobre, 2024.
PMA MAGAZINE N02 04
ENTRETIEN AVEC ANDRÉ PERRY
ET FONDATEUR DU MYSTIQUE LE
IMAGE IA
Découvrez notre collection d’art conceptuel, présentant des designs hi-fi innovants et avantgardistes qui réinventent l’esthétique des systèmes sonores. Parcourez une galerie de visions artistiques, où chaque concept repousse les limites de ce que peut être l’audio et inspire l’imagination.
06 PMA MAGAZINE N02
PRODUCTEUR
DISQUES
STUDIO LES CÂBLES ET LES ÉQUIPEMENTS AUXILIAIRES PEUVENT-ILS AMÉLIORER LE SON NUMÉRIQUE ?
LÉGENDAIRE
DE
CHAMBRES D’ÉCOUTE SANS GRAVITÉ L’EXPÉRIENCE SONORE EN APESANTEUR LE MATCH MUSICAL ENTRE TOTEM ET MCINTOSH NON, J’AI LE MEILLEUR SYSTÈME AU MONDE ! PLONGEON DANS LE DISCO PLONGEON DANS LE DISCO 06 08 14 20 22 26 30 34 L’ASTUCE LA PLUS CRASSE DE L’INDUSTRIE DU DISQUE DÉVOILÉE
Éditeur
Rédacteur en chef Robert Schryer
Journalistes Robert Baird, Jonson Lee, Pierre
Graphiste Bruno Ricca
Webmestre Olivier Meunier-Plante
Administratrice Sarah Tremblay
Crédit photos Bruno Ricca, Writers, Internet, AI
L’ÉQUIPE
Michel Plante
Dallaire Tom
Laferriere,
Lemaire,
Gibbs, Gilles
Claude
Olivier Meunier-Plante, Kevin Fielding, Wayne Everett, Mark Lepage, Mike Harkins, Paul Bowes
L’ATTRAIT DU VINYLE KII, MELCO, EAR, CARDAS, PRO-JECT OFFRENT UN SON DE CLASSE MONDIALE MEILLEURS SYSTÈMES AUDIO POUR 30 000 $ RELEVER LA BARRE DE LA VALEUR UNE VISITE CHEZ LE FABRICANT DE PLATINES HAUT DE GAMME STABLE 33.33 07 DIX DISQUES POUR VOUS LANCER DANS L’AVENTURE CLASSIQUE – PARTIE 1 INDE DU NORD [RAJASTHAN + VARANASI] Exposants Marques 38 44 48 58 62 64 66 Plan des chambres 70 CONFÉRENCES 68 un weekend mémorable 69
ENTRETIEN ANDRÉ PERRY
LÉGENDAIRE PRODUCTEUR DE DISQUES ET FONDATEUR DU MYSTIQUE LE STUDIO
FONDATEUR DU MYSTIQUE STUDIO D’ENREGISTREMENT, LE STUDIO, BASÉ À MORIN-HEIGHTS AU QUÉBEC, RÉCIPIENDAIRE DE L’ORDRE DU CANADA ET D’UN DOCTORAT HONORIFIQUE DE L’UNIVERSITÉ LAVAL, ANDRÉ PERRY A TRAVAILLÉ AVEC TOUT UN ÉVENTAIL D’ICÔNES MUSICALES : JOHN LENNON, RUSH, CAT STEVENS, THE POLICE, LES BEE GEES, KEITH RICHARDS, ROBERTA FLACK, DAVID BOWIE, ET J’EN PASSE. PLUS RÉCEMMENT, IL EST COFONDATEUR, AVEC L’EXTRAORDINAIRE INGÉNIEUR DU SON RENÉ LAFLAMME, DE FIDELIO TECHNOLOGIES INC., DONT LES ENREGISTREMENTS 2XHD SONT RECONNUS DANS LE MONDE ENTIER POUR LEUR COMBINAISON D’EXCELLENCE MUSICALE ET DE QUALITÉ SONORE.
par Robert Schryer
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08 PMA MAGAZINE N02
AVEC PERRY
Tout a commencé humblement. Issu d’un milieu modeste, André quitte la maison à l’âge de 14 ans, muni de sa seule conviction. Comme il me l’a dit lors de notre entretien téléphonique*, “Je savais exactement ce que je voulais faire et personne ne pouvait m’en empêcher”. Ce qu’il voulait faire, c’était de la musique. Avec cela comme étoile polaire, André a commencé à travailler comme aide-serveur dans une boîte de nuit pour côtoyer les groupes et, plus particulièrement, observer les batteurs. À 17 ans, il a formé son propre groupe dans lequel il jouait de la batterie et chantait.
Il devient ensuite un musicien de studio très demandé, un leader de groupe de jazz et le fondateur de deux studios de la région de Montréal qui accueillent les talents locaux, et nous arrivons en 1974. C’est l’année où André a construit Le Studio, un studio de musique
légendaire qui a été le point de départ d’une grande partie de la grande musique des années 70 et du début des années 80. Aujourd’hui, Le Studio est vidé et abandonné. Il est devenu une relique - une triste ironie quand on sait à quel point il était à l’avant-garde.
D’une part, c’était le seul studio en Amérique du Nord à utiliser la console Solid State Logic SL 4000 B Series, considérée, encore aujourd’hui, comme l’une des meilleures consoles au monde. Il n’en existait qu’une seule à l’époque, celle du studio londonien Abbey Road Studios. Le Studio a également introduit l’enregistreur numérique, utilisé pour la première fois sur l’album Synchronicity de The Police.
Le plus innovant est peut-être que Le Studio n’était pas situé dans une zone urbaine. Loin de là, littéralement. Il était niché dans les montagnes des Laurentides, à Morin Heights plus précisément, en plein cœur des bois, à environ 65 km de Montréal, loin de l’agitation bruyante de la vie urbaine et de la mécanique des affaires. C’est dans ce complexe avant-gardiste ancré dans la nature que
ENTRETIEN
09 ANDRÉ JOUANT DE LA BATTERIE, 1959 LE STUDIO
certains des artistes et des producteurs les plus célèbres du monde s’installaient, parfois pendant des mois, pour créer le prochain grand disque, et beaucoup d’entre eux l’ont fait. La centaine d’albums enregistrés chez Le Studio ont généré des ventes cumulées de plus de 330 millions d’exemplaires, et il ne s’agit là que des copies légalement vendues.
Cependant, être isolé dans les bois n’est pas une garantie de succès. “Ce n’est pas parce que le décor est magnifique à l’extérieur que ça va vous mener en ligne droite au haut du palmarès”, me dit André. “La musique vient de l’intérieur des artistes. De l’âme. Mais notre endroit avait une vibration. Nous avons eu quelques groupes qui sont venus, qui sont entrés dans le couloir, qui ont vu ces disques de platine sur les murs et qui ont pensé que la magie allait déteindre sur eux. Les gens avaient tendance à penser que parce que Le Studio était chic, confortable, et avait un grand chef, c’était le secret du succès. Ce n’était pas ça. Les artistes travaillaient très dur. Ils arrivaient au studio vers midi et travaillaient jusqu’à 2 heures du matin. Il y avait beaucoup d’argent en jeu. Nous avions des projets qui s’installaient pendant 6 mois. Nous avons dû refuser toutes sortes de gens, y compris Elton John, parce que nous avions trois groupes qui avaient réservé pour un an et demi.
“Les gens se sentaient bien dans notre studio, mais cela ne signifiait pas nécessairement qu’ils allaient sortir un grand disque, c’est juste que les conditions étaient gagnantes. Le Studio a été le premier à utiliser beaucoup de verre, ce qui était considéré comme un tabou en matière d’acoustique à l’époque. Nous avions de grandes fenêtres entre la salle de contrôle et le studio, ce qui créait une nouvelle intimité entre l’ingénieur, le producteur et les musiciens. Nous avions des fenêtres du sol au plafond, d’un mur à l’autre, donnant sur la nature et sur un lac. Il y avait des rideaux, mais ils ne furent tirés qu’une seule fois. Cette zone du studio est devenue la partie “live” de la pièce et a parfois été utilisée pour la batterie - comme dans le cas de Rush - et pour la section de cordes de David Bowie.
“Nous avons également été l’un des premiers studios à attirer des artistes du monde entier, la raison étant que nous n’étions pas as-
10 PMA MAGAZINE N02 LES BEE GEES AVEC ANDRÉ ET YAËL SON ÉPOUSE ET PARTENAIRE EN AFFAIRES ANDRÉ PRÉPARE UN CAPPUCCINO POUR STING
sociés à un son ou à une culture particulière. Les studios de Muscle Shoals, Nashville, L.A., N.Y., Chicago, Londres, etc. étaient principalement recherchés pour leur son particulier. De même, notre personnel venait de partout. C’était comme les Nations Unies, avec des ingénieurs du Royaume-Uni, du Canada, de Los Angeles, de New York, ce qui nous a permis de nous fondre dans diverses cultures.
“Nous n’avions pas un son, nous avions tous les sons. Si vous écoutez les 100 albums qui ont été enregistrés là-bas, vous verrez qu’ils ont tous un son différent. Les Bee Gees ont un son avec une signature Miami, Rush a un autre type de son, Wilson Pickett aussi, et Chicago. C’est parce que j’ai toujours considéré l’équipement du studio non pas comme un équipement, mais comme un instrument. Nous réglions le studio en fonction de l’artiste. Les Bee Gees ont fait les « overdubs » au Studio, puis ont voulu aller à Miami pour faire le mixage afin d’obtenir le son de Miami. Donc, pendant la nuit, nous avons recalibré tout le studio - tout l’équipement, les chambres d’écho - pour donner aux Bee Gees le son de Miami. Nous avons mixé une piste à 7 heures du matin. Quand le groupe est arrivé plus tard, on l’a fait écouter et ils ont dit : “Tant pis pour Miami ! On va finir l’album ici.
“Nous avons fait du studio un centre d’enregistrement international. Nous étions avant-gardistes. Et c’est difficile aujourd’hui de trouver la même recette.”
Je demande à André comment étaient ses relations avec les artistes. “Comme je l’ai dit, la plupart des studios appartenaient à de grands labels, ce qui rendait la relation entre les artistes et le studio plus commerciale”, dit André. “Moi, j’étais un gars de leur gang. J’étais un musicien. J’étais un ingénieur. J’étais un producteur. Quand ils venaient chez André, le rapport qu’ils avaient avec moi n’était pas le même qu’avec le type qui possède un studio et vend du temps de studio à l’heure. Cat
Stevens est venu et a fait son premier disque avec nous. Il a appris à nous connaître, ma femme et moi, et il a écrit une chanson pour nous, “Two Fine People”. Rush a créé huit albums à succès avec nous, ce n’est pas rien. Alors quand ils sont venus, c’était comme une famille. C’était chez André. Ce n’était pas un endroit commercial. Et les artistes en étaient les propriétaires pendant qu’ils étaient là. Donc, bien sûr, vous ne pouvez pas le comparer à un studio de type standard dans une grande ville.”
A-t-il trouvé les artistes, ou ceux-ci l’ont-ils trouvé ? “Il n’y avait pas besoin de les trouver. Laissez-moi vous donner un chiffre. Il n’est pas précis, mais il vous donnera une idée de l’ampleur. À l’époque, la communauté internationale du disque comptait environ 2000 personnes qui se connaissaient. Cela comprenait le management, les maisons de disques et les artistes. Que vous le vouliez ou non, c’était un club privé. Dans notre cas, cela a commencé avec Cat Stevens qui venait de rompre avec sa petite amie et cherchait à s’isoler pour son prochain projet. Mais il n’aimait pas travailler dans les studios de la ville. Il a entendu dire que nous avions un studio au milieu des bois, alors il m’a appelé pour me dire qu’il voulait essayer notre studio pendant quatre jours. Il est resté quatre mois et a enregistré trois albums.
“Après Cat Stevens, le mot c’est passé et, heureusement, les artistes qui ont suivi nous ont apporté du contenu de qualité et des tubes. En un rien de temps, nous avons eu les Bee Gees, Brian Adams, Rush, Chicago, The Police, Asia, etc. Mais il faut tenir ses promesses.
“Nous prenions toujours des risques, nous étions motivés pour être les premiers à tout. Contrairement à aujourd’hui, à cette époque, vous pouviez vous efforcer d’avoir l’avantage sur la concurrence. Je traînais avec les gars de Solid State Logic. Je les aidais à développer de nouvelles fonctions dans leurs consoles.
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RUSH EN SESSION D’ENREGISTREMENT
KEITH RICHARDS (GAUCHE)
Lorsque vous écoutez les enregistrements réalisés à cette époque, une grande partie des couleurs et des effets ont été créés en utilisant la console en combinaison avec l’instrument. Les musiciens faisaient souvent leurs « overdubs » en étant assis dans la salle de contrôle avec le producteur et l’ingénieur.”
A-t-il utilisé la compression, cette technique de studio courante qui consiste à raser les basses fréquences pour que la musique sonne plus fort ? “Bien sûr, nous avons utilisé la compression parce que c’était un marché pop. La musique devait cracher de votre radio. Mais la quantité de compression dépendait du disque. Écoutez Moving Pictures de Rush et vous ne l’entendrez pas, car nous en utilisions très peu.”
Je lui demande ce qu’il pensait du son des CD au début. “Je le haïssais. Je l’ai détesté. Parce que la première chose qui me manquait, c’était la seconde harmonique. Et comme j’ai toujours eu un système de son un peu chaud, cette harmonique de 2e ordre me manquait.”
Est-ce que certains artistes ont déjà posé des problèmes ? “Un seul”, répond André. “Mais je l’ai résolu d’une manière douce. Je ne veux pas mentionner son nom car cela ne servira à rien. Mais il a fait une scène parce qu’il pensait que notre personnel avait volé son portefeuille. Et quelques jours plus tard, le teinturier l’a appelé pour lui dire qu’ils avaient trouvé son portefeuille dans le pantalon qu’il leur avait envoyé.
“Je suis donc allé dans une galerie d’art à Montréal et j’ai acheté une belle œuvre d’art. Je lui ai apporté et lui ai dit : “Tu sais, nous ne sommes pas comme ça. Tu n’es pas à New York, pas à L.A., et ce n’est pas comme ça qu’on est. Il s’est senti soulagé et est resté pour terminer l’album avec nous. Mais c’était à peu près tout. Il n’y a pas eu de saccage ou de casse.”
“Donc pas de bagarre de poings ?” Je demande.
“Non, non.”
“J’ai entendu dire que le voisin a trouvé
une cymbale de batterie dans le Lac Perry pas très loin du Studio. Avez-vous une petite idée comment une cymbale a bien pu atterrir au fond du lac ?”
“(Grands rires) Ça devait être Rush”, dit André. “J’ai eu l’idée un jour de prendre une photo de l’immense batterie de Neil Pearl sur un quai flottant. Si un voisin a trouvé une cymbale dans l’eau, elle était probablement tombée au fond du lac et personne ne voulait plonger pour aller la chercher (rires).”
A-t-il déjà proposé des suggestions créatives aux groupes ? “Cela dépend. Parce qu’au niveau où se trouvaient ces artistes et les carrières qu’ils menaient, il aurait été très délicat de le faire. Peut-être que je le faisais par l’intermédiaire des ingénieurs, qui me rendaient compte des sessions. Peut-être que s’il s’agissait du son, ou du processus d’enregistrement, je mettrais mon grain de sel. Mais je n’interviendrais pas pendant la session du groupe. Je ne vois pas comment cela aurait pu être justifié.”
“Donc pas de désaccord créatif avec l’un des artistes ?” Je demande.
“Non, parce que le genre de producteur que je suis consiste à travailler avec les artistes et à faire en sorte que la magie opère. Oui, il y a eu des moments de tension, mais c’était entre eux. Dès qu’il s’agit de créativité, il y a forcément des désaccords. Et puis il y a eu des groupes qui se sont déroulés sans accroc. Rush. Nazareth. Ils étaient très appréciés. Chicago aussi, qui était en fait deux groupes, parce qu’ils avaient une section de cuivres et une section rythmique et qu’ils enregistraient séparément. Ils avaient tous deux leur propre sens de l’humour et faisaient des blagues. Ils étaient très amusants.
Compte tenu des artistes qu’il fréquentait, André n’a-t-il jamais été frappé par le syndrome du fanatique ? “Non, non, non. Je suis un jazzman, mec. Les jazzmen ne sont pas des hystériques. Non, on était des professionnels. On s’est présenté au boulot et on a fait le travail.”
