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TOURISME le TRV cherche
Le président de la FNTV, Jean-Sébastien Barrault, avec le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.
Tourisme : le TRV cherche des raisons d’y croire encore
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Annoncée le 9 octobre par le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, l’intégration du TRV dans le plan Tourisme constitue, certes, une avancée conséquente pour la profession. Elle ne suffit pas pour autant à rassurer pleinement les transporteurs, tant l’incertitude est forte sur les conditions d’une reprise de l’activité, qui semble de plus en plus hypothétique : extension du couvre-feu à 54 départements (au moment où nous bouclons ce numéro), perspective d’un reconfinement, même partiel, annulation des évènements de fin d’année (comme le marché de Noël de Strasbourg), regain de la menace terroriste… « Même les plus optimistes ne prévoient pas de reprise avant 2022 », a déclaré Jean-Sébastien Barrault, sur BFM Business le 13 octobre. Le président de la FNTV intervenait après la manifestation organisée la veille à l’appel du Collectif des autocaristes indépendants (CAI).
Désespérés de se sentir ignorés des pouvoirs publics, les PME et TPE rudement frappées par l’arrêt quasi total des activités liées au tourisme s’étaient donné rendez-vous à quelques mètres de l’Arc de Triomphe, dans l’espoir de peser sur le Comité interministériel du tourisme, qui se réunissait au même moment sous la présidence du Premier ministre. Après des heures d’attente, une délégation du CAI était reçue dans la soirée au cabinet d’Alain Griset, ministre délégué chargé des Petites et Moyennes Entreprises. Les contacts se poursuivent, et l’on commence même à parler d’un Grenelle du TRV…
Sensibiliser les banques Les témoignages des uns et des autres font état d’une grande lassitude, et d’une préoccupation encore plus importante face à l’avenir. Alors que la reprise semble encore très lointaine, tous se demandent comment faire face : le chiffre d’affaires ne sera pas au rendez-vous en 2021, alors que les reports de charges et d’échéances financières vont peser lourdement sur la trésorerie… Pour capter les quelques clients encore présents, il faut faire des efforts sur les prix, ce qui dégrade encore la rentabilité. Du côté des SLO (Services librement organisés), c’est aussi la disette : lignes supprimées, contrats non renouvelés ou fortement revus à la baisse. Certains ont déjà vendu quelques véhicules, quand ils ont pu trouver des acheteurs. D’autres ont été contraints de les restituer aux organismes de financement, faute de pouvoir honorer les traites. Les revendications des indépendants ont été intégrées pour partie aux demandes formulées par les fédérations professionnelles, FNTV, OTRE et Unostra, qui demandent désormais la prolongation du chômage partiel sur 2021, le report des échéances de prêts et des crédits baux sans pénalité, le plafonnement des taux des PGE à 0,25 %… L’Unostra a déjà organisé plusieurs rencontres avec les représentants de la Banque de France, notamment dans le Grand-Est, pour les sensibiliser sur les difficultés rencontrées par la profession.
S. G.

Maillons essentiels En Île-de-France, la situation est particulièrement tendue du fait de l’effondrement des activités touristiques et des salons. « Les petits autocaristes sont essentiels à la vie économique francilienne, plaide Catherine Chaumont, dirigeante des Voyages Chaumont, basés à Gennevilliers. Et ils ont toujours été présents lors des grands évènements, pour répondre aux besoins de déplacements, grâce à leur souplesse et à leur agilité. Que se passera-t-il lors des prochains JO si nous avons tous disparu ? Qui transportera les délégations, les visiteurs, les sportifs ? Qui viendra prendre le relais des groupes et des grosses entreprises ? »