ON-mag 2023-6 : La Hifi sans complexe

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Le magazine des audiophiles

-mag n°2023-6

LA HIFI SANS COMPLEXE

Auditions privées :

Fyne Audio Vintage Classic XII, Genelec 8381A, Magico M7

En test :

3 amplis intégrés stéréo, 7 paires d’enceintes acoustiques, 4 sources


/CAMBRIDGEAUDIOFRANCE

A X SERIES

EN SAVOIR PLUS


SOMMAIRE ON-mag 2023-5

Showroom p.6 : Les dernières nouveautés de : Accuphase, Astell & Kern, FiiO, Final Audio, HumminGuru, IFi Audio, McIntosh, Musical Fidelity, Nagra, Rotel, Sonus Faber, Tangent, Triode, WiiM, Yamaha

Auditions privées

p.18 : Fyne Audio Vintage Classic XII chez Concert Home p.22 : Genelec 8381A au Studio Ferber p.24 : Magico M7 chez Présence Audio Conseil

Tests sources Hifi p.62 : Eversolo DMP-A8 (lecteur réseau) p.66 : Hana EH (cellule phono) p.68 : IFi Audio Neo iDSD 2 (convertisseur et ampli casque) p.70 : Taga Harmony TCD-50 (lecteur CD-Audio)

Tests amplis intégrés stéréo p.32 : Arcam A25 p.36 : Cary Audio SI-300.2d p.40 : Creek 4040A

Tests enceintes Hifi passives et actives p.44 : Buchardt S400 MKII p.46 : Edifier R2000DB p.48 : Martin Logan Motion F20 p.52 : Musical Fidelity LS/35A p.54 : Revival Audio Sprint 4 p.56 : Triangle Borea BR02 Connect p.58 : Yamaha NS-600A

Ce magazine vous est proposé par ON-mag.fr Diffusion, distribution et reproduction soumises à conditions. Tous droits réservés. Communication et publicité : Manuel Courbo (régie Catset), mcourbo@gmail.com, 06 61 09 14 46 Rédaction : Alexandra Bellamy, Manuel Courbo, Guillaume Fourcadier, Sylvain Pichot et Pierre Stemmelin

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Triode : le magicien japonais de l’électronique Hifi à lampes enfin disponible en France. + d’infos sur ON-mag.fr

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Accuphase A-80 : un bon gros bloc d'amplifica�on stéréo en classe A qui n'oublie pas d'être puissant. 19 000 € + d’infos sur ON-mag.fr

Rotel RAS-5000 : un puissant ampli Hifi connecté qui n'abandonne pas la bonne vieille formule. 3000 € la paire + d’infos sur ON-mag.fr

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Nagra HD Phono : un préampli phono High-End complètement allumé . 87 500 $ + d’infos sur ON-mag.fr

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Musical Fidelity présente les Nu-Vista Vinyl 2 et Nu-Vista DAC : de la Hifi plein tubes. 11 000 € + d’infos sur ON-mag.fr

Pla�ne vinyle Yamaha TT-S303 : design minimaliste et valeurs sûres. 530 € + d’infos sur ON-mag.fr

DAC/ampli casque portable iFi Audio iDSD Diablo 2 : l'enfer sonore est de retour. 1300 € + d’infos sur ON-mag.fr

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LES AUDITIONS PRIVÉES


AUDITION PRIVÉE

FYNE AUDIO 10 000 €

Vintage Classic XII La plupart des enceintes Hifi haut de gamme actuelles sont d'étroites colonnes, configurées en trois voies ou plus, armées de plusieurs boomers dépassant rarement 16 cm de diamètre et d'un rendement limité. D'une concep�on vintage assumée, la Fyne Audio Vintage Classic XII prend le contrepied, en se réappropriant de bonnes vieilles rece�es du passé trop souvent sacrifiées sur l'autel du culte moderne de la finesse. De la taille d'un pe�t bahut normand, elle est équipée d'un boomer de 12 pouces (soit 30 cm de diamètre) à haut rendement, associé en configura�on coaxiale et concentrique à un tweeter à chambre de compression. Nous avons pu l'écouter dans le magasin Concert Home basé dans le 16ème arrondissement de Paris. par Pierre Stemmelin

Ce n'est un secret pour personne, Fyne Audio, ainsi que ses designers et ingénieurs, est issu de Tannoy. Suite au rachat de la célèbre marque écossaise presque centenaire et à de fortes inquiétudes sur son avenir, son équipe a décidé, il y a maintenant un peu plus de 5 ans, de partir voler de ses propres ailes et d'en reprendre le flambeau. Elle s'est d'abord attaquée à la refonte de l'entrée de gamme avec ses séries F300 et F500 dont les modèles sont fabriqués en Asie. Elle a ensuite développé des déclinaisons plus haut de gamme et luxueuses avec une production basée au Royaume-Uni. Et enfin, depuis un an, l'équipe de Fyne Audio s'attache à faire revivre dans des versions totalement revues et

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modernisées ses créations historiques avec les modèles Vintage.

Un unique haut-parleur coaxial et concentrique IsoFlare de 30 cm pour un rendement de 96 dB Les enceintes Hifi Vintage de Fyne Audio se divisent en deux séries. La série Vintage "tout court" se distingue par des ébénisteries plus haut de gamme, de section trapézoïdale à flancs courbés, et habillées de boiseries luxueuses. La série Vintage Classic, plus abordable, adopte des ébénisteries de section rectangulaire, à la finition plus classique,


mais déjà très soignée. Toutes ont pour point commun l'utilisation sur chaque enceinte d'un unique haut-parleur coaxial, spécifique à la marque, de type IsoFlare. La Fyne Audio Vintage Classic XII qui nous intéresse ici est le plus gros modèle de la gamme Vintage Classic. Elle est équipée d'un haut-parleur IsoFlare de 12 pouces. La section grave de ce haut-parleur, ou, en d'autres termes, son boomer, mesure donc 30 cm de diamètre. Elle est dotée d'une membrane de profil exponentiel en papier traité et renforcé par un mélange de fibres. Sa bobine mobile est de plus de 75 mm de diamètre et sa suspension périphérique de type FyneFlute présente des rainures concentriques afin de limiter les phénomènes de réflexion. Au centre de ce boomer, logé au fond d'une amorce de pavillon, prend place la section aiguë (ou tweeter) à chambre de compression et dôme en titane de 75 mm. La charge de l'enceinte est accordée par un évent qui débouche vers le dessous de l'enceinte et rayonne sur 360° par le biais d'un réflecteur ainsi que des ouvertures habillées d'un joli tissu à l'écossaise que l'on peut voir tout autour du coffret au niveau de sa base. Il s'agit du procédé BassTrax Tractrix pour lequel Fyne Audio a déposé un brevet. Le rendement de l'ensemble atteint 96 dB avec une tenue en puissance de 175 watts en régime continu et de 700 watts en pointe.

Un look rétro des années 1970 jusqu'aux réglages façon grosse enceinte de monitoring afin d'adapter le comportement de l'enceinte à l'acoustique de la pièce La Fyne Audio Vintage Classic XII cultive volontairement un look rétro des années 1970. Son coffret parallélépipédique est plus large que profond. Construit en médium de haute densité et de bonne épaisseur, avec renforts internes, il adopte un placage en noyer pour ses flancs et son panneau supérieur. Son baffle, légèrement en retrait, présente une finition noire satinée. Le cache hautparleur, toujours en tissu à grosses mailles à la mode écossaise, vient s'y encastrer. La partie basse accueille une belle plaque en aluminium anodisé noir et doré, comportant des réglages de niveau pour le haut du spectre et une portion du haut médium, baptisés "Energy" et "Presence". Ces réglages sont en lien avec un circuit de filtrage à pistes en cuivre argenté, monté sur un support anti vibration, selon un schéma optimisé par ordinateur, avec des composants de haute qualité (capacités au polypropylène, selfs à faible perte sur noyau métallique laminé) sélectionnés à l'oreille et ayant reçu un traitement cryogénique à -170°C.

À l'écoute : ça déménage très fort et tout en délicatesse Nous avons écouté une paire de Fyne Audio Vintage Classic XII chez Concert Home. Ce magasin est installé dans une boutique typique de pied d'immeuble haussmannien dans le 16ème arrondissement, à Paris. Il se compose d'une unique grande pièce entièrement consacrée au rôle d'auditorium, à l'acoustique non traitée, mais aux dimensions et proportions se prêtant bien aux démonstrations de produits stéréophiles haut de gamme. Dans cet écrin audiophile chaleureux se côtoient la crème des électroniques et enceintes Hifi. Nous avons fait nos écoutes à partir de morceaux de jazz et musique classique choisis par le maître des lieux, mais aussi avec nos morceaux que nous connaissons très bien, tantôt funky, tantôt électro ou encore symphonico-cinématographiques. La lecture était confiée à un streamer Aurender avec à la source le service de musique Qobuz. Nous avons commencé les essais avec un ampli Luxman L-509X, pour passer ensuite à un Accuphase E-5000 que nous avons trouvé plus à l'aise pour mettre en lumière les qualités des enceintes. Le câblage de l'ensemble était assuré par la marque Esprit. Contrairement à l'image que peut donner leur look rétro, les Fyne Audio Vintage Classic XII ne sont pas du tout des enceintes offrant un gros son moelleux avec des basses pesantes. On n'est pas du tout en

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Spécifications •Type : enceinte deux voies avec accord bass-reflex de type BassTrax Tractrix •Transducteur : IsoFlare de 12 pouces avec section boomer de 30 cm à membrane en papier multifibre et section tweeter à compression à dôme en aluminium de 75 mm •Amplification RMS recommandée : de 20 à 350 watts •Puissance pic admissible : 700 watts •Puissance continue admissible : 175 watts Sensibilité : 96 dB/2,83 V/1 m •Impédance nominale : 8 ohms •Réponse en fréquences typique dans une pièce : 25 Hz à 26 kHz à -6 dB •Fréquence de coupure du filtre : 750 Hz •Bornier : bi-câblage possible avec borne de mise à la masse •Filtre : passe-haut et passe-bas du second ordre •Réglages : ±3 dB pour la bande de 750 Hz à 26 kHz (Energy), ±3 dB pour la bande de 2,5 à 5 kHz (Presence) •Dimensions : 55 x 94,8 x 42,1 cm •Poids : 54,5 kg

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présence de modèles de sonorisation de foire. La restitution se singularise en premier lieu par une dynamique et une sensation de rapidité d'exécution exceptionnelles. Le grave est particulièrement dégraissé et détouré, hyper franc et véloce. Il ne laisse strictement aucune impression de mollesse ou de lourdeur. Le reste du spectre est du même acabit. Le message sonore est toujours très vif, jamais traînant. On reconnaît bien là les avantages du haut rendement qui semble décupler l'impact et la dynamique, mais aussi la notion de précision et d'acuité. Associé à un amplificateur à la restitution particulièrement carrée, neutre et propre, comme l'est celle de l'Accuphase E-5000, l'aigu se révèle extrêmement brillant, donnant une impression de puissance acoustique peu commune tout en conservant de la matière, du grain et évitant les phénomènes de stridence ou distorsion. De même,

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dans le registre médium, du fait que la section tweeter à compression couvre les fréquences à partir de 750 Hz, on bénéficie d'une énergie que l'on n'a pas l'habitude d'entendre avec les enceintes à tweeter et transducteur de médium conventionnels. Un autre point fort des Fyne Audio Vintage Classic XII est la configuration coaxiale et concentrique de leur transducteur IsoFlare. Comme beaucoup d'enceintes à haut rendement, elles demandent de prendre un peu de recul, de quelques mètres. Elles ne sont pas conçues pour une écoute en champ proche, la tête dans les haut-parleurs. Mais comparativement à certaines créations à multiples voies, haut-parleurs et pavillons, elles procurent une image stéréophonique bien plus cohérente. Le son n'est pas dilué dans l'espace ou comme craché vers l'avant. La focalisation, la gestion du relief et de la profondeur, sur une zone d'écoute assez large, sont excellentes. Eu égard aux dimensions de leur section boomer, les Fyne Audio Vintage Classic XII peuvent paradoxalement paraître presque courtes dans le bas du spectre. Le but n'est pas ici de faire descendre le grave jusqu'aux premières octaves, mais de lui donner une force et un impact saisissants. En effet, lors de nos écoutes, ces enceintes nous ont offert un rendu décoiffant de la chanson "Players" de Coi Leray. Avec une maîtrise magistrale et à très forte puissance acoustique, elles tiennent le rythme explosif de ce morceau teinté d'esprit disco des années 1980 avec une dynamique et une propreté saisissantes.

En résumé Avec les Vintage Classic XII, la marque anglaise Fyne Audio renoue avec l'esprit de certaines réalisations mythiques de Tannoy dont elle a hérité de l'ADN. Les ébénisteries aux proportions de petites armoires, le style vintage impeccablement exécuté et les réglages disponibles en façade nous ramènent avec délice 50 ans en arrière, à la glorieuse époque de la stéréo. À l'écoute, leur hautparleur concentrique IsoFlare de 30 cm à haut rendement, avec son aigu à compression, fait son effet. Le son est d'une dynamique, d'une rapidité, d'un impact comme on n'a plus trop l'habitude d'entendre, accompagné d'une scène sonore grandiose et évitant toute mollesse.