Lire la deuxième partie ici.
*Je tiens à remercier la femme d’André, Yaël Brandeis Perry, pour son aide inestimable dans la réalisation de cette entrevue.
12 PMA MAGAZINE
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par Tom Gibbs
LES CÂBLES ET LES ÉQUIPEMENTS AUXILIAIRES
PEUVENT-ILS AMÉLIORER LE SON NUMÉRIQUE ?
BONNE ANNÉE ! PRÉCÉDEMMENT, J’AI ABORDÉ LES DIFFÉRENTS POINTS DE VUE CONCERNANT LA LECTURE DE L’AUDIO NUMÉRIQUE, EN ME BASANT SUR MES IMPRESSIONS À LA SUITE DE DISCUSSIONS ENTRE UN CERTAIN NOMBRE DE PERSONNALITÉS DE L’AUDIO HAUT DE GAMME. J’AIMERAIS POURSUIVRE AVEC UN BREF APERÇU DE MA PROPRE INSTALLATION NUMÉRIQUE ET DE LA MANIÈRE DONT MES EXPÉRIENCES AVEC DIVERS STREAMERS/SERVEURS, CÂBLES NUMÉRIQUES ET DAC ONT INFLUENCÉ MON APPROCHE DE L’AUDIO NUMÉRIQUE. MON INSTALLATION NUMÉRIQUE ACTUELLE EST BIEN PLUS AVANCÉE QUE LES STREAMERS À BOÎTIER UNIQUE ET À CAPACITÉ LIMITÉE DE LA MARQUE
HIGH RESOLUTION TECHNOLOGIES (HRT) QUI ONT CONSTITUÉ MES PREMIÈRES INCURSIONS
PMA MAGAZINE N02
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DANS LE DOMAINE DE LA LECTURE NUMÉRIQUE. À L’ÉPOQUE, ILS ÉTAIENT EXCELLENTS
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Mon système numérique
L’équipement numérique actuel de mon système audio comprend une configuration à deux boîtiers (streamer/serveur/lecteur de musique) du fabricant croate Euphony Audio. Il comprend un serveur/organisateur de fichiers séparé, l’Euphony Summus, ainsi qu’un lecteur/streamer de musique, l’Euphony Endpoint. Les deux sont des unités Intel NUC glorifiées dans des boîtiers Akasa, fonctionnant sous un système d’exploitation Linux propriétaire, hautement personnalisé et rationalisé qui a été optimisé pour la lecture de musique. Le système est doté d’une belle interface graphique et est extrêmement convivial. La dernière version du système d’exploitation comporte des fonctions qui permettent un degré encore plus élevé de configuration et de personnalisation de la lecture musicale. J’aime beaucoup l’aspect et la qualité du son, à tel point que j’ai abandonné mon abonnement à Roon il y a deux ans.
Le système comprend un DAC du fabricant Gustard, son modèle delta-sigma X26 Pro qui offre un niveau de fonctionnalités, de connectivité, de performances et de musicalité qui le place facilement dans le même groupe que des conceptions de DAC beaucoup plus dispendieuses. Sa qualité de fabrication et sa sélection de pièces de premier ordre (y compris une paire de puces DAC ESS ES9038Pro haut de gamme) constituent une superbe
base pour les performances musicales ; il excelle avec les sources PCM et DSD. Il fonctionne en tandem avec un Gustard C18, une horloge maître OCXO 10MHz à température constante. OCXO signifie “Oven Controlled Crystal Oscillator” ; le “four” chauffe l’horloge, ce qui permet d’obtenir une oscillation du signal plus stable que celle que l’on trouve généralement dans la plupart des horloges internes des DAC. Le C18 dans la chaîne de lecture permet une meilleure récupération des détails fins, une amélioration du rythme et du flux de la musique, une scène sonore plus définie et palpable, et une plus grande sensation de réalisme dans les performances enregistrées. Le C18 est connecté au X26 Pro avec un câble numérique BNC, qui offre un autre style de connexion numérique exclusive entre les équipements sources.
J’ai également acquis un DAC Topping E70 Velvet ; Topping est un autre fabricant dont les produits frappent bien au-dessus de leur poids. Mon contact chez Euphony Audio, Dalibor Kasac, m’a contacté au sujet du E70 Velvet, insistant pour que je l’écoute ; il m’a garanti que j’aimerais ce que j’entendrais. Le E70 Velvet est également un DAC delta-sigma qui intègre l’une des premières implémentations de la nouvelle série de puces AKM qui viennent de réapparaître sur le marché après l’incendie désastreux qui a failli les anéantir il y a quelques années. La
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GUSTARD, SON DAC X26 PRO
configuration “Velvetsound” d’AKM met en œuvre une séquence de deux puces pour réaliser la modulation delta-sigma et la conversion numérique-analogique. Ce qui fait la grande différence dans la mise en œuvre d’AKM, c’est qu’en séparant les processus sur des puces individuelles, il y a un chemin clair pour les signaux DSD natifs qui passent par la modulation delta-sigma jusqu’aux étapes de conversion numérique-analogique sans combiner les signaux DSD natifs avec les signaux PCM. Cela signifie essentiellement qu’avec la lecture DSD, vous écoutez un convertisseur numérique-analogique 1 bit DSD-direct. La qualité sonore des fichiers DSD qui en résulte, quel que soit le niveau de lecture via le E70 Velvet, est incroyablement bonne !
Les capacités des câbles numériques peuvent varier considérablement La plupart des DAC et streamers actuels peuvent lire n’importe quel type de fichier et taux de bits et d’échantillonnage, qu’il s’agisse de PCM ou de DSD, et offrent des choix de connexion numérique bien au-delà de l’entrée coaxiale ou USB typique. Mon système dual-box Euphony et mon DAC Gustard offrent tous deux la possibilité d’utiliser une connexion numérique i2s, qui permet d’élargir considérablement l’éventail des compatibilités de fichiers et d’offrir une qualité sonore numérique plus transparente que celle de la connexion USB, plus utilitaire et potentiellement plus bruyante. Le câble utilisé pour la connexion entre votre streamer et votre DAC fait une nette différence. Les objectivistes voudraient vous faire croire que le câble USB typique fourni par la plupart des fabricants avec leurs DAC est parfaitement capable de restituer un son numérique d’une qualité
exceptionnelle. Après tout, des bits sont des bits, n’est-ce pas ? Après avoir reçu le DAC E70 Velvet de Topping - qui utilise une entrée USB à partir de ma pile Euphony - j’ai cherché à améliorer mon câble numérique USB et j’ai opté pour un câble USB Oyaide Neo D+ à 70 $ qui a fait l’objet d’éloges de la part de The Absolute Sound et des utilisateurs de tous les coins du Web. Après une centaine d’heures de rodage, je suis convaincu qu’il s’agit du câble USB le plus performant du marché, surtout pour le prix relativement bas qu’il coûte.
Bien entendu, il est possible d’utiliser la connexion numérique i2s, si votre équipement le permet. La plupart des implémentations actuelles du câble i2s utilisent un câble et un connecteur de type HDMI, bien que l’i2s et le HDMI ne partagent en fait aucune technologie commune. Je suis convaincu que la connexion i2s est supérieure, mais elle nécessite également un câble de première qualité. Après de nombreuses recherches sur le sujet, j’ai trouvé le câble que je
cherchais auprès du fabricant allemand Som mer. Le Sommer Excelsior BlueWater EBH4 (200 $) est très bien noté par un certain nombre de fabricants de DAC haut de gamme ; il semble être le câble haut de gamme de choix, et j’ai dû faire de grands efforts pour m’en procurer un.
SOMMER EXCELSIOR BLUEWATER EBH4
16 PMA MAGAZINE N02
TOPPING E70 VELVET DAC
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Je l’ai installé dans mon système il y a plus d’un mois et, après plusieurs semaines de rodage, il a considérablement amélioré les performances de mon système numérique.
L’autre câble numérique de mon système est le Audio Art Cable Statement BNC (476 $) qui relie le DAC Gustard et les unités d’horloge. J’avais envie d’ajouter une horloge externe à température constante contrôlée par un four à mon système, mais le Gustard C18 n’a pas semblé faire la différence en termes de qualité sonore que j’attendais, en particulier avec son câble BNC jetable. Le passage au câble BNC Statement a tout mis au point et a permis au DAC et à l’horloge de mieux communiquer entre eux, ce qui a grandement amélioré la musicalité de mon système numérique.
La compression des fichiers est-elle un problème ?
Un autre segment de la philosophie bits sont des bits concerne les fichiers que vous diffusez à partir d’un service de diffusion en continu, qui ont probablement commencé leur vie en tant que fichiers analogiques convertis en numérique, puis extraire en FLAC, qui n’est qu’une version différente du numérique PCM, plus adaptée au streaming. La plupart des programmes d’extraction - j’utilise dBPoweramp - compriment par défaut les fichiers PCM en FLAC d’environ 50 %. J’ai téléchargé des fichiers numériques de Qobuz et HD Tracks qui étaient compressés jusqu’à 80 % ! Les défenseurs de “des bits sont des bits” nous disent que les FLAC, lorsqu’ils sont traités par des DAC, ne souffrent pas de l’expansion à laquelle ils sont soumis lorsqu’ils passent de leur état compressé à l’état non compressé qui passe sur votre chaîne stéréo. Les gars d’Euphony Audio (et croyez-moi, ils sont de réels geeks) me disent que lorsque vous lisez des fichiers FLAC compressés, une fonction de transfert se produit pendant l’expansion du fichier, ce qui a un impact négatif sur la qualité du son, alors que cette fonction de transfert ne se produit pas avec les fichiers FLAC non compressés. Les services de streaming compressent leurs fichiers parce qu’ils en réduisent considérablement la taille et qu’il est plus facile de les stocker et de les transmettre sur
un réseau. Mais à une époque où le stockage est si bon marché, pourquoi ne pas conserver tous vos fichiers de musique numérique non compressés sur votre serveur ? J’ai converti la partie PCM de tout mon serveur de musique numérique en FLAC non compressés, et j’ai également utilisé dBPoweramp pour convertir tous les téléchargements PCM numériques sur mon serveur en fichiers non compressés. Il n’est pas nécessaire de faire cela avec les fichiers DSD, ils sont toujours non compressés.
Les objectivistes vous diront qu’il est impossible d’entendre une différence entre des fichiers compressés et des fichiers non compressés diffusés sur un réseau. Mais il y a une longue liste d’audiophiles qui m’ont assuré qu’ils peuvent entendre une différence entre les fichiers compressés lus par un service de streaming et les mêmes fichiers non compressés et téléchargés sur leurs serveurs. Je l’ai entendu à maintes reprises, ce n’est donc pas seulement moi qui le dis dans cette jungle ! Mon serveur Euphony met également en mémoire tampon tous les fichiers de musique numérique dans la RAM (mémoire de l’ordinateur) avant la lecture, où le chemin entre le stockage SSD et le processeur est complètement supprimé. Le fichier est alors lu directement de la RAM au processeur Intel, ce qui se traduit par une nette amélioration de la qualité du son. YMMV, mais cinq années d’expérience avec l’Euphony m’ont convaincu que la mise en mémoire tampon vers la RAM est essentielle pour une lecture numérique parfaite à partir de sources PCM et DSD.
J’ai encore beaucoup de choses à dire à ce sujet, et je parlerai plus en détail des différences entre les câbles numériques la prochaine fois, y compris les différences entre les câbles numériques USB, i2S et BNC. D’ici là, bonne écoute !
18 PMA MAGAZINE N02
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PMA MAGAZINE N02 20
CHAMBRES D’ÉCOUTE SANS GRAVITÉ
par Olivier Meunier-Plante
Dans un monde où la quête de l’expérience sonore parfaite a atteint des sommets vertigineux, une percée révolutionnaire a vu le jour, captivant les cœurs et les portefeuilles des audiophiles du monde entier : les chambres
d’écoute sans gravité. Ce concept avant-gardiste, salué comme l’« expérience sonore en apesanteur », a déclenché une véritable tempête dans la communauté de la haute fidélité, promettant un voyage auditif littéralement hors de ce monde.
L’origine des chambres d’écoute sans gravité remonte à un milliardaire audiophile excentrique, Sir Treble Cleffington IV, qui, après avoir tout expérimenté, des aiguilles de platine en roche lunaire aux cure-oreilles incrustés de diamants de grade audiophile (car qu’est-ce qu’un son pur sans oreilles propres ?), aspi-
22 PMA MAGAZINE N02
L’EXPÉRIENCE SONORE EN APESANTEUR
rait à quelque chose de plus. Une nuit, alors qu’il flottait dans son caisson d’isolation sensorielle, une idée lui traversa l’esprit : « Et si la seule chose qui freinait la pureté du son était en fait la gravité elle-même ? »
Ainsi naquit le concept de la chambre d’écoute sans gravité. Imaginez une pièce où les chaînes de la gravité ne lient plus les ondes sonores, leur permettant de se propager dans leur forme la plus pure et non altérée. La chambre, une pièce hermétiquement scellée, est conçue pour simuler le vide de l’espace, offrant un environnement où le son peut voya-
ger sans être entravé par la résistance de l’air, et où les auditeurs peuvent flotter librement, enveloppés dans les sons les plus purs connus de l’oreille humaine.
Le pamphlet marketing se vante de caractéristiques telles que les « surfaces
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acoustiques quantiques » et les « modèles de résonance nébulaire », des termes si avancés technologiquement et scientifiquement vague qu’ils ont immédiatement séduit la communauté audiophile. Les brochures parlent d’une expérience sonore immersive qui n’est pas seulement 3D mais 4D, où les auditeurs peuvent non seulement entendre mais aussi sentir la musique alors qu’elle transcende les dimensions physiques.
Pour assurer la plus grande fidélité, les chambres sont équipées d’enceintes fabriquées à partir de fer météorique, connu pour ses propriétés acoustiques dans les environnements en apesanteur, et de câbles isolés avec des brins de poussière interstellaire. Le clou du spectacle ? La « grille de lévitation sonique ». Cette technologie de pointe utilise une matrice de transducteurs ultrasoniques pour créer un champ sonore tridimensionnel capable de soulever physiquement et de manipuler l’auditeur à l’intérieur de la chambre. Cette grille permet aux audiophiles de flotter littéralement à travers leur musique, se rapprochant ou s’éloignant des sources sonores, offrant ainsi un niveau d’interactivité et d’immersion sans précédent. Alors que les auditeurs glissent à travers leurs mélodies préférées, ils décrivent la sensation comme « nager dans un océan de son », où chaque note et accord les entoure et les soutient dans une étreinte symphonique. Cette interaction dynamique entre l’auditeur et la musique représente un nouveau chapitre audacieux dans la saga audiophile, brouillant les lignes entre le son et la sensation, la réalité et la rêverie.
Les chambres d’écoute sans gravité sont devenues le symbole ultime de statut parmi les audiophiles, qui dédaignent désormais l’idée pédestre d’une écoute « terrestre ». « Comment peut-on véritablement apprécier les subtilités d’un disque vinyle en étant alourdi par la traction gravitationnelle de la Terre ? » a-t-on entendu un passionné pontifier lors d’une convention HiFi exclusive.
Cependant, les critiques ont rapidement souligné l’absurdité de dépenser le PIB d’un petit pays pour une telle chambre, arguant que les différences de qualité sonore pourraient être plus psychologiques que réelles. Mais ces
détracteurs sont souvent rejetés comme des philistins incapables d’apprécier les subtilités d’un sol dièse en apesanteur.
Alors que les chambres d’écoute sans gravité deviennent le zénith du luxe audio, une évolution fascinante dans la composition musicale suit. Musiciens et compositeurs, intrigués par la promesse d’un son en apesanteur, ont commencé à créer des pièces spécifiquement conçues pour l’acoustique unique de ces chambres. Ces compositions, baptisées « astrosoniques », se caractérisent par leurs arrangements spatiaux complexes et l’utilisation de fréquences exploitant l’absence d’influence gravitationnelle sur les ondes sonores dans la chambre. La musique n’est pas seulement entendue mais vécue dans un espace multidimensionnel, avec des sons semblant provenir de toutes les directions, y compris d’en haut et d’en bas, créant une symphonie céleste qui enveloppe l’auditeur. Ce nouveau genre repousse les limites de la musique traditionnelle, offrant un voyage auditif immersif qui reflète la sensation de flotter à travers le cosmos, et cimente les chambres d’écoute sans gravité non seulement comme le rêve d’un audiophile, mais aussi comme une nouvelle toile d’expression musicale.
