PalaceScope 82

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Renée Zellweger Reese Witherspoon Tom Hanks

Spécial

Mode

Lifestyle mode, art et création à Paris

P A L A C E S C O P E N °

8 2 Magazine cadeau

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Christian Louboutin

Guillaume Henry Le guide très parisien




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Sommaire

82 Janvier - Février

2020

La Météo des Modes 16. Mode, la Chine s’éveille. 18. Complètement food. Le sens du luxe. Talents

20. Renée Zellweger «J’ai retrouvé l’appétit de jouer».

24. Reese Witherspoon «Le pouvoir, on ne vous le donne jamais, il faut le prendre».

28. Tom Hanks «Une vie d’acteur est une vie de vagabond». 32. Alexandra Pizzagali. Le rire en folie. 34. Laurence Simoncini. «Je déteste les tendances». 36. Emmanuel Tarpin. Joaillier de passion. 38. Doully. Noir brillant. 39. Karine Deshayes. «J’adore chanter du baroque

et du bel canto». 40. Benoît-Pierre Emery. «J’ai voulu retrouver

le foisonnement des végétaux».

Retrouvez-nous sur notre site www.palacescope.com et sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram

42. Des gens que j’aime…Vincent Ravalec. 46. Tatiana Verstraeten. «J’ai voulu élever mes idées

au plus haut rang du luxe».

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Sommaire

82

Janvier-Février

2020

Spécial Mode 50. Christian Louboutin. «Ce qui m’intéresse dans les souliers, c’est qu’ils peuvent déshabiller». 54. Guillaume Henry. «Patou, c’est doux, joyeux, rond, gourmand, c’est hyper positif».

60.Une fille

chez Castel

PhotographiesFiona Torre. carnets de mode 80. Dentelles, mailles et transparences. 82. Crochet pour la plage, le jour et la nuit. 84. Shorts chics, courts et taille haute. 88. Soutien-gorge en première ligne.

L’AGENDATRÈS PARISIEN

94 . Galeries & Musées 98 . Restos & Bars 98. L’Italie au top. 106 . Musiques & Fêtes 110 . Envies & Plaisirs 110. Monkeybird, créateurs de façades. 124 . Boutiques & Adresses 129. Où trouver votre magazine-cadeau. ISSN 1955-9380 Dépôt légal à parution PA L AC E SCO P E

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Rédaction Magazine édité par la société PalacePresse. Gérant Claude Maggiori R É DAC T I O N 64rue Tiquetonne, 75002 Paris. 0144882494 palace@palacepresse.com Directeur de la Rédaction, Directeur de la Création Claude Maggiori Rédactrice en chef, Rédactrice en chef Mode Anne Delalandre Mise en page, Chromie et Retouches images Nader Kassem English Texts Tom Ridgway. Secrétariat de Rédaction Philippe Bottini. Rédactrice digitale Camille Carow. Assistante et Assistante de Rédaction Sandra Hirth contact@palacepresse.com Ont collaboré à la Rédaction: Anne Delalandre, Alice de Chirac, Sabine Euverte, Patricia Khenouna, Sandra Hirth, Philippe Latil, Claude Maggiori, Louise Prothery, Bertrand Raison, Sandra Serpero, Patrick Thévenin, Ellen Willer, Florence Awussi (stagiaire), Juliette Michaud (correspondante à Los Angeles) Photographies:Ahmed Bahhodh, Damien Blottière, Mathieu César, Aymeric Giraudel, Alexandre Guirkinger, Frédéric Lucano, Mark Mann, Ryan Pfluger, Karim Sadli PUBLICITÉ. Palace Presse. 64 rue Tiquetonne, 75002 Paris 0144882494 I M P R I M E R I E . Imaye Graphic ZI des Touches 53022 Laval Cedex Gravure Nader Kassem. Suivi frabrication Annick Torrès/Rivages Tous les papiers utilisés dans cet ouvrage sont issus de forêts gérées durablement, labélisés 100% PEFC, ayant un Ptot de 0,01. Photographie de couverture:Fiona Torre @Frenzy Picture Direction artistique: Anne Delalandre. Stylisme: Noémie Beltran. Mannequin: Laura Hagested @ Jill Model. Casting: Mitch Macken @MM Casting. Coiffure: Tié Toyama @Calliste. Mise en beauté: Marielle Loubet @Calliste. Manucure: Philippe Ovak @Marie-France Thavonekham. Laura Hagested porte une robe orange en coton mélangé, VALENTINO; des créoles en or jaune et diamants, collection «Graphique», un choker en or jaune et blanc et diamants, collection «Unique», DJULA. Photographie retouchée

Making of

N

otre série mode tendances printemps-été 2020 a été shootée chez Castel, le mythique club parisien de la rue Princesse. Le lieu nous a inspiré une série rouge et musicale, dorée et osée, chic et sensuelle. Fiona Torre, jeune artiste parisienne, qui très tôt rêvait de devenir photographe en regardant les images fascinantes des posters de groupes de rock et d’acteurs épinglés dans sa chambre d’adolescente, a aimé mettre en scène l’ambivalence et la nonchalance de notre mannequin Laura Hagested, dont, dit-elle, elle apprécie «la délicatesse et l’étrangeté». La belle Laura a adoré jouer la fête en solitaire et se laisser aller jusqu’au bout de la nuit imaginaire.

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PHOTOGRAPHIES RETOUCHÉES

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La meteo des Modes L’observatoire des tendances d’ ELLEN WILLER et PIERRE-FRANÇOIS LE LOUET

Mode, la Chine s’éveille D

u fooding aux concepts lifestyle, de la beauté à la mode, la Chine, comme ses voisins japonais et coréen, voue une réelle admiration à la culture occidentale, tout particulièrement à celle de la France et de l’Italie. En attirant des talents internationaux sur leur territoire, comme Milan Vukmirovic, qui s’est vu confier la direction menswear du groupe sino-canadien Ports 1961, ou Daniel Faret, qui est depuis passé directeur artistique chez Karl Lagerfeld pour l’Asie, les groupes chinois se sont imprégnés de la créativité occidentale, ont éduqué leur marché national et se sont préparés à faire rayonner leur savoirfaire au-delà de leur frontière. La Chine s’efforce à présent de s’affranchir de son statut d’exécutant, pour revendiquer son discours créatif et passer peu à peu du «made in China» au «made by China». Et ces efforts portent leurs fruits: les Galeries Lafayette et Selfridges invitent, sur leurs plateformes physique et digitale, des labels reconnus comme Mo&Co et Uma Wang. La marque Icicle, l’une des plus belles success-stories chinoises, idolâtrée par des clients en quête de luxe, de sens et de durabilité, vient d’ouvrir son flagship avenue George-V à Paris. D’autres labels sont à suivre: diplômée de la Central Saint Martin School à Londres, Angel Chen a été la première créatrice chinoise à collaborer avec le géant suédois du fast fashion H&M. Son style est une sorte de fusion colorée des esthétiques occidentales et orientales, entre tradition ancestrale et sportswear fun, une sorte de tradi street très perso. Elle est déjà distribuée aux Galeries Lafayette, chez Selfridges, Urban Outfitters, Lane Crawford, Luisa Via Roma;

le collectif Uuoyaa trouve son inspiration dans la culture pop chinoise, qu’il détourne pour proposer une vision kitsch et fantaisiste, très à l’aise dans l’univers urbain. Très suivi sur WeChat, les millennials en sont fous. Déjà repéré par les Galeries Lafayette Shanghai et Beijing, il vient de collaborer avec Christian Lacroix et continue sa ruée vers l’ouest. Sur un secteur masculin en pleine expansion, Sean Suen pense un label easy urbain et sport élégant, adapté aux «innovatives leaders». La marque revisite les codes de la working class chinoise, sous influence minimaliste et moderne,avec les pièces phares du vestiaire populaire, hanfus, kimono, chapeau casque des miniers, le tout twisté et réinventé, avec lignes radicales, belles matières, volumes XXL et couleurs minimales. En plus de ses propres boutiques, il est présent chez Joyce, H.Lorenzo, Galeries Lafayette Beijing, et rayonne déjà à l’international.

While China has been drawing in Western talent – Milan Vukmirovicat Chinese-Canadian label Ports 1961, Daniel Furetat Karl Lagerfeld – Chinese labels and designers are increasingly growing in stature and reputation. Mo&Coand Uma Wang, for example, are now stocked in Galeries Lafayette and Selfridges, andIciclehas just opened a flagship on Avenue George V in Paris. Meanwhile,Angel Chenis the first Chinese designer to collaborate with H&M and her colorful mix of West and East, traditional clothing and sportswear, is now distributed in Urban Outfitters, Lane Crawford and Luisaviaroma. For menswear, Sean Suenis aimed at “innovative leaders” and brings new looks to classic Chinese workers’ clothing. PA L AC E SCO P E

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La Meteo des Modes

Complètementfood L

e critique culinaire américain Jonathan Gold, lauréat du prix Pulitzer, l’annonçait il y a trois ans: «Dans la culture des années à venir, la food va tenir à bien des égards le rôle que le rock and roll occupait il y a trente ans.» Avec 364millions de publications sur Instagram, la #food se réinvente à l’école du storytelling et devient le terrain de jeu idéal des tendances de l’époque, avec ses chefs artistes, ses entrepreneurs fantasques, ses lieux hybrides et ses pratiques extravagantes. Premier signal de cette mutation, de nouvelles brigades émergent: issues d’univers créatifs variés, elles ne sortent pas d’écoles de cuisine, n’ont pas fait leurs armes dans le sérail et se font pourtant une place de choix aux côtés des chefs iconiques traditionnels.Julien et Céline Pham, avec leur agence Phamily First, incarnent le «label du cool» de la scène culinaire internationale. Après avoir travaillé à la refonte graphique et artistique de nombreux restaurants parisiens, ils imposent leur vision rupturiste à 360° qui associe menu, décor et environnement esthétique. Après Cartier, à Tokyo, et son pop-up supérette de luxe Juste un Clou, qui proposait une sélection de produits, du champagne à la lessive, le Blue Box Café de Tiffany&Co, à New York, invite la cuisine à son menu. A Paris, Jacquemus a Citron Paris et Oursin. La créatrice Amélie Pichard signe une ligne de confitures. L’ouverture de la pâtisserie-boulangerie de Cédric Grolet Opéra crée l’hystérie. Jeanne Damas propose sa boutique cantine.Saint Laurent se distingue avec le café Saint Laurent, tout de noir et de sobriété. Et le Marché de Rungis se déplace au Grand Palais pour son Festival du bien manger. Charlotte Collard, ancienne mannequin, associe des recettes simples et graphiques avec un vestiaire assorti et lance le concept «cuisiner bien habillée». Une tendance food de fond, entre art de vivre et arty-show.

Le sens du luxe

J

ames Wallman, auteur du livre phénomène Time and How to Spend It, prédit un changement radical dans la façon de mesurer le bonheur et le statut social: «Acheter des choses nécessite de l’argent, mais faire des choses exige du temps.» Et justement, le temps ne s’achète pas, le temps est un luxe: le temps est désormais le dernier privilège. Les jeunes générations de citadins remettent en question la course épuisante vers la réussite sociale au bénéfice d’un art de vivre guidé par le sens et les expériences. Ces «clasheurs» se détournent de la possession matérielle. L’an dernier, aux Etats-Unis, d’après un sondage YouGov, 9personnes sur 10 associaient l’idée du rêve américain à la perspective de liberté plutôt qu’à la stabilité matérielle. Et parmi les plus fortunés, 88 % déclaraient qu’une expérience de voyage permettait de mieux les définir qu’un objet possédé. Dans ce contexte, le luxe tel qu’il se définit encore aujourd’hui est perçu comme une dépense vide de sens, une cérémonie sans valeur, qui s’épuise d’elle-même et témoigne de la vanité de la possession. Le sociologue Michaël Dandrieux parle d’un passage de la logique du «trésor» à celle du «transit». Le nouveau luxe tient moins de l’«avoir» que de l’«être», il devient un «dealer d’expériences», une promesse de sensorialité, un pourvoyeur de sensations fortes, qui se transformeront en souvenirs. La poétesse Maya Angelou le prédisait: «Les gens oublieront ce que vous avez dit, ce que vous avez fait, mais n’oublieront jamais ce que vous leur avez fait ressentir.»

Late Los Angeles Timesrestaurant critic Jonathan Goldsaid it best: “In a lot of ways I think food is starting to take the place in culture that rock and roll took 30 years ago.” In a time when #food has appeared 364 million times on Instagram, restaurants, chefs and designers are becoming ever-more closely linked. Paris-based agency Phamily First and its 360º vision of restaurants has led the way, while Cartier opened a pop-up supermarket in Tokyo and Tiffany a Blue Box Café in New York. Simon Jacquemusdesigned Café Citron and the Oursin restaurant at Galeries Lafayette on the ChampsÉlysées, while Café Saint Laurent is now open in Paris, all black, all chic.

James Wallman, author ofTime and How to Spend It, sums it up best: “buying stuff requires money, but doing things takes time.” French sociologist Michaël Dandrieuxtalks about how we are moving from “treasure to transit”. In today’s world, time is the new luxury and that new luxury is less about “having” and more about “being”. Or as Maya Angelou put it: “I’ve learned that people will forget what you said, people will forget what you did, but people will never forget how you made them feel.”

Pierre-François Le Louët est président de l’agence NellyRodi. PA L AC E SCO P E

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CASHMERE

NOTSHY.FR Pernille TEISBAEK #NOTSHYLOVESPERNILLE


Ta l e n t s

Renée Zellweger

«J’ai retrouvé l’appétit de jouer» R

Avez-vous été surprise que l’on vous propose d’incarner Judy Garland? RENÉE ZELLWEGER. Très. Avec même l’impulsion de

refuser. Mon parcours est tellement éloigné de celui de Judy Garland: je n’ai jamais connu ses traumatismes émotionnels; j’ai eu une enfance sereine au sein d’une famille très unie; je ne lui ressemble pas… et je ne suis pas chanteuse. Mais Judy Garland est une légende, et j’aime tellement ses chansons et la musique en général… j’ai accepté. Rupert Goold m’a invitée à Londres et m’a expliqué qu’il avait vu dans certains de mes rôles des qualités très proches de celles de Garland: la vulnérabilité dans Jerry Maguire; le bagout dansCold Mountain; le peps show-biz dans Chicago. Il m’a passé beaucoup de pommade, quoi. (Rires) Tout en parlant, il a suggéré qu’on essaie deux ou trois choses, que j’enregistre à Abbey Road – par exemple, juste ça! (Rires) – pour voir si l’idée que je sois Judy Garland était crédible ou non. C’est ainsi que tout a commencé, juste en essayant des «trucs»: nous avons continué à «essayer»… jusqu’à ce que le film soit terminé.

Alors, comment êtes-vous devenue Judy Garland?

Quelques heures de maquillage et de mise en place chaque matin. La perruque, les prosthétiques dans les joues, les lentilles noires que je n’avais pas le droit de mettre moimême, un gars à grosses paluches et son équipe s’en chargeaient… pendant que retentissait le son du piano des répétitions. Plus je m’éloignais de ce à quoi je ressemble, plus j’entrais dans la peau de Judy Garland sans même m’en apercevoir. J’ai bien sûr aussi fait des tonnes de recherches. J’ai lu toutes les bios et je suis tombée dans le trou de lapin de YouTube en creusant pour trouver toutes les archives possibles sur elle. Je suis allée sur les sites de fans, j’ai exploré tous les enregistrements, parfois issus de collections privées. La gestuelle de Judy Garland était cruciale. Elle était très physique, les épaules en avant, son jeu de jambes, et ce fabuleux truc de scène avec le fil de son micro… Comme un dompteur de lions. Fantastique! Tenir un micro me manque depuis la fin du tournage: c’était comme un filet de sécurité. Comme vous, Judy Garland était très menue.

Encore bien plus que moi, même si je ne pense jamais à elle en termes de «petite», tant une vraie puissance émanait d’elle. Judy Garland était tellement en avance sur son temps, elle avait eu sa propre émission de télévision, elle en remontrait aux hommes. Mais les studios, qui l’avait forcée à prendre des drogues dès son adolescence pour mieux exploiter ses talents et pour qu’elle reste pour toujours l’héroïne du Magicien d’Oz, l’avait détraquée et sapé à jamais sa «A un confiance en soi. Elle est partie à moment, 47ans, loin de ses enfants. C’est un prendre de destin tragique qui me touche prola distance fondément.

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devient une question de survie»

Ryan Pfluger

enée Zellweger, c’estBridget Jones, bien sûr, mais aussi une filmographie riche des grands films phares des années 2000, couronnée par un Oscar du meilleur second rôle dans Cold Mountain (2003) d’Anthony Minghella. De 2010 à 2016, pourtant, cette lumineuse actrice texane s’était retirée des caméras, épuisée par Hollywood. La voir se fondre dans le corps et l’âme de la légendaire Judy Garland, dans son nouveau film,Judy, n’en est que plus émouvant. Mis en scène par le réalisateur de théâtre anglais Rupert Goold, Judy se déroule en 1969, alors que Judy Garland, 46ans, fauchée, au bout du rouleau, accepte de «cachetonner» dans le night-club Talk of the Town à Londres. Garland boit, avale des barbituriques, se marie sur un coup de tête, insulte son public, se fait huer… Ce n’est pas juste la transformation physique de Renée Zellweger qui appelle l’Oscar, mais sa façon de s’enrouler dans le long fil de son micro, nous implorant du regard, chantant de tout son cœur sans doublage et en direct… A 50 ans, Renée is reborn, et c’est toute joyeuse, avec sa longue queuede-cheval blonde et son humour d’autodérision, qu’elle nous reçoit. Et nous parle de son come-back.


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Vous chantez vraiment dans le film. Même le mythique Over the Rainbow.

Le film se déroule pendant les derniers mois de sa vie, alors que sa voix suppliait qu’on lui prête vraiment l’oreille. Mais personne ne l’écoutait. Judy Garland avait une voix d’or en chantant, mais personne ne l’écoutait quand elle parlait. Incarner cette émotion, ces rêves brisés, alors que la chanson Over the Rainbowévoque justement l’espoir et les rêves de l’enfance, me paraissait possible. C’est un travail d’actrice. Quant à chanter en direct devant un public, même de mer«J’ai la veilleux figurants indulgents, c’était délicieuse terrifiant. Car si j’ai un peu chanté au impression cinéma, dans Chicago ou dans Down d’être à With Loveavec Ewan McGreggor, vous nouveau une pouvez vérifier avec mes chiens: chez débutante» moi, lorsque je me mets au piano en poussant la chansonnette, ils ont vraiment l’air très dubitatifs ! (Rires) J’ai donc relevé le défi, comme une étudiante, en travaillant beaucoup avec un coach pour que mon corps et ma voix se décoincent. C’est très cathartique de chanter. En gros, j’ai fait comme si je savais chanter. (Rires) Ce rôle marque votre grand retour à l’écran, alors que vous vous étiez volontairement retirée pendant presque une décennie…

(Elle réfléchit) Si je m’étais arrêtée, notamment sur les conseils de mon amie Salma Hayek, qui m’avait vue sur les rotules, c’est que j’avais enchaîné trop de projets sans jamais prendre la peine de me ressourcer… J’étais fatiguée du son de ma propre voix. Et puis la valeur d’une femme à Hollywood se mesure tellement à son apparence physique. «Elle est trop maigre, trop grosse, elle a vieilli, elle était mieux avant, il paraît qu’elle s’est fait faire un lifting, elle a un gros ventre… à moins qu’elle soit enceinte.» A un moment, prendre de la distance devient une question de survie. Cette période sombre est derrière moi, j’ai une autre perspective, j’ai retrouvé l’appétit de jouer, je suis heureuse, avide d’inconnu… Comme si cette cinquantaine redoutée était en fait une porte ouverte sur de nouvelles aventures et plus de bonheur. J’ai la délicieuse impression d’être à nouveau une débutante.

