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LES HUILES DU PEINTRE

L’Indice d’iode des lipides est la masse exprimée en grammes de diiode (I2) capable de se fixer sur les liaisons doubles des acides gras contenus dans 100 grammes de matière grasse. Plus l’indice est élevé et plus l’huile contient de molécules insaturées (plus il y a de liaisons doubles C=C), plus l’huile sera susceptible de se réticuler à l’air (durcir). On parle d’huiles siccatives si l’Indice d’iode est supérieur à 150, semi siccatives s’il est compris entre 110 et 150 et non siccatives si cet indice est inférieur à 110.

La première matière grasse utilisée par l'homme primitif fut le suif (de la graisse fondue de carcasses d'animaux).

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Il existe 2000 plantes oléagineuses répertoriées, mais seulement huit à dix huiles végétales disponibles, utilisables par le peintre, c'est un nombre plus que suffisant : parmi celles-ci, il faudra nécessairement faire un choix : J'ai décidé de faire des mélanges subtils, afin de prendre les avantages de chacune d'entres-elles, car elles possèdent toutes des caractéristiques uniques qui leur sont propres, par exemple les huiles possèdent un HLB compris entre 2 et 8 selon la variété, un indice d'iode unique, un indice d'acidité, etc ... L'huile de lin et de perilla durcissent rapidement, toutefois elles jaunissent prestement. L'huile de noix est très équilibrée, elle jaunit moins et elle possède une onctuosité que ne possède pas les autres huiles, mais on lui reproche de rancir et d'être fragile, il faut la traiter avant que cela n'arrive et la conserver en flacons pleins et bouchés : sachez que son rancissement n'est plus un problème à notre époque, au XXIe, il a été résolu par son raffinage aux alcalis, il réduit sa quantité d’acides gras libres, ainsi cet inconvénient a été changé en qualité, dans ce cas c’est une exception, de plus le rancissement permet de donner une huile beaucoup plus claire. L'huile d'oeillette est très claire, elle permet de réaliser des huiles presque transparentes, mais elles sont longues à durcir. L'huile du Tung est la plus siccative, mais elle est très foncée, à réserver aux pigments sombres et aux vernis, à moins de l'exposer aux UVA 2 années. L'huile de chanvre que j'ai pu me procurer n'est presque pas siccative, elle demande à être siccativée à chaud, à réservez à la plastification. L'huile de tournesol raffinée est très siccative, c'est la plus claire de toute les huiles, elle est limpide et transparente comme de l'eau, je la mélange avec de l'huile de noix du moulin raffinée et de l'huile d'oeillette. L'huile de carthame brute du moulin est jaune, et nous ne possédons pas assez de recul sur sa stabilité, toutefois en mélange avec de l'huile de noix et de l'huile d'oeillette, elle peut rendre certains services et faire une bonne huile à peindre. L'huile de pépins de raisin est de qualité étude, elle doit être siccativée pour être utilisé en peinture ; quant à l'huile de soja, elle reste poisseuse et collante très longtemps, elle sert plutôt en mélange chimique (alkyde).

Les meilleures huiles sont l'huile de lin, l'huile de noix et l'huile de tournesol oléique, malheureusement l'odeur de certaines huiles de lin est infecte (à mon goût), il faudrait la désodoriser, il ne reste plus que l'huile de noix et l'huile de tournesol oléique, cette dernière durci très rapidement et j'en ai trouvé en 2022, sur internet sur a-m-a-z-o-n, à 28 € le litre.

L'HUILE DE NOIX

On extrait l'huile du fruit mûr du noyer le Juglans regia L. qui contient un colorant à l’état libre ou sous forme de glucoside un composé hétérosidique, c’est-à-dire constitué de sucre et d’autres substances, dont un glucose que l'on nomme l’hydrojuglone de Formule Chimique : C10H6O3 constitué de tanin gallique. La juglone est un composé de naphthoquinone référencé NBr 7 C.I 75500.

C’est pourquoi avant de presser l’huile, il faudrait enlever le péricarpe des fruits, sinon il en résultera une huile très colorée, c'est une étape très chronophage, mais nécessaire. L’huile de noix est tirée des amandes parfaitement mondées qui consiste à ôter la fine peau marron qui les recouvre, c'est un travail très laborieux qui est rarement réalisé par les producteurs, c'est pourquoi l'huile a une teinte caramel, alors qu'elle devraitêtre à peine jaune et transparente. Les coquilles contiennent dans leur cœur, les noix, dont la teneur en huile est comprise entre 50 et 65 %. Il faut compter environ 3 à 15 ans avant qu’un noyer porte pour la première fois des fruits qui possède un effet fongicide et désinfectant naturel. Plusieurs mois après la cueillette, de septembre à novembre, on trouve l'huile dans le commerce sous 5 variétés distinctes :

1. L'huile de noix pressée à froid - Impropre

2. L'huile de noix pressée à chaud non raffinée -Bonne

3. L'huile de noix pressée à chaud puis raffinée -Bonne

4. L'huile de noix cuite de couleur noire -Impropre

5. L'huile purifiée et épaissie au soleil -Excellente

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