Dans le sillage de la chambre d’écoute sans gravité, un nouveau phénomène culturel a émergé : les sociétés audiophiles orbitales. Ces groupes exclusifs, composés des puristes du son les plus dévots, ont commencé à organiser des sessions d’écoute en apesanteur qui orbitent autour de la Terre, affirmant que les forces gravitationnelles en constante évolution améliorent l’expérience d’écoute de manière auparavant inimaginable. Les membres de ces sociétés se livrent souvent à des débats animés sur les meilleures trajectoires orbitales pour maximiser les propriétés acoustiques des symphonies de Beethoven ou de la dernière musique électronique expérimentale.
En fin de compte, que les chambres d’écoute sans gravité soient un bond monumental dans la technologie audio ou l’expression ultime de l’extravagance audiophile reste à voir. Mais une chose est sûre : dans la quête du son parfait, le ciel n’est plus la limite – mais que le début.
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NON, J’AI LE MEILLEUR SYSTÈME AU MONDE !
LE MATCH MUSICAL ENTRE TOTEM ET MCINTOSH
par Robert Schryer
POUR ACCÉDER À LA SALLE D’ÉCOUTE D’ALAIN, IL FALLAIT TRAVERSER SON SALON SOUS UN PLAFOND VOÛTÉ EN FORME DE V ET MONTER UN ESCALIER SUR LA GAUCHE. IL Y AVAIT LÀ UNE ALCÔVE DONT LE PLAFOND S’INCLINAIT COMME UN AUVENT AU-DESSUS DE SON SYSTÈME AUDIO PRINCIPAL (ALAIN POSSÈDE DEUX AUTRES SYSTÈMES DANS DES ENDROITS DIFFÉRENTS DE SA MAISON). LE SYSTÈME ÉTAIT PLACÉ CONTRE UN MUR FLANQUÉ DE DEUX PAROIS LATÉRALES, MAIS IL N’Y AVAIT PAS DE MUR DE FACE. L’ALCÔVE ÉTAIT UN CONCEPT À AIRE OUVERTE, AVEC UNE VUE SUR LE SALON VOÛTÉ QUE NOUS VENIONS DE TRAVERSER, PAR-DESSUS UN COURT MUR.
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J’ai connu Alain par l’intermédiaire d’un ami, et parce qu’il est très actif sur la scène des groupes audio Facebook au Québec. Il est passionné par l’audio, mais surtout par la musique. Pour Alain, la musique a toujours été au cœur de ses préoccupations. « J’ai commencé à aimer l’audio à l’adolescence », dit-il alors que nous nous installons dans son alcôve. « J’achetais des disques 45 tours et je les passais sur notre petite chaîne stéréo familiale dans le salon. Mais je n’aimais pas le son. Personne d’autre ne semblait s’en préoccuper, mais j’embêtais mon père en lui présentant le dernier catalogue Sears ou Radio Shack et en lui montrant les chaînes stéréo qui s’y trouvaient, je lui disais : “Ça, achète ça !” » (Alain m’a raconté plus tard que son père avait été batteur dans un grand orchestre et qu’il jouait encore de la batterie à plus de 80 ans ! - Rob S.)
La tactique du catalogue a-t-elle fonctionné ?
« Finalement, un jour de Noël, il a mis un nouveau système sous le sapin. Il n’était que légèrement meilleur, mais j’étais heureux, pendant un certain temps. Je pense que mon appréciation de la qualité du son et mon amour de la musique sont allés de pair. »
Quel a été son premier « vrai » produit audio ?
« J’ai acheté deux d’entre eux, ensemblec’était dans les années 80 - un amplificateur intégré Harman Kardon HK 6900 avec une paire de Paradigm Studio Monitors. Je me suis rapidement lassé de leur son. De plus, j’ai été piqué par le virus de l’audio. Je lisais les magazines audio et j’étais toujours curieux de découvrir le nouveau matériel dont ils parlaient, et surtout ceux dont ils s’extasiaient.
« La première fois que je suis tombé amoureux d’un appareil que je possédais, c’est lorsque j’ai découvert Victor Sima et sa société Sima (aujourd’hui Simaudio). J’ai acheté son amplificateur W-2003 et son préampli W-2001. Ils sonnaient si bien et ils étaient fabriqués artisanalement par M. Sima à son domicile. Ces produits avaient un cachet et un sérieux que n’avaient pas les produits fabriqués à la chaîne. »
Qu’est-ce qui lui plaisait le plus dans le domaine de l’audio ?
« La connexion émotionnelle que j’obtiens en écoutant de la bonne musique bien reproduite. La musique qui vous touche marque une période de votre vie - c’est pourquoi vous associez souvent un morceau de musique particulier à une période de votre vie. La musique fait voyager. C’est une machine à remonter le temps, mais pas seulement visà-vis la performance, mais aussi dans votre propre vie. C’est magique. »
Lorsque je lui demande s’il y a un appareil qu’il regrette d’avoir vendu, il semble y réfléchir longuement, plissant les yeux dans les recoins de son esprit, secouant la tête tout en opposant des démentis sous la forme d’un « non.... non.... Si j’ai vendu quelque chose, c’est parce que j’en avais assez, ça ne me satisfaisait plus ». Cela a duré une bonne minute, puis il a redressé la tête, a écarquillé les yeux et a dit : « En fait, il y en a un ! Mon amplificateur Classé DR-7, conçu par le fondateur de la société, Dave Reich. Après l’avoir vendu, je me souviens avoir pensé que j’aurais dû le garder et construire un autre système autour de lui. Mais vous savez », dit-il en riant. « Il n’y a pas beaucoup de matériel que l’on peut garder. »
Ses habitudes audiophiles ont-elles changé depuis les premiers jours ?
« Il semble que j’aie moins de temps pour écouter de la musique de ces jours », a-t-il déclaré. « Lorsque je le fais, j’essaie de réserver un bloc de temps pendant lequel je peux m’asseoir avec la pochette de l’album et écouter un album entier ou une face sans interruption. Je ne faisais pas nécessairement cela quand j’étais jeune. »
Que donneriez-vous comme conseil pour quelqu’un qui se lance dans le hobby ?
« N’ayez pas peur de faire des erreurs », a-t-il déclaré. « Nous commettons toujours des erreurs dans ce domaine, parce qu’il implique beaucoup d’essais et d’erreurs.
« Par ailleurs, évaluez vos besoins », poursuit-il. « Voulez-vous écouter de la musique en continu ou des disques vinyles ? Quel genre de musique aimez-vous ? À quel niveau sonore aimez-vous écouter ? Quelle est la taille de votre pièce ? »
27 MONOBLOCS MC611 MCINTOSH (AU BAS) PRÉAMPLIFICATEUR MC2700 (EN HAUT)
Il a ajouté : « Et ne dépensez pas trop au début. Apprenez à vous connaître et à acquérir de l’expérience. Il existe de nombreux équipements de qualité qui ne vous obligent pas à vous ruiner. »
Les câbles audiophiles font-ils une différence ?
« Définitivement, mais j’ai essayé de nombreux modèles et ce ne sont pas nécessairement ceux qui coûtent le plus cher que je préfère. Une différence de son n’est pas toujours quelque chose que vous préférerez ou qui fonctionnera le mieux avec votre système. » Alain apprécie beaucoup son système, mais il admet qu’un système est un peu comme une maison : il y a toujours quelque chose à améliorer.
Ce qu’Alain ne se sent pas obligé d’améliorer à ce stade, c’est le cœur de son système. Il s’agit des enceintes Totem Acoustic Wind et de l’électronique McIntosh. Alain est un fan des enceintes Totem depuis plus de 30 ans, depuis qu’il a possédé une paire du premier produit de la société, l’enceinte tablette Model 1, qui a bouleversé le paysage audio. Il a ensuite entretenu une relation à long terme avec le modèle Arro de la société, qui persiste aujourd’hui dans l’un des autres systèmes d’Alain, et enfin avec le modèle Wind. « Dès que je les ai vues, j’ai su qu’un jour j’en posséderais une paire », m’a-t-il dit. « Je suis tombé amoureux avec leur apparence et leur son ». Il a acheté une paire en finition bleu ciel il y a 10 ans et ne l’a jamais regretté.
La décision d’associer les Winds à du matériel McIntosh était basée sur deux facteurs : D’une part, c’était pratique, car le magasin où il a acheté les Winds proposait également du matériel McIntosh, ce qui a permis à Alain d’auditionner les composants ensemble avant de les acheter. Il m’a dit qu’il adorait l’association de Totem et McIntosh, à la fois en termes de compatibilité fonctionnelle et de musicalité générale (sans oublier que les grands VU-mètres bleus caractéristiques de McIntosh s’accordent bien avec la finition bleue des enceintes). Plus important encore, les Winds ont besoin de puissance pour s’exciter, et à cet égard, les deux amplis monoblocs à semi-conducteurs McIntosh MC611 de 600 watts qu’il a acquis sont plus que satisfaisants.
La principale raison pour laquelle Alain a acheté du matériel McIntosh est peut-être la réalisation d’un rêve de longue date. McIntosh est une marque qu’Alain a toujours convoitée, un nom aussi célèbre et emblématiquement américain que Harley Davidson et Ford Mustang.
Souhaitant disposer de suffisamment de puissance pour alimenter ses Winds, mais ne voulant pas renoncer à la richesse tonale du son à lampe, Alain a associé ses monos au préampli à lampe C2700 de McIntosh. Le C2700 utilise 5 tubes 12AX7A et 1 tube 12AT7 et est également équipé de VU-mètres. L’appareil venait équipé du module DA2 32-bit DAC, qui supporte jusqu’à 24-bit/192kHz PCM et jusqu’à DSD512. Un transport à tubes Shanling CD-T1000SE original (le modèle est maintenant disponible en version Mkll) et un extracteur de CD Bluesound Vault 2 complètent son frontal numérique.
Le cœur d’Alain, cependant, appartient évidemment - évidemment parce que c’est ce dont il parle le plus et quand il le fait, on peut entendre sa révérence dans sa voixaux disques vinyles et à la lecture de vinyles.
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TOTEM WIND FINI BLEU CIEL 2700
PRÉAMPLIFICATEUR MC
MCINTOSH
Pour cela, il utilise le module phono MM / MC interne du C2700, connecté à la platine phare 10.1 Evolution de Pro-Ject avec son régulateur de vitesses externe, et équipé d’une cellule Ortofon 2M Bronze à aimant mobile. La Bronze est l’une de ses cellules préférées, m’a-t-il dit, parce qu’elle est « bien équilibrée et qu’elle libère beaucoup de détails sans sonner analytique ». Il a admis que le préamplificateur C2700 - qu’il a qualifié de préamplificateur de classe mondiale - jouait probablement un rôle important dans le son superlatif. L’installation audio était complétée par des câbles de signal de la société Bis Audio, aujourd’hui disparue, et des câbles d’alimentation de Zu Audio.
Pas de lecteur de musique en continu ?
« Je ne ressens pas encore le besoin d’en avoir un », a-t-il déclaré. « Peut-être quand je prendrai ma retraite. »
Qu’est-ce qui lui a plu dans le son de son système ?
« Il me connecte à la musique. Le son est équilibré. Je ne suis pas très intéressé par les aspects techniques du son, mais le système offre une scène sonore ouverte et bien structurée, ainsi que de nombreux détails. »
Je suis d’accord. Sur son disque de la bande originale du film Zombie (1979) - Alain adore les bandes originales de films - c’est aussi ce que j’ai entendu : une scène sonore spacieuse, transparente et intimement enveloppante avec une imagerie précise mais pas trop épurée. Il y avait beaucoup de détails et un bon sens de l’énergie des basses et de la propulsion rythmique. Les enceintes ont disparu sur le plan sonore, ne laissant que la musique.
Y a-t-il un ou deux réglages qu’il a essayés et qui ont fait une grande différence dans son son ?
« Positionner les haut-parleurs de manière optimale. C’est peut-être le réglage le plus
négligé, mais il est tellement important. J’ai également placé des panneaux d’absorption derrière les haut-parleurs. Ces mesures ont permis d’améliorer les basses, la clarté et les détails, et de rendre la scène sonore plus cohérente. Et cela n’a pas été très dispendieux. » Des mises à jour sont-elles prévues ?
« La prochaine chose que je veux faire est d’installer une ligne électrique dédiée », a-t-il dit, ce à quoi j’ai répondu avec enthousiasme : « Vous ne l’avez pas encore fait ? ». Je recommande vivement à tout le monde de le faire ; il s’agit d’une amélioration peu coûteuse qui donne des résultats évidents. Éliminer les détritus électriques et les fluctuations de puissance de la ligne CA qui alimente vos composants - avoir une ligne CA reliée uniquement à votre système et non à votre réfrigérateur, votre refroidisseur d’eau ou votre téléviseurne peut être qu’une bonne chose.
« Je souhaite également mettre à niveau mon conditionneur d’alimentation Belkin Pure AV et mon lecteur de CD », a-t-il déclaré.
Le mot de la fin pour les lecteurs de PMA ?
« Ne perdez pas de vue ce qui est le plus important », a-t-il déclaré. « La musique. Beaucoup de gens que j’ai rencontrés savent tout sur les modèles, les spécifications, les mesures, mais vous ne pouvez pas parler de musique avec eux. Ils ne connaissent pas la musique. L’audio est fait pour nous connecter à la musique. C’est le conseil le plus important que je puisse offrir : ne perdez pas de vue la musique. »
Liste de prix en CA $ :
• Totem Acoustic Wind : 19 000 $ / paire
• McIntosh MC611 monobloc : 21 000 $ / paire
• Préamplificateur McIntosh MC2700 avec DAC et étage phono MM/MC : 11 900 $
• Cellule Ortofon 2M Bronze : 674 $
• Bluesound Vault 2 : 1699 $
• Transport Shanling CD-T1000SE : environ 2000 $ lors de la dernière disponibilité. Remplacé depuis par une version Mkll.
• Pro-Ject 10.1 Evolution : environ 4000 $ lors de la dernière disponibilité (contrôleur de vitesse externe : environ 700 $). Depuis, ce modèle n’est plus utilisé et a été remplacé par le modèle RPM 10 Carbon.
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TABLE-TOURNANTE PRO-JECT EVOLUTION 10.1, CELLULE ORTOFON BRONZE 2M, CONTRÔLEUR DE VITESSE EXTERNE
VOUS ÊTES UN FAN DE DISCO ? VOICI LA PREMIÈRE PARTIE D’UNE SÉRIE DE 7 ARTICLES SUR LE DISCO DE CLAUDE LEMAIRE.
PLONGEON DANS LE DISCO PLONGEON DANS LE DISCO
par Claude Lemaire
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Bonjour, je m’appelle Claude et je suis... un accro du disco. Voilà, c’est dit. Ce n’était pas si terrible après tout. À vrai dire, je n’ai jamais hésité à admettre à quiconque veut l’entendre ma dépendance au disco. J’ai toujours été un membre à part entière de la brigade disco, mais d’après ce que m’ont dit des amis et des connaissances, le choix d’une identité musicale n’était pas si facile pour nombreux amateurs de musique et d’audio qui, plus jeune, se sont sentis déchirés ou tourmentés par la pression de leurs pairs de devoir choisir un camp plutôt qu’un autre. En effet, en tant qu’adolescent dans les années 1970 et au début des années 1980, le monde était catalogué comme étant soit un freak, un rocker, un mods, un punk, un new waver, ou, comme dans mon cas, un fan de disco.
Par chance, en vivant sur mon île déserte métaphorique entourée de fortes marées, j’ai pu explorer et naviguer les courants culturels concurrents de l’époque. Je pense que beaucoup de jeunes hétérosexuels hésitaient à embrasser ouvertement le disco, préférant rester dans le placard, musicalement parlant. Comme le genre était étroitement associé à la sous-culture gay, certains craignaient peut-être de voir leur masculinité remise en question par les autres étudiants.
Le mouvement de fierté prit forme parallèlement au mouvement de libération gay, lui-même alimenté par les émeutes de Stonewall en juin 1969. Par hasard cela se produisit en même temps que l’essor des clubs underground et des discothèques clandestines. (source inconnue)
Si les émeutes de Stonewall avaient eu lieu dix ans plus tôt, la musique de l’invasion bri-
tannique plutôt que le disco aurait pu servir de bande sonore à la lutte des homosexuels. En d’autres termes, vous pouvez vous sentir à l’aise dans votre virilité tout en continuant à aimer le disco.
