questions pertinentes du ménage, tandis que d’autres peuvent les conseiller de manière informelle).
3.1. Différentes formes d’éducation et de formation La qualité de l’éducation, la qualité des moyens de subsistance et l’évolution des normes sexo-spécifiques et générationnelles déterminent la qualité de l’inclusion des jeunes dans les marchés du travail et la dynamique de la pauvreté. Selon des données représentatives au niveau national, les Nigériens sont sujets à d’importantes privations en matière de santé, d’éducation et de revenus. En 2019, le Niger s’est classé à la dernière place des 189 pays et territoires de l’indice de développement humain (IDH) (HDR, technical report, Niger, 2019), l’éducation étant la composante la moins performante de l’indice. Il existe en outre d’importantes disparités entre les sexes en matière de réussite scolaire : en 2012, 64 % des femmes nigériennes âgées de 15 à 19 ans n’ont jamais été scolarisées, contre 37 % des hommes de la même tranche d’âge (INS, 2012). La scolarisation sans parvenir à l’alphabétisation est un autre problème répandu (Giovetti, 2019) et certains des entretiens avec des IC ont révélé que les programmes pédagogiques actuels présentaient une inadéquation structurelle pour aider à concrétiser le désir de « solutions entrepreneuriales » pour les jeunes proposé dans les plans d’action nationaux pour l’entrepreneuriat. Bien qu’il existe de nombreuses formes d’apprentissage complémentaires à l’éducation publique formelle, cette analyse se concentre sur les enseignements formel et coranique, en raison de leur identification dans les données de l’enquête et des références communes faites à ces modes d’apprentissage dans le travail de terrain. Plus précisément, dans les zones d’étude de Tahoua et de Zinder, nous avons examiné la participation des jeunes à l’éducation religieuse et constaté qu’un plus grand nombre de jeunes déclarent fréquenter ou avoir fréquenté les écoles coraniques (écoles religieuses informelles ou centres religieux ; voir Mohamed-Abdi, 2003) par rapport aux autres formes d’institutions éducatives araboislamiques présentes dans le pays (Dia et al., 2016; 2021; et pour le Niger, Assane Igodoe et Salao, 2021). Les données du panel révèlent qu’une part importante de la population n’a jamais été scolarisée. Parmi les adultes ayant eu accès à une forme d’apprentissage, la part de la population ayant reçu une éducation coranique est constante au fil des générations. Dans les données qualitatives, l’éducation coranique est considérée comme un mode de formation continue important à Tahoua et Zinder, surtout en cas d’abandon de l’école publique. Toutefois, les données quantitatives révèlent que les parts de personnes ayant suivi un enseignement coranique sont plus faibles chez les jeunes que chez les autres adultes dans toutes les trajectoires, sauf dans les ménages pauvres, où 32 % des jeunes ont suivi un enseignement coranique contre 26 % des autres adultes. En termes de genre, les
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