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AUDITION PRIVÉE

GENELEC

69 000 €

8381A Bien qu'il soit spécialisé dans les enceintes ac�ves de studio, le concepteur finlandais Genelec a pourtant réussi à conquérir une pe�te cible audiophile, en par�culier avec sa série SAM (Smart Ac�ve Monitoring). L'enceinte 8381A, nouveau vaisseau amiral de son catalogue, représente une sorte d'abou�ssement de la formule, à savoir un monstre cinq voies ac�f, au tarif digne du High-End. par Guillaume Fourcadier

Design tristement professionnel, architecture joyeusement pro Qu'on aime ou non son design, la Genelec 8381A affiche un certain classicisme visuel, tout en angles, malgré quelques détails originaux. Surtout, si sa déclinaison noire est clairement mise en avant, il en existe aussi une version blanche, visiblement plus élégante. Ce modèle très massif se compose d'un imposant châssis de 1458 x 500 x 694 mm. On s'en doute, l'enceinte n'a rien d'une boîte vide, puisqu'elle pèse pas moins de 235 kg. Mais l'esthétique n'a que peu d'importance pour ce

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modèle pensé pour le studio, bien qu'acheté en partie par une cible Hifi (visiblement la moitié des clients). Cela n'est pas si surprenant au vu de ses caractéristiques techniques. Première particularité : nous avons affaire à une architecture cinq voies, ce qui est rarissime sur des enceintes, même dans les segments Hifi très haut de gamme. Les neuf haut-parleurs sont agencés ainsi : - un tweeter de 25 mm avec un haut-parleur de médiums de 127 mm, placés en configuration coaxiale via la technologie maison MDC (Minimum Diffraction Coaxial) - quatre haut-parleurs de médiums à dôme, placés


dans la continuité du guide d'ondes, afin de créer un système de "transduction de médiums" - un haut-parleur de basses/bas-médiums de 381 mm (15 pouces). Ce woofer, épaulé par le réseau de quatre haut-parleurs de médiums, luimême dans la continuité du transducteur MDC, permet d'optimiser la directivité sonore, jusque dans les basses fréquences - deux haut-parleurs de basses en configuration push-pull, placés dans un compartiment à part. Ce dernier est en quelque sorte séparé du reste, puisqu'il se comporte ni plus ni moins que comme un caisson de basses. Au-dessus, l'unité dispose d'une inclinaison réglable (afin d'optimiser l'image sonore), comme certaines références de Wilson Audio. L'ensemble s'incorpore dans un environnement actif, puisque chaque 8381A est livrée avec deux amplificateurs dédiés RAM-81 : un pour le caisson de basses et un pour le reste. Les deux modules d'amplification sont ainsi capables de développer jusqu'à 6000 W par canal (5926 W pour être exact). Surtout, ce système s'inscrit dans la continuité de la gamme SAM, synonyme de calibration avancée. Grâce au logiciel maison GLM et au dispositif de calibration (microphone + interface) GLM kit, l'ensemble peut en partie compenser l'influence acoustique de la pièce d'écoute. À la manière de certains appareils non professionnels, cette correction est appliquée à partir de l'amplificateur (avec section DAC) RAM-81, lequel intègre plusieurs ports de contrôle en RJ45. Le pilotage de l'ensemble peut passer par différents types d'interfaces, mais la plus simple semble être la nouvelle 9320A (non incluse), sorte de petit boîtier de monitoring à tout faire équipé de nombreuses entrées et sorties numériques (en AES/EBU) et analogiques. Sur le papier, nous avons ainsi affaire à un système actif très haut de gamme avec des outils de correction acoustique et des systèmes de contrôle surtout destinés aux professionnels, mais également utilisables par les particuliers. Les prétentions techniques sont clairement impressionnantes, puisque Genelec annonce une bande passante de 20 Hz – 35 kHz (-6 dB), une linéarité de la réponse en fréquences de +-1,5 dB, mais surtout un SPL max de 126 dB. On s'en doute, un tel ensemble n'est pas à la portée de toutes les bourses. Une paire de Genelec 8381A, avec les amplificateurs RAM-81 (quatre au total), se vend aux alentours de 69 000 euros.

À l'écoute, ça donne quoi ? Genelec part avec un certain avantage face à de nombreux fabricants d'enceintes très haut de

gamme dont nous avons déjà pu essayer les produits : le constructeur ne laisse rien au hasard en matière de traitement de la pièce, chose qui semble échapper à de nombreuses marques de Hifi, y compris dans le domaine High-End. Le salon High End de Munich, pour citer un exemple frappant, est rempli d'ensembles d'écoute haut de gamme très cohérents, avec des salles correctement traitées (comme les stands TAD). Mais on retrouve également des salles sans aucun traitement, s'ouvrant sur une très large baie vitrée, dans lesquelles sont mises en valeur des configurations sonores aux tarifs à six chiffres, qui sonneront évidemment moins bien que la moindre paire d'enceintes de bibliothèque dans un salon lambda. Nous avons ainsi pu écouter une paire de Genelec 8381A au studio Ferber (à Paris), dont l'acoustique est visiblement taillée pour un tel produit (corrections acoustiques faibles). Sans tomber dans une description laudative, il est évident que ce système stéréo, malgré (ou plutôt grâce à) son équilibre tonal à peu près parfait, compte parmi ce que votre serviteur a pu entendre de plus impressionnant. L'acoustique adaptée de la pièce participe à cette qualité ressentie, mais cette impressionnante richesse audio, aussi efficace sur les genres les plus calmes que sur les plus énergiques, ne paraît avoir aucun défaut. L'image sonore est d'une précision et d'une aération redoutables, en particulier quand l'auditeur est positionné au sweetspot (position idéale d'écoute), le niveau de détails est fabuleux, et jamais aucune sensation d'agressivité ne pointe le bout de son nez, malgré l'extension dans les extrêmes. Difficile de dire si les Genelec 8381A surpassent tout ce qui se fait dans le milieu de la Hifi traditionnelle, mais il est évident que la rigueur du produit, symbolisée par sa présentation très technique, est largement éloignée des discours assez romantiques de l'audio High-End. Reste que l'on comprend facilement pourquoi une bonne partie des acheteurs en profite en tant que système d'écoute.

Spécifications •Type : enceinte active avec correction acoustique •Haut-parleurs : 3x woofers de 38,1 cm, 4x médiums de 12,7 cm, transducteur MDC avec médium de 12,7 cm et tweeter coaxial à dôme de 25 mm •Amplification : en classe D de 5926 watts au total •Réponse en fréquences : 25 Hz à 35 kHz à -6 dB •Connectique : entrée/sortie analogique XLR, entrée/sortie numérique AES/EBU XLR •Dimensions : 50 x 145,8 x 69,4 cm •Poids : 235 kg

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AUDITION PRIVÉE

MAGICO 24 ON-mag >> 2023-6


M7 "Pe�te" sœur de la M9, la M7 de Magico n'en est pas moins une enceinte colonne très haut de gamme, coûtant près d'un demi-million d'euros la paire. Éloge de la fibre de carbone et d'autres matériaux aussi avancés qu'acous�quement avantageux, ce modèle se classe en deuxième posi�on dans la hiérarchie du constructeur. Un produit excep�onnel à tous points de vue, que nous avons eu la chance de pouvoir écouter en avant-première chez Présence Audio Conseil à Paris. par Guillaume Fourcadier

Rien n'est trop précieux Par certains aspects, le haut de gamme chez Magico fait penser aux voitures de luxe, pour lesquelles le prix n'est plus une considération, tant qu'il est possible d'améliorer ce qui existe déjà. Sur ce plan, Magico fait partie des quelques acousticiens, avec d'autres grands noms comme Wilson Audio ou Wilson Benesch, qui exploitent pleinement les avancées technologiques effectuées dans le domaine des matériaux. Plus petite que la M9, cette M7 mesure 164 x 73 x 49 cm pour pas moins de 239 kg (454 kg pour une M9). On peut noter que, si le poids reste titanesque, le volume occupé n'est pas déraisonnable. Le design, assez futuriste mais franchement réussi pour un produit High-End (dont les lignes sont souvent étranges), n’a pas seulement une vocation esthétique. Magico a en effet imaginé son enceinte à partir de simulations 3D, afin d'optimiser au maximum l'acoustique. Le coffret de la M7 est impressionnant, puisqu’il est conçu autour d'une structure monocoque en fibre de carbone, associée à un très épais baffle avant en aluminium 6061-T6 usiné d'une seule pièce (près de 8 h d'usinage). Ces deux éléments sont reliés entre eux via des couches de matériaux composites. Le tout s'appuie sur une large base en aluminium, reposant elle-même sur des pieds de découplage. Cette liaison au sol, baptisée MPOD, permet de stabiliser l’enceinte au maximum. L'alliance de la forme optimisée et des matériaux haut de gamme offre, sur le papier, un socle idéal pour les transducteurs. Magico précise que le profil de son enceinte a été travaillé jusqu'à ce que les effets indésirables, diffraction en tête, ne soient plus mesurables. Notons que, contrairement à ce que nous pourrions penser, la M7 ne propose pas de bi-câblage. Le bornier est relié à un filtre passif très haut de gamme développé en interne. Ce circuit, baptisé ESXO (Elliptical Symmetry Crossover), est un filtre quatre voies armé de composants de chez Mundorf et Duelund Coherent Audio. Le but affiché est que ce filtrage soit suffisamment optimisé pour que l'enceinte, disposant de six haut-parleurs, sonne

comme une source ponctuelle (d’où un soin particulier accordé à la gestion de la phase).

Béryllium, diamant, titane, structure NanoTec et fibre de carbone imprégnée de graphène pour les haut-parleurs Le coffrage est impressionnant, mais les hautparleurs le sont tout autant. La Magico M7 reprend en grande partie (dans des dimensions plus resserrées) ce qui fait la force des M9. Elle hérite notamment d’une architecture quatre voies, portée par six haut-parleurs au total. Élément crucial de l'ensemble, le tweeter dispose d'un dôme de 28 mm en béryllium pur, recouvert d'une couche diamantée via un procédé de vaporisation. La forme et la rigidité de l'ensemble permet, selon Magico, de se passer entièrement de guide d'ondes, pièce qui risquerait de créer plus de problèmes qu'il n'en résoudrait ici. Ce tweeter dépasse (en théorie) d'assez loin les habituels

���

Spécifications •Type : enceinte colonne quatre voies à charge close •Coffret monocoque en fibre de carbone, baffle en aluminium 6061-T6 usiné •Tweeter : MBD5D à dôme béryllium de 28 mm recouvert de diamant •Haut-parleur de médiums : MAG5004RTC de 12,7 cm à cône Nano-Tec Gen 8 (membrane à cœur aluminium en nid-d'abeilles, en sandwich entre deux couches de fibre de carbone infusée au graphène) •Haut-parleurs de basses/médiums : 2x MAG9508HE de 22,9 cm à cône Nano-Tec Gen 8 •Haut-parleurs de basses : 2x woofers MAG12008HE de 30,5 cm à cône Nano-Gen 8 •Sensibilité : 92 dB •Impédance nominale : 4 ohms •Réponse en fréquences (pas de précision de mesure) : 18 Hz – 50 kHz •Amplification recommandée : 50 W – 1000 W •Dimensions : 164 x 73 x 49 cm •Poids : 239 kg

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tweeters à dôme, puisqu'il reste linéaire jusqu'à 50 kHz. Les autres haut-parleurs suivent une approche commune. Ils adoptent une structure avec cône Nano-Tec de huitième génération. Ce cône HighEnd se compose d'un cœur en aluminium à structure en nid-d'abeilles, pris en sandwich entre des couches de fibres de carbone imprégnées au graphène. Tous les haut-parleurs sont dotés d’un moteur avec un ou plusieurs larges aimants en néodyme. Pour les médiums, Magico utilise un unique transducteur de 12,7 cm, dont l'une des particularités est l'utilisation d'un amortissement à base de mousse spéciale. Au-dessus de cet élément, prennent place deux haut-parleurs de médiums/basses de 22,9 cm, composés de deux aimants (par transducteur) extra larges et d'une bobine de 127 mm avec support ventilé en titane. Ces deux références à haut rendement sont capables d'une excursion de ±13 mm et peuvent délivrer un volume sonore de 120 dB à 1 m de distance. Enfin, le registre basseux est confié à un duo de

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woofers de 30,5 cm, eux aussi pourvus d’une bobine de 127 mm et d’aimants extra larges, le tout en charge close. L'enceinte, malgré une taille presque raisonnable, atteint une bande passante annoncée (sans précision de mesure) allant de 18 Hz à 50 kHz, pour une impédance nominale de 4 ohms et une sensibilité de 92 dB. Magico préconise une puissance d'amplification allant de 50 W à 1000 W. Les Magico M7 seront disponibles d'ici le premier trimestre 2024. Leur prix de vente n’a pas encore été annoncé, mais il devrait s'établir à la moitié du tarif des M9, soit près d'un demi-million d'euros la paire.

Ce que doivent être de vraies enceintes Hifi High-End Présentées en avant-première en France, les Magico M7 étaient à l'écoute au magasin parisien Présence Audio Conseil, dans une salle d'assez belles dimensions. Celle-ci, bien traitée acoustiquement, en tout cas mieux qu'un salon classique, montre pourtant que, bien souvent, les limites d'un équipement très haut de gamme viennent avant tout des limites de la salle. Quelques bass traps


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(passifs et actifs) étaient ainsi présents, suffisants pour prendre en charge le début des basses fréquences, mais pas au point d’amortir suffisamment la gamme 20 – 60 Hz. On pourrait considérer que cela reflète bien ce que donne une pièce d'écoute efficace, tout en étant éloigné des exigences d'un studio de professionnel. Forcément, nous n'étions pas dans les mêmes conditions qu'au studio Ferber où nous avons pu écouter les Genelec 8381A (disposant en plus d'un système de calibration/correction acoustique électronique). Néanmoins, à l’écoute des Magico M7, on constate que les promesses sont tenues en termes de qualité pure. En cela, nous sommes toujours rassurés de constater que le constructeur connaît son sujet sur le bout des doigts et ne cherche pas une restitution inutilement spectaculaire. Les transducteurs sont d'une technicité remarquable, le châssis est maîtrisé de bout en bout, la signature sonore est tout sauf exubérante et fatigante. À ce titre, un réel équilibre se dégage de l'écoute. Quelques petits décibels sont peut-être mis en avant dans les aigus, mais cela reste subtil. Le tweeter délivre énormément de détails, avec une extension clairement au-delà des capacités d'une oreille audiophile, le tout avec une très belle linéarité. Le reste est au diapason, en particulier les basses, qui descendent effectivement aussi profondément qu'avec un excellent caisson de grave actif, mais sans aucun effet traînant. Les quelques limites dans le bas du spectre étant donc imputables à la pièce elle-même (quelques résonances discernables à l'oreille), difficile de ne pas être impressionné par une telle réserve de puissance dans le bas du spectre, tout en subtilité. Le choix des morceaux de musique utilisés pour la démonstration était très "audiophile", c’est-à-dire axé sur des morceaux assez simples et peu chargés (façon piano jazz ou percussion et voix, le tout sans trop monter le volume). Les conditions étaient donc réunies pour ne pas trop exacerber les limites de la salle d'écoute et ne pas brusquer les Magico M7, mais cela ne remet aucunement en cause les performances hors normes de ces dernières. Outre la signature et le niveau de détails, c'est la cohérence de l'ensemble qui est magistrale. L'image sonore parvient parfaitement à se projeter vers l'avant (par rapport à nous), tout en naviguant de droite à gauche avec précision, au gré des effets stéréo. Le travail sur le filtrage prouve que, si déphasages entre les haut-parleurs il y a, ceux-ci sont imperceptibles. En bref, un véritable travail d'orfèvre sonore. Si elles ne sont pas nécessairement les meilleures que nous ayons pu écouter (trop difficile à dire), ces enceintes sont probablement celles qui cumulent le plus de bons points. Leur sonorité est irréprochable et elles

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restent raisonnables de par leur design et leurs dimensions. Nous sommes loin de certaines immenses armoires High-End ou autres créations façon art contemporain ou ésotériques. Si le prix n'est vraiment pas un problème, mais que le design et la praticité le sont un peu plus, difficile de ne pas vous recommander les Magico M7. Pour les intéressés, l'écoute s'est effectuée autour d'un streamer Antipodes Oladra, relié à un DAC MSB Select, le tout sur un préamplificateur Pilium Olympus et deux blocs mono Pilium Atlas (classe A/B, jusqu'à 900 W sous 4 ohms).

