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Carey Mulligan Catherine Zeta-Jones Rosamund Pike

Spécial Mode Les tendances de l’automne

Le Guide très parisien: expos, restos, bars, concerts

P A L A C E S C O P E N °

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8 6 Lifestyle, mode, art et création à Paris




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Sommaire

86 Automne

2021

La Météo des Modes 14. La mode vertueuse. Tarot mania. Indigo écolo.

Nouvelles matières. Années 1980, le retour. 16. Et la mode devint virtuelle. Talents

22. Carey Mulligan

«Ces nouvelles séries, faites par des femmes sur des femmes rebelles, sont ce qu’il y a de plus novateur et excitant».

26. Catherine Zeta-Jones «Je me sens plus actrice de théâtre que de cinéma ou de télévision».

30. Rosamund Pike «Jouer le rôle d’une femme qu’on devrait détester mais qu’on ne peut s’empêcher d’admirer était trop tentant». 33. Olivia Rodrigo. Comète pop. 34. Valentine Colasante. Destin d’étoile. 35. Marie Perbost. Voix royale. 36. Des gens que j’aime…agnès b.

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Sommaire

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Special mode

38. Nuit&jour

Photographies Will & Joan. 60. Benjamin Benmoyal. «Je réutilise des bandes magnétiques VHS des dessins animés de mon enfance pour en faire des tissus». Carnets de Mode Les tendances de l’automne. 62. Des minis ultra-courtes très glamour. 68. Des mailles de toutes les formes. 72. Des transparences pleines d’audace. 76. Des blousons, des manteaux et des doudounes. 82. Des couleurs sur tous les tons. 86. Des tartans pour tous les styles. 90. Beatrice Rana. Magicienne du piano.

LE GUIDE TRÈS PARISIEN 92. Galeries & Musées 98. Restos & Bars

101. Giuseppe Cutraro. Champion du monde de pizza. 102. Musiques & Fêtes 106. Envies & Plaisirs

106. Les artisans d’exception qui ont

eu la mission de restaurer les douze apôtres de Notre-Dame 126. Kwerk. Vive le workstyle! 128. Boutiques & Adresses 130. Où trouver votre magazine-cadeau. PA L AC E SCO P E

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ISSN 1955-9380 Dépôt légal à parution


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Rédaction Magazine édité par la société PalacePresse. Gérant Claude Maggiori R É DA C T I O N 64rue Tiquetonne, 75002 Paris. 0144882494 palace@palacepresse.com Directeur de la Rédaction, Directeur de la Création Claude Maggiori Rédactrice en chef, Rédactrice en chef Mode Anne Delalandre Mise en page, Chromie et Retouches images Nader Kassem English Texts Tom Ridgway. Secrétariat de Rédaction Philippe Bottini. Rédactrice digitale Alice Ernult Assistante de Rédaction Sandra Hirth contact@palacepresse.com Ont collaboré à la Rédaction: Anne Delalandre, Alice de Chirac, Sabine Euverte, Patricia Khenouna, Sandra Hirth, Philippe Latil, Claude Maggiori, Sandra Serpero, Patrick Thévenin, Nadine Vasseur, Ellen Willer Juliette Michaud correspondante à Los Angeles. Photographies: Matthew Brookes, Horst Diekgerdes, Simon Fowler, Sam Jones, India Lange, Jean-Baptiste Millot, Richard Phibbs, Patrick Swirc, Will and Joan PUBLICITÉ. Palace Presse. 64 rue Tiquetonne, 75002 Paris 0144882494 Directrice commerciale:Marianne Tran 0620997757 I M P R I M E R I E . Imprimé en France -Roto France Impression- Lognes (77) Gravure Nader Kassem. Suivi fabrication Annick Torrès/Rivages Tous les papiers utilisés dans cet ouvrage sont issus de forêts gérées durablement, labélisés 100% PEFC, ayant un Ptot de 0,01. Photographie de couverture:Richard Phibbs / Trunk Archive Carey Mulligan porte une robe Saint Laurent et des bijoux Bvlgari. (Photographie retouchée)

Making of

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e couple de photographes Will & Joan a réalisé, au bois de Vincennes, notre série mode Nuit&jour. «Tout a commencé pour nous en feuilletant un magazine de mode: j’ai reconnecté avec des souvenirs de ma jeunesse, avec le rêve que ces images représentaient pour moi: l’esthétisme, la beauté, la perfection, dit Will. Aujourd’hui, nous ne faisons pas de la photographie de mode, nous faisons notre photographie avec des vêtements et des mannequins. Plus que de mettre en valeur les vêtements, nous préférons leur donner du sens.» La série Nuit&jour tente de montrer des images d’une séduction nouvelle. «Nous avons voulu proposer des façons d’être sexy avec des vêtements couvrants, épais et fluides… Nous avons apprécié de travailler avec Coline Peyrot, la styliste, qui a su trouver des variations dans les looks sans tomber dans une idée préconçue du sexy. Nous venons de l’art contemporain et nous avons gardé l’idée d’installations dans nos photographies. Les néons et la couleur rouge sont très graphiques et apportent une part d’étrangeté que nous aimons beaucoup. Honest, le mannequin, a un physique longiligne, peu de formes, ce qui nous a aidés à nous éloigner des clichés du glamour pulpeux. Elle a aussi des expressions très variées qui vont de la douceur à la grande détermination. Cela nous a permis d’éviter de tomber dans les habituels yeux de biche, regards langoureux et bouches ourlées que l’imaginaire collectif attribue trop souvent au sexy.» Propos recueillis par A N N E

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DELALANDRE


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La meteo des Modes

L’observatoire des tendances d’ ELLEN WILLER

et PIERRE-

FRANÇOIS LE LOUËT

La mode vertueuse S

Tarot mania

ensible aux attentes des générations récentes, la mode aussi se lasse de l’ultra-consommation, se souhaite vertueuse et voit dans l’upcycling et le recycling le chemin vers sa rédemption. Retisser de vieux tee-shirts, récupérer des déchets de tissus pour leur donner une seconde vie, remettre en vente des stocks invendus en les transformant, en les rebrodant, en les réinventant: plus rien ne se jette, tout se recrée. Le «sustainable» est partout et au-dessus de tout. Tout le monde y va de sa façon unique et personnelle d’adhérer à ce mouvement collectif qui est une véritable lame de fond, de Jacquemus, qui emballait ses bouquets de fleurs de chutes de tissus de ses collections, à La Redoute, avec son nouveau service Reboucle, en passant par les vénérables souliers Weston. Mais la mode ne doit pas oublier sa fonction: donner envie et faire rêver. Etre désirable, tout simplement. Et pour cela y mettre la main, et l’âme, et l’humain. Des marques les plus artisanales au plus industrielles. La créatrice de la marque Bode, située à Brooklyn, rachète en vintage sur les marchés locaux des vêtements anciens, s’efforce d’en connaître la provenance exacte et l’époque, puis les rebrode et les retravaille à la main, en respectant les techniques et les styles d’origine. Une seconde vie comme un hommage à la première. Nikerecycle ses ballons de baskets en demandant à des jeunes créateurs de les réinventer en vêtements, en sacs, en wallets…

Fashion is finally catching on: customers are tired of overconsumption and looking to recycle, upcycle and reuse. So, catalogue giantLa Redoutehas launchedLa Reboucle, an online second-hand marketplace,J.M. Westonhas launched Weston Vintage, which allows customers to give back their old shoes, which are then restored and sold on, and New Yorkbased label Bodetakes vintage fabrics and clothes, and lovingly transforms them into handmade luxury menswear.

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e tarot devient tendance. Il stimule l’imagination des créateurs dans tous les domaines, y compris la mode. Il y a quelques mois, dans l’esprit de Christian Dior, lui-même convaincu d’ouvrir sa maison de couture par une cartomancienne, Maria Grazia Chiuricréait pour Diorune collection inspirée du tarot avec foulards en soie, pulls, bombers, tandis que l’éditeur Taschenrééditait le jeu dessiné par Salvador Dalí en 1984. L’Etoile, la Roue de la Fortune et la Tempérance sont rejointes par d’autres symboles propres à chaque marque: Louis Vuittonlançait Méteoreen septembre dernier, puis Etoile Filanteen ce début d’année; Chanelmultiplie les exercices autour du Lion, emblème iconique de la maison et signe astral de sa fondatrice Gabrielle.Besoin d’un peu de magie dans ce monde âpre, et d’émotion intense, et de poésie? Tarot cards and astrology are inspiring designers and houses. For Dior’s most recent haute couture show, Le Château de tarot, Maria Grazia Chiuribased her collection based upon the cards of a tarot deck; Louis Vuitton’s latest perfumes wereMétéoreand Étoile Filante(shooting star); and Chanelhas been putting the lion center stage across its lines.

Indigo écolo

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’indigo véhicule une philosophie de la société. Cette couleur, extraite de l’indigotier, incarne l’uniforme, le bleu de travail. Toile de tissu indigo, le jean est une pièce de mode portée dans le monde entier. Pour une utilisation plus vertueuse, la start-up Pili, lancée par une designer-biologiste, planche sur des encres écologiques grâce à des molécules colorantes issues de bactéries. Et de grands acteurs de la filière se mobilisent autour de l’initiative Jeans Redesignde la Fondation Ellen MacArthur. Thanks to jeans, the color indigo is everywhere, but the dyes needed to produce it can be harmful to the environment. French start-up Pili has created a solution that uses enzymes placed into bacteria to produce pigments.

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La Meteo des Modes

Dedans dehors

Nouvelles matières L

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ucune surprise à cela: des mois de pandémie ont conduit à brouiller les frontières entre l’extérieur et l’intérieur, et la mode acte évidemment ce phénomène, en proposant énormément de vêtements réputés d’intérieur à porter à l’extérieur. Les Américains appellent ça l’«outimacy», et ce n’est pas si nouveau, quand on voit le nombre de pyjamas, kimonos et peignoirs portés en ville. Ce qui l’est plus, peut-être, c’est le contraire: des vêtements de ville qu’on porte à présent chez soi, dans des matières plus souples, plus confort. Et c’est aussi le goût pris pendant cette période pour des vêtements faits pour se sentir à l’aise. Ainsi, le workwear mute en douceur: les formes s’amplifient, les coupes s’adoucissent, ce qui était en gabardine raide ou en denim rêche est désormais revisité en beau lainage cachemire ou en coton satiné.

e textile, les tissus, eux aussi connaîtront leur avant-après la période de pandémie. Une prise de conscience collective sur la nécessité non seulement vertueuse, mais vitale, de respecter le non-humain, l’animal, l’insecte et le climat, les étoffes seront elles aussi le support de ce mouvement de fond. C’est ainsi que naissent des soieries ahimsa, qui voient le jour sans la mort des vers à soie. On verra aussi l’avènement de matières végétales issues de feuilles, de tiges, d’écorces, façonnées avec autant de respect que de soin. Des matières suaves, d’une douceur addictive, pour combler le besoin de contact réconfortant. La mode et les métiers d’art s’emparent de matériaux peu utilisés jusque-là : la paille, pour les collections hommes et femmes d’Emma Bruschi, les déchets plastiques fondus et remodelés pour les fleurs extraordinaires de William Amor… De même pour les couleurs, que l’on veut nature autant que naturelles : les tissus sont teints sans produits chimiques, avec des pelures d’oignon, des céréales broyées, des fleurs séchées… A l’exact opposé, il faut signaler l’initiative insensée de HyperStealth Biotechnology. A une époque où l’on cherche à la fois à être sous le feu des projecteurs et à s’en extraire, la capacité à se rendre invisible fait rêver. Le super-pouvoir d’invisibilité, de tout temps recherché, est touché du doigt par cette société canadienne spécialisée dans le camouflage militaire, avec le Quantum Stealth. Aussi fin qu’une fine feuille de Plexiglas, il dévie la trajectoire lumineuse par un procédé de lentilles et trompe l’œil par illusion d’optique. Neutre en consommation d’énergie et peu coûteux à produire, le Quantum Stealth peut aussi bien cacher un bâtiment, un véhicule qu’une personne… Qu’en fera la mode ?

The months of lockdowns have changed how we dress: being comfortable now matters more than ever. Fashion has responded with workwear arriving with looser cuts, more generous shapes and softer materials, as rigid gabardine and raw denim are replaced by cashmere and satiny cotton.

Années1980, le retour

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ugler s’invite au Musée des arts décoratifs dès cette rentrée, et la silhouette qu’il a contribué à créer revient en force. Epaules larges, allure conquérante, le vêtement comme une carapace, une armure qui protège et rend invincible. C’est aussi la chevalerie qui est convoquée, avec ses fauconniers et son esthétique médiévale. Elle porte avec elle tout un imaginaire baroque: soie, satin, panne de velours, le noir et l’or, la fourrure, fausse bien sûr, les bijoux, des tenues de dandys, hommes et femmes, à peine réinterprétées pour le jour.

Fabrics are changing and becoming more respectful of our world and its living organisms. There is ahimsa silk, for example, which follows the ahimsa principle of not hurting living creatures and does see the silkworms killed. Other fabrics are being made from leaves, twigs and bark, as well as straw (Emma Bruschi) and recycled plastic (William Amor’s extraordinary flowers). Then there’s Hyperstealth Biotechnology’s Quantum Stealth, a Plexiglas-like material that makes anything behind it invisible. Now what could fashion do with that?

With a major retrospective this fall at the Musée des Arts Décoratifs in Paris, Thierry Mugler is back in the spotlight (where he liked to be). It’s perfect timing as his signature wild aesthetic (and those wide shoulders) are having a

Pierre-François Le Louët

est président de l’agence NellyRodi.

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La Meteo des Modes

Et la mode devint

virtuelle

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our la générationZ, jeunes gens nés après l’an 2000, cette dernière tranche des millennials, la mode tend à devenir virtuelle, conquérant jeux vidéo et réseaux sociaux. Cette génération adore habiller ses avatars de gamer avec des marques de luxe et poster des photos rhabillées d’un extraordinaire vestiaire numérique sur Instagram. La cyberfashion explose ! «Le point de bascule se situe en 2019, quand Louis Vuitton a déboulé dans le jeu vidéo en créant des tenues, appelées des “skins”, pour des personnages de League of Legend, le jeu vidéo le plus regardé au monde», explique Ambre Venissac, directrice marketing mode-beauté chez Carlin, l’un des plus importants bureaux de tendances parisiens. Nicolas Ghesquière, le DA de Louis Vuitton, proposera dans la foulée, avec Riot Games, éditeur du jeu, une collection inédite comprenant pantalons, leggings, sweats, tee-shirts, chaussures et accessoires. «Pour la générationZ, le jeu vidéo est devenu un véritable média, et, pour les marques de luxe, c’est donc le meilleur moyen de toucher cette nouvelle cible, poursuit Ambre Venissac. La pandémie a accéléré ce virage digital des marques, répondant à la digitalisation de nos vies confinées.» Gucci et Louboutin avec l’application Zepetonou Balenciaga avec Afterworld. TheAge of Tomorrow, son jeu vidéo présentant la collection hiver 2021-2022, créent une nouvelle expérience pour le consommateur, partageant avec lui un moment émotionnellement fort. Le monde digital est un formidable espace de liberté et de créativité: il invente avec son vestiaire numérique un “prêt-àporter non portable” mais renoue aussi avec l’essence même de la mode : exprimer sa personnalité par sa façon de

s’habiller. «Un membre sur trois de cette génération considère que la version la plus authentique de lui-même est sa version virtuelle, détaille Ambre Venissac. Donc, dans un jeu vidéo, “upgrader” sa représentation, son avatar, avec des produits de luxe est très important par rapport à sa communauté. C’est ce même “moi virtuel” qui est mis en scène sur les réseaux sociaux grâce à des vêtements-pixels.» En juin dernier, sur la plateforme Roblox, un sac digital Dionysus de Gucci s’est vendu 4115dollars, alors que sa version physique coûte 3400dollars, preuve du potentiel des objets numériques. La créatrice russe Alena Akhmadullina vient de fêter ses 20ans de mode avec une collection capsule 3D futuriste. De nouvelles marques inventent une nouvelle mode : DressX,TheFabricant, Tribute Brand, Carlingsou Auroboros. A coups de pixels, elles créent des vêtements séduisants, extraordinaires, sans limites, libérés des contraintes du réel: une cyberfashion éclatante à porter sur InstaPA L AC E SCO P E

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La Meteo des Modes

gram ou Snapchat pour jouer avec les plus beaux looks et récolter les précieux likes ! Sur le site dressx.com, la cliente achète une robe... qu’elle ne recevra jamais. A la place, après avoir téléchargé et envoyé une photo d’elle en pied, cette fashionista recevra la même photo, parfaitement “habillée” de sa nouvelle robe virtuelle. Ne lui reste plus qu’à faire sensation sur les réseaux! Plusieurs dizaines de marques sont ainsi présentes sur DressX,dont l’une des plus réputées,TheFabricant, du designer Kerry Murphy. Un vaste choix de vêtements virtuels pour briller… virtuellement ! P H I L I P P E L A T I L “The tipping point came in 2019,” says Ambre Venissac at Carlin, a Paris-based trend agency, “when Louis Vuitton created outfits – or skins – for characters in League of Legends, the most popular video game in the world.” Designed by Vuitton’s womenswear designer Nicolas Ghesquière, the collection of virtual clothing clothed players’ avatars – and showed brands that they could reach new online markets. Other brands have since issued virtual collections; for example, a digital version of Gucci’s Dionysus bag featured on the Roblox platform recently sold for $4,115 – over $600 more than the real-life version. There are now even new brands that only exist online. At Dress X, for example, over 20 designers offer digital clothing: simply buy your item, upload a photo of yourself and a few days later you receive an Instagram-ready image of you wearing your purchase. PA L AC E SCO P E

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Des vêtements séduisants, extraordinaires, sans limites, libérés des contraintes du réel.




Ta l e n t s

Carey Mulligan n 2005 sortOrgueil et préjugés de Joe Wright, vivier de jeunes actrices anglaises devenues aujourd’hui incontournables. Parmi elles, Rosamund Pike, Keira Knightley et Carey Mulligan, qui vont devenir très proches et se retrouver cinq ans plus tard dans Auprès de moi toujours, de Mark Romanek. Mais, au lieu de suivre une ascension fulgurante comme celle de son amie Keira, la fausse ingénue Carey trace son chemin doucement, mais sûrement, passant avec autant de tact que d’aplomb de rôles de muses et d’amoureuses à ceux de frondeuses, chez Michael Mann, Baz Luhrmann et les frères Coen. Volant la vedette à Leonardo DiCaprio dans Gatsby le magnifique, à Ryan Gosling dans Drive, à Michael Fassbender dansShame… Jusqu’à ce rôle étourdissant de justicière dans Promising Young Woman, d’Emerald Fennell, pour lequel, malgré sa performance choc et sa robe Valentino d’un jaune éclatant le jour de la cérémonie, elle n’a pas décroché l’Oscar. Et c’est peut-être tant mieux ! Car c’est son mélange de fraîcheur et d’indépendance, son côté nomade qui nous séduit tant chez Carey Mulligan, 35ans, maman de deux jeunes enfants et épouse du musicien Marcus Mumford. D’autant que tous ses prochains films lui assurent un avenir en or. Gros plan sur celle qui est déjà, pour nous, l’une des actrices gagnantes de l’année.

Promising Young Woman a été un virage ?

Oui. Nous avons tourné le film en avril 2019, puis il y a eu l’arrêt du monde, mais je savais que nous avions réussi quelque chose de très fort: un personnage féminin vraiVotre carrière s’accélère… On vous a revue dernièrement riche et surprenant; un film qui marchait sur la corde ment sur Netflix avec Ralph Fiennes dans TheDig… raide, à mi-chemin entre comédie et tragédie, humour noir CAREY MULLIGAN. Les projets viennent plus vite à moi. et ce petit côté surréaliste qui vous accompagne durant tout Des films originaux comme TheDig ne se refusent pas. J’en ai plusieurs «J’adore faire le film. Pas de l’horreur, mais presque, comme un truc magique à découvrir. Au début, je ne savais même pas sur le feu, dont Spaceman, avec partie de ce courant qui comment aborder le scénario. Adam Driver, Fingernails, produit renvoie au par Cate Blanchett, un de mes Vous étiez amie avec Emerald Fenell, à qui cinéma modèles. Et je tourne à New York on doit la série Killing Eve, n’est-ce pas ? hollywoodans Maestro, de et avec Bradley Nous avions tourné ensemble dans un épisode de télévision dien des Cooper, qui tient le rôle du comanglaise sur Agatha Christie, puisque Emerald est aussi années 1930, actrice (c’est la Camilla de The Crown), et j’adore le festival positeur et chef d’orchestre Leoquand les nard Bernstein: je joue sa femme. jubilatoire qu’est Killing Eve. Ces nouvelles séries, Fleabag, femmes Le film demande beaucoup de préKilling Eve, IMay Destroy You, faites entièrement par des en remonparation et de recherches… De femmes sur des femmes rebelles, sont vraiment ce qu’il y a traient aux quoi tenir occupée la mère de deux de plus novateur, excitant et inspirant ces dernières hommes enfants de moins de 5 ans que je années. J’adore faire partie de ce courant qui renvoie au devant et suis.Donc, actuellement, je ne cinéma hollywoodien des années 1930, quand les femmes derrière la cherche rien, je laisse venir… en remontraient aux hommes devant et derrière la caméra.