Renée Zellwegeris Bridget Jones– of course – and was an Oscar winner for Anthony Minghella’s Cold Mountainin 2003. Yet between 2010 and 2016, she took a step away from the camera, exhausted by the Hollywood rat race. So it is almost a relief to see her slip so brilliantly into the skin of Judy Garland in Rupert Goold’s Judy. The film is set in 1969 as Garland, then aged 46, broke and broken, accepts a gig in a London nightclub, and the film marks the return of Zellweger, now aged 50, to the screen. Surprised to be offered the role, she even considered turning it down, but “Rupert invited me to London and explained that he had seen qualities close to Garland’s in some of my roles: her vulnerability inJerry Maguire, her smooth talking in Cold Mountain, her show-biz energy in Chicago.” While in London, she recorded a series of test songs at Abbey Road: “That’s how it all began, just trying things out – and we carried on trying things until the film was finished.” She spent a long time researching the role – and realized that Garland’s physical presence was key: “She was very physical, shoulders forward, legs set, and she had this brilliant on-stage gesture with the microphone cable – it was like a lion tamer.” Like Garland at the end of her life, Zellweger needed a break from stardom in the early 2010s. “I took on too many projects; I was tired. But that dark period is behind me and I have another view on things. I’ve rediscovered my love of acting; I’m happy. I have the delicious feeling of being a beginner all over again.” Renée Zellweger incarnant Judy Garland

Copyright Pathé

Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D

«Judy», de Rupert Goold, avec Renée Zellweger, sortie le 26 février. PA L AC E SCO P E

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lle est depuis plus de vingt ans la «petite fiancée de l’Amérique», et l’on pourrait s’arrêter à son minois frondeur. Mais dans tous ses rôles, de celui d’Elle Woods dans LaRevanche d’une blonde, qu’elle s’apprête à reprendre dans une suite attendue, à celui de June Carter dansWalk the Line, qui lui a valu un Oscar, sa puissance de jeu force l’admiration. A l’affiche de la série d’Apple TV+ The Morning Show, un pur régal post-MeToo, et en préparation de la troisième saison du non moins addictif Big Little Lies, Reese Witherspoon, de plus en plus belle, épanouie, rayonnante, est aussi devenue la chef de file exemplaire du nouvel Hollywood au féminin. Le nom de sa société? Hello Sunshine. Votre parcours à Hollywood a quelque chose du «triomphe d’une blonde»! REESE WITHERSPOON. Je ne me serais jamais crue capable de devenir une femme d’affaires… Moi, je voulais juste mener correctement ma carrière en produisant moi-même un projet… C’est ainsi que j’ai monté ma propre maison de

de famille n’est pas le profil type recherché. Alors, c’est à vous de prendre les rênes. Combien de rôles prévus au départ pour une femme, et réécrits au final pour un acteur! Désormais, on observe le phénomène inverse. Mais il s’agit moins d’une revanche ou du triomphe des femmes que d’équilibrer la balance. «Fifty-fifty» est ma devise. Dans TheMorning Show, que vous interprétez et coproduisez avec Jennifer Aniston, vous campez Bradley, une journaliste provinciale impétueuse qui prend la place d’un présentateur de matinale accusé de harcèlement sexuel

Jennifer et moi étions amies avant de jouer deux sœurs dans Friends. Nous avons en quelque sorte grandi ensemble à Hollywood, et nous savions bien tout ce qui se passait dans le milieu de la télévision, le sexisme, les femmes moins payées, sujettes à des tests sur leur physique (auxquels n’étaient pas soumis les hommes) et jetées lorsqu’elles devenaient trop «âgées». Mais lorsque le livre de Michael Ellenberg qui a inspiré TheMorning Show a été acheté par

ReeseWitherspoon

«Le pouvoir,on ne vous le donne jamais, il faut le prendre»

Vous faites partie des actrices superstars qui prennent leur carrière en main et encouragent les femmes à en faire autant, révolutionnant au passage le paysage hollywoodien.

Apple TV+, et nous a été envoyé, c’était encore l’ère préMeeToo. Et puis #MeeToo est survenu, et j’ai discuté longuement avec «Jen» du féminisme, du fait d’être la seule femme dans un milieu d’hommes, mais aussi de la «désorientation» des hommes après la révélation de tous les scandales tombés les uns après les autres, plus personne ne sachant comment se comporter.TheMorning Show a alors été réécrit pour s’ancrer dans l’actualité. Vos personnages de présentatrices ne sont pas parfaits…

Il a fallu Time’s Up pour secouer l’industrie du divertisseDieu merci, non! Dans TheMorning Show, Jennifer Aniston et ment en particulier et le monde du travail en général. moi présentons une matinale en duo et nous nous crêpons Natalie Portman, Charlize Theron, Margot Robbie, Scarlett beaucoup le chignon. Il y a une scène où nous sommes Johansson, Kerry Washington, Nicole Kidman, avec qui je saoules et où nous nous insultons en hurlant, qui était partiproduis la série Big Little Lies… nous avons toutes culièrement géniale à jouer. (Rires) compris qu’il fallait pousser un cri pour faire Vous êtes-vous inspirée de journalistes «Il s’agit moins de télévision? avancer les choses. «Ce que vous ne réalisez pas, d’une revanche Ce qui m’intéressait le plus était d’interc’est que vous n’avez déjà plus le pouvoir», dit ou du triomphe Jennifer Aniston à une pièce remplie d’hommes préter une fille conservatrice qui croit des femmes dans TheMorning Show. Les femmes, sous couencore au pouvoir de la vérité dans un que d’équilivert d’empathie, pensent souvent à elles en brer les choses. monde où la presse est plus nécessaire que second. Le pouvoir, on ne vous le donne jamais, jamais et pourtant plus décriée que jamais. “Fifty-fifty” il faut le prendre. Surtout si, comme moi, vous est ma devise» avez 43ans et trois enfants. Croyez-moi, la mère PA L AC E SCO P E

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Mark Mann / August

production et que je l’ai élargie à ce qui est devenu Hello Sunshine, un site de médias dédié aux femmes. Je n’en pouvais plus des rôles ingrats pour les actrices. Le seul moyen de faire du boulot intéressant a été de devenir productrice. Mais j’ai d’abord été poussée par des copines. Je n’y serais pas arrivée toute seule.


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Copyright Apple TV+

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Je me sens proche de Bradley, car j’ai toujours aimé avoir plusieurs points de vue sur l’actualité. Sans doute parce que si je vis dans l’environnement libéral d’Hollywood, je viens du Tennessee, un lieu plutôt conservateur. Pour la préparation du rôle, on nous a demandé à Jennifer et moi de conduire en tandem de vraies interviews télévisées, et j’étais très nerveuse, d’autant que Jennifer est arrivée avec un timbre de présentatrice de télévision absolument parfait. Mais enfin, d’où sortait-elle cette voix? Du coup, je l’ai juste copiée! (Rires)

Reese Witherspoon, en brune pour la série «The Morning Show».

Quel est votre rituel du matin?

Je prends principalement mes infos sur Tweeter, pas à la télévision. Et le personnage de Jennifer Aniston dans TheMorning Show: lever 5 h 30, Red Bull-café et gym avant d’aller au bureau… en fait, c’est plutôt moi! (Rires) La donne a-t-elle vraiment changé à Hollywood?

J’ai assisté dans ma carrière à tant de réunions dans les studios où les «exécutifs» étaient fiers d’eux parce qu’ils avaient un seul film au féminin pour remplir le quota, des réunions où je devais me survendre, me défendre: je peux vous affirmer que les choses changent! Mais il faut sans cesse se battre. Tenez, on ne reproche jamais à George Clooney d’avoir fait fortune avec sa téquila, ou Mark Wahlberg avec sa chaîne de restaurants de hamburgers. Mais si Jennifer Aniston et moi acceptons de gros salaires pour TheMorning Show, on crie aux sorcières! Ces salaires, aujourd’hui, symbolisent le pouvoir féminin à Hollywood et nous permettent de porter plus de rôles pour les filles à l’écran!

Reese Witherspoonis busy. After her starring in and executive producing Apple TV+’s first show, The Morning Show, she is preparing a third season of Big Little Lies, in which she also stars and executive produces, and getting ready to return to perhaps her most famous role: Legally Blonde’s Elle Woods. Witherspoon moved into producing because she felt that it was the only way she could have an interesting career: “I set up my own production company, Hello Sunshine, and then expanded it to become a website dedicated to women.” In The Morning Show, Witherspoon stars with Jennifer Aniston, an experience they both enjoyed. “We were friends before we played sisters in Friends,” she says. “We sort of grew up together in Hollywood and we both knew all about the sexism, women being paid less, having to pass physical tests and discarded when they became too ‘old.’” She is happy to see how #MeToo has shaken up the entertainment industry, and the movement even changedThe Morning Show: it had to be quickly rewritten completely to incorporate a storyline about events. Things are changing, says Witherspoon, “but you still have to fight continuously. Power doesn’t get give to you – you have to take it.”

Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D

«The Morning Show», série américaine de Kerry Ehrin (2019), avec Jennifer Aniston, Reese Witherspoon… Saison 1 : 10 épisodes de 50 à 67 minutes, à voir sur Apple TV+. PA L AC E SCO P E

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Tom Hanks

«Une vie d’acteur est une vie de vagabond»

P

ourPhiladelphia et Forest Gump, il a reçu un Oscar deux années consécutivement, un exploit. Avec La Ligne verte et Ilfaut sauver le soldat Ryan, Seul au monde etApollo 13… sa carrière, couronnée en début d’année par un Cecil B. De Mille Award aux Golden Globes, est colossale.Un ami extraordinaire, de Marielle Heller, qui sort le 25 mars, y trouve une jolie petite place décalée. C’est l’histoire vraie de la rencontre entre un journaliste blasé et le créateur et animateur d’une émission pour enfants pas comme les autres: Mister Rogers. Tom Hanks, calme et magnétique, capture à la perfection la bonté, l’écoute et la compassion. Rencontre avec un très grand acteur modeste.

En regardant Un ami extraordinaire, on ne peut s’empêcher de penser que vous étiez né pour jouer Mister Rogers. TOM HANKS. Vous ne croyez pas si bien dire: une récente

recherche de mes ancêtres m’a fait découvrir que je suis apparenté de loin à Mister Rogers. C’est un sixième cousin! Vous voyez comme ma vie est un puzzle! Mister Rogers est un animateur qui a été adoré des jeunes Américains pendant trois décennies. C’était un maître de sagesse qui parlait aux enfants comme à des adultes mais avec la voix de l’enfance, en abordant tous les sujets, même les plus difficiles. Ce qui enlevait un fardeau aux parents. Mais je ne suis pas aussi gentil que Mister Rogers. Même si je n’ai aucune malveillance en moi, et c’est peut-être pour cela que je refuse toujours les rôles de méchant. Mais il ne faut pas trop me chercher! J’ai un tempérament, et je suis cabotin. Exprimer la «bonté gandhienne» de Mister Rogers était compliqué pour moi.

Comment êtes-vous devenu Mister Rogers?

Le film a moins la prétention d’être un biopic que de montrer l’essence de Mister Rogers. Donc, une fois endossé son costume, son fameux cardigan rouge, qu’il voyait autrement, puisqu’il était daltonien… ce qu’il me fallait, c’était de calmer les chevaux sauvages qui galopent dans ma tête pour trouver cette lenteur merveilleuse, ce calme contagieux et salvateur propre à Mister Rogers. Des critiques ont dit que, dans le film, je suis juste moi-même… mais au ralenti. Qu’ils disent ce qu’ils veulent, j’ai 63ans… Tout ce qu’ils diront se retournera contre eux et leur collera dessus comme du chewing-gum! (Rires) Quel regard portez-vous sur votre carrière, que l’on peut qualifier de «légendaire» ?

J’espère qu’un tel rôle, secondaire, puisque Matthew Rhys tient le rôle principal, rappelle que je suis avant tout un acteur de répertoire. J’ai joué beaucoup de types ordinaires, parce que je le suis moi-même. Mais j’ai aussi joué des gars vraiment très différents. Et à l’exception de mes deux chefsd’œuvre, Turner and Hooch et Anges et démons, je n’ai pas fait trop de loupés. (Rires) Mon succès m’a permis de réaliser, de produire, d’écrire des romans, d’aider des personnes que je respecte, notamment des vétérans de guerre, ou de passer des vacances régénératrices chaque année dans le pays de mon épouse et d’y rencontrer des habitants qui m’ont

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Ryan Pfluger / August

Connaissiez-vous les films de Marielle Heller ?

J’ai rencontré Marielle par hasard alors que je venais de lire un article dans le New York Times sur le manque de femmes réalisatrices à Hollywood. Cet article la mentionnait. J’ai tourné sous la direction de Penny Marshall pour Big, Nora Ephron pour Nuits blanches à Seattle, j’ai travaillé à la production avec Lily Zanuck, Lisa Cholodenko… J’ai donc «A mes débuts, l’habitude d’appeler des j’ai eu la chance femmes «boss» sur le plateau. de rencontrer Mais, à la lecture de cet article, James Stewart, j’ai réalisé que je devais faire à qui on m’a un effort pour tourner avec souvent fait des femmes metteuses en l’honneur de scène. Elle m’a donné à voir me comparer. son premier film,The Diary of a On ne peut pas Teenage Girl, et je lui ai dit qu’on monter plus devrait travailler ensemble. haut que ça» Lorsqu’elle m’a envoyé le

scénario d’Un ami extraordinaire, elle avait réalisé entre-temps Pourras-tu me pardonner un jour?, avec Melissa McCarthy, que j’avais beaucoup aimé. Je ne pouvais plus rien lui refuser.


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En projet, il y a News of the World, où vous retrouvez le metteur en scène de Capitaine Phillips, Paul Greengrass.

Ce film est la raison de mon look du jour (il porte une abondante barbe grise lors de notre rencontre). Ils m’ont collé des poils partout et je dois les garder pour le rôle! (Rires) C’est une belle histoire d’après le roman de Paulette Jiles, une sorte de road trip entre un Texan qui voyage de ville en ville en 1870 et une petite fille de 10ans dont la famille a été tuée par une tribu indienne. Si tout va bien, je pars en Australie – et je pense fort à la tragédie des incendies–jouer pour Baz Luhrmann, le Colonel Parker, l’homme qui a découvert Elvis Presley. Et ce ne sera pas spécialement un rôle de «gentil».

Tom Hanks. Actor. Producer. Two-time Oscar winner. In Marielle Heller’s A Beautiful Day in the Neighborhood, one legend meets another as Hanks plays much-loved children’s TV presenter, Mr. Rogers. The true story of his meeting with a worldweary journalist, the film has brought Hanks another Oscar nomination and more love. The first surprise is that thanks to the film Hanks has discovered that he is actually related to Mr.

Copyright 2019 Sony Pictures Entertainment Deutschland GmbH / Lacey Terrell

enrichi sur le plan humain (son épouse, l’actrice Rita Wilson, est d’origine grecque et Tom Hanks s’est vu offrir la nationalité grecque à titre honorifique fin 2019). A mes débuts, j’ai eu la chance de rencontrer James Stewart, à qui on m’a souvent fait l’honneur de me comparer. On ne peut pas monter plus haut que ça.

Prêter votre voix à Woody dans les Toy Story, jouer l’idole des enfants… c’est aussi une façon de renouer avec votre propre enfance?

On m’attribue ce truc d’hommegamin depuis Big, ou même Forest Gump, et j’ai en effet pas mal de candeur en moi, et une joyeuse propension à tout transformer en jeu. Ceci dit, je ne veux pas rabâcher le fait que j’ai 63ans, mais je me souviens à peine de mon enfance! (Rires) Je viens d’une famille recomposée, très modeste, du nord de la Californie, je me souviens surtout de chaos, de déménagements, de remariages et des petits boulots précaires de mes parents. Un de mes frères et ma sœur – mon autre frère vivait chez ma mère– étions livrés à nous-mêmes. Mon père ne parlait pas, nous savions à peine qu’il fallait se brosser les dents. Quand j’ai eu des enfants – j’ai deux garçons et deux filles, tous super–, je me suis dit que j’avais à mon tour mille occasions de tout foirer et que j’allais tout faire pour éviter ça. Il ne faut jamais oublier que vos enfants ne vous ont pas choisi pour parents. Comment est la vie d’un acteur de votre stature?

Une vie d’acteur est une vie de vagabond, vous passez sans cesse d’un job et d’une famille de gens à l’autre, vous vous faites des amis, et puis tout se disperse. Mes vrais amis se comptent quasiment sur les doigts d’une main, Steven Spielberg et son épouse en font partie. Lorsque nous ne travaillons pas, nous cherchons toutes les occasions de nous regrouper autour de bons Martini frappés, et nous nous retrouvons toujours comme si c’était hier, comme c’est le cas dans les plus belles familles.

Rogers himself. “He was my sixth cousin! He was a TV presenter much loved by young Americans for three decades. I’m not as kind as Mr. Rogers and expressing his ‘Gandhian gentleness’ was a challenge for me.” The film, he says, is less a straight biopic than about revealing the essence of the man: “Once I put on his famous red cardigan, I just had to calm the wild horses galloping around my head to find his wonderful slowness, his contagious and life-saving calm.” Looking back on his career, he says that he’s played a lot of ordinary people because that’s who he is, and he says, he’s done not too badly! (With the exception of Turner & Hoochand Angels & Demons, which he laughingly calls his “two masterpieces!”) “My success has allowed me to direct, produce, write books, help people I respect, notably war veterans, and meet people who have enriched my life.” He says that being an actor is a vagabond’s life, constantly moving from one job to another and one “family” to another. He says that today his true friends can be counted on the fingers of one hand (“Steven Spielberg and his wife are among them”): “When we’re not working, we try to get together as often as possible for martinis. Each time, it’s always like it was yesterday, like in all great families.”

Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D

«Un ami extraordinaire», de Marielle Heller, avec Tom Hanks. Sortie le 25 mars.

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AlexandraPizzagali lexandra Pizzagali ne «tourne pas rond» et le dit. Dans C’est dans la tête, son one-woman-show au Théâtre du Marais, la jeune femme de 32ans brosse le portrait hilarant d’une dingue. «Comme d’autres humoristes, je suis dans le registre de l’humour noir, voire trash, mais avec ce personnage de folle qui m’est plus personnel, raconte l’humoriste, la psyché humaine m’a toujours fascinée. Avant de m’endormir, je lis des livres sur la folie, sur les psycho-killer… Et même si je ne suis pas cette démente, si le spectacle n’est pas autobiographique, je me suis inquiétée pour moi-même. Mon médecin m’a rassurée (rires), mais je vais peut-être faire une psychanalyse un de ces jours!» En attendant, le public se gondole en suivant les aventures de cette cinglée en consultation, confrontée à la maternité, à l’infidélité, au désespoir d’un SDF et même à la pédophilie et aux terroristes de Daech! Le monde est dingo, et Alexandra Pizzagali le dépeint avec noirceur, provocation et drôlerie. A l’adolescence, pourtant, c’est Phèdre que la jeune femme aimait réciter: «Mes camarades me considéraient comme la rigolote exubérante de la classe, mais moi, j’étais plongée dans Racine. J’aimais les mots, et tout le monde me voyait devenir avocate. Après un bac littéraire, j’ai suivi un peu par hasard une copine à l’Efap, l’Ecole française des attachés de presse, et je me suis spécialisée en conception-rédaction publicitaire. Les mots, toujours…» Alexandra passe par le cours Florent, où elle étudie les rôles tragiques, mais, une fois sortie, rien ne se passe. «A un moment, comme rien ne se débloquait, j’ai décidé d’écrire toute seule mon propre spectacle et de le jouer.» Nous sommes en 2016 et, dès lors, les événements s’accélèrent. La jeune femme trouve un agent, teste son texte sur la scène ouverte du Théâtre de Trévise et s’inscrit à différents concours et festivals où elle est plusieurs fois récompensée (prix SACD au Printemps du rire, prix de la presse au Festival Gerson de Lyon). La voici désormais au Théâtre du Marais, après trois mois à la Petite

Loge, soutenue par Artistic Records, la société de production qui gère Jeff Panacloc, Anthony Kavanagh, Chantal Ladesou et Patrick Sébastien. Le public et les médias plébiscitent l’humoriste qui travaille sur un second spectacle. «Ce sera la suite de C’est dans la tête,mais pas comique! Je voudrais monter les deux shows en parallèle dans deux théâtres différents et emmener le public dans un autre univers, plus sérieux.» Une idée un peu folle, non? P H I L I P P E L A T I L

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“Like other comedians, I like black humor, even trashy, but with this mad character that is all my own,” says 32year-old comedian Alexandra Pizzagali about her onewoman show C’est dans la tête(It’s All in the Mind). The show’s mentally unstable protagonist sees a therapist to confront her fears about the world – maternity, infidelity, terrorism – but really Pizzagali is asking, which is more insane, the character or the world? Alexandra wrote her first show in 2016 out of frustration at a stalled acting career and success followed. She’s now working on a dramatic sequel to C’est dans la tête: “I want to do the two shows in parallel in two different theatres.”