Conclusion : des enceintes Hifi d'exception, mais pragmatiques Les Magico M7 ne s'adressent clairement pas à tout le monde et s'inscrivent presque dans une niche High-End au sein de la niche High-End. Mais toute arrogance tarifaire mise à part, le constructeur ne se moque pas du monde comme peuvent le faire bien d'autres acteurs du marché. Ses enceintes Hifi hors normes présentent de réelles innovations techniques, avec des éléments au coût exceptionnellement élevé de par les matériaux et les techniques employés - matériaux et techniques qui seront amenés à ruisseler par la suite sur les créations plus abordables de la marque. Le discours de Magico est ainsi plus pragmatique qu'on ne pourrait le penser, la marque n'hésitant pas à donner un fourmillement de détails techniques sur ses créations, ce qui participe à son image relativement épargnée auprès du public "classique". Ce même public raillera volontiers, très souvent à juste titre, les créations d'autres constructeurs High-End, avant tout spécialisés dans les descriptions artistico-ampoulées et volontairement mystérieuses.


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TESTS : AMPLIS STÉRÉO INTÉGRÉS


TEST

ARCAM

1800 €

A25 Arcam, qui fait par�e d'Harman Luxury Group, propriété de Samsung, est un spécialiste britannique historique des électroniques audiophiles abordables. Il a récemment lancé sa nouvelle série Hifi Radia, composée de trois amplis stéréo intégrés, d'un lecteur CD et d'un streamer au look par�culièrement racé. Au sein de ce�e série, l'A25 est l'ampli le plus haut gamme. Travaillant en classe G, il semble être une reprise de l'excellent Arcam SA20. Voyons s’il apporte vraiment quelque chose de plus. par Pierre Stemmelin

L'Arcam A25 est un ampli stéréo intégré de 2 x 100 watts sous 8 ohms et de 2 x 165 watts sous 4 ohms, donc déjà relativement puissant et doté d'une bonne réserve en courant. Il possède quatre entrées analogiques dont une phono MM et cinq entrées numériques dont une USB-C acceptant les flux audio Hi-res et une liaison sans fil Bluetooth supportant le codec haute définition AptX Adaptive.

Un gros ravalement de façade avec une touche d'esprit gaming L'appareil adopte un nouveau design, celui de la gamme Radia, qui lui donne un look beaucoup plus moderne et racé. Sa façade est un panneau de métal moulé bordé de deux grosses molettes de fonctions, également en métal, de section évasée. La partie centrale est habillée d'un plastique mat uniforme qui laisse transparaître les inscriptions de l'afficheur lorsqu'il est allumé. Une petite prise casque sur mini jack est disponible dans le coin en bas à gauche. Le capot est fait d'une épaisse tôle rainurée. À l'arrière, une pièce en matériau synthétique en forme d'aileron, en plastique,

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masque et protège la connectique. La livrée de l'appareil est entièrement noire avec de petites touches de jaune vif, en liseré sur les flancs ou sur le pourtour des fines ouvertures d'aération du capot. Surtout, chacune des deux molettes en façade s'illumine d'un anneau jaune vif lorsque l'appareil est en fonction. Certes, ce n'est pas aussi flashy qu'un ordinateur de gaming, mais il y a un peu de l'idée. Pour notre part, nous trouvons ce design très réussi. Il nous change de ce que l'on voit habituellement et apporte beaucoup de cachet. La petite télécommande fournie avec l'appareil est dans le même esprit, en noir et jaune. Elle donne accès à quelques fonctions de paramétrage : intensité de l'éclairage, mise à jour du logiciel, appairage Bluetooth, code de télécommande...

Mêmes étages d'amplification en classe G, mais une refonte et un nettoyage en profondeur des circuits en amont L'Arcam A25 est un peu plus puissant que le SA20 (2 x 100 watts contre 2 x 90 watts). Il n'en reprend pas moins les mêmes étages d'amplification


proprement dits. Ces étages travaillent en classe G. Ils comportent deux "rails" de puissance, un de faible puissance en classe A et l'autre de forte puissance en classe B avec pour chaque canal un push-pull de transistors ON Semiconductor de type Thermal Trak (NJL3281DG et NJL1302DG). En amont, l'alimentation a été retravaillée. Le transformateur toroïdal, d'environ 11 cm de diamètre pour 5 cm de haut, dispose maintenant d'un pot de blindage. Les condensateurs sont de marque DTDZ et de capacité plus importante : 2 x 6800 µF/50 V pour le premier rail de puissance et 2 x 10 000 µF/80 V pour le second. On note bien une petite régression. La puce de conversion de l'Arcam A25 est une ESS Sabre ES9280AQ au lieu d'une ES9038K2M sur le SA20. À l'écoute, elle nous a paru donner un son moins filé, plus sec dans les aigus. En revanche, le circuit principal a profité d'une belle cure détox. En verre époxy de qualité, ses pistes ont été redessinées afin d'éliminer le maximum de câblage en l'air. L'intérieur de l'appareil est ainsi beaucoup plus propre et mieux ordonné. Le radiateur en aluminium de l'étage de puissance paraît aussi un peu plus qualitatif et a été recentré.

Un son plein d'énergie, d'aisance et de matière, signature d'une classe G parfaitement maîtrisée Nous avons testé l'Arcam A25 avec nos enceintes colonnes "point de repère" Kelinac KEL 714 MG. Nous avons utilisé comme source, alternativement, un ordinateur raccordé en USB sur l'entrée numérique et le streamer Arcam ST5 en liaison analogique. Ce dernier est équipé d'une puce de

conversion ES9018K2M et propose une restitution mieux définie que celle du DAC intégré à l’A25. Les différents éléments étaient reliés par des cordons de la marque française Real Cable que nous avons choisie comme sponsor officiel pour nous fournir ces accessoires de test. À l'écoute de l'Arcam A25, nous avons retrouvé ce

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Spécifications •Type : ampli intégré stéréo •Puissance : 2 x 100 W sous 8 Ω, 2 x 165 W sous 4 Ω •DAC intégré : ESS Sabre ES9280AQ, compatible PCM 32 bits/384 Hz et DSD1024 •Entrées analogiques : 3x Ligne et phono MM sur RCA •Entrées numériques : USB-C, optique Toslink, 2x coaxiales sur RCA, Bluetooth AptX Adaptive •Sorties analogiques : casque et haut-parleurs •Ports de pilotage : Ethernet (RJ45), entrée IR, entrée et sortie Trigger •Consommation veille/max. : <0,5/500 W •Poids : 9 kg •Dimensions : 43,1 x 8,3 x 34,4 cm

Notre avis Construction

Fonctions

Performances

Musicalité

ON-mag >> 2023-6 33


tempérament sonore qui nous avait tant plu avec l'Arcam SA20. L'amplification en classe G, lorsqu'elle est bien mise en œuvre comme ici, nous donne la sensation de bénéficier des qualités de la classe A sans ses inconvénients (très faible rendement, importante consommation électrique, fort dégagement de chaleur). Sans paraître nullement colorés, les timbres ont beaucoup de densité, de richesse et de matière. Les voix donnent une excellente impression de présence et d'incarnation. Elles ont du corps et de l'ampleur et ne sont pas artificiellement projetées vers l'avant. L'ensemble du spectre est d'une très bonne lisibilité. L'Arcam A25 délivre beaucoup de détails et de nuances, de façon naturelle et évidente, sans sembler forcer le trait ou souligner excessivement les hautes fréquences. Le grave, tout particulièrement, est d'une excellente articulation. Le jeu d'une basse électrique, d'un pied de grosse caisse, d'un violoncelle ou d'une contrebasse est d'un superbe suivi tant dans ses variations de tonalité que d'intensité. Le son de l'Arcam A25 présente une énergie peu commune et assez caractéristique de la classe G (ou de la classe A). Les différences de dynamique,

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qu'elles soient intenses ou fines, sont extrêmement bien mises en évidence tout en ayant l'air de couler de source. Cet ampli est simultanément très technique et musical. Il maîtrise parfaitement son sujet et les enceintes qui lui sont associées. Il est informatif, transparent, mais aussi tout en aisance, force, ampleur et naturel.

En résumé L'Arcam A25 est une refonte réussie de l'Arcam SA20. D'une puissance supérieure, doté d’un design plus accrocheur, d'un châssis plus haut de gamme et de circuits redessinés, cet ampli intégré stéréo pousse encore un peu plus loin le niveau de performances. Cela justifie (en tenant compte de l'inflation) l'augmentation de tarif. La section DAC intégrée pourrait être un peu plus qualitative. En conséquence, nous ne décernons pas cette fois-ci notre Award "coup de cœur" ONtopaudio. Pour le reste, la restitution sonore est toujours aussi énergique, naturelle, tout en aisance et brio.


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TEST

CARY AUDIO

8000 €

SI-300.2d Cary Audio est un constructeur américain d'électroniques Hifi haut de gamme qui a de la largesse d'esprit. Il est fort réputé pour ses amplis à tubes tel le CAD-300SEI u�lisant des 300B, en SingleEnded et classe A, pour une puissance de 15 wa�s par canal. Mais il ne reste pas enfermé dans ce genre audiophile. En effet, son intégré stéréo SI-300.2d, que nous testons ici, prend le total contrepied. Tout à transistors, équipé d'un DAC Hi-res, il développe 2 x 300 wa�s. par Pierre Stemmelin

Le Cary Audio SI-300.2d est un ampli Hifi intégré résolument haut de gamme qui se singularise en premier lieu par sa puissance très élevée : 2 x 300 watts sous 8 ohms et 2 x 450 watts sous 4 ohms en régime continu. Il est équipé de quatre entrées analogiques, asymétriques et symétriques, ainsi que de six entrées numériques dont une sans fil Bluetooth AptX LL et une USB-Audio. Il possède aussi des liaisons réseau Ethernet et WiFi pour son pilotage depuis un système domotique. On peut l'utiliser comme un préampli ou comme un bloc de puissance stéréo en mode "By-pass Cinema". Il possède en complément deux sorties numériques, mais fait l'impasse sur une entrée phono et une prise casque.

buffet de taille normale. L'appareil adopte un design qui ne cherche pas à faire dans la discrétion et affirme ses prétentions de gros ampli Hifi très musclé. Sa façade est en aluminium de 1 cm d'épaisseur à bords chanfreinés. Au centre prend place un massif potentiomètre de volume à la finition chromée surplombant une quinzaine de touches de sélection des sources et fonctions, en métal usiné. Une grosse pièce protubérante, en aluminium brossé, dessine les contours de ce potentiomètre, ainsi que ceux de l'afficheur, à gauche, et des vumètres à aiguille, à droite. L'éclairage de ces deux derniers éléments est d'un bleu intense. Il est possible d'en ajuster l'intensité lumineuse ou de l'éteindre.

Un design qui a du caractère avec des vumètres d'un bleu éclatant

Un moteur de dragster en quintuple pushpull, polarisé en classe A/B

Le Cary Audio SI-300.2d est un monstre de puissance. Il est imposant, certes, mais demeure à taille humaine. Son poids ne dépasse pas 25 kg et ses dimensions permettent de l'installer sur un

Le capot du Cary Audio SI-300.2d est formé d'une épaisse tôle métallique, ajourée sur toute sa surface et comportant une large ouverture sur la droite, laissant voir un radiateur de dissipation thermique.

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Ce radiateur dégage en permanence des calories. Nous avons mesuré une consommation électrique d'une centaine de watts lorsque l'appareil est au repos. Cela s'explique par son fonctionnement en classe A/B avec tension de polarisation élevée et se traduit par une dissipation de chaleur équivalente. Sous le capot, cet ampli dispose de deux circuits d'alimentation. Le premier est à découpage et suivi de deux capacités de filtrage Elna for Audio de 10 000 µF sous 35 V chacune. Il se charge notamment de la section DAC qui est équipée d'une puce AKM AK4490EQ (32 bits/768 kHz) ainsi que de circuits de suréchantillonnage et resynchronisation (reclocking), TruBit et OSO, propriétaires. Le second circuit d'alimentation est linéaire, s'appuyant sur un très gros transformateur toroïdal totalement encapsulé sous un pot de blindage de 14,5 cm de diamètre sur 10 cm de haut. Il comporte deux capacités de filtrage Elna for Audio de 10 000 µF sous 100 V chacune et s'occupe des étages de puissance. On en arrive au morceau de bravoure du produit, les étages de puissance. Montés sur un double radiateur de dissipation thermique en aluminium, ces étages ne sont pas en simple, ni en double, ni en triple... mais en quintuple push-pull. Cela signifie que pour chaque canal, ils font appel à cinq paires de transistors (soit dix transistors). Ces transistors sont des modèles bipolaires de chez ON Semiconductor, MJL3281A et MJL1302A, dont les capacités maximales pour chacun sont de 260 volts, 200 watts et 15 ampères. Donc virtuellement, le Cary Audio SI-300.2d pourrait revendiquer, comme le font certains autres, des capacités en courant de 150 ampères par canal !

De la force, de la puissance, de l'aisance... Oui, mais pas sans nuances

puissant que le SI-300.2d ne présente pas vraiment d'intérêt en compagnie d'enceintes à très haut rendement, surtout si elles sont à monotransducteur large bande. Pour les enceintes de ce type, Cary Audio propose des amplis à lampes, beaucoup moins puissants, qui semblent mieux indiqués. Le SI-300.2d est de son côté beaucoup plus intéressant pour alimenter de grosses colonnes multivoies privilégiant la largeur et la régularité de la réponse en fréquences, au prix d'un rendement plus faible et parfois d'une courbe d'impédance plus

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Spécifications •Type : ampli stéréo intégré •Puissance : 2 x 300 W sous 8 Ω, 2 x 450 W sous 4 Ω •Entrées numériques : 2x coaxiales RCA, optique Toslink, USB, AES/EBU XLR, Bluetooth AptX LL •Conversion : jusqu'en 32 bits/384 kHz et DSD 256, suréchantillonnage 8x •Entrées analogiques : 2x Ligne RCA, 2x XLR •Sorties numériques : coaxiale RCA, optique Toslink •Sortie analogique : préampli RCA •Communication : 2x Trigger 12 V et IR, Ethernet, WiFi •Réponse en fréquences : 10 Hz – 50 kHz à ±0,1 dB •Rapport signal/bruit : >100 dB(A) •Consommation max. : 950 W •Poids : 23,6 kg •Dimensions : 43,8 x 15,2 x 45,7 cm

Notre avis Construction

Équipement

Performances

Musicalité

À moins de vouloir sonoriser la salle de bal d'un château, il va de soi qu'un amplificateur aussi

ON-mag >> 2023-6 37


difficile. À l'écoute, avec le Cary Audio SI-300.2d, on a effectivement la sensation de disposer d'une puissance colossale. Les graves sont profonds, pleins d'ampleur et de force. À volume élevé, la restitution fait preuve d'une aisance et d'une tenue rarement rencontrées sur un amplificateur intégré stéréo. Il n'y a aucun souci pour pousser le curseur jusqu'à un volume qui risque de nous fâcher définitivement avec le voisinage. Sur "Interstellar Suite : Part 2" de Hans Zimmer et The Disruptive Collective enregistré en live, les notes les plus basses de l'orgue ont une puissance acoustique à en décoller les cache haut-parleurs de nos enceintes. L'ampli Cary suit par ailleurs la montée crescendo des chœurs ainsi que de l'orchestre sans sourciller, jusqu'à son paroxysme, ne montrant aucun signe d'essoufflement. Mais le plus surprenant avec cet intégré servi par une excellente section DAC tient dans son dynamisme, son impact, son punch et sa cohérence... autant de qualités qui s'exercent aussi bien à haut qu'à bas régime. Ce modèle Cary Audio est différent de beaucoup de gros amplis de type multi push-pull que nous avons déjà entendus et dont le son paraît contraint et étriqué à faible volume. Ces appareils nécessitent généralement

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que l'on pousse fortement les watts avant de bien vouloir se mettre à chanter. Ici, on note certes une petite sécheresse dans le haut du spectre qui est relativement incisif, mais la restitution est fort convaincante à bas, voire très bas niveau, comme à volume très élevé. Dès quelques pouillèmes de watts, il se dégage une impression de confort et d'ampleur très agréable. On retrouve en outre avec le SI-300.2d certaines des qualités de la classe A qui donne aux timbres simultanément beaucoup de matière, de grain et d'ouverture. Cela s'accompagne d'une image stéréophonique ample, bien focalisée, d'une sensation d'ensemble à la fois naturelle, délicate et fort spontanée.