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Richard Phibbs Trunk Archive. Robe Saint Laurent / boucles d’oreille Bulgari

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«Ces nouvelles séries, faites par des femmes sur des femmes rebelles, sont ce qu’il y a de plus novateur, excitant et inspirant»



Copyright Focus Features

Carey Mulligan en infirmière strip-teaseuse dans «Promising Young Woman», d’Emerald Fennell.

Promising Young Woman met en scène une femme, Cassie, qui venge méthodiquement sa meilleure amie en remontant la filière des hommes qui ont abusé d’elle.

Votre père était directeur d’hôtel. Quel souvenir gardez-vous de votre vie nomade ?

Si je me penche sur mon enfance et revois tous ces hôtels où nous avons vécu, notamment en Allemagne, je m’en souviens comme d’un conte de fées. Cela m’a donné le goût de vivre entourée de plein de gens: le personnel des hôtels faisait partie de ma vie, les femmes de ménage me mettaient dans les chariots de linge pour me balader de chambre en chambre… Dès l’enfance, un élément magique a ensoleillé ma vie.

C’est un personnage à la limite de l’antipathique, mais terriblement libérateur à jouer. A la fois complètement outré et sincère, placé dans un décor pastel et néon, pour mieux faire ressortir la noirceur de son projet, et de toutes ces attitudes abusives contre les femmes vulnérables, cette sinistre culture du viol, tellement normalisée, voire glorifiée parfois. Un personnage qui demande une maturité d’actrice.

Lorsque j’ai tourné Wildlifesous la direction de Paul Dano, je faisais parfois arrêter une scène, au bord des larmes, car je n’y arrivais pas. Paul Dano a encouragé ce bafouillage artistique : «Trouve juste la vérité du moment», disait-il. Ne pas chercher à plaire, mais trouver ce qui fait l’essence d’un personnage à travers ses émotions les plus secrètes. Sur Promising Young Woman, encouragée par Emerald, je me suis enfin laissée aller, j’ai tout essayé sans honte, sans chercher à m’excuser. L’humain n’est ni lisse ni parfait. Mais le rôle n’incite pas à la vengeance contre les hommes. C’est un questionnement sur nos comportements.

«Ne pas chercher à plaire, mais trouver ce qui faitl’essence d’un personnage à travers ses émotions les plus secrètes. Sur Promising Young Woman, je me suis enfin laissée aller, j’ai tout essayé, sans chercher à m’excuser»

Le mouvement #MeeToo a-t-il changé la qualité des rôles pour les femmes à Hollywood ?

J’ai été souvent découragée lorsque j’avais le sentiment d’avoir révélé tous les aspects d’un personnage, d’en avoir révélé les zones «sombres», qui sont les plus intéressantes, et de voir qu’il ne restait rien au montage. Je me suis souvent sentie trahie par les réalisateurs. Mais je vois une différence depuis quelques années dans l’écriture des rôles féminins. Les gens ont compris qu’il y avait une demande pour les films qui explorent différentes facettes de la féminité, sans se contenter de rabâcher les traditionnels archétypes. Pour le reste, je pense avoir toujours été rémunérée de façon juste, je n’ai pas connu de fossé de salaire par rapport à mes partenaires masculins. Je suis pour les codes de conduite qui précisent ce qui est approprié ou non par rapport au harcèlement sexuel. Les abuseurs ne pourront plus dire qu’ils n’étaient pas au courant.

Votre playlist personnelle ?

Tout ce qui est comédie musicale. C’est en allant voir une représentation duRoi et moi, toute gosse, à Londres, que j’ai voulu devenir actrice. Propos recueillis par J U L I E T T E

MICHAUD

Since her debut in Joe Wright’s Pride and Prejudicein 2005, Carey Mulliganhas stolen the screen from some of the industry’s biggest names –Leonardo di Caprio in The Great Gatsby, Ryan Gosling in Drive, Ralph Fiennes in The Dig– with a sort of unassuming panache and quiet authority. Indeed, her recent Oscar-nominated role in Emerald Fennell’s startling Promising Young Woman might appear a departure, one that required all her experience: “When I was directed by Paul Dano in Wildlife, I would sometimes have to stop a scene, because I couldn’t get it right. Paul would say, ‘Just find your moment of truth.’ It was about not trying to please anyone, just finding the essence of the character through my inner feelings. In Promising Young Woman, Emerald encouraged me, and I finally just let go – I tried everything without feeling ashamed or trying to apologize. Cassie was such a joy to play; she’s both completely out there and sincere, in the film’s pastel and neon environment that contrasts with its darkness. But the character isn’t inciting vengeance against men; the film is about questioning behavior.” Mulligan says that the #MeToo has affected the roles being written for women in TV and film: “Series like Fleabag, Killing Eve and I Will Destroy You, made by women, about rebellious women, are the most innovative and inspiring projects of the past few years. People have understood that there’s a demand for projects that explore different facets of femininity, without falling back on stereotypes.”

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{Talents}

Catherine Zeta-Jones

n oublie que cette native du pays de Galles parle couramment français: le fait qu’elle ait commencé au cinéma dans LesMille et Une Nuits (1990), de Philippe de Broca, n’y est pas étranger. Du Masque de Zorroà l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Chicago,de Rob Marshall, cette brune brûlante a travaillé avec les plus exigeants: Steven Soderbergh, Stephen Frears, Steven Spielberg. Elle a donné la réplique à Sean Connery, Brad Pitt, George Clooney, Tom Hanks, Tom Cruise… Comme toutes les stars, elle est passée aux séries. MaisAProdigal Son, que l’on pouvait voir sur TF1, où elle joue un docteur exerçant en prison, ne connaîtra pas de saison 3. Catherine n’ose pas dire que cela l’arrange. Entre la ligne de vêtements et de maquillage qu’elle s’apprête à lancer, ses deux enfants partis à l’université mais rêvant d’être acteurs et son Michael Douglas de mari, revenu après quelques tensions, Catherine Zeta-Jones, 51ans, déborde d’énergie et de joie de vivre. On vous connaît comme l’une des grandes stars d’Hollywood, mais aussi comme vedette de Broadway. Passer à la télévision était une envie ou un mal nécessaire?

«Je me sens encore plus actrice de théâtre que de cinéma ou de télévision»

besoin, c’est moi qui suis juste obsédée. Autrefois, je voulais être décoratrice d’intérieur ; aujourd’hui, c’est la mode et la beauté. Ma fille Carys et moi avons posé ensemble pour Fendi, c’était magique de sentir ce lien entre nous. En quoi votre métier a-t-il influencé votre vie ?

CATHERINE ZETA-JONES. Je n’aurais pas pris seule la déci-

sion de jouer le Docteur Vivian Capshaw et de m’intégrer au casting de AProdigal Son si mon amie Whoopi Goldberg ne m’y avait poussée. Mais je me sens encore plus actrice de théâtre que de cinéma ou de télévision. J’ai commencé dans la comédie musicale Annie lorsque j’avais 12 ans. J’ai apprécié l’esprit de troupe de la télévision, la qualité de l’écriture et l’humour… qui se perd au cinéma. Une des caractéristiques de votre personnage passe… par le ménage!

Névrosée du ménage, ce n’était pas un rôle de composition (Rires). J’adore faire le ménage moi-même, j’ai du mal à déléguer. Michael me demande parfois, alors que je passe la serpillière de façon compulsive, de m’asseoir et d’arrêter de lui donner le tournis… Je ne vois pas de psy, je brique les sols. Nous avons beaucoup de planchers et ils se doivent d’être vraiment très brillants(Rires). Vous venez de créer une ligne de vêtements, vous voilà femme d’affaires, comme d’autres actrices…

Si vous vous entourez de gens compétents, alors vous pouvez vous reposer un peu sur eux. Mais je ne demande jamais à quiconque de faire quelque chose que je ne ferais pas moimême. Je m’amuse beaucoup à jouer à la femme d’affaires. Ma ligne s’appelle Casa Zeta-Jones, avec des prix abordables pour toutes, et, je l’avoue, je force ma fille à utiliser le maquillage pour les yeux que j’ai créé. Elle n’en a pas du tout

Je me souviens avoir interrogé un jour George Clooney sur ses années passées à jouer un médecin dans Urgences. Il m’avait dit que le plus dur était de dire ces longs mots scientifiques comme si c’était une seconde nature, et qu’il se sentait vraiment capable d’opérer quelqu’un. C’est cela, être acteur: avoir un tel aplomb lorsque vous dîtes votre dialogue que personne ne doute une seconde que vous soyez chef dans NoReservations ou épouse d’un riche homme d’affaires impliqué dans une affaire de drogue dans Traffic. Dans A Prodigual Son, je trouvais intéressant de comprendre comment un docteur expérimenté se retrouve à travailler dans un univers carcéral ultra-dangereux, et comment elle trouve son égal en la personne du chirurgien joué par l’excellent Michael Sheen. Vous parlez bien français. Le parliez-vous avec Kirk Douglas, lui aussi francophile?

Surtout avec son épouse, Anne, qui est belge, nous parlons en français. J’ai tant de raisons d’être fière d’être la belle-fille de Kirk Douglas, qui était tellement aimé dans le monde entier, et particulièrement en France, où sa photo se trouve dans tant d’hôtels, de restaurants. Je me revois arriver au magnifique Hôtel du Cap lors d’un Festival de Cannes et tomber sur Kirk en photo géante en train de faire du ski nautique dans un tout petit maillot de bain. Il avait commencé comme lutteur professionnel… il était donc particulièrement athlétique. Quel homme fabuleux et quel destin!

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Horst Diekgerdes / Trunk Archive

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«J’adore faire le ménage moi-même, j’ai du mal à déléguer. Michael me demande parfois, alors que je passe la serpillière de façon compulsive, de m’asseoir et d’arrêter de lui donner le tournis… Je ne vois pas de psy, je brique les sols»


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J’ai eu beaucoup de chance de connaître et d’aimer Kirk Douglas. Pas une seule fois, lorsque nous étions ensemble, il ne manquait une occasion de me dire qu’il m’aimait et que j’étais aussi belle à l’intérieur qu’à l’extérieur… Cet homme me manque beaucoup.

Catherine Zeta-Jones en blouse blanche dans la série «A Prodigal son».

Votre péché mignon?

«J’ai eu beaucoup de chance de connaître et d’aimer Kirk Douglas. Pas une seule fois, lorsque nous étions ensemble, il ne manquait une occasion de me dire qu’il m’aimait et que j’étais aussi belle à l’intérieur qu’à l’extérieur…»

Michael et moi sommes tous deux de grands golfeurs. Mais aussi des drogués à l’info sur internet. Jusqu’à dire : «Faisons un pacte, trouvons un moyen d’arrêter, lançons-nous dans le tricot ou quelque chose comme ça» (Rires). Dégoûté par l’avalanche de haine, d’exagérations et d’hystérie, Michael a contribué à un site qui ne présente que les informations positives dans le monde, et il y en a! Etre informés nous permet surtout de mieux cerner notre activité caritative. Kirk a aidé beaucoup de gens, nous essayons de suivre le chemin qu’il a tracé. On a très envie de vous revoir au cinéma…

Cela arrivera. Je ne presse rien, nous sommes encore dans une période spéciale, dont l’une des leçons à tirer est d’arrêter de nous précipiter sur tout. Pour l’instant, j’ai juste hâte de voir quelle route vont prendre mes enfants, les voir s’élancer à leur tour dans le monde est fascinant.

“Iremember asking George Clooney about his time playing a doctor onERand he told me that the hardest part was saying long scientific words as if it was second nature, but that he actually ended up feeling as if he was capable of operating on someone,” says Catherine ZetaJones. “That’s what being an actor is about: Having enough confidence that when you say your lines nobody will doubt for a second that you’re not a chef as I was in No Reservations or the wife of a rich businessman involved in the drug trade in Traffic. In Prodigal Son” – her current series – “I was interested in understanding how an experienced doctor could end up working in an incredibly dangerous prison environment.” Zeta-Jones also shares an obsession with Dr Vivian Capshaw, her character in that series: cleaning. “I love doing the cleaning myself,” she says. I don’t see a therapist; I polish floors – and we have a lot of floors that all have to be perfectly shiny!” Despite starring in one, Zeta-Jones says that she doesn’t watch TV series. “Even during lockdown, with Michael” – husband Michael Douglas – “we tried various platforms, but it wasn’t our thing. I’d rather watch Martin Scorsese’s King of Comedyor Hal Ashby’s Being There…” Alongside her acting (and cleaning), Zeta-Jones has recently launched an affordable clothing line called Casa Zeta-Jones – “I have so much fun playing businesswoman!” – and says that she’s looking forward to getting in front of the camera, even if she isn’t in a hurry. “One of the lessons of this strange period is not to rush things,” she says. “For the moment, I’m just excited to see which road my kids are going to take – watching them head out into the world is fascinating.”

Michael et vous semblez plus proches que jamais…

Quand les enfants sont partis, je lui ai dit : «Hello, tu te souviens, c’est moi, la fille de Zorro, que tu as rencontrée il y a vingt ans!» (Rires.) Oui, notre mariage, c’est du solide. Peutêtre que cela vient du fait que nous sommes nés le même jour, nous partageons le même anniversaire, mais, attention, pas de la même année!(Rires.) Propos recueillis par J U L I E T T E

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Copyright Fox

Vous regardez des séries?

Non. Même pendant le confinement, Michael et moi avons essayé les plateformes. Certaines montrent ses films, ou les miens, mais ce n’est pas notre truc. Alors qu’autour de nous tous nous disaient: «Il faut absolument que tu regardes telle ou telle série», nous nous sommes plutôt retranchés sur les classiques. Je peux revoir La Valse des pantins, de Martin Scorsese, ou Bienvenue, Mister Chance, de Hal Ashby, sans jamais me lasser. Du coup, on est un peu gênés lorsque nous parlons à nos amis qui ont vu tous les films et séries qu’il faut voir, lu tous les livres qu’il faut lire… et pris le temps en plus de faire du pain maison (Rires).


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Rosamund Pike «Jouer le rôle d’une femme qu’on devrait détester mais qu’on ne peut s’empêcher d’admirer était trop tentant»

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inspirée de faits réels, mais qui est traitée par le réalisateur J Blakeson comme une comédie noire, j’en rêvais. Ce type de rôle est plutôt réservé aux hommes…

Sam Jones / Trunk Archive

lfred Hitchcock aurait adoré cette blonde froide. Révélée dans unJames Bond en agent glacial il y a dixneuf ans, l’Anglaise Rosamund Pike connaît aujourd’hui un embrasement de sa carrière. Marie Curie dans Radioactive, reporter de guerre dans Private War, elle a reçu une nomination à l’Oscar pour son rôle de manipulatrice cruelle dans Gone Girl, de David Fincher. Une veine qu’elle pousse à l’extrême dans I Care a Lot, que l’on peut voir sur Netflix, où elle campe une tutrice légale qui vit sur le dos de patients de maisons de retraite. Avant de nous montrer encore un autre visage dans LaRoue du temps, une série d’heroic fantasy américaine au croisement du Seigneur des anneaux et de Game of Thrones, qui sera diffusée prochainement sur Amazon Prime Video. Rosamund Pike, le feu sous la glace.

Exactement ! Je me souviens, lorsque j’avais vu LeLoup de Wall Street, de Martin Scorsese, de m’être dit : «Mais pourquoi on n’écrit pas ce genre de rôles pour une femme ?» Voir des gens intelligents se comporter très mal peut être vraiment drôle. Les rôles pour les femmes sont toujours reliés à ce qu’on attend d’elles traditionnellement : être un soutien, une mère, gentille, chaleureuse… Jouer le rôle d’une femme qu’on devrait détester mais qu’on ne peut s’empêcher d’admirer était trop tentant. Je voulais repousser les limites, c’était d’autant plus faisable que les victimes de Marla, comme la retraitée jouée par Dianne Wiest, ne sont pas celles qu’on croit. Pousser le bouchon dans une satire très noire permettait de dénoncer l’impunité dont jouissent des personnages qui profitent de leur situation, de façon que je trouvais très originale. J’avais déjà touché à ce jeu de duplicité dans Gone Girl : comprendre la faiblesse des gens, la possibilité de les manipuler tout en restant hermétique à leur détresse. Toute analogie avec la politique est fortuite ! (Rires.) Vous avez fait des comédies, comme Johnny English, vous êtes une Marie Curie impeccable, nous vous avions adoré dans le western Hostiles, aux côtés de Christian Bale… Comment vous préparez-vous à vos rôles ?

Je fais toujours des recherches très poussées pour un film. Pour Hostiles, j’étais portée par l’ambiance. Dans le cas de Marla, qui est un prédateur, j’ai pris comme elle des cours de «spinning», ces cours de vélo d’intérieur hyper hardcore De Meurs un autre jour, aux côtés de Pierce Brosnan, avec la musique à fond, ce que je n’avais jamais fait. ou Orgueil et préjugés, de Joe Wright, au rôle machiavéLorsque vous vous tenez debout sur votre vélo, les bras dans lique de ICare a Lot, jusqu’à devenir la figure de proue une position agressive, avec l’instructeur qui vous d’une série très attendue d’heroic fantasy, comharangue, c’est très animal, avec ment voyez-vous votre parcours d’actrice ? «Mon parcours, l’envie de mordre. Cela m’a beauROSAMUND PIKE. J’ai commencé jeune au théâtre, c’est ma vie, avec coup aidée à comprendre cette je suis issue d’une famille d’artistes (ses parents sont beaucoup de énergie primale. J’ai aussi appris à chanteurs d’opéra, ndlr). Mon parcours, c’est ma vie, travail, d’exigence, retenir mon souffle longtemps pour avec beaucoup de travail, d’exigence, il en faut pour il en faut pour se la scène de l’accident sous l’eau. se faire respecter. Et d’envie. Un rôle aussi vertigifaire respecter» Nous avions prévu de nombreux neux que celui de Marla dans I Care a Lot, une histoire PA L AC E SCO P E

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Copyright Seacia Pavao/Netflix

Rosamund Pike dans la série «I Care a Lot».

plongeurs pour me sortir de là, mais c’était intense. En revanche, durant mes recherches, j’ai appelé plein d’agences de tutelles des personnes âgées pour savoir si de tels abus étaient fréquents: aucune ne m’a répondu… Que peut-on faire aujourd’hui pour mieux respecter les personnes âgées ?

J’aime profondément la culture chinoise, et un des aspects que j’appécie, dans cette culture, c’est justement le respect des aînés et de la sagesse qui les accompagne. J’ai toujours aimé partager et honorer l’expérience des «anciens». Notre société est tellement obsédée par la jeunesse et la nouveauté, nous oublions tout ce que nous pouvons apprendre de l’âge. Les fans de la saga de Robert Jordan, LaRoue du temps, vont bientôt vous découvrir dans son adaptation en série, avec de longs cheveux bruns…

Je n’ai jamais lu ce genre de livres, je n’ai jamais ouvert un Tolkien de ma vie, mais j’avais adoré LeSeigneur des anneaux au cinéma. J’ai aussi aimé la façon dont LaRoue du temps traite de la magie à travers la dualité entre la masculinité et la féminité, dans un monde où les femmes ont un pouvoir dont les hommes ont abusé, et qu’ils ont, du coup, perdu. Moiraine Damodred est un rôle très spécifique, pour lequel j’ai dû me «servir» des énergies de l’univers, les reproduire. C’est justement parce que ce genre est si éloigné de moi que ce rôle m’a autant séduit. Propos recueillis par J U L I E T T E

MICHAUD

«J’ai toujours aimé partager et honorer l’expérience des “anciens”. Notre société est tellement obsédée par la jeunesse et la nouveauté, nous oublions tout ce que nous pouvons apprendre de l’âge»

From her early role as a Bond girl in Die Another Day to her Oscar-nominated turn in Gone Girl to her recent star turn in J. Blakeson’s I Care a Lot, Rosamund Pike’s career has revealed her talents for perfectly updating the Hitchcockian femme fatale – cool, calm, and very, very wicked. The role of Marla, the crooked legal guardian, in I Care a Lot attracted her for a number of reasons: the film is played as a black comedy and is the type of character usually reserved for men: “I remember seeing Martin Scorsese’s The Wolf of Wall Street and thinking, ‘But why don’t they write that type of role for women?’ Seeing smart people behaving very badly can be really funny. Women’s roles are always what we traditionally expect – helper, mother – so playing the part of a woman who you should hate but can’t help liking was too tempting.” She will soon be seen in The Wheel of Time, an adaptation of Robert Jordan’s fantasy series about a magical world. “I’ve never read those sorts of books,” she says, “but I really like the way The Wheel of Time treats magic through the lens of the masculine and feminine, in a world where women have the power. The role of Moiraine Damodred is so different to me that I found it so interesting.”