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«Je déteste les tendances»

n 2004,Laurence Simoncinise lançait dans l’aventureSerendipity, avec le projet de bousculer l’univers de la chambre d’enfant. Elle y proposait, en précurseur, une sélection très personnelle mixant le vintage et le design. En quelques années, la boutique est devenue le temple de la décoration et du design pour enfants à Paris. Aujourd’hui, en plein cœur du Marais, dans la cour d’un ancien hôtel particulier du XVIIe, elle ouvre ce qui est à a fois une galerie et son bureau de décoration d’intérieur: LSd.

hasards» dessinent un chemin. A l’époque, mes enfants étaient petits, j’avais envie de choses pour leur chambre que je ne trouvais nulle part… Aujourd’hui, ils sont grands, j’ai décoré de nombreux appartements, des maisons. Ça s’est fait très naturellement. Comment abordez-vous la déco? Faire de la déco, c’est ma drogue, ma seule addiction. Je prends autant de plaisir à m’occuper d’une chambre d’étudiant, avec un budget serré, que d’une maison immense à Ramatuelle avec un crédit illimité. Ce qui me plaît, c’est le dialogue entre les objets, fouiner, sélectionner, trouver deux pièces qui se parlent, deux nuances qui se répondent. Je n’aime pas mettre deux belles pièces côte à côte. Elles s’annulent l’une l’autre. C’est cet équilibre-là qu’il faut trouver. Pour moi, il s’agit de raconter une histoire. Une histoire qui correspond à chaque personne qui habitera le lieu. Pourtant, vous avez un style très marqué… Je déteste les tendances, ce sont des diktats et ça ne veut rien dire. Chacun a ses préférences. Et, en général, quand tout le monde reprend une tendance, ceux qui l’ont lancée passent à autre chose. Je préfère privilégier un choix affectif et intime. C’est ce qu’on appelle un style. Si les gens viennent vers moi, c’est qu’ils aiment ce que je fais. Comment décririez-vous votre style? Intemporel. Sobre. Organique. Les matériaux bruts, les matières naturelles, texturées… Je n’aime pas les murs blancs. Pour moi, le blanc, c’est l’avant, c’est l’apprêt. Je choisis presque toujours la couleur, y compris au plafond. C’est comme un écrin. Une coquille qui vous enveloppe vous rend serein. J’adore le «blert», cette sorte de bleu-vert très profond. Pour la partie galerie, comment faites-vous votre sélection? Je travaille pour avoir un maximum d’objets et de

mobilier qu’on voit ici et pas ailleurs. Si ça me parle, c’est OK. J’ouvre ma porte à des créateurs, des créatrices, des exclusivités, des rééditions, des pièces uniques, des séries limitées, des pièces fortes et rares, que j’ai chinées ou que j’ai découvertes chez des designers, de l’artisanat contem-

Frédéric Lucano

Comment passe-t-on de l’univers des enfants à la déco en général? Depuis Serendipity, les «heureux

porain… Ici, j’accueille tout ce qui me plaît. Des gens qui aiment le lieu, qui ont envie d’y ajouter leur touche. Des univers qui matchent. Propos recueillis par E L L E N W I L L E R Galerie LSd. 5 rue Aubriot Paris IVe. In 2004, Laurence Simonciniopened Serendipity, a store that revolutionized decoration and objects for children in Paris. Today, she has a new adventure: Galerie LSd, a design agency and gallery in a beautiful 17th-century mansion. “Decorating is my drug, my only addiction,” she says. “I enjoy reimagining a student’s room as much as a huge house on the Côte d’Azur with an unlimited budget. I love the dialogue between objects, the balance you have to find. I don’t like trends and I prefer making instinctive choices.It’s called style and mine is timeless, sober and organic. I like raw and natural materials. I don’t like white walls and almost always choose strong colors. In the gallery, I aim to have a maximum number of objects and pieces of furniture that you see nowhere else.”

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Emmanuel

Tarpin

Joaillier de passion

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’est l’une des plus brillantes étoiles montantes de la joaillerie. A seulement 27ans, Emmanuel Tarpin a déjà tout d’un grand: sa propre marque, le respect de la profession et même les honneurs du prestigieux New York Times. Lorsqu’il parle bijou, confortablement installé dans le boudoir de l’hôtel chic où il nous a donné rendez-vous, son débit est presque aussi survitaminé que le jus d’orange-carotte qu’il est en train de siroter. «Enfant, je collectionnais les minéraux et je chipais à ma mère ses exemplaires de Point de vue pour admirer les diadèmes des princesses! Je rêvais de parcourir le monde à la recherche de pierres précieuses», raconte cet amoureux des grands espaces qui voue un culte au Caravage, craque pour l’art cinétique et les vêtements de la créatrice de mode Iris van Herpen. A l’âge où les adolescents rêvent de se voir offrir par leurs parents un road trip au pays de l’Oncle Sam, Emmanuel suit les siens vers des contrées exotiques, caracolant au beau milieu de la steppe mongole, dormant dans des temples bouddhistes au Japon ou voyageant au milieu des poules à bord du Transsibérien. «Cette multitude de cultures et de couleurs m’a beaucoup inspiré.» Lorsqu’il débarque à Paris, dès sa sortie de la Haute école d’art et de design de Genève, il est embauché comme joaillier chez Van Cleef & Arpels à l’issue d’un stage. Il y restera trois

ans et demi, le temps d’apprendre toutes les facettes du métier. Mais l’envie de créer ses propres pièces le rattrape, et Emmanuel lance sa société en 2017. Bingo. Son tout premier bijou, une spectaculaire paire de boucles d’oreilles représentant des feuilles de géranium en or jaune et aluminium vert serties de diamants, s’envole chez Christie’s New York pour 25 000 dollars! Mais Emmanuel garde les pieds sur terre. Plutôt que de prendre la grosse tête parce qu’il a gagné deux prix à New York ou que les charmants lobes de Rihanna arborent ses créations, il préfère cultiver sa singularité. «Je produis peu, des pièces exclusives, très inspirées du monde végétal ou animal, et j’aime prendre le temps de rencontrer les gens pour leur expliquer l’histoire de chacune d’elles.» Celle de la broche hortensia lui ressemble tant. «Afin d’en renforcer le réalisme, j’ai prélevé une empreinte à la cire directement sur les fleurs du jardin de notre maison familiale au bord du lac d’Annecy! Le massif avait été planté par mes arrière-arrière-grandsparents. A l’automne, lorsque les têtes d’hortensia commencent à faner, certaines parties deviennent marronjaune, alors que d’autres virent au pourpre.» Un miracle de la nature auquel Emmanuel a donné vie à coups d’or vert, d’or jaune, d’aluminium, de diamant blanc, de rubis et de spinelle. Ce fondu de sculpture, un art qu’il a pratiqué pendant quatorze ans, façonne toutes ses

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pièces à la main. Ses matières de prédilection? L’or, qu’il soit jaune, rouge, rose ou vert, les émeraudes, les saphirs, «qui autorisent des dégradés étonnants», et surtout l’aluminium. «Le contraste entre le mat du métal et la brillance des pierres me plaît. En raison de sa légèreté extrême, l’aluminium rend la plus volumineuse des pièces agréables à porter et s’accommode aussi bien d’une tenue de gala que d’un jean.» Séduite par la spontanéité de ce surdoué, la maison de Grisogono, réputée pour ses parures exubérantes, a fait de lui son premier talent en résidence. «J’ai hésité, car je ne voulais pas que cela m’empêche de créer mes propres pièces. Si mon style est franchement différent du leur, c’est une maison qui ose les volumes, les matières, les dégradés… Nous ne pouvions que nous entendre!» Prologue, le premier des trois chapitres de cette collaboration, réunit six pièces design aux formes épurées inspirées d’un univers très couture. «J’ai joué sur le contraste des diamants noirs – signature de la maison – et des diamants blancs.» Le deuxième chapitre, lui, est une ode à l’hiver. «Ma saison préférée!» précise Emmanuel, dont les 14 designs aux subtils dégradés de blanc et de bleu évoquent la glace, les stalactites et même l’avalanche, sublimée par l’effet laiteux du diamant «icy». La nature, encore la nature, toujours la nature…

“As a child I collected stones and used to steal my mother’s celebrity magazines to admire princesses’ tiaras!” says Emmanuel Tarpin, one of jewelry’s rising stars. “I dreamed of roaming the world in search of precious stones.” Today, aged just 27, he is based in Paris with his own brand and the respect of his profession. After studying at art school in Geneva, he began at Van Cleef & Arpels in the French capital, where he stayed three and a half years and learned every aspect of the trade. He launched his brand in 2017, and his first piece – spectacular earrings of gold and green aluminum geranium leaves – sold for $25,000 in New York. Swiss luxury jeweler de Grisogono recently made him its first resident talent: “I don’t produce much, and I hesitated at first – my style is completely different to theirs, even if we do share a love of daring volumes, materials and shades.” Prologue, the first part of the three planned collaborative collections, includes six pieces that play on the “contrast between white diamonds and black diamonds, the House’s signature.” The second collection is an ode to winter, which says Emmanuel is, “my favorite season!”

PATRICIA KHENOUNA

Page de gauche: Boucles d’oreille«Kinetic», or, rubis birmans et emeraudes, pour chaque boucle, il y a deux systèmes pour avoir le choix de porter la paire d’une façon asymétrique. Bague «Globeflower», or sablé et poli, bronze patiné, diamants et saphirs jaunes. Ci-dessus, de haut en bas: Boucles d’oreille«Ovals », or dégradé de rubis birmans, saphirs violets puis roses et diamants. Boucles d’oreille«Seashell» en aluminium noir mat, or et diamants. Boucles d’oreille«Orchids», aluminium bleu, or, tourmalines de Namibie, Paraiba et diamants. PA L AC E SCO P E

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Doully

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oully, c’est d’abord une voix rauque qui sort d’une petite blonde menue aux immenses yeux bleus. Une personnalité atypique et attachante, toujours entre deux vannes. C’est surtout une remarquable humoriste qui raconte, dans Admettons, une vie cabossée. Noir et lumineux.

Vous vous séparez alors du trafiquant de drogue avec qui vous viviez? C’est cela, un Gitan. (Rires) Je prenais beaucoup

Vous voir sur scène relève du miracle: vous êtes morte trois fois… Je le dis dans le spectacle, j’ai fait trois overdoses, trois

arrêts cardiaques. Même les médecins ne comprennent pas que je sois encore là. (Rires) Admettons raconte mes addictions à l’héroïne, puis à la cocaïne. Mais pas à l’alcool: je ne m’autorise qu’une cuite par an (Rires)! Mais je ne parle pas que de cela. C’est très délicat, je ne veux ni prôner la drogue ni avoir un discours moralisateur. La frontière est mince. De quelle planète arrivez-vous? Du Ve arrondissement de Paris où j’ai grandi dans 30m2, avec un père guitariste et une mère peintre. Nous étions les plus pauvres de l’arrondissement! (Rires) Tous les soirs, mon père m’emmenait au bar. J’étais la pipelette du bistrot, c’était mon public. J’ai été émancipée à 14ans et j’ai vécu seule dans un petit studio. Après votre bac, le monde de la nuit vous happe… J’ai toujours eu le vice d’essayer des choses. Je sortais et je rencontrais beaucoup de gens, et j’ai commencé à prendre un peu de tout dans les soirées. Comme je le raconte sur scène, un jour, des amis marseillais ont débarqué chez moi. Ils étaient poursuivis par la police et ils m’ont demandé de garder une valise bourrée d’héroïne. Evidemment, j’ai descendu la valise en quelques mois. (Rires) La drogue, ça a duré de 18ans à 22ans. Puis j’ai suivi une cure de désintoxication en Israël. Je suis revenue, ressuscitée des morts. Nouveau rebondissement: vous partez en Espagne…

J’avais besoin de couper avec le milieu parisien de la nuit, alors je suis partie à Barcelone. J’y suis restée dix ans! J’ai un peu joué là-bas, mais j’ai surtout donné des cours de français dans des écoles. J’ai aussi monté une marque de vêtements (qui n’existe plus) et fait beaucoup de vidéos que je postais sur YouTube. En 2016, quelqu’un à Paris les a remarquées et m’a proposé de revenir et de monter sur scène. J’avais envie d’écrire un one-woman-show depuis longtemps…

de cocaïne en Espagne, il y en avait partout. Et puis, à un moment donné, ça m’a saoulée. J’avais fait le tour de la question et les descentes étaient trop violentes. Aujourd’hui, je suis totalement clean. (Rires) Bref, vous aviez toute la matière pour écrire un spectacle «stupéfiant»? J’ai d’abord repris les personnages de mes

vidéos, puis écrit mes sketchs, que j’ai joués au Feux de la Rampe, puis au Théâtre du Marais. Puis, Yacine Belhousse m’a donné ma chance à la Nouvelle Seine. Et j’ai intégré le Jamel Comedy Club. C’est alors que survient une rencontre importante, celle de Blanche Gardin? Je l’ai croisée dans une soirée «Première

fois»de Yacine Belhousse, où des humoristes testent en huit minutes des sketchs inédits. On s’est reconnues et une amitié est née. C’est quelqu’un d’hyper-généreux. Elle m’a demandé de faire ses premières parties. En juillet 2019, on a commencé à écrire ensemble le spectacle que je joue actuellement. Cela s’est fait naturellement. J’ai beaucoup de chance, je suis très bien entourée professionnellement et humainement. Propos recueillis par P H I L I P P E L A T I L Doullyhas immense blue eyes, a husky voice and natural comedy talent. She also has a remarkable life story, the subject of her solo show, Admettons (Admit It). “It’s about my addictions, heroin and cocaine,” she says. “Like how I overdosed three times and even the doctors don’t know how I’m still here.” Her drug problems began after leaving school when, “I got involved in the Paris club scene and began taking a bit of everything.” To escape the scene, she eventually moved to Barcelona, where she stayed for 10 years: “I took a lot of cocaine in Spain and then I was done. Today I’m completely clean.” Her comedy career began after some of her YouTube videos were spotted by a comedy producer. Then she met French comedy star Blanche Gardin at an open mic, and they began writing together. The result was Admettons. “I’ve been so lucky,” she says.

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Ahmed Bahhodh

Noir brillant


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KarineDeshayes

«J’adore chanter du baroque et du bel canto»

Aymeric Giraudel

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uand elle remporte pour la deuxième fois la Victoire de la musique classique d’artiste lyrique de l’année, en 2016, Karine Deshayesinterprète un air de LaReine de Sabade Gounod. L’Opéra de Marseille la choisit alors pour sortir la partition des oubliettes en octobre dernier. Les opéras rares, la mezzo-soprano colorature les affectionne: après Tararede Salieri en 2018, elle redonnera vie en juin à Psyché d’Ambroise Thomas lors du 8e festival Palazzetto Bru Zane. Sur son nouvel album,Uneamoureuse flamme, cette Reine de Saba apparaît aux côtés de personnages féminins emblématiques du répertoire, telle Charlotte dans Werther de Massenet ou Marguerite dans LaDamnation de Faust de Berlioz. «Je voulais faire un album d’héroïnes avec certaines tragédiennes de l’opéra français. L’évolution de ma voix me permet d’aborder aussi des rôles de soprano dits “Falcon”. Ce sont toutes des femmes amoureuses.» Dans un registre plus joyeux, un album Offenbach présente en première mondiale un cycle de six fables de La Fontaine. Tous les styles la passionnent. «J’ai fait de nombreux rôles à vocalises, que ce soit Haendel, Mozart ou Rossini. J’adore chanter du baroque, du classique, du bel canto.» L’opéra, elle le découvre grâce à son père corniste. A 14ans, elle commence le chant. Après une licence de musicologie en Sorbonne, puis le Conservatoire de Paris, elle entre en troupe à l’Opéra de Lyon. Les rôles rossiniens des opérasbouffes, puis les rôles sérieux créés par la Colbran, la font connaître à l’Opéra de Paris. Une évolution vocale «plus à l’aise dans l’aigu» élargit encore son répertoire. Des prises de rôle l’attendent en 2020. En mars, elle sera Sara dans Roberto Devereux au Théâtre des ChampsElysées. «C’est le deuxième opéra de Donizetti que j’aborde. Je n’avais fait qu’Elizabeth dans Maria Stuarda. La mise en scène de David McVicar vient du Metropolitan Opera de New York.» Le Compositeur dans Ariane à Naxos de Strauss lui offrira son premier grand rôle en allemand à l’Opéra de Montpellier en avril. Souvent invitée à New York et à Salzbourg, son été sera italien. Le prestigieux Rossini Opera Festival de Pesaro l’a choisie pour incarner Elisabetta, regina d’Inghilterra. La consécration, pour cette voix au zénith.

“I love singing baroque, classical and bel canto opera,” says mezzo-soprano Karine Deshayes, who discovered the art form with her horn-player father and began singing aged 14. After studying at the Sorbonne and the Paris Conservatoire, she joined the company at the Opéra de Lyon and has since sung in a number of rarely performed operas, such as Charles Gounod’sLa Reine de Saba and Ambroise Thomas’s Psyché. In March, she will appear in Roberto Devereux (“my second Donizetti opera”) and Strauss’s Ariadne auf Naxos (her first in German), before a summer spent singing Rossini’s Elisabetta, regina d’Inghilterra in Italy.

ALICE DE CHIRAC

«Roberto Devereux», de Donizetti, au Théâtre des Champs-Elysées, du 20 au 30mars. Master class à l’Opéra Bastille, le 7mai, dans le cadre de «Tous à l’opéra!».«La Lucrezia», de Haendel, à la Salle Gaveau, le 27mai. Albums: «Une amoureuse flamme» (Klarthe), «Offenbach» (Alpha Classics), «Tarare» (Aparté). PA L AC E SCO P E

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«Pour cette nouvelle collection, l’idée était de travailler la nature avec beaucoup de liberté»

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Benoît-Pierre

Emery

«J’ai voulu retrouver le foisonnement des végétaux»

Alexandre Guirkinger

Depuis combien d’années travaillez-vous pour la maison Hermès? Depuis 2011, je suis

directeur de création de la Table Hermès. Durant cette période, j’ai également été directeur de création des objets, pendant huit ans. Mais ma rencontre avec Hermès date de 2005, lorsque Pierre-Alexis Dumas m’a proposé de dessiner un carré en hommage au 10 ans du parfum 24Faubourg. J’ai depuis dessiné plus d’une vingtaine de carrés pour la maison. Concernant les arts de la table, j’ai créé mon premier service en 2007, Mosaïqueau24, et, en 2011, j’ai cosigné avec mon ami designer Damian O’Sullivan le service Rallye24, et ensuite le service VoyageenIkat. Plus tard, j’ai également dessiné le service H-déco, inspiré des ferronneries Art déco des boutiques du faubourg Saint-Honoré et de la rue de Sèvres. Quelles ont été vos inspirations ? Pour cette nouvelle collection, l’idée était de travailler la nature avec beaucoup de liberté. S’agissant d’un thème tropical,j’ai voulu retrouver le foisonnement des végétaux, des feuilles, de la richesse du monde floral intimement mélangés. Nous avons beaucoup échangé avec Nathalie Rolland-Huckel, qui a dessiné le service, sur l’idée d’une organisation qui se rapproche le plus possible de l’harmonie créée par la nature. Un autre aspect très important de cette collection repose sur l’alternance de rythmes: parfois la nature est extrêmement dense et se déploie à la manière d’un camouflage recouvrant l’ensemble des pièces aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. Parfois la nature est plus isolée, et certains éléments, telles les très grandes feuilles que l’on retrouve dans les assiettes à dîner, par exemple, sont traités de manière plus minimale.

Vous avez confié la réalisation des dessins à Nathalie Rolland-Huckel. Pourquoi l’avoir choisie?

Nathalie avait déjà dessiné deux services pour la maison (Siesta et Cheval d’Orient), et nous avions très envie de faire appel à son talent à nouveau. Nathalie est ellemême artiste peintre sur porcelaine. Elle a donc une connaissance intime de cette matière. Ce qui me fascine dans le travail de Nathalie, c’est la délicatesse de son trait, la précision de son coup de pinceau, qui traduit chaque nervure et chaque nuance d’un végétal. Comment pensez-vous le rapport entre les pièces, leurs juxtapositions ou leurs superpositions? L’identité de la Table Hermès

est très liée à la diversité des motifs présents dans un même service. Il faut donc trouver une harmonie et un juste équilibre entre chacune des pièces. A la manière d’un puzzle, chaque élément doit pouvoir vivre séparément tout en trouvant sa place dans l’ensemble du service. Propos recueillis par A N N E D E L A L A N D R E

“The new collection was based around nature and a tropical theme, so I wanted a profusion of plants, leaves and flowers,” says Benoît-Pierre Emery, creative director for Hermès Tablewaresince 2011. “We worked closely with Nathalie Rolland-Huckel, a ceramics artist, who has such a delicate touch and precision in her brush strokes. She designed the dinner service and we discussed how to recreate the harmony you find in nature. Because the identity of Hermès Tableware is based upon a wide variety of diverse patterns within each service. This requires harmony and balance, because while each piece has to be a standalone, it must sit comfortably within the service.”