En résumé Cet ampli Hifi intégré SI-300.2d, de 2 x 300 watts, est un bel exercice de style que Cary Audio réussit avec talent. L'appareil est doté d'une section DAC performante alliant précision et équilibre, d'une section d'amplification très musclée qui sait faire parler la poudre, délivrer des graves tonitruants, des aigus incisifs, mais aussi faire preuve d'aisance, de maîtrise et de naturel, quel que soit le volume sonore.


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TEST

CREEK AUDIO

1000 €

4040 A Creek Audio est une marque iconique de la scène Hifi britannique de la fin du siècle dernier qui était très appréciée pour ses pe�ts intégrés stéréo. Elle a connu quelques années difficiles, mais a su se redresser. Nous l'avons redécouverte il y a peu avec son ampli Voyage i20 qui, malgré son prix élevé, nous a beaucoup séduits. Elle vient de lancer un second ampli, le 4040 A, beaucoup plus abordable. Celui-ci est ultra compact, d'une concep�on qui mise à fond sur la modernité, alliant audionumérique et classe D. Voyons si c'est à nouveau une réussite. par Pierre Stemmelin

Avec sa belle façade en aluminium de seulement 21,5 cm de large pour 6 cm de haut, le Creek 4040 A ressemble à un bébé ampli Hifi. Mais ce descendant du fameux intégré stéréo CAS4040, lancé en 1983, il y a 40 ans, n'est absolument pas d'une puissance lilliputienne. Il affiche 2 x 55 watts sous 8 ohms et le double sous 4 ohms.

Une conception qui mise sur la modernité avec une alimentation à découpage et des étages d'amplification en classe D Le Creek 4040 A dispose d'un châssis haut de gamme réalisé en épaisses tôles pliées, particulièrement rigides, avec une façade en aluminium massif usiné de 8 mm d'épaisseur. Il est fabriqué en Chine et, afin de délivrer une puissance importante sous un format très compact, il embarque sous son capot un étage de puissance en classe D. Celui-ci utilise une puce Infineon Merus MA5332S. La carte sur laquelle elle est implantée ressemble beaucoup à certains modules que l'on peut trouver chez ThanksBuyer ou AliExpress, mais elle est signée Creek Audio et

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comporte plusieurs modifications. Par ailleurs, nerf de la guerre de tout étage d'amplification et plus spécialement en classe D, l'alimentation est particulièrement puissante. À découpage pour plus d'efficience et de compacité, elle peut fournir jusqu'à 350 watts. La carte de traitement des entrées intègre de son côté un convertisseur ESS Sabre 32 bits (ES9018K2M) compatible DSD jusqu'à 1,536 MHz. L'implantation de toutes ces cartes et de tous ces éléments est très propre, parfaitement ordonnée, sans perte de place.

Des fonctions qui misent également sur la modernité avec des entrées audionumériques, le Bluetooth et un étage phono en option Pour ce qui est de ses fonctions, le Creek 4040 A mise également sur la modernité. Il dispose d'une liaison Bluetooth AptX HD ainsi que de trois entrées audionumériques (USB, coaxiale RCA et optique Toslink). Mais il n'en rejette pas pour autant le passé, puisque ses circuits sont prêts à accueillir une carte


RIAA optionnelle pour platine vinyle, la Creek Sequel-mk4 (150 €), compatible avec les cellules phono MM et MC. À cela, l'ampli Creek ajoute trois entrées Ligne analogiques (deux sur RCA et une sur XLR) ainsi qu'une prise casque (sur jack 6,35 mm). Toutes les fonctions de l'appareil se gèrent à partir de ses deux boutons en aluminium, rotatifs et à pression, disponibles en façade ou bien à partir de la télécommande fournie. On a même droit à un menu s'affichant sur le petit écran central, permettant d'ajuster la balance, les graves, les aigus, la luminosité des éclairages ou encore le délai de mise en veille automatique. En résumé

À l'écoute : une vitalité débordante Facile à caser, simple et convivial à utiliser, le Creek Audio 4040 A l'est aussi à l'écoute. Cet ampli présente l’avantage de donner une impression de puissance importante, mais il a aussi quelques limites. Ses graves sont un peu ronds et ses timbres dénotent quelques approximations, tandis que le haut du spectre pourrait être d'une plus grande précision et plus doux. Sa puissance lui permet d'alimenter sans difficulté de grandes enceintes colonnes, mais ses caractéristiques font qu'il nous semble mieux adapté à des modèles de bibliothèque. Son registre grave, qui n'est pas d'une profondeur abyssale, est cependant relativement généreux, ce qui est bien indiqué pour de petites enceintes. Le Creek 4040 A parvient à délivrer un son à la fois chaleureux, léger et clair, incisif sans être agressif. On reconnaît bien en lui la patte de son géniteur Mike Creek qui a fait la réputation de sa marque. Sa signature acoustique nous rappelle également celle d'un Rega iO ou encore d'un Cyrus One. La restitution sonore est très expressive et pleine de vitalité. Ce tout petit ampli est animé d'une sorte d'urgence à faire de la musique et d'une énergie communicative. Son peps ne l'empêche pas de demeurer raffiné et distingué. Il n'est pas neutre, mais toujours enjoué, jamais ennuyeux.

Venant d'une marque historique, l'ampli intégré stéréo Creek 4040 A bouscule un peu les codes de la Hifi traditionnelle. Ultra compact, doté d'un équipement moderne, intelligent et évolutif, cet appareil est positionné à un prix un peu élevé dans l'absolu. Sa restitution sonore est parfois un peu approximative. Mais elle a aussi beaucoup de qualités. Elle est puissante, très vive et dynamique, bien articulée, à la fois chaleureuse et incisive. Elle ne laisse pas indifférent.

Spécifications •Type : ampli intégré stéréo •Puissance : 2 x 55 W sous 8 Ω, 2 x 110 W sous 4 Ω •Capacité en courant annoncée : >8 A, 20 A en pic •Connectique analogique : 2x entrées Ligne RCA, entrée Ligne sur XLR, sortie casque sur jack 6,35 mm, carte phono MM/MC en option (à 150 €) •Entrées numériques : Bluetooth AptX HD, coaxiale RCA, optique Toslink, USB 2.0 R•éponse en fréquences : 5 Hz à 50 kHz à ±3 dB, 10 Hz à 20 kHz à ±1 dB •DHT + bruit : <0,045% •Diaphonie : >68 dB à 1 kHz •Consommation : <0,5 watt en veille, 5 watts en moyenne, 350 watts au max. •Dimensions : 21,5 x 6 x 25,5 cm •Poids : 2,2 kg

Notre avis Construction

Équipement

Performances

Musicalité

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La nouvelle ULTIMA 25 ACTIVE Un son unique à la connectivité multiple

L'ULTIMA 25 ACTIVE est notre nouvelle paire d'enceintes actives avec Bluetooth. Elle s'adapte au téléviseur, à l'ordinateur portable et à d'autres lecteurs. Elle offre le son ULTIMA tant apprécié ainsi qu'une radio DAB+ et FM intégrée. En savoir plus sur teufelaudio.fr


TESTS : ENCEINTES HIFI PASSIVES ET ACTIVES


TEST

BUCHARDT

2100 €

S400 MKII

Buchardt fait par�e de ces quelques marques de produits Hifi, que l'on voit fleurir depuis quelques années, ayant décidé de ne faire que de la vente directe. Proposant des enceintes passives et ac�ves, elle s'est déjà taillé une belle réputa�on auprès du public audiophile et adopte un posi�onnement rela�vement haut de gamme. Ti�llés par les demandes de nos lecteurs, nous avons donc choisi de tester un de ses best-sellers. Il s'agit de l'enceinte passive Buchardt S400 dans sa version MKII, de format compact, mais qui promet un grave très généreux. par Pierre Stemmelin Buchardt Audio ApS est une entité danoise et ses enceintes ressemblent beaucoup à certaines de sa voisine finlandaise Amphion. La Buchardt S400 MKII présente ainsi des caractéristiques qui rappellent celles de l'Amphion Argon 3S que nous avons testée en 2017, qui reste pour nous une référence et dont le prix actuel est de 3000 € la paire. Comme elle, il s'agit d'un modèle compact, deux voies, avec un boomer de taille équivalente (15,25 cm contre 16,5 cm), un large pavillon circulaire pour le tweeter et un radiateur passif arrière pour l'accord dans les basses. Elle est cependant plus abordable, puisque vendue à 2100 € la paire. Ses haut-parleurs utilisent

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des membranes de natures différentes. Elle est fabriquée en Indonésie, tandis que l'Amphion Argons 3S est produite en Finlande.

Tweeter à très large pavillon, grand radiateur passif allongé à l'arrière pour délivrer des basses profondes et filtrage ultra audiophile La Buchardt S400 MKII est d'une réalisation très propre, avec une finition soignée, sans défaut apparent. Nous l'avons reçue dans sa livrée noire satinée qui n'est pas la plus valorisante. Mais elle est également disponible en blanc et dans plusieurs placages de bois véritable d'essences différentes moyennant un supplément de 150 à 250 € la paire. Par ailleurs, son tweeter placé en bas de la façade, doté d'un pavillon aussi large que le boomer, sa légère inclinaison vers l'arrière, ses caches hautparleurs ronds... lui confèrent une esthétique distinctive. La construction de l'ébénisterie, en panneaux de médium de 16 mm d'épaisseur avec entretoise médiane de renfort interne, est simple et classique. En revanche, les autres éléments sont plus haut de gamme. Le châssis du boomer ainsi que le pavillon du tweeter, à profil exponentiel de plus de 15 cm de diamètre, sont de solides pièces en fonte


d'aluminium moulée. Ils sont fixés par le biais de vis sur inserts métalliques, tout comme le saladier en tôle emboutie du radiateur passif et la plaque support du beau bornier de raccordement. Le boomer adopte un cône en papier enduit. Le tweeter est à dôme en textile imprégné de 19 mm (0,74 pouce plus précisément). La motorisation de chacun est fort sérieuse. Le radiateur passif ovale, de 12,7 cm de large sur 20,3 cm de long, possède une membrane en papier traité, renforcé par de la fibre synthétique. Les trois transducteurs (actifs et passif) sont tous fabriqués sur cahiers des charges propres à Buchardt Audio. Enfin, le filtre n'a pas été conçu à la légère. Il retient l'attention par la qualité et le dimensionnement de ses composants. On y trouve notamment une très grosse self sans noyau, une capacité Audiomiflex à feuilles de papier huilé ainsi que plusieurs condensateurs MKP Jantzen Cross Cap. À l'écoute : maîtrise, profondeur, ampleur et esprit lounge ou Home Studio À l'écoute, les enceintes Buchardt S400 MKII cultivent une certaine rondeur et douceur plutôt qu'une approche très dynamique, percutante et incisive. Leur réponse en fréquences semble effectivement très large, avec un grave qui descend très bas. En contrepartie, elles ont un rendement relativement faible. Pour en tirer pleinement parti, il est préférable de les associer à un amplificateur relativement puissant et ferme. Elles nous ont donné de bons résultats avec notre habituel amplificateur I25 du constructeur Primare, dont Buchardt Audio semble assez proche, raccordées par le biais de cordons Real Cable Prestige 600. Les Buchardt S400 MKII, de par l'ampleur de leur restitution, sont capables de sonoriser un grand espace, mais elles sont aussi très bien adaptées à une utilisation en champ proche. Lors d'une écoute de proximité, on apprécie l'excellente cohérence et fusion de leurs registres grave et aigu. Ces enceintes se révèlent en ce sens fort convaincantes pour du Home Studio. Ce n'est pas un hasard puisque Buchardt propose plusieurs de ses modèles en version active, se prêtant justement bien au travail de monitoring. Dans ce cadre, on apprécie tout particulièrement la signature tonale légèrement descendante des S400 MKII. Le haut du spectre est d'une bonne définition, mais aussi très doux, ne frise jamais les tympans, évite la fatigue auditive même sur de très longues sessions. À l'autre extrémité du spectre, le registre grave est généreux. On peut le taxer d'embonpoint. Néanmoins, il demeure très maîtrisé, ne bave pas ou ne dégouline pas de façon exagérée et sa profondeur est en outre assez exceptionnelle. Les enceintes Buchardt S400 MKII n’adoptent pas une approche purement Hifi comme on en a

l'habitude. À bas régime, on peut les trouver un peu trop discrètes, pas assez explosives ou apprécier leur son typé "lounge". Mais elles savent aussi envoyer du gros son, avec une excellente maîtrise, sans sortir de leurs gonds. Elles nous en ont fait une superbe démonstration sur le morceau de rap "VS Call of duty : Modern Warfare III" de Dosseh et Dinos, gommant la légère acidité du mixage sur les voix tout en soutenant le rythme drill avec force et des basses spectaculaires pour des enceintes si compactes.

En résumé Les Buchardt Audio S400 MKII sont des enceintes Hifi atypiques, à la sonorité typée, mais qui ne manquent pas d'intérêt. Elles bénéficient d'une construction sérieuse et d'un travail de mise au point qui a été poussé jusqu'au bout à partir de composants audiophiles soigneusement sélectionnés. Elles ne sont pas faites pour tout le monde, car elles ont une signature sonore très affirmée. Cependant, elles peuvent aussi beaucoup plaire, avec des arguments que l'on ne trouve pas souvent ailleurs, sur d'autres enceintes compactes, notamment la profondeur du grave, la douceur dans le haut du spectre ou encore l'excellente fusion des registres dans le cadre d'une écoute en champ proche.

