rienter Former Réussir
ment é l p p Su tacles Spec g sbour à Stra
Février 2015
• Auprès de qui se renseigner ? .. • L’orientation ............................. • La procédure APB ..................... • La vie d’étudiant en pratique ... • La dernière réforme en date .... • Quand on a raté le bac ............. • Comment se réorienter ............ • Perspectives professionnelles à terme ....................................... • Les métiers qui recrutent .........
Interview de Michel Tragno, délégué régional adjoint de l’ONISEP Lorraine
16 17 17 18 20 20 21 21 22
LES DIFFÉRENTES FILIÈRES • L’apprentissage ......................... • L’alternance ............................... • Les écoles de commerce ........... • Les métiers du sport .................. • Les études d’art plastique ......... • Les métiers du web .................... • Les métiers du spectacle ........... • Les filières agricoles .................. • Les métiers du bois ................... • Les écoles d’ingénieurs ............. • Les métiers de bouche .............. • Les métiers de l’automobile .....
La rédaction de ce cahier a été assurée par Francis Gérardin
SOMMAIRE INTERVIEW
Ne surtout pas dramatiser l’orientation
PRÉPAREZ VOTRE AVENIR
22 24 25 25 26 28 28 29 29 30 32 32
Spectacles : A l’heure où Internet regorge d’informations, est-il toujours utile de rencontrer un professionnel de l’orientation ? Michel Tragno : Les meilleurs documents ne peuvent pas remplacer l’entretien avec un conseiller d’orientation-psychologue. D’abord, nous pouvons aider les jeunes à affiner leur projet, voire à le corriger. Un jour j’ai reçu un élève qui voulait devenir pilote de chasse... Pour de multiples raisons, le chemin qu’il souhaitatait emprunter révelait de nombreuses difficultés, mais on a pu trouver ensemble une autre stratégie pour qu’il vive sa passion. Aujourd’hui, il est intercepte linguiste dans un avion Awacs.
Vous n’avez tout de même pas qu’un rôle technique ? M.T. : Pas uniquement, sinon cette profession ne serait pas si enrichissante. Il s’agit surtout de dialoguer avec l’élève pour comprendre ce qui motive son projet et sur quelle idée du métier il repose. Elle est rarement tout à fait juste, en raison des stéréotypes qui nous influencent tous. On peut aussi découvrir ce qu’il aime réellement et ses vraies capacités. Beaucoup de jeunes souffrent d’une mauvaise image d’eux-mêmes, ce qui peut entraver toute ambition. Je me rappelle ce que m’avait dit en début d’anneé scolaire un garçon de 3e qui voulait passer un bac pro maintenance : « Avec mon niveau scolaire, je ne peux pas prétendre à autre chose ». Il est vrai que son bulletin était très moyen, mais nous nous sommes rendu compte ensemble que ses difficultés venaient plus d’un problème d’organisation du travail. En le corrigeant, il a commencé à remonter ses notes. Assez pour reprendre confiance. En juin, il voulait encore faire de la maintenance, mais comme ingénieur. Et il y est arrivé.
Spectacles / ORIENTER FORMER REUSSIR / page 15
À vous écouter, dans « conseiller d’orientation-psychologue », c’est psychologue qui prime. M.T. : Nous sommes des interlocuteurs neutres, spécialistes des entretiens, alors ils peuvent nous parler bien plus librement qu’à leurs parents et aux profs. Nous nous inscrivons aussi dans l’accompagnement des jeunes, des parents, et sommes également les conseillers techniques des chefs d’établissement et des équipes enseignantes. Je me souviens d’une excellente élève de 3e, 18 de moyenne générale. Elle venait avec son père, catastrophé : « Elle veut faire un CAP de fleuriste ! Dites-lui que ça serait un gâchis ! ». Voilà un stéréotype ! Pour lui, sa fille était trop brillante pour un métier de niveau CAP. Mais en parlant avec la jeune élève, elle s’était bien renseignée, avait suivi des stages... J’ai expliqué au papa que son projet reposait sur un substrat solide et que l’apanouissement fait partie du projet. Aujourd’hui elle est fleuriste, et très heureuse de l’être. Vous savez, le principal, c’est de trouver un métier qu’on aime puisqu’on en fera son quotidien. Encore faut-il trouver le bon.
D’autant que c’est un choix qui engage la vie entière. M.T. : Pas si sûr ! Je suivais depuis la 2nde un lycéen fan d’armée qui avait toujours voulu devenir militaire. Au cours de nos discussions, on avait dégagé d’autres centres d’intérêts, comme l’informatique ou la construction de maisons. Après le bac il est entré à l’Ecole de sous-officiers de St-Maixent, mais 2 ans plus tard il a changé de voie et il a eu son CAP de maçon. C’est le message que je voudrais faire passer : on a le droit de se tromper en choisissant une orientation ; il y a toujours moyen de rectifier le tir. Alors il ne faut surtout pas dramatiser. •