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Des gens que j’aime…

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encontrer Vincent Ravalec, c’est un peu rencontrer le troisième type en essayant de se rappeler qui étaient les deux premiers. Sur les murs carrelés de sa cuisine circulent des ovnis colorés. Entre deux romans, essais, films, documentaires et BD, il a signé quelques tubes pour Johnny et volé en apesanteur avec Thomas Pesquet. Les gens qu’il aime ont de l’audace, et la vie en est élargie. 1/TODD PHILLIPS. «Je ne le connaissais pas du tout. J’ai vu Jokeret j’ai été époustouflé. Le film peut prêter à débat sur le fond. En revanche, en termes de langage cinématographique, je pense qu’il y aura un avant et un après-Joker. J’ai trouvé le film incroyablement gonflé sur tous les plans. Comment la machine Hollywood a-t-elle pu s’engager sur un projet avec des partis pris esthétiques, un parti pris thématique et une écriture filmique aussi ahurissants? Du coup, j’ai fait des recherches sur le réalisateur. Ce qui est assez incroyable, c’est qu’il a réalisé les Very Bad Trip, qui sont certes des succès, mais dont je n’ai pas le souvenir qu’ils avaient ce brio stylistique… Il est à la fois réalisateur et scénariste. Il se trouve que je donne des formations pour les scénaristes. Là, chaque plan pourrait être scénarisé. Il y a une telle intrication du signifiant et du style, une telle fluidité… En toute immodestie, ça m’arrive souvent de me dire devant des films: “Si on m’avait donné le budget, j’aurais fait mieux.” Avec cinq fois le budget de Joker, j’aurais été absolument incapable d’arriver à cette maîtrise.» Tu l’as rencontré? «Non. Je ne suis pas fana de rencontrer les gens en vrai. Je pense que les artistes ou scientifiques expriment la quintessence de ce qu’ils ont à dire dans leurs œuvres ou leurs recherches. Moi, je crois être plus intéressant dans mes livres qu’en vrai. En tout cas, j’espère. J’essaie d’y mettre le meilleur de moi-même.» 2/ALEXANDRA DAVID-NÉEL. «Une des grandes figures de mon adolescence. Elle a eu la chance d’avoir un mari extrêmement large d’esprit qui l’a financée toute sa vie et l’a laissée faire l’exploratrice à l’autre bout du monde. Elle a sillonné le Tibet, a été la première Occidentale à aller à Lhassa, elle a adopté un jeune Tibétain, et moi, j’ai dévoré ses livres vers 12-13 ans. Après, j’ai lu Le Matin des magiciens, mais elle a été l’ouverture sur l’ésotérisme, les univers lointains, un peu magiques. Elle fait partie des gens qui ont conféré au Tibet, cette contrée aussi mystérieuse qu’interdite, cette enclave où personne ne mettait les pieds, une aura mythique que j’ai eu la chance plus tard d’aller éprouver de visu. J’avais convaincu un journal de faire un reportage. J’ai pris le train de Pékin à Lhassa, le train le plus haut et le plus long du monde. Je suis vraiment allé sur les traces de Tintin au Tibet avec Chang et Alexandra David-Néel. Cet ensorcellement des montagnes dont elle parle, je l’ai personnellement ressenti de manière très prégnante. Le Potala, c’est un monde

enchanteur qui suscite l’imaginaire… J’ai toujours été fasciné par les gens qui entreprenaient de tels voyages aux époques où la mobilité et la communication n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui. Elle a été une femme pionnière du XXe siècle. Elle voyageait déguisée en Tibétaine, avec son fils. Elle a vécu très vieille, jusqu’à 100 ans, je crois.» 3/ALLY McBEAL. «Bizarrement, je n’ai jamais eu la télé. Vers la fin des années 1990, je suis tombé sur ce personnage, je l’ai trouvé formidable, super drôle, fantasque, parfois totalement décalé, avec un second degré que j’essayais de mettre dans mes scénarios, et dont personne ne voulait… Ally McBeal a été la première série que j’ai regardée. Il y avait dans le personnage, les situations, les dialogues, une fantaisie à la fois charmante, efficace et inédite pour une série grand public. Je m’en suis souvent servi dans les réunions: “Je ne comprends pas, vous hésitez, et pourtant, vous regardez Ally McBeal…” A l’époque, il y avait un gros hiatus entre ce qu’aimaient personnellement les décideurs des chaînes et ce qu’ils choisissaient comme programmes. Je l’ai mise dans ma liste parce que c’est un chouette personnage de fiction, et de femme, sympathique et emblématique.» 4/BENVENUTO CELLINI. «Une autre grande figure de mon adolescence. Avant d’écrire, je lisais. Ma boulimie de lecture s’est ensuite transformée en boulimie d’écriture. J’ai découvert ses Mémoires par hasard, pris par l’histoire comme par un roman de cape et d’épée. C’était un des orfèvres majeurs de la Renaissance. Les cours, les papes, tous les puissants commandaient qui des tableaux, qui des fresques… A lui, c’étaient des sculptures et principalement des bijoux. D’un caractère extrêmement emporté, il a beaucoup voyagé, en ne cessant de se battre. Il tue un nombre de gens en duel, c’est d’un picaresque et d’un rocambolesque! Ça m’a posé plein de questions, parce que, quand j’ai commencé à voyager, comme au Tibet, je me suis aperçu que beaucoup de choses, qui avaient pris place dans mon esprit comme de la fiction, étaient en fait vraies. A chaque relecture, j’ai eu cette même impression. Quel personnage! Et un personnage réel! Il a laissé une œuvre considérable. J’ai un livre avec ses bijoux, beaucoup de ses pièces ont été gardées dans des trésors. Il a à la fois ce côté hyper talentueux, très aventureux, et littéraire – son autobiographie est une des plus célèbres de la Renaissance. Un de mes projets, c’est de l’adapter en BD.» 5/ÉRATOSTHÈNE. «Il ne cesse de m’intriguer. En mesurant l’ombre d’un bâton dans deux villes éloignées, il a déduit, il y a plus de vingt siècles, la circonférence de la Terre. Je peux rester des semaines à observer le soleil, un bâton, le soleil, un bâton… sans comprendre comment il a fait. C’est pareil qu’Einstein qui regarde

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Julien Falsimagne / Leextra / Editions Fayard

Vincent Ravalec


D’où ses relations avec le CNES, l’observatoire de l’espace, d’où son journal en apesanteur, qui ressort dans un recueil réunissant toutes ses nouvelles – «Ma “Pléiade”», sourit-il –, disponible dès maintenant dans toutes les bonnes librairies de la Terre. SABINE EUVERTE

Parutions : en février, «Sainte-Croix-les-Vaches, t. 3 : La Fin des haricots», chez Fayard; «Sainte-Croix-lesVaches, t. 1», en poche ; «Nouvelles. Edition intégrale», Au Diable Vauvert ; en avril, «L’Art du beau mensonge. Manuel de qualité à l’usage des auteurs, scénaristes et écrivains», Marabout/Arte.

le sucre fondre dans son café et va en déduire la taille des atomes... Ce type d’expérience de pensée me dépasse. Or, c’est cette capacité intellectuelle qui a fait la civilisation. A une époque où nous n’avions aucun moyen de nous affranchir de notre propre vision du monde, sans télescope, sans même un ballon dirigeable pour s’élever un peu du sol, se dire: “Ici, l’ombre est comme ça, je vais aller la mesurer un peu plus loin en chameau, et en déduire le tour de la Terre entière”, chapeau! Entre ses facultés cérébrales et les miennes, il y a un fossé que je ne comble pas. C’est ce mystère qui m’interroge, mystère qui se répercute aujourd’hui quand je discute avec des astrophysiciens. Il existe un fonctionnement invisible du monde, très loin de notre système perceptif et intuitif, même contre-intuitif, et seule une toute petite fraction de la population arrive à se le représenter ou l’effleurer.»

Writer, director and producer Vincent Ravalec gives us a few of his favorite things. 1. Todd Phillips.“I saw Jokerand was blown away. You can debate the film’s meaning, but how did the Hollywood machine get involved with a project featuring such insane aesthetic, thematic and cinematic choices? I don’t know Phillips and I’m not a fan of meeting artists and scientists. They both express the essence of themselves in their work. I think I’m more interesting in my books than in real life.” 2. Alexandra David-Néel.“One of the key figures of my adolescence; I absolutely devoured her books aged 12 or 13. I’ve always been fascinated by people who travelled at a time when mobility and communications weren’t like today. She went to Tibet in disguise and was the first Westerner to go to Lhasa; she was a female pioneer of the 20th century.” 3. Ally McBeal.“The first series I ever watched, in the late 1990s. I discovered the character and thought she was great: original, funny, sometimes left-field, with a sense of irony I tried to write into my screenplays – and which no one understood.” 4. Benvenuto Cellini. “One of the major goldsmiths of the Renaissance, courts, popes, the powerful all ordered his jewelry and sculptures. He killed several people in duels and travelled widely. He was incredibly talented, adventurous and literary. His life was picaresque. His autobiography is one of the most celebrated of the Renaissance and one of my projects is to adapt it into a comic book.” 5. Eratosthenes.“He’s endlessly intriguing. By measuring the shadow of a stick in two distant towns he worked out – more than 20 centuries ago – the circumference of the Earth. I’m fascinated by this mystery, which impacts on conversations I have with astrophysicists. The world has an invisible way of functioning that only a tiny fraction of the population can imagine or touch. In my opinion, that gap really has an impact on how the planet’s population functions.”

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Tatiana Verstraeten

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«Chez Chanel, j’ai découvert des métiers d’art exceptionnels, raconte-t-elle. J’ai voulu élever mes idées au plus haut rang du luxe.» Ainsi est né le collier Vienne, inspiré de la serre aux papillons de la capitale autrichienne, une poétique farandole d’or et d’émail incrustée de diamants et de pierres de lune dans un esprit Art nouveau revisité. Les boucles d’oreilles assorties ont récemment été portées par Florence Pugh lors de la première parisienne des Filles du Docteur March. Quant au collier Barbara, «c’est une version lumineuse des boas portés par la chanteuse, une femme élégante, à la fois puissante et d’une extrême fragilité, que ma mère adorait», confie Tatiana Verstraeten. A côté de ces deux pièces uniques, la joaillière a dessiné des boucles, ou plutôt des parures d’oreilles, aux légères franges de diamants, un brin Années folles, plébiscitées par de nombreuses personnalités: Rosie Huntington-Whiteley les arborait au gala du MET à New York, Tina Kunakey à l’occasion de son mariage avec Vincent Cassel à Biarritz,

34ans seulement, cette Alice au pays des merveilles contemporaine, délicate blonde aux yeux bleus vêtue d’un uniforme sombre jean-pull-boots, a déjà eu plusieurs vies. Tatiana Verstraeten, fille de médecins, a commencé par travailler dans la finance à la suite de ses études en Belgique, où elle a grandi. Puis, elle a accompagné des créateurs, tel Anthony Vaccarello, et des marques, comme le chapelier Maison Michel, pour développer leur business. Avant de rejoindre Karl Lagerfeld chez Chanel afin d’y dessiner les accessoires. Une mission passionnante auprès du maître qu’elle a quitté après quelques années pour se lancer dans sa propre aventure. Il y a un an, Tatiana Verstraeten dévoilait ses premières pièces de haute joaillerie dans son bureau discret de la place Vendôme.

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by Thomas Tebet for Vogue Brasil

«J’ai voulu élever mes idées au plus haut rang du luxe»


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«Quand on est créatif, on a souvent plusieurs dimensions. Je n’ai pas fini de les explorer»

Cate Blanchett aux côtés de Giorgio Armani lors de sa récompense pour l’ensemble de sa carrière aux derniers British Fashion Awards à Londres… Tatiana Verstraeten, dont le frère est comédien, a elle-même fait ses premiers pas au cinéma dans le film Belle dormant, en 2017, aux côtés de Niels Schneider, Mathieu Amalric et Agathe Bonitzer. «On m’a proposé le tournage en plein été, j’étais encore en train de monter ma première collection de joaillerie, mais j’ai accepté, raconte-telle. L’aventure m’a plu, et j’espère rejouer un jour. Quand on est créatif, on a souvent plusieurs dimensions. Je n’ai pas fini de les explorer.»

Tatiana Verstraeten is both a jewelry brand and a charming 34-year-old designer. Since her studies in her native Belgium, she has worked for Anthony Vaccarello, milliner Maison Michel, and with Karl Lagerfeld at Chanel, where she designed accessories. A year ago, she released her first pieces of high jewelry under own name. “At Chanel, I discovered incredible artisanal skills and I wanted to push my ideas to the highest levels of luxury,” she says. After those initial pieces – two stunning necklaces – she has added “ear-jewels” fringed with diamonds, recently been worn by Rosie Huntington-Whiteley and Cate Blanchett. “When you’re creative, you often have different outlets,” she says, “and I haven’t finished exploring them.”

LOUISE PROTHERY

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Mathieu César

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Carnets de

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Christian

Louboutin

«Ce qui m’intéresse dans les souliers, c’est qu’ils peuvent déshabiller»

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l’occasion de sa grande exposition à la Porte Dorée, entretien avec Christian Louboutin sur la force et la magie des souliers. «La femme porte ses vêtements, et ce sont les souliers qui la portent», dit-il.

Vous avez choisi de dessiner des souliers à l’âge de 10 ans après avoir vu un panneau d’interdiction… A chaque fois que

j’allais au Palais de la Porte Dorée, je voyais un dessin d’escarpin barré sur un panneau de signalisation. A cette époque, le bout des talons était en métal et risquait de rayer les parquets en bois précieux ainsi que de faire sauter les émaux des mosaïques. On était dans les années 1970, je n’avais jamais vu de talons aiguilles, c’était une forme des années 1950. J’ai commencé à dessiner des souliers un peu comme un toc, plus que par vocation. Qu’est-ce qui a fait que cette passion a perduré et est devenue toute votre vie? L’enthousiasme. Je suis

passionné pour ce que je fais tous les jours depuis près de trente ans. Le fait d’être une maison indépendante est essentiel également. J’ai le même associé depuis la création de la compagnie en 1991, Bruno Chambelland, qui est également un de mes amis d’enfance. Cela me permet de rester libre, libre de créer, de voyager, et surtout de ne pas être contraint par des objectifs à court ou long terme.

© Courtesy of Christian Louboutin

Qu’est-ce qui fait qu’un soulier est sublime? Que sa ligne est parfaite? Tout commence par un dessin. Je trace,

gomme, retrace, regomme jusqu’à l’obtention d’une ligne très précise. Débute alors un long travail technique de recherches, d’expérimentations et d’échanges entre le studio et l’usine, où la ligne se confronte à la technique. Un soulier est certes un petit objet mais il implique plus d’une centaine d’étapes de fabrication. Je dirais qu’un soulier est parfait quand la relation entre le dessin et la technique est si organique, si naturelle, qu’on en oublie la fonction utilitaire du soulier. Mais ce qui rend un soulier sublime, c’est la femme qui le porte, l’attitude et l’énergie qu’elle lui insuffle. Comment est née votre iconique semelle rouge? Plus qu’une idée, c’est avant tout un heureux hasard. J’étais à

l’usine et nous venions de recevoir les derniers prototypes. J’étais assez satisfait du résultat, mais ils paraissaient plus lourds que les dessins. On ne distinguait pas tout le travail de recherche de la ligne exacte. En les regardant de dos, il y avait une masse noire provenant de la semelle qui n’existait pas sur mon dessin. Et c’est là que j’ai chopé le vernis à ongles de mon assistante qui était à mes côtés. J’ai recouvert la semelle de vernis et tout à coup la couleur posée est apparue comme une évidence ou un révélateur. Est-ce que rendre la vie glamour est votre credo? Ce que j’aime avant tout, c’est dessiner de beaux objets. Libre ensuite à chaque femme de se l’approprier et de devenir glamour. Le sens du mot glamour a été un peu galvaudé au fil

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Carnets de

«Un soulier est certes un petit objet mais il implique plus d’une centaine d’étapes de fabrication. Je dirais qu’un soulier est parfait quand la relation entre le dessin et la technique est si organique, si naturelle, qu’on en oublie la fonction utilitaire du soulier»

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Carnets de

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des décennies. Si on revient aux origines de ce mot, on se retrouve en Ecosse, où «gramarye» désigne un sortilège de changement d’apparence opéré par les fées. J’aime cette idée du glamour comme un envoûtement, un enchantement. Le soulier peut-il être un objet de fantasme?

© Courtesy of Christian Louboutin

Jean-Vincent Simonet

Plus que l’idée de fantasme, il est question ici de fétichisme, avec lequel j’ai un rapport très interrogatif. Je ne suis pas fétichiste à titre personnel, mais j’ai conscience que mon travail est fétichisé, et ça ne me pose pas de problème. Ce qui a eu une réelle influence

Le soulier est le support de réflexions sur le corps, la mode, l’esthétisme et la contrainte, l’histoire… Quelles évolutions avez-vous observées tout le long de votre carrière? J’aime

sur mon dessin, c’est le spectacle, le music-hall. Quand on travaille pour la mode, on dessine des souliers qui habillent, logiquement. Je viens davantage du spectacle, je suis plutôt du côté des créateurs qui déshabillent. Au début, je faisais des souliers très ornementés, très habillés, et je me suis vite rendu compte que ce qui m’intéressait dans les souliers, c’était qu’ils pouvaient déshabiller. La recherche de la nudité, de la transparence, la présence de la peau, concourt à la fétichisation de mes souliers, à une forme d’érotisme.

Philippe Garcia

Comment avez-vous pensé et structuré l’exposition?

Monter une exposition consacrée uniquement aux souliers aurait été réducteur. C’est l’occasion pour moi de souligner l’importance du travail du dessin, de rendre visible le processus créatif, tout en mettant en avant des personnalités et des savoir-faire uniques. Je l’ai imaginée comme un voyage à travers mes inspirations, mes rencontres, mes passions. Elle s’inscrit dans un lieu précis, qui m’est très cher. La Porte Dorée est un endroit magique qui m’a accompagné et a aiguisé ma curiosité dès mon enfance.

cette idée que les choses changent, évoluent, se transforment. Enormément de choses ont changé. Celle qui me vient immédiatement à l’esprit, c’est la transversalité entre les modèles homme et femme. Dès la fin des années 2000, on acommencé à observer de plus en plus de femmes dans nos boutiques homme, à un moment où il y avait très peu de sneakers pour elle. Aujourd’hui, on voit de plus en plus d’hommes porter des talons plus ou moins hauts. J’aime cette idée. Vous êtes adulé par des femmes, de Blake Lively à Uma Thurman, ou Gigi Hadid, Kendall et Kylie Jenner… Que pensez-vous avoir apporté aux femmes en général, et peutêtre aussi aux hommes? La liberté d’être la femme qu’elles

rêvaient d’être, et, pour les hommes, de comprendre et de partager le désir un peu obsessionnel et très charnel qu’ont les femmes avec leurs souliers. Quel serait le soulier dont vous rêvez et que vous n’avez jamais pu réaliser? Une paire de souliers pour le pape. Propos recueillis par A N N E D E L A L A N D R E

«Christian Louboutin : l’Exhibition[niste]». Palais de la Porte Dorée, 293 avenue Daumesnil, ParisXIIe. Du 26février au 28juillet2020.

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Carnets de

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Guillaume

Henry

«Patou, c’est doux, joyeux, rond, gourmand. c’est hyper positif»

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ace à la Seine, à quelques pas de Notre-Dame, à l’étage des ateliers de la maison, nous rencontrons Guillaume Henry, tee-shirt blanc et bretelles rouges, qui s’est vu confier la mission de faire renaître la maison Patou.

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Damien Blottière

Comment est née l’idée de relancer la maison Patou ?

J’étais en période de «disponibilité», je venais de quitter Nina Ricci… Je profitais du moment, je me baladais, je développais ma vie sociale. Essayer de faire moins et mieux pour donner un sens, moins travailler le week-end pour être dans une qualité de vie professionnelle et personnelle. J’ai découvert Paris la semaine. Travailler dans la mode et ne pas voir comment les gens vivent est antinomique. La mode, c’est de la sociologie. Un jour, j’ai rendez-vous avec Sidney Toledano chez Carette, comme des acteurs de l’industrie de la mode qui se croisent. Je lui raconte que je viens de me promener au cimetière de Passy, juste en face, et que j’ai découvert par hasard la tombe de Jean Patou. Il y a eu dix secondes de blanc, avant qu’il ne me dise: «On vient juste d’investir dans Jean Patou, est-ce que ça vous intéresse?» Je crois lui avoir répondu: «C’est pour moi!» Il a fallu quand même que je monte un dossier, que je parle stratégie et marketing. Ce projet vous a séduit immédiatement ? Vous ne pouvez pas savoir! J’adore ces maisons endormies mais pas abîmées. Il y a un travail d’archéologie, dans le respect. Toutes ces maisons ont en commun un vocabulaire de sympathie. Un vocabulaire souriant, enthousiasmant, optimiste, féminin aussi. Déjà, le nom Patou fait sourire. C’est doux, joyeux, rond, gourmand, c’est hyper positif; en anglais, on dirait «on time». On est entourés d’apocalypse, et Patou, tout d’un coup, c’est doux. Patou, c’est les années 1920. On est en 2020 (rires), la boucle est bouclée ! J’ai beaucoup lu sur Jean patou et les révolutions stylistiques


«J’adore ces maisons endormies mais pas abîmées. Toutes ont en commun un vocabulaire de sympathie. Un vocabulaire souriant, enthousiasmant, optimiste, féminin aussi»


«J’ai adoré l’homme Jean Patou, amoureux de vitesse, des femmes, grand mondain, qui organisait des fêtes splendides» qu’il a initiées : le sportswear, le vestiaire joyeux du Paris mondain des années 1920, le vêtement de loisir le week-end et de fête la semaine… J’ai adoré l’homme: amoureux de vitesse, des femmes, grand mondain, qui organisait des fêtes splendides… et toujours cette notion de positivité. Je ne me suis jamais posé la question d’avoir une maison à mon nom avec mon patronyme sur une étiquette. On me reconnaît toujours comme le designer de la Parisienne, alors que je ne fais que ce que je sais faire et ce que j’aime. J’associe la mode française à la notion d’atelier, de savoirfaire et d’expertise. Vous avez vu, quand on arrive chez Patou, la première chose que vous traversez, ce sont les ateliers. Il y a une notion d’artisanat associée à l’excellence, et c’est cela que j’adore. Un vêtement est réussi quand il est «bête». Ça ne veut pas dire stupide, mais immédiat. Quand on ne sent pas l’effort. Patou n’existe plus depuis trente ans, mais je ne voulais pas d’une marque muséale. Les archives, on les a regardées… puis on les a oubliées! Patou, pour moi, c’est la marque du sourire. Comment ça s’écrit, en termes de style?

Toutes ces matières éco-friendly sont ultrapositives. C’est une histoire de maintien, de tenue, de silhouette, de carrure, de taille de poches… où elles se trouvent. Je mets des poches partout, même dans les robes du soir. C’est complice, une poche. J’adore le geste féminin, j’aime qu’on se sente maladroite et qu’on mette ses mains dans les poches. J’adore l’attitude. Pendant les essayages, je cherche une attitude, un caractère. Vous avez dit vouloir créer «des vêtements futiles avec de la surface»… C’est-à-dire? Je l’ai

emprunté à Karl Lagerfeld. Il disait que «la mode, c’est superficiel, avec beaucoup de superficie». J’adore ça! On n’en a pas besoin, mais c’est indispensable. Comme un bel objet chez soi. C’est inexplicablement nécessaire. Un supplément d’âme, quoi!