Spécifications •Type : enceinte compacte, 2 voies, accordée par radiateur passif arrière •Transducteurs : tweeter à dôme textile de 19 mm, boomer de 15,25 cm à cône en papier, radiateur passif à membrane papier de 12,7 x 20,3 cm •Impédance : 4 Ω •Sensibilité : 87 dB •Réponse en fréquences : 33 Hz à 40 kHz à ±3 dB (dans une pièce non amortie) •Fréquence de coupure du filtre : 1,8 kHz •Puissance d'ampli recommandée : 40 à 200 watts •Dimensions : 18 x 36,5 x 28 cm •Poids : 7,5 kg •Finition : peinte ou placage bois moyennant un supplément de 150 à 250 € la paire

Notre avis Construction

Design - finition

Performances

Musicalité

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TEST

EDIFIER

250 €

R2000DB Les enceintes ac�ves de bureau R2000DB d'Edifier se présentent comme un condensé de ce qui a fait le succès de la marque chinoise : simplicité d'usage et bonne qualité sonore à un tarif abordable (250 euros). Réussite ou coup d'épée dans l'eau ? par Guillaume Fourcadier

Pas extrêmement raffinées mais efficaces Très classiques quoique légèrement rétro dans leur design, les Edifier R2000DB n'en sont pas moins modernes et plutôt bien finies. Leur coffret en MDF, aux flancs laqués assez élégants (en arc brisé), est très dense et ne présente aucune visserie apparente. Quant à la façade en vinyle à effet grainé, elle apporte une petite touche pas désagréable, mais dont l’aspect esthétique peut être clivant. Signe de leur orientation "monitoring de bureau", les R2000DB sont inclinées de

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10 degrés vers l'arrière. Loin d'être aussi complètes que des KEF LSX II, ces enceintes Edifier R2000DB assurent un peu plus que le minimum en matière de connectiques. Outre la présence de deux entrées Ligne sur prises RCA et d'une entrée audionumérique optique Toslink, elles disposent d'une puce Bluetooth, ce qui leur confère une certaine polyvalence. L'ensemble se contrôle via des molettes placées à l'arrière de l'enceinte principale, mais surtout depuis une télécommande dédiée. Cette dernière, particulièrement cheap, vient tout de même contrebalancer l'absence de


commandes en façade. Contrairement à ce que l'on rencontre habituellement sur les duos d'enceintes de monitoring, Edifier opte pour une disposition asymétrique des équipements. L'enceinte droite accueille toute la connectique, les contrôles, toute l'électronique de puissance et le câble secteur, malheureusement non détachable. Elle alimente l'enceinte gauche par le biais d'un épais câble à terminaison six broches, qui permet de conserver deux voies d'amplification séparées, une pour le woofer et l'autre pour le tweeter.

Un son étonnamment maîtrisé et dynamique Pas de révolution sonore avec les Edifier R2000DB. Ces enceintes deux voies sont propulsées par un woofer de 13,2 cm, un tweeter "Eagle Eye" à diaphragme polymère de 25 mm et par un ensemble de quatre amplificateurs (36 watts RMS par woofer, 24 watts par tweeter), le tout épaulé par un DSP maison. À l'écoute, ces enceintes sont tout sauf décevantes. Les écueils basseux de certains modèles d’Edifier (graves baveux) sont ici absents ; tout est étonnamment propre. Les R2000DB distillent ainsi un bon mélange d'énergie et d'ouverture scénique. La signature sonore, légèrement boostée autour des 100 Hz, est équilibrée et très détaillée dans les médiums et les aigus (légèrement descendants). Sans atteindre la richesse d'excellentes enceintes Hifi, ce petit duo de bureau propose un rendu polyvalent et très agréable, qui n'est jamais voilé ou agressif. Avant tout dédiées à un usage en champ proche, pour une diffusion de proximité, ces enceintes ne sont pas non plus ridicules à plus grande distance, bien que leur directivité soit très marquée. Nous avons donc entre les mains un produit idéal pour les petits budgets. Le niveau de détails et le bon équilibre tonal permettent un bon usage créatif, la musicalité est parfaite pour une écoute ou un usage vidéoludique et la bonne réserve de puissance convient pour un fonctionnement à distance moyenne, dans un petit salon. Ajoutons à cela un ajustement bien pensé des basses et des aigus et la copie est excellente.

En résumé Ni premium ni révolutionnaires, les Edifier R2000DB s'acquittent parfaitement de leur fonction : celle d'enceintes actives de bureau complètes et efficaces. Offrant une restitution détaillée, ouverte et bien maîtrisée, elles constituent un excellent rapport performances/prix.

■ Spécifications •Type : enceintes actives de bureau •Coffret en MDF •Architecture deux voies •Woofer de 13,2 cm, tweeter Eagle Eye de 25 mm •Réponse en fréquences : 50 Hz – 20 kHz •Rapport signal/bruit : >85 dB (pondération A, pas de précision dans les mesures) •Amplification : 2 x 36 W (woofers), 2 x 24 W (tweeters) •Entrées : 2x Ligne RCA, audionumérique optique Toslink, puce Bluetooth •Dimensions : 28,57 x 24,13 x 19,05 cm •Poids : 9,7 kg l'ensemble •Finitions : noir (version testée) ; effet bois •Inclus : grilles de protection, câble RCA vers RCA, câble RCA vers jack 3,5 mm, câble optique, télécommande

Notre avis Construction

Fonctions

Performances

Musicalité

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TEST

MARTIN LOGAN

Motion F20

4820 €

Mar�n Logan est le champion des enceintes à panneau électrosta�que. Créée dans le milieu des années 1980, la marque américaine est la seule à avoir réussi à développer et renouveler sur la durée une large gamme de modèles de ce type. Mais l'électrosta�que étant coûteux et pas toujours facile à me�re en œuvre, elle propose une série également très riche d'enceintes plus conven�onnelles. La Mo�on F20 en fait par�e. Ce�e grande colonne à près de 5000 € la paire est notamment équipée d'un tweeter à diaphragme plissé et de woofers à membrane en aluminium afin de retrouver, sans les contraintes, la signature sonore électrosta�que qui a fait la réputa�on de la marque. par Pierre Stemmelin

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Les enceintes Hifi et Home Cinéma non électrostatiques de Martin Logan, adoptant des ébénisteries de formats traditionnels, sont toutes regroupées au sein de la série Motion, elle-même subdivisée en trois sous-séries : Motion Foundation pour l'entrée de gamme, Motion XT pour le haut de gamme et Motion "tout court" pour le milieu de gamme. La Motion F20 fait partie de cette dernière sous-catégorie. Il s'agit d'une grande colonne trois voies, à quatre haut-parleurs, accordée en bassreflex. Nous l'avons reçue pour test dans sa finition intégralement blanche satinée qui, pour une fois, nous a semblé très réussie. Elle est aussi disponible en finitions noir laqué et noir mat ou placage noyer et noir mat. Avec son panneau supérieur incliné vers l'arrière, sa façade relativement étroite et ses petits cache haut-parleurs ronds à la place d'un seul cache de grandes dimensions, elle parvient à ne pas paraître trop imposante. En son sommet, comme sur toutes les autres enceintes Martin Logan, se trouve un tweeter Folded Motion à membrane plissée à la façon d'un tweeter Air Motion Transformer (AMT), ici dans sa version Gen2 Obsidian.

Un double baffle découplé et avec mini pavillon pour le tweeter de type Gen2 Obsidian Folded Motion Le tweeter Gen2 Obsidian Folded Motion de la Martin Logan Motion F20 occupe une surface de 2,6 x 3,6 cm, mais sa membrane plissée mesure près de 60 cm2 lorsqu'elle est dépliée. Ce transducteur, protégé par de solides barreaux métalliques, n'est pas monté directement sur le baffle. Il est vissé à un contre-baffle fait d'un panneau de médium de 18 cm d'épaisseur qui couvre toute la façade et s'y accroche par le biais d'ergots en plastique. Ce contre-baffle porte les enjoliveurs avec bagues en caoutchouc amortissant des autres haut-parleurs. Il est usiné de façon à créer un petit pavillon ou guide d'ondes d'une dispersion de 90° tant sur le plan vertical qu'horizontal. Il permet de découpler mécaniquement le tweeter du reste de l'ébénisterie et d'optimiser sa directivité.

Transducteur de médium à fibre de verre en mini charge close et woofers aluminium en bass-reflex à 360° Le baffle proprement dit de l'enceinte est en médium de pas moins de 25 mm d'épaisseur. Il supporte le transducteur de médium placé juste en dessous du tweeter. Celui-ci, de 14 cm de diamètre, est à membrane en fibre de verre tressée, associée à une suspension très raide. Il est lui aussi découplé, mais plus légèrement, par le biais d'un épais pot en forme de chapeau melon qui assure sa petite charge

close arrière et l'isole du reste du coffret. Les deux woofers sont quant à eux installés tout en bas du baffle, ce qui donne un aspect assez particulier à l'enceinte. De 16,5 cm de diamètre, ils sont équipés d'une membrane en aluminium. Tout comme pour le transducteur de médium, cette membrane est un dôme inversé ; elle est reliée à sa bobine mobile par une pièce en forme de champignon garantissant une meilleure liaison mécanique, le saladier est en polymère moulé et le moteur utilise un double aimant ferrite sérieusement dimensionné. Ces deux woofers sont accordés en bass-reflex. Un gros évent tubulaire débouche en dessous du coffret, rehaussé par quatre pieds réglables à pointes en caoutchouc ou métal fournies, et qui rayonne ainsi sur 360° par l'entremise du sol. Enfin, le filtre de la Martin Logan Motion F20 est composé, comme il se doit, d'éléments de qualité dont des selfs largement dimensionnées et des condensateurs MKT.

Un grave phénoménal, un haut du spectre d'une rare ouverture et élégance Effectivement, on constate à l'écoute que les Martin Logon Motion F20 ont un registre grave très virulent, particulièrement profond, ample et marqué

���

Spécifications •Type : enceinte colonne, 3 voies, bass-reflex •Haut-parleurs : 2x woofers de 16,5 cm à dôme inversé en aluminium, médium de 14 cm à dôme inversé en fibre de verre tressée, tweeter Folded Motion de 2,6 x 3,6 cm avec guide d'ondes 90° x 90° •Réponse en fréquences : 35 Hz à 25 kHz à ±3 dB •Sensibilité : 92 dB/2,83 V/1 m •Impédance : 4 ohms •Puissance d'amplification recommandée : de 20 à 300 watts •Fréquences de coupure du filtre : 230 Hz et 2,6 kHz •Dimensions : 112,7 x 29,8 x 36,2 cm avec pieds •Poids : 27,2 kg

Notre avis Construction

Design - finition

Performances

Musicalité

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par beaucoup de punch. Aussi, à moins que l'acoustique ne soit très amortie, elles ne sont pas adaptées à une petite pièce. Selon le lieu dans lequel elles jouent, il peut être nécessaire de les décoller du mur de quelques bonnes dizaines de centimètres et mieux vaut éviter de les placer dans les angles entre les murs si l'on ne veut pas que leur virulence dans le bas du spectre se transforme en trop d'embonpoint. À l'autre extrémité du spectre, le haut médium et l'aigu sont d'une superbe ouverture, très détaillés et aérés, présentant une belle mise en scène stéréophonique. Le filé est excellent, ce qui évite tout effet de pincement ou d'acidité. Entre les deux extrêmes, le bas médium est un peu en retrait. Les Martin Logan Motion F20 ont une signature tonale affirmée, un son que l'on peut qualifier de "à l'américaine", relativement démonstratif avec un équilibre subjectivement physiologique. Cela peut ne pas plaire à tout le monde, mais aussi susciter l'enthousiasme. Les performances de ces enceintes sont incontestablement de haut niveau. La tenue en puissance est élevée. La restitution est propre,

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donnant une agréable sensation d'énergie et d'ampleur, aussi bien à fort volume qu'à volume très modéré, ce qui n'est pas courant. On apprécie tout particulièrement la sensation de puissance qui se dégage sur des enregistrements live de concerts de musique Rock ou Country ou encore de l'Electro. Mais cette sensation d'énergie ne s'exerce pas au détriment de la finesse. Les Martin Logan Motion F20 savent aussi délivrer des sonorités très distinguées et raffinées.

En résumé Les Martin Logan Motion F20 sont des enceintes colonnes haut de gamme d'une conception technique savante. Leur section grave, animée par deux boomers de 16,5 cm à membrane en aluminium, est particulièrement puissante et virulente. Leur haut du spectre, servi par un transducteur de médium à membrane en fibre de verre et un tweeter Folded Motion exclusif, est d'un grand raffinement. Elles ont un tempérament sonore affirmé, démonstratif, se caractérisant par beaucoup d'ampleur, d'ouverture et de punch.


A1

Amplificateur intégré de classe A dynamique

Le retour d’un classique de la Haute-Fidélité ! • Puissance de 25 watts sous 8 ohms par canal

• Entrée home cinéma (commutable)

• Pré-amplificateur de classe A et étage d’amplificateur de puissance discret

• Sortie préampli (RCA)

• Alimentations séparées pour le préampli et l’ampli de puissance

- Conception Positive World -

• 6 entrées ligne stéréo

• Sortie ligne fixe (RCA) • Optimisation des niveaux de bruit avec la construction SMD

Plus d’infos sur musicalfidelity-audio.fr

musicalfidelity-audio.fr


TEST

MUSICAL FIDELITY 2500 €

LS3/5a Créée par la marque Rogers à par�r de hautparleurs KEF dans les années 1970 comme mini enceinte de monitoring professionnelle pour les besoins de la radiotélévision anglaise (BBC), la LS3/5A est devenue depuis une légende dans le monde de la Hifi. Aujourd'hui, elle peut paraître soit totalement anachronique, soit une valeur sûre intemporelle si l'on s'en réfère à ses nombreux fans. Nous avons testé sa nouvelle édi�on proposée par la marque Musical Fidelity pour tenter de trancher. par Pierre Stemmelin

Une ébénisterie en panneaux d'à peine 12 mm d'épaisseur, un boomer de seulement 11 cm de diamètre, un rendement presque anémique de 82,5 dB, une réponse en fréquences courte (80 Hz à 20 kHz), une impédance hors gabarit de 15 ohms et un tarif de 2500 € la paire pour cette nouvelle version ! Heu... vous êtes sûrs ? En 2023, on peut effectivement se demander s'il n'y a pas erreur. Pourtant, il suffit d’effectuer quelques recherches sur le Web pour se rendre compte qu'il existe de nombreux audiophiles qui ne tarissent pas d'éloges sur la qualité de restitution sonore de la LS3/5A. C'est qu'elle doit bien avoir des qualités que l'on ne soupçonne pas de prime abord.