L’industrie musicale a toujours été très réticente à considérer le disco comme une forme d’art légitime. Alors que le classique, le jazz et le rock ont historiquement été convoités par les critiques et décriés comme des classiques du genre, le disco semble souffrir du syndrome de Rodney Dangerfield - il “n’obtient aucun respect”. Cela peut être dû en partie au fait que, contrairement aux genres précédents, le disco n’avait pas de mégastars ni de héros culte, n’arborait pas de personnalités complexes ou de comportements turbulents se terminant par des histoires tragiques pouvant être diffusées ad nauseam dans les journaux et à la télévision. Au contraire, à l’exception de quelques divas du disco, il s’agissait d’un milieu principalement dirigé par des producteurs, avec de la musique construite couche par couche en studio plutôt qu’en direct sur scène. On pourrait inviter à la comparaison la scène du jazz, où l’ère du big band swing reflétait un format bien plus contrôlé, centré sur la triade compositeur-arrangeur-ensemble musicale. Tandis que dans l’ère bebop qui a suivi, les musiciens et les artistes improvisaient dans leurs performances en direct, faisant d’eux le centre de l’attention.
Un autre mythe que nous devons démystifier est que le disco n’a aucune valeur intrinsèque, qu’il s’agit d’un produit de fast food music, jetable et vite oublié. En réalité, il existe un grand nombre de chansons disco classiques qui, comme un bon vin, ont vieilli avec élégance - et non, je ne parle pas ici de
ÉMEUTES DE STONEWALL, 1969
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GLENN MILLER’S BIG BAND, 1940
“Dancing Queen”, “Y.M.C.A” et “I Will Survive”. Le problème est qu’à l’époque pré-internet, il n’y avait que deux moyens de diffusion disponible pour obtenir de la musique : la télévision et la radio. Dans le cas de la première, il n’y avait que quelques émissions de disco très éphémères qui ont été diffusées pendant l’apogée du genre. Tandis que dans le cas de la seconde, du moins en ce qui concerne l’endroit où je vivais, une seule station FM - CKMF 94,3 Montréal - jouait du disco, de 17 h à 20 h en semaine et de 21 h à 3 h le samedi, de 1976 à 1982.
Comparez cela avec CHOM 97.7 de Montréal, qui a été entièrement rock 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, à partir de 1969, et qui diffuse toujours un mélange de nouveautés et de classiques. Cela permet de comprendre comment les mentalités et la culture peuvent
être façonnées et perdurer. Imaginez maintenant un instant que nous ayons eu une station orientée disco/danse 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, qui aurait donné et donnerait encore autant de temps d’antenne à Donna Summer et Barry White que Pink Floyd et Led Zeppelin ont reçu. Il est probable que la musique disco aurait reçu plus de ce quoi Aretha n’a cessé de prêcher, du R.E.S.P.E.C.T. !
Le disco est souvent dénigré pour ses paroles simplistes et répétitives. Je n’ai rien à re-
dire à ce sujet. En gros, on peut condenser les thèmes et les paroles favoris du genre comme suit : babe, baby, boogie, booty, dance, dancing, disco, get down, get up, love, lust, & sex. De la même manière qu’on n’achète pas un album de Bob Dylan pour son étendue vocale, ni un album des Ramones pour sa virtuosité guitaristique, nous n’apprécions pas un morceau de disco pour sa prose ou son contenu lyrique. Il n’y a pas de sens profond caché dans “Push Push In the Bush” de Musique. Par contre, James Brown peut répéter un million de fois “Get Up, Get On Up”, “Soul Power” et “Hot Pants” dans une seule chanson pour créer un engouement irrésistible. Vous voulez des paroles inspirantes et réfléchies ? Cat Stevens et Carole King vous conviendront mieux - une musique que j’aime également pour ces raisons. Le disco, quant à lui, offre bien d’autres choses : des arrangements luxuriants, des enveloppes sonores progressives, des rythmes entraînants, des vibrations sensuelles, des riffs funky inoubliables et bien d’autres choses encore.
Si vous êtes un amateur d’audio, c’est une autre bonne raison pour vous lancer dans cette aventure. Tout comme le jazz, le disco est généralement très bien enregistré et masterisé sur vinyle, beaucoup plus que d’autres genres. Mais contrairement au jazz et au rock, les prix sur le marché d’occasion sont généralement plus bas et même plutôt raisonnables. Assurez-vous simplement de rester à l’écart de la majorité des rééditions et de vous en tenir aux pressages originaux. En ce qui concerne le disco, à quelques exceptions près, vous ne trouverez pas de rééditions analogiques de qualité chez les grands labels de remasterisation tels que MoFi et Acoustic Sounds - ils ne s’adressent pas à ce petit marché niché. Je pense qu’il est grand temps de donner à ce genre négligé son dû, et de reconnaître sa contribution importante dans l’histoire de la musique.
Dans le prochain chapitre, nous examinerons les multiples racines du disco. J’espère que vous sauterez à bord pour le reste de l’aventure !
CHARLIE PARKER ET MILES DAVIS
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MICHEL JASMIN ET ALAIN MONTPETIT, CKMF, 1978
Venez écouter le nouveau H190v Salle 2405 et 2407
Que vous soyez un aficionado du vinyle, un adepte du streaming ou quelqu’un qui apprécie simplement la puissance immersive de l’audio haute-fidélité, le H190v est le compagnon idéal, offrant une expérience d’écoute inégalée qui va au-delà des attentes. Le H190v est plus qu’un simple amplificateur intégré, c’est une solution audio complète. Avec un DAC haut de gamme, un étage phono exceptionnel, une sortie casque de premier plan et un éventail d’options de streaming, le H190v ’est conçu pour ceux qui ont tout simplement envie de plus de musique.
L’ASTUCE LA PLUS CRASSE
DE L’INDUSTRIE DISQUE DÉVOILÉE
SI L’ON ME DEMANDAIT QUEL EST, SELON MOI, L’ATTRIBUT SONORE LE PLUS IMPORTANT EN MATIÈRE DE QUALITÉ DU SON, JE NE RÉPONDRAIS PAS PAR L’IMAGERIE OU LA MISE EN SCÈNE DU SON, MAIS PAR LE VOLUME. PLUS QUE TOUTE AUTRE CHOSE, C’EST LE VOLUME QUI DÉTERMINE SI L’EXPÉRIENCE D’ÉCOUTE SERA AGRÉABLE OU DÉSAGRÉABLE. JE NE PARLE PAS SEULEMENT DE L’INTENSITÉ SONORE GLOBALE, MAIS AUSSI DE LA FAÇON DONT ELLE FLUCTUE D’UN MOMENT À L’AUTRE, CE QUE L’ON APPELLE LE “VOLUME”. LA DYNAMIQUE. ET LA PRATIQUE DE LA RÉDUCTION DE LA DYNAMIQUE EST APPELÉE LA COMPRESSION.
Pour illustrer le fonctionnement de la compression, j’ai enregistré un court clip audio dans lequel j’ai parlé doucement pendant un certain temps, puis j’ai applaudi bruyamment à la fin. Vous trouverez ci-dessous une image de la forme d’onde de l’enregistrement brut :
Supposons que l’extrait soit destiné à une publicité radiophonique. Mais le claque-
ment de fin, qui culmine au plafond, prend tellement de place qu’il m’empêche d’aug-
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PMA MAGAZINE N02
L’INDUSTRIE DU DÉVOILÉE
menter le niveau général, ce qui signifie que les parties plus calmes qui précèdent le clap ne peuvent pas être rendues plus fortes. Dans cette condition, ma voix paraîtrait minuscule à côté de celles, plus tonitruantes, de mes concurrents. Pour contourner le problème, j’ai compressé, ou réduit, le volume du claquement pour créer de l’espace, puis j’ai maximisé le niveau de sortie global de la manière suivante :
Malgré son utilité, l’idée de compression n’est pas du goût des amateurs de musique. Nous reprochons souvent à un enregistrement de sonner compressé, c’est-à-dire fort et manquant d’extension dans les hautes et basses fréquences. Pourtant, la compression est utilisée à chaque étape de la production audio. Ce n’est pas un mal. Elle est utilisée pour des raisons pratiques et musicales, pour rendre l’enregistrement adapté à l’écoute domestique ou pour lui donner plus de punch. Ce que je mets en cause, c’est la compression excessive au point de nuire à la musique.
par Jonson Lee
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Les albums classiques, tels que l’album des Eagles Hôtel California, sont les victimes les plus évidentes de cette pratique. Ci-dessous, la comparaison entre sa toute première version CD (en haut) et la version remastérisée de 2013 (en bas) :
Vous pouvez constater que, dans la version remastérisée, presque tous les pics ont été tronqués pour augmenter le niveau global, ce qui donne une forme d’onde toujours forte et plate.
Qu’est-ce qui s’est perdu au cours du processus ? Vous pouvez le voir en faisant correspondre le volume des deux versions et en zoomant. Voici la comparaison entre les deux versions, avec un zoom sur la partie de la chanson titre où Don Henley chante “They stab it with their steely knives...”, suivie d’une forte attaque de batterie. J’ai indiqué la troncature du volume de l’attaque de la batterie dans des carrés rouges.
Vous pensez que ces fichiers 24 bits “haute résolution” sont nécessairement meilleurs ? Voici la comparaison de deux versions différentes d’une de mes chansons préférées, “The Stranger”, de Billy Joel :
On retrouve la même histoire ici... Et que dire des remasters japonais de luxe ? Le mar-
keting des labels s’adressant spécifiquement aux audiophiles, on pourrait penser qu’ils s’efforcent d’offrir un son moins compressé. Il n’en est rien. Extrait d’un remaster japonais “audiophile” :
Dans les trois cas, l’intention semble évidente - faire en sorte que la musique gagne la guerre du volume. Mais elle ne fait que saigner sans victoire parce que d’autres pistes sont masterisées de la même manière. Comme dans de nombreuses guerres, personne ne gagne.
Pourtant, chaque fois qu’une de ces nouvelles versions sort, elle fait l’objet d’éloges sur Internet pour sa “scène sonore plus grande”, ses “basses plus substantielles”, ses “détails plus nombreux” et même sa “gamme dynamique plus étendue”. Qu’est-ce qui se passe ici ? La réponse est simple : le volume. En augmentant le volume, on entend plus clairement les parties plus en retrait de la musique. Dans mes trois exemples, j’ai trouvé que le volume au début était au moins deux fois plus fort dans la nouvelle version que dans le CD original.
Et ne me parlez pas des fichiers diffusés en continu par les services de streaming. Ils
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HOTEL CALIFORNIA, L’ENSEMBLE DE L’ALBUM
THE GAME” PAR QUEEN
“THE
STRANGER” DE BILLY JOEL PLAY
sont encore plus bruyants que les CD remastérisés, ce qui indique qu’une compression encore plus importante a été ajoutée.
Pour ceux qui souhaitent écouter de la musique numérique en préservant la dynamique originale, la solution est simple. Il suffit de se procurer les CD originaux qui sont sortis à la fin des années 80 et au début des années 90. Il n’est pas toujours évident de savoir quelle version a été la première, alors cherchez des indices, comme ce message expliquant ce qu’est un CD à un public vraisemblablement peu familiarisé avec ce format :
Une autre option consiste à faire ce que je fais : utiliser le logiciel Audacity pour tester le CD. Si la musique qu’il contient est trop compressée, vous pouvez le vendre si vous le possédez ou le renvoyer si possible. Je ne veux pas dire que tous les remasters sont coupables de surcompression - ce ne serait pas juste pour les ingénieurs de remasterisation qui ont réellement amélioré la qualité sonore de l’enregistrement par des moyens appropriés - mais méfiez-vous des sorties qui portent la mention “remasterisé” ou quelque chose comme “édition spéciale”, d’autant plus qu’elles ont tendance à coûter beaucoup plus cher que les CD normaux.
La plupart des CD d’albums classiques vendus aujourd’hui ont été remastérisés. Ce qui, vraisemblablement, signifie une compression plus importante que sur les versions précédentes. Les services de diffusion en continu causent d’autres dommages, alors que la plupart des enregistrements pop des dernières décennies ont commencé par être fortement compressés. Dans l’audio d’aujourd’hui, la surcompression est à l’ordre du jour. Beaucoup d’entre nous ne le remarquent pas parce que c’est devenu la norme.
La consommation de musique aujourd’hui est un peu à l’image de la vie contemporaine : nous sommes surstimulés par un flot d’informations bruyant et incessant. Cela nous fait oublier comment savourer la musique. C’est pourquoi, pour notre tranquillité d’esprit, je suggère que nous fassions de temps en temps un effort conscient pour rompre avec l’implacabilité de tout cela. Prenez un vieux CD ou un disque compact dont vous savez qu’il n’est pas surcompressé et écoutez tout l’album sans vous laisser distraire par quoi que ce soit d’autre - et surtout pas par votre téléphone portable.
Je vous assure que ce sera un excellent moyen de... décompresser.
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par Mike Harkins
L’ATTRAIT DU VINYLE
LA LECTURE D’UN DISQUE VINYLE PRÉSENTE UN CERTAIN ATTRAIT. IL OFFRE UNE EXPÉRIENCE DIFFÉRENTE
DE CELLE D’UN CD OU DE LA MUSIQUE EN STREAMING. SERAIT-CE PARCE QU’UN VINYLE EST ANALOGIQUE PAR NATURE ET DONC PLUS PROCHE DE NOUS ? JE
NE PEUX PAS LE DIRE AVEC CERTITUDE, MAIS JE PEUX EXAMINER UN CD TOUTE LA JOURNÉE ET NE PAS VOIR CE QUE JE VOIS DANS UN DISQUE VINYLE EN UNE MINUTE. L’INFORMATION CONTENUE DANS UN CD EST UNE SÉRIE DE NOMBRES, QUI N’ONT PAS DE SENS POUR NOUS, LES HUMAINS, ET QUI NE SONT COMPRÉHENSIBLES QUE PAR UN ORDINATEUR SPÉCIALISÉ APPELÉ DAC.
Je me souviens avoir examiné un disque 33 tours dès mon plus jeune âge, essayant de voir comment ces minuscules ondulations du sillon pouvaient capturer un son physique et le transformer en musique. Un simple coup d’œil au sillon frétillant d’un disque vinyle montre qu’il y a de la musique gravée là. Les dynamiques et les ondes sonores multiples, ainsi que les impacts de percussion répétitifs, apparaissent tous sur ce minuscule sillon.
C’est hypnotisant à regarder.
À l’époque où les disques en vinyle étaient simplement appelés disques, LP ou 45 tours, la plupart d’entre nous ne savaient même pas qu’ils étaient en vinyle. Et la plupart des 78 tours n’étaient pas en vinyle, comme l’a découvert mon frère Paul lorsqu’il a accidentellement essayé de plier le disque 78 tours de Vaughn Monroe de notre grand-père, Riders in the Sky, pour le voir éclater. C’était la première caractéristique intéressante des disques vinyle. Ils étaient moins cassants que leurs prédécesseurs.
Je pense que pour comprendre pleinement l’attrait du vinyle, il faut faire corps avec le disque lui-même. Cela peut sembler très zen, mais c’est vrai.
Qu’est-ce qui vous fait vibrer ?
L’examen physique et auditif d’un disque vinyle permet de comprendre ce qui se trouve à l’intérieur du sillon. Notez que j’ai utilisé le singulier « sillon » parce qu’il n’y a qu’un seul sillon sur chaque face d’un disque, qui s’enroule en spirale vers le centre à mesure que le disque est joué.
On peut examiner n’importe quel disque à l’œil nu et constater que les ondulations sont effectivement un fac-similé des signaux audio qui y sont enregistrés. Un examen plus approfondi sous grossissement permet d’en savoir encore plus. Par exemple, je n’ai jamais vu un sillon de disque complètement propre. Même
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les pochettes intérieure et les pochettes en carton sont encombrées de minuscules particules qui se retrouvent inévitablement sur la surface du disque, même sur un disque 33 tours tout neuf. La photo 1 montre un exemple de disque que j’ai récemment acheté avec sa pochette intacte. Une empreinte digitale est clairement visible près de la zone de l’étiquette, et ce n’est pas la mienne.