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ne jolie brune affole les charts: Olivia Rodrigo (que beaucoup aiment qualifier de «nouvelle Taylor Swift») est la première artiste féminine depuis longtemps à avoir deux singles numéro 1 au Bilbord Hot100 américain, issus de son premier album, avec une chanson phénomène, Drivers License, une ballade puissante et mélancolique qui détient le record d’écoutes hebdomadaires sur Spotify Onde et qui cumule à ce jour plus de 1,8milliard de streams sur toutes les plateformes confondues. Et qui sert aussi de musique de fond à des centaines de milliers de chorégraphies sur TikTok… A tout juste 18 ans, la jeune Californienne est une ancienne star

de Disney, rendue célèbre pour son rôle de Paige Olvera dans la série Bizaardvark et de Nini Salazar-Roberts dans la série High School Musical: The Musical. Une personnalité épanouie, saine et fraîche, encore épargnée par les excès et les drames. Début janvier, Olivia a sorti un deuxième album, Sour (sur la couverture, on la voit le visage couvert d’autocollants papillons, étoiles et smileys soleil). Pourtant, toutes ses chansons parlent d’amours amères, de passions fanées, d’histoires tristes, de ruptures noyées de larmes, de cœurs brisés… «J’ai 18ans, répondelle, je trouve naturel que mes chansons parlent de sentiments. Sur quoi suis-je censé écrire? Sur la déclaration d’impôts? Je suis capable de raconter mes problèmes de cœur à un chauffeur de taxi, de partager avec lui mes complexes et ce qui me hante. Je n’ai jamais eu peur de partager des choses très privées avec les gens, c’est ce qui rend l’écriture de chansons si spéciale. J’adore m’asseoir au piano dans ma chambre pour écrire une chanson très triste. C’est vraiment mon truc préféré.»

Olivia

Rodrigo

Comète pop

Photo Instagram

After her first life as a star on the Disney Channel, Olivia Rodrigois already a success in her new one – and she’s still only 18. After the massive hit that was “Driver’s License” – 1.8 billion streams and counting – and a huge first album, Rodrigo is back with a second: Sour. Another collection of sad songs about love (and its lack) and broken hearts, it’s a reflection of Rodrigo’s psyche: “I’m 18. I think it’s natural that my songs are about feelings. What am I supposed to write about? My tax returns?”

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ValentineColasante un rêve de petite fille qui se réalise. Depuis, c’est magique, je danse les uns après les autres tous les plus grands rôles que je rêvais de danser depuis toute petite.» Les rôles phares des ballets chorégraphiés par Noureev n’ont plus de secret pour elle, du Lac des cygnesà Cendrillonet Roméo et Juliettetout récemment. A l’instar de son idole de jeunesse, Marie-Claude Pietragalla, Valentine souhaite cultiver sa différence dans ses interprétations. «Depuis que j’ai été nommée étoile, je cherche ce côté personnel. Qu’est-ce que j’ai envie de raconter ? On cherche à transmettre, à partager des émotions en scène.» Aurélie Dupont, la directrice de la danse, la conseille et l’épaule. Il lui reste une dizaine d’années avant la retraite imposée aux étoiles avec l’envie de se produire autant dans des ballets classiques que des pièces contemporaines. «J’aimerais danser dans LaDame aux caméliasde John Neumeier, sur un medley de musiques de Chopin, et Onéguine, de John Cranko. Recommencer à travailler avec des chorégraphes contemporains me tient à cœur aussi. Il y a un vrai échange en studio, on crée des pièces sur mesure.» C’est avec Pierre Lacotte, «une légende vivante de la danse classique», que Valentine se prépare à l’événement de la rentrée à l’Opéra de Paris : la création du balletLeRouge et le Noir, adapté du roman de Stendhal, sur des musiques de Massenet. «C’est un ballet ambitieux, avec un langage classique, des pantomimes. Pierre Lacotte a conçu la chorégraphie, les décors et les costumes.» A L I C E D E C H I R A C «Le Rouge et le Noir», du 15octobre au 4novembre, «Don Quichotte», du 9décembre au 2janvier, à l’Opéra Bastille.

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ttablée en terrasse à quelques pas de l’Opéra Garnier, Valentine Colasante a troqué le tutu pour une robe légère. Avec une volubilité toute latine, la ballerine parisienne aux origines italiennes revient sur son parcours. Le coup de foudre s’est produit dans sa tendre enfance à un atelier de danse. Puis, Max Bozzoni, ancien danseur étoile, la suit et l’encourage à passer le concours d’entrée de l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris. Elle est admise à 8 ans seulement, puis engagée à 17ans dans le corps de ballet. Elle gravit tous les échelons jusqu’à sa nomination de danseuse étoile, à 28ans, le 5janvier 2018, à l’issue d’une représentation de Don Quichotte. «C’est une grande confiance qu’on vous fait,

Valentine Colasantestarted at the Opéra Garnier in Paris aged 8, joined the company at 17, and was made danseuse étoile at 28. “That trust they put in me was a childhood dream come true,” she explains. “It’s been magical since then; one after the other I’ve danced all the great roles I always dreamed of performing” –Swan Lake, Cinderella, Romeo and Juliet. She would also love to work with more contemporary choreographers because “there’s a real exchange in the studio” and is currently working with Pierre Lacotte on a new adaptation of Stendhal’s Le Rouge et le Noirwith music by Massenet: “Pierre is a living legend, and the piece is so ambitious.”

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Matthew Brookes

Destin d’étoile


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Jean-Baptiste Millot

Marie Perbost’s first album, Une jeunesse à Paris, featured music from classic operas and operettas, and popular songs from the Roaring Twenties. “Debussy and Reynaldo Hahn just sit so well next to cabaret songs,” says the 32-year-old soprano. “I wanted to treat all the songs equally, because there is no ’sub-music.’ I wanted to showcase the French repertoire that I adore. Paris is my birthplace and I wanted to try and capture its magic on record.” She is currently writing an “erotic, feminist recital,” as well as preparing Pamin in The Magic Flute. “What’s great about our job,” she says, “is the sheer variety of projects.”

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album, Unejeunesse à Paris, regroupe des mélodies classiques, des airs d’opérette et des chansons des Années folles. «Debussy et Reynaldo Hahn se répondent merveilleusement à côté de chansons de cabaret. J’avais envie de mettre ce répertoire au même étage, parce qu’il n’y a pas de sous-musique, et aussi de mettre en valeur ce répertoire français que j’adore. Poulenc est mon compositeur préféré, c’est mon berceau. Je suis née à Paris, j’avais envie d’essayer de capter sa magie sur ce disque.» Pour le Réveillon au Frivol’s Club, au Théâtre du Châtelet, retransmis le 31 décembre sur YouTube, elle a interprété J’ai deux amoursetSivous aimez les poitrines. «Je suis en train d’écrire un récital féministe et érotique. Le bonheur de notre métier, c’est cette variété des projets.» Et l’opéra ? «Je suis une soprano lyrique. Le modèle standard de ma voix, c’est Pamina dans LaFlûte enchantée de Mozart.» Elle retrouvera bientôt ce rôle sur scène et travaille tous les grands rôles de Mozart. Un rêve ? Enregistrer Blanche de laForce deDialogues des carmélites,de Poulenc. En attendant, elle nous enchante avec LesNuits d’été de Berlioz, des mélodies composées sur des poèmes de Théophile Gautier.

Marie

Perbost

on Air de la Folie,extrait de Platée, de Rameau, restera dans les mémoires. Lors de la soirée des Victoires de la musique 2020, Marie Perbosts’est déchaînée entre virtuosité musicale et numéro de théâtre ébouriffant. La jeune soprano est consacrée révélation artiste lyrique. «Cette Victoire, c’est un talisman qui m’a permis de pouvoir travailler, d’avoir une exposition pendant l’année terrible qu’on vient de vivre.» Cette fille de musiciens a obtenu tôt la reconnaissance professionnelle en remportant plusieurs prix, dont celui de révélation lyrique Adami en 2016. Son parcours la mène de la Maîtrise de Radio France au Conservatoire de Paris, après un détour par la Sorbonne, où elle étudie l’histoire de l’art et l’archéologie. Elle complète sa formation à l’Académie de l’Opéra de Paris ainsi qu’aux académies du Festival de Salzbourg et du Festival d’Aix-en-Provence. Mais une carrière exclusivement lyrique ne pourrait l’épanouir. Son premier

Voix royale

ALICE DE CHIRAC

«Les Nuits d’été», de Berlioz, à la salle Colonne, le 10 octobre. «Richard Cœur de Lion», de Grétry, à l’Opéra royal de Versailles, du 11 au 14novembre.

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Des gens que j’aime…

agnès b. P

ar elle, ils sont tous allés se faire rhabiller: David Bowie, Alain Bashung, Grand Corps Malade, Raphael, et tous les hommes de Tarantino, dans Reservoir Dogs comme dans Pulp Fiction: « Va dans sa boutique, tu trouveras ce qu’il te faut! » avait-il lancé à sa costumière de Los Angeles. «J’aime bien quand ça se passe comme ça: les histoires naturelles. C’est comme avec Yoko et Sean. Ou les Stones. Pendant leur tournée à Paris, le bordel qu’il y avait dans leur appartement!» se souvient agnès b. en rigolant. Elle a 50ans de mode et d’art derrière elle, un sourire de gamine et la vie en abondance. Forcément, quand il a fallu s’arrêter à cinq personnes, «il en manque plein», s’est-elle plainte à son adorable assistant, en ponctuant du fameux point d’ironie devenu sa marque de fabrique autant que son cardigan pression. 1. SAINTE AGNÈS. «Je commence par sainte Agnès parce que, quand j’ai eu 12-13ans, j’ai commencé à comprendre la vie de ma patronne. J’avais failli m’appeler Sylvie. Mon père a dit: “Non, non, on l’appelle Agnès!” Bon… Donc, cette sainte Agnès, quand j’ai réalisé son histoire… A ses 12-13ans, un homme était amoureux d’elle, elle a prétexté avoir déjà un fiancé (en fait, elle pensait à Jésus). On l’a traînée dans un lupanar, on a essayé de la brûler, mais le feu s’est retourné contre ses bourreaux. On a fini par l’égorger… Ce destin, les premiers chrétiens, tout ça, c’est comme si j’avais une amie de plus, au ciel. Avec une histoire proche de la mienne: j’ai fait une fiction à partir de mon expérience, très jeune, de quelqu’un de beaucoup plus âgé qui m’aimait trop… Voilà pourquoi ce choix. Ensuite, je passe au chevalier de SaintGeorge.» 2. LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGE. «Il y a environ deux ans, j’ai lu sa biographie. Il était le fils de la plus belle esclave et d’un planteur des Antilles qui s’appelait monsieur de Saint-George. Les trois sont arrivés à la cour de Louis XV, et il a eu tellement de talents de toutes sortes – meilleur cavalier, meilleur danseur, meilleur musicien, meilleure épée – qu’à 18-20ans il a été la coqueluche de Versailles. Il était compositeur aussi. A la cour, on jouait Saint-George ou Mozart, c’était dément! Ensuite, au XIXe siècle, comme il était noir, mulâtre, il a été rayé des mémoires, son œuvre musicale est tombée dans l’oubli. Et il y a un petit orchestre dans la région de Versailles qui a repris ses partitions. Je crois que sir William Christie aussi a commencé à le rejouer. C’est un être qui m’a fascinée. Il existe des portraits magnifiques de lui où on voit qu’il met ses cheveux crépus en forme de perruque et, après, il poudre. Plus tard, il s’est battu pour la Révolution. Il a tout fait, en fait. Il a une histoire hyper romanesque, et on sent qu’il avait de la suite dans les idées, et moi, j’aime bien ça… En continuant, j’ai évidemment, pensé à Edouard Glissant.»

3. ÉDOUARD GLISSANT. «Mon grand ami Edouard, que j’adorais, que j’ai connu assez tard, que j’ai surtout écouté parler. C’était un grand poète, un grand philosophe et quelqu’un qui a écrit sur l’esclavage aussi, qui a donné des conférences, entre autres rue Dieu, dans notre endroit, sur la pensée du tremblement, la créolisation du monde... Après avoir enseigné en Louisiane, à New York, et avoir été honoré par les plus grandes universités du monde, il est venu à Paris, puis il n’a plus eu le droit: à 65ans, il paraît qu’on n’est plus bon à enseigner, en France. Donc il est reparti aux Etats-Unis. Alors je lui ai créé une chaire nomade pour qu’il puisse vivre à Paris avec sa femme et son fils.» Une chaire nomade, ça existait déjà? «Non, mais quand je vois la qualité, je me dis qu’il faut l’encourager! J’adore que les choses se fassent. J’avais aussi tourné une petite vidéo sur lui à la Biennale de Venise, montrée cet été en Arles… Après, quelqu’un qui me rappelait mon père, c’était…» 4. LE CAPITAINE HADDOCK. «Mon père, qui était bâtonnier à Versailles, avocat et tout, quelquefois, il buvait trop. Mais il n’était pas le seul: le formidable Capitaine Haddock aussi. C’est pour cette raison que j’aimais particulièrement le Capitaine Haddock. J’adorais les Tintin.» 5. ALAN VEGA. «De là, je passe à Alan Vega. Je l’ai vu en concert plusieurs fois à Paris, il était complètement envoûtant, avec une espèce de colère, une voix exceptionnelle. On en sortait bouleversé, c’était trop beau. Sa femme et son fils ont joué avec lui. Je crois qu’ils ont repris ses morceaux. Il se trouve aussi qu’il avait fait un crucifix avec des bouts de bois assemblés, avec trois-quatre ampoules de couleur, trois fils qui passaient… Cette œuvre m’a touchée, je l’ai trouvé très mystique en même temps que très rustique. Je l’ai achetée. Elle est dans mon livre Je crois en l’âme (Editions Bayard), d’ailleurs. Pour moi, Vega, c’était bien une étoile.» 6. EMILY DICKINSON. «J’ai choisi Emily Dickinson parce que j’ai ce livre-là, ici, un très gros livre de poésie. J’étais dans une librairie, je l’ai ouvert à une page – heureusement qu’on peut faire ça dans les librairies! – et je l’ai découverte. C’était une Américaine du milieu du XIXe siècle, qui vivait à Amherst, elle ne faisait rien qu’écrire. Des choses extraordinaires. Je continue à ouvrir le livre à une page de temps en temps, et c’est un nombre incroyable de maximes, de réflexions, de philosophie. Par exemple: “C’est par la soif qu’on apprend l’eau.” Quand je suis tombée là-dessus, ça m’a tellement laissée rêveuse… Et puis c’était l’époque où Danielle Mitterrand voulait commander de l’eau, on avait fait des bouteilles en plastique avec Starck. L’eau, c’est une chose dont je sais qu’on va manquer. Les années qui viennent, sur la Terre, on va en avoir trop au bord des plages et pas assez dans les puits… Enfin, pour revenir à Emily Dickinson, elle était sauvage. Comme ces grandes écrivaines anglo-saxonnes, comme Virginia Woolf et les autres…»

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Patrick Swirc

7. TEDDY RINER. «Je vais finir sur Teddy Riner parce que c’est un être rare, que j’aime énormément. Je le connais depuis dix ans. Il a eu envie que je l’habille pour la ville. Il a défilé pour moi au bureau avec tous les autres copains, et je l’adore. C’est quelqu’un de tellement clair. C’est ce que je disais tout à l’heure à ma fille: pour moi, Teddy Riner, c’est quelqu’un de clair, comme ses gestes dans le judo. Ils sont précis, instinctifs, honnêtes. C’est mon judoka philosophe aux quatre médailles olympiques (même si la dernière n’est pas celle qu’il espérait). Je me suis réveillée de moi-même à 4heures du matin pour le voir… Il me bouleverse aussi, vraiment. Je l’habille depuis longtemps. » Il y a encore des gens que vous rêvez de rencontrer?«Moi, je vis au jour le jour. On verra bien. Il y en a sûrement que j’aimerais rencontrer, mais je vais aussi en rencontrer d’autres auxquels je n’aurais pas pensé, et c’est ça qui est bien: il y a des gens qu’on ne s’attend pas à aimer et puis finalement, si. Plein.» SABINE EUVERTE

Her 50 years as a fashion icon, art patron, and creative powerhouse mean agnès b. needs no introduction. We asked her for seven people who matter to her. The choice was hard: “There are so many missing!” 1. ST. AGNÈS:“Aged 12 or 13, my patron saint pretended to have a fiancé to ward off an older man – as I did once. They threw her into a brothel, tried to burn her (except the flames didn’t touch her), and finally cut her throat. The destiny of early Christians. With her, I feel like I have another friend, one in heaven.” 2. CHEVALIER DE SAINT-GEORGE:“I’m fascinated by him. The son of a Caribbean planter and a slave, he excelled at everything when he arrived at the court of Louis XV. Musician, swordsman, dancer, and composer. In the 19th century, because he was mixed race, his work was struck from the records, forgotten, but it’s recently been revived. He also fought for the Revolution. He did it all!” 3. ÉDOUARD GLISSANT:“My great friend who I adored and who I listened to, above all. A great poet, philosopher, he taught in Louisiana, New York and then Paris, but aged 65 they said he couldn’t teach in France any longer, so I created a ‘nomadic chair in philosophy’ for him, so he and his family could live in Paris. When you see quality, you have to encourage it!” 4. CAPTAIN HADDOCK:“He reminds me of my father, president of the bar in Versailles, who sometimes drank too much…” 5. ALAN VEGA:“I saw him in concert a few times and he was completely spellbinding. He also made a crucifix with bits of wood and three or four colored bulbs. It spoke to me; I found it both totally mystical and really rustic. So I bought it. To me, Vega is a star.” 6. EMILY DICKINSON:“I discovered her when I was in a bookshop and opened a page in this book. She wrote extraordinary things. I continue to read a page from time to time and the book is full of an incredible number of maxims, thoughts and philosophy. Like, “Water is taught by thirst.” She was wild.” 7. TEDDY RINER:“I will finish with my philosopher judoka with four Olympic medals. He’s a rare being who I love enormously. I’ve known him for about a decade and been dressing him for a long time. He’s someone clear, like his moves in judo: precise, instinctive and honest.” “There are some I’d still love to meet, but I’m also going to meet others I’d never thought about – which is great. There are people you don’t expect to love – and then, you do. Completely.”

Créatrice de mode, d’objets, de films, agnès b., également collectionneuse, a ouvert plusieurs galeries ou lieux dédiés à l’art contemporain, dont La Fab, place Jean-Michel-Basquiat, à Paris. PA L AC E SCO P E

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Robe en crêpe couture, VALENTINO. Bas en nylon, DIM. Derbies compensés en cuir, PRADA. Boucles d’oreilles en or jaune, ANNELISE MICHELSON.


Nuit

& jour

Photographies WILL & JOAN

Direction artistique ANNE DELALANDRE

Stylisme

COLINE PEYROT


Bob «Dior French» en polyuréthane imprimé et manteau en polyuréthane transparent imprimé «Dior Oblique», et bas en nylon, DIOR. Body en dentelle, ERES. Derbies compensés en cuir, PRADA. Boucles d’oreilles en or jaune, ANNELISE MICHELSON.


Photographes: Will & Joan @Denise Directrice artistique: Anne Delalandre Styliste: Coline Peyrot Mannequin: Honest @Makers Maquilleur: Tatsu Yamanaka @Marie-France Thavonekham Agency Coiffeur: Simon Chossier @B Agency Casting : Marie Lévy Assistante lumière: Margot de Saint-Jean Assistante styliste: Camille Carrow


Robe manteau en cuir, TOD’S. Veste en tweed, BA&SH. Culotte en polyamide, CHANTELLE. Cuissardes en cuir, ROGER VIVIER. Boucles d’oreilles en or jaune, ANNELISE MICHELSON.