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Une version particulièrement soignée et fidèle du célèbre moniteur des années 1970 de la BBC La LS3/5A a été produite par plusieurs marques. Deux versions existent aujourd'hui sous la marque Stirling Broadcast. Elle est encore produite en quantité limitée sous la marque originelle Rogers. On en trouve même en kit à monter soi-même chez Falcon Acoustics. Certains autres modèles en sont des dérivés comme l'Harbeth P3ESR dont la dernière version est la P3ESR XD ou encore l'excellente ProAC Tablette 10 ainsi que la Spendor Classic 4/5. Cette nouvelle édition de Musical Fidelity est la plus fidèle possible au modèle original de 1976, numéro 29, d'une impédance de 15 ohms (la version 11 ohms étant apparue plus tard) et d'une réalisation extrêmement soignée. Elle est équipée d'un boomer de 11 cm. Celui-ci possède un cône en matériau plastique (certainement du bextrène), comme enduit sur sa face extérieure, associé à un châssis en tôle emboutie et un costaud moteur à aimant ferrite. Contrairement à ce que l'on rencontre d'habitude, il est fixé au baffle par l'arrière, ce qui fait qu'il se positionne en retrait par rapport à celui-ci, et il travaille en charge close. De par son coffret très compact, sa profondeur réduite et l'absence d'évent bass-reflex, la LS3/5A peut ainsi


être considérée comme une enceinte Hifi réellement de bibliothèque même s'il est aussi possible de la poser sur un pied. Le tweeter est à dôme textile de 19 mm et également doté d'un sérieux moteur à aimant ferrite. Il se distingue par sa petite grille de protection caractéristique, ses câbles de raccordement de bobine apparents et l'épais cadre de feutre qui l'entoure afin d'amortir les réflexions. Il est bien un point sur lequel la Musical Fidelity LS3/5A s'écarte de l'originale. Il s'agit de son dos qui n'est pas démontable. En revanche son baffle l'est bien, installé légèrement en retrait de manière à permettre l'encastrement du cache en tissu maintenu par des bandes de Velcro agrafées. Les parois de l'ébénisterie ne mesurent que 12 mm d'épaisseur, mais elles sont réalisées en contreplaqué de bouleau d'excellente qualité et de haute densité, avec un luxueux placage en palissandre et des tasseaux d'assemblage en bois massif. La charge intérieure est tapissée de plaques bitumineuses et de panneaux de mousse synthétique jaune amortissante. L'assemblage est assuré par des vis sur inserts métalliques. Il est impeccablement réalisé, de même que la finition. Le filtre de l'enceinte est monté sur un circuit en verre époxy (une autre concession à la modernité) derrière le tweeter, découplé par un épais tampon de feutre dense. Il utilise de nombreux condensateurs MKP de haute qualité ainsi que trois condensateurs très atypiques.

La vérité serait ailleurs ? On ne va pas se mentir. Avec ces enceintes dont le rendement est parmi les plus faibles, il faut pousser le volume plus que d’habitude. Elles ne sont pas conçues pour délivrer des niveaux sonores très élevés. Leur registre grave ne descend pas beaucoup. Et pourtant, à leur écoute, il se passe réellement quelque chose qui tient du prodige. Ce prodige n'est pas de la magie. Il s'explique par des recettes mises au point, parfois de façon très empirique, par les ingénieurs de la BBC, il y a un demi-siècle, afin de s'affranchir des limitations techniques de l'époque. Il met également en œuvre des solutions psychoacoustiques qui ont depuis été étudiées. La restitution sonore des Musical Fidelity LS3/5A n'est donc pas neutre. Elle use d'artifices. Mais elle contient aussi sa part de vérité. Il est difficile de ne pas être séduit, de ne pas tomber sous son charme. Contrairement à ce que laissent présager les chiffres sur le papier, le registre grave de ces mini enceintes Hifi semble à l'écoute très généreux et chaleureux, tout en ayant une très bonne articulation, ce qui leur permet par exemple de facilement suivre le jeu d'une contrebasse ou d'une basse électrique. À l'autre extrémité du spectre, l'aigu présente une

petite pique qui donne une belle luminosité à la restitution. L'équilibre tonal des Musical Fidelity LS3/5A est donc un tantinet physiologique. Le registre médium n'en paraît pas pour autant éteint. Au contraire. Les voix bénéficient d'un très bon effet de présence. Elles se détachent particulièrement bien du reste de l'orchestration. Les Musical Fidelity LS3/5A ont donc une restitution colorée, mais, dans le même temps, elles permettent de discerner beaucoup de nuances et détails tout en conservant un rendu paraissant très spontané, harmonieux et naturel. Enfin, l'image stéréophonique est stupéfiante d'ampleur. Les Musical Fidelity LS3/5A sont recommandées pour une écoute de proximité, mais même dans un salon de bonne taille et à une distance d'écoute de plusieurs mètres, elles remplissent particulièrement bien l'espace. Cela se fait un peu au détriment de la profondeur, mais la scène sonore est très large, avec des effets latéraux qui se détachent clairement au-delà du cadre formé par les enceintes ainsi que des éléments centraux qui ont du relief, ce qui participe grandement à la lisibilité du message sonore.

En résumé Cette nouvelle version des mythiques petites enceintes de monitoring deux voies de la BBC est réalisée avec beaucoup de sérieux. La finition et la construction sont impeccables. Les Musical Fidelity LS3/5A restent des enceintes Hifi techniquement limitées, mais elles ont aussi une restitution sonore très naturelle, chaleureuse et pleine d'ampleur, sacrément séduisante.

Spécifications •Type : enceinte 2 voies, de bibliothèque, en charge close •Haut-parleurs : boomer de 11 cm, tweeter à dôme de 19 mm •Réponse en fréquences : 80 Hz à 20 kHz à ±3 dB •Puissance d'amplification recommandée : 20 à 150 watts •Impédance : 15 ohms •Sensibilité : 82,5 dB/1 watt/1 m •Dimensions : 19 x 30,5 x 16,5 cm •Poids : 4,9 kg

Notre avis Construction

Design - finition

Performances

Musicalité

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TEST

REVIVAL AUDIO

Sprint 4

1800 €

La gamme Sprint, la plus abordable du jeune acous�cien alsacien Revival Audio, se présente comme une perpétua�on de la formule technique des Atalante 3 et 5, avec des tarifs plus abordables. La Sprint 4 est à ce �tre une enceinte colonne ambi�euse, qui pourrait bien se révéler d'un excellent rapport performances-prix. par Guillaume Fourcadier

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Une forme classique, avec une touche d'Elytron Sur la forme et la finition, nous sentons bien que Revival Audio ne se laisse pas trop aller à des fantaisies, de manière à conserver des coûts raisonnables. La Sprint 4 est une enceinte déjà imposante, aux lignes entièrement parallélépipèdiques. Tout se veut donc très simple, mais efficace. Il faut heureusement reconnaître qu'un vrai soin est accordé à l'assemblage. La Sprint 4 ne possède aucune visserie apparente et le placage, ici en chêne clair, est bien appliqué. Le constructeur fournit également un bel effort sur les accessoires, livrant, en plus de mousses amovibles destinées aux évents, des pointes de découplage ainsi que des piètements en fonte. Une chose frappe véritablement les esprits et permet réellement aux Revival Audio Sprint 4 de se démarquer : leur contre-façade aimantée. Il s'agit d'un panneau, baptisé Elytron, tout en courbes et en galbes, qui accueille les cache haut-parleurs en tissu, ronds et amovibles. N'assurant pas seulement un rôle esthétique (fort convaincant), il agit surtout comme un déflecteur pour les deux types de hautparleurs afin d'optimiser la diffusion. Le retirer est possible, mais contre-productif.

Un équilibre sonore maîtrisé et sans faille sur tous les styles musicaux D'architecture 2,5 voies, la Sprint 4 possède trois haut-parleurs. Pour les aigus, Revival Audio s'appuie sur ce qui est déjà un classique pour la marque, un tweeter RASC à dôme souple de 28 mm et suspension asymétrique, épaulé par un immense moteur à aimant ferrite et par une chambre d'amortissement interne. Les deux boomers BSC de 18 cm ne sont pas en reste. Outre leur conception asymétrique à panier ouvert, ils impressionnent par la singularité de leur membrane : un sandwich composé d'une couche de mousse, enserrée entre deux épaisseurs de fibres de basalte. À l'écoute, dès les premières notes, une chose nous frappe : les Sprint 4 sonnent incroyablement juste. Ni ennuyeuses ni froides, elles délivrent un son d'une impressionnante pureté, sans pourtant forcer sur aucune gamme de fréquences. Cet équilibre presque idéal, seulement perturbé par une extension dans les basses un peu limitée (pour un tel format), permet de constater l'excellent travail réalisé sur les transducteurs. Le son est détaillé, très ouvert quoiqu'assez directionnel, mais surtout d'une parfaite polyvalence. Musique de chambre calme ou

électro tranchant, les Revival Audio Sprint 4 s'adaptent sans mal à tous les styles. Le tweeter affiche une excellente linéarité, il monte très haut sans jamais se laisser aller à la distorsion ou que le son ne devienne agressif. De leur côté, les boomers parviennent à être très énergiques ou très doux selon la situation. Rien ne déborde, quelle que soit la gamme de fréquences, même à volume assez élevé. Si cette sonorité sans réel parti pris trouvera quelques détracteurs, les Revival Audio Sprint 4 constituent une sorte de pont entre le plaisir musical de la Hifi à l'ancienne et les qualités techniques apportées par les matériaux et architectures modernes.

En résumé Très imposantes sans développer une profondeur basseuse abyssale, les Revival Audio Sprint 4 mêlent à merveille équilibre et maîtrise technique. Presque humbles dans leur présentation sonore, ces enceintes colonnes sont d'une richesse et d'une polyvalence rares. Une bien belle réussite acoustique, portée par des haut-parleurs qui en ont vraiment dans le ventre.

Spécifications •Type : enceinte colonne 2,5 voies, bass-reflex, à deux évents arrière •Haut-parleurs : tweeter à dôme souple RASC de 28 mm, avec technologie ARID (Anti Resonance Inner Dome) et chambre acoustique, 2x boomers BSC (Basalt Sandwich Construction) de 18 cm •Réponse en fréquences : 45 Hz – 22 kHz ±3 dB •Sensibilité : 89 dB •Impédance nominale : 4 ohms •Impédance minimale : 3,8 ohms •Fréquences de coupure du filtre : 1,6 kHz et 2,2 kHz •Dimensions : 106 x 21,3 x 30,7 cm •Poids : 20,6 kg •Finitions : noyer, chêne blond et noir mat

Notre avis Construction

Design - finition

Performances

Musicalité

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TEST 550 €

TRIANGLE

Borea BR02 Connect Évolu�on des classiques BR02, les nouvelles enceintes stéréo Borea BR02 Connect du fabricant français Triangle se présentent comme un duo ac�f à la connec�que par�culièrement bien fournie incluant entrée phono, Bluetooth haute défini�on et port HDMI. De quoi démocra�ser toujours plus la Hifi ? par Guillaume Fourcadier

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Compactes, élégantes, mais surtout complètes Dans la parfaite lignée stylistique de leurs sœurs Hifi passives, les Triangle BR02 Connect affichent une forme simple et discrète (31 x 17,5 x 26 cm), entièrement parallélépipédique. La force de ce duo réside autant dans son excellente qualité de fabrication que dans la sélection des finitions, particulièrement élégantes sur la version effet chêne avec façade blanc crème que nous avons testée. Esthétiquement, seule une minuscule diode distingue les BR02 Connect de leurs équivalentes passives, mais leur connectique est d'un autre monde. Outre une puce Bluetooth avec support de l'AptX HD, nous avons droit à des entrées audionumériques HDMI ARC, USB-B, optique Toslink et RCA S/PDIF. En ajoutant à cela des entrées analogiques RCA, jack 3,5 mm et phono, ainsi qu'une sortie subwoofer, ces Borea BR02 Connect sont parées pour toutes les situations : du branchement sur une bonne vieille platine vinyle jusqu'à une utilisation sur une TV récente ou un PC. L'intégralité de l'électronique et de la connectique est placée sur l'enceinte droite, reliée à la seconde (passive) par un classique câble haut-parleur. Accessoire indispensable, la télécommande offre, grâce à ses accès rapides aux différentes entrées et aux réglages sonores (ajustement des basses/aigus, mode bass boost), un fonctionnement clé en main très efficace en pratique.

Douceur et musicalité Chacune des deux enceintes est animée par un woofer à cône papier de 13 cm et par un tweeter à dôme EFS de 25 mm. L'ensemble est propulsé par un amplificateur stéréo de 2 x 50 W (sous 8 ohms). Immédiatement, nous sommes en terrain connu. La signature des Triangle Borea BR02 Connect nous rappelle, malgré une puissance plus faible, notre écoute des BR03 BT. Ici, l'accent est mis sur la polyvalence et la douceur, avec des aigus légèrement en retrait. Ce réglage est assez subtil pour ne pas entraver le niveau de détails et l'aération de la scène sonore, mais suffisamment prononcé pour assurer une bonne tolérance aux enregistrements criards. Toutefois, ce choix reste un parti pris. Certains reprocheront à ces enceintes un manque de tranchant et d'explosivité. À l'opposé du spectre, on remarque une mise en avant des bas-médiums, surtout en activant le mode Boost, qui apporte encore davantage de rondeur à l'ensemble. Ces spécificités sonores, mises bout à bout, impriment à ces enceintes un caractère passe-

partout à dominante chaude. Paradoxalement, les BR02 Connect ne présentent pas une très grande extension dans les basses, ce qui apporte fatalement une assise un peu légère, même pour un si petit format. Volontaire ou non, cette limitation permet au moins d'éviter toute sensation de sonorités trop lourdes ou traînantes, d'où la cohérence générale de la restitution sonore. Cette paire d'enceintes actives n'est donc pas un miracle technique, ne plaira pas à tout le monde, mais sait faire rimer polyvalence, précision et musicalité.

En résumé Compactes et élégantes, les enceintes stéréo actives Triangle Borea BR02 Connect disposent à la fois des qualités sonores de bonnes petites enceintes Hifi et de la richesse ergonomique d'un vrai produit tout-en-un. Il ne manque à ce duo qu'une dimension connectée au réseau et plus de profondeur dans les basses pour cocher toutes les cases.