La photo 2 montre une autre zone du même enregistrement, où l’on peut voir diverses particules. Celles-ci peuvent être inoffensives, surtout s’il s’agit de grosses particules blanches, qui sont généralement des fibres de papier. Certaines des plus petites particules peuvent causer du bruit à la lecture, en fonction de leur nature et de leur adhérence au vinyle. Parfois, même nos cellules cutanées peuvent se retrouver à la surface du disque. Le monde microscopique d’un disque vinyle est plein de choses inhabituelles. Cette photo montre les grandes surfaces entre les pistes successives du sillon. J’ai utilisé mon
préampli phono DSP Puffin pour déterminer la qualité du disque sur la base des bruits de surface, principalement des pops et des tics qui sont des bruits d’impulsion. Le disque luimême n’est pas extrêmement dynamique et présente un rapport signal/bruit assez faible. Le préamplificateur Puffin attribue à chaque
face du disque une note comparable à un système de notation scolaire allant de A+ à F. Cet enregistrement particulier a obtenu une note de B+ pour chaque face, ce qui est acceptable mais pas merveilleux. Je trouve que les disques qui obtiennent au moins un A sont ceux qui sont vraiment de bonne qualité, à quelques exceptions près.
Cet enregistrement sur vinyle tan d’un label local présente un chanteur avec une guitare. L’enregistrement et la performance n’ont rien de spectaculaire. Je m’attendais à mieux pour son prix de 30 $.
En transformant cet enregistrement en format numérique, on peut voir de nombreux aspects cachés de la musique et des bruits détectés par la cellule durant la lecture. La capture d’écran 1 montre une image prise d’un petit clip audio de cet enregistrement. Ici, on peut facilement voir la musique et le bruit détectés pendant la lecture. Souvent, le bruit n’est pas audible si le signal est suffisamment élevé. Mais sur cet enregistrement, il y avait plusieurs zones où le bruit était tout à fait audible.
Un conte écossais
Lors d’un récent voyage en Écosse, un ami et moi-même avons acheté des disques chez un disquaire de Dundee. Deux disques étaient considérés comme étant de qualité audiophile, l’un d’entre eux étant étiqueté « 45 rpm Audiophile Edition ». Les deux disques étaient éga-
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CAPTURE D’ÉCRAN 1 : CAPTURE D’ÉCRAN D’UNE FORME D’ONDE PROVENANT D’UN CLIP AUDIO NUMÉRISÉ MONTRANT UN TIC SUR LE CANAL GAUCHE.
PHOTO 1 : NOUVEAU VINYLE AVEC EMPREINTES DIGITALES.
PHOTO 2 : PHOTO PRISE AU MICROSCOPE MONTRANT DE MINUSCULES PARTICULES À L’INTÉRIEUR DU SILLON D’UN DISQUE (LIGNE BLANCHE).
lement étiquetés comme étant fabriqués en vinyle de 180 grammes. Les enregistrements comprenaient Sketches of Spain, de Miles Davis, vendu £13 (16.36 $ US, 22.36 $ CA) et enregistré en 45 tours, et Flesh + Blood de Roxy Music, vendu £30 (37.49 $ US, 51.60 $ CA) et enregistré en 33 tours 1/3 standard.
L’enregistrement de Miles Davis en 45 tours dure un peu plus de 15 minutes par face et, en tant que tel, a dû être coupé à un niveau de volume sonore légèrement inférieur à celui de la vitesse plus lente de 33 tours. Cela était évident pendant la lecture, car j’ai dû augmenter le gain au maximum
pour enregistrer correctement l’album au format FLAC à l’aide du logiciel VinylStudio sur mon ordinateur. Bien entendu, l’augmentation du gain entraîne également une augmentation du niveau de bruit, tout en diminuant le rapport signal/bruit (SNR) du disque. Ce disque présentait plusieurs problèmes, ce qui ne devrait jamais se produire
sur une édition dite « audiophile », même à un prix réduit.
Mon préamplificateur Puffin lui a attribué un C pour la face 1 et un B+ pour la face 2, mais je ne serais pas aussi généreux avec ces notes. Il y avait des crêtes de bruit clairement audibles sur la face 1, si importants que je les rejetterais (capture d’écran 3). Il y avait également quelques bruits de basse fréquence qui n’étaient pas détracteurs pour la notation mais qui étaient tout à fait audibles. En inspectant le disque, il était évident qu’il y avait de petites fossettes sur la face 1 qui étaient à l’origine de ces bruits. La photo 3 montre une image claire de la plus grande de ces fossettes. Il y en avait également sur la face 2, mais elles n’étaient pas aussi grandes ou audibles.
La capture d’écran 2 montre l’effet audible de la plus grande de ces fossettes. Remarquez que son mouvement déphasé indique un mouvement vertical du stylet, comme on peut s’y attendre d’une fossette. L’origine de ces défauts m’est inconnue, mais il y avait un défaut apparent dans l’emboutissage ou dans le processus qui a causé ces fossettes sur le vinyle bleu. Sur la pochette du disque, il est indiqué qu’il s’agit d’un « vinyle vierge HQ », mais j’ai constaté que, sous un grossissement plus important, il présentait plusieurs défauts.
La photo 4 montre quelques granulés de pigment bleu près de la zone de la grande fossette. Je ne sais pas si ce « résidu » est lié à l’imperfection ou s’il s’agit simplement d’un artefact parasite, mais il indique que le vinyle n’a pas été bien mélangé avec le pigment bleu. Plusieurs petites taches de ces particules bleu foncé sont visibles à la loupe sur les deux faces.
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PHOTO 3 : FOSSETTE DANS UN ENREGISTREMENT « AUDIOPHILE ». PHOTO 4 : PARTICULES DE PIGMENT BLEU INCORPORÉES DANS LE DISQUE.
CAPTURE D’ÉCRAN 2 : BRUIT CORRESPONDANT À LA FOSSETTE DE LA PHOTO 3.
SCREENSHOT 3 • REPETITIVE TICKS IN THE RIGHT CHANNEL (LOWER TRACE) OF THE MILES DAVIS RECORDING ARE EVIDENT ON THE SCREEN AND EASILY AUDIBLE DURING PLAYBACK.
C’est inquiétant quand on sait que les moindres imperfections du sillon d’un disque sont facilement perceptibles à la lecture. Ces exemples montrent que tous les vinyles ne sortent pas d’usine dans un état impeccable. J’avais déjà déterminé, en testant des disques neufs sur banc d’essai, que le taux de défaillance des enregistrements en vinyle provenant directement du fabricant était de l’ordre de 10 %, et mon expérience avec ces deux disques tendrait à confirmer cette estimation.
Capture d’écran 3 : les tics répétitifs dans le canal droit (trace inférieure) de l’enregistrement de Miles Davis sont évidents à l’écran et facilement audibles pendant la lecture.
Ce qui m’amène à la bonne nouvelle. L’album à £30 de Roxy Music était bien meilleur. Il a obtenu un A sur chaque face et présentait peu de traces de bruit ou d’anomalies étranges comme des fossettes. Il a été pressé sur un vinyle noir et a été étiqueté « half speed mastered », ce qui, en théorie, devrait améliorer le son. Je ne peux pas en attester, mais pour démontrer les différences entre ces deux albums, j’ai un compteur de clics. Ce compteur fait partie du logiciel VinylStudio que j’utilise pour convertir la musique au format numérique. Il n’est pas infaillible, mais il donne une idée de la quantité de bruit présente à la surface du vinyle.
L’enregistrement de Roxy Music a enregistré 815 tics, qui ont été réparés par VinylStudio. En comparaison, VinylStudio a enregistré 6658 tics sur l’enregistrement de Miles Davis, qu’il a également supprimé pour la conversion numérique. Il est vrai que certaines de ces réparations étaient fausses,
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dans la mesure où VinylStudio semble trop sensible à certains contenus de haute fréquence. Cependant, la plupart de ces tics étaient légitimes, comme le montre le signal audio affiché dans la capture d’écran 3.
Si vous vous demandez si j’ai nettoyé ces disques - un passe-temps favori pour la plupart des vinylphiles, moi y compris - avant de les tester, je ne l’ai pas fait. J’ai simplement utilisé une brosse en fibre de carbone pour enlever la saleté superficielle ou la poussière légère. Mon argument pour ne pas pré-nettoyer les nouveaux disques est le suivant : Lorsque j’achète un vinyle de qualité supérieure, pourquoi devrais-je le nettoyer ? Il me semble que s’il est de qualité supérieure et qu’il doit être nettoyé, le fabricant devrait le faire pour moi. C’est l’une des raisons pour lesquelles je paie le disque au prix fort. Mais la deuxième raison est que de nombreux défauts trouvés sur ces disques ne bénéficieraient d’aucun nettoyage. Je doute que le bruit trouvé sur l’album de Miles Davis puisse être éliminé, car il est répétitif et probablement dû à une rayure de la surface, puisqu’un seul canal est affecté. Cela correspond à un défaut observé au même endroit sur le rayon du disque, et non à de la saleté ou à des débris. Et un nettoyage n’enlèverait certainement pas le bruit de fossette de ce disque. Il est là et il faut s’en accommoder. Si j’étais encore en Écosse, cet enregistrement aurait été retourné au magasin de disques.
Rayé !
La redoutable rayure sur un disque est un défaut que l’on ne peut ignorer. Même avec une manipulation très prudente, il est possible qu’un accident se produise et provoque une rayure ou une bosse sur le précieux disque de vinyle. Mon enregistrement chéri Deutch Grammophon des « Suites 1 et 2 de Peer Gynt » de Grieg, avec Herbert von Karajan à la tête de l’Orchestre philharmo-
nique de Berlin, a été rayé, ce qui a provoqué un bruit sec très audible qui s’est répété pendant de nombreuses révolutions du disque, à un peu moins de deux secondes d’intervalle. En examinant le disque, j’ai trouvé une rayure en ligne droite pour laquelle je n’ai aucune explication. Personne d’autre que moi n’avait écouté l’enregistrement, et pourtant, elle était là (photo 5). Il peut s’agir d’un dommage dû à une manipulation de ma part ou d’un autre accident. Je doute qu’elle ait été causée par le frottement de la pointe de lecture d’une cellule sur le disque. Sur la photo prise au microscope, on dirait plutôt qu’un couteau ou une lame de rasoir a coupé le sillon. Je ne saurai jamais comment cela s’est produit mais, heureusement, j’ai pu supprimer l’audibilité de la rayure en utilisant VinylStudio à partir d’une capture numérique, ce qui ne peut pas être fait avec une platine standard et un étage phono. Le son est maintenant impeccable !
Si je parle de cela, c’est pour montrer que même si nous sommes très prudents, des dommages accidentels peuvent survenir. Récemment, je me suis retrouvé à jongler accidentellement avec le nouvel album d’un ami et à le faire tomber sur le bord de mon bureau. J’ai pensé qu’il était endommagé, mais après une inspection minutieuse et une lecture du disque, il ne semblait pas y avoir de dégâts. J’ai évité le pire cette fois-ci, mais cela souligne l’importance d’une manipulation soigneuse des disques. Le bord et l’étiquette sont les seuls endroits où des mains nues et propres devraient toucher le disque, et l’élimination rapide de tout contaminant devrait toujours être une pratique courante. Je me rends compte que l’installation et la manipulation d’une platine peuvent ressembler à une sorte de fétichisme ou au début d’un comportement obsessionnel compulsif. Je parierais que de nombreux vinylphiles sont, en fait, quelque peu « obsessionnels compulsifs ». Pour ma part, j’allume ma platine tous les jours, que je joue un disque ou non. Cela fait partie de la satisfaction que me procure le vinyle. Il me fait faire des choses qu’aucun autre support ne peut faire. C’est une partie du plaisir de jouer des disques ! Lire la deuxième partie ici.
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PHOTO 5 : UN VINYLE RAYÉ NE PEUT JAMAIS ÊTRE RÉPARÉ.
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N02
par Robert Schryer
ED STONE, DE EXECUTIVE STEREO, A MENÉ UNE VIE INTÉRESSANTE, EN PARTICULIER DU POINT DE VUE DE L’AUDIO. COMMENÇONS PAR CE NOM : ED STONE. IL SONNE ROCK ‘N’ROLL, VOIRE BADASS, COMME UN PSEUDONYME DE STAR DU ROCK INVENTÉ DE TOUTES PIÈCES. MAIS QUE CE N’EST PAS LE CAS, COMME ED ME L’A CONFIRMÉ LORS DE NOTRE ENTRETIEN TÉLÉPHONIQUE, AU COURS DUQUEL IL A AJOUTÉ EN PLAISANTANT : « À UN MOMENT DONNÉ, J’AI PENSÉ QU’IL SERAIT BIEN DE TRAVAILLER AVEC (LE PRODUCTEUR DE MUSIQUE CANADIEN) BOB ROCK POUR QUE LE GÉNÉRIQUE DE L’ALBUM PUISSE INDIQUER “CONÇU PAR STONE ET ROCK” ».
MAGAZINE
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QUELQUES PIÈCES D’ÉQUIPEMENTS EN MONTRE
Travailler avec Bob Rock ? C’est là que se trouve un indice sur l’histoire intrigante de la vie audio d’Ed. Avant d’acheter Executive Stereo à Toronto en 1998, Ed a passé plus de vingt ans, de 19 à 40 ans, comme ingénieur du son aux Sounds Interchange Studios de Toronto, où il a travaillé avec les Rolling Stones, Rod Stewart, Thin Lizzy, Black Sabbath, Oscar Peterson, le producteur Eddie Kramer (Led Zeppelin, Rolling Stones), et Triumph, entre autres. Gil Moore, de Triumph, a fondé les studios Metalwork’s dans la ville voisine de Mississauga, où Ed a travaillé pendant 10 ans. Ed sait à quoi ressemblait la musique lorsqu’elle était enregistrée, parce qu’il était là, exposé quotidiennement au son des instruments électriques et acoustiques. Pendant que Keith Richards attendait la suite de son procès après son arrestation pour trafic de drogue à la frontière canadienne, il a enregistré plusieurs démos de musique country à Sounds Interchange, dans lequel Ed était impliqué. J’ai demandé à Ed si le temps qu’il passait avec les groupes qu’il enregistrait ne l’avait jamais conduit à un style de vie rock ‘n’roll un peu sauvage ? « Seulement 5 % du temps », a-t-il répondu en ricanant.
Ed a toujours aimé la reproduction du son. À l’âge de 15 ans, il possédait un enregistreur multipiste. Il a ensuite travaillé à temps partiel dans un magasin de hi-fi pour s’entourer de haute-fidélité. C’est aussi pour cette raison qu’il s’est lancé dans l’enregistrement, car c’est là que commence la reproduction du son. Il suffit
d’écouter les talents de studio d’Ed sur l’album de Triumph Thunder Seven ou les autres albums du groupe, dans lesquels il a été impliqué à chaque étape du processus d’enregistrement. Après 20 ans, l’industrie de la musique a fait des ravages. Ed accuse les longues heures de travail et les déplacements nécessaires pour faire son travail de lui avoir coûté son premier mariage. Ce fut un tournant. Il a arrêté de voyager pour se rendre à des sessions en studio et a commencé à chercher un autre travail, encouragé par le conseil de sa femme de l’époque : « Fais quelque chose que tu aimes. Je ne veux pas que tu sois malheureux ». C’est alors que le destin est intervenu, sous la forme d’une annonce de recherche de matériel audio d’occasion. Cela a incité Ed à apporter un tas de bobines d’enregistrement vides à un endroit appelé Executive Stereo, où, après une longue discussion avec le propriétaire, on lui a proposé d’acheter l’endroit. Six mois plus tard, en 1998, Ed a accepté l’offre. C’était il y a 26 ans, une éternité dans le commerce de détail.
À un moment donné, les affaires ont-elles été si difficiles qu’il a envisagé de vendre le magasin ? « Pas vraiment », a-t-il répondu. « J’étais déterminé à le faire fonctionner. Je me disais : “Je peux le faire. Je m’y connais. Je ne suis pas un grand homme d’affaires, mais j’ai de la personnalité et je sais parler aux gens”. Et j’avais des connaissances acquises lors de mes enregistrements qui me permettaient de dire aux gens “voilà comment ça doit sonner”, et les gens respectaient cette histoire. C’était une très bonne expérience à avoir. »
Lorsque je lui ai demandé ce qu’il disait aux personnes qui venaient dans son magasin pour obtenir des conseils en matière d’achat de matériel audio, il m’a répondu : « Je leur demande quelle source ils ont ou veulent écouter, la taille de leur pièce, le volume sonore qu’ils écoutent, le type de musique qu’ils écoutent. Cela nous donne généralement (à lui et au vendeur Ryan Miller) suffisamment d’informations pour leur suggérer quelque chose. Je ne pose pas vraiment de questions sur le budget. Je me contente de dire “voici ce que je suggère pour vos besoins ou votre système”. À ce moment-là, ils peuvent demander le prix, et s’ils disent que le montant est un peu élevé, au moins je saurai où aller à partir de là. »
45 ED STONE POSANT FIÈREMENT ENTOURÉ DE QUELQUES-UNS DE SES PRODUITS
LA RÉSERVE DE DISQUES D’EXECUTIVE AUDIO AU DEUXIÈME ÉTAGE
« Le matériel correspond donc à la personnalité ? » ai-je demandé.