Manteau en laine, JIL SANDER. Combinaison pantalon en mohair, KENZO. Escarpins en cuir doré, VALENTINO. Boucles d’oreilles créoles en or jaune, GAS BIJOUX.


Blouse zippée en soie et mousseline, jupe en soie et escarpins en tulle et cristaux, GUCCI. Boucles d’oreilles pendantes en or blanc gravé, serties de diamants blancs et perles, BUCCELLATI.



Robe en laine et coton, ACNE STUDIOS. Escarpins en cuir, ROGER VIVIER. Boucles d’oreilles arty en métal doré et strass de couleurs, SAINT LAURENT PAR ANTHONY VACCARELLO.


Chemise en coton, PAUL & JOE. Veste en twill, BALMAIN. Lunettes en acétate, JIMMY FAIRLY. Créoles «Move Romane» en or blanc et diamants, MESSIKA PARIS.


Bonnet en mohair, top en satin et robe en satin, MIU MIU. Pull en laine, DANAMÉ. Chaussettes en nylon, DIM. Derbies compensés en cuir, PRADA.


Robe «Trench Coat» en gabardine stretch, cuissardes en cuir verni, sac panier en faux cuir verni, et boucles d’oreilles en bronze doré et laiton, BALENCIAGA.


Pull sans manches en laine, NOT SHY. Chemise en coton, THE LABEL EDITION. Jupe en résille, DRIES VAN NOTEN X MYTHERESA.COM. Chaussettes en nylon, DIM. Escarpins en cuir, ROGER VIVIER. Collier à chaîne et perles en métal doré et verre, SAINT LAURENT PAR ANTHONY VACCARELLO.



Robe chemise en jacquard, THE ATTICO X MYTHERESA.COM. Robe en coton, PAUL & JOE. Chaussettes en nylon, DIM. Sandales en cuir, ALAÏA. Boucles d’oreilles créoles en or, ZAG BIJOUX.


Veste chasseur en cuir d’agneau, top court en soie mohair, jupe «Georgette» plissée imprimée en soie, bottes hautes «Margaret» en cuir de veau, et lunettes de soleil «Cat Eye» en acétate, CELINE PAR HEDI SLIMANE.


Top en soie et pantalon en laine, PATOU. Boucles d’oreilles pendantes, en or jaune et or blanc gravés, et diamants blancs, bracelet en or jaune et or blanc gravés et diamants blancs, et bague en or jaune et or blanc gravé, diamants blancs et un rubis, BUCCELLATI.




Robe en taffetas, ALEXANDER McQUEEN. Chaussettes en nylon, DIM. Sandales en cuir, ALAÏA. Collier à chaîne et perles en métal doré et verre, SAINT LAURENT PAR ANTHONY VACCARELLO.


Top en soie, FENDI. Créoles en or rose et diamants, collection «Délicatesse», choker en or blanc et diamants, collection «Eclat», choker à pampilles en or blanc et diamants, collection «Sublissime», DJULA.



Benjamin Benmoyal «Je réutilise des bandes magnétiques VHS des dessins animés de mon enfance pour en faire des tissus»


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es voies de la mode sont impénétrables. Rien ne destinait le jeune Franco-Israélien de 30 ans Benjamin Benmoyal, ancien élève d’une prestigieuse école d’ingénieur israélienne et ancien commando parachutiste durant trois ans, à se lancer dans la création. «L’armée m’a permis de mieux me connaître et de comprendre que j’avais envie de travailler de mes mains et de créer quelque chose», raconte le jeune homme, intégré au calendrier officiel de la chambre syndicale de la mode féminine à l’issue de sa première collection. «L’art et le design m’attiraient, mais je ne connaissais rien au monde de la mode, sauf Karl Lagerfeld !» Benjamin Benmoyal s’inscrit à l’année préparatoire de la Central StMartins, la plus grande école de mode au monde. «L’enseignement était pluridisciplinaire et j’ai touché à de nombreux secteurs, style, maille, impression textile… pour finalement choisir la mode. Créer des vêtements est concret, habiller les gens est moins élitiste que de faire de l’art contemporain. La mode touche tout le monde, elle est une forme d’expression de sa personnalité et elle est le reflet de son époque et de la société», explique le créateur. Dès le départ, le jeune homme souhaite créer sa propre marque, mais l’expérience d’une maison de couture s’impose à lui. Il passe ainsi six mois chez Alexander McQueen et encore un semestre chez Hermès. Chez le premier, il admire la créativité mais regrette le manque de moyens financiers, chez le second l’argent coule à flots mais le style le touche moins… «Moralité, pour créer sa marque, il faut les deux : la créativité et le commercial !» lance-t-il. Justement, Benjamin Benmoyal remporte le grand prix Scholarship décerné par LVMH et dispose de 30 000 euros pour se lancer. Il a imaginé un concept original et dans l’air du temps: fabriquer des vête-

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ments en recyclant les anciennes bandes magnétiques audio et vidéo ! «Mon idée était de retrouver la naïveté que j’ai perdue pendant l’armée en réutilisant les bandes magnétiques VHS des dessins animés de mon enfance, symbole pour moi de mon innocence, et d’en faire un tissu.» La dimension upcycling du projet achève de convaincre la maison Malhia Kent, tisseur de Chanel, qui durant un an va travailler gratuitement sur l’industrialisation de ce nouveau tissage, mélange de bandes traitées et de fils de coton ou de polyester recyclés. Le procédé, breveté, aboutit à un tissu inédit, solide, lavable et repassable. En février 2020, Benjamin Benomyal présente sa première collection, It Was Better Tomorrow, inspirée de l’architecture brutaliste. Et les commandes affluent. Mais la pandémie mondiale survient… «Cela a été très dur, tout a été annulé : la production qui était lancée, les commandes de robes pour le Festival de Cannes et plusieurs projets. Mais j’ai continué. Je n’avais pas fait tout cela pour abandonner au moment où cela démarrait. On a galéré mais cela va de mieux en mieux. Je serai à la Fashion Week de septembre avec une collection notamment inspirée des rayures marocaines des haïks. Et des collaborations avec de grandes marques françaises de luxe, pas forcément de mode, sortiront pour le printemps 2022.» En attendant, des caisses de VHS et K7, en provenance de donateurs ou de stocks d’usines, arrivent chaque jour à l’atelier… P H I L I P P E L AT I L


Mini robe bustier, COPERNI.


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Les tendances de l’automne

Haut en viscose, manchons en fourrure de renard, mini-short en laine, ceinture boucle fleur en métal et bijoux en métal doré, SAINT LAURENT PAR ANTHONY VACCARELLO.

Des minis ultracourtes très glamour

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’ultra-court s’impose sans pudeur. Chez Coperni, les robes aux coupes graphiques sont ultramini. «Le thème de cette collection, c’est la nuit qui nous manque depuis un an, la séduction, la fête», a déclaré Sébastien Meyer, fondateur, avec Arnaud Vaillant, de la marque. Un an que nous vivons dans des vêtements confortables, souvent en pyjama. On avait envie que ça brille, donner du plaisir, vendre un peu de rêve. D’où les codes de la nuit: de la dentelle, de la fausse fourrure, des paillettes.» Chez Anthony Vaccarello pour Saint Laurent, les shorts sont ultramini, illuminés par un brocard de soie doré.

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De gauche à droite et de haut en bas: casquette, blouson et cuissardes en cuir et minijupe, COURRÈGES. Pull jacquard laine mélangée, polo ajusté en laine côtelée, minijupe taille basse en cuir de veau métallisé, choker deux trèfles en métal, émail et verre, ceinture à chaîne maillon en métal et strass, escarpins slingback «Viper» en tweed, SAINT LAURENT PAR ANTHONY VACCARELLO. Robe avec col nœud et dentelles, VALENTINO. Robe en cady brodé de cristal, DAVID KOMA.

Maillot de bain une pièce en matière technique et jupe en coton noir, AMI ALEXANDRE MATTIUSSI.

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andis que la mini noire reste un must, des créateurs offrent des versions élégantes et luxueuses. Anthony Vaccarello pour Saint Laurent bouscule les codes bourgeois de la maison et s’inspire du style sauvage et clinquant de Peaches, la musicienne des années 90: une micro-jupe en cuir métallisé couleur or, portée sur des collants semi-opaques. Chez David Koma, une micro-robe bijou, avec des découpes rondes brodées de cristal qui suggèrent les maillons d’une chaîne de diamants. Chez Coperni, la robe ultra-courte aux longues manches, taillée comme un bandeau, dévoile les épaules et les jambes.

Robe veste et débardeur en coton avec fermeture éclair, COPERNI.

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Chemise à plastron, jupe, short et ceinture, ETRO.

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hez Etro, l’utracourt se porte avec élégance et sophistication, dans l’esprit raffiné des collections colorées de la maison italienne. Une micro-jupe spectaculaire, en velours de soie matelassé, ornée de broderies paisley dorées, cintrée à la taille par une imposante ceinture en cuir, largement fendue sur le devant, découvre un micro-short vert foncé en velours. Le tout mis en valeur par des cuissardes noires. La directrice de création Veronica Etro dit s’être inspirée des costumes des ballets russes de Rudolf Noureev, que Gimmo Etro, son père, fondateur de la maison de couture, a collectionnés pendant 30ans.

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Pull en laine certifiée RWS (Responsible Wool Standard), une norme qui garantit le bien-être des moutons et le respect des pâturages, STELLA MCCARTNEY.

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Des mailles sous toutes les formes

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et automne, la maille se réinvente dans une multitude de formes et de volumes. Stella McCartney combine de manière ludique des imprimés psychédéliques et des volumes étonnants qui laissent apparaître la peau. Chez Acne Studios, les silhouettes longilignes aux couleurs pastels monochromes sont en tissus doux et usés. La maille évoque la texture d’un «ours en peluche aimé depuis longtemps». Les animaux en céramique de l’artiste Apollinaria Broche sont portés comme des sacs ou attachés en version miniature aux lanières des chaussures, tandis que de grosses moufles sont tricotées à la main.

Pull en laine, pantalon legging en laine, sandales en cuir, ACNE STUDIOS.

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Robe en maille à nœuds qui accentuent la taille, sac en fausse fourrure et cuissardes en cuir, PORTS 1961.

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our sa première collection de prêt-à-porter pour Fendi, Kim Jones a souhaité célébrer l’élégance italienne, en s’appuyant sur les savoir-faire de la maison et en s’inspirant des garde-robes des cinq sœurs de la famille Fendi: «des femmes intellectuelles qui travaillent dur, et c’est ce que je voulais illustrer». Comme chez Courrèges, l’ensemble est uni et monochrome et laisse apparaître la peau. La maille explore de nouveaux volumes, comme ce top court à manches longues et épaules dénudées, cette combinaison aux jambes très longues et ces manches évasées à larges côtes chez Ports1961.

Echarpe et jumpsuit en maille côtelée, COURRÈGES. Top et jupe fourreau en fil de mohair, cabas oversize, FENDI. PA L AC E SCO P E

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Robe mi-longue en fil de viscose couleur taupe et fibre métallique tressée, FENDI.

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’audacieuses transparences érotisent les collections de cette saison froide. En organza, en dentelle, en voile brodé… et de toutes les couleurs, les transparences permettent tous les jeux de dévoilement, de préférence avec des pièces de lingerie sobres. Chez Fendi, Kim Jones signe sa première collection de prêt-à-porter et veut «incarner le luxe et la féminité». Comme avec cette robe en fibre métallique tressée, cotte de maille légère sur un ensemble noir. Chez Coperni, une mini-robe du soir, transparente, brodée d’une myriade de cristaux se porte à même la peau. Les nuits d’hiver seront résolument hot.

Robe brodée de cristaux, COPERNI.

Des transparences pleines d’audace

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Robe noire en dentelle à épaules en fausse fourrure GIVENCHY.

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es transparences mettent en valeur des jeux de matières. Simples voiles ou dentelles raffinées qui enveloppent les corps avec délicatesse. Pour Matthew M.Williams, le directeur artistique de Givenchy, «la mode est une façon d’être, de ressentir et d’être connecté plutôt qu’un jeu auquel on s’adonne. On cherche presque à monumentaliser le quotidien, à le remplir d’émotion, telle de la musique que l’on porte.» Il réchauffe par un bandeau de fausse fourrure la finesse troublante d’un voile texturé. Pucci et Gucci optent pour des jeux qui mêlent plumes et voiles précieux.

Ci-contre, robe transparente bordée de plumes et de cristaux, legging-bottes, EMILIO PUCCI. En haut, robe en dentelle avec manches en fourrure, GUCCI.

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ièces phares de la saison automne-hiver, les blousons sont courts et surdimensionnés à la fois, et imposent une allure chic et décontractée. Les épaules sont rondes et bouffantes. Louis Vuitton s’est allié à la maison Fornasetti, célèbre pour ses fabuleux dessins, pour créer des imprimés d’inspiration gréco-romaine. Walter Chiapponi, directeur artistique de Tod’s, apporte une touche de modernité à la maison italienne et offre une vision plus minimaliste. Le blouson, d’un bleu azur lumineux, est rembourré et structuré. Des pièces que l’on portera avec style de jour comme de nuit, les mains dans les poches.

Blouson cropped, rembourré, en cuir bleu, TOD’S.

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Giovanni Gianonni.Défilé femme automne-hiver 2021 ©Louis Vuitton–all rights reserved

Des blousons, des manteaux et des doudounes

Blouson en polaire imprimé Louis Vuitton x Fornasetti, robe rebrodée de perles et sequins, tee-shirt en jersey et pantalon en jean, LOUIS VUITTON. PA L AC E SCO P E

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Blouson bomber à capuche détachable, au volume bouillonné et exagéré en cuir marine et pantalon oversize en cuir marine avec boutons bijoux, SCHIAPARELLI.

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vec ses volumes sculpturaux, hors norme, extravagants… certaines collections de l’automne-hiver 20212022 semblent issues d’un autre monde, futuriste ou surréaliste. Chez Schiaparelli, un ensemble tout en cuir aux fermetures bijoux. Une capuche surdimensionnée, bouffante, dessine une silhouette extravagante et chic. Les superhéroïnes de Rick Owens semblent échappées d’une rave couture ou d’un film de science-fiction: un haut, mi-robe, mi-veste, sculptural et majestueux, avec une manche unique et une épaule asymétrique surdimensionnée, qui brille comme du métal.

Veste asymétrique en sequins et bottes en fourrures, RICK OWENS.

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a sensualité est une attitude, et quoi de mieux qu’un beau manteau en fourrure au toucher ultradoux et soyeux pour se sentir belle ? La fourrure, vraie ou fausse, reste un incontournable des collections d’hiver. Conscientes et respectueuses de la cause animale, les maisons développent des fourrures dans des matières toujours plus innovantes. Chez Fendi, le long manteau est frangé d’un côté; chez Ports 1961, il est bicolore, sculptural et dans un esprit hyper cocooning, avec son large col enveloppant; tandis que chez Coperni, il dévoile les épaules: le haut du corps semble surgir d’un superbe cocon blanc immaculé.

A gauche, manteau frangé en vison rasé, FENDI. A droite, manteau en fausse fourrure et cuir, PORTS 1961.

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Manteau blanc en fausse fourrure, COPERNI.

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Des couleurs sur tous les tons

Combinaison en sequins et nylon recyclé, STELLA McCARTNEY.

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A gauche, veste, jupe longue et sac en cuir vegan, CHLOÉ. A droite, pull, legging et gants en laine jacquard extra-fine, PRADA.

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et automne, un festival de couleurs et d’imprimés all over marque le retour à une nouvelle extravagance, le jour et la nuit. Chez Stella McCartney, une combinaison aux allures très seventies avec ses imprimés psychédéliques et ses jambes flare. La créatrice explique avoir voulu cette saison développer «les vertus d’une mode extravagante, excentrique et qui fait rêver». Gabriela Hearst, la nouvelle directrice de création chez Chloé, a utilisé des motifs d’écaille en patchwork ton sur ton. Tandis que chez Prada des motifs géométriques inspirés des années60 pimentent un ensemble ajusté.

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A gauche, combinaison en nylon recyclé et manteau en cachemire, EMILIO PUCCI, A droite, haut cropped brodé de boules dorées, jupe longue, casquette et bijou de nez en diamant, GUCCI.

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leu, jaune, rouge… cet automne-hiver, les couleurs sont vives. Chez Emilio Pucci, des combinaisons moulantes en nylon recyclé enveloppent le corps tout entier: la tête, grâce à une cagoule, jusqu’aux escarpins recouverts de tissu. Gucci, utilise une gamme chromatique vibrante. Felipe Oliveira Baptista, le nouveau directeur de création de Kenzo rend hommage à Kenzo Takada, disparu en 2019: «Il était l’incarnation même de la liberté, de la joie, de la diversité. Cela m’a donné envie de représenter le mouvement, le confort et la liberté. Un look très fort et très actuel. Il a été le premier à le faire.»

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Robe et bottes, KENZO.

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Des tartans pour tous les styles

Costume et blouse avec imprimé escarpins, ROCHAS.

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De gauche à droite et de haut en bas: veste longue en laine et encolure en fausse fourrure, body en tissu stretch, pantaboots en laine, ceinture strass à boucle trèfle et boucles d’oreilles «Chunky» en métal et verre, choker à fleurs en strass et métal, SAINT LAURENT PAR ANTHONY VACCARELLO. Manteau en laine, COURRÈGES. Foulard, manteau, bustier et pantalon, DIOR.

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n attendant avec impatience l’arrivée de la première collection de Charles de Vilmorin, Rochas a décidé de tourner la page avec une collection rétrospective. Cette capsule, créée par l’atelier pour l’automne 2021, s’inspire des pièces et silhouettes iconiques de la maison: le costume en tartan bleu marine et la blouse lavallière évoquent l’élégance de Hélène Rochas. Courrèges propose un ample manteau en tartant noir; Dior décline un total look en tartan rouge et bleu. Chez Saint Laurent, Anthony Vaccarello innove de façon radicale avec un pantaboots en tweed… résoluement sexy.

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Veste col tailleur croisée à double boutonnage et minijupe en vichy de lin et coton. Les manches sont ornées de boutons bijoux «Anatomie», SCHIAPARELLI.

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mprimés automnaux par excellence, tartans et vichys s’imposent, se déclinent en différentes couleurs et s’invitent dans des univers opposés. En noir et blanc chez Schiaparelli, le vichy confère une certaine rigueur, mais, fidèle aux inspirations surréalistes de la maison, il s’enhardit de boutons breloques avec les motifs chers à Elsa Schiaparelli. Chez Zimmermann, l’esprit est seventies: le tartan se décline dans d’audacieux tons caramel. La veste se porte longue et le pantalon large. Natan, la maison de couture belge, propose une version plus classique du tartan avec des teintes rouge, noir et blanc.

A gauche, blouse et costume en tartan «Tempo», ZIMMERMANN. A droite, top en maille, robe en satin et bottes en cuir, NATAN.

Dossier réalisé par A N N E

DELALANDRE

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{Talents}

BeatriceRana

Simon Fowler

Magicienne du piano

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ors de ses débuts avec l’Orchestre de Paris en janvier dernier, ses doigts de fée domptaient le clavier avec une aisance stupéfiante dans le Premier concerto de Tchaïkovski. Privée de public dans la salle, Beatrice Rana avait enflammé les mélomanes en streaming sur Philharmonie Live. A 28ans, cette séduisante Italienne s’impose comme l’une des pianistes les plus prometteuses de sa génération. Le piano a toujours fait partie de sa vie. «Je suis née dans une famille de musiciens. Mes parents sont pianistes. Il était très naturel pour moi d’approcher le piano. J’ai commencé à jouer à 4ans, puis suis entrée à 8ans au conservatoire.» Elle complète ses études à Hanovre en Allemagne et achève son apprentissage à l’Accademia di Santa Cecilia à Rome. Après un premier prix au concours international de Montréal en 2011, sa carrière professionnelle est lancée. Elle a tout juste 18ans. Deux ans plus tard, elle remporte la médaille d’argent et le prix du public à la prestigieuse Van Cliburn Competition. Depuis 2015, elle enregistre exclusivement pour Warner Classics, d’abord le répertoire russe, avec un disque regroupant les concertos de Prokofiev et de Tchaïkovski, sous la direction du maestro Antonio Pappano, puis un monument, les Variations Goldberg de Bach. La presse anglaise récompense les deux opus. La presse française couronne l’album suivant consacré à Stravinski et à Ravel. «Je ne veux pas me limiter à un seul compositeur ou à une seule période. Le répertoire pour le piano est immense. J’aime-

rais explorer davantage Brahms et Schubert.» Son nouvel album est entièrement consacré à Chopin. «C’est un compositeur dont je suis proche ces dernières années. J’ai beaucoup joué les Etudes op.25 en concert. A chaque fois, c’était comme un voyage. J’ai décidé de les coupler aux quatre Scherzi, que j’aime depuis l’enfance. Les Etudes et lesScherzi sont des œuvres incroyablement dramatiques, pleines de contrastes.» Dès que son agenda le permet, la virtuose revient au pays. En 2017, Beatrice fonde le festival de musique de chambre Classiche Forme à Lecce, sa ville natale, dans les Pouilles. «Organiser un festival est très difficile, mais la musique de chambre crée une famille.» ALICE DE CHIRAC

Récital Chopin, Debussy, Stravinski, à la Cité de la musique, le 11octobre. Album: «Chopin, Etudes op. 25, Quatre scherzi» (Warner Classics).