■ Spécifications •Type : enceintes stéréo actives •Architecture 2 voies avec filtrage passif •Haut-parleurs : 1 woofer basses/médiums de 13 cm à cône cellulose et 1 tweeter à dôme souple EFS de 25 mm par enceinte •Amplification : 2 x 50 W sous 8 ohms au total •Entrées numériques : 1 HDMI ARC, 1 USB-B, 1 optique Toslink, 1 RCA S/PDIF, puce Bluetooth avec support AptX HD •Compatibilité (via USB-B) : PCM jusqu'en 32 bits/ 384 kHz, DSD256 •Entrées analogiques : 1 RCA Ligne, 1 RCA phono, entrée bornier (sur enceinte passive) •Sorties : RCA pour caisson de basses, sortie bornier (sur enceinte principale) •Dimensions : 31 x 17,5 x 26 cm pour chaque enceinte

Notre avis Construction

Fonctions

Performances

Musicalité

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TEST

YAMAHA

2600 €

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NS-600A Pe�tes sœurs des colonnes NS-2000A, les enceintes de bibliothèque NS-600A perpétuent une certaine idée du raffinement selon Yamaha. Architecture acous�que avancée et robe luxueuse, ce duo haut de gamme (2600 € la paire) promet un son de haute volée. par Guillaume Fourcadier Pianissimo

ces registres, les Yamaha NS-600A affichent un niveau de détails, un naturel dans l'écoute, mais Sur la forme, les Yamaha NS-600A ont tout pour surtout une ouverture que l'on ne retrouve pour elles, du moins si on accroche à leur style à la fois ainsi dire jamais avec des ensembles proposés à ce sobre, très élégant, presque sartorial. Ces enceintes tarif. Pour écouter de la musique classique ou des de bibliothèque aux dimensions confortables styles vocaux calmes, cette paire d'enceintes affichent des lignes pures, mais aussi une finition magnifie la musique grâce à un équilibre et une d'un noir profond, laqué à la manière des pianos du technicité impressionnante dans le haut du spectre. constructeur. Les détails sont retranscrits à la perfection et Ce rapprochement avec les nobles instruments de la l'ampleur majestueuse de la scène sonore permet marque est parfaitement réussi, puisque l'ensemble de situer sans mal les nombreux instruments dans fait montre d'un luxe impressionnant. Chaque l'espace. Yamaha est ici parvenu à créer de enceinte est très dense, parfaitement assemblée et splendides instruments de restitution acoustique. La bénéficie d'une touche esthétique unique. Outre la polyvalence n'est pas leur fort, mais leurs atouts présence d'un coffret très travaillé, conçu via des dépassent ce à quoi nous pouvions nous attendre. méthodes d'analyse avancées (par ordinateur), chaque Yamaha NS-600A intègre des borniers en En résumé laiton aussi exubérants que premium. Belles et luxueuses comme des pianos, les Enceintes feel-harmoniques enceintes Hifi Yamaha NS-600A jouent à fond la carte du raffinement. Leur beauté classique Malgré leur topologie deux voies en apparence s'accompagne ainsi d'une musicalité aussi claire simpliste, les Yamaha NS-600A bénéficient d'une qu'aérée. Des modèles compacts deux voies conception acoustique sophistiquée. Leurs deux grandioses à bien des égards, mais pas les mieux haut-parleurs utilisent une membrane en Zylon (un adaptés à tous les styles musicaux. polymère spécial) incorporant des fibres d'épicéa. Le tweeter, à dôme particulièrement large (de 3 cm), est équipé d'une chambre arrière de suppression Spécifications des résonances formant comme un tube de •Type : enceintes passives deux voies trompette, entièrement développée par Yamaha. Le •Haut-parleurs : boomer de 13 cm à membrane Zylon, boomer de 13 cm est accordé en bass-reflex par un tweeter à dôme de 3 cm en Zylon évent arrière Twisted Flare. Le constructeur ne •Réponse en fréquences : 47 Hz – 65 kHz (-10 dB) s'arrête pas là, puisqu’il intègre en amont un circuit •Impédance nominale : 6 ohms de filtrage haut de gamme, comportant notamment •Impédance minimale : 3,6 ohms des condensateurs de chez Mundorf. Enfin, afin de •Sensibilité : 85,5 dB limiter les résonances internes, Yamaha a placé •Puissance admissible nominale/max. : 40/120 W plusieurs absorbeurs spéciaux à l'intérieur de •Dimensions : 207 x 383 x 329 mm chaque enceinte. •Poids : 9,9 kg l'unité Très peu sensibles (85,5 dB), les Yamaha NS-600A nécessitent un amplificateur assez puissant pour pouvoir s'exprimer pleinement. Mais même ainsi, nous pouvons relever un de leurs traits de Notre avis personnalité, qui peut facilement être considéré comme un défaut. Le bas du spectre, malgré une extension très correcte et une bonne linéarité, Construction Finition manque un peu d'énergie, d'explosivité. De fait, ces enceintes ne sont pas les plus indiquées pour les amateurs de musique moderne, rentre-dedans et Performances Musicalité démonstrative. A contrario, on note des qualités assez extraordinaires dans les médiums et les aigus. Dans

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Plus d’informations


TESTS : SOURCES HIFI


TEST

EVERSOLO

DMP-A8

2000 €

Sans délaisser ses références abordables comme le streamer DMP-A6 ou le DAC/ampli casque DMP-Z6, Eversolo se laisse de plus en plus tenter par une montée en gamme. Symbole de ce�e ambi�on, le lecteur réseau/DAC/préamplificateur Hifi DMP-A8 a en théorie tout pour ridiculiser la concurrence : fonc�ons et ergonomie complètes, composants très haut de gamme et tarif contenu (2000 euros). Tout pour nous convaincre ? par Guillaume Fourcadier

Le haut de gamme c'est sérieux Sobre mais plutôt premium, le streamer Eversolo DMP-A8 se présente comme une sorte d'évolution dans la continuité du DMP-A6, avec des dimensions sensiblement plus importantes mais une architecture générale similaire. Ainsi son châssis est-il tout en aluminium anodisé noir mat. Assez élégant malgré des lignes simples, il arbore des flancs striés à la manière de dissipateurs thermiques et une belle face avant alternant aluminium brossé et verre. Très épurée, cette façade accueille une molette cliquable cerclée de Leds et un écran tactile de 6 pouces. L'ensemble repose sur des pieds de découplage composés de métal et de silicone. Difficile de trouver un réel défaut extérieur, d'autant que le DMP-A8 présente une petite dimension évolutive, grâce à un emplacement M.2 prévu pour accueillir un disque SSD. De quoi augmenter le stockage interne jusqu'à 4 To (contre 64 Go par défaut).

Il fait tout et il le fait bien À l'image de son petit frère DMP-A6, l'Eversolo DMP-A8 assure avant tout la fonction de lecteur

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réseau, compatible avec la plupart des protocoles du marché : AirPlay, UPnP/DLNA, Roon Ready, Spotify Connect et Tidal Connect. En complément, ce lecteur dispose d'un large panel de services de streaming, parfois intégrés directement dans le système, parfois à télécharger depuis l'OS. Justement, la force de l’appareil réside certes dans sa dimension connectée, mais surtout dans l’expérience utilisateur qu’il propose, à la fois très riche en fonctionnalités et d'une ergonomie intuitive. Celle-ci se traduit par un affichage quasi gémellaire entre l'interface tactile (de l'écran) et l'application de contrôle dédiée, compatible Android et iOS. L'accent est placé sur un menu racine s'ouvrant sur quelques fonctions principales (reprise de la lecture, streaming, réglages, etc...), ce qui limite au maximum l'arborescence. La navigation sur smartphone est évidemment un peu plus poussée, mais l'écran tactile en façade est suffisant dans l'immense majorité des cas. Ses défauts ? Une réactivité très correcte, mais qui n'égale pas celle d'un bon smartphone, du fait de la puissance assez relative du CPU intégré (Cortex-A55). En complément fort utile, Eversolo offre une petite télécommande Bluetooth (en option sur le DMPA6), accessoire qui se charge efficacement des fonctions élémentaires : navigation dans un album,


volume, sélection de l'entrée. Bien plus qu'un simple lecteur/serveur musical, le DMP-A8 assure également les rôles de convertisseur numérique-analogique et de préamplificateur. Cette dernière fonction lui permet de nettement se démarquer de son petit frère DMP-A6 et de la plupart de ses concurrents, grâce à l'intégration d'entrées analogiques (RCA et XLR), mais surtout d'un véritable circuit dédié avec gain (+10 dB) et non d'une simple atténuation en sortie de DAC. L'interface numérique profite elle aussi d'une amélioration sensible. Outre les habituelles entrées USB-B, optiques (deux prises) et RCA S/PDIF (deux prises), l'Eversolo DMP-A8 dispose d'une interface HDMI eARC, ainsi que de sorties haut de gamme : interface I2S en HDMI et une sortie USB-A, qui viennent s'ajouter aux classiques S/PDIF RCA et optique Toslink. Hormis l'absence d'étage phono et de sortie casque, il est difficile de prendre cet appareil en défaut.

Le streamer/DAC/préampli stéréo le plus performant du marché ? Malgré un prix infiniment plus bas que celui de certains concurrents d’autres marques, l'Eversolo DMP-A8 apparaît comme l'un des meilleurs appareils du marché, tous tarifs confondus. Les raisons ? Premièrement, son étage de conversion est doté du meilleur DAC du moment, à savoir l'ensemble modulateur AK4191EQ et convertisseur AK4499EX du fondeur AKM, épaulés par des oscillateurs haut de gamme. Deuxièmement, la présence d'une section analogique vraiment travaillée, avec en point d'orgue un contrôle de volume de type R2R, qui mêle résistances discrètes de haute précision et relais électromécaniques Omron (d'où des bruits de cliquetis lors du réglage de volume). Troisièmement, nous avons droit à une alimentation hybride ambitieuse. Elle se compose d'une alimentation linéaire pour les étages analogiques et d'une section à découpage pour le reste.

Spécifications •Type : streamer / DAC / préamplificateur stéréo •CPU : ARM Cortex-A55 •Écran tactile 6 pouces (définition non précisée) •Application smartphone •Mémoire : 4 Go de RAM, 64 Go de mémoire interne •DAC : modulateur AK4191EQ et convertisseur AK4499EX •Puce USB : XMOS XU316 •Ampli op : OPA1612 •Alimentations : 1 à découpage (interface et étages numériques), 1 linéaire (étages analogiques) •Compatibilité audio : jusqu'en 32 bits/768 kHz, DSD512 •Compatibilité réseau : AirPlay, Roon Ready, UPnP/DLNA, Spotify Connect, Tidal Connect •Entrées réseau : 1 RJ45 (Ethernet), WiFi, Bluetooth avec support du LDAC, 1 USB-A (lecture locale), port M.2 pour SSD, 1 trigger 12 V en jack 3,5 mm •Entrées numériques : 1 HDMI eARC, 1 USB-B, 2 optiques Toslink, 2 RCA S/PDIF •Sorties numériques : 1 USB-A, 1 I2S en HDMI, 1 optique Toslink, 1 RCA S/PDIF •Entrées analogiques : 1 RCA stéréo, 1 XLR stéréo •Sorties analogiques (préamplifiées) : 1 RCA stéréo, 1 XLR stéréo •Rapport signal/bruit (sortie XLR, pas de précision de mesure) : 128 dB •DHT+bruit (sortie XLR, pas de précision de mesure) : < -120 dB •Diaphonie (sortie XLR) : 121 dB •Réponse en fréquences : 20 Hz – 20 kHz (±0,25 dB) •Dimensions : 388 x 248 x 90 mm •Poids : 5 kg •Télécommande incluse

Notre avis Construction

Fonctions

Ergonomie

Performances

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L'ensemble des circuits, entièrement symétriques, est servi par des composants haut de gamme, avec des condensateurs de chez Wima et Nichicon, des puces du fabricant japonais Murata et bien évidemment les relais Omron. Sur le papier, Eversolo n'a donc pas simplement intégré des puces modernes, il montre une vraie patte de constructeur créatif. À l'écoute, il est bien difficile de dire si nous tenons là la perfection parmi les streamers/DAC/préamplis. Mais force est de constater que l'Eversolo DMP-A8 affiche un tel degré de maîtrise et de transparence sonore qu'il nous est difficile de trouver un point à améliorer. Aucun bruit de fond, aucun signe de distorsion, aucun manquement technique ; ce streamer exploite pleinement les qualités de sa puce de conversion numérique-analogique et l'épaule par un étage analogique digne de créations très haut de gamme. S'il était encore besoin de l'illustrer, le DMP-A8 prouve que l'on peut faire rimer rigueur extrême et très grande musicalité. Jamais l'appareil ne donne la sensation d'interpréter ou de modifier le signal. La scène sonore est aussi ample et détaillée qu'elle peut l'être, le son est aussi équilibré et riche que nous pouvons l’attendre d’un convertisseur. Que ce soit via une écoute au casque très haut de gamme ou sur une paire

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d'enceintes Hifi, le DMP-A8 tourne à la démonstration musicale, il ne risque d'être limité que par l’appareil qui est relié en aval ou la qualité des fichiers et flux qu'on lui demande de lire. Jusqu'au-boutiste, l’Eversolo DMP-A8 laisse même la main à l'utilisateur concernant l'interprétation sonore. Un DSP, activable depuis l'interface, offre un accès à des réglages avancés : filtres FIR, filtres passe-haut et passe-bas, égaliseur paramétrique, mode loudness, réglage du gain et ajustement de la latence entre les deux canaux. Un son à la carte reste donc possible, ce qui rend l'appareil d'autant plus attractif.

En résumé Si l'Eversolo DMP-A8 ne transforme pas la formule qui a fait le succès de son prédécesseur DMP-A6, il la fait passer dans une dimension nouvelle, que ce soit en termes de fonctionnalités ou de performances sonores. Rivalisant (voire dépassant) la plupart des autres streamers/DAC du marché, même très haut de gamme, qualité sonore en tête, cet appareil au tarif encore raisonnable coche absolument toutes les bonnes cases et n'a que quelques rares défauts mineurs. Une réussite impressionnante.


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TEST

HANA

EH

450 €

La cellule phono Hana EH est assez unique en son genre. Elle est de type MC, ce qui représente le Graal pour la lecture des disques vinyles selon beaucoup d'audiophiles. Mais contrairement aux autres cellules MC, elle a un niveau de sor�e élevé équivalent à celui d'une cellule MM. Cela lui permet en théorie de fonc�onner avec un préampli phono MM classique et transcender une pla�ne vinyle de milieu de gamme. par Pierre Stemmelin

Sur le marché des cellules phono, deux fabricants règnent en maîtres, Audio-technica et Ortofon, suivis des outsiders Nagaoka et Grado. Ces quatrelà proposent tous des cellules classiques de type MM (Moving Magnet, à aimant mobile) et des cellules plus haut de gamme de type MC (Moving Coil, à bobine mobile). La marque japonaise Hana, plus confidentielle, a choisi un positionnement différent. Créée en 2015 par Excel Sound Corporation, fournisseur depuis 1970 de composants de cellules phono pour d'autres

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fabricants, elle se concentre exclusivement sur les cellules de type MC.