« C’est ce que j’essaie de faire », explique Ed. Je ne dis pas « c’est ça, vous devez acheter ça. »
Qu’est-ce qu’il préfère dans le fait d’être propriétaire d’un magasin d’audio ?
« Je peux écouter de la musique toute la journée », explique-t-il. « Les gens qui franchissent la porte me font découvrir toute cette nouvelle musique. J’adore entendre des choses que je n’ai jamais entendues auparavant. Mes goûts musicaux se sont tellement élargis. Avant, je n’aimais pas trop la musique classique ou le jazz - c’était toujours du rock ‘n’ roll pour moi - mais maintenant je les apprécie vraiment. »
Même si ses années de studio sont loin derrière lui, Ed sait intrinsèquement comment sonnent les instruments, et il sait à quoi devraient ressembler la sonorité de certains enregistrements. Il reconnaît la fidélité de la reproduction sonore. Cela l’a aidé à prendre une décision sur le contenu de son système à 30 000 $.
LE SYSTÈME DE 30 000 $
Un bon système peut-il faciliter l’accès à certains genres ?
« Je pense que oui », a-t-il déclaré. « Car si vous écoutez de la musique sur un système moyen ou mauvais, vous ne pourrez pas entendre toutes les subtilités ou le talent qui a présidé à la composition de ces œuvres. Je pense que c’est particulièrement vrai pour la musique classique, parce qu’il s’y passe tellement de choses. Par conséquent, si vous l’écoutez sur un système plus performant, il ne fait aucun doute dans mon esprit que vous profiterez davantage de la musique. »
Il comprenait une paire de Kii 3 actifs à trois voies, un streamer Melco N100, un étage phono EAR Phonobox et une platine Pro-Ject Debut Carbon Pro. Un aspect intéressant de ce système analogique/numérique est la quantité de matériel qu’il rend inutile : la plupart des câblages - tout ce qui était nécessaire était un câble USB entre le streamer Melco et le contrôleur Kii, et une paire de câbles symétriques entre le préampli phono et l’entrée symétrique à l’arrière de chaque haut-parleur. Il n’était pas non plus nécessaire d’avoir un amplificateur, un préamplificateur ou un convertisseur numérique-analogique externe - les haut-parleurs sont équipés de tous ces éléments, ainsi que d’un DSP, ce qui leur permet d’être placés n’importe où dans une pièce et de fournir un son de qualité. Les Kiis conviennent aux appartements ou aux petites salles d’écoute, mais aussi aux grands espaces. Chaque enceinte est équipée de 6 haut-parleurs, chacun alimenté séparément par un amplificateur interne de classe D Ncore de 250 W, avec un bas du spectre qui s’étendrait jusqu’à 20 Hz (+/- 0,5 dB).
En raison des 8 heures de route qui nous séparent, je n’ai pas auditionné le système de 30,000 $ d’Ed, mais j’avais entendu les Kii 3 à l’Audiofest de Montréal il y a quelques années et j’avais été subjugué par la puissance de leurs basses et par leur transparence, leur absence d’effort et leur plénitude.
Pourquoi a-t-il choisi cette combinaison plutôt qu’une autre ?
« C’est un système que j’apprécie beaucoup en tant qu’ancien ingénieur du son », a-t-il déclaré. « Il offre un son de classe mondiale
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à l’amateur de musique qui souhaite simplement écouter, sans avoir à bricoler. Il suffit de le régler et de l’oublier. »
Il a ajouté : « Les Kii 3 sont exceptionnels pour leurs détails et leur capacité à découper la musique et à permettre à l’auditeur d’entendre tous les détails et les couches internes. »
Si un propriétaire de ce système souhaitait éventuellement le moderniser, que lui recommanderait-il dans un premier temps ?
« Je suis un grand fan du conditionnement de l’alimentation », a déclaré Ed. « J’ajouterais un conditionneur de puissance, comme un produit PS Audio ou Torus. Un bon conditionneur fera un meilleur travail que de brancher un composant directement sur le mur. Certains disent que l’utilisation d’un conditionneur de puissance va limiter votre puissance, mais je dis qu’il faut prendre le conditionneur de puissance qui fonctionne avec votre système particulier. Il suffit de l’adapter correctement.
« Un autre élément est la pièce », a-t-il déclaré. « Beaucoup d’entreprises font des trai-
tements acoustiques et les gens se rendent compte que la pièce joue un rôle important dans le son. Si vous achetez des équipements d’une valeur de plusieurs milliers d’euros et que vous les placez dans une pièce qui ne vous aide pas, vous obtiendrez un son moyen, voire pire ». Et personne ne souhaite cela.
Liste de prix (en CA$) :
• Enceintes Kii 3 avec contrôleur - 23 500$ en blanc ou noir. (Les supports assortis ajoutent 2500$ )
• EAR Phonobox -1695$
• Platine Pro-Ject Debut Pro avec cartouche Project Pick it pro - 1189.99$
• Melco N100 Serveur de musique/Streamer avec 2 TB de stockage - 3395$
• Câble USB Cardas HiSpeed 1.0 Mètre - 690$
• Interconnects Cardas Clear Reflection 1.5 mètre (du Phono box aux enceintes) - 2410.00$ pr.
Coût total : 32 879,99$, câbles inclus
La seule enceinte électrostatique
Salle
Salle
Point
Audio Focus et
Source
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RELEVER LA BARRE DE LA VALEUR UNE VISITE CHEZ LE FABRICANT DE PLATINES HAUT DE GAMME STABLE 33.33
par Robert Schryer
JE CROIS QUE JE N’AI JAMAIS RENCONTRÉ QUELQU’UN COMME SYLVAIN PICHETTE, FONDATEUR ET CONCEPTEUR EN CHEF DE L’ENTREPRISE STABLE 33.3. OU, PLUS PRÉCISÉMENT, RENCONTRÉ UN ESPRIT COMME LE SIEN. CELA PEUT SEMBLER ÉTRANGE À DIRE, JUSQU’À CE QUE VOUS PARLIEZ AVEC LUI ET QUE VOUS RÉALISIEZ, COMME JE L’AI FAIT LORSQUE JE LUI AI RÉCEMMENT RENDU VISITE DANS SON NOUVEL ATELIER DE GATINEAU, AU QUÉBEC, À QUEL POINT IL EST INGÉNIEUX ET PASSIONNÉ - ON POURRAIT MÊME DIRE OBSÉDÉ - PAR SON ENTREPRISE DE FABRICATION DE PRODUITS
AUDIO. IL EST ÉGALEMENT TRÈS CURIEUX ET NON SEULEMENT FASCINÉ PAR LE FONCTIONNEMENT DES CHOSES, MAIS AUSSI PAR LA FAÇON
DONT ELLES PEUVENT ÊTRE AMÉLIORÉES. C’EST DANS SON ADN.
DE G. À D.) SYLVAIN, ANDRÉ ET OLIVIER MEUNIER-PLANTE, COÉDITEUR
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PMA MAGAZINE N02
DE PMA
Littéralement. Sylvain est issu d’une lignée de grands-oncles inventeurs du côté de sa mère, qui gagnaient leur vie en inventant des choses. Certaines de ces inventions ont eu un impact mondial, comme le biberon avec sa poche en plastique qui se replie pour que les bébés n’avalent pas d’air, ou son Aérodium, une soufflerie verticale de 12 mètres de haut conçue pour simuler la sensation d’un saut en parachute. * Les droits de franchise de l’Aérodium ont finalement été vendus au magnat américain de l’immobilier Marvin Kratter pour 1,5 million $ USD. Comme ses grands oncles, Sylvain est prédisposé à penser à la façon de construire des choses ou d’améliorer de vieux concepts.
Machiniste de métier, Sylvain n’a pas toujours envisagé une carrière dans l’audio. Son premier rêve était de se lancer dans le cinéma, dans le domaine de l’animatronique ou des effets spéciaux. Il y avait une chance que son rêve se réalise lorsque, fort de sa victoire pour le Canada contre 32 autres pays dans une compétition de robotique, il a été présenté à une société de production cinématographique à Burbank, en Californie. Malheureusement, cela n’a pas abouti parce qu’il ne parlait pas anglais.
C’est le destin qui a permis à Sylvain de poursuivre une autre passion (il en a plusieurs) : la construction de platines. Ce qui s’est avéré être la vocation déterminante de sa carrière a été déclenché dans les années 2000 lorsqu’il a été autorisé à ramener chez lui une boîte de pièces de platines Rega sur laquelle il était tombé dans un magasin d’audio. Parmi ces pièces, il y avait plusieurs moteurs de platines, dont trois fonctionnaient. Il les a pris et a reproduit les autres pièces - “Je n’ai jamais
voulu utiliser les pièces d’autrui”, m’a-t-il dit. “Mais les moteurs sont plus difficiles à fabriquer” et, en se fiant à son intelligence et aux installations de fraisage de son employeur en dehors des heures de travail (mais sans utiliser de manuel de référence), il a assemblé une platine qui fonctionnait, un prototype de ce qui allait devenir sa platine 33.2.
Au fil des ans, cette conception, dictée par la compulsion de Sylvain à la rendre la meilleure possible, est devenue de plus en plus précise, de plus en plus rationalisée, de plus en plus sonore et de plus en plus élégante. Ce qui n’était au départ qu’une platine à trois moteurs composée de 116 pièces est aujourd’hui une platine analogique à la pointe de la technologie, un objet d’art composé de 32 pièces usinées de manière complexe et interconnectées, qui s’écoulent dans une harmonie synchrone.
L’étendue du perfectionnisme de Sylvain et sa détermination à faire les choses correctement sont apparues clairement lorsque Sylvain et notre groupe de visiteurs, qui, à part moi, comprenait l’éditeur de PMA Michel Plante, son fils et coéditeur de PMA Olivier Meunier-Plante, et un quatrième compagnon
50 PMA MAGAZINE N02 MACHINE LASER À FIBRE OPTIQUE UTILISÉE POUR IMPRIMER NOTRE LOGO SUR UN PETIT “PALET”. UN MOTEUR DE PLATINE 33.2 AU DESSUS DE DEUX PLATINES 33.2 INACHEVÉES SYLVAIN A ÉGALEMENT CONSTRUIT SES CAISSONS DE BASSE ET SES ENCEINTES À PAVILLON.
dont je parlerai bientôt, ont discuté dans son nouvel atelier qui occupe tout le premier étage d’un bâtiment à deux étages de la taille d’une petite caserne de pompiers. C’est à l’étage que se trouvent sa sono et sa salle d’écoute, où il peaufine son matériel et passe des heures à faire de l’écoute pour le plaisir.
Notre visite nous a également permis d’en savoir plus sur la personnalité de Sylvain, notamment sur le fait qu’il est un entomologiste amateur mais très averti. Sur le mur jouxtant l’escalier menant à sa salle d’écoute se trouve
une variété d’insectes les plus insolites et aux membres les plus élaborés que j’aie jamais vus. J’ai également appris qu’il n’hésitait pas à fouiller dans les restes d’animaux tués sur la route pour collecter des insectes ou à reconstituer le squelette d’un hibou mort, deux choses que son cadet a faites à la consternation de sa mère. Tout cela fait partie du besoin de Sylvain de comprendre comment les choses fonctionnent et de quoi elles sont faites.
Je n’avais jamais vu un atelier aussi impeccable, lumineux et méticuleusement organisé
ÉLECTRIQUE
SYLVAIN
SYLVAIN AVEC UNE PARTIE DE SA COLLECTION D’INSECTES
UNE GUITARE
QUE
A FABRIQUÉE LUI-MÊME
Salle 1216
que celui de Sylvain. Le matériel de fabrication semblait moderne et impeccable, les sols étaient dépoussiérés, les outils étaient bien rangés, les tiroirs et les armoires étaient remplis d’instruments d’une grande précision d’outillage, certains offrant des tolérances allant jusqu’à un millième de cheveu.
Outre son activité dans le domaine des platines, l’entreprise de Sylvain fabrique des pièces pour d’autres entreprises du secteur audio, ainsi que des accessoires pour platines qu’il expédie en grandes quantités dans le monde entier sous sa propre marque, notamment des palets presseur et des alésoirs pour vinyles (utilisés pour corriger le diamètre du trou au centre d’un disque).
La collection d’instruments de mesure de Sylvain est imposante
Mais c’est de sa platine 33.2, aujourd’hui sous forme de Mkll, que Sylvain est le plus fier et le plus passionné. Monument de ses com-
pétences et de son savoir-faire, c’est le produit le plus raffiné qu’il ait construit au cours de sa vie. L’une de ces tables trône dans un petit espace ouvert de l’atelier ; en l’examinant de près, elle semble presque futuriste - toutes les courbes lisses, les surfaces aérodynamiques, la beauté architecturale, la substance solide, et un plateau dont la rotation est si régulière et silencieuse qu’il ne semble pas bouger du tout. Chaque fois que je vois et que j’entends une platine 33.2 - et je l’ai vue et entendue plusieurs fois dans différentes configurations - je n’arrive pas à croire, compte tenu du prix des autres platines haut de gamme, qu’elle se vende 13 900 $ CAD (11 000 $ USD), sans le bras.
Cette table particulière était équipée d’un bras de lecture, le Black Beauty Mkll 12’’ André Thériault (11 500 $ CAD, 9750 $ USD), ce qui m’amène à parler du quatrième membre de notre groupe de voyageurs et du concepteur du Black Beauty, André Thériault, qui vi-
52 PMA MAGAZINE N02 ANDRÉ REGARDE LES INSTRUMENTS DE PRÉCISION DE MESURE ENTRE MICHEL PLANTE DE PMA ET SYLVAIN LA COLLECTION D’INSTRUMENTS DE MESURE DE SYLVAIN EST IMPOSANTE LA MAGNIFIQUE 33.2 MKLL DE STABLE 33.33
Meubles et accessoires audio sur mesure Solidmeubles.com (418) 328-4884 christianguertin@outlook.com Meubles et accessoires audio sur mesure Solidmeubles.com (418) 328-4884 christianguertin@outlook.com m DESSOUS DU PLATEAU D’UNE PLATINE 33.2, INCRUSTÉ DE SES 12 POIDS EN ACIER INOXYDABLE POUR ASSURER LA STABILITÉ DE LA ROTATION Meubles et accessoires audio sur mesure Solidmeubles.com (418) 328-4884 christianguertin@outlook.com
LE PLATEAU 33.2, FABRIQUÉ EN
UN MATÉRIAU EN RÉSINE CONNU POUR SA DURABILITÉ, SA RIGIDITÉ ET SA STABILITÉ DIMENSIONNELLE, A UNE ÉPAISSEUR DE 2” ET UN DIAMÈTRE DE 11 3/4”
sitait également les nouveaux locaux de Sylvain pour la première fois.
André est un autre fabricant audio passionné, perfectionniste et doté d’un haut niveau d’intelligence analogique, dont la fascination pour la conception de platines et de bras de lecture a été déclenchée par sa rencontre, il y a plusieurs décennies, de deux classiques dans leur catégorie : la platine Oracle Delphi originale et le bras de lecture Well Tempered.
Depuis, André est devenu si compétent dans la conception de bras de lecture que, en plus de concevoir et de vendre des bras de lecture sous sa propre marque, il a conçu les bras de lecture des platines Sparta et Pro de Kronos Audio, ainsi que celui de la platine Nagra Reference. Mais André n’est pas seulement un spécialiste des bras de lecture, il collabore également avec l’équipe R&D de Nagra à la conception des platines, dont la Reference.
Une conception unique de type uni-pivot, le bras de lecture 12’’ Black Beauty est fabriqué en fibre de carbone, en bois naturel et en métaux finement usinés. Il s’harmonise parfaitement avec la platine 33.2 Mkll, tant sur le plan esthétique que sonore.