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Après ces années de streetwear et no gender, vous arrivez avec une mode délicate, sophistiquée, douce, très féminine.

C’est un référent à Patou, qui était l’amoureux des femmes. Sa vie privée le prouve. Dans ses plus proches collaboratrices, il y avait sa sœur, et c’était important pour lui d’habiller sa sœur, sa muse et collaboratrice, pas une créature fantasmée. J’aime cette notion du quotidien. La mode se regarde beaucoup le nombril, elle a un peu oublié qu’il s’agit d’une industrie du produit. Un jour, une amie m’a dit : «Guillaume, je n’ai plus rien à me mettre.» Ce qui est fou, car il n’y a jamais eu une telle offre. «Oui, mais elle ne me parle pas, cette offre», m’a-t-elle répondu. Je suis entourée de filles qui n’ont pas quatre heures pour se préparer, ont besoin d’un vêtement qui traverse la journée. Je ne fais pas du vêtement de jour ou du soir, il y a toujours un peu de jour dans le soir et de soir dans le jour. Le «riche-pauvre» est quelque chose que j’ai toujours adoré. Si je travaille le jean, il sera porté avec des talons… C’est toujours une façon d’appréhender les choses d’une façon complice et affective.

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Carnets de

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«Patou est historiquement une maison de couture, donc on ne veut pas contourner cette idée, mais, aujourd’hui, c’est du prêt-àporter, et en plus abordable»

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Carnets de

Mode

Pourtant, certaines de vos pièces sont presque de la couture… Oui dans le développement, mais pas

dans la façon. Car j’adore la «manufacturisation». Si ce n’est pas duplicable, quel intérêt? Tout ce qui est montré est produit. Il n’y a pas de triche. Patou est historiquement une maison de couture, donc on ne voulait pas contourner cette idée, mais, aujourd’hui, c’est du prêt-à-porter, et en plus abordable. Nous avons travaillé l’idée d’une fabrication et d’un prix juste. Notre robe ne doit pas être un fantasme. Le vêtement ne doit pas être impossible. Pas démodable. Donc moins narratif. Propos recueillis par ANNE DELALANDRE

We meet Guillaume Henry near Notre Dame, in the studios of Patou, the historic house he has been given the mission of bringing back to life. “I had just left Nina Ricci and was enjoying my time off, walking around and seeing friends. One day I had a meeting with Sidney Toledano [chairman of LVMH Fashion Group] and told him I had just visited the Cimetière de Passy and discovered Jean Patou’s grave. There was a silence and then he said, ‘We just invested in Patou; would you be interested?’ I was! I love houses that are hibernating, but undamaged. I read a lot about Jean Patou and his stylistic revolutions. I loved the man: a lover of speed and women, a socialite who organized huge parties. Patou hasn’t existed for 30 years, but I didn’t want a heritage

brand. So we looked at the archives and then forgot about them! For me, Patou is the label that smiles. Karl Lagerfeld said that fashion was superficial but with lots of surface; you don’t need it but it’s indispensable. I love that idea of daily life. Fashion often navel-gazes and sometimes forgets that it’s an industry that makes things. Our dresses can’t be fantasy products; they can’t be impossible to wear or fall out of fashion. That’s why I love manufacturing – because if it’s not reproducible, then what’s the point?” PA L AC E SCO P E

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Une fille

chez Castel Photographies

Fiona Torre Direction artistique

Anne Delalandre Stylisme

NoĂŠmie Beltran


Robeimprimée en soie et coton, MARNI. Gantsen suède, CAUSSE. Ceintureen cuir, MAISON BOINET. Créolesen or jaune et diamants, collection «Graphique», sautoiren or jaune, diamants et turquoise, collection «Unique», gourmette en or jaune et diamants, collection «Unique», DJULA.



Vesteen cuir d’agneau et soie bimatière, pullen laine sans manches, jupematelassée en soie, LOUIS VUITTON. Créolesen or blanc et diamants collection «Fairy Tale», chokeren or et diamants collection «Soleil», manchetteen or blanc et diamants collection «Unique», baguerésille en or blanc et diamants collection «Graphique», bague«Spirale» en or blanc et diamants collection «Marquise», DJULA.


Hauten cuir doré, PRADA. Boucle d’oreille singleen or, diamants et émeraudes collection «Précieuse», DJULA.


Robeimprimée zebrée en soie, THE ATTICO sur Matches Fashion. Bottesimprimées en crêpe et suede, GIANVITO ROSSI. Créoleset bagueen or blanc et diamants, collection «Fairy Tale», collieret bague« Spirale » en or blanc et diamants, collection «Marquise», manchetteen or blanc et diamants, collection «Unique», bagueen or blanc et diamants, collection «Beverly Hills », DJULA.


Chemiseen organza vert, KENZO. Jupefrangée, ALEXANDER ARUTYUNOV. Escarpinsen cuir et boucle en métal et cristaux, ROGER VIVIER. Ceinturecorset en cuir, MAISON ALAÏA. Bague«Spirale» en or blanc et diamants collection «Marquise», bagueen or et diamants collection «Fairy Tale», DJULA.


Robeorange en coton mélangé, VALENTINO. Créoles en or jaune et diamants, collection «Graphique», chokeren or jaune et blanc, diamants, collection «Unique», DJULA.



Topen tulle multicolore, VIKTOR&ROLF. Culotteen soie, LOVE STORIES. Boucles d’oreilleset choker en or blanc et diamants, collection «Soleil», collieret bague«Spirale» en or blanc et diamants, collection «Marquise», bague «Résille» en or blanc et diamants, collection «Graphique», DJULA.


Robe en sequins, EMILIO PUCCI. Colliersen or jaune et diamants collection «Magic Touch», bagueen or blanc, diamants et émeraudes collection «Unique», baguespirale en or blanc et diamants collection «Marquise», DJULA.



Caracoen cotte de mailles florales, PACO RABANNE sur Matches Fashion. Vesteen soie, PAUL&JOE. Pantalon en viscose et laine rose, AMI. Escarpinsen veau velours rose, sac en plume d’autruche et suède rose, LOUBOUTIN. Boucles d’oreilleset chokeren or blanc et diamants collection «Soleil», collieret bague«Spirale» en or blanc et diamants collection «Marquise», DJULA.



Soutien-gorgeen soie et culotte en soie, LOVE STORIES. Bottesmétallisées en cuir, ACNE STUDIOS. Créolesen or jaune et diamants collection «Graphique», sautoiren or jaune, diamants et turquoise collection «Unique», gourmetteen or jaune et diamants collection «Unique», DJULA.


Soutien-gorgeen soie et culotte en soie, LOVE STORIES. Sacen plume d’autruche et suède rose, CHRISTIAN LOUBOUTIN. Créolesen or jaune et diamants collection «Graphique», sautoir en or jaune, diamants et turquoise collection «Unique», gourmetteen or jaune et diamants collection «Unique», DJULA.


Chemisieren soie, BA&SH. Bijou d’oreilleet manchette en or blanc et diamants collection «Unique», collieren or et diamants collection «Marquise», bagueen or blanc et diamants collection «Fairy Tale», DJULA.


Chemisieren soie, BASH. Pantalonen soie, PAUL&JOE. Bijou d’oreilleet manchette en or blanc et diamants, collection «Unique», collieren or et diamants, collection «Marquise», bagueen or blanc et diamants, collection «Fairy Tale», DJULA.



Robe en tulle, DIOR. Colliersen or jaune et diamants collection «Magic Touch», manchetteen or blanc et diamants collection «Unique», bagueen or blanc diamants et émeraudes collection «Unique», bague en or blanc et diamants collection «Fairy Tale», baguespirale en or blanc et diamants collection «Marquise», bijou d’oreilleen or blanc et diamants collection «Unique», DJULA. Photographe: Fiona Torre@Frenzy Picture. Directrice artistique: Anne Delalandre Mannequin: Laura Hagested @Jill model. Casting: Mitch Macken @MM Casting Stylisme: Noémie Beltran Coiffure: Tié Toyama @Calliste Mise en beauté: Marielle Loubet @Calliste Manucure: Philippe Ovak @Marie-France Thavonekham. Assistant photographe: Pierre Nowak. Opératrice digitale: Audrey @JRM. Assistante Styliste: Marie Soares Assistante: Camille Carow Photographies retouchées Merci à Castel pour son formidable accueil.


Manteauen organza à pois brodés, bodyen maille stretch, ceintureen cuir perforé, MAISON ALAÏA.


Carnets de

Mode

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entelles et transparences, total look blanc ou doux tons pastel, la mode, cet été, voit naître un romantisme insolent. La Maison Alaïa (page de gauche) propose un long manteau d’organza transparent brodé de pois. Chez Ermanno Scervino, une tenue de nuit devient, avec sa dentelle ornementée de cristaux, un costume de soirée. Giambattista Valli accumule volants et dentelles. Chez Mugler, on renoue avec l’audace des années1980: une veste ultra-glamour portée sur un legging blanc en voile transparent.

Dentelles, Karim Sadli

mailles et transparences

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Boucles d’oreilles en crochet et robeen viscose durable, STELLA MCCARTNEY.


Carnets de

Crochet pour la plage, le jour et le soir

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a robe en crochet des sixties inspire toujours les designers. Stella McCartney (page de gauche) offre une version magnifiquement complexe en dentelle de coton naturel. Et en prime, une paire de boucles d’oreilles oversize, tendance forte de la saison. Elle réaffirme son engagement pour une mode de luxe durable: le polyester est recyclé; le coton est biologique; le viscose, le chanvre et le raphia sont durables. Altuzarra propose un top tricolore. Isabel Marant imagine une version très estivale, colorée et très ajourée. Stella McCartney va jusqu’à la robe longue, ultra-chic. Salvatore Ferragamo ose une robe mini, crochetée à la main, fabriquée par des artisans dans les collines au-dessus de Florence. PA L AC E SCO P E

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Mode


Shorts chics,

Tee-shirt en jersey, soutien-gorge et short culotte en résille imprimé, et ceinture en corde, VÉRONIQUE LEROY.

Delphine Chanet

courts et taille haute


Carnets de

Hugo Comte

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et été, le short sera toujours en vedette, le jour comme le soir. Il devient de plus en plus court, plutôt taille haute et de plus en plus raffiné. Version body corseté transparent en soie sous un long manteau de satin chez Olivier Theyskens. En cuir ultra-court avec des bottes hautes chez Saint Laurent par Anthony Vaccarello. Ou porté avec juste un blazer et des babies plates chez Coperni.

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Mode


Carnets de

Mode

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e short se veut élégant. Dans sa version sport chez Fila. En cuir ceinturé chez Longchamp. En lin ultra-chic chez Olivier Theyskens. En l’iconique maille stretch chez Maison Alaïa. Pendant plus de quarante ans, le couturier disparu a tout gardé, y compris des prototypes qui n’ont jamais été réalisés. La maison possède environ 25000 pièces d’archives permettant à l’atelier de proposer aujourd’hui des collections toujours nouvelles.

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Karim Sadli

Shortet topcourt en maille stretch, cardiganĂ manches volants en voile de soie, ceintureen cuir, MAISON ALAĂ?A.


Carnets de

Mode

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e soutien-gorge serait-il devenu le nouveau top? Tout a commencé avec Katie Holmes photographiée dans les rues de New York avec un cardigan en cachemire dévoilant son joli soutien-gorge… La photo est devenue virale. Cet été, le soutien-gorge devient un incontournable, l’accessoire le plus chic et le plus séduisant. A condition qu’il soit résolument classe, en soie ou en satin: ultra-élégant chez Givenchy ; façon corset transparent chez Olivier Theyskens ; à fleurs, style maillot de bain pour Isabel Marant ; dans une version très graphique avec un beau jeu de lanières pour Maison Alaïa (page de droite).

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Soutiengorge en première ligne

Karim Sadli

Short, veste et soutien-gorge en gabardine de coton, MAISON ALAĂ?A.


Carnets de

Mode

Canada Goose cÊlèbre la culture inuite


Carnets de

C

anada Goose va toujours plus loin dans sa recherche d’excellence. En développant sa démarche de protection du Grand Nord et des ours polaires et ses engagements en faveur de la défense de la nature. La marque est profondément engagée dans le sourçage éthique et l’utilisation responsable de toutes les matières entrant dans la composition des vêtements. La marque Canada Goose est née dans le Grand Nord, au sein des communautés de cette région. C’est là qu’elle puise son inspiration. Le mot inuktitut atigi

Mode

signifie «parka». Pour la deuxième année, le projet Atigi célèbre l’expertise du Nord et son riche patrimoine artisanal: cela donne une collection exclusive réalisée par 18créatrices inuits à partir de matériaux modernes selon des techniques et designs traditionnels inuits. Tous les profits des ventes de la collection iront aux communautés inuites. www.canadagoose.com


Carnets de

Mode

Des vêtements pour affronter tous les temps

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our tous les moments de la vie, Canada Goosepropose des vêtements adaptés permettant d’affronter avec style tous les temps, toutes les températures et toutes les situations. La collaboration, qui lie, depuis 10ans, la marque et Polar Bears International, s’enrichit cette année de nouvelles pièces pour le printemps: ci-contre, veste «Photojournaliste», en tissu TriDurance SS, qui bloque les vents violents et la pluie. Page de droite, veste de pluie «Seabord», en Dura-Force, portée par Kate Upton, non seulement ambassadrice PBI, mais également nouvelle «Goose Person», dispose de poignets réglables et d’un cordon de serrage pour bloquer les vents violents. Des détails réfléchissants sur la capuche et le col aident à être vu par faible luminosité.

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Carnets de

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Mode


GALERIES & M USÉES

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Yuan Jai

l y a dans la peinture sur soie de l’artiste taïwanaise Yuan Jai, née en 1941, une conjonction sidérante de styles. Le pop art, le surréalisme et la tradition chinoise s’y donnent rendez-vous dans l’effervescence des encres aux couleurs acidulées. Dotée d’un talent saisissant pour l’assemblage, elle mixe en DJ inspirée les motifs orientaux et les références européennes sans provoquer la moindre rupture. Et c’est, très paradoxalement, l’association de thèmes aussi éclectiques qu’hétérogènes qui contribue à créer l’unité de cette ébouriffante calligraphie. CENTRE POMPIDOU. Yuan Jai. Place GeorgesPompidou, ParisIVe. Jusqu’au 27avril2020. «Charge», 2012, courtesy of the artist and Vitamin Creative Space.

Cézanne et les maîtres

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n sait que Cézanne (1839-1906) fut, avant de s’engager sur sa propre voie, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du mouvement impressionniste, au sens où ce n’était pas tant la capture de l’instant qu’il poursuivait que la recherche d’une certaine permanence. Ce désir presque géométrique d’ordonner les objets de la peinture selon leur place peut se lire à la lumière de l’influence que les maîtres italiens du XVIe et du XVIIe siècle eurent sur lui (Tintoret, Rosa…). Telle est la perspective offerte par le Musée Marmottan Monet, qui ajoute à cet angle un second volet, prenant en compte cette fois la réception au XXe siècle de l’œuvre de Cézanne par les peintres de la Péninsule (Morandi, Sironi…). Les toiles de celui qui se réfugia dans sa Provence bien-aimée bénéficient ainsi de ce double regard, où, dans un bel effet de miroir, on passe de celui qui a rêvé l’Italie sans jamais y aller à ceux qui, de l’autre côté des Alpes, surent après lui recueillir les fruits de sa démarche. Un résultat convaincant, puisque, si l’on se tourne vers le passé, on voit comment l’Aixois prend chez Tintoret des leçons de construction. Il peint sa Femme étranglée (1875-1876) selon la dynamique des obliques qu’il a observée dans la composition de La Descente de croix(1580) du Vénitien. La proposition est encore plus stimulante si l’on se tourne du côté des modernes, car la Nature morte (1960) de Giorgio Morandi porte en quelque sorte à l’incandescence la rigoureuse ordonnance prônée par Paul Cézanne. BERTRAND RAISON MUSÉE MARMOTTAN MONET. Cézanne et les maîtres. Rêve d’Italie. 2 rue Louis-Boilly, ParisVIIIe. Jusqu’au 5juillet2020. Paul Cézanne, «Homme assis», 1905-1906 ©Madrid, Museo Nacional Thyssen-Bornemisza. Mario Sironi, «Ritratto del fratello Ettore», vers 1910 ©Archivio Mario Sironi di Romana Sironi. PA L AC E SCO P E

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Harper’s Bazaar

e célèbre magazine de mode Harper’s Bazaar investit le Musée des arts décoratifs, et plus précisément les Galeries de la mode nouvellement rénovées. L’idée est de rendre compte de 150 ans de mode, en mettant en parallèle les couvertures, les clichés des grands photographes de mode et les articles du magazine dans les 1500 m2 d’espaces dédiés. A côté des tenues iconiques, costumes et accessoires, on en apprend plus sur l’histoire de la mode depuis 1867, année de lancement du magazine de mode américain. MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS. Harpers’s Bazaar. Premier magazine de Mode.107 rue de Rivoli, ParisIer. Du 28 février au 5juillet2020. Peter Lindbergh, août 2009 ©Peter Lindbergh.


LE GUIDE TRÈS PARISIEN

Turner

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’est grâce à la collaboration avec la Tate de Londres, qui abrite la plus grande collection de Turner au monde, que cette exposition sur l’œuvre du peintre anglais Joseph Mallord William Turner a pu voir le jour. Après la mort de l’artiste, la nation britannique, en 1856, reçoit un legs immense comprenant de nombreuses peintures à l’huile, des études inachevées et des ébauches, ainsi que des milliers d’œuvres sur papier: aquarelles, dessins et carnets de croquis. L’exposition dévoile une partie de ce fonds intime qui offre des points de vue uniques sur l’esprit, l’imagination et la pratique privée de Turner à travers 60 aquarelles et une dizaine de peintures à l’huile, dont certaines n’ont jamais été présentées en France. MUSÉE JACQUEMART ANDRÉ. Turner. Peintures et aquarelles de la Tate. 158 boulevard Haussmann, ParisVIIIe. Du 13 mars au 20 juillet2020. «Le Rameau d’or», exposé en 1834, Tate, offert par Robert Vernon, 1847, photo ©Tate.

P

L’âge d’or danois

lus de 200œuvres se distinguent ici par leur originalité et le savoirfaire de leurs auteurs: les grands peintres danois de 1800 à 1864. Des œuvres d’une précision étonnante devenues de véritables fenêtres sur le Danemark et Copenhague: des scènes multiples de vie dans la capitale danoise. PETIT PALAIS. L’Age d’or de la peinture danoise.Avenue Winston-Churchill, ParisVIIIe. Du 28 avril au 16 août2020. Martinus Rørbye, «Vue depuis la fenêtre du peintre», 1825, Copenhague, Statens Museum for Kunst. Ludvig August Smith, «Femme se tressant les cheveux», 1839, Stockholm, Nationalmuseum.

James Tissot

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longez dans le quotidien de la haute société du XIXe siècle et découvrez les détails de la vie d’un artiste très attaché aux sociétés française et anglaise: James Tissot. La rétrospective présente des œuvres très variées, du portrait au «narrative painting» cher aux Anglais. On retrouve également l’influence de l’art japonais dans son travail. Ses dernières œuvres illustrent la Bible et la vie de Jésus-Christ. MUSÉE D’ORSAY. James Tissot.62 rue de Lille,ParisVIIe. Du 24 mars au 19 juillet2020. «Portrait du marquis et de la marquise de Miramon et de leurs enfants», 1865 ©Musée d’Orsay, dist. Rmn-Grand Palais/Patrice Schmidt. PA L AC E SCO P E

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Galeries & Musées

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Esprit, es-tu là ?

ne centaine d’œuvres d’artistes inspirés… par des forces surnaturelles.Trois grands peintres sont au cœur de cette exposition: Augustin Lesage, Victor Simon et Fleury-Joseph Crépin. Tous trois se sont mis à la peinture poussés par des voix étranges. Des guides invisibles qui les ont conduits à chercher à établir un lien avec l’au-delà à travers leurs œuvres. Un courant artistique toujours bien vivant. MUSÉE MAILLOL. Esprit, es-tu là?59-61 rue de Grenelle, ParisVIIe. Du 1er avril au 26juillet2020. Victor Simon, «La Toile bleue», mai 1943-octobre 1944, dépôt du Musée des beaux-arts d’Arras, LaM, Villeneuve-d’Ascq © DR. Photo P. Bernard.

La force du dessin

L

a collection Prat impressionne par la richesse et la notoriété des œuvres.Les nombreux dessins exposés couvrent quatre siècles d’histoire de l’art, du XVIIe au XIXe siècle. On y retrouve les esquisses des peintres les plus connus de cette période: Degas, David, Delacroix, Cézanne, Poussin, ToulouseLautrec... Les dessins présentés ne sont pas de simples esquisses, ce sont de vrais chefs-d’œuvre, et dégagent autant de force, de technique, de talent et d’émotion que des peintures. PETIT PALAIS. La force du dessin. Chefs-d’œuvre de la collection Prat, Avenue Winston-Churchill, ParisVIIIe. Du 24 mars au 12 juillet2020. Boilly, «Portrait de seize hommes», XVIIIe siècle, pierre noire, rehauts de blanc sur papier beige, collection Prat. Prud’hon, «La Fortune», XIXe siècle, pierre noire, rehauts de blanc sur papier bleu, collection Prat.