“Both my parents are pianists, so it was natural I would choose it,” says Beatrice Rana. After the conservatory, she studied in Hannover, before finishing her apprenticeship at the Accademia di Santa Cecilia in Rome. In 2011, aged just 18, she won an international prize in Montreal and her professional career was launched. Since 2015, she has released performances of a wide variety of composers, from Prokofiev to Bach, Stravinsky to Schubert. “I don’t want to limit myself to a single composer or period,” says the 28-year-old. “I’d love to dive deeper into Brahms and Schubert.”

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LE GUIDE TRÈS PARISIEN

Galeries&Musées Restos&Bars Concerts&Fêtes Envies&Plaisirs Boutiques &Adresses PA L AC E SCO P E

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GALERIES & M USÉES

La collection Morozov

Icônes de l’art moderne

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ette exposition marque une nouvelle étape dans l’amitié culturelle entre la France et la Russie, poursuivant ainsi une collaboration institutionnelle engagée en 2015 par la Fondation Louis Vuitton. Après la collection Chtchoukine en 2016, il était logique de poursuivre avec la collection Morozov. Les frères Morozov, éminents collectionneurs qui dominèrent la vie culturelle moscovite au tournant des XIXe et XXe siècles, concurrents de Sergueï Chtchoukine, se rendaient régulièrement à Paris pour se fournir en tableaux auprès des plus grands collectionneurs de l’époque, comme Ambroise Vollard ou Paul Durand-Ruel. La collection des deux frères, confisquée et nationalisée en octobre 1918 par les bolcheviks, avant d’être dissoute par Staline en 1948, fut dispersée entre différents musées russes. Pour la première fois, la collection quitte son pays d’origine pour rejoindre Paris, grâce aux prêts exceptionnels du Musée de l’Ermitage. Un fonds varié comprenant, parmi tant d’autres chefs-d’œuvre, dix-sept toiles de Cézanne, le Café de nuitde Van Gogh (qu’il se procure à l’époque pour seulement

7500francs), mais aussi des toiles de Picasso, Matisse, Monet, Signac et des bronzes de Rodin et Maillol... L’exposition se termine par le décor monumental commandé pour la salle de concert de son hôtel particulier par Morozov au nabi Maurice Denis. FONDATION LOUIS VUITTON. La collection Morozov.Icônes de l’art moderne. 8 avenue du MahatmaGandhi, Paris XVIe. Du 22 septembre 2021 au 22 février 2022. Valentin Sérov, «Portrait du collectionneur de la peinture moderne russe et française Ivan Abramovitch Morozov», Moscou, 1910, Galerie Trétiakov, Moscou. Auguste Renoir, «Portrait de Jeanne Samary», Paris, 1877, Musée des beaux-arts Pouchkine, Moscou.Vincent Van Gogh, «La Mer aux Saintes-Maries», 1888, Musée des beaux arts Pouchkine, Moscou. Paul Gauguin, «“Eu haere ia oe (où vas-tu ?)”. La Femme au fruit», Tahiti, 1893, Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg.

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Lars von Trier

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inéaste majeur et controversé, Lars von Trier propose depuis toujours des films empreints d’une forme de radicalité, tant esthétique que thématique. La Galerie Perrotin présente pour la toute première fois en ses murs une exposition qui rassemble deux projets. Le premier : 24œuvres photographiques inédites intitulées ARTvonTRIER, présentées en exclusivité, issues de la filmographie du cinéaste, qui offrent aux visiteurs une réflexion nouvelle sur les scènes emblématiques des films. Le deuxième : Melancholia : The Diamond est une installation multimédia composée d’un diamant travaillé par le réalisateur et une expérience de réalité virtuelle offrant une vue immersive d’une reproduction du même diamant.Cette exposition est conçue à l’initiative d’Anna Lena Vaney. GALERIE PERROTIN. Lars von Trier. 76 rue de Turenne, Paris IIIe. Jusqu’au 2 octobre 2021. «Melancholia : Justice of Ophelia», 2011-2021 ©Lars von Trier and Zentropa Entertainments-ART von Trier, Freeze Frame Gallery, courtesy Perrotin.

Thierry Mugler

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’exposition nous rappelle la place majeure que Thierry Mugler, créateur à l’imaginaire singulier, qui a bouleversé le prêt-à-porter, la haute couture et le parfum, occupe dans le monde de la mode depuis presque cinquante ans. Comme un retour en grâce d’un artiste visionnaire dans la ville où il a connu tous les succès. On redécouvre des pièces iconiques, des looks extravagants, des costumes de scène ainsi que des photographies, vidéos et archives inédites. On pourra aussi admirer ses multiples collaborations artistiques pour des spectacles, des concerts et des films. MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS. Thierry Mugler. Couturissime. 107 rue de Rivoli, Paris Ier. Du 30 septembre 2021 au 24 avril 2022. Collection «Les Insectes», haute couture printemps-été 1997, tailleur en caoutchouc, effet «pneu», collaboration avec Abel Villarreal ©Patrice Stable, Alan Strutt, Yasmin Le Bon (Londres, 1997). Collection «LaChimère», haute couture automne-hiver 1997-1998 ©Alan Strutt, Emma Sjöberg, tournage du vidéoclip de la chanson «Too Funky» de George Michael, Paris, 1992, réalisé par Thierry Mugler. Collection «LesCow-boys», prêt-à-porter printemps-été 1992 ©Patrice Stable.


Galeries & Musées

Georgia O’Keeffe

GaHee Park

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our sa première exposition personnelle en France, GaHee Park explore les potentialités magiques du réel et des rapports humains. Née en 1985 en Corée du Sud, elle décide de partir aux Etats-Unis pour ses études. En quittant son pays, elle met fin à une certaine emprise tant parentale que religieuse. Pleine de désirs, libérée, émancipée, l’artiste illustre une déclaration d’amour à une peinture décomplexée, entre combat et douceur, en tension constante, avec une intimité qui bascule souvent dans l’absurde. GALERIE PERROTIN. GaHee Park. 76 rue de Turenne, Paris IIIe. Jusqu’au 30 septembre 2021.

G

«Woman in a Book», 2021, photo Paul Litherland, courtesy of the artist, Perrotin.

Enfin le cinéma! Arts, images et spectacles en France

À L’Arc de triomphe empaqueté

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n 1961, trois ans après leur rencontre à Paris, Christo et Jeanne-Claude commencent à concevoir et à créer des œuvres temporaires pour l’espace public. L’idée d’empaqueter l’Arc de triomphe voit le jour cette même année. L’équipe Christo et Jeanne-Claude a réaliséL’Arc de triomphe empaquetéselon le vœu de Christo, qui souhaitait la poursuite du projet après sa disparition (survenue le 31mai 2020). Visible pendant seize jours,L’Arc de triomphe empaqueté nécessitera 25000 mètres carrés de tissu recyclable en polypropylène argent bleuté et 3000 mètres de corde rouge de la même matière. L’ARC DE TRIOMPHE EMPAQUETÉ. Place de l’Etoile, Paris VIIIe. Jusqu’ au 3 octobre 2021.

l’aube du XXe siècle, le cinéma est à la fois une manière de s’approprier le monde, les corps et les représentations et une machine et un média. Le parcours proposé par l’exposition est un dialogue entre la production cinématographique française des années 1895-1907 et l’histoire des arts, de l’invention de la photographie aux premières années du XXe siècle. En 1906-1907, la période change: la durée des films s’allonge, les projections se sédentarisent dans des salles et les discours s’institutionnalisent. MUSÉE D’ORSAY. Enfin le cinéma ! Arts, images et spectacles en France (1833-1907). 62 rue de Lille, Paris VIIe. Du 28 septembre 2021 au 16 janvier 2022. Giuseppe De Nittis (1846-1884), «Place des Pyramides», 1875, Paris, Musée d’Orsay ©RmnGrand Palais (Musée d'Orsay)/Hervé Lewandowski.

«Christo in his studio with a preparatory drawing for L’Arc de Triomphe, wrapped» New York City, September 20, 2019, photo Wolfgang Volz ©2019 Christo and Jeanne-Claude Foundation. PA L AC E SCO P E

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eorgia O’Keeffe (1887-1986) est l’une des grandes figures de l’art du XXe siècle et la pionnière de la peinture abstraite «hard edge» dans les années 1960. L’exposition montre de manière chronologique son chemin artistique : de ses premières inspirations des plaines texanes en 1910 aux métropoles et aux paysages ruraux de l’Etat de New York des années 19201930, jusqu’au NouveauMexique, où elle s’établit après la Seconde Guerre mondiale. Cette première rétrospective de son travail en France présente une centaine de peintures, dessins et photographies. CENTRE POMPIDOU. Georgia O’Keeffe. Place Georges-Pompidou, Paris IVe. Jusqu’au 6 décembre 2021. Series «I White&Blue Flower Shapes», 1919 Courtesy Georgia O'Keeffe Museum. Photography: Tim Nighswander/ Imaging4Art © Georgia O’Keeffe Museum/Adagp, Paris, 2021 «Ram’s Head, White Hollyhock-Hills», 1935, Brooklyn Museum, bequest of Edith and Milton Lowenthal (1992.11.28), photo Brooklyn Museum ©Georgia O’Keeffe Museum/Adagp, Paris, 2021.


Botticelli

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Julie Manet

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ille de Berthe Morisot, et nièce d’Edouard Manet, Julie Manet est au cœur du monde impressionniste. Plus d’une centaine de peintures, des sculptures, des pastels, aquarelles et gravures retracent sa vie: Julie petite fille, puis la jeune femme, dans les tableaux de Renoir. Elle fut mariée au peintre Ernest Rouart, qui n’aura de cesse de peindre sa beauté. Femme engagée, Julie Manet s’est battue pour faire reconnaître le travail de sa mère et de son oncle.

otticelli est l’un des peintres les plus connus de la Renaissance italienne, notamment pour deux de ses toiles : La Naissance de Vénus et Le Printemps. Cette rétrospective, centrée sur la seconde moitié du XVe siècle, propose aux amateurs d’art une quarantaine d’œuvres, ainsi que quelques peintures issues de contemporains florentins sur lesquels Botticelli a eu une influence toute particulière. MUSÉE JACQUEMART-ANDRÉ. Botticelli. Artiste et designer. 158 boulevard Haussmann, Paris VIIIe. Jusqu’au 24 janvier 2022. Alessandro Filipepi, dit Botticelli (vers 1445–1510), portrait de jeune femme dit «La Belle Simonetta», vers 1485, Francfort-sur-le-Main, Städel Museum.

MUSÉE MARMOTTAN MONET. Julie Manet.

La mémoire impressionniste. 2 rue Louis-Boilly, Paris XVIe. Du 19 octobre au 20 mars 2022. Ernest Rouart, «Portrait de Julie Manet», coll. particulière ©Christian Baraja SLB.

Chaïm Soutine / Willem de Kooning

S A l’épreuve du végétal

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les regards croisés de Thierry Balanger, Sébastien Camboulive, Pascal Kern et Paul Pouvreau.

LES DOUCHES LA GALERIE.

A l’épreuve du végétal. 5 rue Legouvé, Paris Xe. Jusqu’au 30 octobre 2021. Pascal Kern, «Nature», 1990, triptyque ©Succession Pascal Kern, courtesy Les Douches la Galerie, Paris.

’ils n’ont jamais pu faire connaissance, Willem de Kooning a connu une révélation esthétique en voyant les peintures de Chaïm Soutine. Cette découverte a eu un impact sur la vision picturale du grand peintre américain. L’exposition met en dialogue les univers singuliers de ces deux artistes au travers d’une cinquantaine d’œuvres. Dans les tableaux présentés, on décèle les recherches, les expérimentations et les réflexions qui ont mené à la création d’un genre artistique nouveau. MUSÉE DE L’ORANGERIE. Chaïm Soutine/Willem de Kooning. La peinture incarnée. Jardin des Tuileries, Paris Ier. Jusqu’au 10 janvier 2022. Chaïm Soutine (1893-1943), «Le Village», 1923, Paris,Musée de l’Orangerie ©photo Musée d’Orsay, Rmn–Grand Palais/Hervé Lewandowski. Willem De Kooning (1904 - 1997), «Woman Accabonac», 1966, New York, Whitney Museum of American Art Digital Image ©Whitney Museum of American Art, The Willem de Kooning Foundation/Adagp, Paris 2021. PA L AC E SCO P E

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Georges Wolinski

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rôle, incisif, croqueur passionné des modes et des excès de son époque, témoin engagé pour la liberté et les libertés, le dessinateur Georges Wolinski, assassiné en 2015 dans les locaux de Charlie Hebdo, est célébré par l’Ecole des beaux-arts de Paris. Sont présentés à cette occasion 41 dessins offerts par sa famille. L’ensemble révèle des aspects parfois méconnus de l’œuvre de Wolinski. Les dessins choisis montrent les traces, ratures, corrections, collages, annotations et commentaires qui mettent en évidence le minutieux travail de l’artiste, son exigence, ses techniques complexes, qui contrastent avec un trait apparemment rapide et désinvolte. L’exposition est complétée par un film, LeBeau Pays, projeté tous les mercredis à 18 heures dans l’amphithéâtre du Mûrier. BEAUX-ARTS DE PARIS, CABINET DE DESSINS JEAN-BONNA. Georges

Wolinski. 14 rue Bonaparte, Paris VIe. Jusqu’au 3 octobre. «Répète le si tu es une fleur», 1969 ©Beaux-Arts de Paris.


Vivian Maier

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lle est l’une des plus grandes photographes du XXe siècle,et pourtant Vivian Maier aura passé toute sa vie dans l’ombre. C’est lors de son hospitalisation en 2007, deux ans avant sa mort,que trois hommes achètent une partie de ses biens. Ils vont publier ses photos sur internet, révélant une star de la photographie. L’exposition met en avant des archives inédites, de nouvelles analyses scientifiques sur ses créations, des photographies tirées par l’artiste, des films super 8 jamais montrés, et même certains de ses appareils photo et objets personnels. MUSÉE DU LUXEMBOURG. Vivian Maier. 19 rue de Vaugirard, Paris VIe. Du 15 septembre 2021 au 16 janvier 2022. «Chicago», sans date, 2020 ©Estate of Vivian Maier, courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY.

Robert Mapplethorpe

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’inscrivant dans un cycle d’expositions qui vise à redécouvrir un aspect méconnu de l’œuvre de Robert Mapplethorpe, la galerie invite l’artiste Jean-Marc Bustamante à exprimer son regard personnel sur le photographe américain à travers une sélection d’œuvres qui explorent une facette plus intime de son travail: «Ce sont ces instants que j’ai réunis dans un espace intime de la galerie. Le spectateur devient le destinataire, la partie prenante, le protecteur de cette intimité créée par l’artiste pour des œuvres rares et intemporelles, empreintes d’une grande humanité.» GALERIE THADDAEUS ROPAC. Robert Mapplethorpe. Intérieur Jour. 7 rue Debelleyme, Paris IIIe. Jusqu’au 16 octobre 2021.

Chefs-d’œuvre photographiques du MoMA. La collection Thomas Walther

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e Jeu de Paume et la Fondation Roederer présentent, pour la première fois en France, un ensemble de 230 photographies achetés par le MoMA au collectionneur suisse Thomas Walther. L’exposition montre un ensemble de photographies emblématiques des avantgardes de la première moitié du XXe siècle et met en avant une centaine de photographes, de Berenice Abbott à André Kertész, en passant par Claude Cahun. LE JEU DE PAUME. Chefs-d’œuvre photographiques du MoMA. La collection Thomas Walther. 1 place de la Concorde, Paris VIIIe. Jusqu’au 30 janvier 2022. John Gutmann, «Classe (Marjorie Gestring, championne olympique 1936 de plongeon de haut vol)», 1935, collection Thomas Walther ©2020, TheMuseum of Modern Art, New York/Scala, Florence. Lotte (Charlotte) Beese, «Sans titre (étudiantes des ateliers de tissage du Bauhaus, Dessau)», 1928, collection Thomas Walther, don de Thomas Walther ©The Museum of Modern Art, New York, 2021, pour l’image numérisée.

«Francois, San Francisco», 1976 ©Robert Mapplethorpe

Rubrique «Galeries & Musées» réalisée par PA L AC E SCO P E

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SANDRA HIRTH


Pub.qxp_Palace 20/04/2018 09:46 Page3


R ESTOS & B ARS La Halle aux Grains : un bijou de table ’est au dernier étage de la Bourse de Commerce, joliment transformée en musée par François Pinault, que la famille Bras, triplement étoilée dans son restaurant LeSuquet, nous partage son talent. Comme suspendue dans le ciel, embrassant la rondeur de la coupole, La Halle aux Grains, c’est déjà un lieu extraordinaire, à la vue inoubliable. L’espace imaginé par les frères designers Ronan et Erwan Bouroullec s’affirme dans un décor moderne et minimaliste, se réchauffe de textiles délicats, dessert quatre petits salons privés et signe une atmosphère douce. Une surprise de table révélant aussi et surtout un répertoire inédit de la cuisine de Michel et Sébastien Bras, qui ont trouvé l’inspiration autour des graines afin de rendre hommage à la halle au blé occupant autrefois l’édifice. Des graines dans tous leurs états qui réveillent un légume (champignons de Paris soulignés d’une volée d’avoine cristallisée), épaulent un poisson (lieu jaune glacé à l’orge maltée), animent une viande (cœur de faux-filet de bœuf Aubrac relevé d’un miso de lentilles) et secouent les goûts jusqu’aux desserts : sublime croûte de kasha et de dragées à la chicorée et meringue adoucie d’un lait de coco-riz. Le tout provoque un vif plaisir, grave un style et un moment. LA HALLE AUX GRAINS. Bourse de Commerce, 2 rue de Viarmes, Paris Ier.

© Laurent Dupont

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Le Grand Véfour, nouveau chapitre

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able de légende plantée au cœur des jardins du Palais-Royal, Le Grand Véfour a conservé la splendeur de son décor d’époque mais a changé d’identité en rendant ses étoiles et en se transformant en une maison à vivre. Cet écrin piloté depuis 1990 par le chef Guy Martin a opéré sous sa volonté une mue réjouissante, installant la joie et la convivialité entre ses murs boisés et sur ses terrasses royales. Au menu : le plaisir de goûter à la beauté du jardin dès le matin autour d’un petit-déjeuner servi en élégance. De savourer à l’heure du thé de délicates pâtisseries qui défilent en plateau. Et, bien sûr, d’y déjeuner et d’y dîner en piochant dans une carte mouvante et un semainier des plats gourmets et de tradition comme la terrine de canard aux pistaches, le tourteau croustillant ou encore le poulet de Bresse rôti et sa pomme-purée. Plus spontané, ancré dans l’époque et le plaisir, Le Grand Véfour a fait gagner au plus beau jardin parisien le QG qui lui manquait: un lieu chic et décontracté ouvert 7 jours sur 7. Joie ! LE GRAND VÉFOUR. 17 rue de Beaujolais, Paris Ier. 0142965627.

