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Le Palais, un chef-d’œuvre de l’Art déco à valoriser

LE PALAIS : UNE HISTOIRE RICHE ET MOUVEMENTEE

Le Palais de la Porte Dorée a été construit à l’occasion de l’Exposition coloniale internationale de 1931. Sa vocation première fut d’être un musée des colonies, devant représenter les territoires, l’histoire de la conquête coloniale et son incidence sur les arts. L’Aquarium tropical a également été créé pour l’Exposition, afin de présenter la faune aquatique des colonies.

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Le Palais a changé plusieurs fois d’affectation. En 1990, il devient le Musée national des arts d’Afrique et d’Océanie, avec pour mission la conservation des témoignages de l’histoire coloniale et la diffusion des arts non occidentaux. Ses collections ont été transférées au musée du quai Branly, inauguré en 2006. Depuis 2007, le Palais abrite le Musée national de l’histoire de l’immigration.

En 1987, le caractère artistique et historique du bâtiment est reconnu et protégé : le Palais est inscrit au titre des monuments historiques. Certaines parties sont même classées, notamment les façades, le hall d’honneur, les salons et la salle des fêtes, devenue le Forum.

LE BAS-RELIEF DE LA FAÇADE, « TAPISSERIE DE PIERRE »

Le bas-relief de 1 130 m2 donne à voir les apports économiques des colonies à la métropole. De part et d’autre de la France, figurée sous les traits de l’Abondance, sont exaltées les richesses coloniales de l’Asie et de l’Afrique, de Madagascar, des Antilles et de l’Océanie. Le bas-relief a été réalisé en moins de deux ans par le sculpteur Alfred Auguste Janniot et deux associés.

À une iconographie traditionnelle et à un style évoquant des sources antiques (Assyrie, Égypte), s’ajoutent des éléments modernes (ports de France, aéroport du Bourget). Cette œuvre unique en son genre témoigne d’une vision volontairement idéalisée de l’exploitation économique des colonies.

© Pascal Lemaître © Lorenzö

LA FRESQUE INTERIEURE, CONTREPOINT DE LA FAÇADE

La fresque réalisée par Pierre Ducos de la Haille et ses élèves des Beaux-Arts s’étend sur l’intégralité du mur de l’ancienne salle des fêtes. Elle illustre les apports de la France aux colonies. De part et d’autre d’une scène centrale représentant la France et les cinq continents, huit grandes allégories ponctuent les différentes scènes montrant les bienfaits de la colonisation : agriculture moderne, commerce, transports, hygiène, santé…

MOBILIERS ET FERRONNERIES : TOUS LES GRANDS NOMS DE L’ART DECO

Selon la volonté du maréchal Lyautey et de l’architecte Albert Laprade, le chantier du Palais réunit les grandes figures de l’Art déco : Jacques-Émile Ruhlmann signe le mobilier du salon Paul Reynaud, dédié à l’Afrique, et Eugène Printz celui du salon Lyautey, consacré à l’Asie. On doit à Raymond Subes les luminaires du grand hall et la grille de l’entresol. Les ferronneries ont été confiées à Edgar Brandt pour la façade et à Gilbert Poillerat pour la partie nord. Les commanditaires ont aussi fait appel à un pionnier du style moderniste, Jean Prouvé, pour la grille du portail.

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