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Pompéi

uand Pompéi, s’invite au Grand Palais, cela donne une rétrospective en grande partie numérique et immersive, proposant aux visiteurs de découvrir cette ville figée dans le temps à travers des projections, des reconstitutions 3D, mais également des œuvres extraites des anciennes et nouvelles fouilles. Qui ont repris après l’effondrement de la maison des Gladiateurs en 2010. Une ville qui continue de fasciner. GRAND PALAIS. Pompéi.3 avenue du Général-Eisenhower, ParisVIIIe. Du 25 mars au 8 juin2020. «Dionysos et Ariane avec offrande mosaïque» ©Gedeon Programmes.

Giorgio De Chirico

L

’exposition nous entraîne dans l’univers de Giorgio De Chirico (1888-1978) et son parcours atypique. On goûte ainsi à la peinture métaphysique qui avait tant passionné le Paris des Années folles. Ardengo Soffici, qui sera à l’origine des mouvements picturaux d’avant-garde en Italie, écrit en 1914: «La peinture de De Chirico n’est pas peinture dans le sens que l’on donne aujourd’hui à ce mot. On pourrait la définir une écriture de songe. Au moyen de fuites presque infinies d’arcades et de façades, de grandes lignes droites, de masses immanentes de couleurs simples, de clairs-obscurs quasi funéraires, il arrive à exprimer, en fait, ce sens de vastitude, de solitude, d’immobilité, d’extase que produisent parfois quelques spectacles du souvenir dans notre âme quand elle s’endort…» Tout est dit. MUSÉE DE L’ORANGERIE. Giorgio De Chirico. La peinture métaphysique. Jardin des Tuileries, ParisIer. Du 1er avril au 13juillet2020. «Il ritornante», 1917-1918 ©Adagp, Paris. Photo ©Centre Pompidou, MNAM-CCI, dist. Rmn-Grand Palais/Georges Meguerditchian ©Adagp, Paris, 2019. PA L AC E SCO P E

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LE GUIDE TRÈS PARISIEN

Brain Mutations créations

où l’intelliLouis de Funès Àl’heure gence artificielle élébrée par cinq générations de spec- s’étend à tous les domaines

Héritages

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es plus beaux tirages d’art du célèbre photographe français Patrick Demarchelier et de son fils Victor sont regroupés ici. Père de trois garçons, Patrick n’a jamais voulu entraîner ses enfants dans son sillon. Seul Victor, le cadet, a décidé de suivre les pas de son père, avec un certain succès, car il est aujourd’hui l’une des têtes de pont de la photographie de mode internationale. Patrick Demarchelier a trouvé en son fils cadet son digne héritier artistique. A.GALERIE. Héritage.4 rue Léonce-Reynaud, ParisXVIe. Du 24 février au 11avril2020. Patrick Demarchelier, «Nude», Saint-Barthélemy, 1994. Victor Demarchelier, «Nude with Rope», New York, 2009, Study 6.

C

tateurs, la «vis comica», la force comique, de Louis de Funès est aujourd’hui intacte. Il aura fallu une centaine de petits rôles, un sens de la caricature, un génie burlesque et beaucoup de travail pour atteindre le sommet du box-office à 50ans. L’exposition raconte ce parcours à travers plus de 300œuvres, peintures, dessins et maquettes, documents, sculptures, costumes et, bien sûr, extraits de film. Véritable hommeorchestre, de Funès était mime, bruiteur, danseur, chanteur, pianiste, chorégraphe… un auteur à part entière. CINÉMATHÈQUE. Louis de Funès.51 rue de Bercy, ParisXIIe. Du 1er avril au 31 juillet2020. «L’Homme orchestre», de Serge Korber, 1970 ©Gaumont.

Cœurs

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e la peinture à la sculpture, du néon à la photographie, le cœur est ici montré sous toutes ses formes, esthétiques et symboliques. Cette exposition trouve écho dans les collections permanentes du musée, remplies de tableaux et d’écrits qui témoignent de la passion et du sentiment amoureux. Plus d’une vingtaine d’artistes contemporains sont exposés. On y retrouve, entre autres, Niki de Saint-Phalle, Jim Dine, Sophie Calle ou Pierre et Gilles. MUSÉE DE LA VIE ROMANTIQUE. Cœurs. Du romantisme dans l’art contemporain.16 rue Chaptal, ParisIXe. Du 14 février au 12juillet2020. Jim Dine, «Irene…», 1993, photo Aurélien Mole, courtesy Galerie Templon, Paris-Bruxelles. PA L AC E SCO P E

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du monde contemporain, le Centre Pompidou propose, pour la première fois, une mise en relation de ce phénomène avec l’histoire des neurosciences et de la neuro-computation dans le cadre de la quatrième édition du cycle «Mutations/ créations». L’exposition souligne ainsi la continuité des recherches d’artistes, d’architectes, de designers et de musiciens avec les avancées scientifiques et industrielles les plus à la pointe. On pourra découvrir des représentations et des images qui constituent l’imaginaire collectif de la vie cérébrale, en les opposant à la recherche dans le champ de l’imagerie numérique et à l’idée d’un cerveau artificiel. CENTRE POMPIDOU. Brain. Mutations/créations.Place Georges-Pompidou,ParisIVe. Du 26 février au 20 avril 2020. ©Refik Anadol. ©Wangechi Mutu.


R ESTOS & B ARS L’Italie au top

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Libertino

’aventure continue pour le groupe Big Mamma, qui poursuit sa percée dans la capitale avec l’ouverture de sa huitième adresse plantée dans la bien nommée rue de Paradis. Au programme, une cuisine italianissime qui est allée chercher l’inspiration aux quatre coins de la Botte. Le sulfureux Libertino régale de cicchetti comme à Venise, d’un festival d’antipasti avec des recettes inédites venues de Sardaigne, d’une crazy burrata à la truffe de 1 kg à partager avec les amis, d’une pizza qui suit la recette romaine, soit une pâte ultrafine et croquante qui vaut à elle seule le détour ex æquo avec les fabuleux tagliolini caccio e pepe directement servis dans une meule de pecorino romano. Ajoutez à cela, des desserts pousse-au-crime (le Choco Choco Clap peut vous faire revenir encore et encore), le folklore d’un décor rétrokitsch coloré, la vivacité d’une cuisine ouverte sur la salle principale et un affriolant bar à cocktails niché au sous-sol. Le tout? Une douce folie qui emporte les cœurs et la conviction.

Ava du Parc

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That’s Life

ffet «wahou» pour ce titanesque restaurant italien décoré par Jean-Michel Wilmotte qui se déploie sur 400 m2 et deux étages avec effets trompe-l’œil, fresques triomphantes, escalier grandiose et miroirs majestueux aux plafonds. Aux fourneaux, le chef Vincenzo Verrigni, venu tout droit des Pouilles, fait aller une cuisine italienne comme on les aime, authentique, généreuse et gourmande. Reines de la carte, les pâtes s’amourachent des meilleurs ingrédients: pappardelle aux palourdes, ravioles à la crème de truffe… Les pizzas cuites au feu de bois et aux bords joufflus s’affichent dans des versions classiques (bufalina, calzone) et haute couture (divine carciofo e salmone), tandis que les plats se balancent entre terre et mer (milanese parfaite) et que les desserts achèvent en douceur ce festin transalpin (folles profiteroles). Le tout s’arrose de vins fins impeccablement sélectionnés du Luberon à la Toscane. Et pour la fête, on vient chez That’s Life les jeudis et vendredis soir siroter des cocktails de l’apéritivo jusqu’au milieu de la nuit. THAT’S LIFE,179 rue du Temple, ParisIIIe. 0144490650.

LIBERTINO TRATTORIA,44 rue

Jérôme Galland

de Paradis, ParisXe. 0142639287.

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LE GUIDE TRÈS PARISIEN

The social food

Benoît Linero

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Daroco 16

e team du Daroco double la mise et exporte son concept à succès dans le XVIe arrondissement, en lieu et place du Zebra. Ambiance joyeuse, cuisine de qualité, bar à cocktails, la bande de trentenaires a conservé son ADN, transposé dans un espace alluré décoré par l’architecte Olivier Delannoy avec plafond miroir, fresque signée par Supakitch et tables veloutées. La carte plus large qu’au Daroco Bourse, hisse toujours la pizza maison en vedette et déroule quelques nouveautés au rayon antipasti, comme les arancini, les beignets de mozzarella ou encore les sardines marinées. Charmant. DAROCO,3 place ClémentAder, ParisXVIe. 0144149191.

Matilda

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Hervé Goluza

mmené par le talent du restaurateur Guido Beauvalletet du duo de décoratrices Friedmann&Versace, ce restaurant aux allures de palace milanais rutile sous des liserés or, du laiton ouvragé et du velours brodé. Au diapason, la carte propose des classiques de la cuisine italienne anoblis par la patte du chef Luigi Bianco(ex-Atelier Joël Robuchon), qui revisite les spécialités de la Botte dans une version contemporaine. En début de repas, farandole de charcuterie: bresaola della Valtellina, mortadella et prosciutto di Parma. A suivre, des linguine alle vongole, cuisson parfaite, goût franc. On termine avec le tradi tiramisù, revu ici dans une version très aérienne. Et on conclut par un grand oui pour cette table aux bonnes manières, élégante de part en part. MATILDA,28 rue JeanMermoz, ParisVIIIe. 0145631710.

La Riviera

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éjà à la tête de la Maison Bleue et des Fauves, le tandem complice formé par David et Lionel, avait un rêve de restaurant italien. Et voilà La Riviera, une table inspirée qui fait cohabiter pizza et bistronomie sudiste. On retrouve toute la douceur de la Méditerranée à cette adresse au décor plein soleil signé par le studio Friedman&Versace. Aux manœuvres dans les cuisines, le maître pizzaïolo Giuseppe Corbo (croisé chez Anima), qui a concocté une carte inventive de pizzas délicieusement nommées: L’Amour à la plage, Viens à Juan-les- Pins, L’Eté indien… A leurs côtés, des petits plats ravissants qui font cap vers le sud de la France, imaginés par le chef Aurélien Jame (ex-Bristol): œuf parfait à la crème de panais truffé, pavé de merlu, pâtes fraîches au homard… Et des desserts qui sentent bon les vacances. LA RIVIERA,118 rue Lafayette, ParisXe. 0142630605.

Madison Caffe

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t de quatre pour Garry Dorr, déjà à la tête du Little Italy, du Brooklyn Pizzeria et du Manhattan Terrazza. Entre New York pour la déco et Broadway pour le show, le Madison Caffe, c’est un team de pizzaiolos qui chantent devant leur four et des «pastaiolos napolitains» qui confectionnent en live pas moins de dix sortes de pâtes extra-fraîches, extra-bonnes. Servies dans des casseroles XL, ce jour-là, spaghetti bolognese d’un côté, gnocchi alla sorrentina de l’autre. Quelques bouchées plus tard, plaisir de pâtes à la cuisson al dente et aux sauces maîtrisées. Repus mais rattrapés par la gourmandise, on s’incline devant les churros au Nutella et la grosse profiterole gisant fièrement dans son chocolat chaud: délicieusement irraisonnable. MADISON CAFFE,10 chaussée de la Muette, ParisXVIe. 0145031484.


restos & Bars

A

hors pair et avec qui je fais des battles de pâtes à la poutargue. Ce jour-là, elle a posé sur la table un plat de pâtes liées avec un fumé de poisson et de la poutargue râpée. J’ai été tellement ému que je ne parlais plus. J’ai ressenti un plaisir immense.

l’occasion de l’ouverture de Polichinelle, son premier restaurant, situé au pied de l’hôtel Yooma dans le quartier de Beaugrenelle, entretien gourmand avec Christophe Michalak, chef pâtissier de renom, qui nous a reçus dans son bureau jouxtant son atelier de production dans le Xe arrondissement.

Un coup de gueule?

Votre définition de la gourmandise? Une émotion ultime

Christophe Michalak

qui peut même aller jusqu’aux larmes, vous plonge dans un souvenir et a la capacité de vous faire oublier toute une mauvaise journée. Etes-vous choco addict? Oui. Sucre addict, même! Quand je mange quelque chose de très gourmand, j’ai l’impression d’être en connexion avec Dieu, je suis en extase totale et c’est cette émotion suprème que je recherche quand je crée des pâtisseries. Vos gourmandises fétiches? Le chocolat, les viennoiseries, le paris-brest et le flan. Quand je dis viennoiseries, je hisse le pain au chocolat au-dessus de toutes les autres. Mon plaisir: le couper verticalement là où il y a la barre de chocolat et le tremper dans un chocolat chaud. Un trait de caractère? Je suis hors norme en gourmandise, je peux me faire des orgies. J’ai un souvenir, au concours du meilleur ouvrier de France chocolat, il y avait une centaine de bonbons au chocolat à déguster et à noter. Les autres membres jury coupaient les bonbons en quatre, pas moi, j’ai mangé les cent! Je peux aussi manger dix pains au chocolat d’affilée! Heureusement, jefais beaucoup de sport et très souvent des régimes aussi… Un repas mémorable? Cet été dans le sud de la France chez mon amie Catherine Roig, qui est une cuisinière

«Je suis un gourmand hors norme»

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10 0

Propos recueillis par SANDRA SERPERO

www.christophemichalak.com Restaurant Polichinelle, 51-53 quai de Grenelle, Paris XVe. 0187446914.

Romain Buisson

Quel est le concept de Polichinelle? Une cuisine gourmande et légumière, de saison évidemment, avec un point fort: la récolte d’une grande partie des légumes sur place dans le potager urbain de 1500 m2 sur le toit de l’hôtel. Tout est transformé sur place et proposé sous forme de buffet avec 5entrées, 5plats et 5desserts qui changent chaque mois. Je suis très fier de ce restaurant que j’ai pensé en duo avec mon ami Steve Burggraf, le fondateur de Big Fernand. Un plat fétiche chez Polichinelle? Pâtes faites maison assaisonnées avec du gorgonzola et des poires fraîches: atomique! Et côté desserts, votre fameuse mousse au chocolat? Oui, j’ai travaillé pendant vingt ans la recette pour faire la mousse au chocolat de mes rêves. Elle est toute simple mais mousseuse et dense à la fois, juste additionnée d’un crumble de cacao et de fleur de sel.

Le prix exorbitant de la vanille, qui est passée à 600 euros le kilo! C’est une pure folie. Trois restaurants parisiens que vous aimez? Akrame, (7 rue Tronchet, Paris VIIIe) : c’est un ami et j’aime aller chez lui, car c’est toujours une découverte, je ne mange jamais les mêmes plats. Et son beurre est à tomber. Kitchen Ter(re) (26 boulevard Saint-Germain, Paris Ve): William Ledeuil fait partie de ces chefs discrets et talentueux, et il fait des pâtes merveilleuses. Momoka(5 rue Jean-Baptiste-Pigalle, ParisXVIIIe) : c’est une adresse secrète tenue par une cheffe pâtissière japonaise qui s’est initiée à la cuisine française. Elle propose trois menus à sa carte, et chaque plat est divin.


LE GUIDE TRÈS PARISIEN

Restaurant Jaïs

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A

ux commandes de ce coquet bistrot depuis 2016, les frères Jaïs et Janice Mimoun, qui ont grandi dans le restaurant familial Le Tagine et sont déjà propriétaires du Petit Célestin. Avec ses jolies tables nappées, ses murs bleu profond et sa vaisselle en porcelaine, Jaïs, c’est le bistrot qui plaît. Piquée de touches méditerranéennes, la cuisine fait honneur aux classiques du répertoire français dans une justesse épatante. Ce soirlà, une entrée qui tout de suite met le sourire: ceviche de bar arrosé d’huile d’olive de Kalamata et chou-fleur violet râpé. A suivre, des noix de saint-jacques fondantes rôties au beurre noisette, purée de potimarron et copeaux de parmesan. Et final en panache avec une omelette norvégienne flambée au Grand Marnier. Bon moment, belle partition. JAÏS,3 rue Surcouf, ParisVIIe. 0145519816.

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Odette

son ouverture, cette table urbaine lovée entre les murs ondulés de bois du boutique-hôtel 5 étoiles Maison Albar Hotels Le Pont-Neuf nous avait déjà séduite. Toujours entre les mains de la famille Rostang, elle vient de s’offrir un nouveau chef, Rémi Hénaux, au parcours convaincant (Maison Astor, Pavillon Ledoyen et La Grande Cascade), qui signe ici une cuisine française vive et pleinement maîtrisée. Au programme, un menu du marché chaque jour à l’heure du déjeuner à seulement 24 euros et une carte mouvante qui s’adapte aux saisons et fait la part belle aux beaux produits. Vraiment bien. ODETTE,23 rue du Pont-Neuf, ParisIer. 0144889278.

Bistrot Rougemont

Al dente

ne adresse qui fait le bonheur des habitants du quartier comme des touristes en chemin vers le Musée Rodin, des artistes qui vivent rive gauche comme du Premier ministre qui a son rond de serviette. Aux manettes Marie Schaack et Sylvain Lindon et aux fourneaux Eleftherios Soulos, chef gréco-romain, animés par la même envie, celle de régaler leurs hôtes d’une cuisine soigneusement mitonnée et de faire goûter un petit morceau de soleil italien en plein Paris. A la carte, donc, les incontournables de la Botte: jolie revue d’antipasti (poulpe grillé, burrata, carpaccio de bœuf, légumes grillés), pizza à la pâte fine et croustillante, pâtes gourmandes (les tagliatelline aux gambas et poutargue sont à tomber), petits plats réjouissants (polpette de bœuf et polenta crémeuse) et desserts séduisants. AL DENTE,38 rue de Varenne, ParisVIIe. 0145487964.

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e pitch: une minibrasserie parisienne revue et corrigée dans le jus de l’époque par l’architecte Virginie Friedmann qui a réveillé les murs d’un doux camaïeu de vert et du chef Anthony Poussel(exPlazza Athénée) qui régale d’une cuisine tout en gouaille faisant la part belle aux plats traditionnels. Au Rougemont, on se fait plaisir avec des terrines coquines et de belles rillettes, des escargots sauvages, une épaule de cochon confit,un paleron de bœuf cuit six heures, des ravioles fraîches... On termine sur un parisbrest ou un baba au rhum et on arrose le tout d’un petit verre de vin naturel.Et? On est heureux! LE BISTROT ROUGEMONT,10 rue Rougemont, ParisIXe. 0155320239.

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restos & Bars

On y retourne

Drouant

’aventure continue pour Simon Porte Jacquemus, qui place haut son amour du Sud. Après Citron, voici Oursin. Même adresse, un étage au-dessus, entre les murs des Galeries Lafayette Champs-Elysées, et toujours en duo avec le groupe Caviar Kaspia. Ce spot solaire et intimiste qui nous fait partir en vacances propose une carte iodée imaginée avec Erica Archambault (ex-Septime) où les produits de la mer ont la vedette: tarama d’oursin, salade de homard, linguine aux palourdes, poulpe grillé, rouget en escabèche… Cave ensoleillée et desserts au diapason: douillettes pêches blanches au sirop de verveine, amandes caramélisées et meringue à l’italienne. Dépaysant. OURSIN,Galeries Lafayette Champs-Elysées, 60 avenue des Champs-Elysées, ParisVIIIe. 0183656102.

Marcore

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eux étages, deux cartes, un chef, voilà le concept de ce spot coquet niché au calme dans une rue piétonne. Aux manettes, Aurélie Alary en salle et Marc Favier (passé au Crillon, au Pré-Catelan et chez Thoumieux) derrière les fourneaux. Ensemble, ils ont pensé ce lieu comme une «maison de cuisine». Ambiance feutrée dans les deux salles, carte qui réécrit les classiques du bistrot français en bas et gastronomie qui prend son envol à l’étage. A la faveur de produits nobles, le dîner a démarré ce soir-là par une pomme de terre délicatesse, caviar Petrossian et crème de langoustine. A suivre, un homard de Bretagne, fenouil à l’orange et sauce bourride: un régal. Et volupté d’un chocolat crémeux de Papouasie, céréales soufflées, fruits de la passion et Earl Grey glacé en dessert. Une table qui tient ses promesses. MARCORE,1 rue des Panoramas, ParisIIe. 0145080008.

Yoann et Marco

Oursin

Astara

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pécialiste des produits de la mer depuis presque quarante ans, Astara se lance à demeure dans son premier restaurant-épicerie au décor alluré imaginé par Julie de Maria Coatanea. A la carte, des petits plats savants et créatifs imaginés par le chef Arnaud Vachet: sublime raviole farcie à l’esturgeon, délicat croque caviar, gourmandes tagliatelles au citron, poutargue et caviar Baeri. Pour la note sucrée, optez pour le baba revisité ici dans une version vodka. Le plus: un corner épicerie proposant la gamme de caviar maison et autres délices à ramener chez soi et une offre take away avec sandwichs, salades et desserts pour enchanter la pause déj. ASTARA,7 rue des PetitsChamps, ParisIer. 0974197670.

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Anne-Emmanuelle Thion

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ébergeant les délibérations des jurés du Goncourt et celles du jury Renaudot, Drouant, repris par les frères Gardinier, dévoile un tout nouveau décor signé par l’architecte Fabrizio Casiraghi et le directeur artistique Franck Durand. La carte renouvelle de son côté les grands classiques de la gastronomie française emmenée par la patte habile du chef Emile Cotte (ex-110 Taillevent), qui joue la carte d’une élégance sobre où les saveurs s’affirment dans une belle vivacité: langoustines croustillantes, pâté en croûte aux trois viandes, cabillaud cuit nacré, vol-au-vent à la financière, ris de veau en fricassée... Pour la touche sucrée, on fonce sur les madeleines de Proust et leur petit pot de chocolat chaud. Et concluons qu’entre mémoire et style, Drouant affiche à nouveau toute sa splendeur. DROUANT,16-18 place Gaillon, ParisIIe. 0142651516.

