182 L’industrialisation en Afrique subsaharienne
Réformer l’origine des capitaux et la structure des entreprises 4publiques
Les entreprises publiques et autres grandes entreprises étroitement liées à l’État bénéficient souvent de privilèges susceptibles de provoquer des distorsions de marché limitant les perspectives d’entrée pour les nouvelles entreprises4. Une stratégie politique indirecte consistant à réformer la structure des entreprises publiques permettrait d’améliorer les performances de celles-ci tout en réduisant les distorsions imposant des barrières à l’entrée de nouvelles entreprises et aux investissements associés dans les nouvelles technologies. L’accès au crédit, à la propriété, aux infrastructures clés (par exemple à l’électricité), ainsi qu’aux devises étrangères pour l’achat de produits importés, pourrait ainsi être redistribué de façon plus adaptée. Par ailleurs, les administrations locales ou centrales imposent parfois des réglementations complexes en matière de droits d’exploitation, ce qui a pour effet de freiner les entrées sur le marché. Dans de nombreux pays, les politiques industrielles qui soutiennent un nombre restreint de secteurs stratégiques sont susceptibles de créer des distorsions diminuant l’entrée de nouvelles entreprises et donc de limiter les bénéfices générés par le processus de sélection, lequel permet d’accroître la productivité et la création d’emplois. Les politiques doivent ainsi chercher à réduire les frais d’entrée en diminuant les obstacles réglementaires à l’entrée sur le marché et en minimisant les distorsions observées au niveau de la répartition des entreprises, résultant de la présence d’entreprises publiques et d’entreprises affiliées à l’État.
Amélioration de l’éducation et des compétences Coordination et harmonisation des politiques industrielles et commerciales avec les politiques d’éducation et de renforcement des compétences
Les entreprises manufacturières d’Afrique subsaharienne exercent majoritairement au sein des segments des CVM les plus exigeants en termes de main-d’œuvre. La spécialisation au sein de ces segments n’entraîne que peu de bénéfices, tout particulièrement pour les CVM qui utilisent une main-d’œuvre peu payée et caractérisées par un faible niveau technologique. Des économies telles que la Corée du Sud, Singapour et Taïwan (Chine) ont récolté des bénéfices importants via leurs activités manufacturières d’assemblage et s’en sont servis comme d’un tremplin pour renforcer leurs capacités de production de haut niveau dans le cadre de stratégies industrielles ambitieuses, en favorisant notamment le contrôle national des CVM. Les données existantes tendent à indiquer qu’il existe une corrélation étroite entre la fragmentation de la production au niveau international et les ressources