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Tunisie La crise du COVID-19 va marquer profondément le paysage économique et social. Les projections tablent sur une forte chute de près de 9% du PIB en 2020 et la reprise ne sera que partielle avec une croissance prévue sous les 6% en 2021 et de 3% en 2022. La consommation privée ne retrouvera son niveau pré-crise que fin 2022, et l’investissement restera inférieur. Les difficultés d’accès aux soins accentuent les risques. Si la récession touche tous les secteurs, et particulièrement le tourisme, l’agriculture est moins affectée. Les prix à la consommation ont ralenti, limitant l’érosion du pouvoir d’achat des ménages. Le déficit de la balance courante se réduit en 2020 mais se creusera de nouveau à mesure que la demande intérieure redémarre. La politique monétaire doit rester accommodante et un assouplissement serait opportun si l’inflation demeure modérée. Le gouvernement a besoin de dégager une marge budgétaire afin de soutenir davantage les personnes et les entreprises. Cela peut passer par une modération salariale dans la fonction publique et par une refonte du système des subventions à l’énergie. Une réforme d’ampleur visant à simplifier le cadre réglementaire permettrait de relancer l’investissement et de créer des emplois pérennes et de qualité. La deuxième vague de la pandémie est plus forte que la première La première vague de la pandémie durant le printemps fut plutôt mesurée. Depuis fin août cependant, le nombre de cas et de morts liés au COVID-19 augmente fortement, dans un contexte d’accès difficile aux soins. Les autorités ont instauré en octobre des couvre-feux dans plusieurs gouvernorats, dont la capitale, et interdit les regroupements privés et publics, ainsi que les déplacements entre régions. Les horaires des fonctionnaires ont été réduits et les capacités en lits dans les hôpitaux augmentées. Les masques sont obligatoires dans les espaces publics, mais en octobre seulement 40 % des tunisiens portaient un masque. Le nombre de tests par habitant reste faible, notamment en raison de son coût, fixé à TND 209 (USD 77), à comparer avec un salaire minimum de TND 350-400 par mois.
Tunisie 1 L’activité industrielle et les exportations ont retrouvé leur niveau pré-crise Indice 2010 = 100 160
Glissement annuel en % 60 40
120
20
100
0
% du PIB 25
Balance courante
← Indice de production industrielle Exportations de biens →
140
La balance courante s'est récemment détériorée notamment suite à l'arrêt brutal du tourisme
Biens
Services
Revenus
Transferts courants
20 15 10 5 0
80
-20
-5 -10
-40
60
-15 40
2018
2019
2020
-60
0
2018
2019
-20 2020
Source: Institut National de Statistique; Banque Centrale de Tunisie. StatLink 2 https://doi.org/10.1787/888934219774