Roberta Valerio

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The Social Food

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on, la gourmandise n’est pas un vilain défaut. Surtout si on l’a reçue en héritage. «Ma madeleine de Proust, c’est l’amande, dont ma mère raffolait quand elle était enceinte de moi. Chez nous, les femmes sont toutes des cuisinières et pâtissières accomplies. Je leur dois mon éducation en matière de bon goût et de raffinement!» affirme d’entrée de jeu Sara Boukhaled, fondatrice de Maison Gazelle, une boutique-salon de thé dédiée à l’une des icônes de ses origines marocaines: la corne de gazelle. Trop riches, trop sucrées, ces petites pâtisseries orientales? Peut-être. Mais ça, c’était avant que cette jolie jeune femme de 27 ans ne décide d’y ajouter un grain d’élégance. «J’ai eu envie de les moderniser, de les travailler comme personne ne l’avait jamais fait, tout en garantissant leur équilibre gustatif.» Sara grandit à Bordeaux et n’a que 16ans lorsqu’elle met pour la première fois les pieds dans un restaurant étoilé. «Pour fêter mon anniversaire mon père m’avait invitée au Pavillon des Boulevards. Toute cette orchestration autour de la cuisine m’avait totalement émerveillée!» A l’issue de ses études de commerce, sa décision est prise: elle consacrera sa vie à la gastronomie. En créant Maison Gazelle il y a un an et demi, Sara souhaitait aussi mettre en lumière des artisans d’exception. «Goûter, toucher, faire vivre le produit dans sa totalité, voilà ce qui m’anime! avoue la jeune femme qui se livre à un sourcing rigoureux. Il m’a fallu des années pour dénicher les producteurs marocains passionnés avec lesquels je travaille. Du coup, je connais la provenance du moindre ingrédient qui entre dans la composition de mes pâtisseries. J’ai appris à différencier les variétés d’amandes en fonction de leur origine (Ouarzazate, Beni Mellal ou Amizmiz). L’autre atout du pays, c’est le temps. Celui que l’on prend pour faire mariner les viandes, les légumes, aller chercher les épices, faire sécher les herbes ou les fruits secs. Au Maroc, la slow food n’est pas la dernière tendance à la mode, mais une notion ancestrale!» Déclinées en six par-

Sara Boukhaled

fums signature à l’heure du thé – amande et fleur d’oranger, amande et eau de rose, amande citron confit et cardamome, amande torréfiée et sésame torréfié, amande cacao bergamote et noisette du Piémont –, les cornes de gazelle de Sara se déclinent également en version salée (tajine agneau pruneau, confit d’oignon cannelle et comté) au déjeuner. En ce début d’année, la pistache de Bronte, réputée la meilleure au monde, est à l’honneur. Cerise sur la corne: un bar à lait d’amande pressé à froid à base de différentes variétés d’amandes marocaines. «Il y a des clients sceptiques qui poussent la porte uniquement par curiosité. Mais, dès la première bouchée, la surprise gustative leur arrache un sourire et fait voler en éclats leurs préjugés. C’est ma plus grande fierté. Ça me donne envie de continuer à séduire leur palais et leurs pupilles avec des créations toujours plus inattendues … et bientôt une nouvelle adresse!»

Vive les cornes de gazelle!

PATRICIA KHENOUNA

maisongazelle.com 2 rue Jean-Macé, Paris XIe.

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Le Ballu

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Pouliche

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motion d’un premier restaurant, celui de la cheffe Amandine Chaignot, qui, après avoir aiguisé son talent auprès des plus grands (Ducasse, Piège, Fréchon), a pris son élan pour s’installer en solo. Au charme d’un espace joliment brut, dans l’entrain d’un bar à cocktails posé à l’entrée et d’une cuisine ouverte sur la salle, Pouliche assoit tout de suite une atmosphère. Carte courte, joyeuse et raisonnée, Amandine Chaignot fait aller une cuisine française, juste, sincère et spontanée où le végétal a la main. Chez elle, on se laisse porter, complice d’assiettes hautes en saveurs où les produits de saisons filent doux, où le brio soutient une belle technique, où le goût prend son ampleur. Un bijou d’adresse. POULICHE,11 rue d’Enghien, ParisXe. 0145890756.

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Carni

près les poissons et les fruits de mer, la bande de l’Epuisette dédie son nouveau restaurant à la viande. Aux manœuvres des cuisines, le chef Jérôme Lefèvre, passé chez Grouin et Uma, apporte toute son expertise aux plus belles pièces de viande cuites ici à la pierre de lave. En version tapas ou à partager, Carni régale et emballe avec une carte appétissante et canaille: côte de bœuf maturée, poitrine de porc confite, rognons de veau… Les veggies ne sont pas oubliés (pot-au-feu de légumes au miso, risotto aux blettes), les accompagnements sont déments et les desserts simples mais ultragourmands. Et le dimanche, c’est saucisse-purée! CARNI,75 rue de Rochechouart, ParisIXe. 0149706805.

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Benedetta Chiala

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Affinité

orté par une mise en scène élégante pensée par l’architecte d’intérieur Caroline Tissier, ce restaurant intime et classieux a le goût du beau, du mobilier jusqu’à sa vaisselle faite à la main. Sous l’égide du chef étoilé Toshitaka Omiya (Alliance), cette table a confié ses cuisines au jeune chef Thibault Loubersanes au talent évident. Il y a dans chacun de ses plats ce supplément d’âme qui ravit la nôtre: une note, une touche, un accord qui créent la surprise et le plaisir majuscule. C’est pétillant, précis, aérien, visuel, et ça nous embarque ni une ni deux dans un voyage gustatif exaltant. A vivre. AFFINITÉ,52 boulevard Saint-Germain, ParisVe. 0142024171.

n planque dans une rue paisible du IXe et entre les murs d’un ancien hôtel particulier mué en hôtel, cette jolie table qui se déploie dedansdehors fait le bonheur d’un patio enchanteur. Cœur de l’établissement, le restaurant Ballu, piloté par le jeune et talentueux chef Michaël Riss, passé dans les cuisines du Meurice et d’Hélène Darroze à Londres, fait goûter à des assiettes bistrotières d’excellence autour de propositions mettant en avant des produits gourmands parfaitement cuits, parfaitement assaisonnés: épaule d’agneau fermier confite, poulette du Béarn, lieu jaune de ligne de Saint-Jean-de-Luz… Et, pour la soif, des vins et champagnes soigneusement sélectionnés. Emballant. LE BALLU,20 rue Ballu, ParisIXe. 0186542121.


LE GUIDE TRÈS PARISIEN

Brunchs en Fête Le plus festif

Le plus chic

Hôtel Saint James

David Griffen

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i-château, mi-maison de famille, cet hôtel de prestige niché dans le chic XVIe au milieu d’un parc verdoyant mélange savamment le grandiose et l’intime, l’élégance et l’extravagant (bravo, Bambi Sloan à la manœuvre pour la décoration). Un monde hors du temps, où les non-résidents ont leur entrée chaque dimanche pour goûter à l’un des meilleurs brunchs de Paris. Au programme, un buffet royal au dressage raffiné, avec la crème des produits. D’un côté les entrées (charcuterie de chez Olivier Brosset, salades fraîcheur, carpaccio de poissons, huîtres, focaccia à la truffe), de l’autre les douceurs (gaufres, crêpes, choux, macarons, cheese-cake, île flottante, glaces, sorbets). Ajoutez une collection de fromages, un plat chaud (wok de gambas, julienne de légumes et nouilles de riz ce jour-là), un bar à jus et des boissons chaudes. Réjouissant! HÔTEL SAINT JAMES PARIS,5 place du ChancelierAdenauer, ParisXVIe. 0144058181.

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Coya

ensation de la rentrée, Coya continue de nous séduire en révélant toute l’énergie du Pérou à l’heure du brunch chaque samedi. Au menu: des assiettes bombesques, des cocktails et du champagne… Ça démarre avec un joli verre de pisco sour, signature de la maison, et un généreux guacamole préparé à la minute. Le voyage se poursuit avec une farandole de jolies assiettes colorées à partager: tacos, ceviches, tiraditos, croquetas… Arrive ensuite le plat: au choix, bœuf épicé, coquelet ou cazuela végétarienne. Et beau final sucré avec les fameux churros chocolat au lait, dulce de leche et zest d’orange. Et si cela vous dit, place à la fête: les performers invitent les convives à danser entre les tables tandis que DJ Medhi envoie son meilleur set et que les percussionnistes ambiancent le tout. Fou! COYA BEAUPASSAGE, 83-85 rue du Bac, ParisVIIe. www.coyarestaurant.com

On guette…

Addictif

L’ouverture du Sir Winston

Les coquillettes

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e plus ancien pub anglais de Paris s’offre une nouvelle page de son histoire sous la houlette de la décoratrice à succès Laura Gonzalez. Ce lieu emblématique va se muer en table indienne et proposera une cuisine de partage délicate parfumée d’épices. Et surprise au sous-sol avec un speakeasy aux cocktails étonnants. Ouverture prévue au printemps. SIR WINSTON,5 rue de Presbourg, ParisXVIe.

d’Eric Frechon

arce qu’un bon plat peut faire tout oublier, même la grisaille et le froid, on file au Lazare déguster les si bien nommées «coquillettes pour enfants gâtés» du chef Eric Frechon. Délicieusement régressives et ultra-gourmandes, ces coquillettes sont travaillées comme un risotto dans un bouillon de poule pour donner un supplément de saveur aux pâtes. Dessus, un jambon blanc extra, un très bon emmental et quelques brisures de truffes pour la touche glam. Conseil du chef: «A déguster avec un verre de saint-émilion grand cru 2016 Château La Croix Chantecaille.» Et déjà l’eau à la bouche. LAZARE,parvis de la gare Saint-Lazare, ParisVIIIe. 0144908080.

Rubrique «Restos & Bars» réalisée par S A N D R A S E R P E R O PA L AC E SCO P E

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M USIQUES & F ÊTES

Madonna

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e sera l’événement de ce début d’année, la venue de Madonna, la reine de la pop, dans la capitale pour le Madame X Tour, tournée qu’elle a voulue plus intime et dans des salles à taille humaine. Forte du succès de son dernier album, composé avec le génie Mirwais, qui lui a offert quelques-uns de ses plus beaux tubes, la diva, plus jeune et dévergondée que jamais, nous promet un mélange entre cabaret, danse et stand-up. Dépêchez-vous de faire brûler votre CB avant que tout ne soit complet ! MADONNA. Au Grand Rex, 1 boulevard Poissonnière, Paris IIe, du 18 février au 7 mars.

King Krule

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évélation du hip-hop anglais, dont il mélange les dernières tendances avec une approche très post-punk, King Krules’est imposé avec son deuxième album, The Ozz, comme un des musiciens-producteurs les plus doués de la Perfide Albion. Doublé d’un phrasé gouailleur de lad, pas si éloigné que ça de celui du chanteur des Pogues, le jeune British manie avec perfection le combo bière et pogo qu’on aime tant. KING KRULE. A l’Olympia, 28 boulevard des Capucines, Paris IXe, le 4mars.

Rex Orange County

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l y a dix ans, ce duo homme-femme et ses synthés à toute allure, nous rappelait les années 1980, la new wave, la grande époque où les Bananarama, Yazoo ou Erasure faisaient la pluie et le beau temps sur les charts. Désormais uniquement assuré par Elly Jackson (et sa voix androgyne), La Roux est de retour avec un nouvel album, où l’influence de Janet Jackson et son funk électrique est plus que jamais présente, mais aussi avec une tournée qui passera par Paris. Bonne occasion d’aller prendre de ses nouvelles. LA ROUX. A l’Elysée Montmartre, 72 boulevard de Rochechouart, Paris IIe, le 11février.

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a toute petite vingtaine, anglais d’origine, et déjà trois albums sous le bras, Rex Orange County, déjà adulé par des divas comme Frank Ocean ou Tyler, The Creator, est le nom sur toutes les lèvres. Avec son mélange de pop seventies, de jazz, de soul et de ballades folk, porté par des synthés rétro et massifs, Pony, son album le plus réussi à ce jour, à mis tout le monde d’accord. Reste donc à vérifier de quoi il est capable sur scène. REX ORANGE COUNTY. Au Trianon, 80 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, le 17mars. PA L AC E SCO P E

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La Roux


Laura Marie Cieplik

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Alex Rossi

a cinquantaine, trublion des nuits de la capitale, Alex Rossi a attendu d’être poussé à la chanson par le duo électro-pop Aline pour se poser en crooner italo avec deux albums où se bousculent les clichés comme les références aux grandes heures d’Umberto Tozzi, Lucio Battisti ou Pino d’Angio. Avec sa disco à chanter sur l’autoroute, son funk digne de Chérie FM et ses slows suant la chemise ouverte, Alex Rossi ressuscite avec brio la Riviera des années 1970. ALEX ROSSI. Au Point Ephémère, 200 quai de Valmy, Paris Xe, le 4février.

Lous

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utrice-compositrice, née au Rwanda mais exilée politique en Belgique, poussée par Damso, Lous mélange pop et musique urbaine, chante en français, anglais ou espagnol, d’une voix époustouflante et ensorcelante, abordant des problèmes douloureux où elle s’exprime sur le chemin qu’elle a choisi: «Je veux être l’exemple d’une femme noire qui a réussi toute seule, envers et contre tout.» LOUS. A la Cigale, 120 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, le 23mars.

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Pomme

’année 2019 aura été une année marquante pour la chanteuse française au pseudo fruité Pomme, qui, avec son troisième album, produit par le délicat Albin de la Simone, s’est imposée une fois pour toutes dans la cour désormais serrée de la nouvelle variété française.

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Sebastian

roducteur français le plus couru du moment (de Katerine à Charlotte Gainsbourg en passant par Frank Ocean), Sebastian aura mis du temps à donner une suite à Total, son premier album, qui a ouvert une nouvelle voie à la French touch, comme les Daft en leur temps. Thirst, son dernier album, sorti à l’automne, le voit calmer le jeu, se faire plus serein et mature, lorgnant du côté du renouveau r’n’b américain avec une liste longue comme le bras de featurings en or. SEBASTIAN. A la Cigale, 120 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, le 13mars. PA L AC E SCO P E

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Sélection de douces comptines, LesFailles, sous sa prétendue timidité musicale, est aussi un disque gentiment militant pour le droit des femmes et des LGBT. De quoi donner envie d’y croquer sans retenue. POMME. A la Cigale,120 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, le 28février.


l n’aura pas fallu longtemps à Angèle, 23ans, pour s’imposer, fouler les marches du Festival de Cannes, se retrouver en front row du défilé Chanel, caracoler en tête des charts et obtenir un disque de diamant avec son album Brol. Un joli condensé de pop sucrée porté par un message féministe et une bonne dose d’autodérision, qu’Angèle, qui n’arrête jamais, viendra défendre au milieu de 80000 personnes de 7 à 77ans. ANGÈLE. AccorHotels Arena, 8 boulevard de Bercy, Paris XIIe, le 18février.

Laurie Anderson

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n pied dans l’art conceptuel, un autre dans la musique, un bras dans la performance, l’autre dans la poésie, la doyenne Laurie Anderson, dernière épouse de Lou Reed, n’a jamais cessé de n’en faire qu’à sa tête. De son premier tube hors norme, OSuperman, à ses divagations entre technologie et multimédia, cette habituée du violon électronique viendra visiter sa seconde maison française, qui depuis longtemps a parié sur son génie insolent. LAURIE ANDERSON. A la Philharmonie,221 avenue JeanJaurès, Paris XIXe, les 21et 22mars.

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Thylacine

apable de passer de la musique classique à l’électronique, de la bande-son de long-métrage à des rythmes plus dansants, le français Thylacine s’est fait une spécialité du voyage sonore. Après un album inspiré d’un voyage dans le Transsibérien, il a récidivé, documentant avec Roads son périple en camping-car à travers l’Argentine. Inspiré par Massive Attack, ses lives offrent une dimension 3D à sa musique, à travers effets spéciaux et images tirées de ses périples de voyage. Sans avoir à subir le jet-lag. THYLACINE. A l’Olympia, 28 boulevard des Capucines, Paris IXe, le 19mars.

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DJ Shadow

l y a plus de vingt ans, le bidouilleur de génie DJ Shadow posait les bases du trip-hop avec Endtroducing, disque uniquement composé de samples, qui allait s’affirmer comme la bande-son des années 1990 avec Massive Attack ou Portishead. Depuis, ce fan de hip-hop n’a cessé de faire évoluer sa musique et de s’imposer comme un des chouchous des grands festivals tout autour du monde, avec un show d’images et de lumières à couper le souffle qu’il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie. DJ SHADOW.Au Trianon,80 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, le 21février. PA L AC E SCO P E

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n quelques années, le duo français Isaac Delusiona conquis les foules avec son mélange de soul, de pop, de dance et d’électro, porté par la voix aiguë du chanteur qui fait étrangement penser à celle d’un Jimmy Somerville du futur. Uplifters, leur récent nouvel album, installe un peu plus leur univers et les voit enfin s’essayer sur quelques titres dans la langue de Molière, dont cette incroyable reprise de Couleurmenthe à l’eau, d’Eddy Mitchell. ISAAC DELUSION. A la Cigale, 120 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, le 11février.

Lana Del Rey

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l y a sept ans, sortie tout droit des fifties avec sa voix nonchalante, ses mélodies californiennes au bord des larmes et sa beauté troublante,Lana Del Reys’est imposée comme une des plus grandes stars de l’époque, accomplissant le tour de force d’imposer son univers feutré et rétro-futuriste, mais surtout sa voix à filer des frissons à toute une génération. Pour ceux qui l’auront ratée, la diva sera aussi la tête d’affiche du festival We Love Green en juin (et en plein air) dans le bois de Vincennes. LANA DEL REY. A l’Accor Hotels Arena,8 boulevard de Bercy, Paris XIIe, le 23février.

Cecile Chabert

I

Annie Leibovitz

Isaac Delusion

Angèle

Benoît Doquang

Rene Habermacher

Musiques & Fêtes


Baxter Dury Le charme de la désinvolture

Tom Beard

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axter Dury, la quarantaine entamée, n’avait jamais pensé devenir chanteur et musicien. Il songeait plutôt, comme sa mère ou sa sœur, finir artiste peintre. Et puis les aléas du destin en ont décidé autrement. Il faut dire que le pari était risqué: succéder et se mesurer à son père, le célèbre musicien anglais Ian Dury, qui, avec ses Blockheads, a mis les deux mains dans le cambouis du punk, cristallisant avec les Sex Pistols et les Clash un mouvement de jeunes en rébellion contre les codes formatés de la pop et l’emprise des majors et des radios sur la musique. Sans compter sur la politique de l’époque! Bref, mettant un bon coup de pied au cul de l’Angleterre et l’aidant à sortir du XIXe siècle pour se propulser dans le futur. Ce n’est qu’après la mort de son père, en 2000, après être passé de petit job en petit job, lorsqu’il avait 30 ans, que Baxter Dury a composé son premier disque, justement pour un hommage mémoriel à son géniteur, une sorte de post-new wave désenchantée où déjà la voix incroyable de Baxter accomplissait des merveilles. Il faudra pourtant attendre Happy Soup en 2011, un disque que le principal intéressé définit comme «balnéaire et psychédélique», pour que sa voix grave, comme accro à la clope, accompagnée de chœurs féminins (qui vont devenir un gimmick) et posée sur un mélange d’électro, de disco lente et de pop sophistiquée, séduise tout le monde. Autant les disques de son père appelaient au caillassage en règle de la vieille Angleterre, autant Baxter promenait son insouciance, sa gueule cassée de voyou, ses mélodies pop chewing-gum comme une petite sucrerie de crooner. Grand fan de Serge Gainsbourg, Baxter a fait de la désinvolture, qu’il a empruntée au maître français, comme de son indécision, de ses déballages sentimentaux et de ses pas de côté, sa marque de

fabrique. Il aurait pu être producteur, il l’a été pour le premier jet des Fat White Family lorsque ce groupe de punks déchirés qui adorent, imbibés d’alcool, montrer leur cul et leur bite s’appelaient encore les Warmduscher. Il a prêté sa voix sur le projet français Discodeine, puis sur l’album Mirapolis de Rone, petit prodige de l’électro française, avant de s’associer avec Etienne de Crécy (légende de la French touch) sur un projet qu’il serait difficile de classer. Baxter Dury fait partie de ces musiciens touche-à-tout comme on les aime, capables de passer de la disco au slow, du punk à la pop, tout en nous regardant droit dans les yeux et nous faisant le coup du French lover. Ça tombe bien, entre morceaux dancefloor et slows sirupeux, son nouvel album donne encore plus envie de tomber amoureux. P A T R I C K T H É V E N I N «The Night Chancers» (PIAS), sortie le 20 mars. En concert les 28 et 29 avril à la Gaîté Lyrique.