PA L AC E SCO P E

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Jugaad

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Sophia Van Den Hoek

e chef Manoj Sharma, passé derrière les fourneaux des plus grands restaurants londoniens et auprès d’Akrame Benallal, fait honneur à la cuisine indienne en oubliant les clichés et réveille le genre avec élégance. Une adresse stylée qui affiche un décor vibrant sous la couleur, installe la cuisine au milieu de la salle, déroule un bar boisé et fait savourer des assiettes ennivrées d’épices. A ne pas laisser filer, le «mâcher paturi»: une recette emblématique du golfe du Bengale où le poisson blanc mariné à la moutarde de coco est cuit dans une feuille de bananier. Et aussi les fameux naans faits minute dans les superbes tandoors dorés du restaurant. Pour la soif, une bière maison et des gin tonic servis avec un large choix de topping. Et une bande-son grisante assurée par Maison Sérieuse. JUGAAD. 16 rue Favart, Paris IIe. www.jugaad.paris

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Dubillot

el esprit pour ce nouveau repaire de bons vivants, second temple des fondateurs de la Brasserie Bellanger, Victor&Charly (groupe Nouvelle Garde). Planté dans l’ardente rue Saint-Denis, la Brasserie Dubillot tape dans l’œil avec sa décoration folklorique et ses délicieuses banquettes rétro. Une table pleine d’esprit qui balance des plats d’ultra-tradition mitonnés maison par les chefs Thibaut Darteyreet Baptiste Zwygart, qui se sont offert la crème des produits chinés en circuit court ou direct producteur. La carte propose des plats réconfortants qui rendent hommage au patrimoine hexagonal: œufs mayo, poireaux vinaigrette, tartare de salers et frites allumettes, saucisse aveyronnaise au couteau, côte de bœuf de Salers à la braise et gratin dauphinois, riz au lait, paris-brest, crème brûlée… Un festin qui s’accompagne de bons vins français et d’un service ultra-souriant. BRASSERIE DUBILLOT. 222 rue Saint-Denis Paris IIe.

Bazurto

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Magniv

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ela bouge dans le Sentier! Voilà les rois du cocktail, Benjamin Chicheet Clément Faure, unis pour le meilleur et les saveurs avec le chef israélomarocain Kobi Villot, fondateur de Tavline. Cette table au décor épuré et minéral, construite autour d’un bar magistral et du spectacle de sa cuisine, propose des assiettes épatantes. Ce soir-là, un shawarma d’agneau épicé avec une tehina verte, un crabe flirtant avec des courgettes, du raifort, des noix concassées et arrosé d’huile de ciboulette, des ravioles de langoustine nageant dans un jus de crustacés au thé fakir et une fraîcheur de mille-feuille à l’orange safranée. Le plus ? Un club-bar au sous-sol auréolé d’un plafond hypnotisant pour prolonger la soirée en savourant des cocktails électriques et en se balançant au son de DJ sets. MAGNIV. 37 bis rue du Sentier, Paris IIe. www.magnivrestaurant.fr

e chef Juan Arbelaez célèbre son pays natal, la Colombie, à cette nouvelle adresse festive qui a posé ses couleurs et son atmosphère caliente du côté de la sage rive gauche. Inspirée du Mercado Loco, l’un des joyaux de Carthagène, cette table énergique fait honneur à une cuisine terre-mer explosive au feu de bois. Goûts racés et assaisonnements prononcés enivrent des plats solaires, réveillent le palais et font l’humeur joyeuse ! Ce jour-là, torride ceviche de poisson blanc, bœuf aux effluves fumés et dessert chocolaté fondant auréolé de noisettes. Collant à l’esprit colombien, les cocktails de Bazurto escortent le voyage: ils se savourent à l’envi au bar du rez-de-chaussée habillé de fresques murales ou à l’étage autour des tables en marbre. Une belle surprise d’adresse aussi étonnante que séduisante. BAZURTO.5 rue de l’Ancienne-Comédie , Paris VIe. 0143209222.

Rubrique «Restos & Bars» réalisée par PA L AC E SCO P E

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SANDRA SERPERO


restos & Bars

Les Amis de Messina

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éfenseur d’une cuisine bonne et saine, le chef Ignazio Messina nous offre un aller simple sur sa terre natale dans cette adresse pleine de charme qui explore les saveurs typiques de la Sicile. Dans ce vaste espace où la cuisine est ouverte sur la salle principale, où une farandole de produits italiens annonce le style et le goût, l’atmosphère est décontractéeet le chef et sa brigade balancent des plats pittoresques, simplement bons. Chaque assiette régale et convainc, jusqu’à cette dinguerie de gâteau «della mamma» à la courgette, vanille et crème de mascarpone, spécialité de la maison qui donne des envies d’y revenir encore et encore. LES AMIS DE MESSINA. 81 rue Réaumur, Paris IIe. 0142611373.

Bambini

ouveau projet de la famille Paris Society (Girafe, CoCo, Mun), ce restaurant pleinement joyeux lové dedans-dehors, au pied du Palais de Tokyo, célèbre une Italie heureuse qui enchante et régale. La carte déploie une foule de bonnes choses à partager : arancini, beignets de mozzarella, burrata crémeuse, charcuteries fines, pasta, pizzas et desserts géants, comme les «fat profiteroles» ou le fou tiramisu. Et dans les verres, les classiques italiens réinterprétés, crazy bellini ou spritz tombant à point nommé pour célébrer la vie qui est bien belle par ici ! BAMBINI.13 avenue du Président-Wilson, Paris XVIe. 0140708608.

FESTIVAL ITALIEN

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t de deux pour le gruppo Dalmata ! Déjà installés dans un restau de poche rue Tiquetonne, les fondateurs, Julien et Romain, ont vu cette fois les choses en grand en s’offrant 180m2 dans la vibrante rue de Charonne. Baigné de rose, le décor, aussi kitsch qu’instagrammable, rappelle le faste des restaurants italiens des années 70-80. Une certaine idée du glamour qui s’éprend de boules à facettes, de messages feel good écrits en néons, de plafonds miroir et d’un fantasme de terrasse. Et une carte italienne qui prolonge le plaisir en faisant la part belle aux produits d’exception, rendant hommage à la pizza napolitaine signature de Dalmata, à des recettes transalpines gourmandes comme les arancini au safran, la burrata frite, les spaghettis au pesto ou encore les sicilian ribs, sans oublier des desserts diaboliques. Le tout se balance sur une super bande-son disco et des cocktails pop: carrément un spectacle ! GIORGIO. 21-23 rue de Charonne, Paris XIe. www.gruppodalmata.com

PA L AC E SCO P E

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The Social Food

n restaurant qui nous transporte au large de Naples sur l’île d’Ischia : bienvenue à la nouvelle table solaire de Cyril Lignac. Ischia, avec sa carte délicate et voluptueuse, propose une lecture très personnelle de la cuisine italienne en offrant un tour d’horizon du meilleur de la Botte. Les pâtes fraîches fabriquées sur place tiennent le haut de l’affiche (folles ravioles vertes alle vongole). En entrée, et dans un esprit de partage, carpaccios, pizzette et charcuterie défilent à l’envi, puis arrivent des plats généreux, avant l’entrée des desserts : la panna cotta pistache miel et framboises a fait notre bonheur ce jour-là. Le tout s’arrose de vins français ou italiens. Et audelà de l’assiette, c’est tout le charme de l’île qui émane de la décoration design et chaleureuse imaginée par le duo d’architectes Studio KO, avec tables rondes, salons alcôves, bar de caractère et terrasse végétalisée. Une perle d’adresse à ne pas manquer. ISCHIA. 14 rue Cauchy, Paris XVe. 0145544343.

Giorgio

The Travels Buds

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Ischia

Romain Ricard

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de la pizza qui se déroule chaque année à Naples. Et après cinq participations, j’ai remporté le prix : un rêve s’est alors réalisé.» La recette de son succès, c’est d’abord une pâte légère et alvéolée, plus digeste que celle des pizzas napolitaines classiques. «J’utilise une farine spéciale composée de plusieurs catégories de blés et une technique de pétrissage à l’ancienne. Et je laisse reposer ma pâte de 24 à 48 heures à 18 °C. Quand vous mangez une pizza chez moi, vous n’avez pas mal au ventre !» A cela, ajoutez la qualité et l’audace des garnitures, comme les petits croûtons de pain assaisonnés sur l’une des pizzas : bluffant. Quant à la championne du monde qui lui a valu son titre et parade en tête sur la carte, elle mélange tomates jaunes, jambon de Parme, provolone, mozzarella di bufala, amandes grillées et confiture de figues bio. «Ce qui m’intéresse, c’est de prendre des risques en jouant sur les textures et en mélangeant les saveurs sucrées et salées. Avant, la pizza, c’était plutôt margherita, capriciosa, quatre saisons ; maintenant, le pizzaiolo est un vrai chef de cuisine. Je n’utilise dans mes recettes que des produits de saisons de grande qualité et je cuis les aliments à basse température pour garder leur goût intact.» Et quand on lui demande quel est son rêve, Giuseppe répond en souriant : «Pourquoi pas faire de Pizza Peppe une marque ? Je crois que, lorsqu’on est déterminé à faire quelque chose, rien n’est impossible. Pendant le confinement, j’ai écrit un livre de cuisine en 40 jours avec Marabout ! On m’a toujours dit de rêver en grand, et, jusqu’à présent, ça m’a porté chance.» CASA DI PEPPE. 222 rue SaintJacques, Paris Ve. 0143547868.

Giuseppe Cutraro, champion du monde de pizza

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onsacré champion du monde de pizza 2020, le napolitain Giuseppe Cutraro, déjà à la tête d’une pizzeria place Saint-Blaise dans le XXe arrondissement, a doublé la mise cet été rive gauche, à deux pas du Panthéon avec une nouvelle adresse baptisée Casa di Peppe. A la fois pizzeria, trattoria et épicerie fine, ce nouveau restaurant installe le talent de ce jeune chef ambitieux, porté par l’envie d’offrir le meilleur de la cuisine italienne à sa table et de partager son amour de la pizza : «Enfant, je passais des heures à regarder mon oncle dans sa pizzeria faire de grands gestes avec la pâte dans les mains, et ça me faisait rêver ! Très tôt, j’ai su que je voulais en faire mon métier. A 18ans, j’ai quitté Naples pour New York, où je suis resté douze ans, puis je suis parti à Malte et en Suisse avant de venir à Paris et de rejoindre le groupe Big Mamma en tant que chef exécutif des restaurants. C’est en 2012 que je me suis inscrit pour la première fois au concours de champion du monde


M USIQUES & F ÊTES

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Jane Birkin

otre Jane nationale était faite pour travailler un jour avec Etienne Daho – un des fils spirituels du regretté Gainsbourg –, et cette rencontre au sommet nous a offert l’an dernier Oh! Pardon tu dormais, un des plus beaux disques de Jane. C’est dans l’écrin acoustique fantastique de la Philharmonie que cette dernière viendra présenter la version live de cet album enchanteur et intime sous la direction artistique de Jean-Louis Piérot et Etienne Daho, qui, on ose l’imaginer, devrait rejoindre Jane sur scène pour entamer quelques duos du plus bel effet. À LA PHILHARMONIE, du 17 au 20 septembre.

Clara Luciani

vec la sortie de Cœur, son deuxième album, qui faisait suite au succès hors norme du titre La Grenade, l’ex-membre du groupe LaFemme et aussi compagne d’Alex Kapranos, le chanteur de Franz Ferdinand, a mis tout le monde d’accord, faisant de la légèreté de son album la parfaite bandeson estivale. Avec son mélange de discopop naïve, ses références assumées à Françoise Hardy et France Gall et ses textes gentiment engagés, Clara Luciani aura organisé un véritable hold-up sur la variété française nouvelle génération. Inutile de dire que, pour toutes ces raisons, la tournée promotionnelle qui débute risque fort de frôler la crise d’hystérie de la part des fans de plus en plus nombreux de la nouvelle icône pop française. À L’OLYMPIA, le 17 octobre.

François & The Atlas Mountains

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n une quinzaine d’années, le groupe francobritannique emmené par le leader et chanteur François Marry a instillé sa pop douce-amère et raffinée dans le paysage de la variété française tout en infusant des influences world music, notamment africaines, plus que bienvenues. Pour son dernier album, Banane bleue, composé en solo sans sa bande de musiciens, François est revenu à une formule indie-pop plus simple et dansante avec une sélection de petits tubes dépouillés et mélancoliques, doucement folk et psychédéliques, où la voix de François, délicate et toute en caresses, accomplit des merveilles. AU CENTQUATRE, le 14 octobre.

Alice Moitié

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Myd

x-membre du collectif Club Cheval, qui a redonné au concept de French touch ses lettres de noblesse, petit prodige des boîtes à rythmes et autres synthétiseurs, le valeureux et décomplexé Myd fait désormais route en solo, produisant pour les autres (Brodinski, Theophilus London) ou composant pour lui-même. A l’image de Born a Loser, un premier album feel good encore tout chaud où il mélange sa passion pour les boucles disco filtrées, les samples bien sentis et une certaine idée de la pop californienne sur quatorze titres qui sentent le sable chaud, le dancefloor en fusion et les piscines bleu azur de Los Angeles. À LA GAÎTÉ LYRIQUE, le 28 octobre.


Marcin Kempski

Oklou

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riginaire de Poitiers, passée par des études de piano et de violoncelle, c’est via internet, les logiciels de composition et la découverte du DJ et producteur Agoria que la jeune Marylou Mayniel va choper le virus de l’électronique. Depuis 2014, sa signature sur Nuxxe, le label londonien on ne peut plus hype, ses différentes collaborations (Flavien Berger, Sega Bodega, Krampf…) et Galore une mixtape sortie en 2020 en forme de premier album, Oklou a imposé un univers très personnel et rêveur entre R’n’B aérien, électro contemplative, chuchotements érotiques, touches de folk et atmosphères cotonneuses. Toutes choses qui en font une des valeurs pop sur qui garder un œil ouvert et le bon. AU HASARD LUDIQUE, le 15 octobre.

Mansfield.TYA

Philippe Jarrigeon

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n une vingtaine d’années, le duo Mansfield.TYA, composé de Julia Lanoë (ex de Sexy Sushi et Kompromat) et Carla Pallone, sème ses albums, cinq à ce jour, comme autant de petits cailloux sur la voie d’une pop poétique, racée et minimale mélangeant instruments classiques et synthétiseurs et gravitant autour de thèmes sombres et maléfiques comme la mort, la folie, la disparition ou la tourmente. Revenues à notre bon souvenir avec Monument ordinaire, certainement leur album le plus fascinant et vénéneux à ce jour, Julia et Carla viendront présenter sur scène ce disque hautement addictif qui reste au fil des écoutes désespérément gravé dans notre tête. AU TRIANON, le 21octobre.

Yelle

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epuis 2005 et Je veux te voir, un single sorti de nulle part en réponse au machisme du hip-hop, le duo Yelle, en couple à la ville comme à l’écran, a imposé son électro-pop souriante et sautillante, ses paroles naïves et solaires et ses live absolument renversants un peu partout autour du monde. De retour en force avec L’Ere du Verseau, un quatrième album encensé par la critique et qui dévoile une facette douce-amère de Yelle qu’on ne connaissait pas, le duo entame sa tournée longtemps retardée à cause de l’épidémie de Covid en faisant bien évidemment une escale salutaire à Paris. À LA CIGALE, le 30 septembre.

James The Prophet

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eune Français passionné de hip-hop old school, James The Prophet s’est fait remarquer avec des freestyles qu’il postait sur son Instagram pendant le premier confinement. De racines anglaises par sa mère et américaines par son père, celui dont le flow somptueusement rapide et maîtrisé fait penser à Eminem en a déjà profité pour sortir deux albums de rap gavé de vibes funky et soul qui trahissent sa passion inconsidérée pour les maîtres du game que sont Jay-Z, Biggie ou Nas. À LA MAROQUINERIE,

le 14 octobre.

PA L AC E SCO P E

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Bicep

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Nova Materia

The Notwist

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B

Hervé

elle gueule et chant fougueux, Hervé est la jeune révélation électropop française qui n’en finit pas de rayonner. Il faut reconnaître qu’avec son mélange de rythmes entraînants, ses beaux emprunts au rock anglais, son inspiration puisée chez Daho et son timbre de voix qui fait penser à Bashung (dont il assure une cover, La Peur des mots, impeccable), sans compter une série de clips enjoués, Hervé a tous les atouts en main pour faire exploserlecompteur et faire s’évanouir les jeunesfillesenfleurs. À L’OLYMPIA, le 25 octobre.

es années passent et, depuis une vingtaine d’années, le groupe allemand The Notwist continue d’entretenir la flamme de leur électro-pop empreinte de références rock et jazz enrobée de mélodies mélancoliques et de la voix caressante de Markus Archer. Forts de Vertigo Days, un nouvel album qui venait rompre cinq années de silence, sur lequel on retrouve tout ce qui faisait le charme des Notwist (qui leur a valu d’ailleurs le statut d’être un des groupes préférés de Radiohead), le groupe viendra sur scène distiller sa pop ciselée au millimètre et ses comptines belles à pleurer. AU TRABENDO, le 16 octobre.

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Lala&ce

l aura fallu peu de temps à cette jeune Française d’origine ivoirienne, élevée au rap macho (Biggie, Tupac ou Lil Wayne) par ses frères, pour devenir une des coqueluches préférées des médias branchés français, qui lui prédisent une carrière en or. Avec son R’n’B lent et majestueux, nappé et mélancolique à souhait, sa voix autotunée passant de l’anglais au français avec la même aisance, son flow rauque et lascif, son clip à succès sur deux femmes noires amoureuses (Show Me Love) qui a cartonné sur YouTube, un premier album sorti au printemps classé tout en haut des charts et des tonnes de projets excitants à venir, Lala &ce est d’ores et déjà considérée comme une des meilleures rappeuses de la scène francophone. AU FILE 7, le 2 octobre.

Rubrique «Musiques & Fêtes» réalisée par PA L AC E SCO P E

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Sam Mulvey

x du groupe Panico, qui se débattait dans un rock sale, bruitiste et franc du collier, Caroline Chaspoul et Eduardo Henrique se sont reconvertis en un duo francochilien plutôt versé dans l’électronique expérimentale et les atmosphères psychédéliques. A l’image de Xpujil,leur deuxième album, sorti dans la très respectable collection «Made to Measure» de l’éminent label belge Crammed et basé sur des sons enregistrés en Birmanie, au Chili ou au Mexique. Des textures sonores triturées et ralenties, coupées et collées, et agrémentées de compositions musicales originales qui dessinent un voyage onirique et exalté enregistré en binaural et dont la version live ressemble à un trip acoustique sous acide à la recherche de son moi intérieur. À LA GAÎTÉ LYRIQUE, le 7 octobre.

PAT R I C K T H E V E N I N

Romain Sellier

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eune duo électronique anglais formé il y a quelques années, Bicep a eu la bonne idée de remettre au goût du jour le meilleur de la bande-son des raves anglaises du début des années 1990, avec un premier album éponyme en 2017, classieux et classique, qui s’est classé tout en haut des charts et leur a ouvert la porte des grands festivals qui s’arrachent leurs live survitaminés. Alors que leur deuxième album, Isles, sorti au printemps, a confirmé leur talent insolent, ils se produiront enfin pour un de leurs live réputés dans un Paris qui n’en peut plus d’attendre leur visite. À L’ÉLYSÉE MONTMARTRE, le 31 octobre.


LE GUIDE TRÈS PARISIEN

Le Moulin Rouge vibre à nouveau

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nfin! Le plus célèbre cabaret du monde a réouvert ses portes le 10septembre 2021. Pendant des mois, sur scène, en coulisses, en salle et dans les ateliers d’art, ce sont plus de 450collaborateurs et talents du Moulin Rouge qui se sont mobilisés pour donner tout son faste au spectacle magique de la revue Féerie, déjà vue par plus de 12millions de spectateurs! Les costumiers, plumassiers, brodeurs et bottiers ont travaillé sur les 1000costumes et 800paires de chaussures réalisés sur mesure et avec minutie par les Ateliers du Moulin Rouge. La période de fermeture a permis de réaliser des travaux d’améliorations des espaces scéniques, coulisses et loges: le public retrouvera avec plaisir la salle mythique dans toute sa splendeur. La fête est de retour, les 80artistes dansent à nouveau le plus envoutant French Cancan de la planète, le Moulin Rouge vibre à nouveau: Paris sera toujours Paris!

Réservations: 01 53 09 82 82 www. moulin-rouge.com 82 Bd. de Clichy Paris XVIIIe PA L AC E SCO P E

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E NVIES & P LAISIRS

Les artisans d’exception qui ont eu la mission de restaurer les douze apôtres de Notre-Dame C

’est l’histoire d’un jeune architecte qui répond à une annonce et qui, lors de l’entretien d’embauche, à la question «Que savez-vous faire ?», répond : «Rien.» Coup de chance, c’était la bonne réponse. Il est engagé. Depuis, Antoine Courtoisa fait beaucoup : les Ateliers de Francesont aujourd’hui un groupe international spécialisé dans la restauration du patrimoine et dans l’aménagement et la décoration d’ouvrages d’exception. Composés d’une vingtaine d’entités qui déploient des savoir-faire uniques, ils comptent 1700personnes dans le monde et se sont vu confier la restauration des fabuleuses statues des apôtres de Notre-Dame. Comment tout a commencé ?