Ensemble, la platine 33.2 Mkll et le bras de lecture Black Beauty Mkll offrent une fantastique source analogique, entièrement fabriqué au Canada par deux audiophiles de longue date et incroyablement talentueux. Mais ne me croyez pas sur parole, renseignez-vous sur ces produits. Écoutez-les si vous le pouvez. Je ne pense pas que vous puissiez faire mieux pour un prix aussi bas. Mais attention : le prix de la platine devrait augmenter considérablement cette année en raison d’une hausse du coût des matières premières et des coûts liés à la vente de la platine à des distributeurs étrangers.
Les deux modèles sont présentés dans la salle 1319 de l’Audiofest de Montréal. J’espère que vous pourrez vous y rendre et rencontrer Sylvain.
54 PMA MAGAZINE N02
DELRIN NOIR,
ANDRÉ THÉRIAULT BLACK BEAUTY TONEARM
Système de gestion de puissance Polynice comprenant des filtres électromagnétiques avancés à cristaux de quartz qui réduisent considérablement le bruit de fond sans perte de dynamique.
Maintenant avec un nouveau système de mise à la terre révolutionnaire
crédit photo: Denis Gendron
Antigone
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DIX DISQUES POUR VOUS LANCER DANS L’AVENTURE CLASSIQUE – PARTIE
1
Bpar Pierre Dallaire
onjour, mon nom est Pierre et je suis discophile compulsif… C’est probablement ainsi que je me présenterais si j’étais membre d’un groupe de soutien pour amateurs de disques invétérés. N’ayez crainte, cette condition ne me fait pas souffrir. Au contraire, j’en retire un immense plaisir et je compte bien partager cette passion avec vous dans les pages de PMA Magazine.
Mélomane audiophile, je fais partie de ceux qui croient que les appareils audios de qualité peuvent magnifier l’intention artistique ou, du moins, attirer notre attention sur un angle particulier de la musique. Je suis aussi très curieux. Je raffole de tous les genres musicaux ou presque : la musique classique, bien sûr, mais aussi le jazz, le rock progressif (je suis un fan fini de Rush !), de folk, d’électronique, etc.
Comment suis-je devenu amoureux fou de la musique classique ? Je le dois en bonne partie à des cambrioleurs qui m’ont dérobé la centaine de disques (surtout du gros rock) que je possédais alors que j’étais étudiant. J’ai simplement voulu tourner la page et passer à autre chose. Je me suis donc rendu chez un marchand de disques du Vieux-Québec dans la section… jazz. Le type derrière le comptoir ayant l’air trop occupé pour me servir, j’ai poursuivi ma quête dans la section classique, où j’ai dit au premier conseiller que j’ai croisé : « je veux connaître la musique classique ». Il m’a guidé vers le baroque sur instruments d’époque, et j’ai eu la piqure. Puis, j’ai lu, beaucoup : les livrets des disques que j’achetais au compte-goutte, les magazines spécialisés, les guides de disques et surtout les catalogues des éditeurs pour connaître le répertoire. Des connaisseurs m’ont fait comprendre que j’avais beaucoup d’oreille et, quelques années tard, j’ai remplacé au pied levé un ami à l’animation d’une émission de musique classique dans une radio communautaire de Québec. L’aventure a duré 12 ans, pendant lesquelles j’ai pu partager ma passion sur les ondes et interviewer de nombreuses vedettes, tant locales qu’internationales. J’ai aussi été critique de musique classique au quotidien Le Soleil et le magazine Hi-Fi québécois Son & Image. Voilà pour les arguments d’autorité…
Dix disques pour vous lancer dans l’aventure classique (partie 1 de 2)
Pour lancer ma nouvelle collaboration avec PMA, j’ai pensé à ceux qui seraient peut-être intimidés par la musique classique ou qui ne sauraient trop par quels disques commencer. Voici donc une première salve de cinq disques pour vous guider. J’en ai choisi un par grande époque afin de vous donner des repères.
PMA MAGAZINE N02
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IMAGE PAR WIKIIMAGES SUR PIXABAY
RENAISSANCE : ±1400 À ±1600
CARLOS V JORDI SAVALL ALIA VOX AVSA9814
Je ne connais pas de meilleur disque pour vous initier à la musique de la Renaissance. Cet album fait d’ailleurs partie de ma courte liste des disques à emporter sur cette fameuse île déserte, où, nous l’espérons tous, se trouve un système audio de qualité. Jordi Savall, grand spécialiste de cette époque, a préparé avec soin un généreux bouquet de pièces vocales, chorales et instrumentales. Ces œuvres servent à illustrer les différents jalons de la vie de Charles V (1500-1558), empereur du Saint-Empire romain germanique de 1519 à 1558, mélomane et protecteur de nombreux musiciens. Il en résulte un programme passionnant mêlant chansons à boire (Quand je bois du vin clairet, Anonyme), musique de batailles (La bataille, Janequin) et surtout la poignante et mélancolique chanson Mille Regretz de Josquin des Prés, ayant inspiré Cristóbal de Morales à composer sa fameuse messe du même nom. Comme dans tous les albums de Savall publiés chez sa propre maison de disques, Alia Vox, la qualité de l’édition et l’érudition de la notice vont de pair avec la qualité artistique de la prestation musicale. La prise de son de Nicolas Bartholomée, fidèle collaborateur de Savall, est tout simplement miraculeuse et participe à la réussite totale de cet album mémorable. Disponible aussi en SACD.
ÉPOQUE BAROQUE : ±1600 À ±1750
BACH : CONCERTOS BRANDEBOURGEOIS 1-3 ;
SUITE POUR ORCHESTRE N° 1 ;
REINHARD GOEBEL
ARCHIV PRODUKTION 447287-2
Le premier volume des Concertos brandebourgeois de Bach par Reinhard Goebel (il y a six concertos au total) est ce fameux premier disque, m’ayant été conseillé par un disquaire, « pour connaître la musique classique ». Le choc—il s’agissait de musique baroque. Mais je n’en ai jamais voulu au type, car cet album est devenu un de mes disques préférés, tous genres confondus. Cet enregistrement de 1985 a très bien vieilli, tant du point de vue de l’interprétation que de la prise de son. Goebel et son ensemble Musica Antiqua Köln y dépoussièrent l’interprétation de la musique de Bach en recherchant les contrastes et en exploitant la dynamique propre au style des compositions. Les riches saveurs des instruments sont exploitées au maximum sans jamais gommer la délicatesse de la musique dans les passages plus intimistes. La virtuosité est aussi mise de l’avant (la trompette naturelle dans le final du 2e concerto ou l’ensemble du petit orchestre de chambre dans le final du 3e concerto). J’attirerais aussi votre attention sur la première Suite pour orchestre qui clos le programme (enregistrée en 1987). Cette succession de danses, composée en hommage au style français, est jouée par Goebel avec la solennité requise. Ce disque illustre parfaitement l’immense influence de la musique française sur Bach et ses contemporains. Ces enregistrements font aussi partie d’un coffret de 8 disques chez le même éditeur, rassemblant la musique orchestrale et la musique de chambre gravées par Goebel (471656-2). Je vous encourage à lire le livret, qui est très clair et instructif.
59
ÉPOQUE CLASSIQUE : ±1770 À ±1800
MOZART : CONCERTO N° 10 POUR DEUX PIANOS ; CONCERTO POUR FLÛTE ET HARPE ; 3E CONCERTO POUR COR – JOS VAN IMMERSEEL
ALPHA 339
Le style classique en musique pourrait être défini comme la recherche de l’équilibre, de la clarté et de l’élégance. L’accent est mis sur la maîtrise de la forme, d’un langage harmonique et d’un programme tonal clairs, ainsi que sur une certaine réserve dans l’expression, ce qui n’empêche pas les surprises et les clins d’œil. Ce disque vous permettra de savourer ces préceptes de la plus jolie manière qui soit. Il s’agit d’un de mes disques préférés dans Mozart, par un pianiste et chef d’un immense talent : Jos van Immerseel. Ce dernier possède une collection grandiose de pianos de toutes les époques et porte une attention particulière à la beauté des timbres des instruments. Ici, il nous propose trois magnifiques concertos dédiés à des instruments très différents : le Concerto n° 10 pour deux pianos (KV365), le populaire Concerto pour flûte et harpe (KV299) et le 3e Concerto pour cor (KV447). Les solistes sont tous des membres de l’ensemble Anima Eterna et de grands spécialistes du répertoire. La prise de son est exceptionnelle—très naturelle et aérée. Une mention spéciale pour les timbres, magnifiquement captés, qui soulignent la beauté des instruments choisis, à commencer par les superbes pianoforte Walter (modèles que Mozart et Beethoven utilisaient) et, surtout, la harpe du KV299. Un pur délice.
ÉPOQUE ROMANTIQUE : 1800 À
BEETHOVEN : SYMPHONIES 4 & 5
NIKAULAS HARNONCOURT
SONY CLASSICAL 8875136452
L’époque romantique se définit par opposition au classicisme, soit la prépondérance accordée au sentiment plutôt qu’à la raison et la recherche de nouvelles formes qui dépassent les canons établis. Rappelons que Beethoven, arrivé à Vienne en 1792, composa d’abord dans le style classique, comme ses modèles Haydn et Mozart, et que sa musique se teintera de romantisme au tournant du 19e siècle. Parmi les dizaines de versions existantes de la 5e Symphonie, (Qobuz via Roon dénombre 234 !), je n’ai pas hésité une seconde à choisir la 2e version officielle de l’immense chef que fut Nikolaus Harnoncourt, couplée ici avec la 4e Symphonie. La notice qui accompagne le disque est passionnante. On y apprend notamment le lien existant entre la 5e Symphonie et la Révolution française. Dans les années 1990, Harnoncourt avait enregistré une intégrale de référence des neuf symphonies, en brassant la cage quelque peu. Cette 2e version des 4e et 5e Symphonies va encore plus loin en bousculant les idées reçues. Ainsi, la sous-estimée « 4e Symphonie » devient la plus belle et la plus équilibrée des symphonies de Beethoven. Concernant la 5e, Harnoncourt rejette la symbolique du destin au début de la symphonie : « on ne frappe pas à la porte pour entrer, mais pour sortir », nous dit-il. Jouée ainsi, la 5e devient plutôt un manifeste politique, voire une marche de libération postrévolutionnaire permettant de traverser de l’autre côté, vers la liberté. Magnifique prise de son soulignant avec aplomb les contrastes dynamiques de la musique (la différence entre les sons les moins forts et les forts).
PMA MAGAZINE N02
60
1900
«
»
STRAVINSKY : L’OISEAU DE FEU, PÉTROUCHKA (VERSION 1911), LE SACRE DU PRINTEMPS
PIERRE BOULEZ DEUTSCHE GRAMMOPHON
435769
Bang ! Le Sacre du printemps, ballet de Stravinsky créé en 1913 à Paris, provoqua l’un des plus grands tremblements de terre de l’histoire de la musique. Il y a un avant et un après le Sacre, chef-d’œuvre absolu qui offrit un élan de liberté aux compositeurs. Ce disque de Pierre Boulez à Cleveland, qui débute par le ballet Pétrouchka, fait partie des deux ou trois disques que j’utilise systématiquement pour tester les appareils stéréo, en particulier les amplificateurs. La prise de son a tout pour elle : une image sonore cristalline et parfaitement mise en place (on a l’impression de voir la musique, de pouvoir la toucher), des timbres hyperréalistes gorgés de couleurs et, surtout, une dynamique foudroyante qui vous décoiffera (la grosse caisse dans le Sacre !). Boulez, dans ces deux œuvres essentielles, loge davantage du côté analytique et descriptif. D’autres chefs, comme Riccardo Chailly, ont su donner plus de place à la danse, mais seul Boulez réussit à faire preuve d’une telle virtuosité dans l’exécution, en imprégnant à l’orchestre un sens implacable du rythme et de la perfection d’ensemble. Un délice pour tout audiophile qui se respecte.
DEUXIÈME PARTIE À VENIR SOUS PEU SUR PMAMAGAZINE.ORG.
