la Huerta de Valencia en Espagne. En général, ces structures sont très rares ou, lorsqu’elles existent, ne sont pas adaptées à l’échelle d’un problème généré par des extractions intensives permises par les forages. Il est donc peu courant de pouvoir s’appuyer sur ces organisations pour générer une action collective pour la gestion des eaux souterraines. Les contraintes à la mise en place de ces groupes et leur légitimation sont nombreuses : pas ou peu de tradition de la concertation, volonté de privilégier son intérêt individuel ou de maintenir un statut social lié à l’accès à la ressource en eau, conception de la ressource comme objet privé excluant toute action collective ou intervention des pouvoirs publics, etc. La cohésion de ces groupes se heurte à la diversité des profils (des petits paysans aux
Policy Paper Février 2021
représentants de l’agro-business) et à la légitimité des leaders (parfois auto-désignés). On trouve des situations où le groupement d’usagers ne rencontre pas l’adhésion de l’ensemble de ses membres, voire où plusieurs groupes d’usagers coexistent. Le périmètre même de ces groupements pose question. Le modèle de « cogestion », qu’il soit constaté ou promu, se transforme parfois en une négociation à huis clos entre les autorités publiques et les usagers directs de l’aquifère. Les véritables espaces de débat et de prise de décision, qui impliqueraient l’ensemble des acteurs et la prise en compte de la diversité des enjeux, y compris les enjeux environnementaux et les générations futures, difficilement représentés dans le débat, ne sont souvent pas mis en place.
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