J’ai démarré tout petit, en 1991, à l’Atelier Mériguet-Carrère, une entreprise de peinture décorative, de restauration de décors et de dorures, créée en 1960 par Paul Mériguet. Cet homme de bien s’est levé un matin en se disant qu’il n’y avait qu’une seule façon de faire les choses: la meilleure, la plus belle. Une entreprise peut grandir avec ce genre de valeurs ? Cette entreprise travaillait déjà dans

le monde entier pour des clients qui sont, disons, des rois et des reines dans leur domaine. Entre 1991 et 2001, nous l’avons fait croître sans la transformer, sans altérer son image ni sa notoriété. J’aime dire qu’on n’a rien changé. Comment passe-t-on d’une entreprise spécialisée dans la peinture décorative à un groupe international ?

On commence à tisser des liens, à connaître le milieu, à rencontrer des gens dans d’autres corps de métier. On se construit un carnet d’adresses de gens intéressés par ce qu’on fait. On rachète d’autres ateliers qui ont d’autres savoir-faire. Souvent, ils étaient à un stade où celui qui le dirigeait, un homme-orchestre, n’avait pas forcément la bonne personne, non pour le remplacer, mais au moins PA L AC E SCO P E

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pour lui succéder. C’est comme ça que les Ateliers de France se sont peu à peu constitués, avec un dénominateur commun: l’amour du travail bien fait, quel que soit le métier. Nous faisons tout pour que le chemin parcouru soit une fête plutôt qu’un cauchemar. Comment organisez-vous cette fête ? Notre développement est basé sur la main-d’œuvre propre. Dans le bâtiment, dès que c’est possible, on préfère sous-traiter. Nous, dès qu’on croise quelqu’un qui a un savoir-faire, on l’embauche, avant même de savoir si on aura du travail pour lui.

On pense que, quand on a le savoir-faire, on a du travail. Comment se développe-t-on sur des métiers qui ne sont pas, à l’origine, forcément les siens ? Chaque entité

garde son management et son savoir-faire. Chaque usine, chaque atelier restent autonomes, avec des ouvriers qui ne sont pas interchangeables. Quand on fait les plannings, c’est avec le prénom de chaque intervenant, qui a son savoirfaire particulier.

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Comment la Socra, qui fait partie de votre groupe, a-t-elle remporté le chantier des douze apôtres de Notre-Dame ? On leur devait déjà l’archange du Mont-

Saint-Michel, le lion de la place Denfert-Rochereau, les quadriges du Grand Palais… Par un hasard incroyable, les apôtres ont été confiés à la Socra pour restauration en avril 2019, avant l’incendie. C’est sans doute ce qui les a sauvés. Comment s’est déroulée cette restauration ? Les statues, qui mesurent près de 4 mètres de haut, ont été hissées par une grue de 80mètres, puis transportées vers les ateliers

de la Socra, à Marsac-sur-l’Isle, près de Périgueux. Elles ont été débarrassées de leur couleur vert-de-gris, résultat de soixante années d’oxydation et de corrosion. Les parties trop dégradées ont été remplacées par des pièces en fer forgé, puis soudées entre elles, puis isolées par une couche de Téflon… Un microgommage a permis de retrouver le métal sain, de couleur rosée. Puis est intervenu le patineur, une patineuse en l’occurrence, pour donner au métal une belle couleur brun profond, conforme à la patine d’origine.

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discrète. Nous sommes très fiers mais on n’en fait pas trop. Chaque jour, chaque nouveau marché, chaque nouveau chantier, est l’occasion de prouver notre savoir-faire et de préparer l’avenir. C’est pour ça qu’il n’y a pas de petits chantiers ou de petite restauration. Rien n’est à négliger quand on est dans un monde difficile. Nous sommes 1700. Il faut trouver du travail pour tout le monde. Nous avons fait le choix d’intégrer tous ces savoir-faire, et nous n’avons donc pas le choix: il faut du travail, du travail, du travail. Qu’est-ce qui vous plaît dans ce que vous faites ? La chance que nous avons d’entrer et de travailler dans des endroits incroyables, qu’on n’imagine pas, aux quatre coins du monde, que ce soit Notre-Dame, la Grande Arche de la Défense, des palais privés, des édifices publics.... en Ukraine, en Angleterre, aux Etats-Unis, au Moyen-Orient. L’Elysée, Matignon, la Maison-Blanche. C’est nous qui avons fait le bureau d’Obama… Mais ce qui me plaît le plus, c’est l’humain, les équipes, l’ambition commune, l’esprit qui nous anime. Et nous avons plein de jeunes, c’est fabuleux. Comment se passe la transmission ? L’idée, c’est que rien ne se perde. Dans nos métiers, on dit : «Ne pas transmettre, c’est voler.» Au sein de chaque atelier, nous sommes très vigilants sur le fait qu’un ouvrier, un compagnon qui a un savoir-faire particu-

lier, ne parte pas à la retraite sans qu’on lui ait donné l’occasion de transmettre son savoir. C’est une transmission orale, ça ne s’apprend pas seulement à l’école. Est-ce qu’il faut au départ avoir du talent ? Nous n’aimons pas ce mot. Pas de prétention, dans ce qu’on fait. On préfère le travail. Se remettre en question tous les matins, se demander si ce qu’on fait est bien, comment on peut l’améliorer. Et il faut se rappeler que nous sommes au service de gens qui nous font confiance et nous donnent du travail. C’est une chance, c’est un honneur. Un de vos meilleurs souvenirs ? Un palais en Russie, à une heure de Moscou. Nous avons tout fait, tout, jusqu’au décor intérieur. Tous les corps de métiers étaient représentés. C’est un chantier hors du commun, où nous avons pu dérouler notre savoir-faire sans limites. Mais si jamais on ne sait pas faire, on va aller chercher le savoir-faire qui nous manque pour étoffer nos équipes et répondre à la demande.

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Dans ce cas, vous rachetez la société que vous avez fait intervenir ? Pas forcément. Mais ça peut

arriver. On ne se l’interdit pas. En toute chose, on veut le meilleur. Le meilleur peintre, le meilleur menuisier, le meilleur marbrier… La qualité, sous toutes ses formes. Depuis 1960, rien n’a changé. Propos recueillis par E L L E N

WILLER

Photographies copyright Ateliers de France

Vous avez célébré le moment où on vous les a confiées? Non ! Nous étions juste contents, de façon très


«Nous avons la chance de travailler dans des endroits incroyables, aux quatre coins du monde, que ce soit Notre-Dame, la Grande Arche de la Défense, des palais privés, des édifices publics... en Ukraine, en Angleterre, aux Etats-Unis, au MoyenOrient. L’Elysée, Matignon, la MaisonBlanche. C’est nous qui avons fait le bureau d’Obama…»


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Pierres rares

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our célébrer le 20e anniversaire de la collection emblématique Nudo, Pomellato lance cette année deux collections capsules spéciales à Nudo, composées d’aigues-marines transparentes et de grenats pyropes (exclusivité SaintHonoré) d’un rouge profond, deux pierres rares et très convoitées, qui seront disponibles à la boutique de Pomellato, 350 rue Saint-Honoré, à Paris. La capitale française est chère au cœur de Pomellato, car c’est à Paris que la première boutique internationale ouvrit ses portes en 1987, après le flagship à Milan. La palette toujours plus étendue de couleurs et de tailles de pierres précieuses ludiques de Nudo comprend à present de nouvelles bagues et boucles d’oreilles, ainsi qu’un collier lasso avec deux pierres.

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Exceptions horlogères

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aquet Drozest une marque qui s’adresse aux dandys et esthètes amoureux de haute horlogerie. L’histoire débute en 1738 quand Pierre Jaquet-Drozétablit son atelier de montres, pendules, oiseaux chanteurs et automates à La Chaux-de-Fonds, en Suisse. Vingt ans plus tard, l’horloger vend toutes ses pièces au roi d’Espagne, Ferdinand VI, et se lance dans la réalisation de montres animées de grandes complications: tourbillon, répétition des minutes, équation du temps, quantième perpétuel, indication des phases de la lune… Jaquet Droz entre dans l’histoire horlogère. Cette année, pour fêter le 300e anniversaire de la naissance de son fondateur, la marque propose trois nouveautés. La première est une réinterprétation du modèle iconique de Jaquet Droz, la Grande Seconde Moon Anniversary Edition: autour d’une architecture en forme de 8, signature de la Maison, le temps est organisé selon un agencement à nul autre pareil, avec les heures et les minutes décentrées en haut, complétées par une large grande seconde

à 6heures. La montre affiche la phase de lune et se décline en deux versions. Seconde nouveauté de cet automne, la Petite Heure Minute Dragon, une œuvre originale née de la collaboration entre Jaquet Droz et John Howe, le directeur artistique… de la saga du Seigneur des anneaux! Ce garde-temps d’exception met à l’honneur le dragon, animal mythique, incarnation du renouveau perpétuel. La bête tient entre ses griffes une perle lumineuse, dite Perle du Dragon, traditionnellement associée au bonheur, à l’abondance, la sagesse et la connaissance. Enfin, Jaquet Droz dévoile la BirdRepeater 300e Anniversaire, l’une des complications les plus virtuoses de la haute horlogerie: la répétition minute. Cette montre d’exception met en scène un couple de mésanges, symboles du Jura suisse. La Bird Repeaterest capable de sonner heures, quarts et minutes, déclenchant alors huit animations orchestrées autour des mésanges, de leurs petits et d’un œuf qui éclôt. Un sommet de l’art horloger pour encore quelques siècles. P H I L I P P E L A T I L

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Cuir, or et diamants

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alérie Messika a choisi de faire souffler un vent de nouveauté sur sa collection iconique Move, en travaillant un nouveau matériau: le cuir. Cela donne des bracelets colorés et ultra-désirables. Transformables à l’envi, à porter seul ou en accumulation, le bracelet

My Move de la maison Messika se prête à une infinité d’assemblages. Plus de 300combinaisons sont possibles. Le cuir se juxtapose au brillant du diamant blanc, au chatoiement de l’or blanc, rose ou jaune et à la force du titane, naturel, graphite ou anthracite.

L’Hôtel Renaissance ou la maison de campagne rêvée à 10 minutes de Paris

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’Hôtel Renaissance, aux allures de manoir normand, prouve qu’il n’est pas nécessaire de parcourir des kilomètres pour se mettre au vert. Au cœur des 85 hectares de verdure de l’hippodrome de Saint-Cloud, l’hôtel rassemble 110chambres et suites, un parc aquatique avec une piscine de 25mètres, un spa, un golf, des escapades hippiques sur demande et des parties de tennis sur les cours du Paris Country Club. Capable de s’adapter aux envies de chacun, l’Hôtel Renaissance est un petit paradis pour tout genre de célébrations et peut accueillir également des groupes d’entreprises pour des séminaires. Résolument contemporaine, la décoration est signée JeanPhilippe Nuel, tout comme celle du restaurant de l’hôtel, Les Hamptons, qui célèbre une cuisine de marché (authentique), orchestrée par le chef Matthieu Marti, qui prône l’extrême fraîcheur des produits et les circuits courts : «Une cuisine française dans un concept

américain, un sacré challenge! J’ai donc concocté une carte à la fois simple et créative. Si je devais choisir un mot pour la définir, ce serait : “surprenante”.» HÔTEL RENAISSANCE PARIS HIPPODROME DE SAINT-CLOUD.

123 rue du Lieutenant-Colonel-de-Montbrison 92500 RueilMalmaison. Restaurant ouvert le midi et le soir, du mardi au samedi. Réservations au 01 47 77 6492. www.leshamptons.fr

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Tod’s, l’upcycling avec élégance

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élèbre pour ses Gommino, des mocassins à picots cousus main, et sa maroquinerie d’excellence, la maison Tod’s, consciente de ses responsabilités environnementales, lance MOSAIC, une collection de cabas, pochettes et une sélection d’accessoires pour la maison, réalisées à partir de chutes de cuir des précédentes collections. Toutes assemblées à la main en patchwork. Technique qui trouve son origine dans un savoir-faire italien

traditionnel: les femmes qui travaillaient dans les nombreuses usines de cuir de la région des Marches fabriquaient à la main des petits sacs pour les courses au marché à partir des restes de production. La marque réactualise cette coutume en donnant une deuxième vie à des matériaux qui, sinon, seraient perdus en les transformant en objets précieux et désirables, résolument intemporels.

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es lunettes qui font le style et créent une allure! Un design épuré mais élaboré avec soin, moderne et élégant. La marque Peter and May a été fondée en 2012 par Laura LeBihan et Xavier Matrand, qui sont nés et travaillent à Paris. «Nous aimons nous réinventer à chaque collection, puisant l’inspiration du monde et des gens qui nous entourent pour capter l’air du temps», disent-ils.

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oulez-vous vivre une expérience gastronomique, nomade, atypique et artistique ? C’est ce que propose Maison Pépiteavec ses coffrets repas haut de gamme livrés seuls ou avec un service à l’assiette, installés, servis et débarrassés par un maître d’hôtel. La maison est le produit de la rencontre entre trois passionnés de gastronomie, Sonia Dupuis, Lucille Jasmin et Arnaud Dupuis, et deux artistes talentueux, Nicolas Ouchenir et Hugo Matha. Les plats sont réalisés en collaboration avec des chefs de renom, les univers de la table sont réalisés en partenariat avec le label French Cliché, la maison Bernardaud et le studio floral Debeaulieu. Un écrin pour un nouvel art de vivre à la française. PA L AC E SCO P E

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édaï est un nouveau concept de joaillerie, lancé par Stéphane et Jonathan Wulwik, où le créateur de bijoux, c’est vous! L’idée, pouvoir créer sa propre médaille en quelques clics: on choisit la taille, la finition, la chaîne… puis on peut ajouter un mot, une date ou une illustration. Les bijoux, comme ce modèle en or rose et saphirs roses, seront disponibles fin octobre au Bon Marché Rive Gauche.

Etonnants bijoux

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ne bague ToietMoi, en or, d’un côté serti de diamants et de l’autre avec une émeraude, de Susana Martins, créatrice de bijoux contemporains née au Portugal, basée à Dubaï. Connue pour sa passion pour l’époque Art déco, Susana Martins explore dans son travail de création de bijoux les intersections entre architecture et design. «Mes pièces ne visent pas tant l’expression personnelle que la façon dont elles communiquent avec nos sens, notre mémoire, nos émotions et notre corps», dit la créatrice.

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orsque Leïa Khalaf a créé LeïaK. en 2013, elle était encore avocate. Mais sa passion des bijoux a été la plus forte. Ses créations inspirées sont fabriquées à la main dans l’atelier de Beyrouth. Ici, un collier cauri d’Afrique en or avec un diamant et un autre avec une médaille amulette porte-bonheur. PA L AC E SCO P E

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Doux cachemires

uand l’élégant-décontracté et le chicdésinvolte rencontrent le cachemire éthique et responsable, cela donne de délicieux pulls pour les saisons froides. Et la collab la plus douce de l’année entre Ines de La Fressange et la maison Notshy : une collection de «petits pulls en maille d’amour». Sept couleurs exclusives : «Comme une feuille», «Salut l’armée», «Charcoal fumé», «Nuit intense, «Beige cocooning», «Encre noire» ou «Rose la vie»… PA L AC E SCO P E

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vec l’Atelier R&C, l’upcycling monte en gamme! Géraldine Demri, créatrice de Maison R&C, se plonge, avec élégance, dans l’univers de la seconde main: les vestes en jean se customisent à la demande avec des foulards en soie très rares provenant des plus grandes maisons de luxe chinés aux quatre coins du monde, en salle des ventes ou dans des dépôts-vente. Des créations uniques qui conjuguent allure et audace, confort et élégance.

Upcycling haut de gamme

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laudia Ravnbo, fondatrice et directrice artistique de Maison Ravn, présente une nouvelle collection capsule baptisée «Vintage», qui utilise différents types de broderies Bunad Rose sur des foulards Hermès vintage. Les sacs sont disponibles en daim, vinyle et cuir grainé.

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a marque gbyg propose des bijoux qui mettent en valeur les pierres que la créatrice, Géraldine Recknagl, aime chiner. Des pièces uniques, à porter comme des talismans.


L’âme des pierres

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a légende affirme que l’âme pèse 21 grammes : un chiffre qui s’imposait pour baptiser une marque de bijoux spirituels et bienveillants, beaux et colorés. Authentiques et volontairement fantaisie dans leur esthétique, les bijoux Vingt et un grammesn’en sont pas moins de véritables pièces joaillières faites d’or 18 carats et de pierres précieuses et fines telles que la tourmaline, la chrysoprase, la tsavorite ou l’onyx vert, sans oublier les diamantsde couleur, les émeraudes, les rubis et les saphirs. C’est dans la belle boutique de la rue des Saint-Pères que l’on découvre notamment la collection Mala, du nom du chapelet tibétain sur lequel s’égrènent les mantras bouddhistes. Car l’inspiration de Vingt et un grammes, c’est le savoir-faire

artisanal et traditionnel du sous-continent indien en matière de taille des pierres et de patine vieillie. Arrivant de Jaipur, les éléments sont assemblés dans les ateliers de la marque à Toulouse et à Paris par une petite équipe de huit personnes. Montée sur un fil d’or ou sur un jonc, chaque pièce est unique et ressemble à un bijou de famille, transmis de génération en génération. Des colliers et des bracelets faits avec le cœur, abordables, à offrir à tous ceux que l’on aime !

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55 rue des Saints-Pères, Paris VIe. www.vingtetungrammes.fr


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itué à deux pas des célèbres planches de Deauville et du romantique port d’Honfleur, les Manoirs de Tourgévillevous accueillent dans un écrin de verdure au cœur de la campagne Normande. Cet établissement 4étoiles est composé d’une bâtisse principale et de quatre manoirs normands remplis de charme. L’hôtel dispose de 57chambres, dont 35suites. Des triplex avec une cheminée dans le salon, des duplex et suites communicantes dont certaines ont une terrasse privative. Les Manoirs de Tourgéville disposent d’un restaurant bistronomique, le 1899, aux inspirations normandes réinterprétées avec brio dans un esprit moderne et inventif par le chef Emmanuel Andrieu. Pour un moment de détente et de bien-être, l’hôtel est doté d’une piscine intérieure chauffée, d’un espace fitness, d’un sauna, et de trois superbes cabines de relaxation pour une détente absolue. Une salle de cinéma de 50places et également proposée sur réservation. Les Manoirs de Tourgéville, 668 Chemin de l’Orgeuil – Tourgéville, 14800 Deauville www.lesmanoirstourgeveille.com / Instagram: LesManoirsdeTourgeville

Les Manoirs de Tourgéville, Deauville autrement

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amuel François aime la Grèce, l’Italie, et surtout Naples, sa noirceur et ses ossuaires, le baroque et l’extravagance. Il crée des bijoux où le gothique se mêle au romantique. Styliste depuis des années au magazine Numéro, il a commencé à réaliser des bijoux dans les années 1990 pour Martine Sitbon, avant de lancer sa marque éponyme en 2017. Ses créations en bronze émaillé reflètent ses goûts et ses fascinations: des bijoux vanités, des colliers extravagants, des talismans mystérieux, des mini-sculptures émouvantes… des mélanges baroques, toujours superbes. Samuel François est autodidacte, il réalise chacun de ses modèles en cire tel un sculpteur et travaille en direct avec son fondeur d’art et l’artisan qui émaille chacune de ses pièces.