Avantages et inconvénients d'une cellule phono MC (de type Moving Coil, soit à bobine mobile) Une cellule MC, du fait que son cantilever ne porte pas d'aimants mais des bobines, a une masse mobile plus faible qu'une cellule MM. Elle peut ainsi en théorie être plus sensible, plus réactive et plus


précise dans son suivi du message audio contenu dans le microsillon d'un disque vinyle. En contrepartie, on ne peut en changer sa pointe sans un démontage et son niveau de sortie est plus bas. Il est généralement de l'ordre de 0,3 à 0,5 mV soit 10 fois moins que pour une cellule MM. Il en découle qu'il est nécessaire d'utiliser, en sortie de cellule, un préampli phono (ou RIAA) plus puissant, de type MC. Cela fait remonter les bruits parasites. Si la platine n'est pas bien isolée ou émet des vibrations, cela s'entend plus facilement et dégrade la qualité de restitution sonore. Par ailleurs, il est à souligner que, sur la plupart des platines intégrant leur propre préampli phono, celui-ci est de type MM et n'est donc pas compatible avec les cellules MC classiques.

Une bonne cellule MC à haut niveau de sortie, cela change tout ? Pour s'affranchir de ces limites, Hana a la bonne idée de décliner quelques-unes de ses cellules MC en version haut niveau. Son modèle EH est de cette famille. Sa tension de sortie est de 2 mV. La marque n'explique pas vraiment comment elle parvient à ce résultat en dehors d'indiquer qu'elle utilise des aimants plus puissants, mais le résultat est là. L’Hana EH est compatible avec un préampli phono MM classique et peut être montée sans souci sur une platine vinyle abordable de milieu de gamme. Nous avons effectivement fait des essais à partir d'une platine vinyle à entraînement direct de type DJ, pas spécialement réputée pour son grand silence de fonctionnement. Avec l'Hana EH, nous n’avons assisté à aucune remontée notable du bruit de fond. En revanche, par rapport à une cellule MM standard de marque Audio-technica, aux performances déjà de bon niveau, nous avons constaté un gain indéniable sur plusieurs paramètres sonores. L'Hana EH conserve la même approche pour ce qui concerne l'équilibre tonal. Sa réponse en fréquences est subjectivement légèrement descendante, avec de beaux graves, profonds, sans lourdeur et une articulation supérieure. Le registre médium est plus ouvert, plus riche, avec un grain réaliste sur les voix, mais sans effet de présence suraccentué. L'aigu, enfin, n'est absolument pas étouffé. Il concilie à la fois douceur et transparence, fourmillant de détails. Contrairement à certaines cellules de la marque Ortofon, l'Hana EH privilégie la souplesse plutôt que l'impact et la dynamique.

Elle a une sonorité plus ronde, moins tendue, moins sèche diront certains, tout en étant à notre sens d'une belle neutralité, sans excès. Nous avons tout particulièrement apprécié le sens de la subtilité et de la nuance de cette cellule Hana, et surtout l'image stéréophonique qu'elle fournit. Cette dernière trouve un excellent compromis entre relief et profondeur ainsi qu'entre ampleur et focalisation. Notons enfin que l'Hana EH est facile à installer et n'est pas trop tatillonne sur les réglages. Elle pardonne facilement une force d'appui ou un angle d'attaque approximatifs.

En résumé Cette cellule phono Hana EH est une réussite. Grâce à son haut niveau de sortie, elle donne accès aux qualités des cellules MC, tout en étant très facile à utiliser et compatible avec un préampli phono MM. Sa restitution sonore est subtile et détaillée, vivante et aérée, d'un équilibre tonal très agréable et prodiguant une image stéréophonique d'un excellent réalisme.

■ Spécifications •Type : cellule phono MC à haut niveau de sortie •Diamant : elliptique synthétique •Aimant : Alnico •Cantilever : en aluminium •Niveau de sortie : 2 mV/1 kHz •Balance stéréo : <2 dB à 1 kHz •Force d’appui recommandée : 2 g •Séparation des canaux : 25 dB à 1 kHz •Réponse en fréquences : 15 Hz à 25 kHz •Impédance bobine : 130 ohms à 1 kHz •Charge recommandée : 47 kohms •Poids : 5 g

Notre avis Construction

Polyvalence

Performances

Musicalité

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TEST

IFI AUDIO Neo iDSD 2

900 €

Descendant direct du Neo iDSD premier du nom, le DAC/ampli casque Neo iDSD 2 affiche des préten�ons en phase avec l'image de marque d’iFi Audio : qualité de construc�on, polyvalence et architecture avancée. Une certaine vision du modèle idéal, le tout proposé sous la barre fa�dique des 1000 euros (900 euros). par Guillaume Fourcadier

Hub sonore au format de bureau Tout aussi sérieux et compact que le Neo iDSD, ce nouveau modèle reprend presque à l'identique son beau châssis en aluminium aux épaisses parois. Il porte néanmoins sur ses flancs deux petits quarts de cercles en polymère semi-opaque, qui viennent moderniser le style un peu vieillissant de son aîné. Une fois encore, la formule fait mouche, d'autant qu'iFi Audio donne toujours la possibilité d’installer l’appareil verticalement (grâce à un socle inclus). S'il intègre les mêmes connectiques que son prédécesseur, notamment des sorties (fixes ou variables) RCA et XLR, deux prises casque en jack 4,4 mm et 6,35 mm, ainsi que des entrées audionumériques en USB, optique et RCA S/PDIF, le

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Neo iDSD 2 améliore l'ordinaire avec une entrée Ligne sur mini jack 3,5 mm. Il peut ainsi fonctionner en tant que simple ampli casque. En bonus, le petit nouveau est même équipé d’une liaison Bluetooth, servant à la fois pour la diffusion des flux et pour l'échange avec une application dédiée, baptisée iFi Nexis. L'ergonomie générale de l'appareil est un savant mélange entre intuitivité et richesse des réglages. Que ce soit via sa nouvelle télécommande ou via l'interface bouton + petit écran en façade, difficile de se perdre. Les fonctions basiques sont très simplement accessibles, les modes d'amélioration sonore ne sont pas cachés dans d'obscurs sousmenus, l'expérience ne se complexifie réellement qu'au travers de quelques paramètres avancés.


Puissant et expressif

Spécifications

Bardé de technologies maison, l'iFi Audio Neo iDSD 2 est également une ode aux composants haut de gamme - une philosophie qui permet un renouvellement constant des appareils de la marque. Nous pouvons notamment souligner une augmentation considérable de la puissance de sortie par rapport au premier Neo iDSD : 5551 mW contre 1040 mW (sous 32 ohms). À l'écoute, cette puissance et cette richesse sonore sont évidentes. Le Neo iDSD 2 développe une grande énergie et un excellent sens du détail. De plus, il s'adapte aussi bien aux casques monstrueusement énergivores qu'aux écouteurs les plus sensibles, via ses trois positions de gain. En revanche, la création d'iFi Audio n'est pas enthousiasmante à tous les niveaux. Le Neo iDSD 2 délivre en effet une sonorité teintée d'une petite brillance. Cette remarque, avant tout valable pour l'amplification casque (le mode préampli Hifi est parfaitement neutre), va de pair avec une scène sonore certes profonde, mais pas d'une ampleur fabuleuse. Nous avons affaire à un équipement aux qualités haut de gamme, qui plaira immanquablement à ceux qui désirent un son dynamique et énergique, quitte à sacrifier un peu de neutralité et d'aération. Ce choix sonore légèrement incongru nous semble toutefois assez étrange, puisqu'il n'apporte pas un véritable plus en matière de musicalité.

•Type : DAC/ampli casque/préampli •Châssis en aluminium •DAC Burr-Brown •Horloge iFi Audio GMT Contrôleur USB XMOS à 16 cœurs Compatibilité : PCM 32 bits/768 kHz, DSD512, MQA •Entrées numériques : USB-B format SuperSpeed, optique, RCA S/PDIF, BNC pour horloge externe, Bluetooth (AptX Lossless, AptX Adaptive, AptX, LDAC, LHDC/HWA, AAC, SBC) •Entrée analogique : Ligne sur jack 3,5 mm •Sorties analogiques : RCA (fixe ou variable), XLR (fixe ou variable), prise casque jack 6,35 mm (asymétrique), prise casque jack 4,4 mm (symétrique) •Puissance de sortie sur prise jack 4,4 mm : 5551 mW sous 32 ohms, 650 mW sous 600 ohms •Puissance de sortie prise jack 6,35 mm : 2832 mW sous 32 ohms, 184 mW sous 600 ohms •Niveau de sortie RCA fixe : 2,2 V •Niveau de sortie RCA variable : 10,5 V max •Niveau de sortie XLR fixe : 4,4 V •Niveau de sortie XLR variable : 19,5 V max •Rapport signal/bruit (pas de précision de mesure) : 120 dB •DHT + bruit (pas de précision de mesure) : <0,0015% •Inclus : câble RCA, câble USB, adaptateur jack 3,5 mm vers jack 6,35 mm, télécommande, alimentation, socle en aluminium •Dimensions : 214 x 41 x 158 mm •Poids : 916 g

En résumé Par sa très belle conception, son ergonomie efficace, son format peu encombrant et les nombreuses fonctions qu'il assure, l'iFi Audio Neo iDSD 2 reste une valeur sûre parmi les DAC/amplis casque haut de gamme à prix abordable. Tous ces avantages peuvent toutefois trouver leur limite dans la sonorité de l’appareil, très technique, et qui ne plaira pas à tous les audiophiles.

Notre avis Construction

Équipement

Performances

Musicalité

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TEST

TAGA HARMONY

TCD-50

550 €

Taga Harmony est une marque polonaise d'appareils Hifi qui cul�ve à la fois un esprit totalement audiophile et des tarifs accessibles. Comme nous le soulignions lors de précédents ar�cles, sa produc�on ne cesse de s'améliorer. Elle excelle dans le domaine des amplis intégrés stéréo, mais pas uniquement. Son nouveau lecteur de CD, Taga TCD-50, nous a par�culièrement séduits. par Pierre Stemmelin

Si le CD-Audio n'est plus le support phare de la musique depuis longtemps, coincé entre le streaming, les fichiers audio Hi-res et le revival du vinyle, il n'en reste pas moins toujours d'actualité et utilisé par de nombreux audiophiles. On peut aussi arguer que lorsqu'on réécoute de nombreuses fois le même morceau ou album, son coût environnemental et pécuniaire à partir d'un CDAudio peut devenir moindre qu'en utilisant le streaming. L'offre en matière de lecteurs CD audiophiles étant de moins en moins fournie, il est donc heureux d'y voir arriver une nouvelle référence, surtout si elle est de qualité ainsi qu'abordable

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comme semble d'emblée l'être le Taga Harmony TCD-50.

Une construction d'un grand classicisme, mais parfaitement dans les règles de l'art avec même quelques touches techniques Le lecteur TCD-50 de Taga Hamony paraît être, dès le premier contact, un appareil fort qualitatif et d'un grand classicisme. Il possède un solide châssis en tôle, relativement profond. Sa façade est un panneau d'aluminium brossé au centre duquel prend place le tiroir de la mécanique CD, elle aussi


habillée d'une plaque d'aluminium, surmontant un afficheur bien lisible indiquant le numéro de piste et le temps de lecture. L'ensemble est parfaitement usiné, ajusté et arrondi, sans bords tranchants. Les boutons de commandes sont bien repérés. Ils ont un contact franc. Il n'y a aucune faute de finition ni d'assemblage. L'appareil est livré avec une télécommande en plastique, pour le coup un peu moins classe, mais tout à fait fonctionnelle. Les fonctions de l'appareil sont très simples. Sur la droite de la façade, on dispose de cinq touches : éjection/fermeture du tiroir, play/pause, stop, sauts de plages. À gauche, sont présents une prise casque mini-jack et son réglage de volume, ainsi que le bouton de veille. La télécommande se contente d'ajouter des modes de répétitions (plage, disque entier, segment A-B) ainsi que l'avance et le retour en accéléré. À l'arrière, deux sorties numériques (coaxiale et optique) et deux sorties analogiques (RCA et XLR) sont disponibles. Les prises sont en métal usiné dans la masse et plaquées or. Mais le plus remarquable est à l'intérieur. En soulevant le capot, nous avons été très positivement surpris par la qualité de réalisation. Nous n'avons pas affaire à une coquille vide. L'étage d'alimentation est sérieusement filtré et utilise un beau transformateur toroïdal de 35 watts. La mécanique de lecture est avant tout conçue pour lire les CD-Audio et non faire de l'informatique. Elle ressemble beaucoup à une Teac CD-5020. Les étages de traitement du signal sont implantés sur un circuit en verre époxy de grande qualité. La conversion se fait à partir d'une excellente puce ESS Sabre (ES9018K2M). Les étages de sorties, ceux sur XLR (réellement symétriques) et ceux sur RCA (asymétriques), sont indépendants. Ils emploient des amplis op Texas Instruments N5532 et beaucoup de composants de surface.

Un son d'une grande richesse À l'écoute, nous pouvons dire sans détour que nous avons trouvé le Taga Harmony TCD-50 particulièrement convaincant. Par rapport à certaines sources numériques de référence, généralement bien plus chères, sa restitution n'atteint pas tout à fait la même ampleur ni autant de filé et de délicatesse dans l'aigu. Mais, ses performances sont globalement excellentes et il ne dépareillera pas, même dans un système Hifi très haut gamme. Pour notre part, nous l'avons principalement testé en liaison avec un ampli Primare I25 et des enceintes Kelinac KEL 704 MG, raccordés en modulation RCA par des Real Cable CA1801. Nous avons tout

particulièrement apprécié sa justesse, difficile à prendre en défaut. Il n'a pas de personnalité marquée, mais ne manque absolument pas de talent. Son équilibre tonal est d'une grande neutralité. Le son est franc, dynamique, très propre. La bande passante est relativement large. Les basses sont fermes et les aigus sont précis tandis que le médium est aéré et détaillé. Mais surtout, et c'est ce qui est le plus important en termes de musicalité, l'ensemble est d'une rare cohérence, d'une grande fluidité, d'un grand naturel. Aucun registre ne semble en avant au détriment des autres. Tous les détails sont bien là, sans pour autant se faire trop remarquer. Le Taga Harmony TCD-50 fait partie de ces électroniques Hifi, pas si courantes que ça, très polyvalentes, à l'aise sur tous les styles d'enregistrements et qui s'effacent devant la musique.

En résumé Le Taga Harmony TCD-50 est un lecteur de CDAudio tout ce qu'il y a de plus classique et académique dans ses fonctions, très simple et évident à utiliser. Mais, positionné à un tarif relativement abordable, il est d'une excellente qualité de réalisation pour son prix, se traduisant à l'écoute par un son juste et serein.

Spécifications •Type : lecteur de CD-Audio •Supports acceptés : CD, CD-R, CD-RW •Sorties numériques : optique Toslink, coaxiale RCA •Sorties analogiques : asymétrique RCA, symétrique XLR •Puissance de la sortie casque : 30 mW sous 32 ohms, 50 mW sous 600 ohms •DHT : <0.005% (pondération A) à 1 kHz 0 dBFS •Rapport signal/bruit : >110 dBA •Diaphonie : <-100 dB à 1 kHz •Consommation max./veille : 35/0,5 watts •Dimensions : 43 x 7 x 32 cm •Poids : 5,3 kg

Notre avis Construction

Fonctions

Performances

Musicalité

ON-mag >> 2023-6 71


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