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MODERNITÉ
À NOS JOURS
: 1900
PMA MAGAZINE N02 62
INDE DU NORD [RAJASTHAN + VARANASI]
par Bruno Ricca Fujifilm X-Pro2
ABSOLU par Centre Hi-Fi
Allée
64 montréal audiofest programme 2024
Exposants A
1309,
1318, 2342, Marketplace
Ville-Marie Altitudo Audio 2413 Anne Bisson Ville-Marie Art et Son 1236, 1322 ArtistCloner 2327 ASONA Ltd. 1327, Westmount 1 Association Montréalaise des Audiophiles Marketplace Atelier Audio 1326 Atoll Électronique Canada Westmount 5 Audeze LLC Outremont 3 Audio by Mark Jones Westmount 4 Audio Excellence Inc. Marketplace, 1222 Audio Group Denmark St-Laurent 5 Audio Note UK 2413, 2419, 2423 Audio Sensibility MK1 Audio-Technica OK1 Audiofilles présentées par Denon 1204 AudioGroup Marketplace Audiophile Experts Outremont 6 AudioQuest St-Laurent 6, Montréal 6, Montréal 7, 1231, 1232, 1306, 2414 AudioShop 1319 Auralic 1231 AV Room Service Marketplace B Baetis Audio 2326 Barcola Bistro Audio WK2 Bliss Acoustics Montréal 2 Bluesound Montréal 5 Bowers & Wilkins St-Laurent 3 Brooklyn Audio Inc 1231 Brosseau.ca 1306 Bryston Ltd. Outremont 2 C Café Audiophile Marketplace Canopée Audio Marketplace, 1204 Cardas Audio St-Laurent 8 Centre Hi-Fi 1309, 1318, 2342, Marketplace C Chord Company 1322 Classé Audio St-Laurent 3 Coherent Speakers 2326 Corby's Audio 2326 D DALI Montréal 5, Outremont 6, 1306 Daniel Hertz 1222 Definitive Technology St-Laurent 4 Denon St-Laurent 4, 1204 DR Acoustics Montréal 1 E Emotiva Audio Corporation Montréal 8 English Electric 1322 Eon Art Canada St-Laurent 8 Erikson Audio Marketplace Erikson Consumer 2401, 2404 Essentia Technology Inc 1236 F FiiO WK1 Filtronique Son-or 2414 Focal-Naim America Montréal 4 Foire du Vinyle présentée par Audiolight Marketplace Forté Art et Musique 1226, Marketplace G Galion Audio 1226 GCI Distribution 2328 GerrAudio Distribution Marketplace Gershman Acoustics St-Laurent 8 GoldenEar Montréal 6, Montréal 7, 1232 Grado Canada Marketplace H Harmonic Audio WK2 Hearken Audio 2341 Heaven 11 Audio 1314 Hegel Canada Inc Outremont 1, 1306, 1327, 2405, 2407, HIFIPRO Westmount 5
des Artistes présentée par MOON
montréal audiofest programme 2024 I Igloo Caravane Marketplace Innuos Westmount 1 J JVCKENWOOD Canada Inc. St-Laurent 7 K Kanto Audio 2410 KEF 1309, 1319 Kevro International Inc. Westmount 3 Kimber Kable Westmount 2, Westmount 6 KimberCan Westmount 2, Westmount 6 KIN par Totem Montréal 3 KR Audio 1221 L La Boutique Techno Montréal 3 Laliberté Électronique 1232, 1235 Layton Audio Marketplace Le Studio du Son 1226, Marketplace Lemay Audio 1216 Lenbrook Americas Montréal 5 Librairie Résonnance Marketplace Luna Cables 1215 M Maison Adam St-laurent 3, St-Laurent 4 Marantz St-Laurent 3 Marchand Audio Vidéo Montréal 6, Montréal 7 Masimo St-Laurent 3, St-Laurent 4 MOON by Simaudio Outremont 5 Motet Distribution Westmount 2, Westmount 6 N NAD Montréal 5 Nexus International Inc WK1 Nordost Westmount 4 O Oracle Audio Technologies St-Laurent 8 P PAD Hifi Distribution Salle Bonaventure Paradigm St-Laurent 6 Passion Audio 1240 Planète Haute-Fidélité Outremont 1 PMA Magazine WK4 Polk Audio St-Laurent 4 Primare 1221 PSB Montréal 5 PureAudioProject 1314 Q QNAP Inc Marketplace Québec Acoustique WK1 S Saturn Audio 2326 SB Acoustics 1221 Sennheiser 2346, 2349 Solen Inc. 1221, WK3 Solid Meubles Marketplace, 1319 Soltanus Acoustics 1231 Son Ultime Outremont 7 Sonova Consumer Hearing Canada Inc 2346, 2349 Sonxplus St-Laurent 6 Sound Gallery Marketplace SPL 2333 Stable 33.33 1319 Studio Economik 2334, 2336 SVS 1235 T TAD Labs Salle Bonaventure The Wand 1215 Thöress 1215 Totem Acoustic Montréal 3 Tough Nut Audio 2326 Tri-Cell Enterprises Montréal 6, Montréal 7, 2341, 2414 V Villeneuve Audio Vidéo Montréal 6, Montréal 7 Vinyl Sound 2422 W Wattson Audio 1215 Wynn Audio St-Laurent 5 Y Yamaha Canada Music LTD Outremont 4, 1318, Marketplace Exposants
Marques
1
2432 EVO 1326, 2341
A
Aavik St-Laurent 5
Accuphase Outremont 6, Westmount 2, 1319
Accuton WK3
Acoustic Energy 1306
Advance Paris Montréal 6, Montréal 7
AGD 1231
Airborn WK3
Allnic ZL Cables 2326
Alpha Audio 1226
Analysis Plus Westmount 1, 1306, 1327, 2405, 2407
Ansuz St-Laurent 5
Anthem St-Laurent 6, Montréal 6, Montréal 7
Apertura Westmount 1
Aqua Acoustic 1326
Arcam 2401
ArtistCloner 2327
Atlas 2401, 2404
Atohm Westmount 5
Atoll Électronique Westmount 5
Audax WK3
Audeze Outremont 3, 2333
Audience Westmount 3
Audio Note UK 2413, 2419, 2423
Audio Precision Marketplace
Audio Sensibility MK1
Audio Vector Montréal 6, Montréal 7
Audio-Technica OK1
AudioNec Montréal 2, 1215
AudioPhysic 2413
AudioQuest Montréal 6, Montréal 7, St-Laurent 6, 1231, 1232, 1306 2414
AudioTechnology WK3
Audiovector Montréal 6, Montréal 7, 2414
Augspurger Salle Bonaventure
Aune 1327
Auralic Outremont 7, 1231
Aurasound WK3
Aurender Montréal 2
AVID Turntables Montréal 4
Axxess St-Laurent 5
B
Baetis Audio 1216, 2326
Barefoot Sound 2334
BDI Furniture Montréal 4
Beyma WK3
Blaze Audio Montréal 6, Montréal 7
Bliesma WK3
Bluesound Montréal 5, Montréal 6, Montréal 7, WK3
Borresen St-Laurent 5
Bowers & Wilkins St-Laurent 3, Montréal 1
Bricasti 2328
Bryston Outremont 2, Montréal 6, Montréal 7
C
Cabasse 1306, 1327
Câbles Luna 1215, 1240, 2333, Montréal 2, Outremont 1, Outremont 4, Outremont 6
Canopée Audio Marketplace, 1204
Canor Audio Montréal 6, Montréal 7
Cardas St-Laurent 8, WK3
Cayin 1327
Cen.Grand 1306, Westmount 1, 1327
Centaure HiFi Westmount 1
Centrance 2328
CH Precision Westmount 4
Chord 2404
Chord Company 1322
Classé
Computer
Conrad-Johnson
COS
Creek
66 montréal audiofest programme 2024
Audio St-Laurent
Speakers
3, Montréal 1 Coherent
2326
Montréal
Audio Design
2
Westmount
5
Montréal
Engineering
6, Montréal 7
Montréal
Montréal
CSS WK3
2404 D DALI Montréal 5, Outremont 6, 1306 Dan Clark Audio 1327 Daniel Hertz 1222 Davis Acoustics Westmount 5 Dayton Audio WK3 Dayton Wright Hommage 1216 Definitive Technology St-Laurent 4 Denon St-Laurent 4, 1204 DH-LABS WK3 Digital Projection Montréal 6, Montréal 7 Diptyque 1326 DR Acoustics Montréal 1, St-Laurent 3, St-Laurent 4 Dual 2404 Dutch & Dutch 1240 E Edwards Audio 1236 Electro Harmonix WK3 Electrocompaniet 2413 Elipson 2413 Elna WK3 Emotiva Audio Montréal 8 EMS WK3 English Electric 1322 Entreq MK1 Eon Art St-Laurent 8 Esoteric Outremont 6 ESS WK3 Etsuro Urushi cartridges 2341 EverSolo Westmount 2, WK1 F Farad 1326 Ferrum 1326 Fezz Audio Evolution Montréal 6, Montréal 7 FiiO WK1 Final Audio Westmount 5 Focal Montréal 4 Fonica Westmount 1 Fostex Marketplace, WK3 Fountek WK3 Furutech MK1, WK3 Fyne Audio Montréal 6, Montréal 7 G Galion Audio 1226 Genalex Gold Lion WK3 Gershman Acoustics St-Laurent 8 GoldenEar Montréal 6, Montréal 7, 1232 GoldNote Montréal 6, Montréal 7 Goldring 1236 Grado Marketplace Gras Sound & Vibration Marketplace Grimm Audio 1216, Westmount 4 Gryphon Montréal 2 H Hana 1240, 2414 Harmonic Audio WK2 Harmonic Technology MK1 Heaven 11 Audio 1314 HEDD Audio 2334 Hegel Music System 2405, 2407, 1306, 1327, Outremont 1 HiVi Research WK3 HiFi Rose 2422 Hifiberry WK3 HRS 2341 I iFi 1216 Igloo Caravane Marketplace Inakustik 1216 Innuos 1327, 1306, Westmount 1 Intona 1326 IsoAcoustics Montréal 4 Isotek 2422 J J.Sikora 1240 Java Hifi Carbon 1226 JBL 2401 JJ WK3 Jocavi Acoustic Panels Salle Bonaventure JVC St-Laurent 7 K Kanto 2410 Kartesian WK3
6,
7
Cyrus
Lumin
Luna
Nagra
Naim
montréal audiofest programme 2024
K KEF 1309, 1319 Kestrel Audio 1236 Kii Audio 2336 Kimber Kable Westmount 2, Westmount 6 KIN par Totem Montréal 3 Kora 1326 KR Audio 1221, WK3 L LAB12 Montréal 6, Montréal 7 Linn Westmount 4 LinnenberG Audio 2341
Marques
Westmount
Westmount
MK1,
2,
6
Cables 1215,
Outremont 1, Outremont 4, Outremont 6 Luxman Montréal 6, Montréal 7 M M2Tech 1327 Magico Westmount 4 Malekpour Design Partners Salle Bonaventure Marantz St-Laurent 3, Montréal 3 Martin Logan Outremont 1
Outremont 7 Melco Audio 1231, Montréal 6, Montréal 7 Merging+NADAC Westmount 5 Meze Audio 1327 MiniDSP WK3 Mission 2404 Miyajima Labs 1326 Modulum Audio 1216, Montréal 2 MoFi 2422 Mogami Cables 2334 Monitor Audio Westmount 3 MOON Outremont 5, 2414, Montréal 6, Montréal 7 Morel WK3 Mullard WK3 Musical Fidelity Montréal 4 My Sonic Lab 2422
Electronics Montréal 5, WK3
1240, 2333, Montréal 2
McIntosh
N NAD
Audio Montréal
2
Montréal 4
MK1 Network Acoustics 1326 Nichicon WK3 Nordost Westmount 4, 2413 Norstone Outremont 7 O Ocellia 1326 Oracle Audio St-Laurent 8 P PAD Hifi Distribution Salle Bonaventure Paradigm St-Laurent 6 Pathos Acoustics 1327 P Peerless WK3 Perlisten Audio 1226 Perreaux Westmount 1 Playback Designs Montréal 2, 2341 PMC Westmount 2, 2333, 2334 Polk Audio St-Laurent 4, 1204 Prima Luna Montréal 3 Primare 1221, WK3 ProDesign Audio Montréal 1 PS Audio Westmount 6 PSB Montréal 5 PSI Audio 2334 PureAudioProject 1314 Puritan 1326 Q Q Acoustics 1236 QED 1236 QNAP In Marketplace Quadraspire Westmount 2, Westmount 6 R RAAL WK3 Rational Acoustics Marketplace Reed 2341 Rega 2326 REL Outremont 7 Revel 2401 RME Marketplace Roon Westmount 3 Rotel Westmount 3 S Saturn Audio 2326 SB Acoustics 1221, WK3 SB Audience WK3 Sbooster MK1 Scansonic HD Montréal 6, Montréal 7 Scanspeak WK3 Seas WK3 Sennheiser 2346, 2349 Shanling 1327 Shindo Laboratory 1240 Shunyata Outremont 7 Silent Angel MK1, 1231 Silver Flute WK3 Silversmith Audio 1216 Sino WK3 Solen Inc. 1221 Solid Meubles Marketplace, 1319 Solidsteel Westmount 4, 2422 Soltanus Acoustics 1231 SOTA 1327 SOtM MK1 Sovtek WK3 Spendor 2404 SPL 2333 Stable 33.33 1319 Stax 1327 S Stealth Audio 2341 Stein Music 2341 Studio Float Salle Bonaventure Supra Cables WK3 SVS 1235 Synergistic Research 1231, 2413 System Audio Westmount 1 T T+A 1309 TAD Technical Audio Devices Laboratory Salle Bonaventure Tang Band WK3 Target Audio WK3 Technics 2342 Tenor Audio 1216 The Wand 1215 Thorens 2404 Thöress 1215 Totem Acoustic Montréal 3 Toughnut Audio Racks 2326 Trafomatic Audio 2341 Transrotor Montréal 6, Montréal 7, 2414 Tri-Art Audio 2413 Triangle Audio 2342 Tube Amp Doctor WK3 Tung-Sol WK3 U UCC WK3 V Vicoustic Montréal 4, Westmount 3 Violectric Marketplace Visaton WK3 Volt WK3 Volumio 1326 W Wattson Audio 1215, 1240, Outremont 4 Wavecor WK3 WBT WK3 Wharfedale 2422 WireWorld 2413 Wolf Von Langa 1240 X XLO 1226 Y Yamaha Outremont 4, 1318 Marketplace, Montréal 3 YBA Westmount 1 Yeti Acoustics 2341 Z Zesto Audio 1231
Neotech
SEMINARS 22 23 Conférencier Speakers Salle ST-LAURENT 1 Room PRÉSENTÉE PAR PRESENTED BY VENDREDI FRIDAY SAMEDI SATURDAY Kevin Fielding Combining Bass Loudness & Decay Times To Personalize Your Sound Quality. PMA Magazine 13 :00 ANGLAIS Kevin Fielding A Journey From Good to Great Stereo Sound Reproduction. PMA Magazine 11 :30 15 :00 ANGLAIS Claude Lemaire Partage d’expérience sur les vinyles et la reproduction audio PMA Magazine 15 :00 FRANÇAIS Norman Varney How does your playback system stack up ? An objective proof-of-performance evaluation AV Room Service 17 :00 13 :30 ANGLAIS David Solomon Why are the experts using Qobuz and the 3 mistakes to avoid with Hi Res streaming Qobuz 12 :00 ANGLAIS DavidSolomon ClaudeLemaire Kevin Fie l d i n g NormanVarney PRÉSENTÉ PAR
journée des présentée par 22 vendredi Friday 22 vendredi Friday 24 dimanche Sunday 24 dimanche Sunday 24 dimanche Sunday 23 samedi Saturday 1204 une présentation de • presented by tout le weekend / all weekend tout le weekend / all weekend foire du vinyle vinyl fair Souper-Gala DISCO INDUSTRIE SEULEMENTI YLNOYRTSUDN une présentation de • presented by une présentation de presented by Vendredi 13h Outremont 1 Vendredi 16h St-Laurent 8 Vendredi 18h 2414 Samedi 13h Montréal 4 Samedi 16h Montréal 3 Dimanche 13h Outremont 6 Performance sans micro • Mic-free performance Les Coulisses du Beat avec ADAMO Montréal 3, 13h toutle weekend/ all weekend 20h - Salle Ville-Marie s p e c taclegratuit - free Salle Ville-Marie St-Laurent 2 INVITEZ VOTRE ADOLESCENT ET ENTREZ GRATUITEMENT un weekend mémorable an unforgettable weekend
Plan des chambres
SECTION
1204
1215
1216
1221
1222
1226
1231
70 montréal audiofest programme 2024
24 Section 23 Section 13 Section 12
Section
12
Audiofilles présentées par DENON
Câbles Luna, The Wand, Thöress, Wattson Audio
Lemay
Audio
Solen Inc., KR Audio,
SB Acoustics
Primare,
Audio Excellence
Hertz
Inc., Daniel
Le Studio du
Audio, Forté
et Musique
Son, Galion
Art
Brooklyn Audio Inc., Auralic, Soltanus Acoustics
12 1232 Laliberté Électronique 1235 Laliberté Électronique 1236 Essentia Technology Inc. 1240 Passion Audio SECTION 23 2326 Corby's Audio, Saturn Audio 2327 ArtistCloner by Sylvio Comtois 2328 GCI Distribution 2333 SPL 2334 Studio Economik 2336 Studio Economik 2341 Hearken Audio, Tri-Cell Enterprises 2342 Technics, ABSOLU par Centre Hi-Fi 2346 Sennheiser 2349 Sennheiser SECTION 24 2401 Erikson Consumer 2404 Erikson Consumer 2405 Hegel Canada Inc. 2407 Hegel Canada Inc. 2410 Kanto Audio 2413 Altitudo Audio 2414 Filtronique Son-or 2419 Audio Note UK 2422 Vinyl Sound 2423 Audio Note UK SECTION 13 1306 Brosseau.ca 1309 KEF, ABSOLU par Centre Hi-Fi 1314 Heaven 11 Audio, PureAudioProject 1318 Yamaha 1319 Stable 33.33, Accuphase, KEF 1322 The Chord Company, English Electric, Art & Son 1326 Atelier Audio 1327 ASONA Ltd.
PAD Hifi Distribution TAD Labs
Montréal Audiofest Salle de Spectacles
SECTION
BONAVENTURE
VILLE-MARIE
Plan des chambres
St-LAURENT
WESTMOUNT
OUTREMONT
O1 Planète Haute Fidelité
O2 Bryston Ltd.
O3 Audeze LLC
O4 Yamaha
O5 Simaudio
O6 Audiophile Expert
O7 Son Ultime
ST-LAURENT
S3 Masimo
S4 Masimo
S5 AudioGroup Denmark, Wynn Audio
S6 Sonxplus
S7 JVCKenwood
S8 Gershman Acoustics / Cardas Audio Eon Art / Oracle Audio Technologies
WESTMOUNT
W1 ASONA Ltd. / Innuos
W2 Motet Distribution
W3 Kevro International
W4 Audio by Mark Jones / Nordost
W5 Atoll Electronique Canada / Hifipro.com
W6 Motet Distribution
KIOSQUES · BOOTHS
WK1 Nexus International / Québec Acoustique
WK2 Barcola Bistro Audio
WK3 Solen Inc.
WK4 PMA Magazine
OK1 Audio-Technica
MK1 Audio Sensibility
des Audiophiles
AudioGroup
Audio Excellence
AV Room Service by Norman Varney
Beatles’ Art Story
Café Audiophile
Canopée Audio
Centre Hi-Fi
Erikson Audio
Foire du Vinyle présentée par Audiolight
MONTRÉAL
M1 DR Acoustics
M2 Bliss Acoustics
GerrAudio Distribution
Grado Canada
Igloo Caravane
Layton Audio
Le Studio du Son
Librairie Résonnance
QNAP Inc
Solid Meubles
Sound Gallery
Yamaha
M3 La Boutique Techno / Totem Acoustic
M4 Focal-Naim Canada
M5 Lenbrook Américas
M6 Villeneuve Audio Video / Marchand Audio Vidéo
Tri-Cell Enterprises
M7 Villeneuve Audio Video / Marchand Audio Vidéo
Tri-Cell Enterprises
M8 Emotiva Corporation
montréal audiofest programme 2024
M.4 MONTRÉAL
M.1
0.3 M.7 M.6 W.1 W.2 W.3 W.4 M.5 M.8 O.1 S.8 S.7 S.6 S.5 S.4 S.3 S.2 O.2 S.1 M.2 M.3 W.6 W.5 O.4 O.5 O.6 O.7
OUTREMONT
Vivez l expÉrience
Axxess Forte 3
Borresen X6
Salle St Laurent 5