Le goût du

baroque

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©Sofia Sanchez & Mauro Mongiello

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Click&Boat, un yacht en toute simplicité A

vec Click&Boat, réserver un yacht n’a jamais été aussi agréable et finalement si simple. Cette plateforme digitale, qui compte plus de 1 million d’utilisateurs à travers le monde, vous fait bénéficier, pour son offre yacht, d’un conseiller croisière dédié à votre projet sur mesure. Sur place, c’est accompagné d’un équipage professionnel que vous prendrez le large. Réservation simplifiée, prestations haut de gamme, large choix, fiabilité de réserver avec le leader mondial de la location de bateaux : s’offrir l’exceptionnel à bord d’un yacht est à portée de quelques clics. Les clients les plus exigeants privilégient Click&Boat pour s’offrir le luxe du choix. Outre les yachts, il est possible de louer sur la plateforme péniches, catamarans, voiliers et bateaux à moteur dans plus de 50pays tout aussi facilement. «La demande de bateaux se digitalise de plus en plus rapidement», se réjouit Edouard Gorioux, cofondateur de Click&Boat avec son associé Jérémy Bismuth. Quoi de plus dépaysant, de plus libre, que de prendre la mer en suivant ses envies ? Les bateaux sont loués à la journée, pour quelques jours, à la semaine ou plus, pour des sorties loisirs, mais également des événements privés et professionnels. Avec une très grande agilité, Click&Boat, via son site internet ou son application mobile, met en relation les locataires avec les propriétaires professionnels ou particuliers. Les habitués d’une célèbre plateforme de location d’appartements ne seront pas dépaysés, le processus est similaire ! «Avec 40 000 bateaux disponibles dans le monde, nous

sommes les leaders du marché, précise Edouard Gorioux. En France, nous en proposons 10000 et sommes présents dans quasiment tous les ports de plaisance. Tous les types de bateaux sont possibles, de 100 euros à plus de 10 000 euros la journée.» La location, proposée avec équipage ou skipper, permet aux heureux plaisanciers de profiter au mieux des plaisirs de la navigation. De la demi-journée à la croisière au long cours, en Corse ou à Ibiza, sur le canal du Midi ou le lac d’Annecy, Click&Boat répond à un fort besoin d’évasion. L’offre phare de l’été a été la location de catamaran avec skipper: bateau convivial offrant tout le confort d’un petit hôtel flottant. En vogue aussi, la location de péniche. Un type de bateau qui attire un public adepte des vacances au rythme paisible, où la connexion entre l’eau et la terre permet de multiplier les découvertes du terroir. La location d’un yacht avec skipper reste le must pour des vacances de rêve, avec des prestations sur mesure: hôtesses, équipement de plongée, cuisiniers, jet-ski, paddle et même seabob ! P H I L I P P E L AT I L

www.clickandboat.com Application disponible sur le Play Store Google et l’Apple Store.

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es bijoux ludiques et magnétiques. Joy Toledano la créatrice de la marque Mysteryjoy, est une spécialiste du diamant, diplômée de l’école HRD d’Anvers. Consciente des enjeux environnementaux, elle s’est engagée dans une démarche vertueuse: elle propose des diamants de synthèse, qui reprennent toutes les caractéristiques physiques, chimiques et optiques d’un diamant de mine. La créatrice pense chaque bijou comme une histoire, un mystère à découvrir. Les pièces élégantes sont souvent inspirées de l’univers magique des cartes à jouer. En vente sur le site internet: www.mysteryjoy.com et sur rendez-vous au showroom (info@mysteryjoy.com) Instagram: @mysteryjoyjewelry

Bijoux magiques

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isiter le centre Madeleine de l’opérateur parisien de bureaux Kwerkest une expérience troublante mais épanouissante. Car l’impression est celle de pénétrer dans un boutique-hôtel du dernier chic, avec son desk en forme d’œuvre d’art, son hall-salon conçu comme un cocon protecteur et son jeu de lumière unique. Pourtant, cet endroit d’exception empli de sérénité – on peut imaginer dans les étages, en lieu et place des chambres, des bureaux confortables –est un temple du travail où chacun est heureux de se rendre le matin. Ici, la journée est forcément stimulante, créative et rayonnante. Le workplace tel que vous l’avez connu est mort : vive le workstyle ! «La période que nous vivons risque d’enterrer pour de bon les bureaux à l’ancienne, c’est-à-dire ces espaces qui gommaient cette connexion émotionnelle entre les entreprises et leurs collaborateurs pour se concentrer uniquement sur le fonctionnel», explique Lawrence Knights, cofondateur de Kwerk avec Albert Angel. «L’avenir des opérateurs de bureaux est de devenir des marques de workstyle, c’est-à-dire des environ-

nements physiques et virtuels qui fédèrent une communauté de collaborateurs et d’entreprises autour de leur expérience physique, de leurs valeurs, de leur représentation du monde du travail, à l’instar des marques de mode, de luxe ou d’hospitalité.» Célèbre architecte et designer sud-africain, Albert Angel a imaginé des musées, des bars, des restaurants, des clubs, des boutiques, et même des intérieurs d’avion. Il croit fermement dans l’«hospitality design» et a appliqué les codes et les pratiques de l’hospitalité au monde du bureau. Albert Angel imaginant pour chacun des cinq centres parisiens de Kwerk (Haussmann ou le jardin dans la ville, Madeleine la retraite urbaine,

Kwerk, vive le workstyle! Bienfaisance le musée, Tour First, la cathédrale de la Défense et Saint-Honoré l’énergique, en janvier 2022) une architecture d’exception faite de grands espaces, un mobilier de bureau ergonomique et donc thérapeutique, des services dignes d’un 5étoiles, une équipe culinaire de qualité et, enfin, un programme de bien-être baptisé Wellness, ensemble de cours (sport et médiation) répondant aux maux physiques et psychologiques du travail. «Je veux casser la standardisation des bureaux neutres, sans âme, sans personnalité, explique Albert Angel. Les gens veulent désormais des endroits qui leur correspondent, qui les inspirent, où ils vont passer un temps de qualité dans un endroit de qualité ! Mon approche du design, c’est de susciter les sens et de faire vivre des émotions. Chez Kwerk, chaque immeuble raconte une histoire, et mon but est que vous soyez pris par cette singu-

larité. Un environnement de travail doit stimuler et donner envie d’être là. Le but, c’est d’aimer travailler !» Résolument luxe, Kwerk rencontre un véritable succès auprès d’entreprises soucieuses de leur image et du bien-être de leurs salariés. Kwerk fédère une communauté dont les membres s’enrichissent les uns les autres grâce à une manière différente de travailler. L’année prochaine, Londres accueillera son premier Wellworking et, en 2023, Paris verra éclore deux nouveaux sites. Avec Kwerk, le monde du bureau a sa marque de luxe ! P H I L I P P E L A T I L

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LE GUIDE TRÈS PARISIEN

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BOUTIQUES & A DRESSES

Bvlgari

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23 placeVendôme

maginé et relooké par l’architecte star Peter Marino, le nouveau flagship de Bvlgari se présente comme une luxueuse maison antique, un lieu où les visiteurs se sentent comme des invités, pour profiter de l’art de vivre à la romaine en plein cœur de Paris. La maison a réuni des designers et des artisans de renommée mondiale pour concevoir ce magasin comme un bijou. L’extérieur du bâtiment, classé au patrimoine historique, rénové par quatre laboratoires d’artisans, contraste avec l’intérieur inondé de clarté grâce aux treize fenêtres et à ses impressionnants puits de lumière. L’un d’eux est décoré d’un motif qui fait écho à la célèbre Piazza del Campidoglio de Michel-Ange à Rome. Pour évoquer la lumière, la chaleur et la joie de la ville, Peter Marino a sélectionné un bois de noyer raffiné, du fer et du laiton brillant, des soies, du velours… Joyaux de la boutique, la mosaïque au rez-de-chaussée réalisée par des artisans italiens spécialisés et l’escalier suspendu à facettes encadré d’un treillis en laiton inspiré d’un bracelet Bvlgari des années1930. A l’étage, une salle dédiée aux pierres précieuses offre une expérience nouvelle avec des vitrines dynamiques. BVLGARI. 23 place Vendôme, Paris Ier. PA L AC E SCO P E

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LE GUIDE TRÈS PARISIEN

Berteil

6 boulevard Malesherbes ous l’impulsion de Vianney Houette, qui a repris la a trouvé dans cette marque parisienne une histoire extramarque en 2016, la maison Berteil s’est installée ordinaire avec des valeurs et un savoir-faire reconnu. dans le quartier de la Madeleine, dans une magnifique La qualité d’accueil et de service dans la boutique ont boutique qui fait une large place à l’atelier sur mesure. parfait la notoriété de la maison. Cet amoureux des matières et du vestiaire masculin BERTEIL. 6 boulevard Malesherbes, Paris VIIIe.

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Martine de Richeville & Alaïa 5 rue Marignan

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artine de Richeville, spécialiste du remodelage du corps, s’associe à la maison Alaïa et ouvre une cabine de soin au sein de la boutique au cœur du Triangle d’or. Située au premier étage, la cabine est un espace propice à la détente, fait de matériaux bruts et naturels en harmonie avec la boutique. Le célèbre protocole mis au point par Martine de Richeville est un modelage naturel qui affine la silhouette et la rend plus tonique. Véritable booster d’énergie, il agit en profondeur sur le métabolisme, draine et renforce le système immunitaire et offre une sensation de bien-être et de légèreté dès la première séance. MARTINE DE RICHEVILLE&ALAÏA. 5 rue Marignan, Paris VIIIe.

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Paris Ier Hôtel Costes. 239 rue Saint-Honoré. 0142445000. Blend. 18 rue Duphot. Café Mar’co. 4 rue de la Sourdière. Corto Moltedo. Jardin du Palais Royal-Galerie de Valois. Da Rosa Epicerie-Cantine. 19 bis rue du Mont-Thabor. Guerlain. 356 rue Saint-Honoré. Hôtel Crayon Rouge. 42 rue Croix-des-Petits-Champs. Hôtel Konfidentiel. 64 rue de l’Arbre-Sec. Hôtel Mandarin Oriental. 251 rue Saint-Honoré. Institut Darphin. 350 rue Saint-Honoré. Jeu de Paume site Concorde. 1 placedelaConcorde. La Barbière de Paris. 7 rue Bertin-Poirée. 0140260101. La Pâtisserie des Tuileries de Sébastien Gaudard. 1 rue des Pyramides. La Régalade. 1 rue des Pyramides. Lorenz Baumer 19 place Vendôme. Le Marly. 93 rue de Rivoli. Le Relais du Pont Neuf. 18 quai du Louvre. Le Ruc. 159 rue Saint-Honoré Le Sanseveria. 106 rue Saint-Honoré. L’inavoué. 4 impasse Gomboust. Loup. 44 rue du Louvre. Lumen. 15 rue des Pyramides. Maison de Coiffure. 29 rue du Mont-Thabor. Marc Deloche. 220, 222 rue de Rivoli. Messika Joaillerie. 259 rue Saint-Honoré. Musée des arts décoratifs. 107 rue de Rivoli. Nolinski. 16 avenue de l’Opéra. Ole Lynggaard Copenhagen. 4 rue du 29-Juillet. Pizzeria Iovine’s. 7 bis rue du Colonel-Driant. Place du Marais. 318 rue Saint-Honoré. Qeelin 26. place Vendôme. White Bird. 38 rue du Mont-Thabor. Paris IIe Angela Caputi. 15 galerie Véro-Dodat. Café Stern. 47 passage des Panoramas. David Mallett. 14 rue Notre-Dame-des-Victoires. Gripoix. 14 place des Victoires. Hôtel Bachaumont. 18 rue Bachaumont. Hôtel Edouard 7. 39 avenue de l’Opéra. Hôtel Les Théâtres. 98 rue de Cléry. Hôtel Square Louvois. 12 rue de Louvois. La Belle Epoque. 36 rue des Petits Champs. Le Brasilia Café. 36 bis avenue de l’Opéra. Le Klay. 4bis rue Saint-Sauveur. Le Moulin de la Vierge. 10 place des Petits-Pères. Maison Sarah Lavoine. 6 place des Victoires. The Bureau. 25 rue du 4 Septembre. Paris IIIe Caves Saint-Gilles. 4 rue Saint-Gilles. 0148872262. Chez Janou. 2 rue Roger Verlomme. Féau. 32 rue de Turenne. Fondation Henri Cartier-Bresson. 79 rue des Archives. Galerie Baudoin Lebon. 8 rue Charles-François-Dupuis. Galerie Daniel Templon. 30 rue Beaubourg. Galerie Emmanuel Perrotin. 76 rue de Turenne. Galerie Jousse Entreprise. 6 rue Saint-Claude. Galerie Paris-Beijing. 54 rue du Vertbois. Galerie Thaddaeus Ropac. 7 rue Debelleyme. Galerie W. 5 rue du Grenier-Saint-Lazare. Guerlain. 10 rue des Francs-Bourgeois. Hôtel National Arts et Métiers. 243 rue Saint-Martin. Le Petit Italien. 5 rue Saint Gilles. Le Petit Marché. 9 rue Béarn. School Gallery. 322 rue Saint-Martin. Paris IVe Chez Julien. 1 rue du pont Louis-Philippe. Hôtel 9 Confidentiel. 58 rue du Roi-de-Sicile. Hôtel Bourg Tibourg. 19 rue du Bourg-Tibourg. Hôtel de Jobo. 10 rue d’Ormesson.

Hôtel Emile. 2 rue Malher. Le Café Beaubourg. 43 rue Saint Merri Le Café Français. 1 place de la Bastille Le Georges. Place Georges Pompidou MEP. 5-7 rue de Fourcy. Salon de thé. 2 rue de la Verrerie. 32 rue Vieille-du-Temple. Satellite. 23 rue des Francs-Bourgeois. Sergent Recruteur. 41 rue Saint-Louis-en-l’île. Paris Ve Benude. 3 rue Clotaire. Hôtel Monte Cristo. 20-22 rue Pascal. Maison Marie. 222 rue Saint-Jacques. Paris VIe Carlotti. 40 rue Saint-Sulpice. Castel. 15 rue Princesse. Desi Road. 14 rue Dauphine. Féau Saint-Germain. 21 rue Bonaparte. Galerie Arty Dandy. 1 rue de Furstemberg. Galerie Catherine et André Hug. 40 rue de Seine et 2 rue de l’Echaudé. Galerie Down Town. 33 rue de Seine. Galerie Jousse Entreprise. 18 rue de Seine. Galerie Kamel Mennour. 47 rue Saint-André-des-Arts. Lapérouse. 51 quai des Grands-Augustins. La Société. 4 place Saint-Germain-des-Prés. 0153636060. Le Germain / Paradisio. 25 rue de Buci Le Petit Lutetia. 107 rue de Sèvres. 014548 33 53. Relais Christine. 3 rue Christine. Propriétés Parisiennes Sotheby’s International Realty. 29 rue Saint-Sulpice. Yoga Kshanti. 13 rue du Vieux-Colombier. Paris VIIe Al Dente. 38 rue de Varenne. Atelier Cologne. 38 rue du Bac. Hôtel / Brasserie Thoumieux. 79 rue Saint Dominique. La Fontaine de Mars. 129 rue Saint-Dominique. L’Esplanade. 52 rue Fabert. 0147053880. Le Bon Marché Rive Gauche. 24 rue de Sèvres. Le Moulin de la Vierge. 64 rue Saint-Dominique. Le Tourville. 43 avenue de La Motte-Picquet. Lily Wang. 40 avenue Duquesne. 0153860909. Mon Square. 31 rue Saint Dominique. Shirvan.Café Métisse 5 place de l’Alma . Propriétés Parisiennes Sotheby's International Realty. 114 rue du Bac. Paris VIIIe Akrame.7 rue Tronchet. By Marie. 8 avenue George-V. Carita. 29 rue du Faubourg Saint-Honoré. Crazy Horse. 12 avenue George-V. De Grisogono. 30 rue La Boétie. Edern. 6 rue Arsène Houssaye. Féau. 140rue du Faubourg-Saint-Honoré. Ginger. 11 rue de la Trémoille. Grand Hôtels Powers. 52rue François-Ier. Hôtel Lancaster. 7 rue de Berri. Jean-Claude Biguine. 10rue Marbeuf. Karin Models. 9avenue Hoche. Kwerk Bienfaisance. 44-46 rue dela Bienfaisance. Kwerk Madeleine. 22 boulevard Malesherbes. Kwerk Haussmann. 29-31 rue de Courcelles. L’Avenue. 41avenue Montaigne. 0140701491. La Maison du Caviar. 21 rue Quentin-Bauchart La Réserve.42 avenue Gabriel. Le Crillon.10 place de la Concorde. Le Damantin.1 rue Bayard. Le Madrigal. 32avenue des Champs-Elysées. 0143599025. Le Marigny. 10 bisavenue des Champs-Elysées. 0186640640. Le Matignon. 3 avenue Matignon Le Plaza Athénée. 25avenue Montaigne. Le Village. 25rue Royale. 0140170219. Lucas Carton. 9place Madeleine. Maison Villeroy. 33rue Jean Goujon. Martine de Richeville. 13boulevard Malesherbes. Opéra Gallery. 62rue du Faubourg-Saint-Honoré. Propriétés Parisiennes Sotheby's International Realty . 95rue du Faubourg-Saint-Honoré. Stratmedia. 38 rue de Bassano. Strellson. 94rue du Faubourg-Saint-Honoré. The Bureau. 16 Cours Albert 1er. The Bureau. 28 Cours Albert 1er.

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Nos Lieux Exclusifs Paris IXe Agence Buzzman. 126 rue Lafayette. Agence NellyRodi. 9 rue Cadet. Blanche. 21 rue Blanche. Braisenville. 36 rue Condorcet. Coco.Palais Garnier, place Jacques-Rouché. Epicerie Causses. 55 rue Notre-Dame-de-Lorette. Féau. 52 rue des Martyrs. Galeries Lafayette.Appartement Suite VIP, Salon VIP femmes, Salon VIP hommes, 40 boulevard Haussmann Grand Pigalle Hôtel. 29 rue Victor-Massé. La Barbière de Paris. 14 rue Condorcet. La suite Galeries Lafayette. 40 boulevard Haussmann. Le Ballu. 30 rue Ballu. Le Sans Souci. 65 rue Jean-Baptiste-Pigalle. Le Sept Cinq. 54 rue Notre-Dame-de-Lorette. Les Plumes Hotel. 10 rue Lamartine. Lorette et les garçons. 9 rue Saint-Lazare. Printemps Paris Haussmann.Salon Personal Shopper Femme, Salon Personnal Shopper Homme, Printemps Listes, L’Atelier, Personal Shopper Maison, 64 boulevard Haussmann The Chess Hotel. 54 rue Notre-Dame-de-Lorette. Paris Xe Babel. 55 quai de Valmy. Gravity Bar. 44 rue des Vinaigriers. Hôtel Providence. 90 rue René-Boulanger. Mode Estah. 32 rue de Paradis. Paris XIe Aux Jardins du Marais. 74 rue Amelot. Fauve Paris. 49 rue Saint-Sabin. Galerie Magda Danysz. 78 rue Amelot. L’Atelier des Artistes. 4 rue Rampon. Le Badaboum. 2 bis rue des Taillandiers. Picto Bastille. 53 bis rue de la Roquette. Paris XIIe Arlette. 20 rue Saint-Nicolas. Le China. 50 rue de Charenton. 0143460809. Le Square Trousseau. 1 rue Antoine-Vollon. 0143430600. Paris XIIIe C.O.Q Hôtel Paris. 15 rue Edouard-Manet. Paris XIVe Studio Pin-Up. 23/27 avenue Jean-Moulin. Paris XVe Eclectic. 2 rue Linois. Le Moulin de la Vierge. 166 avenue de Suffren. Le Platine Hôtel. 20 rue de l’Ingénieur-Robert-Keller. Le Vice Versa Hôtel. 213 rue de la Croix-Nivert. Pâtisserie Cinq Sens 114 rue St Charles. Paris XVIe Aux 3 Obus. 120 rue Michel-Ange. Bon. 25 rue de la Pompe. Centre Porsche Paris 16. 17 rue Gros. Dino. 8 chaussée de la Muette. Ken Club. 100 avenue du Président-Kennedy. La Rotonde de la Muette. 12 chaussée de la Muette. Le Brach. 1 rue Jean-Richepin. Le Coq. 2 place du Trocadéro. Le Murat. 1 boulevard Murat. Le Peninsula. 19 avenue Kleber. Le Saint-James. 5 place du Chancellier-Adenauer. Le Tir Club sportif privé Route de l'Etoile Le Tournesol. 2 avenue Lamballe. Les Jardins du Presbourg. 3 avenue de la Grande Armée Liu Jo. 53 galerie Passy-Plaza. Mokus l’écureuil. 116 avenue Kléber. Renaissance Paris Nobel Tour Eiffel. 55-57 avenue Raymond Poincarré. Spa Nuxe. 1 rue Boulainvilliers. Paris XVIIe Arc de Triomphe Auto. 30 rue de Tilsitt. Artnuptia. 70 avenue de la Grande-Armée. Chez Fred. 190 bis boulevard Pereire. Hôtel Renaissance. 39 avenue de Wagram. La Compagnie. 123 avenue de Wagram. Lexus. 4 avenue de la Grande-Armée. Liu Jo. 10 rue de Passy. Rural par Marc Veyrat. 2 place de la Porte-Maillot.

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