Rubrique «Musiques & Fêtes» réalisée par P A T R I C K T H É V E N I N PA L AC E SCO P E

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E NVIES & P LAISIRS

ls sont deux street artists, Louis et Edouard. Le premier vient de la banlieue parisienne, le deuxième de Tours. Ils signent leurs œuvres d’un autre nom, mystérieux, Monkey Bird. A quatre mains, ils couvrent les façades de peintures poétiques et graphiques: des singes, des aigles, des geais, des huppes, des pigeons, des personnages à tête d’oiseau, des monuments étranges… tous enserrés dans une grille graphique évoquant celle des vitraux dans les églises et qui est leur signature visuelle. Le résultat est surprenant et époustouflant. Ils utilisent exclusivement du noir, du blanc et un peu de doré. «On est d’abord passés par la couleur, mais on trouvait ça assez artificiel, expliquent-ils. Disons que ça n’apportait rien de plus. Ce qui est important, dans notre travail, c’est la ligne, et ce parti pris du noir et blanc essaye de la mettre en valeur au maximum.

On travaille sur les détails, le tracé, la profondeur, la lumière… C’est là-dessus qu’on veut attirer l’attention, pas sur les couleurs. L’or, qui nous est venu plus tard, nous permet de venir contraster les ombres et de donner de l’intensité au noir et blanc.» Lorsqu’on leur pose la question : «Pourquoi des animaux ?», ils répondent: «Notre travail est assurément anthropique. On parle de l’homme et de sa dualité en tant qu’animal social, balancé entre l’instinct et la conscience. Nous utilisons une imagerie ancienne mais intemporelle, des éléments d’architecture, d’astronomie, qui sont des sciences de l’homme en quête de sens.» On peut découvrir leurs œuvres un peu partout en France. Et quelques-unes à l’étranger.

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Ci-dessus: Le Locle, Suisse. Page de droite: Grenoble, France.

Bruno Pellarin

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Monkeybird,créateurs de façades


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Page de gauche: Bayonne, France. Ci-dessus: Decazeville, France.

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Quatre créatrices à découvrir D

énicheuse de talents et agent de créateurs, Valery Demure réunit, au sein du projet «Objet d’émotion», des designers de bijoux contemporains. Elle a sélectionné quatre créatrices: Francesca Villa, qui redonne vie à des objets trouvés, Yael Sonia et ses bijoux mobiles, Melanie Georgacopoulos pour ses expérimentations sur la perle et la nacre, Alice Cicolini et ses bijoux émaillés. Pourquoi préfères-tu travailler avec des femmes? Il y a un dialogue plus facile. Je travaille

pourtant avec des femmes qui ont un ego, mais je les sens plus respectueuses et plus transparentes. On est vraiment d’égale à égale. J’ai cette impression que le bijou, c’est un métier d’homme… qui est de plus en plus pénétré par des femmes. Le design conçu par des femmes est différent? Totalement! Elles ne créent pas

un fantasme d’hommes. J’aime beaucoup les bijoux créés par des hommes, mais il y a une sorte de sensibilité féminine dans les formes, les matières, les couleurs qui est particulière. Elles créent souvent pour leurs amies, pour leurs grand-mères, pour leurs cousines… Leurs bijoux sont riches, sophistiqués, ronds, gourmands… Pourquoi ces quatre créatrices? Ce sont des femmes authentiques qui ont une histoire et une vraie personnalité. Ces quatre femmes ont chacune un univers à part, une poésie. C’est très important pour moi. On est dans un monde qui manque souvent d’authenticité. Francesca Villa, (ci-contre, en haut), c’est mon dernier coup de cœur. C’est une femme d’histoires. Elle offre une nouvelle vie à des objets trouvés: une lettre d’amour, un petit soldat, des boutons anciens, des jetons de casino américains des De haut en bas: Francesca Villa, boucles d’oreilles, or, rubis et quartz; bague, or et diamants, bouton art déco; bague, or, émeraudes et crystal d’Essex ancien. Yael Sonia, boucles d’oreilles, or et perles de Tahiti et diamants; bague, or, perles des mers du Sud et diamants; bague, or, topaze et diamants. (disponible sur objetdemotion.com) PA L AC E SCO P E

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«Les bijoux conçus par des femmes sont différents: riches, sophistiqués, ronds, gourmands»

années 1950… découverts chez les antiquaires et dans les marchés aux puces. Son défi est de créer un cadre pour ce monde miniature. Yael Sonia(page de gauche, en bas)est une créatrice très intéressée par la cinétique. Les pierres de ses bijoux graphiques suivent le mouvement de la femme. Je trouve que c’est vraiment une très belle idée. Chacune de ses pièces est à la fois mécaniquement belle et magnifiquement mécanique. Melanie Georgacopoulos (ci-contre, en haut) coupe, taille et perce les perles et sculpte la nacre. Pour moi, c’est une visionnaire. Elle a une approche du bijou tout aussi intellectuelle que sophistiquée. C’est sensuel et cérébral à la fois, et j’aime beaucoup ça. Alice Cicolini (ci-contre, en bas), à un univers riche et coloré. Elle crée des bijoux ludiques, souvent en émail, parfois en laque. Ses pièces sont comme des bonbons. Le motif de chaque bague est sculpté, puis peint à la main. Propos recueillis par ANNE DELALANDRE De haut en bas: Melanie Georgacopoulos, bracelet, or, nacre et perles; boutons de manchette, or, nacre et perles; bracelet, or, nacre et deux perles des mers du Sud. Alice Cicolini, bague, or, émail vitreux, chrysoprase et diamants; boucles d’oreilles, émail, tourmalines et cytrines; bague, or, agate et diamants. (disponible sur objetdemotion.com)

A découvrir en avril auParis Art Design et sur www.objetdemotion.com

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t si tous les grands moments de la vie pouvaient se transformer en bijoux? C’est le souhait qu’Emilie Duchêne a réalisé en créant sa propre marque: Thea Jewelry. Des bijoux faits main et écrits de la sienne, en or fin 18 carats, argent ou vermeil. Des pièces uniques que l’on peut personnaliser avec un mot, un nom ou un symbole pour célébrer les moments heureux. Coup de foudre des stars comme Beyoncé ou Rihanna.

the sound of hotel costes

For a distinctive experience of time, sound and music, listen to the Radio Costes playlists, now available to-go on Apple Music, Spotify and Deezer curated by Studio HC in collaboration with Watch Your Music. PA L AC E SCO P E

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LE GUIDE TRÈS PARISIEN voitures de rêve

Aston Martin DBX

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près avoir longtemps tergiversé, Aston Martin a enfin présenté son premier SUV, le DBX. L’animal est superbe, racé, beau et musclé. Sous son capot le V8 4L biturbo de Mercedes-AMG développant 550 ch et 700 Nm de couple, associé à une boîte de vitesses automatique à neuf rapports. La bête est imposante et lourde: 2 245 kg à vide répartis à 54/46 % entre l’avant et l’arrière, 5,04 m de long, 2,05 m de large et 1,68 m de haut pour un empattement de 3,06 m. Le tout reposant sur des jantes de 22pouces. Une fois à bord, c’est le luxe et le raffinement qui priment, conformément aux standards de la marque.

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Made in Istanbul

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es bijoux Begüm Khan sont une belle fusion de l’art et de l’artisanat. La jeune créatrice Begüm Kiroglu est très attachée à ses origines turques et cherche à réinterpréter les influences de la culture et de l’art ottoman à travers ses œuvres. Ces dernières sont, comme elle tient à le souligner, entièrement made in Istanbul. Mais la jeune femme a toujours rêvé de créer des pièces intemporelles pour des femmes d’aujourd’hui. Des créations qui magnifient le pouvoir de la femme, afin qu’elles se sentent confiantes et prêtes à affronter le monde en portant ses étonnants bijoux. PA L AC E SCO P E

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OTSHY, la marque de cachemire de luxe ultra-féminine qui fête ses 20 ans, est née de la rencontre de deux amoureux de la maille : Olivier Criq et Jean-Pascal Candau. Ensemble, ils fondent la marque avec l’envie de bousculer les codes du cachemire. Ils réussissent à insuffler à cette matière précieuse une puissance créative, twistant le cachemire avec le cuir, le lin ou la dentelle. NOTSHY est fier de son savoir-faire 100% français et de son engagement écoresponsable.

Photo du haut: Blazer «Maringa» en lin, et pantalon «Barbara» en lin. Ci-contre: Poncho «Atacama» en laine et cachemire.

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inel & Pinel ouvre ses collections à la joaillerie avec ce bracelet. Un bijou unique, à la fois brut et précieux, qui rassemble, dans une inspiration marine, le savoir-faire du joaillier Patrice Fabre et du créateur malletier Fred Pinel: un ressort en or et un jonc en peau de crocodile ou en galuchat, disponible dans une large gamme de couleurs.

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n 2018, l’atelier d’horlogerie française Michel Herbelina lancé une nouvelle forme galbée de boîtier en acier. Forte du succès, la maison dévoile aujourd’hui une version sertie de diamants, dotée d’un système astucieux, breveté par la marque, permettant de changer soi-même le bracelet. Ces derniers sont proposés dans une large palette de coloris et de matières, en simple ou double tour, pour s’accorder avec toutes les tenues et toutes les envies.

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l n’y a pas de doute que Mama Paris Westva devenir un lieu incontournable de la scène parisienne. Ce dernier-né est l’un des plus grands hôtels de la chaîne Mama Shelter. Il possède tous les attributs Mama: confort, gaîté et modernité, un grand restaurant avec des tables d’hôtes (toujours en collaboration avec le chef étoilé Guy Savoy) et un bar avec une scène pour les animations du week-end. Films gratuits dans les chambres et produits Mama Skin à disposition. Le must de ce Mama reste son rooftop couvert (dont une partie découverte). On y retrouve un four à bois pour la pizzeria, une vue sur tout Paris… et, grande première, un sauna et une salle de sport. Mama Shelter Paris West, 20 avenue de la Portede-la Plaine, Paris XVe.

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t’s not an it-bag… it’s an it-ba&sh», lancent avec humour Barbara et Sharon, les créatrices de la marque Ba&sh, en présentant Teddy, leur dernière création. Teddy ne veut pas être le nouveau fétiche des fashion victims, ni un accessoire de plus, mais l’indispensable compagnon des femmes. Entièrement réalisé en Italie par l’un des meilleurs artisans du cuir, selon des procédés éthiques et durables. Qui mieux que la sublime Néerlandaise Doutzen Kroes et sa beauté naturelle et tranquille pour faire corps avec le Teddy ? PA L AC E SCO P E

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Envies & Plaisirs

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Teddy wear

a marque parisienne 2 Mai Paris réinterprète avec talent une piece iconique de la culture populaire: le teddy, devenu un intemporel du dressing. Elle ajoute des tissus d’époque, des étoffes et canevas acquis au fil des brocantes pour créer des modèles de teddys uniques qui s’approprient les codes du kitsch en les mêlant à l’univers du sportswear. La fondatrice Alice Rio-Derrey déclare: «S’habiller est un jeu. Nous voulons partager notre vision poétique de la “vraie vie”, célébrer la culture populaire en la magnifiant et vivre une mode éclectique, décomplexée, flamboyante et incarnée.» Disponible en édition limitée sur 2maiparis.com

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FACE AU CANCER PARLER NE SUFFIT PLU US

NOUS AVVONS BESOIN N DE VOUS POUR GAGNER LE COMBAT Partagez votre vidéo silencieuse sur Tw Twitter eet/ou Instagram avec le texte suivant que vous pouvezz personnaliser. Face au cancer, parler ne suffit plus. Voous aussi, offrez votre silence en tournant une vidéo muette pour #vaincrelecancer #silenceaction et e donnez pour la recherche contre le Cancer.

ENSEMBLLE NOUS POUVONS AGIR, FAITES UN DON POUR FA R LA RECHERCHE CONTRE LE CANCER R VAINCRE LE CANCER - NRB Hôpital Paul Brousse 12/14, avenue Paul Vaillant-Couturier - 94800 VILLEJUIF www.vaincrelecancer-nrb.org contact@vaincrelecancerr--nrb.org

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BOUTIQUES & A DRESSES

Canada Goose 283 rue Saint-Honoré

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a marque de luxe de haute performance, Canada Goose, ouvre sa première boutique parisienne, en plein cœur du VIIIe arrondissement, dans un bel immeuble du XVIIIe siècle. L’espace a été conçu pour combiner avec élégance des éléments canadiens et français, réunissant l’essence de la marque et l’esprit de Paris. Des œuvres d’art sont exposées sur le thème de la terre et de l’eau évoquant l’histoire du Grand Nord. La boutique offre à ses clients une «cold room», une cabine d’essayage avec de la neige et une température pouvant descendre jusqu’à – 25 °C pour tester l’extrême qualité des produits en situation. «Le succès de la vente au détail ne consiste

pas uniquement à vendre des produits. Il s’agit d’aider les gens à trouver le produit parfait, tout en offrant un service exceptionnel et en créant une expérience mémorable», déclare Dani Reiss, PDG de la maison. Pour ceux qui veulent découvrir la nature à Paris, en se laissant porter par leurs sens, Canada Goose a réalisé un très joli guide illustré, City Sense Paris, offert en passant à la boutique. CANADA GOOSE. 283 rue Saint-Honoré, Paris VIIIe.

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LE GUIDE TRÈS PARISIEN

Kujten 28-32 avenueVictor-Hugo

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a marque de cachemire Kujten, reconnue pour mettre en valeur le savoir-faire ancestral mongol, de l’élevage des cheptels à la tonte, jusqu’aux multiples étapes de transformation de la fibre, ouvre son premier flagship parisien. Sur plus de 200 m2 sont présentées les collections femme, homme, enfant, homewear ainsi que leur nouvelle gamme «Organique». Une occasion de mettre en avant une nouvelle identité: le nouveau logo, symbole mongol signifiant bonheur et sérénité, et la mise en avant d’un bleu intense évoquant la Mongolie,

le «pays du ciel bleu». Les clients découvriront un espace «Entretien du cachemire» avec des machines à laver à disposition et la possibilité d’assister à des master class présentant tutos et conseils pour apprendre comment prendre soin de son cachemire. KUJTEN. 28-32 avenue Victor-Hugo, Paris XVIe.

The Place London 8 rue de l’Odéon

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deux pas de The Place London femme, Simon Burstein, qui dirigea la maison Sonia Rykiel pendant vingt ans, ouvre la version homme. Un concept store, reflet de la boutique anglaise, temple dédié à l’élégance: une sélection pointue de vêtements et d’accessoires. Ainsi que la mise en avant de la marque française des années1970, New Man. La boutique présente aussi la marque Leathersmith of London, des carnets haut de gamme, reliés cuir. THE PLACE LONDON. 8 rue de l’Odéon, Paris VIe. PA L AC E SCO P E

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Boutiques & Adresses

Un Jour Ailleurs 105 avenueVictor-Hugo

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our accompagner l’évolution de la marque, Un Jour Ailleurs a entièrement repensé ses boutiques dans une atmosphère plus chaleureuse et conviviale. Sobres et contemporains, le mobilier et le parquet en bois de chêne apportent de la douceur. Tandis que la décoration, des livres de voyage, des cadres photo repré-

sentant des femmes inspirantes… invitent à la détente. Les cabines d’essayage sont composées comme un véritable petit salon privé. UN JOUR AILLEURS. 105 avenue Victor-Hugo, Paris XVIe / 84 boulevard Jean-Jaurès, Boulogne-Billancourt / 27 rue du Midi, Vincennes.

Korloff 12 rue de la Paix

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a boutique Korloffse refait une beauté: plus lumineuse, plus contemporaine. Un écrin féminin aux nuances d’ivoire rythmées de touches pastel et dorées. Pour la première fois de son histoire, le plus exceptionnel des diamants noirs sera exposé dans la nouvelle boutique. Selon la légende, ce joyau d’exception, un mystérieux diamant noir de 200 carats taillé en un brillant de 88 carats, appartenait à la famille de la noblesse russe Korloff-Sapojnikoff, qui transmit ce talisman de génération en génération, avant de quitter la Russie en 1917. L’histoire raconte qu’il portait chance et donnait protection à quiconque le côtoyait. Quarante ans plus tard, il reste le symbole et la source d’inspiration de la Maison. KORLOFF. 12 rue de la Paix, Paris IIe. PA L AC E SCO P E

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Boutiques & Adresses

Le Sommaire des Marques Masoni www.masonimaroquinerie.com Melanie Georgacopoulos www.objetdemotion.com Micha25 rue Marbeuf, Paris VIIIe www.michaconceptstore.com Michel Herbelin 8 rue Royale, ParisVIIIe 01 40 20 40 03 www.michel-herbelin.com Milan Vukmirovic www.milan vukmirovic.com Mo&Co 53 rue Vieille du Temple,Paris IVe www.mo-co.com Moulin Rouge82 boulevard de Clichy, Paris XVIIIe www.moulinrouge.fr Mugler www.mugler.fr

2 Mai Paris www.2maiparis.com er

Acne Studios124 galerie de Valois, Paris I 0142601662 www.acnestudios.com Akillis354 rue Saint-Honoré, Paris Ier 01 40 13 64 04 www.akillis.fr Alexander Arutyunov www.alexanderarutyunov.ru Alice Cicolini www.objetdemotion.com Altuzarra www.altuzarra.com Ami14 rue d’Alger, Paris Ier www.amiparis.com Angel Chen www.angelchen.com Aston Martin www.astonmartin.com Attico www.theattico.com

Not Shy 71 rue de Sèvres,Paris VIe www.notshy.fr

Ba&sh215 rue Saint-Honoré, Paris Ier; 27 rue de Passy, Paris XVIe; 2 place Michel Debré, Paris VIe 01 45 08 14 15 www.ba-sh.com Begüm Khan www.begumkhan.com Burton www.burton.fr Canada Goose 283 rue Saint-Honoré, Paris VIIIe www.canadagoose.com Causse www.causse-gantier.fr Christian Louboutin17 rue Jean-Jacques Rousseau, Paris Ier 0800101919 www.christianlouboutin.com Clarins www.clarins.fr David Morris364rue Saint-Honoré Paris Ier 01 40 41 18 41 www.davidmorris.com Dior30 avenue Montaigne, Paris VIIIe 01 40 73 73 73 www.dior.com Djula269rue Saint-Honoré, Paris Ier 01 44 86 08 56 www.djula.fr

Ole Lynggaard 4 rue du 29 Juillet,Paris Ier www.olelynggaard.com Olivier Theyskens www.oliviertheyskens.com Paco Rabanne www.pacorabanne.com Paris Home Agency www.homeagency.com Patou www.patou.com Patrice Fabre www.patrice-fabre.com Paul & Joe www.paulandjoe.fr Pinel & Pinel 5 boulevard Malesherbes, Paris VIIIe www.pineletpinel.com Prada18 avenue Matignon, Paris VIIIe www.prada.com Redline www.redline-boutique.com Roger Vivier www.rogervivier.com

Emilio Pucci 400 rue Saint-Honoré, Paris Ier www.emiliopucci.com Emmanuel Tarpin www.emmanueltarpin.com Ermanno Scervino 18 rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris VIIIe www.ermannoscervino.com Fila www.fila.com Francesca Villa www.objetdemotion.com Giambattista Valli www.giambattistavalli.com Gianvito Rossi www.gianvitorossi.com Givenchy28 rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris VIIIe 01 42 68 31 00 www.givenchy.com Graff17 place Vendôme ; 237 rue Saint-Honoré, Paris Ier 01 76 77 37 00 www.graffdiamonds.com

Saint Laurent 213 rue Saint-Honoré, Paris VIIIe 01 53 05 80 80 www.ysl.com Salvatore Ferragamo www.ferragamo.com Sean Suen www.seansuen.com Stella McCartney114-121 Galerie de Valois, Paris Ier 01 47 03 03 80 231 rue Saint Honoré Paris Ier 01 70 75 33 70 www.stellamccartney.com Tatiana Verstraeten www.tatianaverstraeten.com Thea Jewelry www.thea-jewelry.com The Place London 8 rue de l’Odéon, Paris VIe www.theplacelondon.co.uk Uma Wang www.umawang.com Un Jour Ailleurs 105 Avenue Victor Hugo, Paris XVIe www.unjourailleurs.com Valentino 19 avenue Montaigne, Paris VIIIe 01 47 23 64 61 www.valentino.com Véronique Leroy www.veroniqueleroy.com Viktor & Rolf www.viktor-rolf.com

Hermès 0140174717 www.hermes.com Yael Sonia www.objetdemotion.com Icicle www.icicle.fr Isabel Marant 1 rue Jacob, Paris VIe 01 43 26 04 12 www.isabelmarant.com

Zapa98 Rue Vieille du Temple,Paris IIIe,120 Rue de la Pompe,Paris XVIe ; 64 boulevard Haussmann Paris IXe www.zapa.fr

Kenzo www.kenzo.com Korloff 12 rue de la Paix, Paris IIe www.korloff.com Kujten 28-32 avenue Victor-Hugo, Paris XVIe www.kujten.com Longchamp www.longchamp.com Louis Vuitton2place Vendôme, Paris Ier www.louisvuitton.com Love Stories 75 rue Vieille du Temple,Paris IIIe www.lovestoriesintimates.com Maison Alaïa7 rue de Moussy, Paris IVe; 5 rue de Marignan, Paris VIIIe www.maison-alaia.com.com Maison Boinet www.maisonboinet.fr Marina B www.marinab.com Marni57 avenue Montaigne, Paris VIIIe 01 56 88 08 08 www.marni.com

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